• Aucun résultat trouvé

La place de la médiation dans l'accompagnement du public scolaire dans la réception d'un spectacle : l'exemple de La Rampe

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "La place de la médiation dans l'accompagnement du public scolaire dans la réception d'un spectacle : l'exemple de La Rampe"

Copied!
97
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: dumas-00840822

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00840822

Submitted on 10 Jul 2013

HAL is a multi-disciplinary open access

archive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

La place de la médiation dans l’accompagnement du

public scolaire dans la réception d’un spectacle :

l’exemple de La Rampe

Clara Zerbib

To cite this version:

Clara Zerbib. La place de la médiation dans l’accompagnement du public scolaire dans la réception d’un spectacle : l’exemple de La Rampe. Sciences de l’information et de la communication. 2013. �dumas-00840822�

(2)

MŽmoire de recherche prŽsentŽ par Clara ZERBIB

La place de la mŽdiation dans lÕaccompagnement du

public scolaire dans la rŽception dÕun spectacle

LÕexemple de La Rampe

Photographe : FrŽdŽrique Calloch

Master 1 Productions et mŽdiations des formes culturelles, spŽcialitŽ mŽdiation, art et culture Domaine : Sciences humaines et sociales

Directrice de mŽmoire : Marie-Christine Bordeaux

UniversitŽ Pierre-Mends France (Grenoble 2), en co-habilitation avec l'UniversitŽ Stendhal (Grenoble 3)

UFR SHS - DŽpartement Sociologie

(3)
(4)

Ç Les grandes Ïuvres dÕart ne sont grandes que parce quÕelles sont accessibles et comprŽhensibles ˆ tous. È

(5)

!"#"$%&"#"'()*

Je tiens ˆ remercier toutes les personnes qui mÕont aidŽe ˆ rŽaliser ce mŽmoire et qui mÕont encouragŽe tout au long de lÕannŽe.

Merci aux Žquipes de La Rampe et en particulier ˆ Jacky Rocher et Christine Hastoy qui mÕont aidŽe ˆ mieux comprendre le fonctionnement de La Rampe et la mŽdiation qui y est exercŽe.

Merci ˆ Marie-Christine Bordeaux et ˆ ses conseils avisŽs qui mÕont aidŽe ˆ mÕorienter vers la bonne direction ˆ suivre.

Merci ˆ Viviane Clavier qui mÕa aidŽe en dŽbut dÕannŽe ˆ Žlaborer ma bibliographie.

Merci ˆ Fabienne Martin-Juchat qui mÕa ŽclairŽ sur le choix du sujet.

(6)

+,##-&$"*

!"#"!$%"#"&'() *! (+##,%!") -! !"(.#") /! %&'!+0.$'%+&) 1! %)2)3+&$'%+&)0")4,)#"0%,'%+&)0,&()4,)5!,'%6.")$.4'.!"44")0"(),!'()0")4,)($"&")+.)4,) #"0%,'%+&)$+##")("&()0.)(5"$',$4") 77! ,8)49+!%:%&")5;%4+(+5;%6.")0")4,)#"0%,'%+&)<)"&'!")4")0%,4+:.")"')4")5,!',:") 7=! "#!$%&'()*!+,!$&!-&.,--,!/('',!',+0&10(2! "3! 3#!$,!4(2+,',21!+,!$&!',+0&10(2!5!$,-!*&/02,-!+)!-6'7($,8!+,!$&!','(0*,!,1!+)!$&2.&.,! "9! 9#!:()*!)2,!,1;0<),!+,!$&!*,2/(21*,! "9! >8)4")5!+?"')0")4,)#"0%,'%+&)<)4,)!"$+&&,%((,&$")0")49,.'!") 7-! "#!$,-!/*01,*,-!,--,210,$-!+,!$&!',+0&10(2! "=! 3#!$&!',+0&10(2!:&*!$%&)1*,! "=! 9#!:()*!)2,!,1;0<),!+,!$&!',+0&10(2! ">! $8)$+&'"@'");%('+!%6.")0")4,)&,%((,&$")0")4,)#"0%,'%+&)$.4'.!"44") 7/! "#!$&!<),1,!+%)2!0+,&$!+%)2,!/)$1)*,!:()*!1()-!5!$&!+,'(/*&10-&10(2!/)$1)*,$$,! "?! 3#!$&!/)$1)*,!,2!'()@,',21! 3"! 9#!)2,!:($010<),!+,!$&!',+0&10(2!5!+,!$&!',+0&10-&10(2!&!$%,+)/&104! 39! %%)A)4,)!,#5")<)"4"#"&'()0")5!"("&','%+&) =/! ,8)5!"("&','%+&):"&"!,4")0")4,)!,#5") =/! "#!:,101!*&::,$!;0-1(*0<),! 3?! 3#!)2,!-1*)/1)*,!,2!*,-,&)! 3A! 9#!)2!:)7$0/!40+,$,! 3B! >8)4"()#%((%+&()0")4,)!,#5") BC! "#!$%0':(*1&2/,!+,-!*,$&0-!5!:()*!)2!&//(':&.2,',21!,440/&/,! 9C! 3#!'&*<),*!-(2!1,**01(0*,! 9C! 9#!)2,!'0--0(2!+,!-,*@0/,!:)7$0/! 9"! $8)4,)!,#5")<)4,)#"0%,'%+&)$+##")!"4,'%+&) B=! "#!$,!*($,!+)!',+0&1,)*! 93! 3#!$&!/)$1)*,!:()*!1()-! 9D! 9#!$,-!$0'01,-!+,!$&!',+0&10(2!&!$&!*&':,! 9=! ) ) )

(7)

%%%)A),&,4D(")0")$+!5.()<)49"0.$,'%+&),!'%('%6."),)4,)!,#5") B/! ,8)4,)#"0%,'%+&)5,!)49,!'%('") B/! "#!',+0&10(2!()!-,2-070$0-&10(2!E! 9?! 3#!&!$&!+,/()@,*1,!+%)2!&*1!5!&1,$0,*-!:*&10<),-! 9A! 9#!$,-!-/($&0*,-!5!)2!:)7$0/!&!$%,/()1,! DC! >8)4,)#"0%,'%+&)$+##")"&:,:"#"&') *=! "#!)2,!@($(21,!+,!$%,1&1! D3! 3#!$,-!,2-,0.2&21-!&)!/,21*,!+,-!:*(F,1-!&*10-10<),-! D9! 9#!+,!$%,G:,*0,2/,!:,*-(22,$$,!&!$%,G:,*0,2/,!-,2-07$,! DD! $8)49"0.$,'%+&),!'%('%6.")"')$.4'.!"44")<).&")#%((%+&)5!%+!%',%!") *-! "#!&::*,2+*,!&!,1*,!-:,/1&1,)*! D=! 3#!@,*-!$&!:*&10<),!+%)2!&*1! D?! 9#!$&!'0-,!,2!F,)!+)!/(*:-!/('',!&//,-!:*0@0$,.0,!&!$&!-,2-070$01,!&*10-10<),! D?! $+&$4.(%+&) *E! >%>4%+:!,5;%") -7! +.F!,:"()0")!"3"!"&$") -7! ,!'%$4"()0")!"F.") -B! (%'"()G">) -B! ,&&"@"() -*! ,&&"@")7)<)"&'!"'%"&),F"$)$;!%('%&");,('+DH)$;,!:"")0.)("$'".!)"0.$,'%3) -*! ,&&"@")=)<)"&'!"'%"&),F"$)?,$ID)!+$;"!H)0%!"$'".!)0")4,)!,#5") JJ! ,&&"@")B)<)0+((%"!)5"0,:+:%6.")A)4,)!,#5") /-! ,&&"@")*)<)>%4,&)09,$'%F%'"()A)4,)!,#5") 1E! ,&&"@")-)<)$%!$.4,%!")&K)=CC12C-E)0.)=E),F!%4)=CC1) 7C1! ,&&"@")J)<)$+##.&%6.")0")5!"((") 77*! ,&&"@")/)<)',>4",.)7) 77J! ,@($)10(2!;0-1(*0<),!+,-!'(+,-!+,!',+0&10(2!+%&:*,-!F,&2!/&)2,!H"BBB#! "">! ,&&"@")1)<)',>4",.)=) 77/! ,@($)10(2!;0-1(*0<),!+,-!'(+,-!+,!',+0&10(2!+%&:*,-!'&*0,I/;*0-102,!7(*+,&)G!H3CC9#! ""?!

(8)

!.)/#.*

Mots clŽs : mŽdiation culturelle, spectacle vivant, public scolaire, pratique artistique

A partir des annŽes 1990, la notion de mŽdiation culturelle a imprŽgnŽ bon nombre de domaines appartenant ˆ lÕart et ˆ la culture en gŽnŽral, dont le spectacle vivant. Plus effacŽe dans les thŽ‰tres que dans les musŽes, la mŽdiation culturelle, qui vise ˆ mettre en lien les Ïuvres et les publics, prend tout son sens gr‰ce ˆ ses actions. Par exemple, les ateliers de pratique artistique ˆ destination du jeune public mis en place ˆ La Rampe, scne conventionnŽe musiques et danse situŽe dans la ville dÕEchirolles, sont encadrŽs par les mŽdiateurs culturels et animŽs par les artistes. Ce travail de mŽdiation est ˆ lÕorigine dÕun projet artistique qui a pour objectif dÕaider les Žlves ˆ rŽflŽchir sur un spectacle, cÕest-ˆ-dire les pousser ˆ approfondir les Žmotions quÕils ont ressenti en amont et en aval de la reprŽsentation dans le but dÕarriver un soutenir un raisonnement logique et argumentŽ. Ce mŽmoire pose la question de savoir comment la mŽdiation ˆ La Rampe est-elle organisŽe et quelles actions existent en ce lieu pour sensibiliser et accompagner le jeune public de la dŽcouverte dÕun art vivant jusquՈ leur venue au spectacle. Nous tenterons Žgalement de constater les limites de la mŽdiation tout en posant lÕhypothse que le public scolaire est peut-tre le public idŽal pour que la mŽdiation puisse remplir pleinement sa fonction de Ç passeur dÕart È.

