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Mesure de la performance sportive au basketball compétitif à l'aide d'une adaptation du "Team Sport Assessment Procedure"

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Academic year: 2021

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© Joé-Craïg Aloïs Dodjivi Ahlinvi, 2019

Mesure de la performance sportive au basketball

compétitif à l'aide d'une adaptation du "Team Sport

Assessment Procedure"

Mémoire

Joé-Craïg Aloïs Dodjivi Ahlinvi

Maîtrise en psychopédagogie - avec mémoire

Maître ès arts (M.A.)

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Mesure de la performance sportive au basketball compétitif à l’aide d’une adaptation du “Team Sport Assessment Procedure”

Mémoire

Joé-Craig Ahlinvi

Sous la direction de :

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ii

Résumé

La mesure de la performance est maintenant essentielle à l’amélioration des performances et à la progression des joueurs, particulièrement lorsqu’elle est réalisée dans un contexte réel de jeu (Nadeau, 2001). Or, très peu d’outils de mesure accessibles aux entraineurs sont présents dans la littérature scientifique, particulièrement au basketball compétitif qui représente l’un des sports collectifs les plus pratiqués au Canada (Statistiques Canada, 2005). Les principales raisons qui expliquent le faible nombre d’outils de mesure présents dans la littérature concernent la complexité de la performance, le manque d’accessibilité des outils existants et la difficulté d’utiliser les résultats de ces mesures par les entraineurs. L’objectif de cette étude est de décrire les résultats de la performance de joueurs de basketball compétitif à l’aide d’une adaptation du “Team Sport Assessment Procedure” (Gréhaigne, Godbout & Bouthier, 1996). Pour ce faire, les différentes actions motrices des joueurs reconnues par les entraineurs et spécialistes du basketball comme étant les actions déterminantes du jeu (Hodzic 2018, document non publié) ont été répertoriées et catégorisées en fonction des critères du TSAP en s’inspirant des travaux de Nadeau (2001) pour le hockey sur glace compétitif. Ensuite, cette adaptation du TSAP pour le basketball a été testée auprès d’un échantillon de 11 équipes différentes jouant en Division 1 de la National Collegiate Athletic Association (NCAA) basketball durant la saison 2017-2018. Les résultats de cette étude ont permis de décrire plusieurs caractéristiques de la performance des joueurs comme par exemple qu’il existe peu de différences entre les différentes positions de joueurs sur le jeu. De plus, les équipes victorieuses n’ont pas nécessairement des indices de performance très différents des équipes perdantes. Les résultats obtenus démontrent que la parité entre les équipes de basketball de la NCAA est très grande et que le résultat des matchs n’est pas seulement dû à l’addition des performances des joueurs de l’équipe. L’étude a également permis de créer certaines normes et de détecter des informations dont les entraineurs de basketball pourraient s’inspirer pour améliorer la performance de leurs équipes.

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Table des matières

Résumé ... ii

Table des matières ... iii

Liste des tableaux ... vi

Liste des figures ... vii

Remerciements ... viii

Introduction ... 1

1 Problématique... 3

1.1 Mesure des performances en basketball ... 3

1.2 La définition de performance sportive en basketball ... 4

1.2.1 La différence entre la performance offensive et de la performance défensive au basketball………. 10

1.3 Les constituants de la performance sportive ... 11

1.4 Les limites des outils de mesure disponibles en sports collectifs ... 12

1.4.1 Les limites des principaux outils existants……… 12

1.4.2 Les limites des outils de mesure de la performance actuels……….. 13

1.5 Méthodes de mesure habituellement utilisées en sport collectif compétitif ... 14

1.5.1 Le jugement d’expert………. 15

1.5.2 Les statistiques de jeu……… 16

1.5.3 Limites des outils de mesure spécifiques au basketball……… 17

1.6 Le Team Sport Assessment Procedure (TSAP) ... 19

1.6.1 Limites actuelles du TSAP en sport compétitif………. 22

1.7 Objectif de l’étude ... 22

1.8 Questions de recherche ... 23

2 Cadre théorique ... 24

2.1 Les modèles de la performance sportive ... 24

2.2 La mesure de la performance en sport collectif ... 25

2.3 Description des principaux outils de mesure ... 28

2.3.1 Les principaux outils de mesure utilisés en sport collectif 28 2.3.2 Les principaux outils de mesure spécifiques au basketball 29 2.4 Les constats des études qui ont traité du TSAP ... 31

3 Méthodologie... 34

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iv

3.1.1 Le processus de classement national des équipes de la NCAA………. 36

3.1.2 Facteurs d’exclusion des matchs et équipes analysés……… 36

3.2 Description de la méthode de mesure d’observation des performances grâce au TSAP………….. ... 37

3.2.1 Description du déroulement de la saisie des données et de la procédure d’analyse des matchs……… 42

3.3 Qualités métrologiques ... 43

3.3.1 Test de fidélité………... 43

3.4 Analyses statistiques ... 45

4 Résultats et discussion ... 46

4.1 Comparaison des indices de performance entre les joueurs par match ... 48

4.1.1 Les moyennes des indices de performance des joueurs par match………… 48

4.1.2 Différences entre les moyennes des joueurs selon les postes de jeu………. 51

4.1.3 Différences entre les moyennes des joueurs selon le classement national des équipes………. 55

4.1.4 Différences entre les moyennes des joueurs en fonction des victoires/défaites………... 57

4.2 Comparaison des indices de jeu entre les équipes par match………60

4.2.1 Différences entre les moyennes des équipes en fonction des victoires/défaites……….. 60

4.2.2 Différences entre les moyennes des équipes en fonction des classements national des équipes………. 63

4.3 Analyses des variables de jeu observées et à la base des indices de jeu ... 65

4.3.1 Analyse des variables observées du TSAP au basketball par joueur et par position de jeu……….. 65

4.3.2 Analyse des variables observées du TSAP au basketball par équipe……… 67

4.4 Les relations plus spécifiques des variables observées grâce au TSAP... 71

4.4.1 Analyse descriptive des actions de jeu observées en fonction des différentes zones du terrain……… 71

4.4.2 Les pertes directes dans la zone offensive………. 74

4.4.3 La provenance des tirs dans la zone offensive……….. 75

4.4.4 Les tirs effectués et la relation entre victoires/défaites……….. 77

4.4.5 Les types de rebonds en fonction des victoires/défaites……… 77

4.4.6 Les actions de prise de possession et de manière de s’en départir………… 79

(6)

v

4.6 Limites de l’étude ... 82

Conclusion ... 85

Références... 86

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vi

Liste des tableaux

Tableau 1. Catégories des actions de prise de possession du ballon du TSAP basketball

adapté (inspiré et adapté de Hodzic, non publié) ... 38

Tableau 2. Catégories des actions du TSAP basketball adapté de la manière dont le joueur

se départit du ballon (inspiré et adapté de Hodzic, non publié) ... 39

Tableau 3. Les différents indices de jeu du TSAP basketball adapté ... 40 Tableau 4. Classement national et différentes catégories des équipes utilisées dans cette

étude ... 47

Tableau 5. Les moyennes et écarts types des indices de performance des joueurs par match ... 51 Tableau 6. Comparaison des moyennes et écarts-types des différents indices de jeu des

joueurs en fonction de leurs positions sur le jeu ... 54

Tableau 7. Comparaison des moyennes et écarts types par joueur par équipe par match des

différents indices de jeu des joueurs en fonction classement national des équipes

... 56 Tableau 8. Comparaison des moyennes et écarts types des différents indices de jeu des

joueurs en fonction des équipes qui ont gagné ou perdu le match joué ... 59

Tableau 9. Comparaison des moyennes et écarts types des différents indices de jeu des

équipes en fonction des victoires/défaites ... 62

Tableau 10. Comparaison des moyennes et écarts-types des différents indices de jeu des

