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Notice explicative Cartes du patrimoine culturel marocain

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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Université Mohammed V, Faculté des Lettres et des sciences Humaines, Rabat.

Notice explicative

Cartes du patrimoine culturel

marocain

Auteur :

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2003

I) Source et méthode cartographique :

- Source de données utilisées :

Nous nous sommes appuyés sur les données existantes de la Direction du Patrimoine Culturel et plus particulièrement les listes d’inventaires. A partir des ces listes d’inventaire nous avons fait un récapitulatif des données existantes relatives au patrimoine culturel, c’est à dire nous avons sélectionné que les monuments et sites les plus importants, car le répertoire du département du patrimoine est riche, d’une part et d’autre part il truffé de beaucoup de lacunes surtout au niveau de la localisation géographique, d’autre part.

La littérature abondante, académique et administrative, nous a été utile pour compléter la base de données patrimoniales.

- Méthode cartographique :

Pour représenter les différents types du patrimoine bâti et oral, et a fin d’harmoniser les symboles et d’assurer une cohérence d’ensemble des éléments, une sélection minutieuse a été poursuivie à partir de Mapinfo afin de trouver les symboles adéquats adaptés soit aux monuments, soit au savoir-faire artisanal et soit encore le patrimoine oral.

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Cette démarche nous a permis en fin de compte de superposer plusieurs types d’informations, comme illustrés sur les cartes (1-2-3-4) et les plans (1 et 2), et de représenter les différents types du patrimoine culturel que nous avons jugé important de montrer à travers la représentation cartographique.

II) Les cartes thématiques :

-Le Patrimoine culturel oral (Carte 1)

La carte du patrimoine culturel oral comporte deux chapitres ; les danses, chants et musiques, d’une part et les principaux parlers au Maroc, d’autre part. Le premier est lui même divisé en deux sous chapitres ; celui à connotation rural (à son tour scindé en deux amazigh et amazigh arabisé ou arabe) et celui franchement urbain. Le second sous forme d’isoglosses met en relief l’ensemble des principaux parlers sur le territoire national.

Les danses, chants et musiques patrimoniales d’origine rurale étant donné qu’ils couvrent deux champs distincts, sont représentés par deux systèmes de trames différentes. Ceux d’origine amazigh (ahouach, ahidous et rifain) sont sous forme de trame en points. Les autres, arabe

ou amazigh arabisé, sont en trames hachurées (jebli-taktouka, laalaoui,

aïta et chikhate et gadra).

Par contre dans le milieu urbain prédomine la musique patrimoniale (musique andalouse, gharnati, malhoun et gnaoua). Etant donné qu’elle ne figure que dans les villes, nous avons opté pour des symboles ponctuels.

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Les parlers figurent sous forme de plages de couleur. Les isoglosses délimitent sept grands parlers, plus quelques poches où existent des mixités.

Enfin, fait unique dans le monde, Place Jamaa el-Fna à Marrakech a été classée Patrimoine Oral Universel de l’Humanité. Un symbole particulier en étoile de couleur bleue désigne cette originalité.

-Savoir faire artisanal (Carte 2)

Sur le plan national un tel thème est inédit et n’a jamais été abordé en tant que tel dans tous les atlas scientifiques qui ont été réalisés sur le Maroc jusqu’à nos jours. Donc il s’est posé en premier lieu le problème du recueil des donnés de base pour l’établissement d’une telle carte. Plusieurs sources ont été utilisées bibliographiques et la collecte des donnés, notamment auprès du Service du Patrimoine du Ministère de la Culture.

Parmi les difficultés rencontrées pour la mise en forme d’une carte telle que celle du savoir faire artisanal, la grande diversité de l’artisanat marocain. Il s’est avéré que chaque type d’artisanat comporte en lui même une multiplicité de sous types. Que faut il retenir et suivant quel critère ?

Enfin il s’est posé un problème de conception, celui particulièrement difficile de couvrir l’ensemble du territoire national et de représenter tous les types d’artisanat. Aussi, nous avons dû regrouper l’ensemble des donnés suivant les provinces et non pas suivant les communes.

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Du point de vue méthodologie cartographique, nous avons opté pour deux systèmes de représentation parce que nous avons à faire à deux réalités qui marquent l’état de l’artisanat marocain. La première c’est la présence de certains types bien localisés géographiquement comme la broderie ou la dinanderie ou encore le travail des bijoux que nous avons dénommées savoir faire artisanal concentré.

Pour cela nous avons eu recours au mode de représentation par la rosace à 8 branches qu’il fallu créer de toute pièce. Ces 8 branches représentent le travail du cuir et la maroquinerie, le tissage et la fabrication des tapies, la broderie, le travail du bois et la marqueterie, la vannerie et fabrication des nattes, le travail des métaux, la dinanderie et le travail des bijoux et le damasquinage. Ainsi lorsque toutes les branches sont présentes la rosace est complète comme dans le cas de Fès. Inversement, l’absence d’une ou plusieurs branches donne un rosace incomplète (plusieurs cas) ou sa disparition totale si aucune des branches n’est présente (cas de Safi). Les couleurs interviennent pour la distinction entre les types ruraux (bleue), urbains (rouge) et mixte (marron).

