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Etude des sensibilité et bruits de fond de l'expérience Double Chooz pour la recherche du paramètre de mélange leptonique Theta 13

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(1)

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Double Chooz pour la recherche du paramètre de

mélange leptonique Theta 13

Guillaume Mention

To cite this version:

Guillaume Mention. Etude des sensibilité et bruits de fond de l’expérience Double Chooz pour la

recherche du paramètre de mélange leptonique Theta 13. Physique des Hautes Energies - Expérience

[hep-ex]. Université Claude Bernard - Lyon I, 2005. Français. �tel-00010528�

(2)

THÈSE de DOCTORAT

de l'Université Claude Bernard  Lyon i

É ole Do torale de Physique et d'Astrophysique de Lyon

présentée

par

Guillaume Mention

Étude des sensibilité et bruits de fond de

l'expérien e Double Chooz pour la re her he

du paramètre de mélange leptonique

θ

13

Soutenue le 23 juin 2005 devant la ommission d'examen omprenant les membres

suivants :

Pierre Binétr uy Examinateur

Ja ques Dumar hez Rapporteur

Caren Hagner Rapporteure

Lydia I onomidou-Fayard Examinatri e

Hervé de Kerret Dire teur de thèse

Thierry Lasserre Co-dire teur de thèse

(3)
(4)
(5)
(6)

J

dresse. Son dynamisme, sa

sensi-bilité et sonengagement m'ont

en- ouragé à donner le meilleur de

moi-même. À mes parents qui m'ont donné les

moyens d'être e que je suis aujourd'hui et mon

frère qui m'a transmis quelques unes de ses

passions. À Noémie, dont l'absen e ruelle me

onforte dans l'idée qu'il faut tout entreprendre

(7)
(8)

C

'estpeut-êtrebien l'undesaspe tslesplusplaisantsquede lorel'é riture

de ettethèse en ayant l'opportunitéde remer ier tous eux qui ont d'une

façon oud'uneautre ontribuédanssaréalisation.Après trois années

d'in-tense a tivité, j'ai le sentiment qu'au une thèse ne se ressemble, qu'elles

ont toutesleurs parti ularitéstantdans leurs bons quedans leursmauvais

tés. La spé i itéde ha une d'entre elles est en partie due àla forte omposante

rela-tionnelleave lesmembresdeséquipesdetravail,lesassistantste hniques etlesdi ultés

ren ontrées sont bien souvent surmontées grâ e ausoutien des pro hes. C'est sans ordre

véritable que je vais témoigner tous mes remer iements envers elles et eux qui m'ont

permisde vivre ette expérien esi parti ulière etd'en sortir vi torieux.

Je remer ie Daniel Vignaud pour m'avoir a ueilli dans son laboratoire,pour tous

les onseilset orre tions qu'ilm'a apporté tout aulong de mathèse, pour lesmoyens et

la onsidérationa ordés aux do torants ausein du laboratoire.

Je remer ie Hervé de Kerret, mon dire teur de thèse, qui asu me donner de bons

onseils aux moments opportuns, m'orir les moyens matériels et humains ainsi que le

hamplibre né essaires pour menerà bien mes propres projets de re her he.

J'exprime toute ma re onnaissan e envers Thierry Lasserre, mon o-dire teur de

thèse, qui a su me motiver, me stimuler dans mon travail tout parti ulièrement dans la

dénition du sujetde lathèseetdans lesétapespréliminairesdu travailsur lasimulation

sur Double Chooz. Tous ses onseils, ses rele tures ritiques assidues, ses remarques sur

mon travail m'ont permis de progresser et de donner à ette thèse la stru ture qu'elle a

aujourd'hui. Je luien suis grandement re onnaissant.

Jeremer ieCarenHagneretJa quesDumar hezd'avoira eptéd'êtreles

rappor-teurs de ette thèse, de même quepour leur parti ipationaujury.Je remer ie également

Lydia I onomidou-Fayard,Pierre Binétruy etGérard Smadjaquim'ontfait

l'hon-neur de parti iperau jury de soutenan e.

L'a omplissement d'une thèse est une épreuve à passer. Bien qu'au une thèse ne

se ressemble, elles ont pourtant toutes omme point d'orgue la réda tion du rapport de

travailet la soutenan e. Cette étape, qui aurait été bien déli ate à surmonter seul, a pu

être fran hie grâ e au soutien de elle ave qui je partage dorénavant ma vie, Sandrine

Dodet,demafamilleetdemesamis.C'esti iquejevoudraisexprimermaplusprofonde

gratitudeàmesparentsetmonfrère,àSandrine,quej'aimedu plusprofondde mon ÷ur

et qui m'a soutenu dans les épreuves les plus di iles,en m'apportant le ré onfort et la

for e pour maîtriser ette aventure.

Jetiens égalementà remer ier tous lesmembres de l'équipe neutrino du Collège

(9)

Ja ob Lamblin et Tristan Beau aussi bien pour toutes les intera tions fru tueuses que

nousavonseues,lesdis ussionsàtoutpropos,quepourlespauses aféquotidiennestoutes

plus ami ales et agréables les unes que les autres. Je souhaite également adresser toute

ma sympathie à Janine Bou her ave qui j'ai partagé notre bureau pendant près de

deux ans. Je lui souhaite un très long et heureux par ours dans ses nouvelles a tivités.

Je voudraiségalementtémoigner toutemare onnaissan e àSergeSukhotin quiapassé

un anetdemiparminous, aulaboratoire,etquim'a apprismapremièrephrase en russe,

que j'ai malheureusement déjàoublié!

Jetiensàremer ierengénéraltoutela ollaborationDoubleChooz, etplus

parti uliè-rement Mi hel Cribier, Floren e Desages-Ardellier envers qui je souhaite adresser

toute masympathie.

Jeremer ie SergueyPet ov pour lesnombreux é lair issementsqu'ilm'afournisur

la phénoménologie des neutrinos, pour lesdis ussions quenous avons eues, sa gentillesse

et pour les remarques sur les parties de mon travail qu'ila relues.

Je souhaite également remer ier, en ette o asion, la première personne qui m'a

orienté vers la Physique des neutrinos :Imad Laktineh. C'est en partiegrâ e à lui que

j'en suis arrivé là aujourd'hui.

Je souhaitetémoigner toutemasympathie etmare onnaissan e envers lesdiérents

servi es dulaboratoire(jenedonnerai pas lesnomspar rainted'enoublier,sa hez

seule-mentquejevousremer ietousdufonddu ÷ur):lese rétariat,lesservi esadministratifs

pourles missions,lesmembresde la bibliothèque,leservi e intérieur,leservi e de

repro-du tionetd'ar hivage,leservi e informatique.Leura ueilaétél'un desplus haleureux

que j'ai onnus sur un lieu de travail. Ils m'ont tous été utiles et pré ieux à un moment

ou un autre de ma thèse.Qu'ils trouvent tous i ima profondere onnaissan e.

Mer i àtous lesjeunes du laboetamis thésards,stagiaires,post-do torants,les

jeunes her heurs etlesmoinsjeunes maisquien ontgardél'espritquiontentretenuune

ambian e de travail agréable, mêmesi onn'a pas eu notrebabyfootpour nousdétendre!

Je pense parti ulièrement à Gilles Maurin, Rodolphe Piteira, Lauren e Perotto,

Lu ien Larquère, Benoît Revenu, Cyril La haud, Tristan Beau, Olivier Dadoun,

Fabri e Cohen, Éri Armengaud, Lu as Levrel, Gwenaëlle Lefeuvre, Anne

Le-mière, Antoine Chamballu, Jean-Baptiste Mélin et Cyrille Rosset ave un mer i

tout parti ulier à l'équipeBZ.

En oreun grandmer iàGilles,RodolpheetFabri eJouvenotpour ettefabuleuse

ambian eami aleave un souvenirparti ulierde esplendideséjour quenousavonspassé

en Italie.Inoubliable!

Je remer ie de plus tous les auteurs des programmes du domaine publi que j'ai

utilisés intensément durant ette thèse, à savoir tous les ontributeurs de Linux, L

A T

E X,

Kile, Ema s, Kdevelop, KDE, Enlightenment, Inks ape, The Gimp, Gnuplot, O tave,

Geant4et Root.