équipes en fonction du classement national des équipes ... 64

Tableau 11. Comparaison des moyennes et écart type des différentes variables de prises de

possession et des manières de s’en départir par joueur et par position ... 66

Tableau 12. Comparaison des moyennes et écart type des différentes variables de prises de

possession et des manières de s’en départir en fonction des victoires/défaites 70

Tableau 13. Comparaison des pourcentages des différents types de points marqués en

fonction des victoires/défaites ... 77

Tableau 14. Comparaison des pourcentages de Ballons conquis sur rebond offensif, de

Ballons conquis sur rebond défensif et de Perte directe après un ballon conquis sur rebond offensif des équipes en fonction des victoires/défaites ... 78

Tableau 15. Analyse de puissance des tests réalisés avec comme unité d’analyse les joueurs ... 83 Tableau 16. Analyse de puissance des tests réalisés avec comme unité d’analyse les équipes

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Liste des figures

Figure 1. Modèle de la performance sportive en sport collectif (inspiré de Cardinal,

Chouinard & Roy, 2006) ... 5

Figure 2. Modèle de la performance sportive de Weineck (1983). ... 24

Figure 3. Les objets de mesure (Nadeau, 2001, tiré de Godbout, 1988). ... 26

Figure 4. Stratégies de mesure (Nadeau, 2001, tiré de Godbout, 1988). ... 27

Figure 5. Divisions du terrain effectuées pour l’observation des actions des joueurs pour le TSAP basketball adapté. ... 41

Figure 6. Pourcentage des actions de jeu issues des variables du TSAP basketball adapté en fonction des zones sur le terrain. ... 73

Figure 7. Pourcentage de toute les pertes directes (hormis la perte directe sur tir) dans la zone offensive. ... 75

Figure 8. Pourcentage de perte directe sur tir dans la zone offensive. ... 76

Figure 9. Pourcentage des différentes catégories de balles conquises par équipe par match en excluant les catégories de « ballons reçus ». ... 79

Figure 10. Pourcentage de passe effectué par équipe par match. ... 80

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Remerciements

La réalisation de ce mémoire a été possible grâce à la contribution de plusieurs personnes à qui je voudrais témoigner toute ma reconnaissance.

Je tiens à remercier du fond du cœur M. Luc Nadeau, mon directeur de recherche, pour son support, son écoute, ses encouragements et sa grande disponibilité. Il m'a permis, par nos échanges stimulants, par son enthousiasme et sa passion pour la recherche, d'effectuer des études à la maitrise qui ont été enrichissantes et pleines de sens d'un point de vue professionnel et personnel. Je lui suis reconnaissant pour son aide et la pertinence des conseils et corrections qu'il a apportées au cours de la rédaction de ce mémoire. Merci pour tout!

Je désire aussi remercier sincèrement ma directrice de programme Mme Izabella Oliveira, qui a toujours été là pour m'écouter, me soutenir, m'encourager, me consoler. Je t’en suis à jamais reconnaissant.

Ma famille et mes amis m’ont aussi été d’un soutien moral inconditionnel pendant les bons et les mauvais moments qui ont jalonné ces années de travail. Je pense d’abord à mon père, mon inspiration, et surtout à ma mère qui a été et est toujours mon "anti-stress", mon tout. Je pense aussi à mon amour Anta, à ma sœur Alexia Ahlinvi, à mes amis Mohamed Nouréni, Farid Danko, Rohokist Amadou, Randolphe Yarou et Elvis Boni pour leurs conseils et leurs grands appuis. Et au-delà de tous et de toutes, merci Mon Dieu, le Seul, qui est le maitre du temps et des circonstances.

Au regard de cette belle expérience que j’ai eue, je reste positif quant à mon avenir professionnel et aux autres expériences à venir.

Il est certain que j’ai appris à la bonne école et que je suis paré de bons outils pour poursuivre ma carrière professionnelle et ma vie personnelle.

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Introduction

On constate que le niveau de jeu du basketball compétitif devient de plus en plus élevé d’années en années, autant dans les ligues professionnelles que dans les compétitions amateures comme les Jeux Olympiques ou les Championnats mondiaux. Les habiletés des joueurs ne cessent d’augmenter grâce à un meilleur développement des joueurs ou encore des conditions d’entrainement. On remarque par exemple une augmentation de la hauteur moyenne des sauts, de la précision des lancers, tout comme de la vitesse de jeu et des transitions lorsque les équipes prennent possession du ballon. Tout comme pour la majorité des activités de même genre, les performances sportives ne cessent d’évoluer, obligeant les entraineurs et spécialistes à trouver de nouvelles méthodes permettant d’améliorer la performance des joueurs.

La courbe d’évolution des performances au cours des dernières années devient toutefois moins prononcée qu’auparavant et pour cause. En effet, les capacités physiques des joueurs ne peuvent continuellement augmenter car les athlètes actuels optimisent presque chaque minute d’entrainement. Ainsi, pour pouvoir noter ces évolutions et viser à poursuivre le développement des performances, il est essentiel de mesurer et d’analyser clairement la performance afin de mieux comprendre ce qui la compose et l’influence.

Parmi l’ensemble des activités sportives pratiquées à un haut niveau, les sports collectifs sont nettement les plus populaires, autant pour la participation que pour la popularité (Statistiques Canada, 2005). Les sports collectifs sont pratiqués par des millions de canadiens de tous les âges et les matchs des différentes équipes professionnelles ont des cotes d’écoute de dizaines de millions de spectateurs. Le spectacle offert par les joueurs passionne les gens par la vitesse du jeu, la complexité des interactions, par l’intensité et par le niveau extraordinaire des performances réalisées.

Le basketball est un bel exemple de sport collectif qui jouit d’une très grande popularité. Il est d’ailleurs l’un des sports les plus pratiqués chez les 15-18 ans (Statistiques Canada, 2005). Les joueurs doivent en effet maitriser un grand nombre d’habiletés motrices tout en étant constamment en interaction avec les coéquipiers et adversaires, ce qui en fait un sport complexe mais qui offre des défis multiples et stimulants aux participants. Ces défis sont

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bien différents des autres sports collectifs comme le hockey sur glace ou le soccer car les règles du jeu du basketball sont spécifiques : le terrain est relativement petit, le ballon est tenu à la main, il ne peut pas être transporté à moins d’être dribblé au sol et marquer des points ne peut se faire qu’en envoyant le ballon dans un panier à peine plus grand que le ballon lui-même. De ce fait, réussir à performer dans ce sport exige non seulement de grandes qualités athlétiques mais également une très grande compréhension d’un jeu qui se déroule presque en continu et qui est constamment variable. Ainsi, comme il sera expliqué plus loin dans le texte, la performance au basketball ne s’illustre pas uniquement à partir du résultat du match. La mesure des actions des joueurs est un procédé complexe afin de tenir compte de l’ensemble des actions individuelles et collectives des joueurs.

Cette étude descriptive a donc pour objectif principal d’adapter l’outil de mesure Team Sport Assessment Procedure (TSAP) au basketball afin de mesurer efficacement la performance des joueurs au basketball compétitif. Ainsi, ce projet s’inscrit dans la suite de plusieurs projets similaires visant à mesurer les performances dans les sports collectifs.

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1 Problématique

1.1 Mesure des performances en basketball

La mesure des performances des athlètes en basketball est très importante pour plusieurs raisons. Ces mesures permettent par exemple de comparer les joueurs entre eux et identifier des lacunes dans leur formation ou leurs habiletés (Collins & Hodges, 1978). Elles peuvent permettre à des recruteurs de choisir les joueurs de manière plus objective afin d’avoir ceux qui performeront le mieux contre les équipes adverses (Collins & Hodges, 1978). Mais de manière principale, ces mesures des performances devraient permettre d’adapter les activités d’apprentissage aux niveaux d’habiletés des participants, de détecter et corriger les éléments techniques et tactiques qui doivent être améliorés ou perfectionnés afin d’améliorer de maintenir les performances ou de prévenir les blessures (Collins & Hodges, 1978; Georget, 2013). Compte tenu des hauts niveaux de performance et de la parité que l’on observe dans la majorité des ligues compétitives, particulièrement les ligues professionnelles ou semi-professionnelles, la différence dans le rapport de force entre les deux équipes lors d’un match ou d’une compétition se joue souvent sur de petits détails qui sont difficiles à voir à l’œil nu mais peuvent s’illustrer plus facilement à partir de mesures efficaces et explicites. Ainsi, chacun de ces détails peut avoir une influence importante pour permettre à une équipe de prendre avantage sur ses adversaires et gagner la partie, le tournoi ou même le championnat.

