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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Diffusion de ressources numériques par satellite, nouvelles pratiques pour l'enseignement des sciences

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DIFFUSION DE RESSOURCES NUMÉRIQUES

PAR SATELLITE, NOUVELLES PRATIQUES

POUR L'ENSEIGNEMENT DES SCIENCES

Yves ARDOUREL I.U.F.M. de Toulouse

MOTSCLÉS: RESSOURCES PÉDAGOGIQUES DOCUMENTS NUMÉRISÉES -INDUSTRIE DE LA CONNAISSANCE - SATELLITE

RÉSUMÉ: Des expérimentations sont engagées sur l'usage pédagogique de la diffusion par satellite de ressources numériques. Ce dispositif permet de télécharger des documents complexes et de développer de nouveaux services de communication. Les disciplines scientifiques et techniques peuvent y trouver l'occasion de contenus plus riches à condition que la communauté enseignante s'associeà la production des ressources dont elle a besoin.

SUMMARY : Experiences are starting with digital satellite for pedagogie uses. With satellite ifs possible to receive hybrids documents and to develop new services. For scientific community, it's the opportunity to get a lot of digital content but teachers must participate to ereate these documents.

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1. L'EXPÉRIMENTATION DE SERVICES NUMÉRIQUES DE DIFFUSION ET DE COMMUNICATION

1.1

Une opération pilote

Une opération pilote s'engage en janvier 1999 pour étudier

"l'apport des satellites de

télécommunication dans la fourniture de services multimédia interactifs pour l'éducation,

l'enseignement supérieur et la recherche ".

Cette opération prévue pour une année, concerne au départ environ 250 sites; l'I.U.F.M. de Toulouse avec 10 sites équipés, répartis surlaRégion

Midi-Pyrénées, représente un élément fon du projet. C'est en juillet 1997 que C. Allègre avait chargéle

C.N.E.S. de préparer une consultation industrielle sur cette question. En 1998 l'expérimentation dela

B.P.S. (Banque de Programmes et de Services) de la Cinquième est conduite sur plusieurs sites en France.

À

l'appel d'offre lancé en septembre 1998, c'est la proposition commune du groupe LAGARDERE et delasociété TPS, appelée" SAT et CLIC", qui est retenue pour assurer la

maîtrise d'œuvre de l'expérimentation. L'offre" SAT et CLIC" associe

à

la fois des contenus (fonds éditoriaux d'Hachette, programmes de TPS, ...) et un dispositif de diffusion satellite de ressources qui peuvent avoir d'autres d'origines (par exemple la BPS).Ledispositif se compose : - de sites de réception (antenne parabolique, carte de communication, station informatique pouvant être raccordée à un réseau local),

- d'une station d'émission

à

Paris (équipements de "pied d'antenne" permettant de recueillir et de traiter diverses ressources, une antenne d'émission),

- un satellite (Eutelsat) sur lequel est réservé une bande passante pour l'opération, bande passante affectée dynamiquement aux différents projets.Lesatellite diffuse sur tous les sites actifs.

1.2 La place des disciplines scientifiques

Ce projet concerne tous les niveaux de formation et ne se veut pas particulièrement associé

à

une discipline. Pounant les disciplines scientifiques ont une place

à

tenir dans ces expérimentations. - Pour un enseignement performant en sciences le recours

à

des informations récentes et adaptées est nécessaire. Le dispositif proposé facilite l'accès fréquent à des ressources d'informations et de connaissances:ilest simple de consulter, de commander et de récupérer des ressources car toutes ces opérations peuvent s'effectuer

à

partir d'un même poste (poste dédié ou poste de travail sur le réseau de l'établissement scolaire). Ainsi peut-on envisager un enseignement

à

jour des derniers résultats de la recherche et disposant des documents les plus adéquats.

- Le domaine technologique est demandeur de documents complexes, de simulateurs et de documentations techniques montrant visuellement les fonctionnements. Des ressources audiovisuelles associées à des notices interactives sont des produits utiles pour l'enseignement de ces disciplines. Enfin tout ce qui est expérimental requien souvent des environnements spécifiques.