Enn,ungrandmer iàtoutes elleset euxquiontreludespartiesdemonmanus rit.

(10)

Introdu tion 1

Chapitre I Le monde des neutrinos aujourd'hui 5

1. Lesneutrinos etle Modèle Standard . . . 6

2. Extension du Modèle Standard . . . 9

3. Conséquen es de la masse des neutrinos . . . 19

4. Phénoménologie des os illationsde neutrinos . . . 22

Chapitre II Aux onns du mesurable 27 1. Masses et paramètresde mélangetirés des expérien es . . . 27

2. Bilandes analyses globalesd'os illations de saveur . . . 48

3. Tirer lemaximum d'information sur l'in onnu :

θ

13

. . . 50

Chapitre III Un angle de mélange pas omme les autres... 55

1. A quissur

θ

13

. . . 56

2. Apportdes expérien es sur fais eaux . . . 61

3. Apportdes expérien es  réa teurs  sur

θ

13

. . . 70

4. Complémentarité a élérateurs/réa teurs. . . 80

Chapitre IV Double Chooz, site et déte teur 83 1. Fon tionnementd'une entrale nu léaire . . . 83

2. Lasour e de neutrinos . . . 85

(11)

4. Con eptiondes déte teurs . . . 97

5. Leserreurs expérimentales etles bruitsde fond . . . 99

6. L'eet des os illationssur lespe tre . . . 102

Chapitre V Statistiques et systématiques 107 1. Miseau point sur lesnotations . . . 107

2. Introdu tion sur les ontours d'ex lusion etd'in lusion . . . 108

3. Miseau point sur lestests de

χ

2

. . . 112

4. Vers un

χ

2

adapté . . . 118

5. Un avant-goût sur les bruitsde fond . . . 123

Chapitre VI Impa ts des eets systématiques 133 1. Identier lesin ertitudes. . . 133

2. Notationset systématiques introduites . . . 143

3. Positions des déte teurs . . . 147

4. Résolutionen énergie, nombre d'intervalles . . . 158

5. Calibrationde l'é helle d'énergie . . . 159

6. Potentielde dé ouverte . . . 161

Chapitre VII Étude préliminaire de l'impa t de bruits de fond 167 1. Sour es de bruits de fond . . . 168

2. Cara téristiques des bruitsde fond . . . 171

3. Introdu tion des bruits de fond dans le

χ

2

. . . 172

4. Impa t du bruit de fonda identeldes PM . . . 173

5. Impa t du bruit de fond orrélédes neutrons rapides . . . 179

6. Impa t du bruit de fondde forme dangereuse . . . 180

Con lusion 183 Appendi e 193 1. Prolégomènes . . . 193

2. Forme générale de la probabilité

P

ν

e

→ν

e

. . . 196

(12)

S

oixante-dix années ont été né essaires pour omprendre les mé anismes

à l'÷uvre dans la produ tion d'énergie du Soleil et lasser les séquen es

d'évolution stellaire omme onséquen e de réa tions thermonu léaires se

déroulant ausein des étoiles.Nombre de es réa tions produisent des

neu-trinos, de type

ν

e

. Enparallèle,un programme de quaranteannées de

me-sure des ux et spe tres des neutrinos solaires a été entrepris. Cet eort ommença par

les travaux pionniers de Ray Davis Jr. et de ses ollaborateurs dans la mine

d'Homes-take (États-Unis), et se poursuivit par des déte teurs plus sophistiqués, omme eux de

GALLEX/GNO (Europe), Super-Kamiokande (Japon) ou de SNO (Canada). Ces deux

programmes raner les modèles de des ription du Soleil et développer de meilleures

te hniques de déte tion des neutrinos ont né essité une grande patien e avant qu'il ne

soit devenu évident que la résolution du problème du dé it des neutrinos éle troniques

solaires observé né essitait une nouvelle physique, elle de l'os illation des neutrinos et

des modi ationsapportées par les eets de matière.

Ce phénomène d'os illationréside en dehors du modèle standard minimal de la

phy-sique des parti ules, en re ourant à des neutrinos massifs et des relations non triviales

entre lesétats propres de propagation (ou de masse) et eux de l'intera tion faible.

L'importan edu rle des neutrinos dans notre Univers a en ore été mise en exergue

lorsqu'eut lieu, en 1987,la toutepremière déte tion des neutrinos les plusvieux observés

jusqu'alors,lesneutrinosdel'explosiondeSanduleak-69

o

202,lasupernovaSN1987a.Bien

qu'uniquement 19 andidats neutrinosaient été dé elés[1℄,ils ontpermis de onrmer le

mé anisme d'eondrement du ÷ur des supernovæ [2℄.

Quelquesannéesplustard,en1998,ledéte teurSuper-Kamiokandeapportelapreuve

de l'os illationde saveurdesneutrinosatmosphériques

(−)

ν

µ

et

(−)

ν

e

,produitsdel'intera tion

desrayons osmiquesprimairesdansl'atmosphère,marquantainsiuntournant onséquent

dans la physique de es petits leptons neutres. La dé ouverte que le mélange entre les

familles orrespondant à ette observation étaitgrand (et peut-être, même, maximal)fut

un résultattotalementinattendu.

En 2002, les su ès s'a élérèrent, et le problème persistant des neutrinos solaires

trouvaégalement sasolution dans lespropriétés intrinsèquesdes neutrinos. Lesrésultats

de SNO ont en eet abouti à une détermination indépendante des modèles solaires du

ux total de neutrinos (toutes saveurs onfondues) et en ombinaison ave les autres

expérien esdeneutrinossolairesamontréquelesneutrinosprovenantduSoleilsubissaient

ee tivementun hangementde saveur au ours deleur propagationjusqu'àlaTerre.Fin

2002,KamLANDfournitun ontrleindépendantdel'hypothèsed'os illationenmesurant

(13)

mélange intervenants dans le pro essus de hangement de saveur permit d'identier la

solutiondel'espa edesparamètres(

∆m

2

,

θ

)àl'originedudé itdeneutrinoséle troniques

provenant du Soleil. L'un des su ès les plus remarquables des problèmes des neutrinos

solaires et atmosphériquesest queles diéren es des arrés des masses des neutrinos ont

émergédansdesdomainesa essiblesauxexpérien es ave des a élérateursdeparti ules

et des réa teurs nu léaires.

Considérés dans leur ensemble, tous les résultats expérimentaux s'ajustent très bien

dans un modèle à trois neutrinos massifs, qui orrespond au as le plus simple envisagé

des trois générations leptoniques. La seule ex eption on erne les résultats ontroversés

de LSND [3℄, qui auraient de très ri hes onséquen es s'ils étaient onrmés. Mais ette

possibilitéseraignoréedanstout e quisuit.Lesos illationsdetrois famillesdeneutrinos

impliquentdeuxdiéren es de arrésdemasses,

∆m

2

sol

et

∆m

2

atm

,troisanglesdemélange,

θ

12

,

θ

23

et

θ

13

, et une phase de violation de CP,

δ

.

θ

12

est asso ié à la petite diéren e

de masse

∆m

2

21

= ∆m

2

sol

, tout deux mesurés dans les expérien es de neutrinos solaires

et dans KamLAND.

θ

23

est alié à la grande diéren e de masse

∆m

2

32

= ∆m

2

atm

, eux

mesurés par les expérien es sur les neutrinos atmosphériques etK2K. Ces résultats sont

maintenantrésumés aupremierordrepardeux os illationsindépendantes àdeuxsaveurs.