From the 1990s, the notion of cultural mediation has permeated many areas belonging to the art and culture in general, including the performing arts. More restrained in theaters than in museums, cultural mediation, which aims to link artworks and audiences makes sense through his actions. For example, workshops of artistic practice to young audiences set up in La Rampe, subsidized stage music and dance located in Echirolles, are framed by cultural mediators and animated by artists. This mediation work is at the origin of an artistic project that aims to help students to think about a show, that is to say to encourage them to deepen the emotions that they felt upstream and downstream the representation to get support a logical and reasoned argument. This report asks the question of how mediation in La Rampe it is organized and which actions exist in this place to educate and accompany the young people of the discovery of an art until they came to the art show. We also try to find the limits of mediation while putting the hypothesis that the public school may be the ideal audience for that the mediation can perform completely its function of "art relayÓ.

(9)

0'($,1/%(&,'*

Depuis les annŽes 1990, la mŽdiation culturelle, dont la mission principale est de faire le lien entre lÕÏuvre et le public ou entre lÕartiste et le public, sÕest dŽveloppŽe au point de devenir un sujet incontournable dans le secteur culturel. Les mŽdiateurs culturels, aussi appelŽs couramment Ç passeurs dÕart È, sont souvent plus visibles dans les musŽes que dans les salles de spectacle, mais ils nÕen restent pas moins implantŽs dans le domaine du spectacle vivant. La mŽdiation culturelle comprend de nombreux dispositifs de mŽdiation comme les expositions, les festivals, les spectacles vivants prŽsents dans divers lieux culturels (salle de spectacle, musŽe, bibliothque ou mŽdiathque). Ces dispositifs proposent diverses actions culturelles conues en fonction des publics visŽs ou souhaitŽs comme, par exemple, des ateliers pŽdagogiques tels que les ateliers dՎcriture, de thŽ‰tre, de peinture, des services Žducatifs dans les musŽes, des spectacles pour enfants destinŽs au public scolaire ou encore des visites guidŽes dans les musŽes. Toutes ces actions sont mises en place selon les politiques culturelles du moment, selon le contexte social, Žconomique et culturel et selon une volontŽ de concertation entre tous les acteurs sociaux, politiques et culturels afin de construire des rŽseaux et des relais pour inviter et accueillir des publics les plus diversifiŽs possible. La mŽdiation culturelle, dans un rapport de communication et de transmission entre la culture et les publics, nous introduit dans une dimension politique qui prend naissance dans le souci de lutter contre les inŽgalitŽs culturelles. Cette ligne de conduite, qui formera le pilier de la dŽmocratisation culturelle, se trouvera inscrite dans le prŽambule de la Constitution de 1946 : Ç La nation garantit lՎgal accs de lÕenfant et de lÕadulte ˆ lÕinstruction, ˆ la formation professionnelle et ˆ la culture È. Par exemple, lÕEtat interviendra en faveur de la crŽation du centre national de la cinŽmatographie (CNC), crŽŽ par la loi du 26 octobre 1946, tout en soutenant une action dÕanimation et de formation, de diffusion et de conservation en subventionnant et en reconnaissant lÕutilitŽ publique de lÕinstitut des hautes Žtudes cinŽmatographiques (IDHEC). De mme, dans le domaine du livre, la lecture est promue objet dÕintŽrt public gr‰ce ˆ la crŽation dÕun rŽseau de bibliothques de centrale de prt. Nous pouvons donc constater que la mŽdiation culturelle Ç est issue dÕune tradition nationale de la dŽmocratisation de la culture È.

(10)

En effet, en 1945 apparait lՎducation populaire avec la crŽation dÕun rŽseau dÕassociations telles que la maison des jeunes, les bibliobus ou encore les cinŽ-club avec lÕutopie dÕune fraternitŽ sociale o se c™toient dans les salles de cinŽma des Žtudiants, des paysans et des ouvriers. Ainsi commence lÕaventure du thŽ‰tre national populaire (TNP) et la mise en place dÕune dŽcentralisation thŽ‰trale en province. Le thŽ‰tre national populaire, crŽŽ en 1920 par Firmin GŽmier, sera dirigŽ par Jean Vilar de 1951 ˆ 1963, qui imposera sa conception du thŽ‰tre service public avec lÕaffirmation dÕun droit au thŽ‰tre pour tous, impliquant lÕidŽe dÕun pacte avec le public. Jean Vilar ira ˆ la conqute du public en effectuant un important travail relationnel avec les associations, les comitŽs dÕentreprises ou encore les amicales diverses. Ces actions, destinŽes ˆ crŽer le maximum de relations, seraient considŽrŽes comme les premires traces de mŽdiation culturelle et comme une premire tentative de rŽflexion sur la notion de public-spectateur, mais elles seront contestŽes en 1968.

Nous pouvons constater, quՈ partir de ces quelques exemples, lÕorigine de la mŽdiation culturelle se dŽcline comme politique et stratŽgie culturelle ayant le dŽsir dÕaller ˆ la rencontre des publics tout en Žtant confrontŽe ˆ lÕimpossible rencontre avec tous les publics. En faisant un saut dans le temps, nous pouvons retrouver actuellement ce dŽsir de rencontre avec le public puisque la mŽdiation tente de construire des Ç catŽgories de publics en fonction des critres fondŽs sur des partages institutionnels et non culturels : un conseil gŽnŽral va construire des mŽdiations vers les collŽgiens, les personnes ‰gŽes, les handicapŽs È1. Mais, de nouveau, lÕutopie dÕune culture partagŽe par tous se heurte Ç ˆ la fragmentation du public en fonction de ses intŽrts culturels et sociaux È. Cette volontŽ dÕatteindre des publics qui ne frŽquentent pas couramment les lieux de spectacles exige un travail de construction de lien avec des partenaires sociaux ou Žducatifs comme, par exemple, ce qui est fait ˆ La Rampe o la mŽdiation a donc une fonction sociale.

Aprs cette petite introduction sur lÕorigine et la vocation de la mŽdiation culturelle comme dŽsir de rencontre entre les Ïuvres et les publics, tout en Žtant limitŽe dans ses projets politiques et dans son utopie sociale, il est nŽcessaire de prendre en compte la continuitŽ de ce lien social en prolongeant notre rŽflexion dans une premire partie sur la notion de mŽdiation sous un angle philosophique, pour terminer sur son contexte historique dÕapparition. Dans une seconde partie, nous exposerons quelques ŽlŽments de prŽsentation de lÕobjet dՎtude, La Rampe, puis nous tenterons de dresser un Žtat des lieux de la mŽdiation exercŽe dans cette

1

Dufrne, Gellereau, Ç La mŽdiation culturelle. Enjeux professionnels et politiques È, Herms, N¡ 38, 2004

(11)

salle de spectacle gr‰ce aux discours de deux professionnels de la mŽdiation culturelle dans le domaine du spectacle vivant. Enfin, dans une troisime et dernire partie, nous rŽaliserons une analyse de corpus afin de dŽcouvrir plus en dŽtail le travail de mŽdiation pratiquŽ ˆ La Rampe en direction des publics scolaires. LÕanalyse des actions de mŽdiation mises en place pour mettre en relation une Ïuvre et un public spŽcifique quÕest le public scolaire permettra dÕexpliciter le sujet retenu, cÕest-ˆ-dire comment et par quels moyens, les mŽdiateurs culturels dans le domaine du spectacle vivant, et plus prŽcisŽment ˆ La Rampe, peuvent-ils apporter un sens ou un regard autre au public que la seule vision de la reprŽsentation artistique ?

Ç SÕil fallait (re)donner un sens ˆ la notion de mŽdiation, aujourdÕhui banalisŽe au point de qualifier tout processus de mise en relation, le mythe de Babel pourrait servir de cadre de pensŽe. Ce mythe exprime, en effet, la nŽcessitŽ de distinguer la double fonction de la mŽdiation : dÕune part, Žtablir des liens entre les hommes, dans le temps prŽsent et ˆ travers les gŽnŽrations ; dÕautre part, introduire la visŽe dÕun sens qui dŽpasse la relation immŽdiate pour se projeter vers lÕavenir. È2

2

Jean Caune, Le sens des pratiques culturelles : pour une Žthique de la mŽdiation, Presses universitaires de Grenoble, 1999

(12)

0*2*3,'%(&,'*1"*4-*#.1&-(&,'*1-')*4-*5$-(&6/"*%/4(/$"44"*1")*

-$()*1"*4-*)%7'"*,/*4-*#.1&-(&,'*%,##"*)"')*1/*)5"%(-%4"*

La notion de mŽdiation est dŽfinie comme un processus de mise en relation par lÕintervention dÕun tiers pour faciliter la circulation de lÕinformation et rŽtablir des relations en cas de conflit. Par exemple, la mŽdiation dans la politique de la ville est un mode de rŽgulation sociale, cÕest-ˆ-dire un mode alternatif de rglement de conflit par la prŽsence dÕun tiers en vue de la recrŽation de liens entre habitants, gŽnŽrations et cultures diffŽrentes. La mŽdiation est un terme utilisŽ dans divers domaines de la vie sociale comme, par exemple, la mŽdiation politique, la mŽdiation juridique, la mŽdiation sociale et familiale ou encore la mŽdiation culturelle. Cet usage pluriel et Ç indiffŽrenciŽ de la notion de mŽdiation vaut comme sympt™me dÕune sociŽtŽ qui craint de reconnaitre les conflits, qui recherche les espaces de dialogue et de consensus et qui aspire ˆ renouer le tissu social dŽchirŽ par le dŽveloppement incontr™lŽ de la logique marchande È3.