La seconde réalité est l’omniprésence de la poterie à travers le territoire national, rares sont les provinces où cette activité est absente. D’où la dénomination de savoir faire artisanal diffus et d’où le recours un autre mode de représentation ; le cercle proportionnel au nombre d’ateliers existants dans chaque province.

Enfin cette carte propose, à travers les musées, une autre manière de saisir les dimensions du savoir faire artisanal marocain. Sur les quatre

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types de musées privés et publics dont dispose le pays, deux ont une relation directe avec notre thème : Les musées ethnographiques et spécialisés. Les premiers sont les plus nombreux (sont souvent des musées d’artisanat), les seconds le sont essentiellement. C’est donc bien sur cette carte qu’il faut représenter l’ensemble des musées.

- Zaouias importantes, moussems et manifestations culturelles (Carte 3)

Le point commun entre ces trois manifestations est qu’elles provoquent des rassemblements importants de gens à des moments bien déterminés dans l’espace et le temps, même s’il existe une ambiguïté en ce qui les concerne car elles peuvent aussi faire partie du patrimoine oral. La deuxième considération dont nous avons tenu compte est qu’il existe un lien étroit entre les moussems et le fait religieux à travers les zaouias. Quant aux manifestations culturelles bien qu’elles soient de type contemporain, elles ont tendance à faire partie du paysage culturel national, surtout pour les plus anciennes d’entre elles.

1) Les zaouias les importantes ont été représentées par des symboles adaptés. Ce même symbole prend une taille différente quand dans une même localité regroupe plus d’une zaouia comme dans le cas de Fès. Certaines zaouias sont localisées dans les villes que nous avons représentées en bleue et inversement celles qui sont situées dans les campagnes nous leur avons données la couleur marron.

2) Les moussems beaucoup plus nombreux ne peuvent aucunement être représentés par des symboles, étant donné leur nombre (plus de soixante) et l’échelle de la carte, figurent sous forme de

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demi-cercles proportionnels au nombre de moussems par province. A l’intérieur de chaque demi-cercle les types ruraux et urbains sont représentés par des portions de cercle proportionnelles à chaque type.

3) Pour les manifestations culturelles, beaucoup moins nombreuses, nous avons choisi des bulles pour chaque une. Les quatre couleurs renvoient aux quatre types de manifestation agricole, artisanale, musicale et littéraire.

- Le patrimoine culturel bâti (Carte 4)

Le patrimoine culturel bâti est sans doute le plus dense et le plus visible à travers le pays. Il a été aussi le plus abordé aussi bien par les recherches académiques que par les ouvrages de vulgarisation. C’est ce qui explique l’abondance relative des donnés par rapport aux autres cartes. Cette abondance, nous avons essayé de la maîtriser et la rendre plus lisible par le recours à une classification chronologique. Par ailleurs la richesse et la densité en monuments du quart Nord Ouest du pays nous a amenée à adopter le système de carton pour cette région, d’une échelle plus grande pour commodité de lecture.

1) La période préhistorique nous l’avons scindé en trois rubriques (paléolithique, néolithique et protohistoire) avec des symboles lorsqu’il s’agit de localités individualisées et des plages de couleurs pour les grandes extensions spatiales des vestiges comme c’est le cas des gravures rupestres et du paléolithique moyen du Sahara. 2) Pour l’antiquité, les sites ont été représentés par un seul symbole

(le triangle) de même taille pour la totalité à l’exception d’un seul (Volubilis) classé patrimoine mondial.

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3) La période islamique comporte trois rubriques : Les sites archéologiques, les médinas et les kasbas makhzeniennes. Les premiers sont au nombre de sept (cinq dans l’agrandissement et deux dans la carte générale) représentés par trois points en forme de triangle. Les seconds représentés par un double cercle, rouge quand il s’agit d’une médina classée patrimoine mondial et noir pour celle qui ne l’est pas. Enfin, le territoire national est truffé de kasbas makhzeniennes (symbole évoquant une kasba) soit à l’intérieur des villes soit dans les campagnes dont l’objectif est le même, le quadrillage politique du territoire. Elles sont de couleur marron quand elles sont classées sur la liste du patrimoine par le Département des Monuments Historiques et de couleur noire lorsqu’elles ne le sont pas.