Le paramètre lefdes eets àtrois famillesest l'anglede mélange

θ

13

sur lequel nous

n'avonsjusqu'àprésentqu'une ontrainte,apportéeparlesexpérien esréa teurChooz

et Palo Verde essentiellement,nous indiquantqu'il doit être petit ( omparativement aux

deux autres angles de mélange). Il n'y a a priori au une raison parti ulière pour que

et angle soit nul. Nouspourrions on evoir, dans les années à venir, que les os illations

de neutrinos soient moins intéressantes, onsistant  simplement  à mesurer ave une

plus grandepré ision lesparamètres déjà onnus. Cependant un tel point de vue néglige

omplètement le fait que le se teur des neutrinos, à la diéren e du se teur des quarks,

n'est absolument pas altéré par lesin ertitudes hadroniques. Si des mesures de pré ision

sont possibles, alors elles seront des tests très sensibles des modèles de saveurs et des

sujets qui en dé oulent, omme l'unitarité des trois familles. Les véritables eets à trois

saveurs ne peuvent apparaître que pour une valeur non nulle de

θ

13

, et établir qu'il en

est ee tivement ainsi est une des priorités les plus notables en physique des neutrinos.

La violation de CP leptonique est une autre onséquen e de la physique à trois saveurs

qui ne pourra être étudiée que si

θ

13

est diérent de zéro. Le mé anisme le plus souvent

adopté pour rendre ompte de la masse des neutrinos (mé anisme dit de la balançoire)

autorise, en plus de la phase de violation

δ

(dite de Dira ), deux autres phases (elles

dites de Majorana) dans le se teur des neutrinos légers, autant que d'autres phases CP

dans le pendant lourd des neutrinos, qui sont, elles, impliquées dans les mé anismes de

leptogénèse (expliquant l'ex ès de la matière sur l'antimatière dans l'Univers grâ e aux

leptons). En général, les phases  légères  et  lourdes  ne sont pas reliées entre elles,

toutefois la plupart des modèles de saveurs apportent relations entre es deux se teurs,

asso iantainsi laviolationCP àbasse énergieàlaleptogénèseetauxmodèlesde masses.

Les mesures de pré ision des os illations de neutrinos pourront de e fait apporter la

lumière sur d'éminentes questions de physique des parti ules inhérentes à l'origine des

saveurs et leurs onséquen es phénoménologiques. Il y a don une très forte motivation

dans la ommunauté des physi iens pour re her her dans le futur pro he une éventuelle

tra e de la non nullité de

θ

13

an d'aboutir ultérieurement àlamesure de la violationde

CP leptonique.

(14)

nous brossons un portraitdes derniersrésultatsen date surlesparamètresde mélangede

saveurs leptoniques( hapitreII).Nousnousfo alisonsensuitesur lesujetquinoustientà

÷ur, lamesurede

θ

13

,en lesituantparmilesexpérien es ontemporaines( hapitreIII).

Nous onsa ronslasuitede ettethèseàl'expérien eDoubleChooz( hapitresIV, V,

VI etVII). Celle- ia pour but de mesurer les os illationsdes antineutrinos éle troniques

auprèsdela entralenu léairedeChooz,situéeenFran e,danslesArdennes.Ceprojetest

onduit par une ollaborationinternationale,dont laplupart des ollaborateurs ont déjà

parti ipéàdes expérien es de mesurede neutrinos auprès de réa teurs nu léaires, oudes

projets utilisant des te hniques de déte tion pro hes (notamment le liquide s intillant).

Cette expérien e protera don des développements a quis pendant es deux dernières

dé enniespourréaliserune mesured'unepré isionen orejamaisatteintedansledomaine

des paramètresdemélangeleptoniques :l'obje tifestlamesureduparamètre demélange

θ

13

régissant les transitions à trois famillesentre les deux se teurs déjà mis en éviden e

des neutrinos atmosphériquesetdes neutrinossolaires.Ce paramètreadéjà été ontraint

par la première expérien e Chooz. Pour améliorer e résultat, il faut réduire les erreurs

statistiquesetsystématiques, 'estàdirenonseulementobserveruné hantillondedonnées

onséquent, mais égalementmaîtriser lesin ertitudes expérimentales intervenant dans la

produ tionetladéte tiondesantineutrinoséle troniquesfournisparla entralenu léaire,

ainsi quelesbruits de fondengendrés par laradioa tiviténaturelleetlesintera tions des

rayons osmiques.

Nous avons mis en pla e une simulation permettant le al ul de la sensibilité sur

la mesure de

θ

13

et du potentiel de dé ouverte de l'expérien e en vue d'identier les

erreurs systématiques prépondérantes et de quantier leurs impa ts et leurs ontrles

( hapitres V et VI). Nousavons déterminé la formela plus no ivede bruit de fond pour

lamesurede

θ

13

( hapitreV).Nousavonségalementquantiél'impa tsurlasensibilitéde

ertains bruits de fond tels que les événements a identels engendrés par laradioa tivité

des photomultipli ateurs, mais aussi les événements orrélés produits par les neutrons

rapides ( hapitre VII).

Remarque:

Nous avions ommen é notre travail de thèse par la réalisation d'une simulation numérique des

eets de matière sur l'os illation de saveur des neutrinos éle troniques produits dans le Soleil (étude

des diérentes solutionspossiblesau problèmedudé it desneutrinossolaires et apport deBorexino).

Cette étude avait pour but de réaliser une simulation omplète de la propagation des neutrinos dans

le Soleil en vue de l'analyse de données de l'expérien e Borexino.Nous avons poursuivi e travail sur

la modélisation analytique des eets de matière dans la Terre. Nous nous sommes on entrés sur la

potentialitéd'observerune asymétrieentrelejour et lanuitsur leux deneutrinoséle troniquesdela

raiedu

7

BeprovenantduSoleilparrégénérationdanslaTerre,puisqueBorexinoesteneetlapremière

expérien equipourramesurerentempsréellesneutrinossolairesàsibasseénergie(endessousduMeV).

Compte tenu desrésultatsde KamLAND,noussommesarrivésàla on lusion queBorexinonepourra

vraisemblablementpasexploiter esasymétriespourladétermination desparamètresd'os illation

∆m

2

21

et

θ

12

. Nous avons réuni l'ensemble de es travaux sur la simulation de la propagation des neutrinos

solairesdans leSoleilet dans laTerre enannexe de ette thèse. Nousavions ommen é àtravaillersur

des progammes d'a quisition de données lorsqu'une paralysie juridique majeure est malheureusement

survenuesur lesite de l'expérien e, bloquant toutesles a tivitésde elle- i pendant presquedeux ans.

Cesévénementsnousont onduitàarrêter etravailet à hangerdethématique enjuin 2003.Letravail

(15)
(16)

Le monde des neutrinos aujourd'hui

L

e neutrino, omme nous allons le dé ouvrir dans e hapitre, est une

parti ule mystérieuse aux multiples fa ettes, bien di ile à appréhender.

Nombre de physi iens se sont mépris quant à sa nature et l'histoire nous

apprend que nous sommes en ore bien loind'avoir per é tous ses se rets.

Nous savons par exemple aujourd'hui que la masse des neutrinos est non

nulle grâ e aux expérien es par l'intermédiaire des prin ipes de la physique quantique

(phénomène de mélangedes diérents typesde neutrinos).

Fig. I.1 : Hiérar hie des masses des

parti ulesélémentairesduModèle

Stan-dard. Comme nous pouvons le

onsta-tersur egraphique, l'ordredegrandeur

des masses des neutrinosest très

dié-rentde elui de leurshomologues. D'où

provient ette disparité?

Lanotionde masse,àl'é hellema ros opique,

est liéeà la quantité de matière ontenue dans un

orps. La physique newtonienne la dénit omme

le oe ientd'inertiereliantl'intensitéd'unefor e

appliquée à l'a élération d'un mouvement mais

aussi omme ara térisant la réponse

gravitation-nelle d'un objet. La théorie de la relativité

res-treinte atta he un équivalent en énergie à toute

masse et dé èle son ara tère non additif par le

défaut de masse des états liés tels que le noyau

atomique. Invariant de Lorentz, la masse est un

des attributslesplus spé iquesdesparti ules

élé-mentaires.Lagrandevariétédesmassesde elles- i

(du photonetdu neutrinoauboson

Z

0

etauquark

top, gure I.1) onstitue une énigmeque les

théo-riesmoderneslientàlastru tureduvideautravers

des hamps de Higgs. Les questions de la masse

des neutrinos et de la onservation des nombres

leptoniques sont a tuellement ouvertes, en e sens

qu'au une ontrainte théorique ne les détermine.

