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Contribution des facteurs génétiques et du rendement scolaire aux associations entre l’inattention, l’hyperactivité/impulsivité et les symptômes dépressifs durant l’enfance

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Academic year: 2021

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CONTRIBUTION DES FACTEURS GÉNÉTIQUES ET

DU RENDEMENT SCOLAIRE AUX ASSOCIATIONS

ENTRE L'INATTENTION,

L'HYPERACTIVITÉ/IMPULSIVITÉ ET LES

SYMPTÔMES DÉPRESSIFS DURANT L'ENFANCE

Thèse présentée

à la Faculté des études supérieures et postdoctorales de l’Université Laval dans le cadre du programme de doctorat en psychologie

pour l’obtention du grade de philosophiæ doctor(Ph.D.)

ÉCOLE DE PSYCHOLOGIE FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES

UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC

2013

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Résumé

Les symptômes du trouble déficitaire de l'attention/hyperactivité (TDAH) et les symptômes dépressifs surviennent souvent simultanément chez un enfant. Toutefois, aucun modèle théorique actuel ne vise à expliquer spécifiquement ce patron de cooccurrence. L'objectif principal de cette thèse est de vérifier si un modèle plus général, celui du double échec, permet d'expliquer le développement de ce patron de cooccurrence. Le modèle du double échec postule que les comportements extériorisés prédisent le développement des comportements intériorisés par l'entremise de difficultés scolaires et de difficultés avec les pairs. Cette thèse vérifie d'abord si les symptômes de TDAH prédisent les symptômes dépressifs, en accord avec l'ordre temporel proposé par le modèle du double échec. La contribution des facteurs génétiques et environnementaux aux associations entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs est aussi évaluée. Par la suite, le rôle médiateur du rendement scolaire dans le lien entre l'inattention et les symptômes dépressifs est examiné, ainsi que la contribution potentielle de facteurs de risque impliqués dans le modèle du double échec. Pour ce faire, un échantillon composé de 650 paires de jumeaux rencontrés entre la maternelle et la sixième année a été utilisé.

Dans un premier article, une association plus importante entre les symptômes dépressifs et l'inattention, comparativement à l'hyperactivité/impulsivité, est observée. Les facteurs génétiques expliquent les associations transversales au début de l'âge scolaire. Les facteurs environnementaux contribuent de façon grandissante aux liens entre l'inattention et les symptômes dépressifs au cours de l'âge scolaire. Dans le deuxième article, le rôle médiateur du rendement scolaire dans le lien entre l'inattention et les symptômes dépressifs est appuyé. Toutefois, ce rôle médiateur est majoritairement expliqué par des facteurs génétiques partagés entre l'inattention et le rendement scolaire. Ce modèle médiateur n'est pas expliqué par les comportements perturbateurs ou les difficultés relationnelles vécues simultanément.

Ces résultats montrent que l'inattention est un facteur de risque pour le développement des symptômes dépressifs distinct des difficultés comportementales et sociales. La conclusion aborde ces résultats en lien avec le modèle du double échec et le rôle des gènes et des facteurs environnementaux dans le développement.

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SUMMARY

Attention-deficit and hyperactivity/impulsivity (ADHD) symptoms and depressive symptoms frequently co-occur in the same child. However, no theoretical model currently accounts for this pattern of co-occurrence. The principal goal of this dissertation is to test whether the dual failure model accurately accounts for the development of the association between ADHD symptoms and depressive symptoms in childhood. The dual failure model postulates that the association between externalizing behaviors and internalizing behaviors is mediated by peer difficulties and academic underachievement. This dissertation first investigates whether ADHD symptoms predict depressive symptoms throughout childhood, consistent with the dual failure model. The contribution of genetic and environmental factors to these associations is also investigated. Then, the mediating role of academic achievement in the association between inattention and depressive symptoms is investigated, as well as the contribution of risk factors relating to the dual failure model. The current study relies on a sample of 650 twin pairs, some of which have been seen between kindergarten and sixth grade.

In the first paper, a greater association between depressive symptoms and inattention is seen than between depressive symptoms and hyperactivity/impulsivity. These associations are mainly accounted for by genetic factors in Kindergarten but nonshared environmental factors contribute increasingly to these associations as children get older. In the second paper, academic achievement is found to mediate the association between inattention and depressive symptoms. This mediation model is mostly accounted for by shared genetic factors between inattention and academic underachievement. Disruptive behaviors and relational difficulties do not account for the association between inattention, academic underachievement and depressive symptoms.

These results show that inattention is an early risk factor for depressive symptoms and that risk factors relating to the dual failure model do not account for this association. The discussion focuses on the implications of these results for ADHD, the dual failure model and the contribution of genes to human development.

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TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ ... iii

SUMMARY ... v

TABLE DES MATIÈRES ... vii

LISTE DES TABLEAUX ... ix

LISTE DES FIGURES ... xi

AVANT-PROPOS ... xiii

CHAPITRE1. INTRODUCTION GÉNÉRALE ... 1

1.1 Première hypothèse ... 3

1.2 Deuxième hypothèse ... 5

1.2.1 Difficultés relationnelles. ... 6

1.2.2 Rendement scolaire ... 8

1.2.3 Inattention et succès scolaire. ... 9

1.2.4 Résumé. ... 10

1.3 Contributions des facteurs génétiques ... 11

1.4 Objectifs de la thèse ... 15

Bibliographie ... 17

CHAPITRE 2. PREMIER ARTICLE ... 23

Longitudinal associations between depressive symptoms and ADHD symptoms: a genetically informed cross-lagged study ... 23

Résumé ... 24

Abstract ... 25

Genetic contribution to the link between ADHD and depressive symptoms ... 28

The current study ... 29

Method ... 30 Sample ... 30 Measures ... 30 Children’s symptomatology ... 30 Analyses ... 31 Results ... 33