C’est généralement à partir de ces mesures effectuées à partir des prestations des joueurs en situation de match que les entraineurs de sports compétitifs réussissent à bâtir leur planification d’entrainement et proposer des activités d’apprentissages ou de perfectionnement adaptées au niveau des athlètes (Collins & Hodges, 1978; Nadeau, 2001; Gutiérrez & Ruiz, 2013). Ces données permettent aussi aux entraineurs et aux joueurs de

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constater plus facilement les lacunes de leur jeu en fonction des différents adversaires auxquels ils sont confrontés. Grâce à une analyse détaillée des détails de chaque portion de jeu, les entraineurs d’une équipe peuvent soit constater plus clairement les carences dans le jeu d’un joueur en particulier ou de certains joueurs ayant un rôle particulier (comme les joueurs en défensive par exemple), ou encore les carences d’une équipe entière (Collins & Hodges, 1978).

1.2 La définition de performance sportive en basketball

La compréhension de la notion de performance dans les sports collectifs, et plus spécifiquement en basketball, est prioritaire afin de s’assurer de la pertinence de la mesure. Malgré le discours populaire, des nuances importantes doivent être faites entre le concept ou la notion de performance et celui du résultat du match. Ainsi, la performance des joueurs en sports collectifs ne se limite pas seulement aux points marqués par une équipe (Nadeau, 2001). La performance est davantage la contribution de l’ensemble des actions des joueurs au projet commun d’une équipe qui vise, ultimement, à marquer plus de points que l’adversaire au cours d’un match (Nadeau, 2001). En effet, dans plusieurs sports collectifs, peu de joueurs marquent des points mais réalisent des prestations qui influencent directement la démarche de l’ensemble de l’équipe. Et sans la contribution de leurs coéquipiers, les joueurs ne pourraient probablement pas marquer des points à eux seuls (Trninic, 1996).

La performance est donc la capacité du joueur à réaliser adéquatement une série

d’actions motrices, au moment approprié du jeu, de manière à collectivement marquer des points tout en empêchant l’adversaire d’en marquer (Fortier, 2014). La Figure 1 est une

représentation du concept de performance dans les sports collectifs (Inspiré de Cardinal, Chouinard & Roy, 2006). Comme il est possible de constater, la performance est la réalisation appropriée d’une série de différentes actions motrices permettant de mener au résultat final du match. Contrairement à des sports cycliques où les actions motrices sont habituellement peu nombreuses et répétées dans un temps ou sur une distance donnée, les actions en sports collectifs sont très différentes en fonction de l’objectif final de collectivement marquer des points et d’empêcher l’adversaire d’en marquer.

Ces actions sont habituellement catégorisées dans différentes composantes dont les principales sont :

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• La composante physique et motrice (qui concerne les éléments d’endurance, d’explosivité, des forces musculaires, de vitesse d’exécution, coordination, etc.); • La composante psychologique (qui concerne les qualités comme la confiance en soi,

la motivation, la gestion du stress, l’anxiété, etc.);

• La composante technique (qui concerne spécifiquement les exécutions mécaniques des gestes liés au sport);

• La composante tactique (qui est la capacité des joueurs à exécuter les actions motrices au bon moment du jeu et de manière efficace en collaboration avec les partenaires et contre des adversaires);

• Et la composante stratégique (qui concerne par exemple les plans et schémas de jeu déterminés par l’entraineur).

Figure 1. Modèle de la performance sportive en sport collectif (inspiré de Cardinal,

Chouinard & Roy, 2006).

L’aspect le plus important à considérer pour bien comprendre la performance en sport collectif est que ces composantes sont toutes inter reliées entre elles et en constante

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interaction. Ainsi, une action motrice réalisée par un ou des athlètes en situation de jeu est généralement liée à plusieurs de ces composantes à la fois. Cela est à tel point vrai qu’il est difficile, voire erroné, de tenter de les dissocier pour expliquer ladite performance (Nadeau, 2001). Par exemple, il n’est pas possible d’expliquer les performances d’un joueur de soccer uniquement grâce à des mesures de sa condition physique. Ainsi, pour réussir adéquatement une action tactique comme le démarquage par exemple, l’athlète doit maitriser certains gestes moteurs spécifiques comme la course et les changements de direction en possession du ballon (composante technique), qu’il doit être en mesure de faire cette action à une haute intensité (composante physique), en confiance et en fonction de sa compréhension et son anticipation du jeu (composante psychologique).

Par ailleurs, la nature du sport et ses règles de jeu peuvent rendre certaines composantes plus importantes que d’autres pour expliquer la performance. Ainsi au basketball, les joueurs de grande taille sont avantagés par rapport aux joueurs de petite taille parce que le panier est à trois mètres du sol et qu’il est nécessaire d’être relativement près de celui-ci pour augmenter les chances de marquer. Si la grandeur est en conséquence essentielle pour un joueur de basketball, elle peut l’être beaucoup moins pour un joueur de soccer qui doit couvrir à la course à pied de grandes surfaces de jeu pendant toute la durée d’un match de 90 minutes par exemple. Toutefois, malgré les différences possibles de grandeur au sein d’un sport, tous les joueurs doivent posséder un minimum d’habiletés de toutes les composantes pour espérer performer. Aucun joueur de basketball ne peut ainsi se fier uniquement sur sa grande taille pour bien performer. Les joueurs doivent avoir un minimum d’habiletés dans les autres composantes.

Dans la majorité des sports collectifs et plus particulièrement au basketball compétitif, les actions motrices liées à la composante tactique sont extrêmement importantes en raison de la nature du jeu (Cardinal et al., 2006; Garganta, 1997). Il est essentiel de tenir compte des habiletés tactiques du joueur et de l’interaction constante que celui-ci peut avoir avec ses coéquipiers et adversaires pendant un match pour bien performer au basketball. La nature du jeu continuellement changeante oblige les athlètes à continuellement s’adapter au jeu des autres joueurs à tout moment du match (Gréhaigne, 2009; Nadeau, 2001). La composante

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tactique joue donc un rôle capital dans la réalisation de la performance en sport collectif comme le basketball, surtout à des niveaux intermédiaires et avancés.

Les actions motrices liées à ces composantes de la performance ne peuvent cependant toujours expliquer l’entièreté de la performance et sa relation avec le résultat du match (Nadeau, 2001). En effet, ces performances sont plus ou moins affectées par une série d’éléments nommés facteurs de performance (Figure 1). Les facteurs de performance sont des conditions ou des aspects extérieures affectant le contexte dans lequel les actions motrices sont réalisées par les joueurs. Elles influencent ou conditionnent les réalisations des joueurs. À titre d’exemple, l’influence de l’arbitrage, de la cohésion de l’équipe, des spectateurs et surtout l’enjeu de la partie, peuvent affecter la manière dont les joueurs réalisent leurs actions pendant le match, et ainsi possiblement influencer le résultat de la partie. C’est ce qui fait en sorte que deux équipes qui jouent l’une contre l’autre peuvent un jour gagner par un bon score mais perdre le match suivant.

