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Déterminants de la couverture vaccinale antigrippale des internes au CHU de Rennes

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Academic year: 2021

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(1)

HAL Id: dumas-02140806

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02140806

Submitted on 27 May 2019

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internes au CHU de Rennes

Julie Vincent-Faure

To cite this version:

Julie Vincent-Faure. Déterminants de la couverture vaccinale antigrippale des internes au CHU de

Rennes. Sciences du Vivant [q-bio]. 2018. �dumas-02140806�

(2)

THÈSE D'EXERCICE / UNIVERSITÉ DE RENNES 1

sous le sceau de l’Université Bretagne Loire

Thèse en vue du

DIPLÔME D'ÉTAT DE DOCTEUR EN MÉDECINE

présentée par

Julie VINCENT-FAURE

Née le 27 juillet 1990 à Vichy

Déterminants de la

couverture vaccinale

antigrippale des

internes au CHU de

Rennes.

Thèse soutenue à Rennes

le 18 mai 2018

devant le jury composé de :

Mathieu REVEST

PU-PH au CHU Pontchaillou/ président

Anthony CHAPRON

CCA à la Faculté de médecine Rennes / examinateur

Christophe PARIS

PU-PH au CHU Pontchaillou / examinateur

Vincent THIBAULT

PU-PH au CHU Pontchaillou / examinateur

Pierre TATTEVIN

(3)

Maîtres de Conférences des Universités - Praticiens Hospitaliers

Nom Prénom Sous-section CNU

ALLORY Emmanuel

(Maître de conférence associé des universités de MG) Médecine générale

AME-THOMAS Patricia Immunologie

AMIOT Laurence (Baruch) Hématologie; transfusion

ANSELMI Amédéo Chirurgie thoracique et cardiovasculaire

BEGUE Jean-Marc Physiologie

BERTHEUIL Nicolas Chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique ; brûlologie

BOUSSEMART Lise Dermato-vénéréologie

CABILLIC Florian Biologie cellulaire

CAUBET Alain Médecine et santé au travail

CHHOR-QUENIART Sidonie

(Maître de conférence associé des universités de MG) Médecine générale DAMERON Olivier Informatique

DE TAYRAC Marie Biochimie et biologie moléculaire

DEGEILH Brigitte Parasitologie et mycologie

DROITCOURT Catherine Dermato-vénéréologie

DUBOURG Christèle Biochimie et biologie moléculaire

DUGAY Frédéric Histologie; embryologie et cytogénétique

EDELINE Julien Cancérologie; radiothérapie

FIQUET Laure (Maître de conférence associé des

universités de MG) Médecine générale

GARLANTEZEC Ronan Epidémiologie, économie de la santé et prévention

(4)

JAILLARD Sylvie Histologie; embryologie et cytogénétique

KALADJI Adrien Chirurgie vasculaire; médecine vasculaire

LAVENU Audrey Sciences physico-chimiques et technologies pharmaceutiques

LE GALL François Anatomie et cytologie pathologiques

LEMAITRE Florian Pharmacologie fondamentale; pharmacologie clinique; addictologie

MARTINS Pédro Raphaël Cardiologie

MATHIEU-SANQUER Romain Urologie

MENARD Cédric Immunologie

MOREAU Caroline Biochimie et biologie moléculaire

MOUSSOUNI Fouzia Informatique

NAUDET Florian Thérapeutique ; médecine d'urgence ; addictologie

PANGAULT Céline Hématologie; transfusion RENAUT Pierric (maître de conférence associé des

universités de MG) Médecine générale

ROBERT Gabriel Psychiatrie d'adultes; addictologie

SCHNELL Frédéric Physiologie

THEAUDIN Marie épouse SALIOU Neurologie

TURLIN Bruno Anatomie et cytologie pathologiques

VERDIER Marie-Clémence (Lorne) Pharmacologie fondamentale; pharmacologie clinique; addictologie

(5)

Professeurs des Universités - Praticiens Hospitaliers

Nom Prénom Sous-section CNU

ANNE-GALIBERT Marie-Dominique Biochimie et biologie moléculaire

BARDOU-JACQUET Edouard Gastroentérologie; hépatologie; addictologie

BELAUD-ROTUREAU Marc-Antoine Histologie; embryologie et cytogénétique

BELLISSANT Eric Pharmacologie fondamentale; pharmacologie clinique; addictologie

BELOEIL Hélène Anesthésiologie-réanimation; médecine d'urgence

BENDAVID Claude Biochimie et biologie moléculaire

BENSALAH Karim Urologie

BEUCHEE Alain Pédiatrie

BONAN Isabelle Médecine physique et de réadaptation

BONNET Fabrice Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques; gynécologie médicale

BOUDJEMA Karim Chirurgie générale

BOUGET Jacques (Professeur des Universités en surnombre) Thérapeutique; médecine d'urgence; addictologie

BOUGUEN Guillaume Gastroentérologie; hépatologie; addictologie

BOURGUET Patrick (Professeur des Universités Emérite) Biophysique et médecine nucléaire

BRASSIER Gilles Neurochirurgie

BRETAGNE Jean-François (Professeur des Universités Emérite) Gastroentérologie; hépatologie; addictologie

BRISSOT Pierre (Professeur des Universités Emérite) Gastroentérologie; hépatologie; addictologie

CARRE François Physiologie

CATROS Véronique Biologie cellulaire

CATTOIR Vincent Bactériologie-virologie; hygiène hospitalière

CHALES Gérard (Professeur des Universités Emérite) Rhumatologie

(6)

CUGGIA Marc Biostatistiques, informatique médicale et technologies de communication

DARNAULT Pierre Anatomie

DAUBERT Jean-Claude (Professeur des Universités Emérite) Cardiologie

DAVID Véronique Biochimie et biologie moléculaire

DAYAN Jacques Pédopsychiatrie; addictologie

DE CREVOISIER Renaud Cancérologie; radiothérapie

DECAUX Olivier Médecine interne; gériatrie et biologie du vieillissement; addictologie

DESRUES Benoît Pneumologie; addictologie DEUGNIER Yves (Professeur des Universités en surnombre +

Consultanat) Gastroentérologie; hépatologie; addictologie

DONAL Erwan Cardiologie

DRAPIER Dominique Psychiatrie d'adultes; addictologie

DUPUY Alain Dermato-vénéréologie

ECOFFEY Claude Anesthésiologie-réanimation; médecine d'urgence

EDAN Gilles Neurologie

FERRE Jean Christophe Radiologie et imagerie Médecine

FEST Thierry Hématologie; transfusion

FLECHER Erwan Chirurgie thoracique et cardiovasculaire

FREMOND Benjamin Chirurgie infantile

GANDEMER Virginie Pédiatrie

GANDON Yves Radiologie et imagerie Médecine

GANGNEUX Jean-Pierre Parasitologie et mycologie

GARIN Etienne Biophysique et médecine nucléaire

GAUVRIT Jean-Yves Radiologie et imagerie Médecine

(7)

GUGGENBUHL Pascal Rhumatologie

GUIGUEN Claude (Professeur des Universités Emérite) Parasitologie et mycologie

GUILLÉ François Urologie

GUYADER Dominique Gastroentérologie; hépatologie; addictologie

HAEGELEN Claire Anatomie

HOUOT Roch Hématologie; transfusion

HUSSON Jean-Louis (Professeur des Universités Emérite) Chirurgie orthopédique et traumatologique

HUTEN Denis (Professeur des Universités Emérite) Chirurgie orthopédique et traumatologique

JEGO Patrick Médecine interne; gériatrie et biologie du vieillissement; addictologie

JEGOUX Franck Oto-rhino-laryngologie JOUNEAU Stéphane Pneumologie; addictologie

KAYAL Samer Bactériologie-virologie; hygiène hospitalière

KERBRAT Pierre, RETRAITE Cancérologie; radiothérapie

LAMY DE LA CHAPELLE Thierry Hématologie; transfusion

LAVIOLLE Bruno Pharmacologie fondamentale; pharmacologie clinique; addictologie

LAVOUE Vincent Gynécologie-obstétrique; gynécologie médicale

LE BRETON Hervé Cardiologie

LE GUEUT Mariannick (Professeur des Universités en

surnombre + consultanat) Médecine légale et droit de la santé LE TULZO Yves Réanimation; médecine d'urgence LECLERCQ Christophe Cardiologie

LEDERLIN Mathieu Radiologie et imagerie Médecine

LEGUERRIER Alain (Professeur des Universités Emérite) Chirurgie thoracique et cardiovasculaire

LEJEUNE Florence Biophysique et médecine nucléaire

(8)

LIEVRE Astrid Gastroentérologie; hépatologie; addictologie

MABO Philippe Cardiologie

MAHE Guillaume Chirurgie vasculaire ; médecine vasculaire

MALLEDANT Yannick (Professeur des Universités Emérite) Anesthésiologie-réanimation; médecine d'urgence