Descriptive statistics and phenotypic correlations ... 33

Hyperactivity/impulsivity ... 33

Phenotypic cross-lagged model. ... 34

Genetic and environmental cross-lagged model. ... 34

Inattention ... 35

Phenotypic cross-lagged model. ... 35

Genetic and environmental cross-lagged model. ... 35

Discussion ... 37

Limitations ... 40

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CHAPITRE 3. DEUXIÈME ARTICLE ... 54

Inattention, academic achievement and depressive symptoms from middle to late childhood: a genetically-informed study ... 54

Résumé ... 55

Mots clés : inattention, rendement scolaire, symptômes dépressifs, héritabilité, devis longitudinal ... 55

Abstract ... 56

Inattention and the dual pathway model ... 61

The present study ... 62

Method ... 63

Sample ... 63

Measures ... 63

Inattention and hyperactivity/impulsivity ... 63

Academic achievement. ... 64 Depressive symptoms. ... 64 Control variables. ... 64 Analyses ... 65 Results ... 66 Biometric models ... 67 Phenotype-to-phenotype associations. ... 69 Robustness to covariates ... 69 Discussion ... 70 Conclusion ... 73 References ... 75

CHAPITRE 4. CONCLUSION GÉNÉRALE ... 85

Inattention, insuccès scolaire et symptômes dépressifs ... 89

Implications pour le modèle du double échec ... 92

Le rôle des gènes et des environnements dans le développement ... 94

Limites ... 97

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LISTE DES TABLEAUX

Tableaux présentés dans l'article 1:

Longitudinal associations between depressive symptoms and ADHD symptoms: a genetically informed cross-lagged study

Table 1.Descriptives statistics, phenotypic correlations (below the diagonal) and intra-class correlations (on the diagonal) ... 46 Table 2.Proportion of variance of each trait (in bold) explained by additive genetic (A),

shared environmental (C) and non-shared environmental (E) factors at the previous time-points for the model containing hyperactivity/impulsivity and depressive symptoms ... 47 Table 3.Proportion of variance explained by additive genetic (A), shared environmental

(C) and non-shared environmental (E) factors at the previous time-points for the model containing inattention and depressive symptoms ... 49 Tableaux présentés dans l'article 2:

Inattention, academic achievement and depressive symptoms from middle to late childhood: a genetically-informed study

Table 1. Descriptive statistics, bivariate associations and intra-class correlations. ... 80 Table 2. Fit indices of the different biometrical models without and with covariates. ... 81

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LISTE DES FIGURES

Figures présentées dans l'article 1:

Longitudinal associations between depressive symptoms and ADHD symptoms: a genetically informed cross-lagged study

Figure 1. Path diagram of the best-fitting cross-lagged model containing

hyperactivity/impulsivity. ... 51 Figure 2. Path diagram of the best-fitting cross-lagged model containing inattention ... 53

Figures présentées dans l'article 2:

Inattention, academic achievement and depressive symptoms from middle to late childhood: a genetically-informed study

Figure 1. Baseline biometric model of the associations between inattention, academic achievement and depressive symptoms ... 82 Figure 2. Final biometric model of the associations between inattention, academic

achievement and depressive symptoms. ... 83 Figure 3. Contribution of three potential risk factors to the model-derived phenotypic associations between inattention, academic achievement and depressive symptoms. ... 84

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AVANT-PROPOS

Les deux articles qui sont insérés dans cette thèse n'ont pas encore été soumis pour publication. Dans les deux cas, j'en suis le premier auteur et j'ai effectué toutes les analyses qui apparaissent dans ces articles. Ces articles ont été lus par les membres de mon comité de thèse (George M. Tarabulsy, Michel Boivin et Ginette Dionne). Les recommandations suggérées par mon comité de thèse ont permis d'améliorer la qualité de ce document, tant sur le contenu que sur la forme. Bei Feng a contribué au premier article en rendant disponible un script me permettant d'effectuer les analyses statistiques. Les autres auteurs ont contribué de façon conceptuelle aux articles en développant l'Étude des Jumeaux Nouveaux-Nés du Québec. Leur contribution sera sollicitée lors de la soumission des articles pour publication.

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1. INTRODUCTION

Plusieurs études montrent que les comportements extériorisés, comme l'agressivité, l'opposition, l'hyperactivité, et les comportements intériorisés, comme l'anxiété et la dépression, surviennent simultanément chez un enfant (Angold, Costello, & Erkanli, 1999; Costello, Mustillo, Erkanli, Keeler, & Angold, 2003; Lavigne et al., 1996). Un exemple de cette cooccurrence est celle entre le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et la dépression. Ce patron de cooccurrence est inquiétant car il été associé à des comportements mésadaptés avec les pairs durant l'enfance (Blackman, Ostrander, & Herman, 2005), à une plus forte persistance du TDAH entre l’enfance et l’adolescence (Biederman, Faraone, Milberger, et al., 1996) et à un risque accru d’hospitalisation et de tentatives de suicide à l’adolescence et à l’âge adulte (Biederman et al., 2008; Chronis-Tuscano et al., 2010). Ce patron de cooccurrence est aussi relativement fréquent : de 12 à 50% des enfants atteints de TDAH sont aussi atteints de dépression (Angold et al., 1999). Autrement dit, un enfant atteint de TDAH est 5.5 fois plus à risque d'être atteint de dépression qu'un enfant sans TDAH. Compte tenu de sa fréquence et des conséquences présumées qui lui sont associées, il est pertinent de mieux comprendre pourquoi un enfant qui manifeste des symptômes de TDAH peut aussi manifester des symptômes dépressifs. Ceci pourrait permettre l’élaboration d’interventions préventives efficaces.