Cependant, leurs impli ations peuvent être

onsi-dérables, et l'étude expérimentale très ne de es

questions est pour de nombreuses années en ore

àl'ordredujour.Au un onsensusn'esten ore

ap-paru : doit-on voir dans lesminus ules masses des

neutrinos lesigned'uneé helle d'énergie

d'uni a-tion des for es de quelques

10

16

GeV? Il est bien

trop ttpour on lure,etun vaste programmede re her hes semet enpla e pour sonder

(17)

é latantes preuvesexpérimentales établiesentre 1998 et2003.

Nousferons tout d'abord lepointsur lades ription de etteparti ulesingulièredans

le adreduModèleStandardminimal[4℄delaphysiquedesparti ules.Cemodèlen'est

plus adéquat pour rendre ompte des dernières observations expérimentales on ernant

les neutrinos et doit don être en partie révisé. Nous présenterons les deux propositions

les plus naturelles et les plus en vogue pour intégrer au Modèle Standard les propriétés

attribuéesauxneutrinosetnironspar unpanoramaa tualiséde e domainepassionnant

que onstitue la physique des neutrinos où nous mettrons en avant les enjeux a tuels de

e se teur.

1 Les neutrinos et le Modèle Standard

1.1 Rappels historiques

C'est endé embre1930 queWolfgangPaulisuggéral'hypothèsedu neutrino 

fanto-matique,pourpréserverlathéoriequantiquedunoyauendonnantuneexpli ationsimple

de ertaines anomaliesapparaissantdans laradioa tivité

β

:spe tre ontinudeséle trons

émis, violationde la onservation du spin etde lastatistique asso iée. Leneutrino devait

êtreéle triquementneutre, demassequasinulle(trèsinférieureà elleduproton),despin

1/2,et,é happantàladéte tion,devaitavoirunetrèsfaibleprobabilitéd'intera tionave

lamatière.Autantdireque e n'était,audébut,qu'un remèdedésespéré dontrien ne

garantissait le ara tère physique. Pourtant, l'évolution rapide de la physique des

parti- ules le t reprendre en onsidération en 1933, et Enri o Fermi l'in orpora en 1934 à sa

théoriedelaradioa tivité

β

,quiallaitdevenirlathéoriedes intera tionsfaibles.Frederi k

Reines et Clyde L. Cowan réussirent à obtenir la première mise en éviden e

expérimen-tale de l'existen edes neutrinosen 1956.C'est alorsqueLee etYang démasquent unedes

propriétéslesplusimportantesdesneutrinosautraversde laviolationde paritéde

l'inter-a tionfaible[5℄:lesneutrinossontdes vampires!Autrementdit, lasymétrie dansun

miroir d'un neutrino est inobservable, omme l'ontmontré Wu etGoldhaber (théoriedu

neutrino àdeux omposantes, dites gau he etdroite). Les résultatsexpérimentaux n'ont

mis en éviden e que des neutrinos gau hes et des antineutrinos droits, mais au un

neu-trinodroitniantineutrinogau he.Pourexpliquer etteabsen e, lasolutionlaplus simple

était de onsidérer que e neutrino est intrinsèquement une parti ulegau he, et don de

masse nulle (pour onserver la hiralité lors de sa propagation). En 1963 fut démontrée

l'existen ededeuxneutrinosdistin ts,

ν

e

et

ν

µ

,auxquelsildevintné essaired'ajouterplus

tardun troisièmeneutrino,

ν

τ

(observédire tementpourlapremièrefoisen 2000),asso ié

au lepton lourd

τ

dé ouvert en 1977. C'est dès le début des années 1960 que ommença

la physique des neutrinos de grande énergie auprès des a élérateurs, qui devaits'avérer

très ri he, permettantde radiographier lamatière nu léaireet de mettreen éviden e

la stru ture omposite des nu léonsles quarks(àpartir de 1972),et fournissantdes tests

sensiblesde lathéorieuniéedes intera tionséle tromagnétiquesetfaibles(existen e des

ourantsneutres, à partir de 1973), un des ouronnements majeursdu Modèle Standard

de la physique des parti ules développé en parallèle [6℄. L'observation des bosons

W

et

Z

0

(en1983), médiateursde l'intera tion éle trofaible,aamené à onsidérersérieusement

l'hypothèsequeleur massesoitlefruitd'un phénomèneparti ulier,inventéen1964 parle

physi ien é ossais Peter Higgset onnu depuis sous le nom de  mé anisme de Higgs ;

(18)

phénomène fréquemment observé : une ondition initialeparti ulière permet à la nature

de hoisir parmi diverses ongurations symétriques (brisure dans les solutions et non

dans leséquations elles-mêmes). Higgsproposa l'existen e partout dans le  vide d'un

hamp quantique nouveau dont l'orientation dans un espa e abstrait impose une

dire -tion privilégiéeparmitouteslesdire tionséquivalentes. L'eetprin ipalde e mé anisme

serait d'engendrer une masse pour les bosons

W

et

Z

0

, un peu omme si la présen e

dans le vide de e hamp de Higgs réait une inertie ontraignant le mouvement de es

parti ules. Par e pro essus, les bosons é hangés lors des intera tions faibles(

W

±

et

Z

0

)

a quièrent une masse qui peut rendre ompte de la ourte distan e de ette intera tion.

Ce boson de Higgsa quiert une importan e apitale,et lamasse de toutes lesparti ules

de matière trouve à présent son origine dans la brisure de symétrie éle trofaible. Toutes

lesparti ules de matièresauf uneespè e. Leneutrino. Celui- ine peut a quérir de masse

par leboson de Higgssionn'introduitpas de neutrinode hiralitédroitedans lemodèle.

Les on epteurs du Modèle Standard ayant hoisi d'être é onomes et onservateurs

1 , ils

n'ontpasintroduitde hampdroitpourlesneutrinosetn'ontdon pu attribuerde masse

au neutrino. Le défaut de masse des neutrinos étant en a ord ave les expérien es

réa-lisées jusqu'alors, ette hypothèse ne fut pas remise en question, puisqu'elle permettait

d'expliquer la violationmaximale de parité.

1.2 Mélange de familles et origine de la masse

Se teur

fermions dejauge deHiggs

u

c

t

d

s

b

ν

e

ν

µ

ν

τ

e

µ

τ

g

Z

0

W

+

W

γ

h

0

,

h

+

Fig. I.2 : Parti ules du Modèle

Stan-dard minimal lassées par se teur. Les

doublets d'isospin faible des fermions se

ara térisent par une omposante haute

(de type u) et une omposante basse (de

type d).

LeModèle Standard onstitue le

ouronne-ment de nombreux travaux de synthèse étalés

sur plus de inquante années d'histoire [5℄. Ce

modèle trouve son origine dans les travaux de

Noether et de Weyl dans les premières

dé en-niesduXX

e

siè le.Sonédi ationestune

entre-prise olossale qui a ulminé par la dé ouverte

des ourants neutres et des quarks dans les

an-nées soixante dix. Ce modèle d'une in royable

pré ision a été testé a tivement au CERN (et

ailleurs) jusqu'à la n des années quatre-vingt

dix. Rien ne l'a ébranlé. Pourtant, il subsiste

un haînonmanquanten son sein :le Higgs.Le

hampobservablerésultantdelabrisure

sponta-née du se teur éle trofaibledu modèle n'a

tou-jours pas été observé. Et même si son existen e est avérée dans les années à venir, elle

n'apporterapour autant au une expli ationà ladisparitédes é helles de massesentre les

neutrinos etles autres fermions du Modèle Standard (gure I.1). C'est en e sens que la

masse des neutrinos onstitue une fenêtre ouverte, une brè he sur une nouvelle physique

au-delà du Modèle Standard.

Nous passons à présent brièvement en revue les ara téristiques essentielles de es

deux se teurs de laphysique des parti ules a tuellement au ÷ur des débats lesplus vifs

et lesplus passionnés.

