Christian Wilsdorf, Comment la sainte Croix parvint à Niedermunster (Alsace). Une légende carolingienne écrite au XVe siècle. Édition critique, traduction et commentaire d'un texte
retrouvé. Avec une contribution de Christine de Joux-Bischoff. Colmar, Jérôme de Bentzinger Éditeur, 2012.
96 p. 20€
La monumentale croix de Niedermunster, joyau d’orfèvrerie médiévale en Alsace, a disparu à la Révolution : à mi-pente du célèbre Mont Sainte-Odile, elle était conservée au monastère d’en bas, à 500 mètres du monastère d’en haut, Hohenbourg, lieu bien connu du tombeau de sainte Odile. Deux gravures de 1669 (reproduites) en ont gardé une représentation (étudiées en 1931 par J. Walter et en 1988 par R. Will) : 2, 70 mètres de haut, revêtue de feuilles d’argent doré ornées de reliefs et pierreries. Les chanoinesses des deux établissements ont rivalisé pour accroître la réputation de leur pèlerinage. En 1197, la croix fut transformée en croix-reliquaire : 5 cavités abritèrent des reliques (prépuce du Christ, bois de la Croix, robe de la Vierge, bras de saint Basile et de saint Denis). L’Historia anonyme (en latin, texte et traduction) de cette croix miraculeuse est une lecture liturgique faite le 9 juillet, jour-anniversaire de son arrivée à Niedermunster. Le plus ancien manuscrit, qui datait du XVe
siècle, a disparu et une copie est conservée à Karlsruhe. Démêlé des faits historiques (Louis le Pieux, Étichonides, transport de la croix de Paris en Alsace sur le dos d’un chameau),
description des scènes représentées sur la croix, histoire du pèlerinage et du culte. Philippe George