MENER Eric (Professeur associé) Médecine générale

MEUNIER Bernard Chirurgie digestive

MICHELET Christian (Professeur des Universités en surnombre)

Maladies infectieuses; maladies tropicales

MOIRAND Romain Gastroentérologie; hépatologie; addictologie

MORANDI Xavier Anatomie

MOREL Vincent Epistémologie clinique

MOSSER Jean Biochimie et biologie moléculaire MOURIAUX Frédéric Ophtalmologie

MYHIE Didier (Professeur associé) Médecine générale

ODENT Sylvie Génétique

OGER Emmanuel Pharmacologie fondamentale; pharmacologie clinique; addictologie

PARIS Christophe Médecine et santé au travail

PERDRIGER Aleth Rhumatologie

PLADYS Patrick Pédiatrie

RAVEL Célia Histologie; embryologie et cytogénétique

REVEST Matthieu Maladies infectieuses; maladies tropicales

RICHARD de LATOUR Bertrand Chirurgie thoracique et cardiovasculaire

RIFFAUD Laurent Neurochirurgie

RIOUX-LECLERCQ Nathalie Anatomie et cytologie pathologiques ROBERT-GANGNEUX Florence Parasitologie et mycology

(9)

ROPARS Mickaël Chirurgie orthopédique et traumatologique

SAINT-JALMES Hervé Biophysique et médecine nucléaire

SAULEAU Paul Physiologie

SEGUIN Philippe Anesthésiologie-réanimation; médecine d'urgence

SEMANA Gilbert Immunologie

SIPROUDHIS Laurent Gastroentérologie; hépatologie; addictologie

SOMME Dominique Médecine interne; gériatrie et biologie du vieillisement; addictologie

SOULAT Louis Thérapeutique; médecine d'urgence; addictologie

SULPICE Laurent Chirurgie générale

TADIÉ Jean Marc Réanimation; médecine d'urgence

TARTE Karin Immunologie

TATTEVIN Pierre Maladies infectieuses; maladies tropicales

TATTEVIN-FABLET Françoise (Professeur associé) Médecine générale

THIBAULT Ronan Nutrition

THIBAULT Vincent Bactériologie-virologie; hygiène hospitalière

THOMAZEAU Hervé Chirurgie orthopédique et traumatologique

TORDJMAN Sylvie Pédopsychiatrie; addictologie

VERHOYE Jean-Philippe Chirurgie thoracique et cardiovasculaire

VERIN Marc Neurologie

VIEL Jean-François

Epidémiologie, économie de la santé et prévention

VIGNEAU Cécile Néphrologie

VIOLAS Philippe Chirurgie infantile

WATIER Eric Chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique; brûlologie

(10)

Remerciements

Tout d’abord, je tiens à remercier l’ensemble des membres de mon jury pour avoir accepté d’évaluer mon travail.

Monsieur le Professeur REVEST, vous me faites l’honneur de présider mon jury, soyez assuré de ma reconnaissance.

Monsieur le Professeur PARIS, merci d’avoir accepté de prendre part à ce jury et d’avoir participé à ce travail en me permettant d’avoir accès aux données du service de santé au travail du CHU de Rennes.

Monsieur le Professeur THIBAULT, merci d’être présent dans ce jury, veuillez trouver ici l’expression de ma gratitude.

Monsieur le Docteur CHAPRON, merci pour l’aide et le soutien apportés dès les balbutiements de cette thèse, merci de représenter notre belle discipline qu’est la médecine générale.

Monsieur le Professeur TATTEVIN, cher Pierre, merci d’avoir, dès le début, prêté attention et intérêt à mon projet, vous en avez été porteur. Pour votre réactivité, disponibilité et gentillesse je vous

remercie sincèrement.

J’aimerais également remercier :

Monsieur Maxime ESVAN pour la réalisation de mes analyses statistiques, merci de ton travail. Le Département de médecine générale, pour avoir cru en mon projet et m’avoir proposé l’aide d’un biostatisticien.

L’ensemble des professionnels avec qui j’ai pu avoir le plaisir de travailler notamment ceux du service de gériatrie du CHU et les équipes des urgences et de la réanimation de Saint-Malo, par vos

enseignements j’ai pu grandir et améliorer mes pratiques.

Les Docteurs GELGON Maryline et Alexandre pour l’humanité dont vous faites preuve au quotidien et que vous transmettez si bien.

Enfin, merci.

A l’ensemble de ma famille et amis qui êtes présents depuis le début de ces 10 années (déjà? déjà !). A mes parents et ma sœur pour votre soutien sans faille, vous avez cru en moi depuis toujours, vous êtes ma force.

A ma belle-famille devenue ma famille pour votre présence de chaque instant.

A mes amies de toujours et pour toujours Mo et MC, repères inestimables à mon quotidien.

A mes amis d’externat, mes chers Pouet-Pouet, on a tant partagé aussi bien dans la galère que dans les bons moments, je suis heureuse de continuer à faire partie de vos vies malgré la distance. A mes collègues d’internat on s’est soutenu et on a créé autant de beaux souvenirs, aux curistes et à ce qui nous attend encore (we’re all stars !), et à celles qui sont devenues indispensables depuis Pauline, Harmo, Claire et Ellie.

(11)

Table des matières

I.

Introduction ... 12

A.

Etat des connaissances... 12

B.

Hypothèses de travail

... 13

II.

Matériel et méthodes... 13

A.

Type étude

... 13

B.

Population étudiée ... 13

C.

Méthodes de recueil ... 13

D.

Procédures statistiques ... 14

III.

Résultats ... 14

A.

Effectif

... 14

B.

Analyse descriptive ... 15

1.

Taux de couverture vaccinale ... 15

2.

Motivations à la vaccination ... 15

3. Déterminants à la non vaccination ... 16

4.

Incitations à la vaccination ... 17

C.

Analyse bi-variée ... 17

1. Données démographiques ... 17

2.

La vaccination récurrente ... 19

3.

L’influence du terrain de stage ... 19

4. L’état des connaissances ... 20

a)

Connaissances sur la grippe ... 20

b)

Connaissances sur le vaccin ... 22

IV.

Discussion ... 24

A.

Principaux résultats ... 24

1. Taux de couverture vaccinale ... 24

2.

Déterminants à la vaccination ... 24

a) Motivations ... 24

b) Par qui les internes se font-ils vacciner ? ... 25

(12)

d) Incitations à la vaccination ... 25

e)

Lien statistique ... 25

(1)

Spécialités ... 25

(2)

Connaissances ... 25

(3)

Habitude vaccinale

... 26

(4)

Opinion sur la vaccination obligatoire des soignants ... 26

B.

Forces et limites de l’étude ... 26

1.

Forces ... 26

2. Limites ... 27

C. Perspectives ... 27

V.

Conclusion ... 27

VI.

Bibliographie ... 29

VII.

Glossaire ... 32

VIII.

Annexes ... 33

A.

Annexe 1 : Recommandation du calendrier vaccinal 2016- aide mémoire vaccination

antigrippale ... 33

B.

Annexe 2 : Questionnaire diffusé ... 34

(13)

I.

Introduction

A.

Etat des connaissances

La grippe saisonnière est une maladie infectieuse très contagieuse qui atteint les voies respiratoires. Elle évolue selon un mode épidémique saisonnier durant les périodes automnales-hivernales. La transmission du virus est interhumaine, de type gouttelettes principalement mais également via le manu portage et la contamination des objets inertes. Elle est hautement et rapidement transmissible (1).

L’épidémie hivernale de 2016/2017 a débuté mi-décembre 2016 pour une durée totale de 10 semaines. Bien que d’intensité modérée en ambulatoire, cette épidémie a eu un impact particulièrement important chez les personnes âgées (population majoritairement concernée par les hospitalisations en réanimation ou les décès attribuables à la grippe), lié à la circulation quasi-exclusive de virus A(H3N2) dans un contexte où la couverture vaccinale était insuffisante et l’efficacité vaccinale sous-optimale (2).

La meilleure prophylaxie demeure la vaccination en début de période épidémique. Elle est recommandée par la Haute Autorité de Santé (HAS) pour les personnes âgées de plus de 65 ans, les populations à risque et en milieu professionnel pour tout le personnel de santé et personnel de l’industrie du voyage (3) (Cf. Annexe 1 « Recommandation du calendrier vaccinal 2016- aide mémoire vaccination antigrippale »).

Le vaccin injectable en intramusculaire contient le virion de la grippe sous forme inactivée, trivalent (en 2016/2017 il comportait une souche A H1N1, une seconde souche A H3N2 et une souche B) et ne contient pas d’adjuvant. L’immunité est acquise en 15 jours et assure une protection moyenne entre 6 et 9 mois. La tolérance est excellente. Les contre-indications sont l’allergie vraie aux œufs (la solution peut contenir des traces d’ovalbumine) et l’hypersensibilité à l’un des excipients (4).