La mŽdiation est un terme qui condense plusieurs sens, avec la prŽtention de fournir un remde ˆ la fracture sociale et au risque de devenir en mme temps une illusion en se dŽclinant comme gestion du social. Nous pouvons traduire la mŽdiation comme gestion du social par une interrogation sur le fondement du lien social. Nous pouvons ici nous appuyer sur lÕexemple de Jean Caune qui prŽsente lÕorigine mythique du sens de la mŽdiation par lÕintermŽdiaire du rŽcit de Babel. Dans celui-ci, il sÕagit dՎtablir des liens entre les hommes en recherchant leur unitŽ et leur entente dans une collectivitŽ. De plus, la mŽdiation dans le domaine culturel peut prendre plusieurs orientations, la premire Žtant une manire de panser les blessures de la fracture sociale en refondant le sentiment dÕappartenance ˆ la collectivitŽ. De mme, au niveau des pratiques culturelles, elle est un mode dÕaccompagnement de lՎvolution des structures culturelles selon les politiques culturelles et elle est aussi dŽfinie par des techniques dÕintervention auprs des publics.

La polysŽmie du terme de mŽdiation dans les arts de la scne reste un point critique dans son apparition historique dans les annŽes 1990, au moment de la fin de la dŽmocratisation culturelle. Ce point critique de la mŽdiation reste toujours prŽsent au niveau de sa complexitŽ conceptuelle et de sa parentŽ ˆ dÕautres fonctions, dŽjˆ bien reconnues dans les mŽtiers du spectacle (chargŽ des relations publiques, rŽgisseur), en raison Ç dÕune confusion durable sur

3

Jean Caune, Le sens des pratiques culturelles : pour une Žthique de la mŽdiation, Presses universitaires de Grenoble, 1999

(13)

ses conditions dÕexercice et sur les finalitŽs des fonctions qui lui sont liŽes È4. La mŽdiation se substitue ˆ lÕaction culturelle des annŽes 1960, ˆ lÕanimation culturelle des annŽes 1970-1980 o Ç au dŽbut des annŽes 80 il nÕest plus question dÕanimation, le mot est devenu pŽjoratif mais de mŽdiation, c'est-ˆ-dire des moyens concrets de favoriser le rapport entre lÕÏuvre et le crŽateur È5. Ainsi, ce terme de mŽdiation culturelle, encombrŽ par lÕinflation des significations et rempli dÕambigŸitŽ sur le plan historique, nous oblige ˆ nous questionner sur ses valeurs et ses actions en faisant un dŽtour par la philosophie. Cela pour aborder la notion de mŽdiation comme action dÕintermŽdiaire dans le rapport entre soi et le monde, ouvrant au champ du langage et de la culture et permettant un retour sur la construction historique pour dŽcouvrir son contexte et son sens comme mŽdiation culturelle.

89*:;,$&<&'"*5=&4,),5=&6/"*1"*4-*#.1&-(&,'*>*"'($"*4"*1&-4,</"*"(*4"*5-$(-<"*

?9*:;-#,/$*1"*4-*)-<"))"*%,##"*#.1&-(&,'*

Nous allons ici nous appuyer sur la philosophie platonicienne o la pensŽe est un dialogue intŽrieur de lՉme ˆ la recherche dÕune vŽritŽ stable et permanente et dÕune connaissance de lÕessence du beau et du bien qui dŽpasse et nourrit le monde sensible. LÕhomme, en qute de salut suite ˆ une chute de lՉme qui a perdu ses ailes et qui est tombŽe dans le corps, doit exercer son intelligence par lÕacte de rŽflexion qui consiste ˆ se ressouvenir dÕun passŽ mythique o Ç lՉme sÕassociait ˆ la promenade dÕun dieu È6. Pour Platon, lՉme conserve des souvenirs du monde divin, des connaissances, des rŽminiscences acquises avant la naissance. LÕallŽgorie de la caverne, qui dŽcrit des prisonniers encha”nŽs au fond dÕune caverne, montre la nŽcessitŽ de lՎducation philosophique pour affranchir lՉme humaine des apparences sensibles afin de progresser, par la contemplation, vers le monde des idŽes et vers le bien absolu. LÕascension dialectique vers lÕidŽe du bien nÕest pas sans analogie avec lÕitinŽraire de lÕamoureux o Ç Eros È conduit lՉme jusquÕau Ç banquet È divin, jusquÕau ciel intelligible. LÕAmour se caractŽrise donc par la nature de lÕentreÐdeux, de lÕintermŽdiaire, de la mŽdiation. LÕAmour est fils de pauvretŽ et de richesse, il est manque, aspiration, Žlan vers ce quÕil ne possde pas ; il nÕest ni beau, ni bon, ni laid, ni mauvais ; ne serait-il pas le dŽmon de Socrate, ˆ mi-chemin des hommes et des dieux ? LÕAmour de la sagesse (philo-sophie) est

4

Marie-Christine Bordeaux, Elisabeth Caillet 5

Jean Caune, Le sens des pratiques culturelles : pour une Žthique de la mŽdiation, Presses universitaires de Grenoble, 1999

6

(14)

une mŽdiation, un milieu entre le savoir et lÕignorance. Aussi, la mŽtaphore de la mŽdiation comme division se retrouve dans la description poŽtique et fantastique de lÕhumanitŽ primitive prŽsentŽe par le discours dÕAristophane.

@9*:"*A,'1"#"'(*1"*4-*#.1&-(&,'*>*4")*$-%&'")*1/*)B#C,4"D*1"*4-*#.#,&$"*"(*1/* 4-'<-<"*

Aristophane fait le rŽcit du mythe de lÕandrogyne qui fut puni en raison de son ambition de vouloir escalader le ciel pour combattre les dieux, punition qui consiste ˆ couper les hommes en deux Ç o chacun de nous comme une tessre dÕhospitalitŽ cherche la moitiŽ dont il est sŽparŽ È7. La gense philosophique de la mŽdiation se retrouve dans le fondement ontologique de lՉme comme intermŽdiaire entre le sensible et lÕintelligible et entre lÕhomme et le monde. Dans le mythe dÕAristophane, racontant la naissance de lÕhumanitŽ, nous pouvons saisir dans la mŽtaphore de lÕobjet symbolique (Ç tessre dÕhospitalitŽ È) lÕorigine de la mŽdiation comme fondement symbolique par la nŽcessitŽ de la mŽmoire, de la division, du partage et du langage. Nous pouvons faire rŽfŽrence aux trois caractŽristiques de la gense de la mŽdiation dŽcrites par Jean Caune :

- Ç Comme processus qui ouvre un sens latent par le biais du support sensible È, qui exige un travail dÕinterprŽtation de lÕÏuvre

- Ç Comme processus qui met en Ïuvre un savoir et une vision mobilisŽs par une production expressive È, qui exige un travail Žducatif

- Ç Comme mise en relation dÕun auteur, dÕun sujet de langage et le support matŽriel quÕil utilise È, qui exige un travail de reconnaissance, de dialogue et de partage avec les publics

E9*F,/$*/'"*.(=&6/"*1"*4-*$"'%,'($"*

La fonction de la mŽdiation peut se dŽfinir par sa gense et son origine mythique comme Ç invention de sensÉ ˆ c™tŽ de la bibliothque, du conservatoire et de la salle de spectacle È8, mais aussi par son dŽsir de faire partager la beautŽ de lÕÏuvre et de sÕadapter ˆ Ç lÕhorizon dÕattente È du public. Ce concept dÕ Ç horizon dÕattente È9 est dŽveloppŽ par Jauss au sujet de la lecture et signifie que la rŽception dÕune Ïuvre nÕest pas un acte individuel relevant de la

7

Platon, Le Banquet, Flammarion, coll. GF n¡ 4, 2001 8

Elisabeth Caillet, Ç LÕambigu•tŽ de la mŽdiation culturelle : entre savoir et prŽsence È, Publics et

MusŽes, n¡ 6, p. 53-70, 1994

9

(15)

pure subjectivitŽ mais plut™t le dŽvoilement Ç dÕun horizon, dÕune expŽrience esthŽtique intersubjective prŽalable qui fonde toute comprŽhension individuelle dÕun texte et lÕeffet quÕelle produit È. Dans ce questionnement sur les relations entre les productions artistiques et les publics, cet Ç horizon dÕattente È est le contexte de la rŽception des Ïuvres traduites par le travail de la mŽdiation, traduction offerte au rŽcepteur pour mieux saisir les contours des Ïuvres. Par exemple, la conception de lÕexposition au centre Beaubourg illustre lÕaffirmation de la rŽception esthŽtique en rŽalisant un espace ouvert ˆ lÕenvironnement du quotidien, au plaisir sensible et aux modalitŽs des interactions dans ses rapports avec autrui tout en Žlaborant un espace des pratiques culturelles diversifiŽes associŽe ˆ un discours sur le refus de distinguer les arts nobles et les arts mineurs.