TI

y a donc des dialogues à établir entre des laboratoires de recherche, des observatoires ou des entreprises.

TI

y a des mutualisations à mettre en place pour bénéficier d'expertises ou de compétences particulières. Quela

communication soit en direct ou en différé, des échanges pédagogiques sur l'analyse d'observations et de données scientifiques renforcent le sens et l'efficacité des apprentissages.

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L'expérimentation SAT et CLIC, invite à ce que la conception et la production de contenus s'ouvrent plus largement à ceux qui cherchent, analysent et enseignent.

1.3 Les enjeux de cette expérimentation

Ils sont économiQues. Les groupes industriels qui sont engagés dans cene action cherchent en s'appuyant sur le tissu éducatif et avec le soutien de l'Etat, à définir les modèles économiques des services numériques émergents. Il s'agit aussi de les promouvoir auprès d'une population supposée réceptive

à

l'innovation: les enseignants un peu, les élèves surtout.

Ils sont sociaux. L'intérêt pour l'aménagement du territoire justifie à lui seul l'engagement de l'Etat dans l'opération. Donner la même qualité d'accès et de service à une petite école de l'Aveyron comme à un grand lycée parisien, est d'un intérêt incontestable pour garantir l'égalité des chances.

Ils sont politiQues. En favorisant la diffusion de ressources sur le marché national et européen, la France se positionne pour la défense de l'industrie du contenu face à la pression internationale. lis sont culturels. L'appropriation par les milieux de l'enseignement et de la formation, de la télévision numérique, très proche d'un média de masse, peut accélérer le développement de nouveaux usages en matière d'habitudes culturelles, d'informations et de loisirs.

Enfin ils sont pédagogiQues. L'expérimentation explore de nouvelles situations pédagogiques et participe ainsiàl'évolution des modes d'enseignement.

1.4 Critiques d'une expérimentation

- Le schéma de communication caractéristique du dispositif est un schéma de diffusion, propice à des modèles pédagogiques archaïques de cours magistraux et centralisés.

- L'expérimentation se présente sans moyens de production; par exemple" la montée de ressources au pied d'antenne" n'est pas prise en compte. De plus l'expérimentation mobilise des acteurs sans réellement leur offrir une reconnaissance des effons consentis.

- L'expérimentation initiale est trop courte dans le temps Ganvier-juin 1999). Cela permet de tester techniquement quelques usages mais ne peut pas conduire à une appropriation des pratiques. Enfin les règles d'évaluation du dispositif sont peu et mal définies.

I.S Une occasion prospective

Cette expérimentation ne se prolongera probablement pas au-delà de 1999; les modèles économiques que les sociétés TPS et Lagardère proposeront seront peut-être vite dépassés par ceux d'autres sociétés. Mais quelles que soient les conjonctures commerciales et industrielles à venir, le principe de services de diffusion de ressources numériques à la demande et à haut débit, en particulier par satellite, a de grandes chances de se banaliser dans des délais de deux à cinq ans (1'augmentation des flux d'informations, la part stratégique que prend les connaissances dans le développement économique, la pression d'industriels en recherche de marchés nouveaux). On peut donc considérer cette brève expérience comme une occasion prospective de réfléchir à un avenir pédagogique plus

lointain. Indépendamment des dispositions techniques" SAT et CLIC", ce type de projet confmne

une évolution d'usages pédagogiques repérables depuis plusieurs années: l'usage accru de

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connaissances médiatisées de plus en plus riches et complexes et l'émergence de pratiques de

communication pédagogique directe qui évoluent vers une visiocommunication proche de l'usager. Dans l'univers du tout Internet, cette expérience appone une diversification intéressante.

On

peut envisager autre chose que la consultation et la production de pages html, et, pour l'échange entre classe, d'autres dispositifs que l'utilisation du courrier électronique. Ces nouveaux services de

diffusion et de communication offrent dans le domaine des sciences un champ imponant de pratiques, adaptées aux problématiques de l'expérimental, du technologique et de la réflexion scientifique.