De tous les facteurs pouvant influencer la performance, l’enjeu perçu ou réel de l’importance du match par les joueurs est l’un des plus importants qu’il faut prendre en considération. En fait, l’enjeu du résultat du match a le pouvoir d’influencer psychologiquement l’implication et les réalisations des joueurs, que ce soit positivement lorsque celui-ci se sent encouragé et stimulé par le défi de la compétition ou encore négativement lorsque le joueur ne voit pas l’utilité de donner son maximum pendant un match qui ne signifie rien à la course au championnat. L’implication ou le dévouement d’un joueur pendant un match sont directement liés à sa motivation intrinsèque ou parfois extrinsèque. Il est ainsi possible que la performance des joueurs d’un équipe ou de l’équipe entière ne soit pas aux niveaux attendus simplement parce que ces joueurs ne voient pas l’utilité de se donner à fond pour gagner le match.

Ainsi, la performance des joueurs pendant un match varie presque tout le temps à cause d’une série de ces facteurs. C’est ce qui explique le fait que même si on fait une sélection des cinq meilleurs basketteurs au monde, et qu’on confronte cette équipe à cinq autres basketteurs professionnels choisis au hasard, il est possible que l’équipe constituée des cinq meilleurs basketteurs perde un match contre les cinq basketteurs professionnels choisis

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au hasard simplement en fonction de l’implication des joueurs et non en fonction de leur talent.

Ainsi, l’influence de tous ces facteurs sur les composantes a la capacité de faire varier énormément la performance des joueurs et des équipes d’un match à l’autre. Cette variabilité rend nettement plus difficiles les tentatives de mesurer les performances des joueurs en situation de jeu et celles de valider ces performances avec le résultat des matchs. Toutefois, comme l’indique la Figure 1, en principe des performances élevées dans un contexte donné devraient mener à un résultat positif soit le gain du match.

Ces variations sont encore plus importantes pour les jeunes joueurs en formation, car leurs propres exécutions motrices ne sont pas toujours affinées et demeurent la plupart du temps instables. Les erreurs d’exécution technique et le niveau de compréhension du jeu augmentent énormément la variabilité des performances d’un match à l’autre où l’intention du joueur diffère bien souvent du résultat obtenu. Par exemple, la mécanique de tir au panier est relativement stable chez les athlètes de haut niveau contrairement aux athlètes débutants qui éprouvent beaucoup plus de difficulté à réaliser ce geste technique.

Pour ces raisons, il semble préférable d’analyser les performances d’athlètes de haut niveau pour être capables de mieux comprendre la performance au basketball car ces athlètes ont généralement des exécutions motrices individuelles plus stables que les jeunes joueurs. Analyser la performance des joueurs débutants est plus difficile, car la réalisation des actions motrices de base est instable. Il devient difficile ou même souvent impossible de savoir si par exemple une perte de balle à l’adversaire d’un joueur débutant est due à sa mauvaise exécution de l’action motrice ou à une mauvaise décision qu’il a prise ou encore à une très bonne anticipation du jeu de l’adversaire.

La performance sportive d’une équipe représente donc la réalisation appropriée d’actions motrices (composantes) qui sont influencées par tous ces facteurs qui peuvent intervenir lors d’un match ou d’une compétition (Cardinal et al., 2004; Chlif, Jullien, Temfemo, Mezouk, Manouvrier, & Choquet, 2010). De plus, chaque joueur possède différents niveaux de composantes qui sont plus ou moins influencés par les facteurs. Autre exemple, certains joueurs plus rapides et forts physiquement ont moins besoin de posséder

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d’habiletés tactiques que d’autres, car ils se serviront davantage de leur vitesse et force pour prendre avantage sur l’adversaire.

Toutes ces caractéristiques rendent les tentatives de mesurer la performance très complexe, surtout lorsqu’il est nécessaire d’expliquer les éléments qui sous-tendent la performance ou la contreperformance. Étant donné ces interactions continuelles, les tentatives par les spécialistes ou entraineurs de créer une mesure qui isole une composante pour expliquer la performance d’un individu sont erronées. La performance doit être traitée et mesurée de manière générale et globale, et à plusieurs reprises afin de noter une certaine forme de stabilité.

Par ailleurs, une autre caractéristique des sports collectifs qu’il faut obligatoirement prendre en considération dans l’évaluation des performances est la distinction que l’on doit faire entre performance individuelle et performance collective de l’ensemble de l’équipe. En fait, la performance de l’équipe est parfois différente de la somme des valeurs de performance de l’ensemble des joueurs (Litalien, 2014). Les facteurs de cohésion entre les différents joueurs peuvent influencer énormément le succès d’une équipe (Caron, 1982; Mullen & Copper, 1994). Donc la performance d’une équipe n’est pas uniquement sur comment un joueur joue, mais surtout comment il coordonne ses actions avec ses coéquipiers afin que le projet commun de l’équipe prenne avantage sur celui des adversaires (Litalien, 2014).

Malgré toutes ces considérations, en règle générale une bonne performance de l’équipe devrait mener à résultat positif qui correspond habituellement à la victoire du match (Abassi, 2019 document non publié). Si les joueurs d’une équipe jouent mieux collectivement que les adversaires, il est couramment constaté que l’équipe remporte la partie. Mais à cause de l’influence des facteurs de la performance, il arrive aussi parfois que la performance des joueurs et de l’équipe soit bonne, que les joueurs semblent efficaces sur le jeu, mais que le résultat ne soit pas indicatif de cette performance et se traduise en défaite. Parfois même, la situation est opposée et on constate qu’une équipe a remporté la partie malgré que les joueurs aient été beaucoup moins performants, mais ont été beaucoup plus opportunistes en profitant de certaines failles dans le jeu de l’adversaire à des moments clefs du match. Ceci explique pourquoi il faut prendre plusieurs mesures des performances et être parfois prudent dans l’utilisation du résultat d’un seul match pour juger la performance d’une équipe.

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Ces éléments expliquent en bonne partie toute la complexité de la mesure de la performance en sport collectif, dont principalement le basketball. Il est ainsi essentiel que les outils destinés à mesurer les performances puissent fournir des informations aux entraineurs sur la réalisation des composantes tout en tenant en compte les facteurs qui ont influencé la performance.

1.2.1 La différence entre la performance offensive et de la performance défensive au basketball

Au basketball, tout comme dans tous les autres sports d’invasion de territoire, la

performance sportive d’un joueur et/ou d’une équipe est la combinaison des performances offensive et défensive, car le but du jeu est de marquer des points ET empêcher l’adversaire d’en marquer (Gréhaigne et al., 1997; Nadeau, 2001). La performance offensive concerne les actions de réalisations de l’attaque telles que marquer des points, faire progresser le ballon pour marquer des points, garder le contrôle du ballon, etc. À l’inverse, la performance défensive quant à elle concerne toutes les actions lorsque qu’un joueur de l’équipe adverse est porteur telles qu’empêcher de marquer, limiter la progression puis reprendre possession, etc. (Nadeau, 2001).

La majorité des études recensées à ce jour traitant de la performance en sport collectif sont généralement basées sur la mesure des performances offensives car les actions réalisées par les joueurs en défensive se font généralement en réaction à celles des joueurs à l’attaque (Gréhaigne et al., 1997; Nadeau, Godbout & Richard, 2008). Cela est également dû au fait que la majorité des actions offensives sont plus facilement observables et claires (joueur en possession du ballon) contrairement aux actions défensives (Trninic, 1996; Nadeau, 2001).

Un outil de mesure de la performance des joueurs au basketball devrait donc fournir des informations sur les actions offensives réalisées par les joueurs mais aussi, dans la mesure du possible, sur les actions défensives réalisées lorsque l’adversaire a le ballon. Ces actions défensives peuvent être directement reliées aux actions entourant l’objet de jeu comme de bloquer un tir de l’adversaire ou encore de reprendre possession du ballon. Or, à ce jour, très peu d’outils présents dans la littérature scientifique incluent une mesure des actions offensives ET défensives (Nadeau et al., 2008).