Cette reconnaissance de la rŽceptivitŽ comme sens, orientation, signification et direction ouvre des perspectives comme matire ˆ sens, c'est-ˆ-dire au travail concret de la mŽdiation qui consiste ˆ cultiver lÕaltŽritŽ par un dialogue entre les auteurs, les Ïuvres et les publics. Le sens dans les arts de la scne se construit par ce dialogue, cette interaction entre les signes de lÕÏuvre (mise en scne, chorŽgraphie, interprŽtation du texte) et entre les actes de comprŽhension et les rŽactions Žmotionnelles du spectateur : Ç ce qui donne ˆ la mŽdiation culturelle une valeur opŽratoire, dans la production de relations sociales, est ˆ rechercher dans la mise en forme du sensible et dans les conditions de sa diffusion dans des espaces appropriŽs et reconnus È10. C'est-ˆ-dire quÕactuellement, en raison dÕune crise Žconomique, sociale et esthŽtique, il serait peut-tre possible de concilier la construction du sujet comme membre de collectivitŽs multiples, ˆ travers des expŽriences et des activitŽs culturelles reconnues dans leur aspiration et dans le respect de lÕautre afin de maintenir un vivre ensemble dans un projet politique culturel centrŽ sur le sentiment dÕappartenance et la reconnaissance du citoyen. Cette dynamique entre les productions et lÕappropriation par les publics de leur langage expressif par lÕintermŽdiaire des actions culturelles exige une Žthique de la rencontre qui relie les sujets dans un Žveil ˆ autrui comme responsabilitŽ collective et culturelle. Cette Žthique de la rencontre peut conduire ˆ la consolidation des actions culturelles comme mŽdiation entre les horizons dÕattente du public et la signification des Ïuvres comme lien social.

10

Jean Caune, Le sens des pratiques culturelles : pour une Žthique de la mŽdiation, Presses universitaires de Grenoble, 1999

(16)

G9*:"*5$,H"(*1"*4-*#.1&-(&,'*>*4-*$"%,''-&))-'%"*1"*4;-/($"

?9*:")*%$&(7$")*"))"'(&"4)*1"*4-*#.1&-(&,'*

Pour sortir provisoirement de la polysŽmie de la mŽdiation, nous pouvons dŽgager les ŽlŽments essentiels de la mŽdiation en nous appuyant sur une citation de Michle Guillaume-Hofnung11 qui dŽfinit la mŽdiation comme un Ç processus de communication Žthique reposant sur la responsabilitŽ et lÕautonomie des participants, dans lequel un tiers-impartial, indŽpendant, sans pouvoir de trancher ou de proposer avec la seule autoritŽ que lui reconnaissent les mŽdieurs, favorise par des entretiens confidentiels lՎtablissement, le rŽtablissement du lien social, la prŽvention ou le rglement de la situation en cause È. Cette dŽfinition donne ˆ la double fonction de la mŽdiation, comme construction et reconstruction du lien social et comme gestion des conflits, des critres essentiels qui la diffŽrencient de la nŽgociation ou de la conciliation comme lÕintervention dÕun tiers, ayant des qualitŽs de neutralitŽ et dÕindŽpendance qui dŽlimitent sa position de tiers. Le processus de la mŽdiation repose donc sur lÕautonomie de la volontŽ et la responsabilitŽ des personnes concernŽes.

@9*:-*#.1&-(&,'*5-$*4;-/($"*

Nous retrouvons dans le terme de mŽdiation des valeurs philosophiques comme la conception de la personne o Ç en tant quÕesprit, lÕhomme nÕest pas immŽdiat mais essentiellement un tre qui retourne ˆ soi È12. Le mouvement de la mŽdiation consiste ˆ sortir de lÕimmŽdiatetŽ, ˆ la nier et ˆ revenir ˆ soi. La mŽdiation Ç se retrouve dans la dialectique du ma”tre et de lÕesclave È13 o la prise de conscience de soi, qui exige la mŽdiation de lÕautre, sÕeffectue dans le cadre dÕune relation dÕinŽgalitŽ o autrui ne me confirme quՈ travers la lutte des consciences. Cette notion de mŽdiation comme enjeu existentiel de vie, de mort et de dŽsir et comme acte de dŽpassement, de nŽgation et de reconnaissance de soi par lÕautre exige une Žthique de la mŽdiation pour Žviter dՐtre enfermŽ dans une Ç totalitŽ È au point de faire disparaitre lՐtre humain.

11

Michle Guillaume-Hofnung, La mŽdiation, Que sais-je, 1995 12

Friedrich Hegel, La Raison dans lÕHistoire (1822-1830), Points Essais, 2011 13

(17)

E9*F,/$*/'"*.(=&6/"*1"*4-*#.1&-(&,'*

Ç LÕhomme sÕhumanise par lÕintermŽdiaire du tiers dont lՎthique est formŽe par lÕestime de soi, la sollicitude pour autrui et des institutions justes È14. Ainsi la mŽdiation comme rapport ˆ lÕautre dessine lՎthique comme dimension intersubjective qui signifie toujours le fait de la rencontre avec lÕautre. Le fondement de la mŽdiation sՎtablit par la nŽcessitŽ dÕune Žthique impliquant la reconnaissance mutuelle. Le tiers garantit lՎthique de la communication et de la responsabilitŽ. Cette Ç Žthique de la mŽdiation È se fonde sur le langage comme acte de parole, de signification et dÕinterprŽtation, sur le dialogue comme mode de transmission et de partage, et sur la politique comme Ïuvre de dŽsir de justice sociale en crŽant un tissage de lien par la reconnaissance et la coexistence dÕune pluralitŽ culturelle comme fondement du sentiment dÕappartenance, du lien social.

Aprs ce dŽtour et ce projet philosophique, nous pouvons revenir sur la notion de mŽdiation culturelle qui consiste ˆ servir dÕintermŽdiaire, ˆ Žtablir un dialogue entre le public et les Ïuvres mais qui Ç ne sÕinscrit pas seulement dans des pratiques et dans des Ïuvres : elle sÕinscrit aussi dans des logiques politiques et dans des logiques institutionnellesÉ la mŽdiation fonde dans le passŽ, le prŽsent et lÕavenir, les langages par lesquels les hommes peuvent penser leur vie sociale, peuvent imaginer leur devenir, peuvent donner ˆ leurs rves, ˆ leur dŽsirs et ˆ leurs idŽes, les formes et les logiques de la crŽation È15. Cette dŽfinition met lÕaccent sur la fonction idŽologique de la mŽdiation culturelle comme Ç projet politique de mise en commun des Ïuvres de lÕart et de la culture È16. Nous allons donc reconstituer la construction historique de la mŽdiation culturelle pour en dŽcouvrir le contexte.

* * *

14

Paul Ricoeur, Parcours de la reconnaissance, Žd. Stock, coll. Les Essais, Paris, 2004 15

Bernard Lamizet, La mŽdiation culturelle, LÕHarmattan, 2000 16

(18)

I9*I,'("J("*=&)(,$&6/"*1"*4-*'-&))-'%"*1"*4-*#.1&-(&,'*%/4(/$"44"*

Nous nÕallons pas explorer de manire gŽnŽrale les divers domaines de la mŽdiation mais juste donner une date de naissance sur le plan juridique qui institue par la loi la crŽation du mŽdiateur de la rŽpublique en 1973 o la mŽdiation prendra son envol dans diffŽrents domaines comme accompagnement des transformations sociales, politiques, professionnelles, environnementales avec une volontŽ Žthique que nous avons vu prŽcŽdemment.

A ce titre, la mŽdiation comme accompagnement avec une volontŽ Žthique peut se retrouver dans le champ culturel, en particulier dans lÕhistoire de la politique culturelle qui prend naissance en 1960 comme Ç mesure dÕaccompagnement nŽcessaire pour orienter et aider les transformations sociales È17, pour assurer une cohŽsion nationale et crŽer un p™le dÕidentification collective. Nous nous appuyons sur lÕanalyse de Jean Caune pour situer lÕhistoire de la mŽdiation culturelle ˆ travers les trois qualifications de la politique culturelle qui rŽvlent Ç une conception du pouvoir politique comme producteur de sens et organisateur de sa propre reprŽsentation symbolique, une conception de son exercice comme domestication du temps et contr™le du changement È18. Les trois qualificatifs dՎtat esthŽtique, dՎtat culturel et dՎtat sŽducteur sont utilisŽs par Jean Caune dans une rŽflexion critique sur le projet de dŽmocratisation culturelle mais pour nous, ils ne sont que des points de dŽpart qui seront mis en mouvement et enrichis par dÕautres points de vue au cours de leur dŽveloppement. Ils seront complŽtŽs en particulier par le cadre de lՎvolution historique des modes de mŽdiation proposŽ par Marie-Christine Bordeaux dans sa thse sur la mŽdiation culturelle dans les arts de la scne (p. 65).

?9*:-*6/K("*1;/'*&1.-4*1;/'"*%/4(/$"*5,/$*(,/)*>*4-*1.#,%$-(&)-(&,'*%/4(/$"44"*

La premire qualification de la politique culturelle selon Jean Caune est lՎtat esthŽtique, dans les annŽes 1960, qui favorise une rencontre de lÕart avec les publics. Cette politique culturelle est dÕabord fondŽe sur une conception de lÕart comme mŽdiation immŽdiate o le contact direct avec lÕÏuvre construit un lien symbolique entre les hommes, dÕo la notion de mŽdiation par contact. Cette mŽdiation par contact est guidŽe par une esthŽtique de la rencontre dont le modle est lÕanimation culturelle comme mŽdiation pŽdagogique, mise en place dans des lieux culturels recherchant un Žlargissement du public selon le principe de la

17

Jean Caune, La culture en action, Presses universitaires de Grenoble, 1999 18

(19)

dŽmocratisation culturelle et dans Ç une logique de lՎtat-providence ayant pour fin dÕassurer ˆ tous le mme accs aux biens culturels, et Žtendre aux artistes les bienfaits de la protection sociale È19. A cette Žpoque, lÕidŽal de conqute dÕun Žlargissement du public est surtout reprŽsentŽ par la dŽcentralisation thŽ‰trale (thŽ‰tre de Jean Vilar ˆ Avignon) et par une rupture idŽologique entre lՎducation, qui consiste ˆ apprendre ˆ conna”tre les Ïuvres, et la culture, qui consiste ˆ faire aimer les Ïuvres. Cette conception met lÕaccent sur la scission entre la connaissance et la culture, entre les universitŽs et les maisons de la culture, entre le ministre de lՎducation nationale et le ministre des affaires culturelles dont la mission est de rendre prŽsentes la culture vivante et les grandes Ïuvres universelles.