1

Lathéorie V-Aest susante pourdé rirelesobservationsexpérimentalesee tuéesjusqu'alors,

ν

R

(19)

Le Modèle Standard de la physique des parti ules ontient deux se teurs disjoints

(gureI.2).Lese teur de jaugedé ritlesintera tionsdesquarksetdesleptons(fermions,

parti ules de spin 1/2) ave des bosons de spin 1 qui véhi ulent les intera tions forte,

faible et éle tromagnétique. Ce se teur est fondé sur des symétries de jauge lo ales. Les

trois famillesde quarkset de leptons (gureI.1), appelées aussi saveurs, se transforment

de manière identique sous es symétries lo ales et ont don les mêmes ouplages

intrin-sèques fort, faible et éle tromagnétique. Le se teur de Higgs dé rit les intera tions des

quarks et des leptons ave les bosons de Higgs,

h

+

et

h

0

, de spin 0. Ce se teur ontient

nombre de paramètres libres. Les bosons de Higgs ont été initialement introduits pour

briser lasymétriedejaugedes intera tionsfaiblesen attribuantunemasseauxbosonsde

jauge quesont les

W

+

,

W

et

Z

0

. Ceux- idoivent être très lourds pour expliquer latrès

ourte portée de ette intera tion. D'autre part, dans le Modèle Standard, les ouplages

ave lesbosons de Higgssont égalementàl'originedes massesdes quarks etleptons.Ces

intera tionsdoiventaboutiràdesmassesdiérentesentrelestroisfamillesetdoivent

éga-lementengendrer lemélangeentre les trois famillesde quarks. Malheureusement, au une

des neuf masses des quarks et leptonsintroduites dans le Modèle Standard niau un des

quatreparamètresdemélangedes quarksne sontdéterminésparunprin ipefondamental

ontenu dans le Modèle Standard. Au lieu de ela, es treize paramètres sont

détermi-nés à partird'expérien es àbasse énergie(devantl'é helle d'énergie éle trofaible) etsont

identiés ave lesparamètres libres du lagrangien du Modèle Standard.

Étatsdesparti ules

I

W

3

Y

W

Q



ν

L

e

L



+1/2

−1/2

−1

−1

0

−1



ν

R

e

R



−1/2

+1/2

+1

+1

0

+1

ν

R

0 0 0

ν

L

0 0 0

e

R

0 -2 -1

e

L

0 +2 +1

Fig. I.3 : Charges leptoniques d'isospin

faible

I

W

3

, d'hyper harge

Y

W

et de harge éle trique

Q = I

W

3

+

Y

W

2

.

Par dénition, les états propres de saveur

sont les membres des doublets d'isospin faible

qui se transforment l'un en l'autre par

intera -tion ave les bosons

W

. Les états propres de

masse sont des états de masse dénie

interve-nant lors des intera tions ave les bosons de

Higgs. Ces états dé rivent la propagation des

parti ules libres quisontidentiées dansles

dé-te teurs parleursnombresquantiquesde harge

éle trique, de masse et de spin. Comme les

in-tera tions ave les bosons de Higgs provoquent

le mélange entre les états de saveur, les états

propresde masserésultantsnesont plus

assimi-lésauxétatsdesaveur.Chaqueensembled'états

propres (masse ou saveur) fournit une

des rip-tion des trois familles de quarks, et es deux des riptions sont reliées l'une à l'autre par

un ensemblederotations. Laplupartdes expérimentateurssonthabituésàvoirleModèle

Standard é rit danslabase des états propresde massepuisque lesquarksde masses

dé-nies sont les ingrédients des protons, neutrons et autres parti ules métastables déte tées

expérimentalement.Dans labase des états propresde masse,les ouplages de Higgssont

diagonaux, et le mélange entre les familles a lieu dans le se teur de jauge. Ces matri es

de rotationspourraient en prin ipeêtre introduites dans toutes les intera tions de jauge

des quarks et des leptons. Mais e n'est pas le as. Les symétries du Modèle Standard

n'autorisent l'apparition des matri es de rotations que dans les intera tions par ourant

hargé entre les quarks par l'intermédiaire du ouplage ave les bosons

W

. Le produit

(20)

matri e qui est ommunément appelée matri e CKM 2

, matri e unitaire omplexe de

di-mensions

3

× 3

(

U

CKM

= U

u

U

d

U

u

est lamatri ede passage entre lesétats propresde

saveur etde masse pour les quarksde type haut, et

U

d

pour lesquarks de type bas).Ses

paramètres ont été mesurés expérimentalement en utilisantles pro essus de hangement

de saveur.Ils donnentainsilastru ture delamatri eCKM etreètentladiéren eentre

les rotationsdes états de quarkshauts et lesrotationsdes états de quarks bas. Ces

dié-ren es onstituentlefondementdes mélangesentrefamillesetillustrentlamanièredontla

symétrie éle trofaibleest briséepar lese teur de Higgs. Commeles neutrinos du Modèle

Standard sont supposés dégénérés de masse nulle, les matri es de rotation des neutrinos

peuvent être prises identiques à elles de leurs partenaires d'isospin faible

3

. Ainsila

ma-tri e de mélangeanaloguepourlesleptons n'estautre quel'identité.C'est pourquoidans

le Modèle Standard minimal, où les neutrinos sont supposés de masse nulle, il ne peut

y avoir de mélange entre les familles de leptons, et les nombres quantiques leptoniques

individuels

L

e

,

L

µ

,

L

τ

sont onservés a priori.

2 Extension du Modèle Standard

2.1 Se teur de Higgs et se teur des leptons

Il existe aujourd'hui des preuves robustes que les neutrinos os illent entre saveurs.

Ce phénomène viole les lois de onservation des nombres leptoniques individuels et ne

peut s'expliquer que si l'on suppose que les neutrinos ont des masses non nulles, non

dégénérées et sont mélangés entre eux omme nous le verrons par la suite. Nous allons

à présent voir à quel prix es masses peuvent être introduites dans le Modèle Standard

minimal. Détaillons pour ela les ouplages de Yukawa entre les fermions et les bosons

de Higgs (responsables des masses des fermions) ainsi que les intera tions de jauge par

ourants hargés véhi ulées par les bosons

W

±

(responsable des pro essus é hangeant

une harge éle trique ommela désintégration

β

). Maisavant ela introduisons quelques

notations utiles :

 lesfermions sontdé rits pardes spineurs deWeylde hiralitégau he formantainsi

un doublet d'isospinfaible;



u

i

,

d

i

,

u

c

i

,

d

c

i

,

e

i

,

ν

i

et

e

c

i

sont les hamps fermioniques où l'indi e

i

indique la

génération etl'exposant

c

dénote lesétats onjugués;

 les hamps

ν

c

i

sontrajoutés auModèleStandardpouryintégrerlestermesde masse

des neutrinos;

 les

u

i

sont les hamps pour les trois états de quarks de harge éle triqueQ=+2/3

appelésaussiétatsde typehaut (parréféren eàleurpositiondansledoublet

d'isos-pin faible), les

d

i

eux de harges Q=-1/3, états de type bas, les

e

i

eux des leptons

de harge Q=-1(bas) etles

ν

i

eux des neutrinos de harge Q=0 (haut);

 les hamps

u

i

et

u

c

i

sont dénis omme suit :



u

i

annihilelequark gau he

u

L

ou rée l'antiquarkdroit

u

R

de la

i

e

famille;



u

c

i

annihilel' antiquarkgau he

u

L

ou rée le quarkdroit

u

R

de la

i

e

famille;

2

Dunomdestroisprin ipauxauteurs :Cabbibo,Kobayashi,Maskawa.

3

On pourrait très bien néanmoins in orporer des angles de mélange entre les leptons, mais eux- i

n'induiraientau unemanifestationexpérimentaledansle asoùlesneutrinossontdégénérésetdemasse

nulle, 'estpourquoilesanglesdemélangeleptoniquesn'ontpasétéintroduitsdansleModèleStandard,

(21)

 pour dé rire les onjugués hermitiens

u

i

et

u

c

i

il sut d'inter hanger les mots

 annihiler et réer  i-dessus;

 lesautres états sont dé rits de la mêmemanière;

Ladensitédelagrangienduse teuréle trofaibleduModèleStandardpeutsedé omposer

omme suit :

L

MS,EF

=

L

fermions,jauge

+

L

fermions,Higgs

+

L

jauge,Higgs

+

L

jauge

− V

Higgs

.