Selon les études françaises, pour des couvertures vaccinales actuelles d’environ 50% chez les personnes âgées de 65 ans et plus , le nombre de décès liés à la grippe serait d’environ 9000, or une vaccination bien conduite chez les populations à risque permettrait d’éviter 2000 décès (5) (6).

L’intérêt de la vaccination des professionnels de santé est double : se conférer une immunité personnelle (population particulièrement exposée au virus) mais également assurer une protection collective en évitant une contamination aux patients les plus fragiles. En effet, la grippe nosocomiale est une réalité. L’Institut National de Veille Sanitaire (InVS) rapporte que sur l’ensemble des cas de grippes nosocomiales signalés entre 2001 et 2010, la moitié des épisodes touchaient les soignants qui en étaient souvent eux-mêmes l’origine (7). Une revue de la littérature, publiée en septembre 2013, objectivait que la vaccination du personnel de santé était liée à une baisse des syndromes grippaux et des cas avérés de grippe chez les patients (8). Il est éthiquement discutable de ne pas mettre tout en œuvre pour les éviter, et ceci passe en premier lieu par la vaccination comme le rappelle le Dr Léophonte dans son éditorial de 2004 « Le devoir de vaccination des soignants» (9).

(14)

En conséquence, la Haute Autorité de Santé et le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) recommandent, en complément des mesures barrières, la vaccination antigrippale de l’ensemble du personnel soignant. Un taux de couverture supérieur à 75% parmi cette population assurerait une protection certaine contre la dissémination du virus de la grippe (10). Or les taux sont encore largement sous optimaux comme le révèle l’enquête Vaxisoin réalisée en 2009 avec 25,6% de vaccination parmi les professionnels de santé (11). Ces résultats restent toutefois variables selon les établissements et selon les catégories professionnelles interrogées.

B.

Hypothèses de travail

Les internes font partie intégrante des professionnels de santé, or la littérature les cible peu et les chiffres retrouvés sur leur taux de couverture vaccinale sont fluctuants de 44% (12) à 66,3% (13). Enfin, ces jeunes soignants constituent un futur pool de vaccinateurs et donc prochains acteurs de la promotion de la veille sanitaire, enjeu majeur de santé publique (14).

Notre étude s’attache à estimer le taux de couverture vaccinale contre la grippe des internes au CHU de Rennes toutes spécialités confondues, durant l’épidémie hivernale 2016/2017.

Les objectifs secondaires sont d’identifier les déterminants à leurs recours ou non à la vaccination. Une fois analysés, ces éléments pourront s’intégrer dans une volonté de promotion vaccinale et donc de prévention primaire en santé publique chez cette population cible, voire à plus grande échelle à l’ensemble des professionnels de santé.

II.

Matériel et méthodes

A.

Type étude

Cette étude est épidémiologique, rétrospective et utilise une méthodologie quantitative.

B.

Population étudiée

L’ensemble des internes inscrits à la faculté de médecine de Rennes en novembre 2016, toutes spécialités confondues est ciblé. Cette population s’élève à 997 personnes, répartie entre 608 sujets féminins (61%) et 389 masculins (39%). L’échantillon considéré a été exhaustif. Les internes sont subdivisés en 31 spécialités.

C.

Méthodes de recueil

La population cible a été touchée via questionnaires électroniques auto-administrés (cf. annexe 2 «

Questionnaire diffusé »)

, anonymes et crées via le logiciel Lime Survey. La diffusion ainsi que les relances se sont faites par l’intermédiaire des mailings-listes de la scolarité, après accord de la responsable de la scolarité santé et de l’encadrant principal des étudiants de troisième cycle des

(15)

études médicales de Rennes. La première diffusion a eu lieu le 25 septembre 2017 puis des mails de relance ont été envoyés à 15 jours et 1 mois de la date de première diffusion. Les internes ont également eu l’occasion d’être sensibilisés à l’étude en cours via notre enquêtrice lors des choix de stage. Le questionnaire interroge les internes par questions fermées dichotomiques ou choix multiples. Il comporte 18 questions et est intégralement rempli en moyenne en moins de 4 minutes. La clôture des réponses a été effective le 13 novembre 2017.

D.

Procédures statistiques

Deux cent quatre-vingt trois (283) questionnaires ont été saisis. Afin d’assurer la représentativité de la population répondante, les données ont été redressées par rapport à la population d’étude sur les critères suivants : sexe, âge (en classe : 25 ans ou moins ; 26-28 ans ; 29 ans ou plus) ; spécialité.

La pratique des redressements intervient en aval du recueil de l’échantillon. Elle consiste à améliorer les estimations en « calant » l’échantillon observé sur la population selon divers critères disponibles et utilisables quantitativement. Le redressement s’effectue en modifiant le poids des individus répondants de façon à prendre en compte la part de la sur-représentation et celle de la sous-représentation. Le poids des individus appartenant à des groupes sous-représentés dans l’échantillon par rapport à la population d’étude sera augmenté, celui des surreprésentés sera réduit.

Les résultats présentés prennent en compte la pondération des effectifs ce qui permet une extrapolation directe à l’ensemble des internes des hôpitaux de Rennes. Il est aussi fait mention dans chaque tableau et pour chaque variable de l’effectif total non pondéré (effectif concerné par la question).

Pour l’analyse descriptive, les résultats quantitatifs étaient exprimés en moyenne ± écart-type (min ; Q1 ; médiane ; Q3 ; max) et les résultats qualitatifs en effectifs (%). Pour comparer les distributions des variables quantitatives entre deux groupes, le test de Student a été utilisé. Pour comparer les distributions des variables qualitatives entre deux groupes, le test du Chi2 ou le test de Fisher ont été utilisés. Tous les tests statistiques ont un seuil de significativité de 0.05. Les analyses statistiques ont été réalisées en utilisant le logiciel SAS, v.9.4 (SAS Institute, Cary, NC, USA).

III.

Résultats

A.

Effectif

Le taux de réponse est de 28,4%. La population répondante comportait 179 sujets féminins (67,7%) et 79 masculins (32,3%). L’âge moyen des répondants était de 27,9 ans ± 5,3. La répartition entre les spécialités correspond à celle de la population cible comprenant une majorité d’internes de médecine générale (50,8%).Ce sont principalement les plus jeunes semestres qui ont répondu (48,8%). Enfin,

(16)

48,2% des internes de l’échantillon ont Rennes comme UFR d’origine (pour plus de détails sur la population recueillie, cf. annexe 3 « Description de la population »).

B.

Analyse descriptive

1.

Taux de couverture vaccinale

Parmi les 283 répondants à notre étude, 203 ont affirmé s’être fait vacciner contre la grippe lors de l’épidémie hivernale 2016/2017. Le taux de couverture vaccinale déclaré des internes au CHU de Rennes pour 2016/2017 est donc de 70,7%, résultat présenté dans le tableau 1 : « Couverture vaccinale déclarée ».

Tableau 1 : Couverture vaccinale déclarée

2.

Motivations à la vaccination

Parmi les 198 vaccinés, le principal intérêt est de « protéger ses patients » pour 92,6%, à retrouver dans le tableau 2 : « Déterminants à la vaccination ».

Tableau 2 : Déterminants à la vaccination

Variable Global

Motivation : Pour me protéger 198 (5)

Non 60 (28.9%)

Oui 138 (71.1%)

Motivation : Pour protéger mon entourage 198 (5)

Non 98 (51.5%)

Oui 100 (48.5%)

Motivation : Pour protéger mes patients 198 (5)

Non 15 (7.4%)

Oui 183 (92.6%)

Motivation : Recommandée pour personnels de santé 198 (5)

Non 71 (34.9%)

Oui 127 (65.1%)

Motivation : Obligation de service 198 (5)

Non 193 (97.5%)

Oui 5 (2.5%)

Variable Global

Vaccination contre la grippe en 2016/2017 283 (0)

Non 80 (29.3%)

Oui 203 (70.7%)

Habitude de vaccination 275 (8)

Oui, tous les ans 176 (63.7%)

Occasionnellement 56 (20.5%)

Non 43 (15.8%)

(17)

Variable Global

Motivation : Facilité accès vaccination 198 (5)

Non 100 (48.8%)

Oui 98 (51.2%)

Motivation : Aucune motivation 198 (5)

Non 198 (100.0%)

Personne ayant vacciné 198 (5)

Médecin du travail 69 (37.8%) Collègue 62 (28.5%) Médecin traitant 2 (1.2%) Vaccinateur mobile 36 (17.7%) Moi-même 22 (11.2%) Autre 7 (3.6%)

Variables qualitatives : effectif total (NA), effectifs (%) pour chaque modalité

3.

Déterminants à la non vaccination

Parmi les internes non vaccinés de notre population la première raison évoquée était « le manque de temps et/ou l’oubli » par 72,4% d’entre eux, résultat tiré du tableau 3 : « Déterminants à la non vaccination ».