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1.3 Les constituants de la performance sportive

En analysant les différentes ressources bibliographiques disponibles traitant de la performance sportive individuelle en situation de jeu, on constate qu’elle semble être une combinaison de la manière dont le joueur s’implique dans le jeu (quantité d’actions) et de la manière dont il exécute ces actions (qualité d’exécution) (Gréhaigne, Godbout & Bouthier, 1997). Ainsi, les joueurs sont d’abord considérés performants lorsqu’ils sont fortement impliqués dans le jeu (Georget, 2014). Cette implication se représente habituellement offensivement par le nombre de prises de possession ou encore par le temps de possession de l’objet en jeu. Défensivement, c’est davantage le nombre de tirs bloqués, le nombre de mises en échec ou de reprises de possession qui illustre l’implication du joueur. Concrètement, un joueur qui touche souvent au ballon pendant un match est couramment considéré plus performant par ses pairs et les entraineurs qu’un joueur qui touche rarement la balle (Gréhaigne, Mahut & Marchal, 1998).

Toutefois, l’implication du joueur n’est pas le seul gage de performance, surtout si à chaque fois qu’il touche le ballon, il le perd à l’adversaire. La quantité des actions n’est donc pas l’unique manière de mesurer les performances (Gréhaigne et al., 1997; Nadeau, et al., 2008). La qualité des actions effectuées est aussi très importante. Elle représente le succès de l’action exécutée en regard du jeu de l’équipe afin de marquer des points ou empêcher l’adversaire d’en marquer. À l’opposé, une action négative représente une action qui avantage l’adversaire ou qui désavantage l’équipe du joueur qui réalise le geste. Un joueur peut par exemple avoir des attributs physiques lui permettant d’être souvent en contact avec le ballon, mais si la majorité des exécutions effectuées sont fautives (composante technique) ou que l’athlète prend continuellement de mauvaises décisions qui font perdre possession de l’objet (composante tactique) sa performance sera entachée (Nadeau et al., 2008). C’est pourquoi la performance est aussi représentée par la qualité des actions effectuées (Gréhaigne et al., 1997).

Au final, la performance d’un joueur semble donc être une combinaison de la contribution et de l’implication du joueur dans le jeu collectif (quantité) et de l’efficacité des actions effectuées (qualité) (Gréhaigne et al., 1997; Nadeau, et al., 2008). Cette combinaison entre quantité et qualité peut être plus ou moins proportionnée selon le rôle ou le poste de jeu

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occupé par le joueur dans le jeu durant un match, et peut donc être variable pour les joueurs d’une même équipe. Au basketball, certains joueurs comme les gardes ont la responsabilité d’organiser le jeu pour l’ensemble de ses coéquipiers et sont donc très souvent en possession du ballon. À l’opposé, d’autres joueurs comme les pivots ont davantage un rôle défensif dans la clef sous le panier et la responsabilité de limiter les attaques adverses (Bourbousson, Poizat, Saury & Sève, 2008). Compte tenu de ces responsabilités, il est tout à fait normal que les joueurs n’obtiennent pas les mêmes valeurs à un test ou un outil de mesure de la performance donné et que la mesure effectuée puisse en désavantager certains selon le poste occupé. Or, les différentes mesures de la performance au basketball présents dans la littérature ne font que peu de différences entre les positions des joueurs (Bourbousson, Poizat, Saury & Sève, 2008). Ainsi, les mesures de la performance doivent nécessairement tenir compte des différentes tâches et responsabilités attribuées à ces joueurs afin de les comparer de manière juste et équitable.

1.4 Les limites des outils de mesure disponibles en sports collectifs

1.4.1 Les limites des principaux outils existants

De manière générale, on retrouve très peu d’instruments de mesure des performances dans les sports collectifs qui tiennent compte des éléments présentés jusqu’à maintenant malgré la présence d’une quantité importante de différentes statistiques de jeu (Nadeau et al., 2008). En effet, comparativement à d’autres disciplines sportives plus individuelles, la littérature scientifique ou professionnelle ne semble pas présenter d’outils spécifiquement conçus pour les mesures des performances pour les sports collectifs, surtout en situation compétitive (Nadeau et al., 2008). Quelques outils peuvent être répertoriés dans la littérature scientifique récente disponible, mais ces outils sont surtout destinés au milieu scolaire.

Ainsi, de l’ensemble des outils de mesure existants et pour lesquels les études scientifiques ont démontré des résultats intéressants, on distingue principalement les outils suivants:

• Le « Game Performance Assessment Instrument » (GPAI) (Oslin, Mitchell & Griffin, 1998),

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• Le « Game Performance Evaluation Tool » (GPET) (García-López, González-Víllora, Gutiérrez-Díaz & Serra-Olivares, 2013)

• Le “Team Sport Assessment Procedure” (Gréhaigne et al., 1997).

Chacun de ces outils comporte certaines caractéristiques permettant de mesurer la performance des joueurs en situation de jeu. La plupart d’entre eux sont, ou pourraient être, utilisés dans une étude sur la mesure de la performance au basketball. Toutefois, les caractéristiques de plusieurs de ces outils limitent leur utilisation pour un contexte de performance en sport compétitif (Hodzic, non publié). Par exemple, le GPAI et le GPET sont des instruments qui permettent avantageusement de mesurer la performance tactique des joueurs, leurs prises de décision, leurs capacités à se déplacer adéquatement et à exécuter les réponses motrices appropriées aux problèmes tactiques rencontrés (Nadeau, 2001). Par contre, ces mesures sont basées sur une certaine appréciation de la performance (mesure subjective) qui peut parfois poser un problème de subjectivité. Par ailleurs, plusieurs de ces outils se fondent sur une observation par les pairs qui est pratiquement impossible à faire en contexte de sport compétitif (Nadeau et al., 2008). À ce propos, une description plus détaillée de ces instruments de mesure sera effectuée dans le prochain chapitre de ce mémoire et permettra d’illustrer leurs principales lacunes et avantages.

1.4.2 Les limites des outils de mesure de la performance actuels

Plus spécifiquement, les instruments de mesure existants dans la littérature comportent beaucoup d’aspects qui limitent malheureusement leur utilisation en basketball compétitif. Premièrement, la majorité de ces instruments mesure essentiellement la performance dite offensive des joueurs et rarement la performance défensive (Godbout, 1997). Deuxièmement, les outils de mesure actuels ne tiennent pas compte du rôle attribué aux joueurs sur le jeu (Fortier, 2014). Généralement, en plus des postes de jeu aux responsabilités différentes, chaque entraineur confère des rôles spécifiques aux joueurs en fonction de leurs qualités athlétiques, techniques et des caractéristiques du groupe de joueurs qui constitue l’équipe (Nadeau, 2001). En effet, certains joueurs seront par exemple responsables de protéger le panier, tandis d’autres seront chargés de couvrir et marquer les

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joueurs dominants de l’équipe adverse. Malheureusement, il est très difficile pour les analystes ou les observateurs qui ne sont pas impliqués dans l’équipe d’entraineurs de tenir compte du rôle spécifique de chacun des joueurs lors de l’analyse des performances.

Troisièmement, les principaux outils de mesure de la performance ne tiennent pas compte de la fonction attribuée aux postes de jeu des joueurs (Nadeau, 2001; Fortier, 2014). Certes dans les statistiques de jeu, on constate souvent qu’il y a des classifications qui sont faites selon les postes de jeu, mais au final, les joueurs sont comparés de manière identique malgré leur position ou le rôle qui leur est attribué. Il est alors très difficile de les comparer équitablement s’ils n’ont pas les mêmes responsabilités sur le jeu (Nadeau, 2001).