(I.1)

Notre but i i n'est pas de développer le lagrangien du Modèle Standard expli itement

mais de mettrel'a entsur lestermesàl'originede lamasse des neutrinosetdu mélange

entre les familles[7℄. Pour ela, dans e qui suit nous ne nous intéressons qu'aux termes

de massesdénis dans

L

fermions,Higgs

et auxtermes d'intera tion du

W

apparaissantdans

L

fermions,jauge .

Plaçons nous tout d'abord dans la base des états propres de saveur, identiés par

l'indi e 0.Le ouplage au

W

s'é rit,indépendamment de la base,

L

W

=

g

2

W

+

µ

J

µ

+ W

µ

J

µ



,

(I.2) où

J

µ

est le ourantfaible élevantla harge éle triqued'une unité

4 :

J

µ

=

X

i

u

0i

σ

µ

d

0i

+ ν

0i

σ

µ

e

0i

(I.3)

Fig. I.4: Couplage au

W

.

La onstante

g

ara térise l'intensité

desintera tionsfaibles,

σ

µ

estun

quadrive -teur formé à partir des matri es de Pauli

(1,

−σ

j

)

. L'a tion de

J

µ

est expli itée sur

la gure I.4 qui montre l'eet du premier

terme de l'équation (I.3) et de son

onju-gué. Ce terme annihile un quark

d

gau he

et rée un quark

u

gau he et augmente don par la même o asion la harge éle trique

d'uneunitésurlalignefermionique.Celle- iest onservéeparl'absorptiond'un

W

+

(oula produ tiond'un

W

) dans le ouplage

W

+

µ

J

µ

du lagrangien(I.2). Ainsi haque terme du

ourant hargé faible onne te des éléments de la mêmefamille.Des états propres de

sa-veur nepeuventpas hangerdefamillepar ouplage au

W

.Onditquel'intera tionfaible

est diagonaledans labase des états propresde saveur. Il faut biennoter queles ourants

présents dans (I.2)ne ontiennent pas les onjugués des hamps. Ainsiils n'agissent que

sur des fermionsgau hes (oudes antifermionsdroits).Lesfermionsdroitssontinsensibles

à l'intera tion faibleetsontinvariants sous lasymétrie d'isospinfaible.Ce sontdes états

singulets sous ette transformation.

Un fermion possédant une masse doit exister ave les deux hiralités (gau he et

droite)puisquelesseulsopérateursde hampsquiproduisentunemassenonnullepourles

fermionssontlesproduitsbilinéairesquirenversentla hiralitédesparti ules:

m

f

f

c

f

.Cet

opérateurdemasseannihileunfermiongau heet réeunfermiondroitàsapla eave un

ouplage

m

f

.Ce termene hange pas la hargeéle trique. Enrevan he il ne respe te pas

la symétrie d'isospin faible,

SU(2)

L

, imposée dans le lagrangien des intera tions faibles.

4

J

µ†

(22)

Le hamp

f

est un doublet tandis que le hamp

f

c

est un singulet sous

SU(2)

L

. Le

produit n'est don pas invariant sous la symétrie éle trofaible. Pour pallier à ela, le

Modèle Standard re ourt à un nouveau se teur d'intera tion, le se teur de Higgs. Les

hamps fermioniques interagissent ave le doublet d'isospin faible de Higgs (

h

+

,

h

0

) par

l'intermédiaired'un ouplage de Yukawa :

L

Yukawa

=

P

i,j

u

c

0i

(Y

u

)

ij



u

0j

h

0

− d

0j

h

+



+ d

c

0i

(Y

d

)

ij



u

0j

h

+†

+ d

0j

h

0†



+

ν

c

0i

(Y

ν

)

ij



ν

0qj

h

0

− e

0j

h

+



+ e

c

0i

(Y

e

)

ij



ν

0j

h

+†

+ e

0j

h

0†



(I.4) où

Y

u ,

Y

d ,

Y

ν

et

Y

e

sontdesmatri es omplexes

3

×3

quidonnentl'amplitudedu ouplage

entre les fermions et les bosons de Higgs. Le terme

ν

c

0i

(Y

ν

)

ij

0qj

h

0

− e

0j

h

+

]

n'est pas

permisdans leModèle Standard minimal(absen e de

ν

c

i

).Il est autoriséi i puisquenous

avons introduit les hamps

ν

c

i

. Dans le doublet de Higgs, seule la omposante

h

0

a une

moyenne non nulle dans le vide

5 (

hh

0

i = v/

2

, 'est la brisure spontanée de symétrie)

qui faitressentir auxfermionsune intera tion omniprésente. Ces intera tions donnentles

termes de masses de haque fermion :

L

masse

=

P

i

u

c

0i

(Y

u

)

ij

u

0j

hh

0

i + d

c

0i

(Y

d

)

ij

d

0j

hh

0

i

+

ν

c

0i

(Y

ν

)

ij

ν

0j

hh

0

i + e

c

0i

(Y

e

)

ij

e

0j

hh

0

i

(I.5)

Notons un point important : haque terme de

L

masse

ontient le produit d'un hamp

fermionique

f

0

etde son onjugué

f

c

0

.Ce produit,

f

c

0

f

0

,par dénitionannihileun fermion

gau he pour produire un fermion droit. De e fait, les ouplages de Yukawa inversent

la hiralité des fermions. C'est pourquoi, les neutrinos du Modèle Standard minimal ne

peuventavoirde masse.D'autre part, les ouplagede Yukawa

Y

u ,

Y

d ,

Y

ν

,

Y

e ne sontpas

diagonaux dans labase des états propresde saveur. Le mélangeentre les famillesa don

lieudans le se teur de Higgslorsque nous nous plaçonsdans la basedes états propresde

saveur.

Maintenant plaçons nous dans la base des états propres de masse. Cette base est

obtenue en diagonalisantles matri esde ouplage de Yukawa de l'équation(I.5):

Y

u

= U

R

u

Y

u

U

L

u

=

diag

u

1

, λ

u

2

, λ

u

3

) ,

(I.6) lamatri e

U

R

u

agitsur lesquarks droitsde typehaut,

u

c

0

,alors que

U

L

u

agitsur lesquarks

gau hes,

u

0

. Les états propres de masses

u

et

u

c

sont reliés aux états propres de saveur

par lesrelationssuivantes :

u

c

0

= u

c

U

R

u

et

u

0

= U

L

u

u .

(I.7)

Dans ette nouvellebase

L

masse prend laforme

L

masse

=

P

i

hh

0

u

i

u

c

i

u

i

+

hh

0

i

λ

d

i

d

c

i

d

i

+

hh

0

ν

i

ν

c

i

ν

i

+

hh

0

i

λ

e

i

e

c

i

e

i

.

(I.8)

Ainsi, le se teur de Higgs dénit la base des états propres de masse, et les éléments

diagonaux des matri esde masse sont les masses des fermions (

m

u

i

=

hh

0

u

i

, et .). 5

La omposante

h

+

doitobligatoirementêtredemoyennenulle sinonlevideserait hargé

(23)

Si à présent nous her hons à é rire le ourant hargé faible (I.3) en terme d'états propres de masse :

J

µ

=

X

i,j,k

u

i

(U

L†

u

)

ik

σ

µ

(U

L

d

)

kj

d

j

+ ν

i

(U

L†

ν

)

ik

σ

µ

(U

L

e

)

kj

e

j

=

X

i,j

u

i

σ

µ

(U

CKM

)

ij

d

j

+ ν

i

σ

µ

(U

MNSP

)

ij

e

j

(I.9)

L'introdu tiondesétats

ν

c

i

renddon analogueletraitementdesquarksetdesleptons.Les

ourants faibles hargés ne sont pas diagonaux dans labase des états propres de masse.