Malgré la fréquence de cette association, les raisons pour lesquelles ce patron de cooccurrence survient sont encore mal connues. Pourtant, ce patron de cooccurrence est étonnant car les symptômes dépressifs et les symptômes de TDAH semblent mutuellement exclusifs. En effet, plusieurs symptômes de TDAH réfèrent à une agitation motrice (p. ex., parle souvent trop, a souvent du mal à se tenir tranquille dans les jeux) qui sont à l'opposé des symptômes de fatigue ou perte d'énergie associés à la dépression. Malgré cela, la cooccurrence entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs n'a pas attiré beaucoup d'intérêt. En effet, aucun modèle théorique ne permet d'expliquer précisément le développement de la cooccurrence entre les symptômes de TDAH et dépressifs. Taurines et ses collègues (2010) ont élaboré un modèle qui vise à expliquer le développement de

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plusieurs patrons de cooccurrence entre le TDAH et d'autres phénomènes. Toutefois, ce modèle n'aborde que brièvement la dépression. Ceux-ci proposent deux possibilités.

Premièrement, ce patron de cooccurrence pourrait résulter de facteurs de risques communs, comme le tempérament. Selon cette hypothèse, un enfant ayant un tempérament difficile pourrait manifester à la fois des symptômes de TDAH et de dépression. Une hypothèse apparentée, mais qui n'a pas été abordée dans ce modèle théorique, suggère que les symptômes de TDAH et de dépression partagent des facteurs de risque génétiques ou environnementaux. Ceci est cohérent avec l'hypothèse des gènes généralistes, qui propose que plusieurs types de comportements s'expliquent par des gènes communs (Kovas & Plomin, 2007). La possible contribution des facteurs génétiques à l'association entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs sera discutée plus loin.

La deuxième possibilité suggérée par le modèle de Taurines et collègues est que le TDAH précède et prédit le développement des symptômes dépressifs. Toutefois, les processus précis qui peuvent expliquer le développement de l'association entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs n'étaient pas décrits. Les deux explications fournies par ce modèle étaient toutefois spéculatives et aucun soutien empirique n'était présenté. La validité de ces hypothèses reste donc à démontrer.

Néanmoins, l'hypothèse selon laquelle les symptômes de TDAH provoquent l'apparition des symptômes dépressifs a un certain appui empirique indirect. En effet, cette hypothèse est cohérente avec un modèle théorique plus général soutenu empiriquement: le modèle du double échec. Ce modèle vise à expliquer l'association entre les comportements extériorisés et intériorisés et formule des hypothèses quant aux mécanismes qui expliquent l'émergence de ce lien. Puisque les symptômes de TDAH sont associés aux comportements extériorisés et les symptômes dépressifs font partie de la grande famille des comportements intériorisés, ce modèle plus général pourrait servir de base à la formulation d'hypothèses précises quant à l'origine de la cooccurrence entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs.

Le modèle du double échec (dual failure model) postule que les comportements extériorisés sont associés aux comportements intériorisés par l'entremise de difficultés dans

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deux domaines, soit dans le domaine des relations avec les pairs et au niveau du rendement scolaire (Capaldi, 1992; Hinshaw, 1992b; Patterson, DeBaryshe, & Ramsey, 1989; Patterson & Stoolmiller, 1991). Ce modèle théorique peut être décomposé en deux hypothèses précises. Premièrement, les comportements extériorisés apparaissent plus tôt et prédisent le développement des comportements intériorisés. Deuxièmement, cette prédiction n'est pas directe, mais s'effectue plutôt par l'entremise de difficultés dans deux domaines de compétence: les relations avec les pairs et le rendement scolaire. Afin de vérifier si le modèle du double échec peut être utilisé pour expliquer le développement de l'association entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs, il importe donc de vérifier si ces deux hypothèses décrivent de façon adéquate l'association entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs au cours de l'âge scolaire. Puisque l'association entre les comportements extériorisés et intériorisés est présumée se développer à l'âge scolaire dans la foulée d'échecs dans deux domaines de compétences, une évaluation empirique de ce modèle doit cibler le début de l'âge scolaire et se poursuivre sur plusieurs années pour permettre à la cascade d'évènements de survenir. Pour cette raison, la présente thèse portera sur la période scolaire, de la maternelle à la sixième année. Les deux hypothèses formulées par le modèle du double échec seront décrites et les travaux appuyant leur utilisation pour décrire le développement des liens entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs seront examinés.

1.1 Première hypothèse

Le modèle du double échec postule d'abord que les comportements extériorisés permettent de prédire le développement des comportements intériorisés à l'âge scolaire. Cette hypothèse est appuyée par plusieurs travaux qui montrent que les comportements extériorisés précèdent et prédisent le développement des comportements intériorisés durant l'enfance (Burt & Roisman, 2010; Masten et al., 2005; Moilanen, Shaw, & Maxwell, 2010; van Lier & Koot, 2010; van Lier et al., 2011). Toutefois, il n'est pas clair si les symptômes de TDAH prédisent les symptômes dépressifs au cours de l'enfance en accord avec l'ordre temporel proposé par le modèle du double échec.

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Très peu d'études ont abordé le lien entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs de façon longitudinale. En effet, la plupart des travaux utilisent des devis transversaux (Biederman, Faraone, Mick, & Lelon, 1995; Biederman, Faraone, Mick, Moore, & Lelon, 1996; Biederman et al., 1999; Blackman et al., 2005; Busch et al., 2002; Elia, Ambrosini, & Berrettini, 2008). D'autres travaux utilisent un devis longitudinal, mais portent sur la transition entre l'enfance et l'adolescence et se basent sur des échantillons hétérogènes composés d'enfants et d'adolescents (Biederman et al., 2008; Biederman, Faraone, Milberger, et al., 1996; Burke, Loeber, Lahey, & Rathouz, 2005; Bussing, Mason, Bell, Porter, & Garvan, 2010; Costello et al., 2003). Compte tenu de l'hétérogénéité de l'âge des participants dans ces études, il n'est pas possible d'établir si les symptômes de TDAH prédisent les symptômes dépressifs de façon continue au cours de l'âge scolaire. Or, cette démonstration est nécessaire afin de savoir si l'on peut généraliser le modèle du double échec pour décrire le développement du lien entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs.

