HAL Id: tel-00010528
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Double Chooz pour la recherche du paramètre de
mélange leptonique Theta 13
Guillaume Mention
To cite this version:
Guillaume Mention. Etude des sensibilité et bruits de fond de l’expérience Double Chooz pour la
recherche du paramètre de mélange leptonique Theta 13. Physique des Hautes Energies - Expérience
[hep-ex]. Université Claude Bernard - Lyon I, 2005. Français. �tel-00010528�
THÈSE de DOCTORAT
de l'Université Claude Bernard Lyon i
É ole Do torale de Physique et d'Astrophysique de Lyon
présentée
par
Guillaume Mention
Étude des sensibilité et bruits de fond de
l'expérien e Double Chooz pour la re her he
du paramètre de mélange leptonique
θ
13
Soutenue le 23 juin 2005 devant la ommission d'examen omprenant les membres
suivants :
Pierre Binétr uy Examinateur
Ja ques Dumar hez Rapporteur
Caren Hagner Rapporteure
Lydia I onomidou-Fayard Examinatri e
Hervé de Kerret Dire teur de thèse
Thierry Lasserre Co-dire teur de thèse
J
dresse. Son dynamisme, sa
sensi-bilité et sonengagement m'ont
en- ouragé à donner le meilleur de
moi-même. À mes parents qui m'ont donné les
moyens d'être e que je suis aujourd'hui et mon
frère qui m'a transmis quelques unes de ses
passions. À Noémie, dont l'absen e ruelle me
onforte dans l'idée qu'il faut tout entreprendre
C
'estpeut-êtrebien l'undesaspe tslesplusplaisantsquede lorel'é riture
de ettethèse en ayant l'opportunitéde remer ier tous eux qui ont d'une
façon oud'uneautre ontribuédanssaréalisation.Après trois années
d'in-tense a tivité, j'ai le sentiment qu'au une thèse ne se ressemble, qu'elles
ont toutesleurs parti ularitéstantdans leurs bons quedans leursmauvais
tés. La spé i itéde ha une d'entre elles est en partie due àla forte omposante
rela-tionnelleave lesmembresdeséquipesdetravail,lesassistantste hniques etlesdi ultés
ren ontrées sont bien souvent surmontées grâ e ausoutien des pro hes. C'est sans ordre
véritable que je vais témoigner tous mes remer iements envers elles et eux qui m'ont
permisde vivre ette expérien esi parti ulière etd'en sortir vi torieux.
Je remer ie Daniel Vignaud pour m'avoir a ueilli dans son laboratoire,pour tous
les onseilset orre tions qu'ilm'a apporté tout aulong de mathèse, pour lesmoyens et
la onsidérationa ordés aux do torants ausein du laboratoire.
Je remer ie Hervé de Kerret, mon dire teur de thèse, qui asu me donner de bons
onseils aux moments opportuns, m'orir les moyens matériels et humains ainsi que le
hamplibre né essaires pour menerà bien mes propres projets de re her he.
J'exprime toute ma re onnaissan e envers Thierry Lasserre, mon o-dire teur de
thèse, qui a su me motiver, me stimuler dans mon travail tout parti ulièrement dans la
dénition du sujetde lathèseetdans lesétapespréliminairesdu travailsur lasimulation
sur Double Chooz. Tous ses onseils, ses rele tures ritiques assidues, ses remarques sur
mon travail m'ont permis de progresser et de donner à ette thèse la stru ture qu'elle a
aujourd'hui. Je luien suis grandement re onnaissant.
Jeremer ieCarenHagneretJa quesDumar hezd'avoira eptéd'êtreles
rappor-teurs de ette thèse, de même quepour leur parti ipationaujury.Je remer ie également
Lydia I onomidou-Fayard,Pierre Binétruy etGérard Smadjaquim'ontfait
l'hon-neur de parti iperau jury de soutenan e.
L'a omplissement d'une thèse est une épreuve à passer. Bien qu'au une thèse ne
se ressemble, elles ont pourtant toutes omme point d'orgue la réda tion du rapport de
travailet la soutenan e. Cette étape, qui aurait été bien déli ate à surmonter seul, a pu
être fran hie grâ e au soutien de elle ave qui je partage dorénavant ma vie, Sandrine
Dodet,demafamilleetdemesamis.C'esti iquejevoudraisexprimermaplusprofonde
gratitudeàmesparentsetmonfrère,àSandrine,quej'aimedu plusprofondde mon ÷ur
et qui m'a soutenu dans les épreuves les plus di iles,en m'apportant le ré onfort et la
for e pour maîtriser ette aventure.
Jetiens égalementà remer ier tous lesmembres de l'équipe neutrino du Collège
Ja ob Lamblin et Tristan Beau aussi bien pour toutes les intera tions fru tueuses que
nousavonseues,lesdis ussionsàtoutpropos,quepourlespauses aféquotidiennestoutes
plus ami ales et agréables les unes que les autres. Je souhaite également adresser toute
ma sympathie à Janine Bou her ave qui j'ai partagé notre bureau pendant près de
deux ans. Je lui souhaite un très long et heureux par ours dans ses nouvelles a tivités.
Je voudraiségalementtémoigner toutemare onnaissan e àSergeSukhotin quiapassé
un anetdemiparminous, aulaboratoire,etquim'a apprismapremièrephrase en russe,
que j'ai malheureusement déjàoublié!
Jetiensàremer ierengénéraltoutela ollaborationDoubleChooz, etplus
parti uliè-rement Mi hel Cribier, Floren e Desages-Ardellier envers qui je souhaite adresser
toute masympathie.
Jeremer ie SergueyPet ov pour lesnombreux é lair issementsqu'ilm'afournisur
la phénoménologie des neutrinos, pour lesdis ussions quenous avons eues, sa gentillesse
et pour les remarques sur les parties de mon travail qu'ila relues.
Je souhaite également remer ier, en ette o asion, la première personne qui m'a
orienté vers la Physique des neutrinos :Imad Laktineh. C'est en partiegrâ e à lui que
j'en suis arrivé là aujourd'hui.
Je souhaitetémoigner toutemasympathie etmare onnaissan e envers lesdiérents
servi es dulaboratoire(jenedonnerai pas lesnomspar rainted'enoublier,sa hez
seule-mentquejevousremer ietousdufonddu ÷ur):lese rétariat,lesservi esadministratifs
pourles missions,lesmembresde la bibliothèque,leservi e intérieur,leservi e de
repro-du tionetd'ar hivage,leservi e informatique.Leura ueilaétél'un desplus haleureux
que j'ai onnus sur un lieu de travail. Ils m'ont tous été utiles et pré ieux à un moment
ou un autre de ma thèse.Qu'ils trouvent tous i ima profondere onnaissan e.
Mer i àtous lesjeunes du laboetamis thésards,stagiaires,post-do torants,les
jeunes her heurs etlesmoinsjeunes maisquien ontgardél'espritquiontentretenuune
ambian e de travail agréable, mêmesi onn'a pas eu notrebabyfootpour nousdétendre!
Je pense parti ulièrement à Gilles Maurin, Rodolphe Piteira, Lauren e Perotto,
Lu ien Larquère, Benoît Revenu, Cyril La haud, Tristan Beau, Olivier Dadoun,
Fabri e Cohen, Éri Armengaud, Lu as Levrel, Gwenaëlle Lefeuvre, Anne
Le-mière, Antoine Chamballu, Jean-Baptiste Mélin et Cyrille Rosset ave un mer i
tout parti ulier à l'équipeBZ.
En oreun grandmer iàGilles,RodolpheetFabri eJouvenotpour ettefabuleuse
ambian eami aleave un souvenirparti ulierde esplendideséjour quenousavonspassé
en Italie.Inoubliable!
Je remer ie de plus tous les auteurs des programmes du domaine publi que j'ai
utilisés intensément durant ette thèse, à savoir tous les ontributeurs de Linux, L
A T
E X,
Kile, Ema s, Kdevelop, KDE, Enlightenment, Inks ape, The Gimp, Gnuplot, O tave,
Geant4et Root.