La notion de mŽdiation comme intermŽdiaire entre le public et la culture se rŽalise par les actions culturelles menŽes par des animateurs qui cherchent ˆ dŽvelopper des pratiques artistiques sur le plan du loisir et du social en vue de transformer un privilge en un bien commun. Le mot animation remplace celui dՎducation ; on distingue lÕanimateur socio-culturel qui propose des ateliers dÕexpression alors que lÕanimateur socio-culturel part des Ïuvres pour proposer une sensibilisation, une diffusion de lÕart. Mais cette utopie sociale va se trouver confronter aux problmes des inŽgalitŽs qui seront analysŽs par Bourdieu pour qui Ç la culture nÕest pas un privilge de nature mais quÕil faudrait et quÕil suffirait que tous possdent les moyens dÕen prendre possession pour quÕelle appartienne ˆ tous È20. La notion de mŽdiation comme animation culturelle se trouve prise en contradiction entre la conception de lÕart comme rencontre immŽdiate avec le public et la conception de trouver des modes de transmission comme intermŽdiaire entre le public et lÕÏuvre.

En 1955, Jeanne Laurent, sous- directrice des spectacles et de la musique du secrŽtariat dÕEtat aux Beaux-Arts de 1946 ˆ 1952, propose un programme dÕaction pour une politique culturelle dans un essai sur Ç la rŽpublique et les beaux-arts È21. Elle Žvoque lÕespŽrance dŽmocratique par lÕinitiative de la dŽcentralisation thŽ‰trale : Ç cÕest par le thŽ‰tre quÕil faut commencer parce quÕil est lÕart collectif par excellence et le plus accessible ˆ tous È22. La revendication au droit ˆ la culture est proposŽe en 1956 par Robert Brichet, haut fonctionnaire aux arts et aux lettres, dans lÕarticle Ç Pour un ministre des Arts È23. Il propose une politique culturelle fondŽe sur un dŽsir dՎducation ˆ la sensibilitŽ artistique. Le projet dŽmocratique est de

19

Philippe Poirrier, 2010 20

Pierre Bourdieu, Alain Darbel, LÕamour de lÕart, Les Editions de Minuit, 1969 21

Jeanne Laurent, La rŽpublique et les beaux-arts, Paris : Julliard, 1955 22

Philippe Poirrier, La politique culturelle en dŽbat, La Documentation franaise, 2013 23

(20)

donner une place importante ˆ lÕenseignement artistique Ç pour fortifier le sentiment crŽateur de lÕenfant et apporter une formation ˆ lÕintelligence de lÕenfant, et, cette mission sera riche de consŽquences pour les adultes È. Aux prŽmisses de la politique culturelle se trouve lՎducation artistique dans les musŽes, dans lÕart vivant, qui peut mettre en valeur les objets dÕusage du quotidien ayant Ç des vertus Žducatives È, ainsi que dans le cinŽma qui tient Ç une grande part dans lÕÏuvre de lՎducation de la nation È24.

La dŽmocratisation de la culture est lÕaxe central de la politique culturelle ˆ lÕinitiative dÕAndrŽ Malraux. Celle-ci est dŽfinie par le dŽcret du 24 juillet 1959 attribuant la mission au ministre chargŽ des affaires culturelles Ç de rendre accessible les Ïuvres capitales de lÕhumanitŽÉ au plus grand nombre È. Ç La philosophie de lՎtat esthŽtique È25 sÕappuie sur une conception universaliste de la hiŽrarchie des valeurs culturelles, cÕest-ˆ-dire une conception de la culture lŽgitime qui veut rŽduire les inŽgalitŽs culturelles en crŽant des maisons de la culture ou encore le thŽ‰tre national populaire (TNP), et en menant une politique de dŽcentralisation thŽ‰trale. La mission de lÕaction culturelle est de permettre une rencontre avec lÕart dans la volontŽ politique de fonder un sentiment dÕappartenance. La culture est un moyen de rassemblement soutenue par une seule idŽe, Ç transformer le destin en conscience È (Malraux). DÕo lÕidŽe de dŽmocratisation culturelle comme conception fondŽe sur lÕillusion du rayonnement des Ïuvres dÕart du passŽ comme hŽritage ˆ partager en suscitant une confrontation directe entre le pouvoir magique des Ïuvres et le public. Ainsi, la signification de la dŽmocratie se dŽfinit par la volontŽ politique Ç de permettre au plus grand nombre de voir le plus large Žventail des grandes Ïuvres È26. Dans ce projet de rencontre entre lÕart et la sociŽtŽ qui se fonde Ç sur la vertu de gŽnŽrositŽ È27, la construction des Žquipements culturels font la part belle aux salles de spectacles, comme les centres dÕanimation culturelle, ouvertes aussi ˆ dÕautres arts comme lÕart lyrique, la musique et le cinŽma (cinŽ-club). En 1961 un centre de formation dÕanimateurs culturels et une Žcole dÕart dramatique sont crŽŽs Ç en vue de mettre un terme ˆ lÕaliŽnation de lÕindividu par rapport ˆ la culture du prŽsent et du passŽ ; transformer en un bien commun un privilge, cÕest le but des maisons de la culture È28. A cette Žpoque se crŽent Žgalement les jeunes compagnies

24

Philippe Poirrier, La politique culturelle en dŽbat, La Documentation franaise, 2013 25

Philippe Urfalino, LÕinvention de la politique culturelle, Paris, La documentation franaise, coll. Le ComitŽ dÕhistoire du ministre de la culture, 1996

26

Malraux, Entretiens, 1952 27

Pierre Moinot, LÕaction thŽ‰trale, 1961 28

(21)

favorisant les animations localisŽes gŽographiquement, les tournŽes classiques et culturelles, les thŽ‰tres dÕessai et de recherche et le jeune thŽ‰tre.

NÕayant pu atteindre le public populaire, ce vÏu de dŽmocratisation culturelle est devenu une utopie dŽmocratique en raison des impasses propres ˆ la culture lŽgitime. La culture lŽgitime, dŽfinie par Bourdieu dans La distinction. Critique sociale du jugement (1979), est vue comme Ç force sociale dans la sociŽtŽ hiŽrarchisŽe qui renvoie ˆ la distinction sociale de la culture È dont le lien entre les pratiques culturelles et les positions sociales des individus sÕorganise en fonction du capital Žconomique (revenu et patrimoine) et du capital culturel (dipl™me). La culture lŽgitime crŽe Ç un espace social structurŽ par une hiŽrarchie de gožts et de pratiques constituant un espace de domination symbolique fondŽ sur lÕintŽriorisation dÕun ordre de lŽgitimitŽ des prŽfŽrences È29. Ce dŽterminisme culturel sÕappuie sur des pratiques didactiques comme lՎcole qui contribue ˆ la reproduction de cette lŽgitimitŽ acadŽmique tout en ignorant lÕaltŽritŽ culturelle et en rejetant les autres aspects culturels sous lÕangle de la division sociale des classes dՎlites et des classes populaires.

De ce paradoxe de lÕaction culturelle, comme tension entre la dŽmocratisation culturelle et la dŽmocratie, la question se pose sur lՎvolution de la composition sociale du public des musŽes, des bibliothques, des thŽ‰tres, des concerts et sur lÕadaptation de la politique culturelle qui consiste ˆ joindre Ç lÕart comme valeur symbolique reprŽsentant lÕidentitŽ collective et sa dimension interactive comme transformation sociale È30. LÕenjeu de cette question est le devenir du projet culturel actuel, comme relation sociale face aux changements historiques, sociaux et techniques. Comment concilier la culture et la vie quotidienne ? Comment Žlargir ˆ dÕautres groupes sociaux lÕappropriation des langages artistiques ? Comment crŽer une rencontre dynamique avec les Ïuvres ? Comment dŽvelopper la crŽativitŽ et la sensibilitŽ ? Ces questions exigent une attention particulire pour ne pas se laisser tromper par les prŽjugŽs du passŽ en rŽduisant Ç les gožts des classes populaires au rŽalisme descriptif, ˆ la surcharge des traits et au mŽlodrame È. Ce sont des prŽcautions nŽcessaires ˆ prendre afin dՎviter des jugements de gožts hiŽrarchisŽs pour aller ˆ la rencontre dÕune Ç diversitŽ des cultures populaires È. Le Ç pouvoir culturel esthŽtique È31 a donc une conception de lÕart comme mimŽsis o les objets artistiques donnent une reprŽsentation, un

29

Philippe Coulangeon, Sociologie des pratiques culturelles, Žd. La DŽcouverte, 2010 30

Jean Caune, Le sens des pratiques culturelles : pour une Žthique de la mŽdiation, Presses universitaires de Grenoble, 1999

31

(22)

miroir et une imitation du rŽel et o lÕart est peru comme le reflet dÕune rŽalitŽ supŽrieure qui se justifie par lui-mme. Par la suite, avec les contestations et la crise de 1968, na”t le souci dÕaller ˆ la rencontre dÕune population concrte traversŽe par une crise dÕidentitŽ et un dŽsir de changement, commence alors la pŽriode de lՎtat culturel.