Bien que l'on ignore si les symptômes de TDAH prédisent le développement des symptômes dépressifs durant l'enfance, une étude a examiné le lien entre l'inattention, l'une des deux catégories de symptômes de TDAH, et les symptômes dépressifs. Cette étude portait sur un échantillon de 453 enfants âgés de 6 à 11 ans (Reinke & Ostrander, 2008). Dans cette étude, les symptômes d'inattention ont prédit une augmentation des symptômes dépressifs chez les enfants, peu importe leur âge. L'inverse ne s'est pas avéré; les symptômes dépressifs n'ont pas prédit l'inattention. Ces résultats sont cohérents avec l'ordre temporel proposé par le modèle du double échec mais ne nous renseignent pas quant à l'association entre l'hyperactivité/impulsivité et les symptômes dépressifs. Or, au moins une étude indique que l'hyperactivité/impulsivité est associée aux symptômes d'anxiété et de dépression chez des enfants (Martel, Roberts, Gremillion, von Eye, & Nigg, 2011). Sur la base des travaux actuels, nous ne savons pas si seule l'inattention permet de prédire le développement des symptômes dépressifs. Or, l'identification des enfants à risque de vivre des symptômes dépressifs repose sur une meilleure compréhension des facteurs de risque pour leur développement. Il importe donc de savoir si l'inattention est le seul facteur de risque pour le développement des symptômes dépressifs ou si l'hyperactivité/impulsivité constitue aussi un facteur de risque indépendant. Le premier article de thèse visera à

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déterminer si les deux catégories de symptômes de TDAH sont associées de façon prospective aux symptômes dépressifs au cours de l'enfance.

1.2 Deuxième hypothèse

La seconde hypothèse du modèle du double échec est que l'association entre les comportements extériorisés et intériorisés est indirecte. Plus spécifiquement, le modèle du double échec postule que des difficultés dans deux domaines de compétence, les relations avec les pairs et le rendement scolaire, constituent des médiateurs de cette relation (Patterson & Stoolmiller, 1991). Toutefois, la plupart des études qui abordent cette question ont évalué séparément le rôle des difficultés avec les pairs et des difficultés dans le domaine scolaire (Bornstein, Hahn, & Haynes, 2010; Masten et al., 2005; van Lier & Koot, 2010). Les études évaluant de façon simultanée le rôle médiateur des difficultés dans ces deux domaines de compétence sont plus rares (Burt & Roisman, 2010; van Lier et al., 2011).

Une première étude a évalué le modèle du double échec dans un échantillon populationnel de plus de 1500 enfants entre 6 et 8 ans (van Lier et al., 2011). Cette étude a montré que les comportements extériorisés ne prédisent pas directement les comportements intériorisés, mais plutôt indirectement par l'entremise des deux processus médiateurs présumés. Toutefois, bien que le rôle médiateur du rendement scolaire ait été confirmé, celui de la victimisation par les pairs n'était que marginalement significatif. Les résultats de cette étude semblent donc remettre en question le modèle du double échec car seul le rendement scolaire contribuait de façon significative au lien entre les comportements extériorisés et les comportements intériorisés.

Cependant, il est possible que le rôle médiateur des difficultés avec les pairs n'ait pas été observé dans l'étude de van Lier et ses collègues en raison de la période de développement étudiée. En effet, le rôle médiateur des difficultés avec les pairs a surtout été observé vers la fin du primaire (Burt & Roisman, 2010; van Lier & Koot, 2010). Ainsi, il est possible que le rôle médiateur des difficultés avec les pairs soit plus faible au début de l'âge scolaire, période sur laquelle portait l'étude de van Lier et ses collègues (2011). Par conséquent, les résultats de l'étude de van Lier et ses collègues semblent généralement

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cohérents avec les hypothèses du modèle du double échec si l'on considère que la contribution des difficultés avec les pairs puisse être plus faible au début de l'âge scolaire.

Bien que le modèle du double échec semble valide pour décrire l'émergence de l'association entre les comportements extériorisés et les comportements intériorisés, ce modèle ne permet pas d'expliquer l'association plus importante entre les comportements intériorisés et l’inattention qu'entre les comportements intériorisés et l’hyperactivité/impulsivité (Hartman et al., 2001). D'autres résultats montrent même que les comportements intériorisés sont associés avec l’inattention mais pas avec l’hyperactivité/impulsivité (Bauermeister, Barkley, Martínez, & McBurnett, 2011; Chronis-Tuscano et al., 2010; Lahey & Willcutt, 2010; Wåhlstedt & Bohlin, 2010; Wåhlstedt, Thorell, & Bohlin, 2009). Afin de mieux comprendre le développement du lien plus important entre les symptômes dépressifs et l'inattention qu'entre les symptômes dépressifs et l'hyperactivité/impulsivité, les deux catégories de symptômes de TDAH seront étudiées de façon distincte dans la présente thèse. Ceci permettra d'identifier si l'inattention et l'hyperactivité/impulsivité doivent être conceptualisées comme des construits homogènes en ce qui concerne leur association avec les symptômes dépressifs. Les sections suivantes décriront les deux mécanismes du modèle du double échec, les difficultés relationnelles et le rendement scolaire, en se concentrant sur leur possible rôle dans l'explication des liens entre les deux catégories de symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs.