Enn,ungrandmer iàtoutes elleset euxquiontreludespartiesdemonmanus rit.
Introdu tion 1
Chapitre I Le monde des neutrinos aujourd'hui 5
1. Lesneutrinos etle Modèle Standard . . . 6
2. Extension du Modèle Standard . . . 9
3. Conséquen es de la masse des neutrinos . . . 19
4. Phénoménologie des os illationsde neutrinos . . . 22
Chapitre II Aux onns du mesurable 27 1. Masses et paramètresde mélangetirés des expérien es . . . 27
2. Bilandes analyses globalesd'os illations de saveur . . . 48
3. Tirer lemaximum d'information sur l'in onnu :
θ
13
. . . 50Chapitre III Un angle de mélange pas omme les autres... 55
1. A quissur
θ
13
. . . 562. Apportdes expérien es sur fais eaux . . . 61
3. Apportdes expérien es réa teurs sur
θ
13
. . . 704. Complémentarité a élérateurs/réa teurs. . . 80
Chapitre IV Double Chooz, site et déte teur 83 1. Fon tionnementd'une entrale nu léaire . . . 83
2. Lasour e de neutrinos . . . 85
4. Con eptiondes déte teurs . . . 97
5. Leserreurs expérimentales etles bruitsde fond . . . 99
6. L'eet des os illationssur lespe tre . . . 102
Chapitre V Statistiques et systématiques 107 1. Miseau point sur lesnotations . . . 107
2. Introdu tion sur les ontours d'ex lusion etd'in lusion . . . 108
3. Miseau point sur lestests de
χ
2
. . . 1124. Vers un
χ
2
adapté . . . 1185. Un avant-goût sur les bruitsde fond . . . 123
Chapitre VI Impa ts des eets systématiques 133 1. Identier lesin ertitudes. . . 133
2. Notationset systématiques introduites . . . 143
3. Positions des déte teurs . . . 147
4. Résolutionen énergie, nombre d'intervalles . . . 158
5. Calibrationde l'é helle d'énergie . . . 159
6. Potentielde dé ouverte . . . 161
Chapitre VII Étude préliminaire de l'impa t de bruits de fond 167 1. Sour es de bruits de fond . . . 168
2. Cara téristiques des bruitsde fond . . . 171
3. Introdu tion des bruits de fond dans le
χ
2
. . . 1724. Impa t du bruit de fonda identeldes PM . . . 173
5. Impa t du bruit de fond orrélédes neutrons rapides . . . 179
6. Impa t du bruit de fondde forme dangereuse . . . 180
Con lusion 183 Appendi e 193 1. Prolégomènes . . . 193
2. Forme générale de la probabilité
P
ν
e
→ν
e
. . . 196S
oixante-dix années ont été né essaires pour omprendre les mé anismes
à l'÷uvre dans la produ tion d'énergie du Soleil et lasser les séquen es
d'évolution stellaire omme onséquen e de réa tions thermonu léaires se
déroulant ausein des étoiles.Nombre de es réa tions produisent des
neu-trinos, de type
ν
e
. Enparallèle,un programme de quaranteannées deme-sure des ux et spe tres des neutrinos solaires a été entrepris. Cet eort ommença par
les travaux pionniers de Ray Davis Jr. et de ses ollaborateurs dans la mine
d'Homes-take (États-Unis), et se poursuivit par des déte teurs plus sophistiqués, omme eux de
GALLEX/GNO (Europe), Super-Kamiokande (Japon) ou de SNO (Canada). Ces deux
programmes raner les modèles de des ription du Soleil et développer de meilleures
te hniques de déte tion des neutrinos ont né essité une grande patien e avant qu'il ne
soit devenu évident que la résolution du problème du dé it des neutrinos éle troniques
solaires observé né essitait une nouvelle physique, elle de l'os illation des neutrinos et
des modi ationsapportées par les eets de matière.
Ce phénomène d'os illationréside en dehors du modèle standard minimal de la
phy-sique des parti ules, en re ourant à des neutrinos massifs et des relations non triviales
entre lesétats propres de propagation (ou de masse) et eux de l'intera tion faible.
L'importan edu rle des neutrinos dans notre Univers a en ore été mise en exergue
lorsqu'eut lieu, en 1987,la toutepremière déte tion des neutrinos les plusvieux observés
jusqu'alors,lesneutrinosdel'explosiondeSanduleak-69
o
202,lasupernovaSN1987a.Bien
qu'uniquement 19 andidats neutrinosaient été dé elés[1℄,ils ontpermis de onrmer le
mé anisme d'eondrement du ÷ur des supernovæ [2℄.
Quelquesannéesplustard,en1998,ledéte teurSuper-Kamiokandeapportelapreuve
de l'os illationde saveurdesneutrinosatmosphériques
(−)
ν
µ
et(−)
ν
e,produitsdel'intera tion
desrayons osmiquesprimairesdansl'atmosphère,marquantainsiuntournant onséquent
dans la physique de es petits leptons neutres. La dé ouverte que le mélange entre les
familles orrespondant à ette observation étaitgrand (et peut-être, même, maximal)fut
un résultattotalementinattendu.
En 2002, les su ès s'a élérèrent, et le problème persistant des neutrinos solaires
trouvaégalement sasolution dans lespropriétés intrinsèquesdes neutrinos. Lesrésultats
de SNO ont en eet abouti à une détermination indépendante des modèles solaires du
ux total de neutrinos (toutes saveurs onfondues) et en ombinaison ave les autres
expérien esdeneutrinossolairesamontréquelesneutrinosprovenantduSoleilsubissaient
ee tivementun hangementde saveur au ours deleur propagationjusqu'àlaTerre.Fin
2002,KamLANDfournitun ontrleindépendantdel'hypothèsed'os illationenmesurant
mélange intervenants dans le pro essus de hangement de saveur permit d'identier la
solutiondel'espa edesparamètres(
∆m
2
,
θ
)àl'originedudé itdeneutrinoséle troniquesprovenant du Soleil. L'un des su ès les plus remarquables des problèmes des neutrinos
solaires et atmosphériquesest queles diéren es des arrés des masses des neutrinos ont
émergédansdesdomainesa essiblesauxexpérien es ave des a élérateursdeparti ules
et des réa teurs nu léaires.
Considérés dans leur ensemble, tous les résultats expérimentaux s'ajustent très bien
dans un modèle à trois neutrinos massifs, qui orrespond au as le plus simple envisagé
des trois générations leptoniques. La seule ex eption on erne les résultats ontroversés
de LSND [3℄, qui auraient de très ri hes onséquen es s'ils étaient onrmés. Mais ette
possibilitéseraignoréedanstout e quisuit.Lesos illationsdetrois famillesdeneutrinos
impliquentdeuxdiéren es de arrésdemasses,
∆m
2
solet
∆m
2
atm,troisanglesdemélange,
θ
12
,θ
23
etθ
13
, et une phase de violation de CP,δ
.θ
12
est asso ié à la petite diéren ede masse
∆m
2
21
= ∆m
2
sol, tout deux mesurés dans les expérien es de neutrinos solaires
et dans KamLAND.
θ
23
est alié à la grande diéren e de masse∆m
2
32
= ∆m
2
atm, eux
mesurés par les expérien es sur les neutrinos atmosphériques etK2K. Ces résultats sont
maintenantrésumés aupremierordrepardeux os illationsindépendantes àdeuxsaveurs.