Tableau 3 : Déterminants à la non vaccination

Variable Global

Raison : Manque de temps/oubli 77 (3)

Non 21 (27.6%)

Oui 56 (72.4%)

Raison : Ne pense pas être vecteur 77 (3)

Non 74 (96.3%)

Oui 3 (3.7%)

Raison : Grippe maladie bénigne 77 (3)

Non 77 (100%)

Raison : Immunité naturelle/Mesure barrières suffisantes 77 (3)

Non 68 (86.0%)

Oui 9 (14.0%)

Raison : Peur des EI 77 (3)

Non 72 (94.4%)

Oui 5 (5.6%)

Raison : Doute sur l'efficacité des vaccins 77 (3)

Non 63 (83.7%)

Oui 14 (16.3%)

Raison : Autre raison de ne pas s'être fait vacciner 80 (0)

Non 66 (83.1%)

Oui 14 (16.9%)

Incitation : Campagnes d'informations 77 (3)

Non 74 (96.1%)

(18)

Variable Global

Incitation : Obligation de stages 77 (3)

Non 41 (49.6%)

Oui 36 (50.4%)

Incitation : Mail de rappel avec dates proposées par la médecine du travail 77 (3)

Non 51 (67.6%)

Oui 26 (32.4%)

Incitation : Vaccinateur mobile 77 (3)

Non 31 (40.3%)

Oui 46 (59.7%)

Incitation : Amélioration connaissances personnelles, formation 77 (3)

Non 68 (89.2%)

Oui 9 (10.8%)

Incitation : Rien 77 (3)

Non 72 (94.6%)

Oui 5 (5.4%)

Incitation : Autre raison pour inciter à se faire vacciner 80 (0)

Non 75 (94.7%)

Oui 5 (5.3%)

Variables qualitatives : effectif total (NA), effectifs (%) pour chaque modalité

4.

Incitations à la vaccination

Majoritairement et pour 59,7% des non vaccinés c’est un accès facilité au vaccin qui aurait pu les inciter dans la démarche.

C.

Analyse bi-variée

Certaines variables ont été croisées à la recherche d’une association statistique significative. Les variables les plus pertinentes pour notre étude ont été retenues.

1.

Données démographiques

Entre le groupe vaccinés et non vaccinés on ne met pas en évidence de différence statistique significative selon le sexe (p=0,3098) ni l’âge (p=0,3372). Il existe toutefois une différence statistique significative entre ancienneté d’internat et meilleure couverture vaccinale; les plus jeunes (semestres 1 à 4) sont plus facilement vaccinés que leurs ainés (p=0,0028). La spécialité médicale semble également être un facteur d’influence ainsi les internes exerçant auprès des populations les plus fragiles ciblées par l’HAS (en anesthésie-réanimation, onco-hématologie, gériatrie, pédiatrie et médecine générale) sont plus vaccinés que les autres spécialités (p<0,0001). L’ensemble de ces résultats est présenté dans le tableau 4 : « Couverture vaccinale en fonction des données démographiques ».

(19)

Tableau 4 : Couverture vaccinale en fonction des données démographiques

Variable Global Non vaccinés Vaccinés p

Sexe 258 (25) 70 (10) 188 (15) p = 0.3098 (K) Féminin 179 (100.0%) 48 (27.1%) 131 (72.9%) Masculin 79 (100.0%) 22 (30.4%) 57 (69.6%) Spécialité 257 (26) 69 (11) 188 (15) p < 0.0001 (F) Anatomie et cytopathologie 2 (100.0%) 1 (25.0%) 1 (75.0%) Anesthésie-réanimation 14 (100.0%) 2 (10.4%) 12 (89.6%) Autre 15 (100.0%) 4 (28.8%) 11 (71.2%) Biologie médicale 4 (100.0%) 3 (70.6%) 1 (29.4%)

Cardiologie et maladies vasculaires 7 (100.0%) 4 (53.1%) 3 (46.9%)

Chirurgie ORL 1 (100.0%) 1 (100.0%) 0 (0.0%) Chirurgie générale 8 (100.0%) 4 (50.7%) 4 (49.3%) Gynécologie médicale 1 (100.0%) 1 (100.0%) 0 (0.0%) Gynécologie obstétrique 13 (100.0%) 2 (17.5%) 11 (82.5%) Génétique médicale 1 (100.0%) 0 (0.0%) 1 (100.0%) Gériatrie 2 (100.0%) 0 (0.0%) 2 (100.0%) Hématologie 2 (100.0%) 1 (25.0%) 1 (75.0%) Médecine du travail 2 (100.0%) 0 (0.0%) 2 (100.0%) Médecine générale 142 (100.0%) 37 (26.6%) 105 (73.4%) Médecine interne 5 (100.0%) 0 (0.0%) 5 (100.0%)

Médecine physique et de réadaptation 3 (100.0%) 1 (75.0%) 2 (25.0%)

Neurologie 2 (100.0%) 0 (0.0%) 2 (100.0%) Néphrologie 1 (100.0%) 0 (0.0%) 1 (100.0%) Oncologie 3 (100.0%) 0 (0.0%) 3 (100.0%) Ophtalmologie 2 (100.0%) 1 (44.4%) 1 (55.6%) Psychiatrie 5 (100.0%) 2 (38.0%) 3 (62.0%) Pédiatrie 11 (100.0%) 0 (0.0%) 11 (100.0%)

Radiodiagnostic et imagerie médicale 6 (100.0%) 4 (61.1%) 2 (38.9%)

Rhumatologie 3 (100.0%) 0 (0.0%) 3 (100.0%) Santé publique 2 (100.0%) 1 (60.0%) 1 (40.0%) Semestre 257 (26) 69 (11) 188 (15) p < 0.0001 (F) Autre 12 (100%) 5 (35.6%) 7 (64.4%) Semestre 1 71 (100.0%) 22 (31.4%) 49 (68.6%) Semestre 2 10 (100.0%) 4 (41.9%) 6 (58.1%) Semestre 3 51 (100%) 7 (13.5%) 44 (86.5%) Semestre 4 19 (100.0%) 3 (17.3%) 16 (82.7%) Semestre 5 34 (100.0%) 9 (30.9%) 25 (69.1%) Semestre 6 27 (100.0%) 9 (33.0%) 18 (67.0%) Semestre 7 18 (100.0%) 5 (27.1%) 13 (72.9%) Semestre 8 10 (100.0%) 4 (43.2%) 6 (56.8%) Semestre 9 5 (100.0%) 1 (35.6%) 4 (64.4%) UFR d'origine 257 (26) 69 (11) 188 (15) p < 0.0001 (F) Amiens 1 (100.0%) 1 (100.0%) 0 (0.0%) Angers 20 (100.0%) 5 (33.0%) 15 (67.0%) Autre 1 (100.0%) 1 (100.0%) 0 (0.0%) Besançon 2 (100.0%) 2 (100.0%) 0 (0.0%) Bordeaux 2 (100.0%) 0 (0.0%) 2 (100.0%) Brest 7 (100.0%) 2 (30.0%) 5 (70.0%) Caen 15 (100.0%) 2 (8.1%) 13 (91.9%) Clermont-Ferrand 1 (100.0%) 0 (0.0%) 1 (100.0%) Dijon 1 (100.0%) 0 (0.0%) 1 (100.0%)

(20)

Variable Global Non vaccinés Vaccinés p

Grenoble 2 (100.0%) 0 (0.0%) 2 (100.0%)

Lille 2 Droit et Santé 3 (100.0%) 2 (62.7%) 1 (37.3%)

Lille Université Catholique 2 (100.0%) 0 (0.0%) 2 (100.0%)

Limoges 3 (100.0%) 1 (22.6%) 2 (77.4%) Lyon 2 (100.0%) 1 (33.3%) 1 (66.7%) Marseille 1 (100.0%) 0 (0.0%) 1 (100.0%) Montpellier 1 (100.0%) 1 (100.0%) 0 (0.0%) Nantes 13 (100.0%) 4 (26.0%) 9 (74.0%) Nice 1 (100.0%) 0 (0.0%) 1 (100.0%)

Parie VI Pierre Marie Curie 4 (100.0%) 1 (31.9%) 3 (68.1%)

Paris Ouest 5 (100.0%) 3 (73.9%) 2 (26.1%)

Paris V Descartes 6 (100.0%) 2 (21.8%) 4 (78.2%)

Paris VII Diderot 1 (100.0%) 0 (0.0%) 1 (100.0%)

Paris XI Le Kremlin Bicêtre 6 (100.0%) 1 (20.3%) 5 (79.7%)

Paris XII Créteil 1 (100.0%) 0 (0.0%) 1 (100.0%)

Poitiers 7 (100.0%) 2 (33.8%) 5 (66.2%) Reims 4 (100.0%) 2 (48.3%) 2 (51.7%) Rennes 124 (100.0%) 30 (24.5%) 94 (75.5%) Rouen 5 (100.0%) 2 (45.5%) 3 (54.5%) Saint-Etienne 2 (100.0%) 0 (0.0%) 2 (100.0%) Strasbourg 3 (100%) 1 (28.2%) 2 (71.8%) Toulouse Purpan 3 (100.0%) 2 (71.8%) 1 (28.2%) Tours 8 (100.0%) 1 (14.2%) 7 (85.8%)

Semestre jeunes/ plus âgés 257 (26) 69 (11) 188 (15) p = 0.0028 (K)

Jeunes 151 (52.7%) 36 (44.4%) 115 (55.9%)

Plus âgés 106 (47.3%) 33 (55.6%) 73 (44.1%)

Spécialités qui touchent les patients les plus fragiles 257 (26) 69 (11) 188 (15) p < 0.0001 (K)

Non 83 (35.8%) 29 (48.2%) 54 (31.0%) Oui 174 (64.2%) 40 (51.8%) 134 (69.0%) Age 257(26) 70(10) 187(16) p = 0.3372 (S) 27.9 ± 5.3 28.2 ± 7.0 27.8 ± 4.6 (23.0 ; 26.0 ; 28.0 ; 29.0 ; 54.0) (23.0 ; 27.0 ; 28.0 ; 29.0 ; 54.0) (23.0 ; 26.0 ; 27.0 ; 29.0 ; 40.0)

Variables qualitatives : effectif total (NA), effectifs (%) pour chaque modalité ; les tests suivants ont été utilisés : tests Chi2 (K) ou Fisher (F) ou

test de Student (S)

2.