1.2.1 Difficultés relationnelles. Dans le modèle du double échec, le premier

mécanisme par lequel les comportements extériorisés contribuent aux symptômes dépressifs postule un effet médiateur des difficultés avec les pairs. En effet, les enfants qui manifestent des niveaux élevés de comportements extériorisés (van Lier & Koot, 2010; van Lier et al., 2011) ou de comportements intériorisés (Boivin, Hymel, & Bukowski, 1995; Leadbeater & Hoglund, 2009; van Lier & Koot, 2010) vivent aussi des difficultés avec leurs pairs. Ces associations s'expliquent par le fait que les comportements extériorisés prédisent les difficultés avec les pairs qui, à leur tour, prédisent les comportements intériorisés à l'âge scolaire (Burt & Roisman, 2010; Ladd & Troop-Gordon, 2003; van Lier & Koot, 2010). Comme le propose le modèle du double échec, ces résultats appuient le rôle

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médiateur des difficultés avec les pairs dans le lien entre les comportements extériorisés et les comportements intériorisés.

Bien que les difficultés avec les pairs constituent un médiateur du lien entre les comportements extériorisés et les comportements intériorisés, des travaux suggèrent que ce processus n'explique pas le lien entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs. En effet, certains travaux suggèrent que les symptômes de TDAH ne sont pas directement associés aux difficultés avec les pairs. Ces travaux suggèrent que ce sont plutôt les comportements agressifs manifestés par un enfant hyperactif ou inattentif qui sont associés aux difficultés avec les pairs, comme la victimisation (Andrade & Tannock, 2012; Barker et al., 2008; Boivin, Petitclerc, Feng, & Barker, 2010; Tseng et al., 2012). Il est donc peu probable que les difficultés avec les pairs expliquent le lien entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs si l'on prend en compte l'agressivité comorbide. En raison du lien entre les difficultés avec les pairs et les comportements agressifs, mais pas avec les symptômes de TDAH, ces catégories de comportements seront distinguées. Les comportements extériorisés seront donc différenciés selon deux composantes : les symptômes de TDAH et les comportements perturbateurs. Les comportements perturbateurs regrouperont l'agressivité, l'opposition, et l'hostilité que des enfants peuvent manifester.

Bien que le modèle du double échec souligne l'importance des difficultés avec les pairs, les enfants qui manifestent des niveaux élevés de comportements extériorisés peuvent aussi connaitre des difficultés dans d'autres formes de relation. Notamment, les comportements perturbateurs ont été associés à la qualité de la relation enseignant-élève (Mantzicopoulos, 2005; Stipek & Miles, 2008). La qualité de la relation enseignant-élève a aussi été associée aux trajectoires de comportements intériorisés durant l'âge scolaire (O’Connor, Dearing, & Collins, 2011). Ceci suggère que la qualité de la relation enseignant-élève puisse jouer un rôle médiateur quant à l'association entre les comportements extériorisés et les comportements intériorisés.

La qualité de la relation avec l'enseignant pourrait probablement être associée aux comportements d'hyperactivité/impulsivité ou d'inattention, contrairement à la qualité de la

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relation avec les pairs qui ne semble pas l'être. En effet, ces deux types de comportements sont susceptibles d'être particulièrement dérangeants dans le contexte d'une classe. Par exemple, les enseignants pourraient être exténués par la supervision nécessaire à la gestion adéquate des enfants hyperactifs ou inattentifs. Les enseignants s'avouent effectivement plus dérangés par des enfants ayant un TDAH que par leurs pairs sans TDAH (Greene, Beszterczey, Katzenstein, Park, & Goring, 2002). Par conséquent, il pourrait s'avérer important de considérer les difficultés relationnelles avec les enseignants dans l'explication du lien entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs.

1.2.2 Rendement scolaire. Selon le modèle du double échec, le second mécanisme

qui explique l'association entre les comportements extériorisés et les comportements intériorisés est le rendement scolaire. Divers travaux montrent que le rendement scolaire est effectivement un médiateur de cette association (Burt & Roisman, 2010; Moilanen et al., 2010). L'une de ces études, décrite précédemment, est particulièrement importante, car elle évalue les deux mécanismes du modèle du double échec au début de l'âge scolaire (van Lier et al., 2011). Dans cette étude, l'association indirecte entre les comportements extériorisés à 6 ans et intériorisés à 8 ans par l'entremise du rendement scolaire à 7 ans était significative, confirmant donc ce mécanisme suggéré par le modèle du double échec.

De façon cohérente avec le modèle du double échec, des travaux montrent que le rendement scolaire explique le lien entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs. Ce modèle de médiation a toutefois été démontré dans le cas de l'inattention et non de l'hyperactivité/impulsivité (Herman et al., 2007; Herman & Ostrander, 2007). Dans une étude qui a suivi 426 enfants, le rendement scolaire s'est révélé agir comme médiateur du lien entre l'inattention en première année et les symptômes dépressifs en troisième année du primaire (Herman et al., 2007). Ces résultats étaient maintenus même en prenant statistiquement en compte les niveaux initiaux de problèmes de la conduite, de compétences scolaires et de symptômes dépressifs. En raison du devis prospectif et du contrôle statistique pour plusieurs facteurs confondants, certains auteurs ont conclu que ces résultats appuient la nature causale des associations entre l’inattention, le rendement scolaire et les symptômes dépressifs (Herman, Reinke, Parkin, Traylor, & Agarwal, 2009).

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Toutefois, les études qui évaluent les liens entre l'inattention, le rendement scolaire et les symptômes dépressifs comportent deux faiblesses qui en limitent les conclusions. Premièrement, ces études n'ont pas pris en compte la présence de symptômes d’hyperactivité/impulsivité. Or, l'hyperactivité/impulsivité a parfois été associée aux symptômes dépressifs au cours de l'enfance (Martel et al., 2011). Par conséquent, l'hyperactivité/impulsivité pourrait expliquer en partie le lien entre l'inattention et les symptômes dépressifs. Par exemple, les enfants pourraient avoir une relation de faible qualité avec leur enseignant en raison de leurs comportements hyperactifs qui perturbent le fonctionnement de la classe. Il importe donc de vérifier si le lien entre l'inattention et les symptômes dépressifs est expliqué en partie par les comportements hyperactifs qui surviennent souvent simultanément aux comportements inattentifs.