Finalement, aucun de ces outils et aucune statistique de jeu n’a permis d’établir des différences en fonction des différents facteurs qui peuvent influencer la performance des joueurs durant un match. L’importance que représente le facteur enjeu du match par exemple affecte naturellement la manière dont les joueurs déploient leurs efforts sur le jeu. Lorsque le match n’a pas une grande importance, les joueurs peuvent fournir moins d’efforts que lorsque le résultat de la partie signifie la possibilité de remporter les grands honneurs. Malheureusement, on constate que les études réalisées visant à mesurer les performances n’ont pas nécessairement démontré s’il y avait des distinctions en fonction de l’enjeu du match, tout comme en tenant en considération si c’est un match régulier ou un match de séries éliminatoires (Nadeau et al, 2008). D’ailleurs, comme la majorité des outils répertoriés est presque exclusivement utilisée dans un domaine relié à l’éducation physique scolaire, la notion d’enjeu de la victoire ou de la défaite ou encore de match régulier vs match de tournoi sont très différentes que pour le domaine du sport compétitif où cette notion est déterminante.

1.5 Méthodes de mesure habituellement utilisées en sport collectif compétitif

Dans la presque totalité des sports collectifs compétitifs, les entraineurs et spécialistes utilisent principalement deux catégories de mesure des performances des joueurs. Ces deux formes de mesure ont cependant des caractères complètement opposés. D’une part, les entraineurs utilisent majoritairement le jugement d’expert qui est basé sur leur appréciation des performances des joueurs ou d’une équipe (mesures subjectives). D’autre part, les entraineurs se servent de plus en plus un cumul de différentes statistiques de jeu (mesures objectives) (Gréhaigne, 1996; Hopkins, 1991; Nadeau, 2001; Reid et al., 2010; Litalien,

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2014). Concrètement, les entraineurs qui utilisent ces deux formes ont des intentions similaires de mesure de la performance des joueurs, mais les caractéristiques et les qualités des données obtenues font en sorte que leur utilisation est très différente et ne conviennent pas nécessairement à la mesure de toutes les performances en basketball.

1.5.1 Le jugement d’expert

Le jugement d’expert est une opinion, une appréciation personnelle que donne un entraineur ou un expert sur la performance des joueurs à la suite des observations qui ont été faites généralement au cours du jeu (Georget, 2013). Ce jugement est d’abord fondé sur l’expérience de l’entraineur ou de l’observateur, où il est considéré expert par ses pairs, principalement en raison de ses réalisations ou de son expérience dans le domaine (Gréhaigne, 1996). L’expert juge habituellement la performance à partir de sa propre compréhension des critères de réalisation des actions observées ou en fonction de critères spécifiques fournis dans une grille ou une échelle d’appréciation. Le grand avantage du jugement d’expert est son accessibilité (Nadeau, 2001). En effet, les experts n’ont pas nécessairement besoin de fiches d’observation particulières ni de ressources. Toutefois, l’observation devient plus précise et plus juste lorsque les critères d’observation sont définis clairement (Mitchell et al., 1995). Mais dans la majorité des cas observés dans la pratique courante, les entraineurs n’utilisent pas de grilles ou d’outils particuliers pour observer les performances. Plus particulièrement dans le domaine sportif compétitif, les entraineurs experts se basent souvent sur leur propre vision des critères de performance ce qui pose automatiquement un problème de biais à la mesure (Mitchell et al., 1995; Nadeau, 2001). Par exemple, si un entraineur a des préférences envers tel ou tel type de joueur, il aura tendance à observer les bonnes actions de ces joueurs et à observer davantage les actions négatives des joueurs qu’il n’aime pas (Nadeau, 2001; Georget, 2013).

Par ailleurs, il est très difficile pour un expert de retenir toute l’information de tous les joueurs en même temps au cours d’un match (Caballero, 2005). En effet, il est pratiquement impossible de retenir toutes les actions de tous les joueurs dans toutes les phases du jeu au cours d’un match, surtout si celui-ci se déroule en continu. Comme un spectateur, il en résulte donc que l’expert retienne que quelques actions qu’il a considéré déterminantes parce qu’elles l’ont marqué au moment où elles se sont passées (Saury et al., 2002). Ce

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phénomène limite donc beaucoup l’objectivité des données prises par le jugement d’expert et surtout la possibilité de fournir des rétroactions justes aux joueurs (Gréhaigne, Mahut & Marchal, 1998). Le jugement d’expert sera toujours utilisé par les entraineurs pour son accessibilité, mais ne semble donc pas être suffisamment précis pour mesurer adéquatement et en détail la performance des joueurs dans les sports collectifs comme le basketball.

1.5.2 Les statistiques de jeu

Parallèlement, les statistiques de jeu permettent de faire un état des lieux d’une équipe, d’évaluer où sont ses points forts et ses points faibles de manière quantitative. Les statistiques de jeu se basent sur le recueil des actions motrices considérées déterminantes pour la performance d’un joueur ou d’une équipe (Nadeau et al, 2008). Les actions répertoriées sont cumulées d’un match à l’autre de manière de plus ou moins détaillée selon les ressources disponibles (Nadeau et al, 2008). Avec l’avancement de la technologie, les statistiques de jeu sont de plus en plus nombreuses et explicites (Nadeau et al, 2008). Leur gros avantage est qu’elles fournissent des données essentiellement objectives des actions motrices liées à la performance.

Les statistiques de jeu renseignent principalement sur les actions du porteur et se focalisent essentiellement sur les points marqués (Nadeau, et al., 2008; Renger, 1994; Litalien, 2014, Fortier 2014). De plus, elles fournissent une grande quantité d’informations sur des catégories d’actions réalisées par les joueurs selon le jeu effectué telles que les minutes jouées, les rebonds, les balles perdues à l’adversaire, les interceptions, les fautes personnelles, les fautes provoquées, etc. Mais malgré l’abondance de ces données souvent disponibles, ces informations sont habituellement traitées de manière isolée ou ne renseignent pas sur l’ensemble des joueurs qui ont participé au match (Georget, 2013). Par exemple, il est possible de savoir le nombre de tirs ou le nombre de passes qu’un joueur a effectué dans un match. Par contre, il peut être difficile de décrire plus précisément ce qui a mené à ce tir ou à cette passe et qu’est-ce qui est arrivé ensuite. Or, dans certains cas, certains joueurs ne feront que rarement des tirs au panier même si leur rôle est essentiel à l’équipe afin de permettre aux autres coéquipiers de tirer.

Par ailleurs, ces informations ne tiennent habituellement pas compte du contexte de jeu souvent rattaché aux facteurs de la performance ni de la précision dans lesquelles ces

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données ont été observées et compilées (Nadeau et al., 2008). D’une part, ces informations ne sont généralement pas mises en relation afin de comparer les équipes entre elles de manière à détecter les failles ou les éléments sur quoi on devrait intervenir pour améliorer la performance. Or, comme il a été présenté à la section précédente, ce n’est pas seulement le nombre d’actions qui importent pour expliquer la performance d’un joueur ou d’une équipe. Il faut également tenir compte de la qualité des actions effectuées ce qui est plus difficile à faire en n’utilisant que les statistiques habituelles. D’autre part, il existe peu de renseignements sur la précision des données observées et compilées par les ligues et équipes dans les sports collectifs compétitifs. En effet, on retrouve très rarement des analyses assurant la fiabilité des informations compilées et les résultats peuvent être très différents selon les ressources disponibles aux équipes pour faire ces analyses. Il n’est pas rare par exemple de constater qu’un joueur se voit attribuer huit tirs au but par les statisticiens alors que l’on ne compte que six ou sept lancers lorsqu’on analyse spécifiquement le match par la suite.

Ainsi, l’élément qui limite souvent l’utilisation de statistiques de jeu est l’accessibilité ou, plus clairement, la quantité de ressources humaines ou matérielles pour obtenir suffisamment d’informations sur les performances des joueurs (Nadeau et al, 2008). Les équipes professionnelles ont habituellement des ressources presque illimitées ce qui explique la grande quantité de données recueillies à chaque match (Reid et al., 2010). Par contre, pour la majorité des équipes non professionnelles, plusieurs statistiques ne peuvent être obtenues en direct pendant la partie et doivent être recueillies en observant souvent plusieurs fois la vidéo du match. Plusieurs entraineurs se découragent donc de prendre des heures pour obtenir suffisamment de données statistiques sur leurs joueurs et optent pour le jugement d’expert.