La vaccination récurrente

Parmi les vaccinés 81,7% déclarent une vaccination usuelle annuelle contre 19,7% des non vaccinés en 2016/2017, (p<0.0001).

3.

L’influence du terrain de stage

Il est intéressant de constater que les internes se déclarent non influencés par leur terrain de stage, et ceci sans différence significative entre les deux cohortes, (p=0.1579), résultat issu du tableau 5 : « Habitude de vaccination et influence du terrain de stage ». Il était donné la possibilité de justifier sa réponse par un texte libre et de préciser son lieu de stage. Pour les répondants qui ont affirmé ne pas être sous l’influence de leur terrain de stage ils avançaient l’argument d’une vaccination ancienne

(21)

avec une sensibilisation au sujet acquise depuis de nombreuses années. Pour information, ceux qui se sont dits influencés par leur stage au moment de la campagne de vaccination citaient plus préférentiellement les terrains suivants : réanimation, pédiatrie, urgences et hématologie.

Tableau 5 : Habitude de vaccination et influence du terrain de stage

Variable Global Non vaccinés Vaccinés p Habitude de vaccination 275 (8) 77 (3) 198 (5) p < 0.0001 (K)

Oui, tous les ans 176 (63.7%) 15 (19.7%) 161 (81.7%) Occasionnellement 56 (20.5%) 26 (34.0%) 30 (15.0%)

Non 43 (15.8%) 36 (46.3%) 7 (3.3%)

Influence du terrain de stage 267 (16) 73 (7) 194 (9) p = 0.1579 (K)

Non 167 (64.0%) 49 (67.7%) 118 (62.6%)

Oui 100 (36.0%) 24 (32.3%) 76 (37.4%)

Variables qualitatives : effectif total (NA), effectifs (%) pour chaque modalité ; les tests suivants ont été utilisés : tests Chi2 (K) ou Fisher (F)

4.

L’état des connaissances

a)

Connaissances sur la grippe

Concernant le score global de connaissance sur la grippe on ne met pas en évidence de différence significative entre les deux groupes (p=0.171) résultat à retrouver en tableau 6 : « Connaissances sur la grippe ».

Toutefois, dans le détail, quelques résultats ressortent. Ainsi, au sujet de la période d’incubation du virus 32,4% ont obtenu la bonne réponse qui est de 48 heures et les non vaccinés sont plus nombreux à s’être trompés (p=0.0067).

Les deux modes de transmission du virus sont nommés par un 12,1% des internes et ceci sans différence significative entre les deux cohortes (p=0.6435). Pour autant, les non vaccinés sont plus nombreux à penser de manière erronée que le mode Air est un mode de diffusion (p<0.0001). Ainsi, au vu du faible nombre de bonnes réponses complètes il serait intéressant d’observer quelles mesures barrières les internes appliquent ou bien quel type d’isolement prescrivent-ils car il y aurait sans doute des mesures correctives à apporter.

Enfin, au sujet des populations pour qui l’HAS recommande la vaccination, seulement 15,7% des internes est capable de citer l’ensemble des populations à risque et il existe une différence significative entre les deux groupes concernant les patients obèses (avec un IMC>30kg/m²), plus volontiers cités par le groupe des vaccinés (p=0.0388).

(22)

Tableau 6 : Connaissances sur la grippe

Variable Global Non vaccinés Vaccinés p

Score connaissance grippe 257(0) 69(0) 188(0) p = 0.1719 (S) 1.6 ± 1.1 1.5 ± 1.1 1.6 ± 1.1 (0.4 ; 1.1 ; 1.3 ; 2.1 ; 3.0) (0.6 ; 1.1 ; 1.3 ; 1.9 ; 3.0) (0.4 ; 1.1 ; 1.3 ; 2.1 ; 3.0) Période d'incubation 257 (0) 69 (0) 188 (0) p < 0.0001 (F) 48 heures 84 (32.4%) 18 (25.3%) 66 (35.1%) 72 heures 153 (60.2%) 42 (60.6%) 111 (60.1%) 7 jours 18 (6.8%) 8 (12.9%) 10 (4.4%) 15 jours 2 (0.6%) 1 (1.1%) 1 (0.4%)

Période d'incubation (bonne réponse) 257 (0) 69 (0) 188 (0) p = 0.0067 (K) Non 173 (67.6%) 51 (74.7%) 122 (64.9%)

Oui 84 (32.4%) 18 (25.3%) 66 (35.1%)

Mode de transmission : Gouttelettes 257 (0) 69 (0) 188 (0) p = 0.5006 (K) Non 16 (5.4%) 4 (6.2%) 12 (5.1%)

Oui 241 (94.6%) 65 (93.8%) 176 (94.9%)

Mode de transmission : Air 257 (0) 69 (0) 188 (0) p < 0.0001 (K) Non 186 (71.8%) 44 (61.8%) 142 (75.7%)

Oui 71 (28.2%) 25 (38.2%) 46 (24.3%)

Mode de transmission : Contact 257 (0) 69 (0) 188 (0) p = 0.2248 (K) Non 224 (87.0%) 59 (84.7%) 165 (87.8%)

Oui 33 (13.0%) 10 (15.3%) 23 (12.2%)

Mode de transmission (bonnes

réponses) 257 (0) 69 (0) 188 (0) p = 0.6435 (K) Non 226 (87.9%) 60 (87.1%) 166 (88.3%)

Oui 31 (12.1%) 9 (12.9%) 22 (11.7%)

Vaccination recommandée : Nourrisson 257 (0) 69 (0) 188 (0) p = 0.3443 (K) Non 222 (85.0%) 62 (86.9%) 160 (84.3%)

Oui 35 (15.0%) 7 (13.1%) 28 (15.7%)

Vaccination recommandée : Femmes

enceintes 257 (0) 69 (0) 188 (0) p = 0.0040 (K) Non 103 (40.9%) 30 (48.7%) 73 (37.9%)

Oui 154 (59.1%) 39 (51.3%) 115 (62.1%)

Vaccination recommandée : Enfants ou

adultes à pathologie chronique 257 (0) 69 (0) 188 (0) p < 0.0001 (F) Non 2 (0.8%) 1 (1.4%) 1 (0.5%)

Oui 255 (99.2%) 68 (98.6%) 187 (99.5%)

Vaccination recommandée : VIH+ 257 (0) 69 (0) 188 (0) p = 0.0662 (K) Non 82 (33.0%) 18 (28.2%) 64 (34.9%)

Oui 175 (67.0%) 51 (71.8%) 124 (65.1%)

Vaccination recommandée : >65 ans 257 (0) 69 (0) 188 (0) p < 0.0001 (F) Non 2 (0.9%) 1 (1.4%) 1 (0.7%)

Oui 255 (99.1%) 68 (98.6%) 187 (99.3%)

Vaccination recommandée : IMC>30 257 (0) 69 (0) 188 (0) p = 0.0388 (K) Non 183 (73.7%) 51 (78.8%) 132 (71.8%)

(23)

Variable Global Non vaccinés Vaccinés p

Vaccination recommandée (bonnes

réponses) 257 (0) 69 (0) 188 (0) p = 0.9666 (K) Non 209 (84.3%) 55 (84.4%) 154 (84.2%)

Oui 48 (15.7%) 14 (15.6%) 34 (15.8%)

Variables qualitatives : effectif total (NA), effectifs (%) pour chaque modalité ; les tests suivants ont été utilisés : tests Chi2 (K) ou Fisher (F)

Variables quantitatives : effectif total (NA), moyenne ± écart-type (min ; Q1 ; médiane ; Q3 ; max) ; les tests suivants ont été utilisés : test de Student (S) ou test de Mann-Whitney Wilcoxon (W)

b)

Connaissances sur le vaccin

Au sujet du score global de connaissances des internes sur le vaccin antigrippal, il existe d’emblée une différence significative entre les deux cohortes étudiées, les connaissances des vaccinés sont plus importantes (p=0.014), cf. tableau 7: « Connaissances sur le vaccin ».