Deuxièmement, de façon cohérente avec le modèle du double échec, les difficultés sociales vécues durant cette période pourraient constituer des variables confondantes. Les enfants inattentifs manifestent fréquemment d'autres types de comportements extériorisés comme l'agressivité. Par conséquent, les comportements agressifs manifestés fréquemment par les enfants atteints de TDAH pourraient être associés à ces difficultés. Il importe donc de prendre en compte les difficultés relationnelles afin de s'assurer que l'inattention contribue au développement des symptômes dépressifs par l'entremise des difficultés scolaires. Ces faiblesses limitent donc les conclusions faites précédemment car les liens entre l'inattention, le rendement scolaire et les symptômes dépressifs pourraient être expliqués par d'autres comportements qui sont fortement associés à l'inattention. L'hyperactivité/impulsivité et les difficultés relationnelles seront donc pris en compte dans la présente thèse afin de déterminer si ces phénomènes expliquent le lien entre l'inattention et les symptômes dépressifs.

1.2.3 Inattention et succès scolaire. Le modèle du double échec propose que les

comportements extériorisés, mesurés de façon globale, permettent de prédire le développement des symptômes dépressifs. Or, il est possible que la cascade d'évènements du modèle du double échec qui implique le rendement scolaire soit expliquée par l'inattention. Durant l'enfance, et au moins jusqu’à l’âge de 11 ans (Johnson et al., 2005), l'association entre les comportements perturbateurs et le succès scolaire résulte du lien entre

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les comportements perturbateurs et les symptômes de TDAH ou l’inattention (Daley & Birchwood, 2010; Duncan et al., 2007; Frazier, Youngstrom, Glutting, & Watkins, 2007; Grimm, Steele, Mashburn, Burchinal, & Pianta, 2010; Herman, Lambert, Ialongo, & Ostrander, 2007; Hinshaw, 1992a; Hinshaw, 1992b; Johnson, McGue, & Iacono, 2005; Rapport, Scanlan, & Denney, 1999). Ainsi, les comportements perturbateurs ne semblent pas contribuer pas au succès scolaire au-delà de ce qui est expliqué par les symptômes de TDAH.

Si le lien entre les comportements extériorisés et le rendement scolaire s'explique par l'inattention, il est possible que le modèle du double échec représente deux cascades d'évènements corrélées mais distinctes (Fergusson & Horwood, 1995). D'un côté, les comportements perturbateurs semblent mener à des difficultés relationnelles qui à leur tour sont associées aux symptômes dépressifs. De l'autre côté, l'inattention serait associée à un faible rendement scolaire qui se traduit ultérieurement par des symptômes dépressifs. Dans cette perspective, un objectif secondaire de cette thèse est d'évaluer si le lien entre l'inattention et les symptômes dépressifs est indépendant des comportements perturbateurs et des difficultés relationnelles. Cette question est importante, car l'identification de cascades d'évènements distinctes signifierait que l'on doive considérer l'inattention et les comportements perturbateurs comme deux facteurs de risque indépendants pour le développement des symptômes dépressifs. Certains enfants pourraient donc présenter un double risque pour le développement des symptômes dépressifs. Il importe donc de vérifier si l'inattention constitue un risque pour le développement des symptômes dépressifs indépendamment des comportements perturbateurs afin de mieux identifier les enfants à risque de vivre ce type de difficulté.

1.2.4 Résumé. Certaines études laissent entendre que le lien entre le TDAH et les

symptômes dépressifs s'explique surtout par le lien entre l'inattention et les symptômes dépressifs. Le premier article visera spécifiquement à vérifier cette hypothèse de façon longitudinale. En ce qui concerne les mécanismes expliquant le lien entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs, le modèle du double échec propose que les difficultés scolaires et les difficultés relationnelles expliquent ce lien. Toutefois, le TDAH semble fortement associé au rendement scolaire, alors que le lien entre le TDAH et les difficultés

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avec les pairs semble expliqué par les comportements agressifs. Dès lors, il semble peu probable que le lien entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs s'explique par les difficultés avec les pairs. Toutefois, les difficultés avec les enseignants pourraient agir à titre de médiateur du lien entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs. Pour cette raison, la cascade associant l'inattention, le rendement scolaire et les symptômes dépressifs sera examinée dans le deuxième article. Néanmoins, la contribution de l'hyperactivité/impulsivité, des comportements perturbateurs et des difficultés relationnelles avec les pairs et les enseignants sera examinée car ils pourraient contribuer aux symptômes dépressifs.

Un appui empirique confirmant sur le plan phénotypique la cascade d'évènements proposée par le modèle du double échec est une première étape de l'examen des processus impliqués. Ces processus peuvent être de nature environnementale mais il est aussi possible que ces associations s'expliquent en partie par des facteurs génétiques communs aux différents phénotypes. Autrement dit, les mêmes gènes pourraient être associés à différents phénotypes à différentes périodes du développement (Lahey & Waldman, 2012). L'identification d'associations longitudinales entre l'inattention, le succès scolaire et les symptômes dépressifs qui ne prend pas en compte la contribution possible des facteurs génétiques ne permet pas d’écarter la possibilité que des facteurs génétiques contribuent à leurs associations. Ainsi, seule une étude longitudinale génétiquement informative permettra d'écarter l'hypothèse que cette cascade d'évènements s'explique par des facteurs génétiques partagés.