Le paramètre lefdes eets àtrois famillesest l'anglede mélange
θ
13
sur lequel nousn'avonsjusqu'àprésentqu'une ontrainte,apportéeparlesexpérien esréa teurChooz
et Palo Verde essentiellement,nous indiquantqu'il doit être petit ( omparativement aux
deux autres angles de mélange). Il n'y a a priori au une raison parti ulière pour que
et angle soit nul. Nouspourrions on evoir, dans les années à venir, que les os illations
de neutrinos soient moins intéressantes, onsistant simplement à mesurer ave une
plus grandepré ision lesparamètres déjà onnus. Cependant un tel point de vue néglige
omplètement le fait que le se teur des neutrinos, à la diéren e du se teur des quarks,
n'est absolument pas altéré par lesin ertitudes hadroniques. Si des mesures de pré ision
sont possibles, alors elles seront des tests très sensibles des modèles de saveurs et des
sujets qui en dé oulent, omme l'unitarité des trois familles. Les véritables eets à trois
saveurs ne peuvent apparaître que pour une valeur non nulle de
θ
13
, et établir qu'il enest ee tivement ainsi est une des priorités les plus notables en physique des neutrinos.
La violation de CP leptonique est une autre onséquen e de la physique à trois saveurs
qui ne pourra être étudiée que si
θ
13
est diérent de zéro. Le mé anisme le plus souventadopté pour rendre ompte de la masse des neutrinos (mé anisme dit de la balançoire)
autorise, en plus de la phase de violation
δ
(dite de Dira ), deux autres phases (ellesdites de Majorana) dans le se teur des neutrinos légers, autant que d'autres phases CP
dans le pendant lourd des neutrinos, qui sont, elles, impliquées dans les mé anismes de
leptogénèse (expliquant l'ex ès de la matière sur l'antimatière dans l'Univers grâ e aux
leptons). En général, les phases légères et lourdes ne sont pas reliées entre elles,
toutefois la plupart des modèles de saveurs apportent relations entre es deux se teurs,
asso iantainsi laviolationCP àbasse énergieàlaleptogénèseetauxmodèlesde masses.
Les mesures de pré ision des os illations de neutrinos pourront de e fait apporter la
lumière sur d'éminentes questions de physique des parti ules inhérentes à l'origine des
saveurs et leurs onséquen es phénoménologiques. Il y a don une très forte motivation
dans la ommunauté des physi iens pour re her her dans le futur pro he une éventuelle
tra e de la non nullité de
θ
13
an d'aboutir ultérieurement àlamesure de la violationdeCP leptonique.
nous brossons un portraitdes derniersrésultatsen date surlesparamètresde mélangede
saveurs leptoniques( hapitreII).Nousnousfo alisonsensuitesur lesujetquinoustientà
÷ur, lamesurede
θ
13
,en lesituantparmilesexpérien es ontemporaines( hapitreIII).Nous onsa ronslasuitede ettethèseàl'expérien eDoubleChooz( hapitresIV, V,
VI etVII). Celle- ia pour but de mesurer les os illationsdes antineutrinos éle troniques
auprèsdela entralenu léairedeChooz,situéeenFran e,danslesArdennes.Ceprojetest
onduit par une ollaborationinternationale,dont laplupart des ollaborateurs ont déjà
parti ipéàdes expérien es de mesurede neutrinos auprès de réa teurs nu léaires, oudes
projets utilisant des te hniques de déte tion pro hes (notamment le liquide s intillant).
Cette expérien e protera don des développements a quis pendant es deux dernières
dé enniespourréaliserune mesured'unepré isionen orejamaisatteintedansledomaine
des paramètresdemélangeleptoniques :l'obje tifestlamesureduparamètre demélange
θ
13
régissant les transitions à trois famillesentre les deux se teurs déjà mis en éviden edes neutrinos atmosphériquesetdes neutrinossolaires.Ce paramètreadéjà été ontraint
par la première expérien e Chooz. Pour améliorer e résultat, il faut réduire les erreurs
statistiquesetsystématiques, 'estàdirenonseulementobserveruné hantillondedonnées
onséquent, mais égalementmaîtriser lesin ertitudes expérimentales intervenant dans la
produ tionetladéte tiondesantineutrinoséle troniquesfournisparla entralenu léaire,
ainsi quelesbruits de fondengendrés par laradioa tiviténaturelleetlesintera tions des
rayons osmiques.
Nous avons mis en pla e une simulation permettant le al ul de la sensibilité sur
la mesure de
θ
13
et du potentiel de dé ouverte de l'expérien e en vue d'identier leserreurs systématiques prépondérantes et de quantier leurs impa ts et leurs ontrles
( hapitres V et VI). Nousavons déterminé la formela plus no ivede bruit de fond pour
lamesurede
θ
13
( hapitreV).Nousavonségalementquantiél'impa tsurlasensibilitédeertains bruits de fond tels que les événements a identels engendrés par laradioa tivité
des photomultipli ateurs, mais aussi les événements orrélés produits par les neutrons
rapides ( hapitre VII).
Remarque:
Nous avions ommen é notre travail de thèse par la réalisation d'une simulation numérique des
eets de matière sur l'os illation de saveur des neutrinos éle troniques produits dans le Soleil (étude
des diérentes solutionspossiblesau problèmedudé it desneutrinossolaires et apport deBorexino).
Cette étude avait pour but de réaliser une simulation omplète de la propagation des neutrinos dans
le Soleil en vue de l'analyse de données de l'expérien e Borexino.Nous avons poursuivi e travail sur
la modélisation analytique des eets de matière dans la Terre. Nous nous sommes on entrés sur la
potentialitéd'observerune asymétrieentrelejour et lanuitsur leux deneutrinoséle troniquesdela
raiedu
7
BeprovenantduSoleilparrégénérationdanslaTerre,puisqueBorexinoesteneetlapremière
expérien equipourramesurerentempsréellesneutrinossolairesàsibasseénergie(endessousduMeV).
Compte tenu desrésultatsde KamLAND,noussommesarrivésàla on lusion queBorexinonepourra
vraisemblablementpasexploiter esasymétriespourladétermination desparamètresd'os illation
∆m
2
21
et
θ
12
. Nous avons réuni l'ensemble de es travaux sur la simulation de la propagation des neutrinossolairesdans leSoleilet dans laTerre enannexe de ette thèse. Nousavions ommen é àtravaillersur
des progammes d'a quisition de données lorsqu'une paralysie juridique majeure est malheureusement
survenuesur lesite de l'expérien e, bloquant toutesles a tivitésde elle- i pendant presquedeux ans.
Cesévénementsnousont onduitàarrêter etravailet à hangerdethématique enjuin 2003.Letravail
Le monde des neutrinos aujourd'hui
L
e neutrino, omme nous allons le dé ouvrir dans e hapitre, est une
parti ule mystérieuse aux multiples fa ettes, bien di ile à appréhender.
Nombre de physi iens se sont mépris quant à sa nature et l'histoire nous
apprend que nous sommes en ore bien loind'avoir per é tous ses se rets.
Nous savons par exemple aujourd'hui que la masse des neutrinos est non
nulle grâ e aux expérien es par l'intermédiaire des prin ipes de la physique quantique
(phénomène de mélangedes diérents typesde neutrinos).
Fig. I.1 : Hiérar hie des masses des
parti ulesélémentairesduModèle
Stan-dard. Comme nous pouvons le
onsta-tersur egraphique, l'ordredegrandeur
des masses des neutrinosest très
dié-rentde elui de leurshomologues. D'où
provient ette disparité?
Lanotionde masse,àl'é hellema ros opique,
est liéeà la quantité de matière ontenue dans un
orps. La physique newtonienne la dénit omme
le oe ientd'inertiereliantl'intensitéd'unefor e
appliquée à l'a élération d'un mouvement mais
aussi omme ara térisant la réponse
gravitation-nelle d'un objet. La théorie de la relativité
res-treinte atta he un équivalent en énergie à toute
masse et dé èle son ara tère non additif par le
défaut de masse des états liés tels que le noyau
atomique. Invariant de Lorentz, la masse est un
des attributslesplus spé iquesdesparti ules
élé-mentaires.Lagrandevariétédesmassesde elles- i
(du photonetdu neutrinoauboson
Z
0
etauquark
top, gure I.1) onstitue une énigmeque les
théo-riesmoderneslientàlastru tureduvideautravers
des hamps de Higgs. Les questions de la masse
des neutrinos et de la onservation des nombres
leptoniques sont a tuellement ouvertes, en e sens
qu'au une ontrainte théorique ne les détermine.