2. PRODUCTION DE RESSOURCES ET PRATIQUES PÉDAGOGIQUES

2.1 Diffusion et production

Le mode de diffusion d'une ressource conditionne son mode de production. Même si dans un premier temps, l'opérateur se contente de diffuser des ressources disponibles, assez vite, une production adaptée au mode diffusion, c'est-à-dire utilisant pleinement les possibilités du système va apparaître dans la mesure oùily a une appropriation du dispositif par les utilisateurs. En retour, cette production fait progressivement évoluer les services offerts par l'opérateur. Dans cette expérimentation, il est intéressant d'observer comment les équipes pédagogiques s'approprient les potentialités du système; mais il est plus intéressant encore de comprendre comment ces équipes pourront travailler à la définition, à la conception et à la réalisation des contenus adaptés à la diffusion satellite.

1 • Des contenus appropriés

- La richesse des informations. Elle provient du débit de transmission qui permet de façon aisée le téléchargement de petites vidéos (20 minutes) et de fichiers infonnatiques d'une certaine ampleur (100 mégaoctets).

- La puissance de calcul. Celte puissance est liée au caractère numérique des données transmises. Il est donc possible d'y associer des fonctions de traitement et d'exercer sur ces données des fonctions classiques de tri, d'indexation et de simulation.

- La spécialisation des contenus. Le mode de diffusion satellite, ouven et sans manipulation matérielle, pennet un allégement des coûts de distribution classique. Il est donc possible de cibler des utilisateurs spécialisés, peu nombreux et dispersés. Cela favorise une production pour une grande diversité de publics; de la diffusion de masse aux objectifs généraux, on progresse vers des productions segmentées, pédagogiquement plus peninentes.

Ainsi ce type nouveau de contenu va pouvoir associer par exemple:

- la navigation h)l!enextuelle

à

l'intérieur et

à

partir de documents audiovisuels. Par la mise en place de liens au sein d'images animées, le document audiovisuel peut revendiquer d'explorer la non linéarité.

- la recherche automatique de séquences. Le document complexe devient alors base de connaissances et pennetla constitution de documents personnalisés.

- des sOUrces documentaires complémentaires. Autour d'un produit pivot, un appon infonnationnel imponant est possible (simulations, vidéos, photos, catalogues, ...)

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2 - Une production scientifique renouvelée

Une production existe mais les circuits de distribution font que de nombreuses réalisations ne peuvent être utilisées.Ladiffusion par satellite permet d'envisager d'autres modes de production:

- Une production mutualisée. Afin de répondre au besoin de ressources pour des publics restreints et pour des secteurs spécialisés, un nombre plus important de laboratoires, d'universités et d'organismes divers peuvent envisager de produire parce que le satellite leur permet de diffuser, à la condition que les acteurs sachent imaginer des formes de production en réseau, des réalisations mutualisées qui en plus de l'aide que cela procure, permettent encore une diminution des coûts.

- Laprise en compte des droits. Une production qui libère des droits d'auteurs pour des usages pédagogiques représente une étape essentielle. Ces procédures sont maintenant possibles (1a BPS par exemple dispose de centaines d'heures de documents libres de droits). Si le monde enseignant n'a pas encore mesuré l'ampleur de ce mouvement, la légalisation des pratiques pédagogiques soutient déjà le développement économique du secteur des contenus et participeàune logique de développement - Une production multipliée. Ladiffusion par satellite appelle à la production de ressources. Dans le secteur scientifique, la demande est importante à cause du développement des technologies et des savoirs.Deplus, la volonté de répondre au besoin de contenus est encouragée par les organismes nationaux et européens. Comment face à cette pression, la communauté des chercheurs et enseignants peut-elle s'organiser pour garantir qualité scientifique et principes pédagogiques?

2.2 De nouveaux services pour la formation

La Ilénéralisation de la communication yisuelle. La visiocommunication, ce rendez-vous en direct avec un groupe ou un expert est reconnu comme pédagogiquement dynamique. Elle est cependant rare pour diverses raisons tenant àl'organisation de la formation, aux difficultés inhérentes aux outils et au coûts de fonctionnement.Ledébit offert par le satellite et la relation avec des réseaux familiers (1a télévision et Internet) permettent de mettre plus facilement l'image et le son dans les échanges électroniques; les normes et les progrès de l'interopérabilité des systèmes contribuentà créer un environnement favorable.