1.3 Contributions des facteurs génétiques

Les facteurs génétiques pourraient expliquer, au moins en partie, les associations entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs. L'hypothèse des gènes généralistes propose que certains gènes contribuent à plusieurs aspects du fonctionnement cognitif, ce qui pourrait se traduire par une héritabilité commune à plusieurs comportements et donc à leur association (Kovas & Plomin, 2007). D'une façon similaire, une base génétique commune (i.e., générale) permettrait aussi d'expliquer les liens entre les problèmes émotionnels et comportementaux les plus fréquents durant l’enfance et

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l’adolescence (Cosgrove et al., 2011; Gjone & Stevenson, 1997; Lahey, Van Hulle, Singh, Waldman, & Rathouz, 2011; Pesenti-Gritti et al., 2008; Schmitz & Mrazek, 2001; Spatola et al., 2007; Van den Oord, Boomsma, & Verhulst, 2000). Ces travaux montrent que des facteurs génétiques communs sont à la source de plusieurs formes de psychopathologie, à différents âges et selon différentes méthodes d'évaluation. En comparaison, les facteurs environnementaux contribuent faiblement ou ne contribuent pas à expliquer ces associations. Plutôt, les facteurs environnementaux contribuent aux différences entre plusieurs formes de difficultés. Par exemple, certains évènements de vie négatifs pourraient contribuent à expliquer une augmentation des symptômes dépressifs, mais pas des symptômes anxieux, ce qui diminuerait la force de leur association. L'association entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs pourrait obéir à la même règle, du moins en partie.

Les études de jumeaux sont fréquemment utilisées afin d'étudier la contribution des facteurs génétiques aux caractéristiques (i.e., ci-après phénotypes) humaines. Les études de jumeaux permettent de décomposer les sources des différences individuelles (i.e., ci-après la variance) quant à un phénotype en trois composantes: la variance d'origine génétique (la similarité entre jumeaux d'une même famille qui varie en fonction de la similarité génétique), la variance de l'environnement partagé (qui amène les enfants d'une même famille à être similaires, une fois prise en compte leur similarité génétique) et la variance attribuée à l'environnement non-partagé (qui amène les co-jumeaux d'une même famille à être différents). Les études de jumeaux permettent aussi d'évaluer dans quelle mesure des comportements sont associés en raison de facteurs étiologiques communs, de nature génétique ou environnementale. Compte tenu de l'utilité des devis de jumeaux pour déterminer la contribution des facteurs génétiques aux phénotypes humains, la présente thèse se base sur ce type de devis pour examiner la contribution des facteurs génétiques à l'association entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs.

Malgré la possibilité que des facteurs génétiques contribuent aux associations observées dans le modèle du double échec, le rôle des facteurs génétiques dans cette cascade d'évènements n'a pas encore été étudié. En effet, aucune étude génétiquement informative n’a évalué la contribution de facteurs génétiques aux associations entre les

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symptômes de TDAH, le rendement scolaire et les symptômes dépressifs. Néanmoins, plusieurs travaux ont décrit leurs associations de façon bivariée. Ces travaux seront maintenant décrits, car ils permettent d'appuyer l'hypothèse selon laquelle des facteurs étiologiques partagés expliquent les liens entre l'inattention, le rendement scolaire et les symptômes dépressifs. À noter, certaines études portent sur les compétences en lecture, qui sont elles-mêmes fortement associées au rendement scolaire (Duncan et al., 2007). Bien que la thèse actuelle ne porte pas sur les compétences en lecture, ces travaux seront tout de même discutés afin de mieux comprendre la contribution possible des facteurs génétiques au rendement scolaire.

Premièrement, plusieurs travaux montrent que le lien entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs s'explique par des facteurs génétiques partagés (Cole, Ball, Martin, Scourfield, & McGuffin, 2009; Lahey et al., 2011). Une de ces études fait la distinction entre les symptômes d'inattention et d'hyperactivité/impulsivité (Lahey et al., 2011). Dans un échantillon d'enfants et d'adolescents, la corrélation de nature génétique entre les problèmes dépressifs et l’inattention était plus forte qu’entre les problèmes dépressifs et l’hyperactivité/impulsivité (r = .80 et .74, respectivement). D’une façon similaire, la corrélation entre les facteurs de l’environnement des problèmes dépressifs et l’inattention était plus forte qu'avec l'hyperactivité/impulsivité (r = .42 et r = .21). Ces travaux indiquent que les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs ont des facteurs génétiques et de l'environnement non-partagé en commun. De plus, les associations d'origine génétique et de l'environnement non-partagé sont plus importantes entre les symptômes dépressifs et l'inattention qu'avec l'hyperactivité/impulsivité.

Dans le cas du lien entre les symptômes de TDAH et le succès scolaire, un modèle théorique propose deux mécanismes qui permettent de formuler des hypothèses quant à l'étiologie du lien entre l'inattention et le rendement scolaire. Le premier mécanisme est un mécanisme cognitif, dans lequel la vigilance et la mémoire à court terme sont des médiateurs du lien entre les symptômes de TDAH et le rendement scolaire (Rapport et al., 1999). Or, l'inattention est associée au rendement scolaire surtout en raison de facteurs génétiques partagés (Johnson et al., 2005; Pesenti-Gritti, Scaini, D’ippolito, Fagnani, & Battaglia, 2011) et des facteurs cognitifs expliquent entièrement l'association d'origine

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génétique entre l'inattention et les difficultés en lecture (Willcutt et al., 2010). L'inattention est donc possiblement associée au rendement scolaire en raison de facteurs génétiques en lien avec des déficits cognitifs. Autrement dit, un enfant peut avoir un risque génétique de connaitre des déficits au niveau de la mémoire à court terme ou de la vigilance qui entrainerait à la fois l'inattention et un faible rendement scolaire.