@9*:-*%/4(/$"*"'*#,/L"#"'(*

La seconde conception de la politique culturelle est lՎtat culturel32, ou Žtat partenaire33, travaillant en concertation avec les collectivitŽs dans les annŽes 1970. Le partenariat avec lÕEtat se traduit par une territorialisation progressive de lÕaction culturelle qui sÕopre par la crŽation de lÕinstitution de fonds dÕinnovation culturelle (FIC) en 1971, par des chartes culturelles comme contrat dans les relations entre lÕEtat et les collectivitŽs locales entre 1974 et 1979 et par la crŽation de la mission du dŽveloppement culturel (MDC). Les Žvnements de 1968 comme crise des idŽologies et comme transformation sociale et culturelle ont fait que lÕart nÕest plus reprŽsentation du monde mais devient une action sur le monde dont les pratiques artistiques sont des moyens de lutte contre les valeurs conservatrices. A ce moment se construit le modle de lÕanimateur culturel comme mŽdiateur entre lÕart et la population, et la culture se caractŽrise comme capacitŽ dÕexpression personnelle ou Ç Žpanouissement de la personne È.

Cela amne ˆ la conduite dÕune politique de dŽveloppement culturel dŽs le dŽbut des annŽes 1970, aprs lÕorage de 1968, qui prend en compte les effets du bouleversement social (concentration urbaine, migration des populations, sŽgrŽgation des classes et des gŽnŽrations, sŽparation entre le travail et le loisir, dŽveloppement du cadre de vie) en transformant la conception de lÕaction culturelle, considŽrŽe non plus comme mŽdiation immŽdiate fondŽe sur lÕesthŽtique de la rencontre mais, comme le souligne Jean Caune, comme mŽdiation par lÕexpression ouverte ˆ la diversitŽ culturelle sous la forme dÕune culture globale. Cette conception de lՎlargissement de la culture consiste Ç ˆ inventer une nouvelle forme de civilisation dans laquelle culture et croissance doivent tre rŽconciliŽes È34. On remarque une rupture avec la conception de lÕaction culturelle de Malraux par le projet de Jacques Duhamel qui considre que Ç la culture relve de lՎducation et de lÕinformation È et de la prise en compte du public qui se trouve exclu du champ culturel.

32

Jean Caune Ð Annexe 7 33

Marie-Christine Bordeaux Ð Annexe 8 34

(23)

La mission des actions culturelles joue un r™le fondamental dans la pratique de la communication et de lՎchange social (naissance du thŽ‰tre Forum mettant en dŽbat des sujets de sociŽtŽ) comme mŽdiateur, relais entre la population et lÕart. LÕenjeu principal est la transformation sociale et la rŽalisation dÕune utopie dŽmocratique souhaitant la rencontre de diverses classes sociales dans une dimension de cohŽrence en proposant Ç des moyens de se cultiver en pratiquant euxÐmmes ce monde qui est le leur È35. La culture devient un prŽalable ˆ toute action politique, Žconomique et sociale dont lÕidŽologie du militant consiste ˆ sÕadresser aux gens qui nÕont pas la parole et ˆ cultiver la diffŽrence en investissant les quartiers dans une pŽriode de crise Žconomique et sociale (montŽe du ch™mage, inflation, crise du pŽtrole en 1973).

Au sein des tensions politiques et artistiques des annŽes 1970 se dŽveloppent des conceptions de lÕanimation culturelle comme dimension critique de la culture, par des expŽriences culturelles qui sollicitent une proximitŽ avec les habitants, qui valorisent la dŽmarche artistique ainsi que le dŽveloppement des Žchanges de paroles et dÕexpŽriences qui sont ˆ lÕorigine des crŽations comme pratiques sociales (par exemple Armand Gatti qui rŽalise un film sur les communautŽs immigrŽes en 1975). Mais, les techniques de communication (reprŽsentation suivie de dŽbat, montage audiovisuel, exposition, atelier dÕexpression ou rŽalisation de mini-spectacle) au service de la diffusion des Ïuvres sont des formes de discours sur les objets artistiques qui ne tiennent pas compte des fonctions et des modalitŽs de lÕÏuvre artistique. Pour cette raison, une nouvelle approche de la production artistique comme problme esthŽtique sÕest opŽrŽe en fusionnant la crŽation et lÕanimation afin de rŽduire la sŽparation entre les contenus des crŽations et lÕexpŽrience vŽcue du public dans le quotidien. Nous pouvons citer comme exemple la dŽmarche artistique du ThŽ‰tre du Soleil, entre 1967 et 1975, qui tente de crŽer un dialogue entre les spectateurs et lÕÏuvre en choisissant des thmes qui concernent les prŽoccupations actuelles de leur public (par exemple, avec le thme de la rŽvolution franaise qui appartient ˆ la mŽmoire collective, ils mnent des improvisations avec des habitants des CŽvennes, comme crŽation collective) et en adoptant un langage gestuel (danse, styles de jeu comme la commedia dÕel arte) pouvant faire sens. Cette expŽrience thŽ‰trale prouve que la reprŽsentation, comme le thŽ‰tre par exemple, peut jouer un r™le de mŽdiation tout en prenant en compte son rapport au spectateur. Nous pouvons Žvoquer ainsi la naissance de lÕidŽologie du mŽdiateur qui Ç trouve des tactiques de

35

(24)

familiarisation avec lÕart, de variation de contexte dÕoffre, de diversification des messages, de gradation des expŽriences. È

MalgrŽ tout, vers la fin des annŽes 1970, lÕillusion de la dŽmocratisation culturelle et de lÕutopie dŽmocratique est abandonnŽe au profit dÕune rencontre directe entre les crŽateurs et le public, affranchie Ç de lÕillusion dÕun grand rassemblement populaire dans les thŽ‰tres È (Georges Lavaudant exaltant la crŽation artistique). A ce moment rgne Ç lÕidŽologie du crŽateur È dont Ç les moyens sont donnŽs aux artistes sans se prŽoccuper de la mŽdiation et des mŽdiateurs et faisant foi de la vocation et de lÕinspiration artistique È.

E

9*M'"*5,4&(&6/"*1"*4-*#.1&-(&,'*>*1"*4-*#.1&-(&)-(&,'*N*4;.1/%-(&A*

*

La troisime conception de la politique culturelle selon Jean Caune est lՎtat sŽducteur, ou Žtat culturel36, dans les annŽes 1980, avec une conception de Ç lÕart comme vertige È et une esthŽtique de la communication. A cette Žpoque, une crise de la culture Žmerge, ouvrant la voie ˆ des polŽmiques entre lÕanimation culturelle, qui se prŽoccupe des conditions de rŽception de lÕart, et la crŽation artistique, ainsi quՈ des oppositions entre le culturel et le socioculturel, lÕÏuvre et lÕexpression. La politique culturelle sÕest donc prŽsentŽe comme lÕoutil spectaculaire du politique dont lÕidŽologie du crŽateur domine au dŽtriment de lÕengagement collectif. Par exemple, Jack Lang a privilŽgiŽ les crŽateurs ˆ la direction des Žtablissements culturels en faisant le pari que lÕartiste et sa production suffisent ˆ construire la mŽdiation entre lÕobjet dÕart et le public.

En 1981, le projet de la politique culturelle se prŽsente comme Ç une reconstruction culturelle È dont le dŽcret du 10 mai 1982 confirme le dŽveloppement culturel en permettant Ç ˆ tous les franais de cultiver leur capacitŽ dÕinventer, de crŽer, dÕexprimer leur talent et de recevoir une formation artistique ; de prŽserver le patrimoine culturel pour le bŽnŽfice de la collectivitŽ È. Ce dŽveloppement culturel sÕappuie sur les industries culturelles (livre, cinŽma, disque, tŽlŽvision) qui jouent un r™le de plus en plus important dans la production et la diffusion des biens culturels qui deviennent des objets de consommation et de communication. A partir de cette constatation, Jean Caune dŽfinit cette pŽriode comme une mŽdiatisation de lÕart prise dans un paradoxe entre la conception dÕune culture comme mŽdiation et en mme temps comme mŽdiatique, entre la mission culturelle comme transformation sociale mais aussi soumise ˆ lÕesprit dÕentreprise, et entre lÕappropriation de

36

(25)

lÕart et la nŽcessitŽ de suivre les progrs des industries culturelles. De ces paradoxes, lՎtat culturel dŽveloppe une stratŽgie de marketing orientŽe vers des publics ciblŽs ˆ partir de manifestations comme la fte de la musique, la Ç RuŽe vers lÕart È ou encore Ç la Fureur de lire È. La crainte de dŽpŽrissement de lÕaction culturelle exprimŽe par Jean Caune porte sur cette logique Žconomique et mŽdiatique (la mŽdiatisation est une condition de la dŽmocratie) qui peut se substituer ˆ une logique de mŽdiation et ˆ une logique de sens et de parole.