Au lieu de ela, ils ontiennent deux matri es

3

× 3

omplexes. Une pour les quarks

U

CKM

= U

L

u

U

L

d

et une pour les leptons

U

MNSP

= U

L

ν

U

L

e

. Ces matri es se réduiraient à

l'identité s'il n'y avait pas de diéren e entre les types haut et bas des hamps dans la

diagonalisationdes matri esde masse.C'est ette diéren e qui détermine laproportion

de mélangedans lespro essus d'intera tion faiblepar ourant hargé. Pour ette raison,

tout le mélange peut être pla é sur l'une ou l'autre des deux omposantes des doublets

faibles et par onvention, la matri e CKM pla e tout le mélange sur les omposantes

basses desdoublets d'isospinfaible.Enrevan he pour lamatri eMNSP

6

,toutlemélange

est pla ésur les omposantes hautes (les neutrinos). Laraison est qu'un

e

est distingué expérimentalementd'un

µ

oud'un

τ

uniquementparsamasse(ou en oresontempsde

vie ou d'autres ara téristiques dynamiques reliées à sa masse, e qui revient au même).

Les états des leptons hargés qui sont mesurés sont les états propres de masse et

per-mettent ainsi d'identier la saveur. Le mélange leptonique intervient sur les neutrinos.

Indépendamment de toute onvention les ourants faibles

J

µ

ouplent les fermions des

diérentes familles.L'existen e des matri es de mélangeest ainsi une autre onséquen e

de labrisure de symétrie éle trofaiblepar l'intermédiaire du mé anisme de Higgs.

Avant de lore ettese tion,une dernièreremarque: lesétats

e

R

et

e

L

ne portentpas

de harge isotopique faible (

I

W

3

= 0

, f. tableau I.3), et ne se ouplent don pas aux

W

.

En revan he, es parti ules sont porteuses d'une harge éle trique et d'une hyper harge,

elles se ouplent don au

Z

0

et au photon. De la même manière, les états

ν

R

et

ν

L

sont

des singulets isotopiques et ne se ouplent pas aux

W

. Mais au ontraire de leurs pairs

hargés,ils doivent être éle triquementneutres et ne peuvent don porter d'hyper harge

faible.Don ilsne peuvent non plus se oupler au

Z

0

ou auphoton.Comme ilsn'ont pas

d'intera tion dans le Modèle Standard, on les qualie de parti ules stériles (ils peuvent

néanmoins interagir gravitationnellement et onstituent une sour e possible de matière

noire).

2.2 Mé anisme dit  de la balançoire 

Comme nous venons de le voir, l'introdu tion des masses et du mélange des

neutri-nos peut se faire au prix de l'ajout d'états non observés,

ν

c

i

. Mais rien ne l'empê he et

ette adjon tionparaît même plus logique que de supposer les neutrinos de masse nulle.

L'analogieentrelesleptonsetlesquarksestalorsen oreplusfrappante.Malheureusement

le nouveau ouplage de Yukawa

Y

ν

, in orporé dans le lagrangien des termes de masses,

devrait être de plusieurs ordresde grandeurs en dessous des autres ouplages pour

expli-quer la petitesse des masses des neutrinos. Il faudra trouver un moyen d'expliquer ette

6

(24)

disparité. Une possibilitétrès attrayanterepose sur une des parti ularitésessentielles des

neutrinos: esontlesseulsfermionsélémentairesneutres duModèleStandard.Commeils

ne portent pas de harge éle trique, il est alors possible de onsidérer un termede masse

de la forme

m

ν

i

ν

i

ν

i

dans le lagrangien (I.8). Ce nouvel opérateur de masse annihile un

neutrino gau he et rée un antineutrino droit. Pour que e terme de masse soit possible,

il faut que le neutrino soit sa propre antiparti ule (la seule distin tion se faisant alors

par l'orientation du spin). Cette nouvelle expression respe te la hiralité des termes de

masse et la onservation de la harge éle trique. En revan he elle viole la onservation

du nombre leptoniqueet ne respe te pas lasymétrie d'isospin faible

SU(2)

L

. On ne peut

don pas in lure un tel termedans lelagrangien.

Fig. I.5 : Terme de masse pour le

neutrino léger produit par le

mé a-nismede la balançoire.

Enrevan he, ommel'on autoriselesingulet

ν

c

i

à apparaître dans le Modèle Standard pour former

un termede massede Dira ,il est possible

d'intro-duire un termede masse de Majorana de la forme

1

2

c

ν

c

(I.10)

qui ne viole pas lessymétries du Modèle Standard

(isospin faible, harge éle trique f. tableau I.3).

Au lagrangien de masse (I.8), pour la partie qui

on erne les neutrinos s'ajoute le terme(I.10)

L

D+M

masse

=

X

i



m

i

ν

c

i

ν

i

+

1

2

M

i

ν

c

i

ν

c

i



(I.11)

=

1

2

X

i

i

ν

c

i

)



0

m

i

m

i

M

i

 

ν

i

ν

c

i



.

Fig. I.6 : Mé anisme ditde la balançoire.

Dans la matri e de masse

apparais-sant dans (I.11), le

0

est imposé par les

lois de onservations du Modèle Standard

(isospin faible et hyper harge) et les

m

i

et

M

i

sont autorisés puisque l'on a

intro-duit le hamp singulet sous

SU(2)

L

,

ν

c

i

. Il

apparaît lairement sous la forme

matri- ielle (I.11) que les états

ν

i

et

ν

c

i

ne sont

plus les états propres de masse après

l'in-trodu tion d'un terme de masse de

Majo-rana. Le point lef de e mé anisme est

que si l'on suppose

m

i

≪ M

i

(gure I.6),

en diagonalisant ette matri e,on aboutit

àdeuxétatsproprespour haquegénération,l'unlégerdemasse

m

2

i

M

i

(25)

M

i

, et

ν

léger

,i

≃ ν

i

+



m

i

M

i



ν

c

i

≃ ν

i

(I.12)

ν

lourd

,i

≃ ν

c

i



m

i

M

i



ν

i

≃ ν

c

i

(I.13)

Le mé anisme de la balançoire (gure I.6) introduit ainsi une nouvelle é helle d'énergie

M

. Cette é helle pourrait être asso iée ave les théoriesde grande uni ation (GUT) qui

apparaissent vers

10

16

GeV où les intera tions faible forte et éle tromagnétique seraient

toutes trois rendues indisso iables. S'il en est ainsi, la masse des neutrinos peut nous

donner un a ès indire t à ette gamme d'énergie omplètement in onnue. Les

osmolo-gistes entrevoient également dans et état de Majorana,

ν

c

i

,le andidat tout trouvé pour

générer l'asymétrie baryonique observée dans l'Univers. D'autre part l'existen e de et

état de Majorana est a tuellement a tivement re her hé dans les expérien es de double

désintégration

β

sans émissionde neutrino.

2.3 Stru ture du se teur des neutrinos

Commenousl'avonsvupré édemment,le ouplageave lesbosonsdeHiggsintroduit

pour engendrer les masses des bosons faibleset des fermions peut briser la symétrie des

saveurs etintroduiredesanglesdemélangedansles ouplagesfaibles hargés.Nousallons

à présent regarder d'un peu plus près la matri e de mélange des leptons et détailler la

stru ture des spe tres de masse des neutrinos. La matri e

U

MNSP

est une matri e

uni-taire de dimension

N

(i i

N = 3

).

N

2

paramètres réels sont don susants pour dé rire

le ontenu de ette matri e

7

. Si elle- i était réelle, elle posséderait

N(N

− 1)/2

oe- ients indépendants

8

, dénis omme étant les angles de mélange. Néanmoins ette

ma-tri e est omplexe. Parmi les phases qui y gurent,

2N

− 1

sont non physiques ar elles

peuventêtreabsorbéesparlaredénitiondesphasesdes hampsleptoniques

9

.Ilrestedon

N

2

− 2N + 1 − N(N − 1)/2 = (N − 1)(N − 2)/2

phasesindépendantes.Cettematri epeut

être dénie de bien des façons, mais un hoix astu ieux de ses paramètres

10

[8, 9℄ peut

grandementaider à en omprendre lastru ture. Pour ela,

(i) ildoit exister une relation simple entre les

U

αi

lesplus dire tement a essibles par

lesexpérien es etles paramètres angulaires;

(ii) haque phase de violation CP, qui quantie la partie omplexe de la matri e de

mélange, doit n'être reliée qu'à un seul paramètre angulaire, et si e fa teur de

phasea ompagne uniquement lesangles lesplus petits, lasuppression de violation

de CP sera lairementmise en éviden e;

(iii) Unbon hoixdesparamètresdoit êtrefa ilementgénéralisablepourn'importequel

nombre de générations.