Cependant, leurs impli ations peuvent être
onsi-dérables, et l'étude expérimentale très ne de es
questions est pour de nombreuses années en ore
àl'ordredujour.Au un onsensusn'esten ore
ap-paru : doit-on voir dans lesminus ules masses des
neutrinos lesigned'uneé helle d'énergie
d'uni a-tion des for es de quelques
10
16
GeV? Il est bien
trop ttpour on lure,etun vaste programmede re her hes semet enpla e pour sonder
é latantes preuvesexpérimentales établiesentre 1998 et2003.
Nousferons tout d'abord lepointsur lades ription de etteparti ulesingulièredans
le adreduModèleStandardminimal[4℄delaphysiquedesparti ules.Cemodèlen'est
plus adéquat pour rendre ompte des dernières observations expérimentales on ernant
les neutrinos et doit don être en partie révisé. Nous présenterons les deux propositions
les plus naturelles et les plus en vogue pour intégrer au Modèle Standard les propriétés
attribuéesauxneutrinosetnironspar unpanoramaa tualiséde e domainepassionnant
que onstitue la physique des neutrinos où nous mettrons en avant les enjeux a tuels de
e se teur.
1 Les neutrinos et le Modèle Standard
1.1 Rappels historiques
C'est endé embre1930 queWolfgangPaulisuggéral'hypothèsedu neutrino
fanto-matique,pourpréserverlathéoriequantiquedunoyauendonnantuneexpli ationsimple
de ertaines anomaliesapparaissantdans laradioa tivité
β
:spe tre ontinudeséle tronsémis, violationde la onservation du spin etde lastatistique asso iée. Leneutrino devait
êtreéle triquementneutre, demassequasinulle(trèsinférieureà elleduproton),despin
1/2,et,é happantàladéte tion,devaitavoirunetrèsfaibleprobabilitéd'intera tionave
lamatière.Autantdireque e n'était,audébut,qu'un remèdedésespéré dontrien ne
garantissait le ara tère physique. Pourtant, l'évolution rapide de la physique des
parti- ules le t reprendre en onsidération en 1933, et Enri o Fermi l'in orpora en 1934 à sa
théoriedelaradioa tivité
β
,quiallaitdevenirlathéoriedes intera tionsfaibles.Frederi kReines et Clyde L. Cowan réussirent à obtenir la première mise en éviden e
expérimen-tale de l'existen edes neutrinosen 1956.C'est alorsqueLee etYang démasquent unedes
propriétéslesplusimportantesdesneutrinosautraversde laviolationde paritéde
l'inter-a tionfaible[5℄:lesneutrinossontdes vampires!Autrementdit, lasymétrie dansun
miroir d'un neutrino est inobservable, omme l'ontmontré Wu etGoldhaber (théoriedu
neutrino àdeux omposantes, dites gau he etdroite). Les résultatsexpérimentaux n'ont
mis en éviden e que des neutrinos gau hes et des antineutrinos droits, mais au un
neu-trinodroitniantineutrinogau he.Pourexpliquer etteabsen e, lasolutionlaplus simple
était de onsidérer que e neutrino est intrinsèquement une parti ulegau he, et don de
masse nulle (pour onserver la hiralité lors de sa propagation). En 1963 fut démontrée
l'existen ededeuxneutrinosdistin ts,
ν
e
etν
µ
,auxquelsildevintné essaired'ajouterplustardun troisièmeneutrino,
ν
τ
(observédire tementpourlapremièrefoisen 2000),asso iéau lepton lourd
τ
dé ouvert en 1977. C'est dès le début des années 1960 que ommençala physique des neutrinos de grande énergie auprès des a élérateurs, qui devaits'avérer
très ri he, permettantde radiographier lamatière nu léaireet de mettreen éviden e
la stru ture omposite des nu léonsles quarks(àpartir de 1972),et fournissantdes tests
sensiblesde lathéorieuniéedes intera tionséle tromagnétiquesetfaibles(existen e des
ourantsneutres, à partir de 1973), un des ouronnements majeursdu Modèle Standard
de la physique des parti ules développé en parallèle [6℄. L'observation des bosons
W
etZ
0
(en1983), médiateursde l'intera tion éle trofaible,aamené à onsidérersérieusement
l'hypothèsequeleur massesoitlefruitd'un phénomèneparti ulier,inventéen1964 parle
physi ien é ossais Peter Higgset onnu depuis sous le nom de mé anisme de Higgs ;
phénomène fréquemment observé : une ondition initialeparti ulière permet à la nature
de hoisir parmi diverses ongurations symétriques (brisure dans les solutions et non
dans leséquations elles-mêmes). Higgsproposa l'existen e partout dans le vide d'un
hamp quantique nouveau dont l'orientation dans un espa e abstrait impose une
dire -tion privilégiéeparmitouteslesdire tionséquivalentes. L'eetprin ipalde e mé anisme
serait d'engendrer une masse pour les bosons
W
etZ
0
, un peu omme si la présen e
dans le vide de e hamp de Higgs réait une inertie ontraignant le mouvement de es
parti ules. Par e pro essus, les bosons é hangés lors des intera tions faibles(
W
±
et
Z
0
)a quièrent une masse qui peut rendre ompte de la ourte distan e de ette intera tion.
Ce boson de Higgsa quiert une importan e apitale,et lamasse de toutes lesparti ules
de matière trouve à présent son origine dans la brisure de symétrie éle trofaible. Toutes
lesparti ules de matièresauf uneespè e. Leneutrino. Celui- ine peut a quérir de masse
par leboson de Higgssionn'introduitpas de neutrinode hiralitédroitedans lemodèle.
Les on epteurs du Modèle Standard ayant hoisi d'être é onomes et onservateurs
1 , ils
n'ontpasintroduitde hampdroitpourlesneutrinosetn'ontdon pu attribuerde masse
au neutrino. Le défaut de masse des neutrinos étant en a ord ave les expérien es
réa-lisées jusqu'alors, ette hypothèse ne fut pas remise en question, puisqu'elle permettait
d'expliquer la violationmaximale de parité.
1.2 Mélange de familles et origine de la masse
Se teur
fermions dejauge deHiggs
u
c
t
d
s
b
ν
e
ν
µ
ν
τ
e
µ
τ
g
Z
0
W
+
W
−
γ
h
0
,h
+
Fig. I.2 : Parti ules du Modèle
Stan-dard minimal lassées par se teur. Les
doublets d'isospin faible des fermions se
ara térisent par une omposante haute
(de type u) et une omposante basse (de
type d).
LeModèle Standard onstitue le
ouronne-ment de nombreux travaux de synthèse étalés
sur plus de inquante années d'histoire [5℄. Ce
modèle trouve son origine dans les travaux de
Noether et de Weyl dans les premières
dé en-niesduXX
e
siè le.Sonédi ationestune
entre-prise olossale qui a ulminé par la dé ouverte
des ourants neutres et des quarks dans les
an-nées soixante dix. Ce modèle d'une in royable
pré ision a été testé a tivement au CERN (et
ailleurs) jusqu'à la n des années quatre-vingt
dix. Rien ne l'a ébranlé. Pourtant, il subsiste
un haînonmanquanten son sein :le Higgs.Le
hampobservablerésultantdelabrisure
sponta-née du se teur éle trofaibledu modèle n'a
tou-jours pas été observé. Et même si son existen e est avérée dans les années à venir, elle
n'apporterapour autant au une expli ationà ladisparitédes é helles de massesentre les
neutrinos etles autres fermions du Modèle Standard (gure I.1). C'est en e sens que la
masse des neutrinos onstitue une fenêtre ouverte, une brè he sur une nouvelle physique
au-delà du Modèle Standard.