Dans les annŽes 1990, qui est lՎpoque de lՎtat partenaire37, en raison de la Ç mise en sommeil des discours politiques sur la culture È38 et de la crise, le thme de la mŽdiation prend de lÕimportance, au moment o la fracture sociale et le repli sur soi sont de plus en plus importants. Face ˆ la rupture des liens sociaux, la mŽdiation culturelle prend son sens comme Ç recherche des espaces de parole qui favorisent le contact et le dialogue È. Par exemple, la loi du 29 juillet 1998 sur la lutte contre les exclusions prŽvoit Ç lՎgal accs de tous, tout au long de la vie, ˆ la culture, ˆ la pratique sportive, aux vacances et aux loisirs È. Cette pŽriode a aussi pour trait dominant la complexitŽ des formes artistiques contemporaines, caractŽrisŽes par Ç lÕart comme systme de signes È (danse contemporaine, arts plastique, arts visuels), qui exige une mŽdiation Žducative reprŽsentŽe par des politiques dՎducation artistique et dÕaction culturelle. Marie-Christine Bordeaux39 dŽfinit cette pŽriode par Ç lÕessor inattendu de la mŽdiation Žducative, fondŽe sur lÕinitiation aux langages et aux codes È.

La mŽdiation, dans sa double fonction de lien social et de traduction du langage complexe des arts contemporains, Ç nous oblige ˆ mieux cerner sa signification È40. Cerner le sens de la mŽdiation culturelle est un enjeu fondamental pour mieux servir les missions et les actions culturelles des structures recevant des compagnies thŽ‰trales et des compagnies chorŽgraphiques. Ces structures sÕadressent autant ˆ des publics quՈ des Ç non publics È, au public scolaire et au public en difficultŽ, avec des actions pŽdagogiques permettant de sensibiliser ces publics ˆ lÕapproche des Ïuvres artistiques par la pratique dÕateliers, dÕanimation, de formation, en relation avec le milieu scolaire et Žducatif41. La notion de non public, apparue en 1968, se retrouve dans la charte de la mission du service public pour le

37

Marie-Christine Bordeaux 38

Jean Caune, La dŽmocratisation culturelle, Presses universitaires de Grenoble, 2006 39

Marie-Christine Bordeaux, Ç Education artistique et enseignement musical : rappel historique et repre conceptuel È, 6 janvier 2004

40

Jean Caune, Le sens des pratiques culturelles : pour une Žthique de la mŽdiation, Presses universitaires de Grenoble, 1999

41

DŽfinition donnŽe par Marie-Christine Bordeaux dans sa thse, La mŽdiation culturelle dans les arts

(26)

spectacle vivant du ministre Trautmann comme Ç cette partie largement majoritaire de la population qui nÕa pas pour habitude la frŽquentation volontaire des Ïuvres dÕart. Ceux qui nÕont encore aucun accs, ni aucune chance dÕaccŽder au phŽnomne culturel È. La charte du 22 octobre 1998 met lÕaccent sur lÕaccompagnement Žducatif avec la prŽsentation des fondements de lÕintervention publique en matire culturelle et lÕengagement de lÕEtat en faveur de lÕart et de la culture selon la conception dŽmocratique. Les missions ˆ relever dans cette charte consistent ˆ :

- Favoriser lÕaccs de tous aux Ïuvres dÕart comme aux pratiques culturelles.

- Nourrir le dŽbat collectif et la vie sociale en mettant lÕaccent sur le sens dÕune prŽsence forte de la crŽation artistique et en reconnaissant aux artistes la libertŽ la plus totale dans leur travail de crŽation et de diffusion

- Garantir la plus grande libertŽ de chaque citoyen dans le choix de ses pratiques culturelles Nous retrouvons dans ces missions quelques empreintes du passŽ en Žvoquant la dŽmocratisation culturelle par lÕaccs de tous aux Ïuvres artistiques et la conception de lÕart comme action et Žchange social. LÕaccent est aussi mis sur lÕaccompagnement Žducatif des Ïuvres par la sensibilisation et lÕinitiation, tout en gardant une dimension rŽcrŽative par le choix dÕune pratique culturelle (loisirs) et une reconnaissance de citoyennetŽ. Cette approche pŽdagogique est proche des pratiques de mŽdiation faites dans les musŽes et les expositions : diffusion de savoirs, relations avec le monde scolaire, animation dÕateliers, animation de formation. Plus prŽcisŽment la loi du 4 janvier 2002 relative aux musŽes de France Žnonce la reconnaissance institutionnelle de la mŽdiation par lÕarticle 7 : Ç Chaque musŽe de France dispose dÕun service ayant en charge les actions dÕaccueil des publics, de diffusion, dÕanimation et de mŽdiation culturelle È alors que dans le champ du spectacle vivant, souvent, cette dimension de mŽdiation culturelle est peu mise en Ïuvre.

LÕenjeu de ma dŽmarche au sein de la structure de la Rampe est de permettre une Žmergence dÕun projet de mŽdiation culturelle en sÕappuyant sur les pratiques actuelles comme le spectacle pour les enfants.

En considŽrant lՎvolution de la construction historique, nous pouvons rŽsumer la dimension plurielle de la mŽdiation culturelle comme processus de relation ˆ lÕart, comme action culturelle de la dŽmocratisation culturelle des annŽes 1960 et comme animation culturelle en raison des bouleversements sociaux et culturels des annŽes 1970. La mŽdiation culturelle

(27)

disparait du discours des politiques culturelles dans les annŽes 1980 en raison du dŽveloppement des mŽdiatisations. Mais, dans les annŽes 1990, elle revient en dominant plusieurs champs, tout en ayant, dans le domaine culturel, une dimension dÕaccompagnement Žducatif qui peut se dŽfinir, selon Jean Caune, Ç comme un instrument dÕaction, de pensŽe qui relie travail, action politique et crŽation artistique È. Ce travail de rencontre entre lÕÏuvre et les publics, dans un dŽsir de proximitŽ et de transmission, nÕest-il pas le fondement de la culture o Ç la question de lÕaccs ˆ la culture est ˆ lÕorigine de la mŽdiation È42 ?

La mŽdiation culturelle trouve son unitŽ, son sens dans le dŽveloppement de la personne au sein de la sociŽtŽ en ayant des valeurs de transmission, de partage, de reconnaissance et dÕaltŽritŽ. CÕest une zone de passage entre lÕÏuvre et le spectateur, le singulier et le collectif, dans le but de crŽer une dimension participative ˆ Ç lÕesthŽtique de la relation È43 et une Žthique de la mŽdiation par un engagement social et un devoir dՎducation.

La mŽdiation culturelle se construit dans le temps prŽsent en sÕouvrant aux autres par sa dimension de contact, son aptitude aux gožts des autres et par son dŽsir de lien. Elle sÕadapte ˆ diffŽrents contextes tout en dŽvoilant lÕexpŽrience vŽcue et le dŽsir de lÕart comme lÕart de la vie. 42 Elisabeth Caillet, 1995 43 Jean Caune

(28)

00*O*:-*!-#5"*>*.4.#"'()*1"*5$.)"'(-(&,'*

89*F$.)"'(-(&,'*<.'.$-4"*1"*:-*!-#5"*

?9*F"(&(*$-55"4*=&)(,$&6/"*

La Rampe, dont le nom est aussi associŽ ˆ La Ponatire qui est une salle annexe et plus petite, est une salle de spectacle publique de 740 places financŽe par la ville dՃchirolles. La Rampe Ç est subventionnŽe par le Conseil gŽnŽral de lÕIsre, la RŽgion Rh™ne-Alpes et la DRAC Rh™ne-Alpes. Elle est scne rŽgionale Rh™ne-Alpes et scne conventionnŽe danse et musiques È44. La Rampe a ŽtŽ crŽŽe en 1989 et a eu trois directeurs qui se sont succŽdŽs : Bernard Merlino de 1989 ˆ 2001, Eliane Baracetti de 2001 ˆ 2008 et enfin Jacky Rocher depuis 2008. Comme lÕa prŽcisŽ Jacky Rocher lors de notre entretien45, la crŽation de La Rampe, qui au dŽpart nՎtait quÕune salle des ftes, Ç Žtait vraiment une volontŽ du maire dÕEchirolles de lՎpoque, Gilbert Biessy, et fortement pensŽe en ce sens lˆ par Claude Bertrand qui Žtait adjoint ˆ la culture et qui Žtait en mme temps vice prŽsident du Conseil GŽnŽral et en charge de la culture. Ils ont vraiment souhaitŽs quÕil y ait un lieu culturel ici ˆ Echirolles È. La crŽation de ce nouveau lieu culturel quÕest La Rampe a permis de dŽclencher une nouvelle orientation artistique ˆ Echirolles, avec pour objectif de prŽsenter une programmation compŽtente, de qualitŽ, et de consacrer dŽsormais ce lieu ˆ lÕart du spectacle vivant : Ç ds le dŽbut, avec le premier directeur qui Žtait nommŽ, Bernard Merlino, a a ŽtŽ une volontŽ quÕil y ait vraiment des spectacles dÕenvergure, de qualitŽ, ici ˆ La Rampe. Donc cՎtait une volontŽ politique, une volontŽ dÕun Žlu et dŽjˆ un projet artistique È.

CÕest au 1er janvier 2008 que La Rampe devient une Ç rŽgie autonome personnalisŽe composŽe dÕun conseil dÕadministration dÕune dizaine de membres (Žlus de la Ville dՃchirolles et sociŽtŽ civile) dont le PrŽsident est Monsieur Mostefa Nasra. Ainsi, la RŽPAC (RŽgie de Programmation Artistique et Culturelle) rŽunit aujourdÕhui sous une seule et mme direction les deux entitŽs des salles de spectacle de La Rampe et de La Ponatire avec une programmation spectacle vivant commune. La Ponatire, ˆ configuration plus intimiste, vient en complŽmentaritŽ de La Rampe avec ses 198 places assises È46.