Le deuxième mécanisme liant les symptômes de TDAH et le rendement scolaire est un mécanisme comportemental (Rapport et al., 1999). Dans ce mécanisme, le lien entre les symptômes de TDAH et le succès scolaire s'explique par la performance scolaire quotidienne des enfants. Un enfant inattentif pourrait rater des opportunités d'apprentissage, peu importe son risque génétique, de sorte qu'il réussirait moins bien à l'école. Puisque ce mécanisme ne serait pas expliqué par un risque génétique et parce qu'il serait propre à chaque enfant d'une fratrie, ce mécanisme expliquerait un lien de l'environnement non-partagé entre l'inattention et le rendement scolaire. La contribution des facteurs de l'environnement non-partagé à l'association entre les symptômes de TDAH et le rendement scolaire a effectivement été montrée (Johnson et al., 2005; Pesenti-Gritti, Scaini, D’ippolito, Fagnani, & Battaglia, 2011). Toutefois, les facteurs de l'environnement non-partagé expliquent une plus faible proportion du lien entre l'inattention et le rendement scolaire comparativement aux facteurs génétiques.

Certains travaux indiquent des changements quant à l'étiologie génétique-environnementale du lien entre l'inattention et le rendement scolaire au cours du développement. Dans une étude longitudinale, les facteurs génétiques expliquaient le lien entre l'inattention et les compétences en lecture observé durant la maternelle et la première année, mais pas au cours de la deuxième année (Ebejer et al., 2010). En deuxième année, le lien entre l'inattention et les compétences en lecture pouvait être expliqué uniquement par des facteurs de l'environnement non-partagé. Le deuxième article de cette thèse abordera le lien entre l'inattention et le rendement scolaire à l'âge où la nature du lien entre l'inattention et les problèmes en lecture semble changer. Il est donc possible que les résultats du présent projet montrent un lien de nature environnementale entre l'inattention et le rendement scolaire. Néanmoins, la plupart des études suggèrent plutôt que le lien entre l'inattention et

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le rendement scolaire est expliqué par des facteurs génétiques et de façon plus faible par des facteurs environnementaux partagés.

Finalement, en lien avec la cascade d'évènements liant l'inattention, le rendement scolaire et les symptômes dépressifs, le dernier lien à aborder est celui entre le rendement scolaire et les symptômes dépressifs. Ce lien n'a pas été étudié dans un devis génétiquement informatif et, par conséquent, la contribution des facteurs génétiques à leur association est inconnue. Néanmoins, une étude portant sur des enfants qui ont un trouble de lecture et leur fratrie est pertinente, car elle examine la contribution des facteurs familiaux dans l'explication du lien entre le trouble en lecture et les comportements intériorisés (Willcutt & Pennington, 2000). Dans cette étude, les enfants qui avaient un trouble de lecture avaient aussi un risque plus grand de manifester des comportements intériorisés. Toutefois, leur fratrie n'était pas plus à risque de manifester des comportements intériorisés que la fratrie des enfants sans trouble de lecture. Autrement dit, le trouble en lecture d'un enfant n'était pas associé à un risque accru pour la fratrie de manifester des comportements intériorisés. Puisque le trouble en lecture était un facteur de risque pour les comportements intériorisés au niveau individuel, mais pas au niveau familial, on peut conclure que les facteurs familiaux (génétiques ou de l'environnement partagé) n'expliquent pas le lien entre les troubles en lecture et les comportements intériorisés. Bien que cette étude n'ait pas examiné spécifiquement le rendement scolaire, ces résultats suggèrent que le lien entre le rendement scolaire et les symptômes dépressifs est expliqué par des facteurs de l'environnement non-partagé.

1.4 Objectifs de la thèse

Nos connaissances du développement de la cooccurrence entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs ne sont que parcellaires. Le premier objectif de cette thèse consistera à décrire les associations entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs dans une perspective longitudinale au cours de l'âge scolaire. Ceci permettra de vérifier si les symptômes de TDAH prédisent le développement des symptômes dépressifs au cours de l'enfance, de façon cohérente avec le modèle du double échec. Compte tenu du lien plus important entre les symptômes dépressifs et l'inattention qu'entre les symptômes

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dépressifs et l'hyperactivité/impulsivité, ces deux catégories de symptômes seront distinguées. L'identification d'associations différentielles pourrait appuyer la pertinence de séparer de façon plus systématique les deux catégories de symptômes de TDAH lorsque l'on étudie leurs liens avec les symptômes dépressifs. Un sous-objectif consistera à décrire l'étiologie génétique-environnementale des associations longitudinales et transversales entre les symptômes de TDAH et les symptômes dépressifs.

Le second objectif de la thèse visera à vérifier si les symptômes dépressifs s'expliquent par le rendement scolaire et si le rendement scolaire est prédit par l'inattention. L'étiologie génétique-environnementale de ces associations sera ensuite examinée, tout en prenant en compte pour la possible contribution des symptômes d'hyperactivité/impulsivité. Un sous-objectif consistera à évaluer si ces associations sont en partie expliquées par des difficultés survenant de façon concomitante: les difficultés relationnelles avec les pairs et l'enseignant ainsi que les comportements perturbateurs.

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CHAPITRE 2. PREMIER ARTICLE

Longitudinal associations between depressive symptoms and ADHD symptoms: a genetically informed cross-lagged study

André Plamondon Université Laval George M. Tarabulsy Université Laval Ginette Dionne Université Laval Frank Vitaro Université de Montreal Mara Brendgen

Université du Québec à Montréal

Bei Feng Université Laval

Michel Boivin Université Laval Running head: Depressive and ADHD symptoms

Figure

Figure 1. Path diagram of the best-fitting cross-lagged model containing hyperactivity/impulsivity
Figure 2. Path diagram of the best-fitting cross-lagged model containing inattention. A = additive genetic effects, C = common  (or shared) environmental effects, E = non-shared environmental effects, Dep = depressive symptoms, Ina = inattention
Figure 1. Baseline biometric model of the associations between inattention, academic achievement and depressive symptoms
Figure 2. Final biometric model of the associations between inattention, academic achievement and depressive symptoms
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