Concernant les caractéristiques du vaccin, le groupe vacciné énumère plus souvent l’ensemble des bonnes réponses (p=0.0056). Sur le détail, les non vaccinés pensent plus souvent à tort que la forme du virus contenue dans le vaccin est « vivante » (p<0.0001). La cohorte des vaccinés est mieux informée que le vaccin ne contient pas d’adjuvant (p=0.0002).

Quand au délai de réponse immunitaire nécessaire après l’acte vaccinal, 69,9% des vaccinés apportent la bonne réponse (p<0.0001).

Enfin, à propos des contre indications du vaccin81,7% des vaccinés nomme l’allergie vraie aux œufs contre 68,3% chez les non vaccinés (p<0.0001).

Tableau 7 : Connaissances sur le vaccin

Variable Global Non vaccinés Vaccinés p

Score connaissance vaccin 257(0) 69(0) 188(0) p = 0.0014 (S)

1.7 ± 1.4 1.5 ± 1.4 1.8 ± 1.4 (0.0 ; 1.0 ; 2.0 ; 2.3 ; 3.0) (0.0 ; 1.0 ; 1.3 ; 2.3 ; 3.0) (0.0 ; 1.3 ; 2.0 ; 2.3 ; 3.0) Caractéristiques : Vivant 257 (0) 69 (0) 188 (0) p < 0.0001 (K) Non 201 (76.7%) 48 (65.8%) 153 (80.8%) Oui 56 (23.3%) 21 (34.2%) 35 (19.2%) Caractéristiques : Atténué 257 (0) 69 (0) 188 (0) p = 0.0175 (K) Non 164 (61.8%) 41 (55.5%) 123 (64.3%) Oui 93 (38.2%) 28 (44.5%) 65 (35.7%) Caractéristiques : Inactivé 257 (0) 69 (0) 188 (0) p = 0.0678 (K) Non 104 (41.7%) 30 (46.6%) 74 (39.7%) Oui 153 (58.3%) 39 (53.4%) 114 (60.3%) Caractéristiques : Bivalent 257 (0) 69 (0) 188 (0) p = 0.0017 (K) Non 223 (88.3%) 63 (93.9%) 160 (86.2%) Oui 34 (11.7%) 6 (6.1%) 28 (13.8%)

(24)

Variable Global Non vaccinés Vaccinés p Caractéristiques : Trivalent 257 (0) 69 (0) 188 (0) p = 0.4625 (K) Non 206 (78.8%) 53 (77.2%) 153 (79.5%) Oui 51 (21.2%) 16 (22.8%) 35 (20.5%) Caractéristiques : Sans adjuvant 257 (0) 69 (0) 188 (0) p = 0.0002 (K) Non 211 (81.6%) 60 (89.5%) 151 (78.6%) Oui 46 (18.4%) 9 (10.5%) 37 (21.4%) Caractéristiques : Avec adjuvant 257 (0) 69 (0) 188 (0) p = 0.0838 (K) Non 84 (34.2%) 20 (29.6%) 64 (35.9%) Oui 173 (65.8%) 49 (70.4%) 124 (64.1%) Caractéristiques (bonnes réponses) 257 (0) 69 (0) 188 (0) p = 0.0056 (K) Non 245 (94.8%) 67 (98.2%) 178 (93.5%) Oui 12 (5.2%) 2 (1.8%) 10 (6.5%) Délai de la réponse immunitaire 257 (0) 69 (0) 188 (0) p < 0.0001 (K) 7 jours 64 (23.9%) 21 (27.8%) 43 (22.4%) 15 jours 164 (63.9%) 36 (51.9%) 128 (68.5%) 1 mois 29 (12.2%) 12 (20.3%) 17 (9.1%) Délai de la réponse

immunitaire (bonne réponse) 257 (0) 69 (0) 188 (0) p < 0.0001 (K)

Non 93 (36.1%) 33 (48.1%) 60 (31.5%) Oui 164 (63.9%) 36 (51.9%) 128 (68.5%) Grossesse 257 (0) 69 (0) 188 (0) p = 0.4128 (K) Non 226 (86.7%) 60 (85.2%) 166 (87.3%) Oui 31 (13.3%) 9 (14.8%) 22 (12.7%) Immunodépression 257 (0) 69 (0) 188 (0) p = 0.2046 (K) Non 198 (74.6%) 51 (71.6%) 147 (75.8%) Oui 59 (25.4%) 18 (28.4%) 41 (24.2%)

Allergie aux œufs 257 (0) 69 (0) 188 (0) p < 0.0001 (K)

Non 53 (22.1%) 21 (31.7%) 32 (18.3%) Oui 204 (77.9%) 48 (68.3%) 156 (81.7%) Contre-indications (bonne réponse) 257 (0) 69 (0) 188 (0) p < 0.0001 (K) Non 53 (22.1%) 21 (31.7%) 32 (18.3%) Oui 204 (77.9%) 48 (68.3%) 156 (81.7%)

Variables qualitatives : effectif total (NA), effectifs (%) pour chaque modalité ; les tests suivants ont été utilisés : tests Chi2 (K) ou Fisher (F)

Variables quantitatives : effectif total (NA), moyenne ± écart-type (min ; Q1 ; médiane ; Q3 ; max) ; les tests suivants ont été utilisés : test de Student (S) ou test de Mann-Whitney Wilcoxon (W)

(25)

IV.

Discussion

A.

Principaux résultats

1.

Taux de couverture vaccinale

Nous avons cherché à comparer notre taux de couverture vaccinale de 70,7% aux autres internes de France puis médecins et paramédicaux.

Ce taux déclaré est supérieur à ce que l’on peut constater dans la littérature française s’intéressant à une population similaire : 65.6% chez les internes de région parisienne en 2012 (15), 57,9% des internes de médecine générale de Marseille en 2009 (16), 66,3% parmi les premiers semestres de Saint-Etienne en 2011 (13), 44% des internes travaillant aux urgences du CHU de Lille en 2004 (12) et 45.8% des internes de médecine générale de cette même faculté (17), enfin, parmi les internes de Haute Normandie en 2014, 60,8% se déclaraient vaccinés (18).

Par rapport à leurs ainés, des variations existent selon le lieu d’exercice et la spécialité. Sur l’hiver 2004/2005, l’enquête demandée par le Groupe d’Expertise et d’Informations sur la Grippe (GEIG) révèle une couverture vaccinale antigrippale de 62% chez les médecins généralistes et 48% chez les spécialistes (19).

Globalement le taux de couverture vaccinale des soignants paramédicaux est inférieur à celui des médecins, 35% pour les infirmières diplômées d’état (IDE) dans l’enquête TNS Sofres de 2004/2005 (19) et 20,6% des IDE du CHU de Besançon en 2004 (20).

2.

Déterminants à la vaccination

a)

Motivations

Le motif principalement cité comme motivation au recours à la vaccination est altruiste avec une volonté de « protéger ses patients » puis vient le motif de la protection individuelle. Ces arguments sont cités dans le même ordre par les internes de Marseille (16) ou Lille (17).

En revanche, il semble exister une différence selon la catégorie socioprofessionnelle interrogée, pour le personnel soignant non médical l’argument premier est la protection individuelle puis en second plan la protection de l’entourage (21).

Le fait que la vaccination soit recommandée pour les professionnels de santé constitue pour 65,1% de notre population vaccinée une motivation à part entière, ce qui n’est pas toujours le cas selon les catégories professionnelles des soignants, comme relevé en 2009 dans une étude menée par l’InVS et le Groupe d’Etudes sur le Risque d’Exposition des Soignants aux agents infectieux (GERES) où globalement les vaccinations obligatoires sont bien suivies ce qui est rarement le cas des recommandées (jugées moins importantes) (11).

(26)

b)

Par qui les internes se font-ils vacciner ?

Ils sont 37,8% à s’être fait vacciner par la médecine du travail. Le service de santé au travail du CHU de Rennes a vacciné 60,5% des internes travaillant au CHU durant la campagne de vaccination 2016/2017. Il est supposable que le CHU offre un accès plus facilité à la vaccination pour son personnel soignant que les CH de périphérie, notamment avec la mise en place de sessions de vaccination directement à l’internat touchant ainsi facilement les internes s’y présentant.

c)

Freins à la vaccination

En premier lieu, parmi les non vaccinés de 2016/2017 est cité « le manque de temps et/ou l’oubli ». C’est également majoritairement l’argument cité dans les populations similaires de la littérature (16) (17).

Viennent ensuite le doute sur l’efficacité du vaccin (16,3%), et la sensation que l’immunité naturelle ou l’application de mesures barrières sont suffisants à une bonne protection (14%). Il a été montré que le manque de confiance quant à l’efficacité du vaccin est un facteur de non adhésion à la pratique (22).

