La refondation des entreprises - outils et impacts. Éditorial

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Submitted on 20 Sep 2018

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La refondation des entreprises - outils et impacts.

Éditorial

Zahir Yanat

To cite this version:

Zahir Yanat. La refondation des entreprises - outils et impacts. Éditorial. Management & Sciences

Sociales, Kedge Business School, 2013, La refondation des entreprises - outils et impacts, pp.2-3.

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du dedans comme celles du dehors.

Face à la mondialisation et à la complexité des marchés, pour gagner en créativité et en compétitivité, l'entreprise doit se contraindre à changer en profondeur son mode d'organisation et de fonctionnement. Elle est confrontée à un double défi, apparemment contradictoire démocratique (réduire les inégalités sociales) et économique (faire face à la concurrence). Les dernières décennies l'ont vue hésitante dans le choix d'une dimension « gouvernement des

personnes » vs « administration des choses », conquise par les théories économiques et

managériales classiques mettant l'accent sur ce qui sépare, qui individualise, voire qui oppose, mais aussi tentée par le discours humaniste, puisant dans les disciplines des sciences sociales et humaines et intégrant la dimension émotionnelle.

Glorifiée par les uns, dénigrée par d'autres, définie comme un ensemble d'activités impersonnelles ou comme une communauté humaine, qu'elle ait des impacts euphorisants ou anxiogènes, l'entreprise ne laisse indifférent aucun témoin de son évolution.

Comme certains de mes collègues, je connais l'entreprise de l'intérieur pour y avoir exercé des

responsabilités fonctionnelles et hiérarchiques, et de l'extérieur en tant que consultant. En outre,

les fonctions d'enseignant chercheur donnent une vision à la fois de l'intérieur et de l'extérieur. Nous continuons d'être les témoins de sa transformation par des acteurs à la formation desquels

nous avons contribué.

Alors que tous reconnaissent que la refondation de l'entreprise constitue « un impératif catégorique » au sens kantien, la question reste posée de la mise en oeuvre de cette refondation. Les contributeurs à ce numéro de Management et Sciences Sociales tentent d'apporter des

éléments de réponses.

Marc Arbouche montre que le processus d'institutionnalisation des pratiques de management des relations humaines dépend du secteur d'activité, des dimensions des entreprises. En termes d'impact, le degré d'institutionnalisation s'apprécie notamment en matière de recrutement, de gestion de l'emploi et de reconnaissance des qualifications et/ou compétences.

Jocelyn Husser dégage les grands principes, valeurs et conduites visant à responsabiliser

l'ensemble des acteurs de la chaîne des sous-traitants.

Mohamed Fares Brini, Zeineb Ammar-Mamlouk et Jean-Yves Duyck soulignent, à partir d'une recherche empirique auprès de 19 entreprises, la relation entre l'engagement organisationnel et

la performance individuelle qui s'instaure notamment dans les contextes de forte évolution

organisationnelle au sein de l'entreprise.

La recherche de Laïla Benraïss-Noailles et Hadj Nekka porte sur les communications présentées à I' AGRH depuis l'an 2000. L'innovation y apparaît comme le fruit tout à la fois des évolutions

organisationnelles et technologiques et des réflexions théoriques menées au sein des sciences de gestion.

Aida Matri ben Jemaa et Nadine Tournois proposent une échelle de mesure de l'usage d'Internet dans le cadre B to B, appliquée ici au secteur de la sous-traitance électronique. Les entreprises sont encouragées à développer deux aspects : l'optimisation des moyens de sécurisation des échanges d'information et la mise en valeur de leur expertise.

Pape Madické Diop, Soyibou Ndao et Jean-Paul Tchankam montrent à travers le cas sénégalais comment le système bancaire a su adapter sa gestion des risques au financement des PME, grâce aux outils d'audit et de labellisation et à la création d'une agence spécialisée.

Michelle Duport et Luc Janicot nous invitent en Chine pour y examiner la refonte du management. Ils s'intéressent aux pratiques relationnelles entre filiale étrangère et entreprise mère d'une part, entre État chinois et entreprise locale d'autre part.

Dans la rubrique varia, Alain Gintrac propose un panorama plein d'enseignements des grandes manœuvres de concentration en cours dans le secteur des vins de Bordeaux, qu'il s'agisse de la production de raisin et de vin ou de la distribution.

Enfin, Gregory Heem de l'Université Nice Sophia Antipolis effectue le recensement de l'ouvrage d'Elisabeth Thuelin portant sur l'analyse financière du groupe IFRS.

L'ensemble de ces contributions, riches de leur singularité, nous invite à une réflexion collective, féconde et stimulante.

Zahir YANAT Rédacteur en chef Kedge Business School