44

www.larampe-echirolles.fr

45

Annexe 2 Ð Entretien avec Jacky Rocher 46

(29)

@9*M'"*)($/%(/$"*"'*$.)"-/*

La Rampe fait partie des 37 scnes labellisŽes Ç Scnes Rh™ne-Alpes È qui Ç sÕengagent ˆ dŽvelopper lÕemploi, la formation, la production, ainsi que lÕaccueil dÕartistes en rŽsidence È47. Ce label du spectacle vivant, crŽŽ en 1999, a pour objectif dÕencourager la crŽation contemporaine, comme le souligne Jean-Jack Queyranne, PrŽsident de la rŽgion Rh™ne-Alpes, dans un communiquŽ de presse datŽ du 3 avril 2012 : Ç Le dispositif de Scne Rh™ne-Alpes est un axe majeur de la politique que nous menons en matire de soutien ˆ la crŽation, dans le domaine du spectacle vivant È.

La Rampe propose ainsi des spectacles originaux, comme de lÕhumour musical, des spectacles classiques, comme les orchestres, des spectacles plus contemporains comme la danse ou encore des spectacles en extŽrieur comme les arts de rue et les arts du cirque. Selon Jacky Rocher, ce label a avant tout pour mission dÕ Ç identifier des lieux qui rŽpondent ˆ des missions de service public, des missions dÕouverture au plus grand nombre, dÕaccessibilitŽ aux Ïuvres, dÕaccompagnement et de mŽdiation culturelle paralllement aux Ïuvres et de rayonnement sur un territoire È.

La Rampe fait Žgalement partie du Groupe des 20 (qui sont en rŽalitŽ 23 actuellement) qui est une association de thŽ‰tres de ville en Rh™ne-Alpes dont lÕobjectif est de faciliter lÕapparition de nouvelles compagnies rŽgionales, toujours dans le but de favoriser la crŽation. La rŽgion Rh™ne-Alpes et le ministre de la culture soutiennent dÕailleurs cette association et ses 23 thŽ‰tres ou salles de spectacles qui ont plusieurs missions et qui Ç constituent un rŽseau homogne reprŽsentatif de la dŽcentralisation du thŽ‰tre public franais : inscription dans un territoire avec une activitŽ de diffusion pluridisciplinaire, soutien ˆ la crŽation des Žquipes rŽgionales, travail avec les publics pour un Žlargissement de lÕaudience et pour promouvoir la dŽmocratisation culturelle, en lien avec les Žquipes artistiques associŽes È48. Jacky Rocher dŽfinit le Groupe des 20 comme Ç une association de directions, cÕest-ˆ-dire de directrices et directeurs de thŽ‰tre qui se sont cooptŽs sur des valeurs communes, des engagements communs, des dispositifs communs È.

Cette association de directeurs et directrices de thŽ‰tres en Rh™ne-Alpes est assez stricte sur ses conditions dÕadhŽsion. En effet, Ç pour rentrer au Groupe des 20 il y a certain nombre de critres objectifs, subjectifs, de qualitŽ, dÕenvergure, de rayonnement de territoire, de partage

47

www.larampe-echirolles.fr

48

(30)

des valeurs et des actions qui sont un peu les mmes donc des missions de service public. Ce sont tous des thŽ‰tres publics, des scnes publiques ou thŽ‰tres de ville qui doivent avoir un budget significatif, une action de programmation et une action de mŽdiation et dÕaccompagnement. Il faut quÕil y ait aussi des prises de risque en terme artistique et une volontŽ de travailler en rŽseau puisque le Groupe des 20 avant tout forme un rŽseau de spectacles vivants, un rŽseau qui amne aussi des diffusions artistiques qui vont tourner et tre diffusŽes sur une rŽgion È. Ce rŽseau trs important permet donc ˆ La Rampe dÕaffirmer son statut de scne publique de qualitŽ et accessible ˆ tous mais aussi dÕavoir un rayonnement positif dans toute la rŽgion Rh™ne-Alpes gr‰ce ˆ une programmation pensŽe en commun.

E9*M'*5/C4&%*A&174"*

Le public de La Rampe est un public scolaire local mais aussi un public dÕadultes avisŽs. En effet, La Rampe a rŽussi au fil des ans ˆ fidŽliser son public en crŽant un systme dÕabonnement ˆ lÕannŽe. Ce public dÕabonnŽs peut choisir les spectacles quÕil souhaite voir tout au long de lÕannŽe gr‰ce ˆ plusieurs formules dÕabonnements. Comme lÕa ŽvoquŽ Christine Hastoy49, chargŽe du secteur Žducatif ˆ La Rampe, ce public dÕadultes est en gŽnŽral bien informŽ sur la programmation du spectacle vivant dans la rŽgion, bien implantŽ dans le milieu de la culture et fait partie dÕune catŽgorie sociale ŽlevŽe : Ç cÕest vraiment le public qui a lÕhabitude de sortir au spectacle, ce sont des gens qui ont des loisirs, qui se cultivent È. CÕest dÕailleurs ce public qui participe aux avant-propos ainsi quÕaux rencontres organisŽes avec les artistes aprs la reprŽsentation dans la pice prŽvue ˆ cet effet ou mme parfois dans la salle de spectacle.

La Rampe cherche ˆ crŽer une relation avec son public, fidle ou non, afin que ce soit La Rampe qui sÕadapte ˆ son public et non pas lÕinverse : Ç La politique culturelle passe par un service de qualitŽ, ˆ rŽpondre aux attentes du public et les comprendre : qui il est, est-ce que cÕest du pur divertissement quÕil recherche, est-ce que sont des choses un peu pointues etc., pouvoir aussi le guider sur ses choix et aprs faciliter tout ce qui est rŽservation, accueil, et Žventuellement organiser une rencontre avec les artistes È. Ce public a donc un r™le essentiel dans le fonctionnement et lÕorganisation de La Rampe.

49

(31)

G9*:")*#&))&,')*1"*:-*!-#5"*

?9*:;&#5,$(-'%"*1")*$"4-&)*>*5,/$*/'*-%%,#5-<'"#"'(*"AA&%-%"*

LÕune des principales missions de La Rampe est dÕentretenir des relations Žtroites avec les relais. Par Ç relais È on entend toutes les structures avec lesquelles La Rampe sÕassocie pour aller chercher un public non initiŽ, comme les publics scolaires ou encore les publics des centres sociaux. On peut voir ici encore lÕimportance de lՎtendue du rŽseau entretenu par La Rampe dans le but dÕaccro”tre une certaine mixitŽ des publics. En effet, les chargŽs des relations publiques ne peuvent pas aller Ç chercher le spectateur potentiel dans la rue È, comme le souligne Christine Hastoy, Ç il faut quÕil soit emmenŽ par quelquÕun en qui il a confiance. Cela veut dire que cette personne relais il faut quÕelle soit motivŽe pour aller au spectacle donc si la relation entre la chargŽe des relations publiques et la personne relais rame et est poussive, tu peux tre sžr quÕil y aura deux personnes dans la salle È.

CÕest donc par ces relations avec des personnes relais travaillant dans des structures telles que les centres sociaux, les Žtablissements scolaires ou encore les centres de loisir que sÕorganisent et que sÕeffectuent la venue dÕun public autre que celui des abonnŽs. Par exemple, le public scolaire ne viendrait pas ˆ La Rampe sans le travail en amont effectuŽ par Christine Hastoy et les enseignants et animateurs qui sont les personnes relais et sans qui rien ne se ferait : Ç Hormis les gens qui sont tombŽs dedans quand ils Žtaient petits ou qui font partie dÕune catŽgorie sociale ŽlevŽe, tous les autres ont besoin dÕun relais, dÕun accompagnement È50.

@9*P-$6/"$*),'*("$$&(,&$"*

Une seconde mission de La Rampe est Ç dÕavoir un angle dÕattaque sur des champs artistiques plus marquŽs que sont la danse et les musiques È51. En effet, comme nous lÕavons rapportŽ plus haut, La Rampe est une scne conventionnŽe danse et musiques. Comme lÕa soulignŽ Christine Hastoy lors de notre entretien, le terme Ç musiques È est au pluriel car il y a un panel de diffŽrents spectacles regroupŽs sous ce mme mot : humour musical, orchestres, musique classique, musique actuelle, musique du monde, chant lyrique etc. Quant ˆ la danse, les propositions sont plus Ç avant-gardistes È mais le panel danse est moins rempli que le panel musiques.

50

Christine Hastoy Ð Annexe 1 51

Références

Documents relatifs

Reneault montrent que la société Simat a participé à une réunion des négociants en produits en béton qui s'est déroulée à Millau le 24 juillet 1991, à laquelle étaient

Vu la lettre en date du 5 août 1991 , enregistrée sous le numéro F 431 , par laquelle le ministre d'Etat , ministre de l'économie , des finances et du budget , a saisi le Conseil de

Venir découvrir les projets sur lesquels les chercheurs sont actuellement engagés, que ce soit en sciences du climat, économie, écritures alternatives en sciences sociales,

En juin 1991, le ministère de la Recherche fêtait son dixième anniversaire et ouvrait ses jardins du site Descartes pour y organiser des rencontres ludiques entre

L’ouverture des Etats généraux convoqués par Louis XVI à Versailles le 5 mai 1789 provoque une série de grands bouleversements en France : l’Assemblée nationale voit le jour,

Ils bénéficient de la complicité d'une partie de l'armée, d'une partie du personnel politique, y compris des membres du gouvernement (dont Barras), le 18 brumaire an VIII (9

Sous son autorité, la France se modernise rapidement, grâce au franc, au Code civil, aux lycées… Mais Napoléon est avant tout un homme de guerre.. Grâce à son armée de

Après cette prise en charge complète, il faut bien souligner, contrairement à de nombreuses allégations, que la borréliose de Lyme n’évolue pas vers une forme chronique, forme