Le caractère rassurant mis en lumière par notre étude est que les internes interrogés ont parfaitement conscience que la grippe n’est pas une maladie bénigne et qu’ils sont potentiellement vecteurs du virus auprès de leurs patients (96,3%). Pourtant, certaines populations de soignants s’ignorent encore vecteurs (12) (23).

d)

Incitations à la vaccination

Les internes non vaccinés plébiscitent à 59,7% le passage d’un vaccinateur mobile dans leurs terrains de stage pour les inciter à la vaccination, en accord avec leur premier motif de non vaccination : le manque de temps et/ou l’oubli. De la littérature ressort le même grand axe, concernant les internes de Lille ou de Haute Normandie (17) (18). A Marseille, le passage dans les services d’un chariot de vaccination a permis une augmentation du taux de couverture vaccinale de 7% à 32% sur l’ensemble des employés du CHU (24).

e)

Lien statistique

Spécialités

Un lien statistique a pu être montré entre le statut vaccinal et les spécialités médicales qui exercent au quotidien auprès des populations les plus fragiles. Cette notion semblait déjà émerger de la littérature où une différence de couverture vaccinale était mise en évidence selon les spécialités chez les séniors (19).

Connaissances

Il ressort de l’étude un lien statistique entre le statut vaccinal et l’état des connaissances. En effet, les vaccinés sont mieux informés sur le sujet.

Dans la littérature, ce lien est largement mis en avant : en 2014 à Caen où les campagnes d’informations et les conférences ont permis de faire progresser la couverture vaccinale de 35.6% à

(27)

51.8% en un an (25), notamment en corrigeant les fausses croyances. A plus grande échelle, l’amélioration des connaissances au service d’une amélioration de la couverture vaccinale des soignants ressort de méta-analyses (21) (26).

Habitude vaccinale

Nous avons pu mettre en avant un lien statistique entre le statut vaccinal des internes pour la saison 2006/2017 et l’habitude vaccinale. Les internes vaccinés le sont plus facilement de manière systématique et ont moins recours à la vaccination occasionnelle en comparaison aux non vaccinés ; aussi les vaccinés sont également plus nombreux à affirmer leur intention vaccinale pour la saison prochaine (p<0,0001). Ainsi, il est important de pouvoir solliciter au plus tôt les internes vers une toute première vaccination. Ce constat de récurrence vaccinale a aussi été établi par l’équipe du GERES en 2005 (19).

Opinion sur la vaccination obligatoire des soignants

Les internes vaccinés sont largement plus favorables à une vaccination obligatoire des soignants contre la grippe que leurs homologues non vaccinés, 64,2% versus 43,8% (p<0,0001).

La vaccination obligatoire des soignants contre la grippe saisonnière est actuellement largement débattue. Aux Etats-Unis, une étude de 5 ans menée auprès d’environ 5000 professionnels de santé montre que la vaccination rendue obligatoire permettait d’atteindre un taux de couverture vaccinale de 97,6% (27). Pour Cortes, au vu de la morbi-mortalité induite par la grippe nosocomiale alors que le vaccin constitue une prophylaxie efficace, peu coûteuse et avec peu de désagréments, la vaccination des professionnels de santé apparait comme un devoir, un soin à part entière dans la prise en charge globale des patients (28). Enfin, Wicker en 2014 suggère dans Vaccine des attitudes plus tranchées de la part des autorités sanitaires européennes : il est peut-être temps pour l’Europe d’appliquer l’obligation vaccinale antigrippale des soignants en tant qu’enjeu majeur de santé publique (29).

B.

Forces et limites de l’étude

1.

Forces

Le redressement statistique, qui plus est sur trois critères différents (âge, sexe et spécialités), nous a permis de nous affranchir d’un biais de sélection important, ainsi la population étudiée était implicitement représentative de la population cible sur ces 3 critères.

Il s’agit d’un travail réalisé sur une catégorie de professionnels de santé peu étudiée.

L’administration d’un auto-questionnaire électronique est un moyen simple et actuel de toucher les populations en permettant une large diffusion. En outre, la réponse était rapide et directement en ligne accessible depuis ordinateurs ou Smartphones ce qui facilitait l’adhésion des internes à sa réalisation.

(28)

L’anonymat du questionnaire ainsi que son auto-administration ont contribué à nous affranchir d’un biais de déclaration, surtout concernant les non vaccinés qui, par « pression sociale », auraient pu se sentir dans l’obligation de ne pas donner des réponses franches.

2.

Limites

L’étude interrogeait sur des attitudes rétrospectives ; pour autant elle concernait un comportement ayant eu lieu à un an d’intervalle et s’est déroulée à l’aube d’une nouvelle période de campagne vaccinale, ce qui a pu réduire le biais de mémorisation.

Il est possible, malgré le soin apporté par la scolarité, que les mailings listes utilisées pour la diffusion étaient en partie erronées, non actualisées ou encore non consultées par les internes (adresses universitaires pas toujours synchronisées à une boite de réception personnelle). Pour autant, cet éventuel biais a été compensé par l’intervention directe de notre enquêtrice auprès des internes lors des choix de stage permettant alors de sensibiliser le plus grand nombre.

Enfin, il est envisageable que nous ayons induit un biais de sélection de la population en s’enquérant d’informations sur ce sujet parfois polémique qu’est la vaccination. Les personnes les plus sensibilisées en amont de notre étude ont peut-être plus volontairement répondues que celles n’étant pas intéressées par le sujet. Toutefois, ceci a été minimisé par le redressement.

C.

Perspectives

Un meilleur état des connaissances et l’habitude vaccinale représentent des déterminants à la vaccination dans notre population d’étude. Cela prouve la nécessité de poursuivre les campagnes d’informations visant à briser les fausses croyances. Mais souligne aussi l’effort indispensable de créer l’opportunité d’une toute première vaccination afin d’initier rapidement au cours du cursus un cercle vertueux.

Le premier moyen abordé pour augmenter la couverture vaccinale est incontestablement l’accessibilité simple et gratuite à une vaccination. En accompagnement avec les autorités sanitaires et les services de santé au travail, ceci doit encore pouvoir être amélioré d’années en années.

Pour terminer, pourquoi ne pas tendre vers une vaccination obligatoire du personnel de santé contre la grippe saisonnière, comme évoqué par le Haut Conseil de la Santé Publique ?

V.

Conclusion

Notre étude nous a permis d’estimer le taux de couverture vaccinale antigrippale des internes au CHU de Rennes pour la saison hivernale 2016/2017, à 70,7%. Il est proche de ce que recommande l’HAS pour les professionnels de santé et nettement supérieur à celui retrouvé dans des études récentes françaises réalisées auprès des soignants. Le redressement statistique améliore la représentativité de la population cible.

(29)

La première motivation à la vaccination est la volonté de protéger les patients, tandis que la raison la plus fréquemment donnée à l’absence de vaccination est le manque de temps et/ou l’oubli.

Un meilleur état des connaissances, la récurrence vaccinale et la spécialité apparaissent comme des déterminants au recours à la vaccination antigrippale.

Il existe une réelle intention vaccinale qui doit être encouragée, en facilitant la logistique d’accès à la vaccination (temporelle, spatiale mais aussi via la gratuité).

(30)

VI. Bibliographie

1. Pilly E, Épaulard O, Le Berre R, Tattevin P, Collège des universitaires de maladies infectieuses et tropicales (France). ECN.Pilly: maladies infectieuses et tropicales  : préparation ECN, tous les items d’infectiologie. 2017.

2. Campèse C. Équipes de surveillance de la grippe. Surveillance de la grippe en France, saison 2016-2017. Bull Epidemiol Hebd. 2017;(22):466‑75.

3. Guide des vaccinations - Edition 2012. Saint Denis: Inpes; 2012 p. 450. (Varia). Report No.: 978-2-9161-9228‑4.

4. Ministère des solidarités et de la santé. Résumé des caractéristiques du produit - VAXIGRIP, suspension injectable en seringue préremplie. Vaccin grippal (inactivé, à virion fragmenté) - [Internet]. Base de données publiques des médicaments. 2018 [cité 28 mars 2018]. Disponible sur: http://base-donneespublique.medicaments.gouv.fr

5. Carrat F, Valleron AJ. Influenza mortality among the elderly in France, 1980-90: how many deaths may have been avoided through vaccination? J Epidemiol Community Health. 1 août 1995;49(4):419‑25.

6. Lemaitre M, Carrat F, Rey G, Miller M, Simonsen L, Viboud C. Mortality Burden of the 2009 A/H1N1 Influenza Pandemic in France: Comparison to Seasonal Influenza and the A/H3N2 Pandemic. PLOS ONE. 20 sept 2012;7(9):e45051.

7. Bonmarin I, Poujol I, Alleaume S, Thiolet J-M, Lévy-Bruhl D, Coignard B. Infections nosocomiales grippales et soignants, France, 2001-2010. BEH. 27 sept 2011;(35‑36):379‑81.