Enfin, les données recueillies grâce aux principales statistiques de jeu expliquent généralement peu la performance défensive des joueurs ou d’une équipe (Litalien, 2014). Les principales statistiques défensives concernent surtout des actions qui empêchent l’adversaire de marquer, mais ne fournissent que peu d’informations sur le processus, c’est-à-dire sur ce qui a mené au résultat de l’action observée (Godbout, 1988).

1.5.3 Limites des outils de mesure spécifiques au basketball

Certains outils de mesure de la performance utilisés par des entraineurs pour mesurer les performances des athlètes sont spécifiques aux besoins de l’équipe concernée et n’ont pas

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nécessairement été soumis à des études scientifiques pour en identifier la précision ou l’efficacité. Principalement en basketball compétitif, des études scientifiques ont été menées pour les outils suivants: (ces outils seront décrits de manière plus précise dans le prochain chapitre) :

• Le « Performance Rating System » (Rose, 2004);

• Le «Boetel Basketball Rating Scale» (Boetel, 1981) repris par McGee, 2000); • Le «System of the performance evaluation criteria weighted per positions in the basketball game» (Trninić & Dizdar, 2000).

L’analyse des études qui ont utilisé les outils cités ci-haut indique que, de par leurs caractéristiques, ces outils ont tous pour dénominateur commun l’observation et le cumul de certaines statistiques de jeu (McGee, 2000; Trninić & Dizdar, 2000; Rose, 2004). Leur avantage est qu’ils permettent de recueillir des données spécifiques de la performance au basketball comme les rebonds, ou les tirs au panier. Toutefois, ces outils permettent de quantifier ou de qualifier la performance des joueurs mais jamais les deux à la fois. De plus, les outils cités sont soit très simples d’utilisation et ne fournissent que des données de base de la performance, ou bien sont vraiment très détaillés et complexes puis demandent énormément de ressources ou de temps de traitement (McGee, 2000; Trninić & Dizdar, 2000; Rose, 2004). Par ailleurs, aucun de ces outils ne semble être malléable et permettre des adaptations spécifiques aux besoins des équipes ou des entraineurs qui désirent les utiliser.

Parallèlement, la majorité de ces outils ne tiennent pas nécessairement compte des facteurs qui peuvent influencer la performance des joueurs comme le pointage du match ou encore de l’enjeu de la partie. Par ailleurs, le « System of the performance evaluation criteria weighted per positions in the basketball game » fait des distinctions en fonction des positions occupées par les joueurs sur le jeu, mais pas les deux autres (Performance Rating System et Boetel Basketball Rating Scale). Or, cet aspect semble essentiel en basketball compétitif où les joueurs doivent absolument être évalués en fonction des tâches et responsabilités qui leur sont attribuées, car leurs performances pourraient varier en fonction leurs positions sur le jeu. Selon les critères liés à la mesure de la performance en basketball, ces outils ne conviennent pas entièrement pour pouvoir mesurer adéquatement les joueurs en basketball

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compétitif. Toutefois, l’analyse détaillée des outils présentés permet d’identifier des variables clefs qui semblent expliquer davantage la performance sportive en basketball. Ainsi, il est possible d’identifier des actions motrices spécifiques comme le nombre de lancers, le type de passes effectuées, les rebonds, etc. (Trninić & Dizdar, 2000).

Parallèlement aux études scientifiques et travaux publiés par des entraineurs en basketball au sujet de la mesure, il existe des procédures de mesure des performances des sports collectifs qui ont été développées pour une utilisation différente et qui pourraient convenir davantage pour une utilisation en basketball compétitif (Gréhaigne et al., 1997; Oslin et al., 1997; García-López et al., 2013). Ces outils ont été principalement créés à des fins davantage scolaires et sont utilisés par plusieurs enseignants en éducation physique dans l’ensemble de la planète mais une adaptation de ces procédures pourrait offrir une alternative très intéressante pour la mesure en basketball compétitif.

1.6 Le Team Sport Assessment Procedure (TSAP)

Le Team Sport Assessment Procedure (TSAP) semble être un outil particulièrement intéressant pour solutionner les limites des statistiques de jeu et du jugement d’expert ou encore des autres procédures de mesure spécifiques au basketball (Gréhaigne et al., 1997). À l’origine, le TSAP a été développé pour mesurer la performance en sport collectif dans un contexte scolaire (Gréhaigne et al., 1997). Cet instrument de mesure permet de recueillir des données objectives sur la performance des élèves, particulièrement dans des sports d’invasion et de filet (Richard, 1998). Grâce à une observation par les pairs, les observateurs déterminent la performance à partir du dénombrement des actions des joueurs qui entrent en possession du ballon. Ainsi, cet instrument analyse la façon un joueur s’empare du ballon et de quelle façon il s’en départi (Nadeau & Martel, 2006). Pour s’assurer que tous les joueurs soient dans des conditions optimales, l’éducateur physique doit adapter sensiblement les règles, diminuer le nombre de joueurs sur le jeu et s’assurer que tous ont un temps de jeu identique.

Les actions spécifiques de tous les joueurs sont donc cumulées afin d'établir deux indices de performance (Gréhaigne et al., 1997; Nadeau, 2001). Ces deux indices sont complémentaires et, comme mentionné précédemment, jugent de la contribution du joueur dans le jeu et de sa qualité d’exécution. Le Volume de jeu (volet quantitatif de la performance) permet de calculer la contribution d’un joueur dans le jeu. L'Indice d'efficacité (volet

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qualitatif de la performance) vise à calculer la qualité d’exécution des mêmes joueurs en comparant les actions considérées positives (comme les tirs au panier par exemple) aux actions négatives (comme les pertes à l’adversaire par exemple). Ces deux indices de performance sont ensuite combinés afin d’obtenir un score global (Score de performance) qui illustre vraiment la performance de chaque joueur (Nadeau et al., 2008).

Depuis quelques années, des efforts ont été entrepris par quelques chercheurs afin d’adapter cette procédure de mesure pour le contexte sportif compétitif (Nadeau, 2001; Georget, 2013; Litalien 2014). En effet, contrairement au contexte scolaire où l’éducateur physique peut s’assurer d’un rapport de force équivalent entre deux équipes ou adapter les règles de jeu à sa guise, le contexte compétitif comporte des règles impossibles à modifier. Par exemple, les joueurs n’ont pas tous le même temps de jeu ou encore les équipes en opposition peuvent être beaucoup plus fortes ou moins fortes que les adversaires. Nadeau (2001) a été le précurseur de l’adaptation du TSAP en sport compétitif, précisément au hockey sur glace (Nadeau, 2001). Plus tard, une adaptation a également été faite au soccer afin de prendre en compte aussi bien le jeu avec ballon que le jeu sans ballon (Georget, 2013). Ce qui rend le TSAP si intéressant pour la mesure de la performance en basketball compétitif est que c’est un outil malléable qui utilise les avantages des statistiques de jeu, certains avantages du jugement d’expert tels que la simplicité et l’accessibilité, et qui, à l’opposé, vient répondre aux limites de ces deux formes de mesure. Le TSAP permet, par exemple, de mesurer la performance en fonction des actions spécifiques réalisées par les joueurs. Il permet également de comparer les joueurs entre eux et il peut être utilisé dans des contextes extrêmement précis, ce que les autres statistiques et le jugement d’expert ne permettent pas aussi bien. De plus, le TSAP est un outil plus complet que les statistiques de jeu parce qu’il met en relation les variables observées entre elles et fournit une grande quantité d’informations sur la performance de tous les joueurs (Nadeau, 2001).