4) La rubrique architecture de terre (ksar, kasba et ighrem) comporte le plus de symboles, sept au total. Etant donné le nombre élevé de ces unités dont regorge le Sud du pays (quelque 650 répertoriées), il nous a été impossible de les représenter suivant leur localisation individuelle. Aussi avons nous délibérément adopté trois échelles de représentation, la forte

concentration communale (par plages de couleurs), la très forte

concentration liée à l’eau le long des vallées (en particulier pour

les ksar) et localisation individuelle pour les plus remarquables d’entre eux. Cette dernière nous a amenée à opter pour des symboles et les couleurs les plus suggestifs. Seul un élément d’entre eux (kasr Ait Ben Haddou) a été classé Patrimoine Mondial, nous l’avons représenté dans un cercle noir.

5) Enfin, la rubrique édifices d’intérêt architectural à caractère

européen concerne la présence des monuments d’influence

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avons choisi un seul symbole à trois couleurs ; le rouge pour les villes qui possèdent des monuments datant du XV au XVIII è siècles (essentiellement d’origine ibérique), le bleu pour ceux qui datent du protectorat (1912-1956) et le vert dans le cas de la présence des deux.

III) Carte de synthèse (Carte 5)

Le Maroc dispose d’un riche patrimoine culturel. Il est spatialement varié et s’étale sur une grande période historique, c’est dire qu’il est très diversifié. Etant donné cette richesse et cette diversité, nous avons jugé opportun de dresser une carte de synthèse à partir de ses deux composantes matérielle et immatérielle.

La superposition des 4 cartes de la première planche (le patrimoine culturel oral, le patrimoine culturel bâti, le savoir faire artisanal et les zaouias, les moussems et manifestations culturelles) nous a permis de dresser une typologie spatiale que nous avons dénommée la carte de

synthèse patrimoniale.

Grâce à cette opération de superposition des quatre cartes nous avons pu dégager 9 zones suivant le degré d’intensité du patrimoine culturel. En effet l’espace national n’est ni culturellement homogène, ni patrimonialement doté des mêmes atouts. Ces zones nous les avons classées en 2 catégories, celles qui ont un fort degré d’importance patrimoniale et culturelle (6 zones), soit 2/3 de l’ensemble des zones et celles qui ne sont pourvues que d’un degré moyen (seulement 3 zones).

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L’organisation spatiale de ce système patrimonial est composée donc de 9 zones, chacune d’entre elles s’articule autour de pôles patrimoniaux dont l’importance nationale et/ou internationale est primordiale.

 La première catégorie

Il s’agit de zones qui sont marquées par une densité importante du patrimoine culturel, ce sont les zones de Tanger-Tétouan, de

Fès-Meknès, de Rabat-Essaouira, de Marrakech, de Ouarzazate, et de

Taroudannt-Tiznit. Les deux premières présentent de fortes

ressemblances du patrimoine culturel par leur proximité avec le monde méditerranéen. De même on peut dire la même chose pour les trois dernières très imprégnées par leur proximité avec le Sahara. Tandis que la zone Rabat-Essaouira constitue un espace intermédiaire entre le Maroc intérieur et les influences venues de l’Atlantiques.

Chaque zone gravite autour d’un ou deux pôles d’importance culturelle nationale ou internationale.

Par exemple la zone qui gravite autour de Fès et Meknès offre un type parfait de zone de concentration et de diversification du patrimoine culturel, elle constitue une entité culturelle matérielle et immatérielle complète à tous les points de vue et possède 3 sites inscrits au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO (Médina de Fès, Médina de Meknès et Site de Volubilis).

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 La deuxième catégorie

Par contre, les zones de Khénifra, Oujda et Guelmim sont marquées par une présence ponctuelle et relativement plus faible (moins dense) des facteurs que nous avons sélectionnés de par leur degré d’importance patrimoniale et culturelle, d’où un niveau d’importance patrimoniale moyen.

Il faut noter que ces zones classées dans le rang des zones de moyenne importance ne sont nullement défavorisées en matière patrimoniale et culturelle, elles recèlent en général un patrimoine seulement d’importance locale.

En guise de conclusion, le système culturel marocain se caractérise par une très grande diversité, résultat de la compilation de plusieurs thèmes qui forment des entités individualisées (Zone de Ouarzazate) ou complémentaires (Zone de Tanger-Tétouan, Fès-Meknès) vu la contiguïté et la continuité spatiale. De ce fait, la carte de synthèse apparaît comme un outil permettant d’appréhender le patrimoine en tant qu’élément structurant de l’espace.

Enfin, il faut noter qu’au niveau méthodologique notre la classification et notre délimitation de zones plus ou moins dense selon les critères culturel et patrimonial reste purement une tentative d’approche globale. En réalité l’espace national recèle des richesses culturelles et patrimoniales diversifiées diffuses, qu’on ne peut pas appréhender et matérialiser au niveau spatial. Chaque zone renferme une partie importante du patrimoine culturel bâti, du savoir-faire artisanal et oral, mais ce qui la différencie des autres, c’est son rayonnement au niveau

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