8. Ahmed F, Lindley MC, Allred N, Weinbaum CM, Grohskopf L. Effect of Influenza Vaccination of Healthcare Personnel on Morbidity and Mortality Among Patients: Systematic Review and Grading of Evidence. Clin Infect Dis. 1 janv 2014;58(1):50‑7.

9. Léophonte P. Vaccin grippal: le devoir de vaccination des soignants. Rev Mal Respir. févr 2004;21(1):31‑4.

10. HCSP. Vaccination contre la grippe saisonnière chez les personnes âgées et les professionnels de santé [Internet]. Paris: Haut Conseil de la Santé Publique; 2014 mars [cité 28 mars 2018]. Disponible sur: https://www.hcsp.fr

11. Guthmann J, Abiteboul D. Vaccinations chez les soignants des établissements de soins de France, 2009. Couverture vaccinale, connaissances et perceptions vis-à-vis des vaccinations, rapport final. [Internet]. Saint-Maurice: Institut de veille sanitaire; 2011 sept [cité 28 mars 2018] p. 79. Report No.: 1956‑6956. Disponible sur: http://www.invs.sante.fr

12. Nuvoli A. Etude des freins à la vaccination contre la grippe saisonnière chez le personnel des pôles urgences et réanimation au Centre Hospitalier Régional Universitaire de Lille en 2014 [Internet] [Thèse d’exercice]. [Lille, France]: Université du droit et de la santé; 2014. Disponible sur: http://www.sudoc.fr/183400259

(31)

13. Bourgeois P. Statut vaccinal des nouveaux internes de la faculté de médecine de Saint-Etienne en 2011 [Internet] [Thèse d’exercice]. [Saint-Etienne, France]: faculté de médecine; 2012. Disponible sur: http://www.sudoc.fr/165809205

14. Amodio E, Tramuto F, Maringhini G, Asciutto R, Firenze A, Vitale F, et al. Are medical residents a « core group » for future improvement of influenza vaccination coverage in health-care workers? A study among medical residents at the University Hospital of Palermo (Sicily). Vaccine. 18 août 2011;29(45):8113‑7.

15. Mir O, Adam J, Gaillard R, Gregory T, Veyrie N, Yordanov Y, et al. Vaccination coverage among medical residents in Paris, France. Clin Microbiol Infect. 1 mai 2012;18(5):E137‑9.

16. Codrons P. Connaissance et prise en considération du risque de transmission des grippes chez les internes de médecine générale de Marseille de Mai à Octobre 2009 [Internet] [Thèse d’exercice]. [Marseille, France]: Université d’Aix-Marseille II. Faculté de médecine; 2011. Disponible sur: http://www.sudoc.fr/154370436

17. Ruta J. La vaccination antigrippale chez les internes de médecine générale: une étude quantitative à la faculté de médecine de Lille [Internet] [Thèse d’exercice]. [Lille, France]: Université du droit et de la santé; 2016. Disponible sur: http://www.sudoc.fr/19808403X

18. Perrot C. La vaccination antigrippale des soignants: Enquête auprès des internes en médecine générale de Haute-Normandie [Internet] [Thèse d’exercice]. [France]: Université de Rouen; 2014. Disponible sur: http://www.sudoc.fr/181113767

19. Auzanneau N, Mondoloni N. Bilan de la vaccination anti-grippale. Hiver 2004-2005 [Internet]. GEIG; 2005 p. 62. Disponible sur: https://www.tns-sofres.com/publications/bilan-de-la-campagne-20042005-de-la-vaccination-anti-grippale

20. Gil H, Bailly P, Meaux-Ruault N, Clement I, Floret N, A. Guiot, et al. La vaccination antigrippale du personnel hospitalier. Enquête de prévalence au CHU de Besançon, hiver 2003-2004. Rev Médecine Interne. janv 2005;27(1):5‑9.

21. Hollmeyer HG, Hayden F, Poland G, Buchholz U. Influenza vaccination of health care workers in hospitals—A review of studies on attitudes and predictors. Vaccine. 19 juin 2009;27(30):3935‑44.

22. Schmid P, Rauber D, Betsch C, Lidolt G, Denker M-L. Barriers of Influenza Vaccination Intention and Behavior – A Systematic Review of Influenza Vaccine Hesitancy, 2005 – 2016. PLOS ONE. 26 janv 2017;12(1):e0170550.

23. Wicker S, Rabenau H, Kempf V, Brandt C. Vaccination Against Classical Influenza in Health-Care Workers Self-Protection and Patient Protection. Dtsch Ärztebl Int. 1 sept 2009;106(36):567‑72.

24. Sartor C, Tissot‐Dupont H, Zandotti C, Martin F, Roques P, Drancourt M. Use of a Mobile Cart Influenza Program for Vaccination of Hospital Employees. Infect Control Hosp Epidemiol. 2004;25(11):918‑22.

25. Guillot J, Vienne C de. Comment améliorer la couverture vaccinale antigrippale du personnel des services de gynécologie-obstétrique, néonatologie?: une évaluation des pratiques professionnelles au Centre Hopsitalier Universitaire (CHU) de Caen. [Caen, France]; 2016.

(32)

26. Doumont D, Libion F. Vaccination contre la grippe auprès des professionnels de santé: tour d’horizon des pays développés, quelles recommandations pour quelle efficacité? 2007;28.

27. Rakita RM, Hagar BA, Crome P, Lammert JK. Mandatory Influenza Vaccination of Healthcare Workers: A 5‐Year Study. Infect Control Hosp Epidemiol. 2010;31(9):881‑8.

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29. Wicker S, Marckmann G. Vaccination of health care workers against influenza: Is it time to think about a mandatory policy in Europe? Vaccine-Prev Dis Vaccin Health-Care Work. 27 août 2014;32(38):4844‑8.

(33)

VII. Glossaire

HAS : Haute Autorité de Santé

HCSP : Haut Conseil de la Santé Publique

InVS : Institue national de Veille Sanitaire

INPES : Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé

IMC : Indice de Masse Corporelle

BPCO : Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive

AVC : Accident Vasculaire Cérébral

CHU : Centre Hospitalier Universitaire

CH : Centre Hospitalier

GEIG : Groupe d’Expertise et d’Information de la Grippe

CRCM : Centre de Ressources et de Compétences mucoviscidose IDE : Infirmier(e) Diplômé(e) d’Etat

(34)

VIII. Annexes

A.

Annexe 1 : Recommandation du calendrier vaccinal 2016- aide

mémoire vaccination antigrippale

(35)

B.

Annexe 2 : Questionnaire diffusé

Vaccination antigrippale des internes de Rennes lors de l'épidémie

2016/2017: motivations et réticences.

Bonjour à toutes et à tous,

Ce travail est réalisé dans le cadre de ma thèse d'exercice en médecine générale. La vaccination contre la grippe est recommandée chaque année pour les professionnels de santé, pourtant à l'heure actuelle peu de données existent sur la vaccination et le ressenti des internes.

Cette courte enquête est anonyme et a pour but d'étudier le taux de couverture vaccinale contre la grippe de l'ensemble des internes de Rennes durant la saison 2016/2017. Dans un second temps, vos motivations ou vos réticences à la vaccination, ainsi que vos connaissances sur la grippe et le vaccin, seront analysées.

Merci de répondre à ce questionnaire, cela vous prendra moins de 5 minutes. ;) En cas de relance merci de ne participer qu'une seule fois.

Il y a 22 questions dans ce questionnaire

Votre statut vaccinal contre la grippe en 2016/2017

[] Etiez-vous vacciné contre la grippe lors de l'épidémie 2016/2017? *

Veuillez sélectionner une seule des propositions suivantes :

Oui Non

Votre vaccination contre la grippe de manière générale

[] Habituellement vous faites-vous vacciner contre la grippe? *

Veuillez choisir toutes les réponses qui conviennent :

Oui, tous les ans Occasionnellement Non

[] Quelles sont vos motivations à la vaccination? *

Veuillez choisir toutes les réponses qui conviennent :

Pour me protéger

Pour protéger mon entourage

Pour protéger mes patients

La vaccination est recommandée pour les professionnels de santé

Obligation de stage

Facilité d'accès à la vaccination (vaccinateur mobile, proposition dans le service...)

Autre:

[] Par qui avez-vous été vacciné lors de l'épidémie 2016/2017? *

Veuillez choisir toutes les réponses qui conviennent :

Médecine du travail

Collègue (médecin ou IDE du service; co-interne, maître de stage...)

Médecin traitant

Vaccinateur mobile (médecin ou IDE passant dans les services)

Moi-même

Figure

Tableau 1 : Couverture vaccinale déclarée
Tableau 3 : Déterminants à la non vaccination
Tableau 4 : Couverture vaccinale en fonction des données démographiques
Tableau 5 : Habitude de vaccination et influence du terrain de stage
+3

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