Nous passons à présent brièvement en revue les ara téristiques essentielles de es
deux se teurs de laphysique des parti ules a tuellement au ÷ur des débats lesplus vifs
et lesplus passionnés.
1
Lathéorie V-Aest susante pourdé rirelesobservationsexpérimentalesee tuéesjusqu'alors,
ν
R
Le Modèle Standard de la physique des parti ules ontient deux se teurs disjoints
(gureI.2).Lese teur de jaugedé ritlesintera tionsdesquarksetdesleptons(fermions,
parti ules de spin 1/2) ave des bosons de spin 1 qui véhi ulent les intera tions forte,
faible et éle tromagnétique. Ce se teur est fondé sur des symétries de jauge lo ales. Les
trois famillesde quarkset de leptons (gureI.1), appelées aussi saveurs, se transforment
de manière identique sous es symétries lo ales et ont don les mêmes ouplages
intrin-sèques fort, faible et éle tromagnétique. Le se teur de Higgs dé rit les intera tions des
quarks et des leptons ave les bosons de Higgs,
h
+
et
h
0
, de spin 0. Ce se teur ontient
nombre de paramètres libres. Les bosons de Higgs ont été initialement introduits pour
briser lasymétriedejaugedes intera tionsfaiblesen attribuantunemasseauxbosonsde
jauge quesont les
W
+
,
W
−
et
Z
0
. Ceux- idoivent être très lourds pour expliquer latrès
ourte portée de ette intera tion. D'autre part, dans le Modèle Standard, les ouplages
ave lesbosons de Higgssont égalementàl'originedes massesdes quarks etleptons.Ces
intera tionsdoiventaboutiràdesmassesdiérentesentrelestroisfamillesetdoivent
éga-lementengendrer lemélangeentre les trois famillesde quarks. Malheureusement, au une
des neuf masses des quarks et leptonsintroduites dans le Modèle Standard niau un des
quatreparamètresdemélangedes quarksne sontdéterminésparunprin ipefondamental
ontenu dans le Modèle Standard. Au lieu de ela, es treize paramètres sont
détermi-nés à partird'expérien es àbasse énergie(devantl'é helle d'énergie éle trofaible) etsont
identiés ave lesparamètres libres du lagrangien du Modèle Standard.
Étatsdesparti ules
I
W
3
Y
W
Q
ν
L
e
L
+1/2
−1/2
−1
−1
0
−1
ν
R
e
R
−1/2
+1/2
+1
+1
0
+1
ν
R
0 0 0ν
L
0 0 0e
R
0 -2 -1e
L
0 +2 +1Fig. I.3 : Charges leptoniques d'isospin
faible
I
W
3
, d'hyper hargeY
W
et de harge éle triqueQ = I
W
3
+
Y
W
2
.Par dénition, les états propres de saveur
sont les membres des doublets d'isospin faible
qui se transforment l'un en l'autre par
intera -tion ave les bosons
W
. Les états propres demasse sont des états de masse dénie
interve-nant lors des intera tions ave les bosons de
Higgs. Ces états dé rivent la propagation des
parti ules libres quisontidentiées dansles
dé-te teurs parleursnombresquantiquesde harge
éle trique, de masse et de spin. Comme les
in-tera tions ave les bosons de Higgs provoquent
le mélange entre les états de saveur, les états
propresde masserésultantsnesont plus
assimi-lésauxétatsdesaveur.Chaqueensembled'états
propres (masse ou saveur) fournit une
des rip-tion des trois familles de quarks, et es deux des riptions sont reliées l'une à l'autre par
un ensemblederotations. Laplupartdes expérimentateurssonthabituésàvoirleModèle
Standard é rit danslabase des états propresde massepuisque lesquarksde masses
dé-nies sont les ingrédients des protons, neutrons et autres parti ules métastables déte tées
expérimentalement.Dans labase des états propresde masse,les ouplages de Higgssont
diagonaux, et le mélange entre les familles a lieu dans le se teur de jauge. Ces matri es
de rotationspourraient en prin ipeêtre introduites dans toutes les intera tions de jauge
des quarks et des leptons. Mais e n'est pas le as. Les symétries du Modèle Standard
n'autorisent l'apparition des matri es de rotations que dans les intera tions par ourant
hargé entre les quarks par l'intermédiaire du ouplage ave les bosons
W
. Le produitmatri e qui est ommunément appelée matri e CKM 2
, matri e unitaire omplexe de
di-mensions
3
× 3
(U
CKM
= U
†
u
U
d
oùU
u
est lamatri ede passage entre lesétats propresdesaveur etde masse pour les quarksde type haut, et
U
d
pour lesquarks de type bas).Sesparamètres ont été mesurés expérimentalement en utilisantles pro essus de hangement
de saveur.Ils donnentainsilastru ture delamatri eCKM etreètentladiéren eentre
les rotationsdes états de quarkshauts et lesrotationsdes états de quarks bas. Ces
dié-ren es onstituentlefondementdes mélangesentrefamillesetillustrentlamanièredontla
symétrie éle trofaibleest briséepar lese teur de Higgs. Commeles neutrinos du Modèle
Standard sont supposés dégénérés de masse nulle, les matri es de rotation des neutrinos
peuvent être prises identiques à elles de leurs partenaires d'isospin faible
3
. Ainsila
ma-tri e de mélangeanaloguepourlesleptons n'estautre quel'identité.C'est pourquoidans
le Modèle Standard minimal, où les neutrinos sont supposés de masse nulle, il ne peut
y avoir de mélange entre les familles de leptons, et les nombres quantiques leptoniques
individuels
L
e
,L
µ
,L
τ
sont onservés a priori.2 Extension du Modèle Standard
2.1 Se teur de Higgs et se teur des leptons
Il existe aujourd'hui des preuves robustes que les neutrinos os illent entre saveurs.
Ce phénomène viole les lois de onservation des nombres leptoniques individuels et ne
peut s'expliquer que si l'on suppose que les neutrinos ont des masses non nulles, non
dégénérées et sont mélangés entre eux omme nous le verrons par la suite. Nous allons
à présent voir à quel prix es masses peuvent être introduites dans le Modèle Standard
minimal. Détaillons pour ela les ouplages de Yukawa entre les fermions et les bosons
de Higgs (responsables des masses des fermions) ainsi que les intera tions de jauge par
ourants hargés véhi ulées par les bosons
W
±
(responsable des pro essus é hangeant
une harge éle trique ommela désintégration
β
). Maisavant ela introduisons quelquesnotations utiles :
lesfermions sontdé rits pardes spineurs deWeylde hiralitégau he formantainsi
un doublet d'isospinfaible;
u
i
,d
i
,u
c
i
,d
c
i
,e
i
,ν
i
ete
c
i
sont les hamps fermioniques où l'indi ei
indique lagénération etl'exposant
c
dénote lesétats onjugués;les hamps
ν
c
i
sontrajoutés auModèleStandardpouryintégrerlestermesde massedes neutrinos;
les
u
i
sont les hamps pour les trois états de quarks de harge éle triqueQ=+2/3appelésaussiétatsde typehaut (parréféren eàleurpositiondansledoublet
d'isos-pin faible), les
d
i
eux de harges Q=-1/3, états de type bas, lese
i
eux des leptonsde harge Q=-1(bas) etles
ν
i
eux des neutrinos de harge Q=0 (haut);les hamps
u
i
etu
c
i
sont dénis omme suit :
u
i
annihilelequark gau heu
L
ou rée l'antiquarkdroitu
R
de lai
e
famille;
u
c
i
annihilel' antiquarkgau heu
L
ou rée le quarkdroitu
R
de lai
e
famille;
2
Dunomdestroisprin ipauxauteurs :Cabbibo,Kobayashi,Maskawa.