Lamultiplicationdeservices hybrides.Ledispositif" SAT et CLIC" permet une diversification des schémas de communication. II devient alors possible de concevoir des services pertinents en s'appuyant sur des principes d'hybridation pour mettre en jeu plusieurs systèmes. Par exemple, en associant de façon cohérente la diffusion télévisée, l'interaction Internet et le stockage numérisé, on peut bâtir des solutions pédagogiquement performantes.

La

mise

en syneri!Ïe. La coopération d'organismes sur une action favorise la mobilisation des acteurs et permet de dépasser les difficultés inhérentes à la mise en place de services nouveaux.

2.3 Pratiques pédagogiques

En s'appuyant sur une gamme de produits et de services nouveaux, l'accès satellite, dans un environnement institutionnel favorable, induit un renouvellement des pratiques pédagogiques:

- Un

actualisé et personnalisé. L'enseignant dispose d'un choix important de

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des délais couns, favorisent une actualisation des contenus d'enseignement. De plus la nature numérisée de ces ressources téléchargées est favorable à un traitement par l'enseignant et donc à une personnalisation de ces documents pour un acte pédagogique précis.Lamiseàjour des connaissances est ainsi associée à une adaptation des présentations.

- Une actiyjté de recherche des élèves. L'accès aux documents étant facilité, on peut envisager d'augmenter la pan de travail de recherche de l'élève à panir de ces documents. TI n'ya pas de risque de détérioration, de vol ou de pene (on travaille sur des copies de fichiers), il

y

a par contre des exigences méthodologiques et d'évaluation.

- La

Productjon en réseau de documents. L'invitation àproduire des documents, à transformer la réflexion d'une classe en une ressource diffusahle est un axe de développement pédagogique fon

à

condition d'envisager une production mutualisée en réseau plus adaptée au rythme des enseignements. - Une ouyenure à des de rendez-vous. Le bénéfice de panager des informations, des expériences entre des interlocuteurs distants dépend des lieux spécifiques avec lesquelles s'effectue l'échange. Larencontre électronique avec des acteurs impliqués au plus près du phénomène, de l'outil, ou du problème ne remplace pas la visite sur place mais la complète ou la prépare.

3. CONCLUSION

Le projet" SAT et CUC .. comme l'ensemble de l'action ministérielle" Espace et éducation" est un appelàl'initiative etàla vigilance. C'est une occasion pour des enseignants d'imaginer des pratiques pédagogiques plus construites autour de ressources de qualité et de donner aux élèves une démarche de recherche sur des documents riches "de situations réelles" et de données complexes. Les enseignants peuvent aussi développer des pratiques de contacts plus directs avec d'autres groupes, soit pour communiquer leurs propres résultats, soit pour bénéficier d'une expertise extérieure. Mais une vigilance s'impose aussi. Sur la qualité des ressources d'abord ainsi que sur les conditions de leur mise à disposition auprès des élèves en situation d'autonomie. Une vigilance est également nécessaire sur les pressions d'entreprises et d'éventuelles manipulations commerciales.U Espace et éducation .. est une des multiples phases de cette industrialisation de la connaissance qui s'organise. L'enjeu est que cette évolution ne se fasse pas hors du monde de l'enseignement; l'action et l'engagement des institutions et des enseignants sur ces questions sont imponants. La communauté éducative, en s'ouvrant plus largement aux informations scientifiques, en diffusant mieux les ressources spécialisées et en encourageant les relations avec ceux qui font la science, participeàlanécessaire promotion d'une culture scientifique.

BIBLIOGRAPHIE

LÉVY P.,Cyberculture. Rapport au Conseil de l'Europe,Paris: Odile Jacob. Paris. 1997 GUILLAUME M.,L'empire des réseaux,Paris: Descanes& Cie, 1999.

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