7

C'est àdire

2N

2

oe ientsmoinsles

N

2

ontraintesduesàl'équationd'unitarité

U

U = ˆ

Id.

8

En eet, dans e as larelation matri ielle d'unitarité se réduit à

t

UU = ˆ

Id, et le produit de

ma-tri e

t

UU

estt symétrique, la relation d'unitaritén'introduit que

N(N + 1)/2

ontraintes, il reste don

N

2

− N(N + 1)/2 = N(N − 1)/2

oe ientsindépendants. 9

Il ya

2N

phases dues aux

2N

hamps fermioniques, maisl'une d'entre ellesest globaleest ne peut

êtreréabsorbéeparlaredénitiondelaphasedes hamps.

10

Ce hoix est elui re ommandé dans le adre des quarks. Je ne suis pas onvain u que e soit le

(26)

Ces re ommandations sont toutes trois respe tées dans la paramétrisation générique

suivante :

U = Ω

N−1,N

N−2,N

. . . Ω

1,N

N−2,N−1

. . . Ω

1,N−1

. . . Ω

2,3

1,3

1,2

,

(I.14)

où l'on fait dé roître le premier indi e avant le se ond et où haque

i,j

est déni en

fon tion d'un unique angle de mélange

θ

ij

:

i,j

=

1

. . .

1

cos θ

ij

sin θ

ij

− sin θ

ij

cos θ

ij

1

. . .

1

,

pour

j

− i = 1

(I.15)

i,j

=

1

. . .

1

cos θ

ij

0

··· 0 sin θ

ij

e

−i

δij

0

1

0

. . . . . . . . .

0

1

0

− sin θ

ij

e

i

δij

0

··· 0

cos θ

ij

1

. . .

1

,

pour

j

− i > 2

(I.16)

Lenombrede matri es

ij

intervenantdans e produitest lenombre dedoublet

(i, j)

omprisentre 1et

N

quirespe tela ondition

j

− i > 1

.Ily en adon

1

2

N(N

− 1)

.Toutes

es matri es ontiennent un et un seul angle de mélange. Nous avons don introduit les

1

2

N(N

− 1)

anglessouhaités. Lesphases

δ

ij

, asso iéesà laviolationde CP, n'apparaissent

que dans les matri es dé rivant le mélange entre générations éloignées (non ontiguës).

Parmi tous les

ij

intervenant dans (I.14), seuls eux tels que

j

− i > 2

ontiennent une

phase

δ

ij

. On en dénombre ainsi

1

2

(N

− 1)(N − 2)

. Tous les paramètres requis sont don

présents dans ette dénition de lamatri e de mélange.

Tous les

θ

ij

peuventêtre hoisis dans lepremierquadrant (

0 6 θ

ij

6

π

2

)et lesphases

δ

ij

sontlibres(

0 6 δ

ij

6

).Considéronsle as

N = 3

.Ilyaalorstroisanglesdemélange

(

θ

12

,

θ

13

et

θ

23

) et une phase de violation de CP (

δ

). Nous allons utiliser des notations

simpliées pour alléger l'é riture :

c

ij

= cos θ

ij

, et

s

ij

= sin θ

ij

. Ainsinous avons dans le

asdetroisgénérations

U

MNSP

= Ω

23

13

12

= O

23

δ

O

13

Γ

δ

)O

12

ave

Γ

δ

=

diag

(1, 1, e

−iδ

)

qui onduità

U

MNSP

=

1

0

0

0

c

23

s

23

0

−s

23

c

23

c

13

0 s

13

e

−iδ

0

1

0

−s

13

e

0

c

13

c

12

s

12

0

−s

12

c

12

0

0

0

1

(I.17)

plus généralement présentée sous sa formedéveloppée :

U

MNSP

=

c

12

c

13

s

12

c

13

s

13

e

−iδ

−s

12

c

23

− c

12

s

23

s

13

e

c

12

c

23

− s

12

s

23

s

13

e

s

23

c

13

s

12

s

23

− c

12

c

23

s

13

e

−c

12

s

23

− s

12

c

23

s

13

e

c

23

c

13

(I.18)

(27)

Fig.I.7:Lestroistransformationsdel'équation(I.17)sontappliquéesdansl'ordre.Lesve teurs

dedépartssont

ν

1

,

ν

2

,

ν

3

(enbleu).L'appli ationde

O

12

donnelesve teursintermédiairesrouges,

puis

O

13

(i.e.

δ

= 0

)donnelesve teurs verts,etenn

O

23

donne lesve teurs dela base desétats

de saveur

ν

e

,

ν

µ

,

ν

τ

.

Cette matri erelie simplement lesétats propres de saveur aux états propres de masse :

e

µ

i

i

τ

i

 = U

MNSP

1

2

i

i

3

i

 .

(I.19)

Silesneutrinos sontde Majorana,

N

phasesne peuvent pas êtreabsorbées dans la

redé-nition des hampsdes neutrinos(dans le as de Majorana ils ne sontplus invariantssous

U(1)

). Il apparaît don

N

− 1

phases supplémentaires (soit

N(N

− 1)/2

phases au total)

et lamatri e

U

MNSP s'é rit alors

U

Majorana

MNSP

= U

MNSP

× diag(1, e

, e

) .

(I.20)

Comme les expérien es d'os illation ne sont pas sensibles auxphases de Majorana, nous

ne lesprendrons pas en omptedans e qui suit.

Ave la dénition de la matri e

U

MNSP

donnée i-dessus les angles

θ

12

,

θ

23

,

θ

13

sont

donnés par des relations simplesave les oe ients de lamatri e:

tan θ

12

=

|U

e2

/U

e1

|

(I.21)

tan θ

23

=

|U

µ3

/U

τ3

|

(I.22)

sin θ

13

=

|U

e3

|

(I.23)

I i,

tan θ

12

quantie le rapport entre les ompositions en

ν

2

et en

ν

1

du

ν

e

. De même,

tan θ

23

évalue lerapportentre les ompositionsen

ν

µ

eten

ν

τ

de l'état

ν

3

.Et enn

sin θ

13

hirele ouplage entre es deux domaines de transition.

L'asso iation entre es paramètres et les mesures expérimentales n'est pas triviale.

Jusqu'àprésentnousavons dis utédesanglesdemélangesansnouspréo uperduspe tre

de masse en

m

1

,

m

2

et

m

3

. Dans la théorie rien n'impose le hoix

m

1

< m

2

< m

3

. C'est

une simple onvention. Il se trouve que dans le as des os illations dans le vide, l'ordre

des masses n'a pas d'importan e omme nous le verrons par lasuite. En revan he, dans

le adre des os illations dans la matière

11

(voir annexe), une dissymétrie apparaît, et le

11

Dansleseetsdematièreapparaîtlaquantité

∆m

2

ij

cos(2θ

ij

)

.L'étude destransitionsdesneutrinos

traversant la matière permet d'a éder au signe de ette quantité mais pas au signe de

∆m

2

ij

ou de

cos(2θ

ij

)

indépendamment.Ainsi, il faut une onventionpour xersansambiguïtélesparamètres,soit

Figure

Tab. I.1 : Conventions et hiér ar
hies de la stru
ture du spe
tre des états propres de masse
Fig. I.9 : Hiérar
hie ou dégénéres
en
e de masse ? À gau
he, le 
as de la hiérar
hie normale
Fig. II.3 : Le mé
anisme d'é 
hange pour le pro
essus double- β sans neutrino.
Fig. II.5 : Comparaison des diérents résultats d'analyse du spe
tre de puissan
e P(k) [29℄.
+7

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