3
On pourrait très bien néanmoins in orporer des angles de mélange entre les leptons, mais eux- i
n'induiraientau unemanifestationexpérimentaledansle asoùlesneutrinossontdégénérésetdemasse
nulle, 'estpourquoilesanglesdemélangeleptoniquesn'ontpasétéintroduitsdansleModèleStandard,
pour dé rire les onjugués hermitiens
u
†
i
etu
c
†
i
il sut d'inter hanger les motsannihiler et réer i-dessus;
lesautres états sont dé rits de la mêmemanière;
Ladensitédelagrangienduse teuréle trofaibleduModèleStandardpeutsedé omposer
omme suit :
L
MS,EF
=
L
fermions,jauge+
L
fermions,Higgs+
L
jauge,Higgs+
L
jauge− V
Higgs.
(I.1)
Notre but i i n'est pas de développer le lagrangien du Modèle Standard expli itement
mais de mettrel'a entsur lestermesàl'originede lamasse des neutrinosetdu mélange
entre les familles[7℄. Pour ela, dans e qui suit nous ne nous intéressons qu'aux termes
de massesdénis dans
L
fermions,Higgs
et auxtermes d'intera tion du
W
apparaissantdansL
fermions,jauge .Plaçons nous tout d'abord dans la base des états propres de saveur, identiés par
l'indi e 0.Le ouplage au
W
s'é rit,indépendamment de la base,L
W
=
g
√
2
W
+
µ
J
µ
+ W
−
µ
J
µ
†
,
(I.2) oùJ
µ
est le ourantfaible élevantla harge éle triqued'une unité
4 :
J
µ
=
X
i
u
†
0i
σ
µ
d
0i
+ ν
†
0i
σ
µ
e
0i
(I.3)Fig. I.4: Couplage au
W
.La onstante
g
ara térise l'intensitédesintera tionsfaibles,
σ
µ
estun
quadrive -teur formé à partir des matri es de Pauli
(1,
−σ
j
)
. L'a tion de
J
µ
est expli itée sur
la gure I.4 qui montre l'eet du premier
terme de l'équation (I.3) et de son
onju-gué. Ce terme annihile un quark
d
gau heet rée un quark
u
gau he et augmente don par la même o asion la harge éle triqued'uneunitésurlalignefermionique.Celle- iest onservéeparl'absorptiond'un
W
+
(oula produ tiond'unW
−
) dans le ouplageW
+
µ
J
µ
du lagrangien(I.2). Ainsi haque terme duourant hargé faible onne te des éléments de la mêmefamille.Des états propres de
sa-veur nepeuventpas hangerdefamillepar ouplage au
W
.Onditquel'intera tionfaibleest diagonaledans labase des états propresde saveur. Il faut biennoter queles ourants
présents dans (I.2)ne ontiennent pas les onjugués des hamps. Ainsiils n'agissent que
sur des fermionsgau hes (oudes antifermionsdroits).Lesfermionsdroitssontinsensibles
à l'intera tion faibleetsontinvariants sous lasymétrie d'isospinfaible.Ce sontdes états
singulets sous ette transformation.
Un fermion possédant une masse doit exister ave les deux hiralités (gau he et
droite)puisquelesseulsopérateursde hampsquiproduisentunemassenonnullepourles
fermionssontlesproduitsbilinéairesquirenversentla hiralitédesparti ules:
m
f
f
c
f
.Cet
opérateurdemasseannihileunfermiongau heet réeunfermiondroitàsapla eave un
ouplage
m
f
.Ce termene hange pas la hargeéle trique. Enrevan he il ne respe te pasla symétrie d'isospin faible,
SU(2)
L
, imposée dans le lagrangien des intera tions faibles.4
J
µ†
Le hamp
f
est un doublet tandis que le hampf
c
est un singulet sous
SU(2)
L
. Leproduit n'est don pas invariant sous la symétrie éle trofaible. Pour pallier à ela, le
Modèle Standard re ourt à un nouveau se teur d'intera tion, le se teur de Higgs. Les
hamps fermioniques interagissent ave le doublet d'isospin faible de Higgs (
h
+
,h
0
) par
l'intermédiaired'un ouplage de Yukawa :
L
Yukawa=
P
i,j
u
c
0i
(Y
u)
ij
u
0j
h
0
− d
0j
h
+
+ d
c
0i
(Y
d)
ij
u
0j
h
+†
+ d
0j
h
0†
+
ν
c
0i
(Y
ν
)
ij
ν
0qj
h
0
− e
0j
h
+
+ e
c
0i
(Y
e)
ij
ν
0j
h
+†
+ e
0j
h
0†
(I.4) oùY
u ,Y
d ,Y
ν
etY
esontdesmatri es omplexes
3
×3
quidonnentl'amplitudedu ouplageentre les fermions et les bosons de Higgs. Le terme
ν
c
0i
(Y
ν
)
ij
[ν
0qj
h
0
− e
0j
h
+
]
n'est paspermisdans leModèle Standard minimal(absen e de
ν
c
i
).Il est autoriséi i puisquenousavons introduit les hamps
ν
c
i
. Dans le doublet de Higgs, seule la omposanteh
0
a une
moyenne non nulle dans le vide
5 (
hh
0
i = v/
√
2
, 'est la brisure spontanée de symétrie)
qui faitressentir auxfermionsune intera tion omniprésente. Ces intera tions donnentles
termes de masses de haque fermion :
L
masse=
P
i
u
c
0i
(Y
u)
ij
u
0j
hh
0
i + d
c
0i
(Y
d)
ij
d
0j
hh
0
i
†
+
ν
c
0i
(Y
ν
)
ij
ν
0j
hh
0
i + e
c
0i
(Y
e)
ij
e
0j
hh
0
i
†
(I.5)Notons un point important : haque terme de
L
masse
ontient le produit d'un hamp
fermionique
f
0
etde son onjuguéf
c
0
.Ce produit,f
c
0
f
0
,par dénitionannihileun fermiongau he pour produire un fermion droit. De e fait, les ouplages de Yukawa inversent
la hiralité des fermions. C'est pourquoi, les neutrinos du Modèle Standard minimal ne
peuventavoirde masse.D'autre part, les ouplagede Yukawa
Y
u ,
Y
d ,Y
ν
,Y
e ne sontpasdiagonaux dans labase des états propresde saveur. Le mélangeentre les famillesa don
lieudans le se teur de Higgslorsque nous nous plaçonsdans la basedes états propresde
saveur.
Maintenant plaçons nous dans la base des états propres de masse. Cette base est
obtenue en diagonalisantles matri esde ouplage de Yukawa de l'équation(I.5):
Y
u′
= U
R
†
u
Y
uU
L
u
=
diag(λ
u1
, λ
u2
, λ
u3
) ,
(I.6) lamatri eU
R
u
agitsur lesquarks droitsde typehaut,u
c
0
,alors queU
L
u
agitsur lesquarksgau hes,
u
0
. Les états propres de massesu
etu
c
sont reliés aux états propres de saveur
par lesrelationssuivantes :
u
c
0
= u
c
U
R
u
†
etu
0
= U
L
u
u .
(I.7)Dans ette nouvellebase
L
masse prend laforme
L
masse=
P
i
hh
0
iλ
ui
u
c
i
u
i
+
hh
0
i
†
λ
di
d
c
i
d
i
+
hh
0
iλ
ν
i
ν
c
i
ν
i
+
hh
0
i
†
λ
ei
e
c
i
e
i
.
(I.8)Ainsi, le se teur de Higgs dénit la base des états propres de masse, et les éléments
diagonaux des matri esde masse sont les masses des fermions (
m
u
i
=
hh
0
iλ
u
i
, et .). 5La omposante
h
+
doitobligatoirementêtredemoyennenulle sinonlevideserait hargé
Si à présent nous her hons à é rire le ourant hargé faible (I.3) en terme d'états propres de masse :
J
µ
=
X
i,j,k
u
†
i
(U
L†
u
)
ik
σ
µ
(U
L
d
)
kj
d
j
+ ν
†
i
(U
L†
ν
)
ik
σ
µ
(U
L
e
)
kj
e
j
=
X
i,j
u
†
i
σ
µ
(U
CKM)
ij
d
j
+ ν
†
i
σ
µ
(U
MNSP)
ij
e
j
(I.9)L'introdu tiondesétats
ν
c
i
renddon analogueletraitementdesquarksetdesleptons.Lesourants faibles hargés ne sont pas diagonaux dans labase des états propres de masse.