Néanmoins, les chercheurs qui ont utilisé cet outil de mesure n’ont toujours pas réussi à mesurer de manière directe la performance défensive des joueurs (Nadeau, 2001; Litalien 2014). Tout comme les statistiques de jeu, le TSAP se focalise particulièrement sur les aspects offensifs du jeu (Nadeau et al., 2008). En 2001, la tentative de Nadeau qui consistait à mesurer la performance défensive au hockey sur glace à l’aide du TSAP s’est soldée par

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des résultats non concluants (Nadeau, 2001). C'est dans cet ordre d'idée qu’en 2014, Litalien a essayé de créer et valider une procédure de mesure de la performance défensive au hockey en se basant sur le Team Sport Assessment Procedure adaptée pour le hockey (Nadeau et al., 2008). Certes, sa procédure a été efficace en contexte de jeu standardisé. Par contre, tel qu’il le mentionne, il est pour le moment impossible d’affirmer que cet outil de mesure est complètement valide en ce qui concerne la mesure des aspects défensifs au hockey sur glace en situation réelle de jeu (Litalien, 2014). On peut donc conclure que la mesure de la performance défensive en situation réelle de jeu grâce au TSAP semble être une tâche complexe, peu importe le sport collectif. Cette complexité est due au fait que les actions prises en compte par les variables du TSAP concernent uniquement le jeu avec ballon alors qu’une bonne partie de l’aspect défensif concerne le jeu sans ballon (Georget, 2013). Comme mentionné, la mesure de la performance défensive en tenant compte du jeu sans ballon est extrêmement difficile à faire, car on ne peut pas identifier clairement le début et la fin d’une action défensive (Nadeau, 2001).

Malgré cela, il semble possible d’identifier différentes actions qui aideraient à protéger le panier de l’adversaire par exemple les blocs, les ballons conquis, les rebonds défensifs. Une adaptation spécifique des variables observées permettrait de mesurer la performance défensive de manière indirecte en regardant les données d’une équipe et celles de son adversaire. En faisant ces combinaisons, il serait probablement possible d’identifier un indice défensif au basketball grâce au TSAP.

Pour finir, on constate qu’aucune étude scientifique recensée en ce qui concerne la mesure de la performance avec le TSAP n’a été menée à ce jour en basketball compétitif. Étant donné que des études concluantes ont été réalisées au hockey sur glace et au soccer (Nadeau, 2001; Georget, 2013), il serait possible de croire qu’on peut mener le même genre étude pour le basketball compétitif. Toutes ces raisons justifient notre choix porté sur l’utilisation du TSAP afin de mesurer la performance en basketball.

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1.6.1 Limites actuelles du TSAP en sport compétitif

1.6.1.1 Spécificité des résultats des mesures en fonction des rôles et postes de jeu

Les manuels des fédérations sportives nous renseignent sur les rôles et responsabilités des différents postes de jeu des joueurs. Dans quelle mesure est-il nécessaire d’avoir une approche différente pour mesurer la performance en fonction des postes de jeu (ex : un garde vs un ailier) grâce au TSAP? Certes nous pouvons avoir des données statistiques classées par position de jeu, mais il devient difficile de comparer ces positions entre elles si les joueurs n’ont pas les mêmes responsabilités sur le jeu. Ainsi, la question qui nous vient à l’esprit est de savoir si l’on constate des différences au niveau du TSAP entre les positions de jeu et est-il est possible de mesurer la performance différemment en utest-ilisant quand même la base du TSAP?

1.6.1.2 Mesures qui tiennent compte du résultat des matchs

Logiquement, quand les performances d’une équipe pendant un match sont élevées, le résultat à la fin devrait être en faveur de cette équipe. Un jugement de la performance basé uniquement sur le résultat de la partie peut alors être non valide et pourrait orienter les décisions des entraineurs dans une mauvaise direction. Or actuellement, la seule mesure de performance qui est utilisée pour comparer les équipes en fonction du résultat est le temps de possession (Collet, 2013). En principe donc, une équipe qui a possession du ballon plus longtemps que l’adversaire a plus de chances de remporter la partie. Cette statistique semble cependant peu valide et insuffisante pour déterminer clairement la performance des joueurs au basketball, car le temps de possession ne donne aucune information sur le contexte et les autres actions motrices déterminantes (Hughes & Franks, 2004). Cette situation est fréquente au basketball où l’on constate qu’une équipe a une possession supérieure à l’autre, mais perd finalement le match. Il est alors peut-être possible d’utiliser les données du TSAP pour mieux comparer les performances des joueurs aux résultats du match.

1.7 Objectif de l’étude

Le principal objectif de cette étude est de décrire les performances de joueurs de basketball de haut niveau en fonction de leurs différentes caractéristiques. Pour ce faire, il est nécessaire d’adapter et valider une procédure reconnue dans d’autres sports compétitifs

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(TSAP) mais cette fois pour les spécificités du basketball. Les mesures obtenues devraient permettre de mesurer efficacement et de manière détaillée les actions spécifiques liées à la performance des joueurs au basketball compétitif. Les données détaillées de l’analyse de la performance des joueurs et des équipes devraient permettre de mieux comprendre ce qui explique ladite performance et permettront d’abord de mieux former les joueurs et les équipes et ensuite d’aider les entraineurs à mieux encadrer les athlètes.

1.8 Questions de recherche

Au vu de tout ce qui précède, il se dégage une question de recherche principale et des sous-questions plus spécifiques. La question de recherche principale est

-Est-il possible de valider une procédure adaptée du TSAP afin de décrire les performances des joueurs et des équipes pour le basketball compétitif?

Des sous-questions plus spécifiques découlent de cette question de recherche et devraient permettre de mieux décrire la performance des joueurs de basketball compétitif. Ainsi, en mesurant la performance des joueurs grâce à une versions adaptée et validée du TSAP,

-Est-ce que les positions occupées par les joueurs sur le jeu peuvent avoir une influence importante sur la performance de l’équipe et le résultat des matchs?

- Est-ce que les performances des joueurs et des équipes sont différentes en fonction du classement?

- Existe-t-il un lien entre la performance mesurée des joueurs et le l’issue du match (victoire/défaite) ?

- Est-il possible de démontrer les différences dans les mesures des performances des joueurs en fonction des zones sur le terrain (zone offensive et zone défensive)? - Serait-il possible de calculer la performance défensive grâce au TSAP (un des travaux jamais réalisés) de façon directe? Sinon pourrait-on la calculer de façon indirecte?

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2 Cadre théorique

2.1 Les modèles de la performance sportive

Il existe une multitude de modèles visant à expliquer la performance sportive en plus du modèle présenté en figure 1. Ces différents modèles ont évolué au fil des années et leurs constituants (facteurs et/ou composantes) varient généralement en fonction des centres d’intérêt de leurs auteurs et des disciplines sportives (Astrand, 1970; Billat, 1991; Bouchard, 1971; Bouvet, 1991; Cardinal et al., 2006 ; Carron, 1980; Cazorla et al., 1984; Dekkar et al., 1990; Gimbel, 1982; Heyters, 1990; Thomas, 1986; Weineck, 1983). Par exemple, Weineck (1983) estime à travers son modèle que la performance dépend des capacités physiques, de la personnalité, des facteurs constitutionnels et des habiletés technico-tactiques (Figure 2). De plus, selon Weineck (1983) toutes ces composantes de la performance sportives notamment les habiletés technico-tactiques devraient être développées aussi bien au cours de l’entrainement que lors de la compétition afin d’optimiser la performance (Weineck, 1983).

Figure 2. Modèle de la performance sportive de Weineck (1983).

Capacités physiques Endurance, Force, Vitesse,

Mobilité, Adresse

Les facteurs constitutionnels

Capacités et habiletés Technico-tactiques Personnalité : Traits psychologiques, Capacités intellectuelles Performance

Figure

Figure 1. Modèle de la performance sportive en sport collectif (inspiré de Cardinal,  Chouinard & Roy, 2006)
Figure 2. Modèle de la performance sportive de Weineck (1983). Capacités physiques
Figure 3. Les objets de mesure (Nadeau, 2001, tiré de Godbout, 1988).
Figure 4. Stratégies de mesure (Nadeau, 2001, tiré de Godbout, 1988).
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Références

Documents relatifs