Au lieu de ela, ils ontiennent deux matri es
3
× 3
omplexes. Une pour les quarksU
CKM= U
L
†
u
U
L
d
et une pour les leptonsU
MNSP
= U
L
†
ν
U
L
e
. Ces matri es se réduiraient àl'identité s'il n'y avait pas de diéren e entre les types haut et bas des hamps dans la
diagonalisationdes matri esde masse.C'est ette diéren e qui détermine laproportion
de mélangedans lespro essus d'intera tion faiblepar ourant hargé. Pour ette raison,
tout le mélange peut être pla é sur l'une ou l'autre des deux omposantes des doublets
faibles et par onvention, la matri e CKM pla e tout le mélange sur les omposantes
basses desdoublets d'isospinfaible.Enrevan he pour lamatri eMNSP
6
,toutlemélange
est pla ésur les omposantes hautes (les neutrinos). Laraison est qu'un
e
−
est distingué expérimentalementd'unµ
−
oud'unτ
−
uniquementparsamasse(ou en oresontempsde
vie ou d'autres ara téristiques dynamiques reliées à sa masse, e qui revient au même).
Les états des leptons hargés qui sont mesurés sont les états propres de masse et
per-mettent ainsi d'identier la saveur. Le mélange leptonique intervient sur les neutrinos.
Indépendamment de toute onvention les ourants faibles
J
µ
ouplent les fermions des
diérentes familles.L'existen e des matri es de mélangeest ainsi une autre onséquen e
de labrisure de symétrie éle trofaiblepar l'intermédiaire du mé anisme de Higgs.
Avant de lore ettese tion,une dernièreremarque: lesétats
e
R
ete
L
ne portentpasde harge isotopique faible (
I
W
3
= 0
, f. tableau I.3), et ne se ouplent don pas auxW
.En revan he, es parti ules sont porteuses d'une harge éle trique et d'une hyper harge,
elles se ouplent don au
Z
0
et au photon. De la même manière, les états
ν
R
etν
L
sontdes singulets isotopiques et ne se ouplent pas aux
W
. Mais au ontraire de leurs pairshargés,ils doivent être éle triquementneutres et ne peuvent don porter d'hyper harge
faible.Don ilsne peuvent non plus se oupler au
Z
0
ou auphoton.Comme ilsn'ont pas
d'intera tion dans le Modèle Standard, on les qualie de parti ules stériles (ils peuvent
néanmoins interagir gravitationnellement et onstituent une sour e possible de matière
noire).
2.2 Mé anisme dit de la balançoire
Comme nous venons de le voir, l'introdu tion des masses et du mélange des
neutri-nos peut se faire au prix de l'ajout d'états non observés,
ν
c
i
. Mais rien ne l'empê he etette adjon tionparaît même plus logique que de supposer les neutrinos de masse nulle.
L'analogieentrelesleptonsetlesquarksestalorsen oreplusfrappante.Malheureusement
le nouveau ouplage de Yukawa
Y
ν
, in orporé dans le lagrangien des termes de masses,devrait être de plusieurs ordresde grandeurs en dessous des autres ouplages pour
expli-quer la petitesse des masses des neutrinos. Il faudra trouver un moyen d'expliquer ette
6
disparité. Une possibilitétrès attrayanterepose sur une des parti ularitésessentielles des
neutrinos: esontlesseulsfermionsélémentairesneutres duModèleStandard.Commeils
ne portent pas de harge éle trique, il est alors possible de onsidérer un termede masse
de la forme
m
ν
i
′
ν
i
ν
i
dans le lagrangien (I.8). Ce nouvel opérateur de masse annihile unneutrino gau he et rée un antineutrino droit. Pour que e terme de masse soit possible,
il faut que le neutrino soit sa propre antiparti ule (la seule distin tion se faisant alors
par l'orientation du spin). Cette nouvelle expression respe te la hiralité des termes de
masse et la onservation de la harge éle trique. En revan he elle viole la onservation
du nombre leptoniqueet ne respe te pas lasymétrie d'isospin faible
SU(2)
L
. On ne peutdon pas in lure un tel termedans lelagrangien.
Fig. I.5 : Terme de masse pour le
neutrino léger produit par le
mé a-nismede la balançoire.
Enrevan he, ommel'on autoriselesingulet
ν
c
i
à apparaître dans le Modèle Standard pour former
un termede massede Dira ,il est possible
d'intro-duire un termede masse de Majorana de la forme
1
2
Mν
c
ν
c
(I.10)
qui ne viole pas lessymétries du Modèle Standard
(isospin faible, harge éle trique f. tableau I.3).
Au lagrangien de masse (I.8), pour la partie qui
on erne les neutrinos s'ajoute le terme(I.10)
L
D+M
masse,ν
=
X
i
m
i
ν
c
i
ν
i
+
1
2
M
i
ν
c
i
ν
c
i
(I.11)=
1
2
X
i
(ν
i
ν
c
i
)
0
m
i
m
i
M
i
ν
i
ν
c
i
.
Fig. I.6 : Mé anisme ditde la balançoire.
Dans la matri e de masse
apparais-sant dans (I.11), le
0
est imposé par leslois de onservations du Modèle Standard
(isospin faible et hyper harge) et les
m
i
et
M
i
sont autorisés puisque l'on aintro-duit le hamp singulet sous
SU(2)
L
,ν
c
i
. Ilapparaît lairement sous la forme
matri- ielle (I.11) que les états
ν
i
etν
c
i
ne sontplus les états propres de masse après
l'in-trodu tion d'un terme de masse de
Majo-rana. Le point lef de e mé anisme est
que si l'on suppose
m
i
≪ M
i
(gure I.6),en diagonalisant ette matri e,on aboutit
àdeuxétatsproprespour haquegénération,l'unlégerdemasse
m
2
i
M
i
M
i
, etν
léger,i
≃ ν
i
+
m
i
M
i
ν
c
i
≃ ν
i
(I.12)ν
lourd,i
≃ ν
c
i
−
m
i
M
i
ν
i
≃ ν
c
i
(I.13)Le mé anisme de la balançoire (gure I.6) introduit ainsi une nouvelle é helle d'énergie
M
. Cette é helle pourrait être asso iée ave les théoriesde grande uni ation (GUT) quiapparaissent vers
10
16
GeV où les intera tions faible forte et éle tromagnétique seraient
toutes trois rendues indisso iables. S'il en est ainsi, la masse des neutrinos peut nous
donner un a ès indire t à ette gamme d'énergie omplètement in onnue. Les
osmolo-gistes entrevoient également dans et état de Majorana,
ν
c
i
,le andidat tout trouvé pourgénérer l'asymétrie baryonique observée dans l'Univers. D'autre part l'existen e de et
état de Majorana est a tuellement a tivement re her hé dans les expérien es de double
désintégration
β
sans émissionde neutrino.2.3 Stru ture du se teur des neutrinos
Commenousl'avonsvupré édemment,le ouplageave lesbosonsdeHiggsintroduit
pour engendrer les masses des bosons faibleset des fermions peut briser la symétrie des
saveurs etintroduiredesanglesdemélangedansles ouplagesfaibles hargés.Nousallons
à présent regarder d'un peu plus près la matri e de mélange des leptons et détailler la
stru ture des spe tres de masse des neutrinos. La matri e
U
MNSP
est une matri e
uni-taire de dimension
N
(i iN = 3
).N
2
paramètres réels sont don susants pour dé rire
le ontenu de ette matri e
7
. Si elle- i était réelle, elle posséderait
N(N
− 1)/2
oe- ients indépendants
8
, dénis omme étant les angles de mélange. Néanmoins ette
ma-tri e est omplexe. Parmi les phases qui y gurent,
2N
− 1
sont non physiques ar ellespeuventêtreabsorbéesparlaredénitiondesphasesdes hampsleptoniques
9
.Ilrestedon
N
2
− 2N + 1 − N(N − 1)/2 = (N − 1)(N − 2)/2
phasesindépendantes.Cettematri epeut
être dénie de bien des façons, mais un hoix astu ieux de ses paramètres
10
[8, 9℄ peut
grandementaider à en omprendre lastru ture. Pour ela,
(i) ildoit exister une relation simple entre les
U
αi
lesplus dire tement a essibles parlesexpérien es etles paramètres angulaires;
(ii) haque phase de violation CP, qui quantie la partie omplexe de la matri e de
mélange, doit n'être reliée qu'à un seul paramètre angulaire, et si e fa teur de
phasea ompagne uniquement lesangles lesplus petits, lasuppression de violation
de CP sera lairementmise en éviden e;
(iii) Unbon hoixdesparamètresdoit êtrefa ilementgénéralisablepourn'importequel
nombre de générations.
7
C'est àdire
2N
2
oe ientsmoinsles
N
2
ontraintesduesàl'équationd'unitarité
U
†
U = ˆ
Id.
8
En eet, dans e as larelation matri ielle d'unitarité se réduit à
t
UU = ˆ
Id, et le produit de
ma-tri e
t
UU
estt symétrique, la relation d'unitaritén'introduit que
N(N + 1)/2
ontraintes, il reste donN
2
− N(N + 1)/2 = N(N − 1)/2
oe ientsindépendants. 9Il ya
2N
phases dues aux2N
hamps fermioniques, maisl'une d'entre ellesest globaleest ne peutêtreréabsorbéeparlaredénitiondelaphasedes hamps.
10
Ce hoix est elui re ommandé dans le adre des quarks. Je ne suis pas onvain u que e soit le
Ces re ommandations sont toutes trois respe tées dans la paramétrisation générique
suivante :
U = Ω
N−1,N
Ω
N−2,N
. . . Ω
1,N
Ω
N−2,N−1
. . . Ω
1,N−1
. . . Ω
2,3
Ω
1,3
Ω
1,2
,
(I.14)où l'on fait dé roître le premier indi e avant le se ond et où haque
Ω
i,j
est déni enfon tion d'un unique angle de mélange
θ
ij
:Ω
i,j
=
1
. . .1
cos θ
ij
sin θ
ij
− sin θ
ij
cos θ
ij
1
. . .1
,
pourj
− i = 1
(I.15)Ω
i,j
=
1
. . .1
cos θ
ij
0
··· 0 sin θ
ij
e
−i
δij
0
1
0
. . . . . . . . .0
1
0
− sin θ
ij
ei
δij
0
··· 0
cos θ
ij
1
. . .1
,
pourj
− i > 2
(I.16)Lenombrede matri es
Ω
ij
intervenantdans e produitest lenombre dedoublet(i, j)
omprisentre 1et
N
quirespe tela onditionj
− i > 1
.Ily en adon1
2
N(N
− 1)
.Touteses matri es ontiennent un et un seul angle de mélange. Nous avons don introduit les
1
2
N(N
− 1)
anglessouhaités. Lesphasesδ
ij
, asso iéesà laviolationde CP, n'apparaissentque dans les matri es dé rivant le mélange entre générations éloignées (non ontiguës).
Parmi tous les
Ω
ij
intervenant dans (I.14), seuls eux tels quej
− i > 2
ontiennent unephase
δ
ij
. On en dénombre ainsi1
2
(N
− 1)(N − 2)
. Tous les paramètres requis sont donprésents dans ette dénition de lamatri e de mélange.
Tous les
θ
ij
peuventêtre hoisis dans lepremierquadrant (0 6 θ
ij
6
π
2
)et lesphasesδ
ij
sontlibres(0 6 δ
ij
6
2π
).Considéronsle asN = 3
.Ilyaalorstroisanglesdemélange(
θ
12
,θ
13
etθ
23
) et une phase de violation de CP (δ
). Nous allons utiliser des notationssimpliées pour alléger l'é riture :
c
ij
= cos θ
ij
, ets
ij
= sin θ
ij
. Ainsinous avons dans leasdetroisgénérations
U
MNSP= Ω
23
Ω
13
Ω
12
= O
23
(Γ
δ
O
13
Γ
†
δ
)O
12
aveΓ
δ
=
diag(1, 1, e
−iδ
)
qui onduitàU
MNSP=
1
0
0
0
c
23
s
23
0
−s
23
c
23
c
13
0 s
13
e
−iδ
0
1
0
−s
13
e
iδ
0
c
13
c
12
s
12
0
−s
12
c
12
0
0
0
1
(I.17)plus généralement présentée sous sa formedéveloppée :
U
MNSP=
c
12
c
13
s
12
c
13
s
13
e
−iδ
−s
12
c
23
− c
12
s
23
s
13
e
iδ
c
12
c
23
− s
12
s
23
s
13
e
iδ
s
23
c
13
s
12
s
23
− c
12
c
23
s
13
e
iδ
−c
12
s
23
− s
12
c
23
s
13
e
iδ
c
23
c
13
(I.18)Fig.I.7:Lestroistransformationsdel'équation(I.17)sontappliquéesdansl'ordre.Lesve teurs
dedépartssont
ν
1
,ν
2
,ν
3
(enbleu).L'appli ationdeO
12
donnelesve teursintermédiairesrouges,puis
O
13
(i.e.δ
= 0
)donnelesve teurs verts,etennO
23
donne lesve teurs dela base desétatsde saveur
ν
e
,ν
µ
,ν
τ
.Cette matri erelie simplement lesétats propres de saveur aux états propres de masse :
|ν
|ν
e
µ
i
i
|ν
τ
i
= U
MNSP
|ν
|ν
1
2
i
i
|ν
3
i
.
(I.19)Silesneutrinos sontde Majorana,
N
phasesne peuvent pas êtreabsorbées dans laredé-nition des hampsdes neutrinos(dans le as de Majorana ils ne sontplus invariantssous
U(1)
). Il apparaît donN
− 1
phases supplémentaires (soitN(N
− 1)/2
phases au total)et lamatri e
U
MNSP s'é rit alorsU
Majorana
MNSP= U
MNSP× diag(1, e
iα
, e
iβ
) .
(I.20)Comme les expérien es d'os illation ne sont pas sensibles auxphases de Majorana, nous
ne lesprendrons pas en omptedans e qui suit.
Ave la dénition de la matri e
U
MNSP
donnée i-dessus les angles
θ
12
,θ
23
,θ
13
sontdonnés par des relations simplesave les oe ients de lamatri e:
tan θ
12
=
|U
e2
/U
e1
|
(I.21)tan θ
23
=
|U
µ3
/U
τ3
|
(I.22)sin θ
13
=
|U
e3
|
(I.23)I i,
tan θ
12
quantie le rapport entre les ompositions enν
2
et enν
1
duν
e
. De même,tan θ
23
évalue lerapportentre les ompositionsenν
µ
etenν
τ
de l'étatν
3
.Et ennsin θ
13
hirele ouplage entre es deux domaines de transition.
L'asso iation entre es paramètres et les mesures expérimentales n'est pas triviale.
Jusqu'àprésentnousavons dis utédesanglesdemélangesansnouspréo uperduspe tre
de masse en
m
1
,m
2
etm
3
. Dans la théorie rien n'impose le hoixm
1
< m
2
< m
3
. C'estune simple onvention. Il se trouve que dans le as des os illations dans le vide, l'ordre
des masses n'a pas d'importan e omme nous le verrons par lasuite. En revan he, dans
le adre des os illations dans la matière
11
(voir annexe), une dissymétrie apparaît, et le
11
Dansleseetsdematièreapparaîtlaquantité
∆m
2
ij
cos(2θ
ij
)
.L'étude destransitionsdesneutrinostraversant la matière permet d'a éder au signe de ette quantité mais pas au signe de