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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Dix ans d'enseignement de la technologie en France : quel impact sur le regard des élèves ?

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Academic year: 2021

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DIX ANS D'ENSEIGNEMENT DE LA TECHNOLOGIE EN

FRANCE: QUEL IMPACT SUR LE REGARD DES ÉLÈVES?

Isabelle CORRÉARD LU.F.M. d'Aix-Marseille

MOTSCLÉS: TECHNOLOOIE ATTITUDE INTÉRET CONSÉQUENCES -CURRICULUM

RÉSUMÉ: Une enquête internationale, en 1985, visait à déternùner l'attitude des adolescent(e}s à l'égard de la technologie. La France participait à cene enquête. TI m'a semblé intéressant de reconduire cette enquête, en 1997, dans ses modalités d'origine. L'analyse des résultats montre une évolution de l'attitude des élèves et plus particulièrement sur l'impact de la technologie sur la société et l'environnement.

SUMMARY: An international survey, in 1985, consistedtodeternùne the behaviour of teenagers in consideration of the technology. France participatedtothis survey. 1 thought it was interestingto repeat this survey in 1997 in his origin's modality. The analysis oftheresults showinevolution of the behaviour of the pupils and more specially on the impact of the technology onthesocietyand the environment.

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1. INTRODUCTION

Cet exposé s'inscrit dans un travail de recherche mené dans le cadre d'une maîtrise de sciences de l'éducation. À partir d'une photographie prise en 1985 montrant l'attitude des élèves de 13 ans envers la technologie, je suis allée prendre une photographie en 1997 afin d'observer si la mise en place d'un enseignement de technologie, comme discipline d'enseignement général au collège, a modifié le regard des élèves. Je présenterai, dans un premier temps l'enquête de 1985 et ses résultats puis celle de 1997.

2.

L'ENQUETE INTERNATIONALE

En 1985, une enquête internationale (II pays dont la France) visait

à

interroger des élèves de 12/14ans, suivant une scolarité non professionnelle, sur leur conception de la technologie.

2.1 Questionnaire sur l'attitude

Le questionnaire sur l'attitude est organisé autour de 60 questions. L'élève doit situer son choix sur une échelle comportant 5 possibilités d'appréciation (vraiment d'accord, d'accord, ni d'accord ni pas d'accord, pas d'accord, vraiment pas d'accord). Les questions sont regroupées au moment du dépouillement selon 6 grands thèmes: Intérêt, Genre, Conséquences, Difficultés, Curriculum et Carrière. Nous ne relaterons que quelques grands points de la recherche). En résumé, nous pouvons dire que: les élèves ont une attitude assez positive envers la technologie, la variable sexe est

significative: les filles ont une attitude moins positive envers la technologie. Les idées contraires ou divergentes selon les pays sur la technologie proviennent, dans la majorité des cas, d'une culture différente.

2.2 Questionnaire sur le concept

Le questionnaire sur le concept comprend 28 questions sur une échelle de 3 critères d'appréciation (d'accord, pas d'accord, je ne sais pas). Les réponses sont regroupées selon 4 thèmes: Technologie et société, Technologie et sciences, Technologieeténergie, Technologieetdextérité. TIen ressort que: les élèves ne mettent pas en relation technologie et société; nombreux sont les élèves qui séparentla technologie et les sciences; ils ne font pas beaucoup de liens entre les énergies et la technologie. Les élèves associent fortement dextérité, travail manuel et technologie.

2.3 Conclusion

Les élèves issus de l'Ouest de l'Europe (Belgique, France, Danemark et Pays-Bas) ont la même approche. La variable sexe reste une variable non négligeable. Seule la Pologne ne s'inscrit pas dans cette constatation, l'enseignement de la technologie occupe une place importante dans leur enseignement général.

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3. L'ENQUETE MENÉE EN FRANCE EN 1985

Claire Terlon et son équipe furent chargées d'administrer les questionnaires à un échantillon d'élèves français.Lequestionnaire a été administré à 234 élèves de 13 ans

+/-

Il mois (122 filles et112 garçons). Environ 1/3 des élèves sont issus d'un collège rural, 1/3 en zone urbaine et 1/3 en banlieue. Dufait que l'enquête s'adressaitàune tranche d'âge stticte et que la passation avait lieu enmilieu scolaire, certains élèves des classes concernées étaient horscadre(plus âgés). TI leur fut proposéde s'exprimer plus librement en de courts essais thématiques durantle temps imparti à l'enquête (Les réponses sont alors dépouillées séparément). L'ensemble des conclusions se retrouve dans l'articlede Claire Terlon. Nous ne relaterons que les principales conclusions de l'étude française.

3.1 Les résultats du questionnaire "attitude"

Itemintérêt:Les élèves ont globalement une perception positive de la technologie.

Itemcurriculum:Paradoxalement, comme le souligne C. Terlon, .. cet intérêt pour la technologie au niveau extra scolaire ne se traduit pas par un enthousiasme particulier pour un enseignement technologique institutionnel ". En effet, la moitié des élèves n'émet pas l'idée d'un enseignementde la technologie obligatoire, même si un tiers des questionnés veulent bien l'imaginer comme option. Itemcarrière:les adolescents établissent un lien entre les études technologiques et l'obtention d'un métier technique: la moitié des élèves se dit attirés par les métiers liés à la technologie.

Itemgenre:la variable sexe n'est pas significative chez les élèves interrogés. Itemconséquences:la majorité des élèves jugent que la technologie est la clé du futur.

Claire Terlon souhaitait disposerdedonnées supplémentaires afin de vérifier l'influence de la variable .. catégorie socio-professionnelle des parents" et de la variable" position dans la fratrie". Pour ce faire et en accord avec l'ensemble des chercheurs du PATT, quelques questions supplémentaires ont été posées. Les renseignements obtenus concernant la relation entre la place dans la famille et la perception de la technologie ne sont pas significatifs, le groupe interrogé est trop restreint. Par contre, la profession des parents donne des informations intéressantes.

3.2 Les résultats du questionnaire "concept"

Globalement, les résultats obtenus en France sont comparables avec ceux produitsparles autres pays européens: peu d'interrelation entre technologie et société, pas d'association entre la technologie et les sciences, une activité ou un métier techniques exigent des habiletés et des connaissances particulières,

En conclusion, on peut signaler quelaconceptiondela technologie est plus précise chez les garçons que chez les filles. Par contre les scores totaux ne montrent pas de différences typiques entre les pays dispensant un enseignement technologique et les pays où l'initiation technologique n'existe pas. Claire Terlon et son équipe regrettent que le questionnaire associetropla technologie au bricolage. De même, certaines questions laissent apparaître un effet néfaste de la technologie qui entraîne alors une forme de rejet de la part des élèves.

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4 LE CONSTAT 12 ANS APRES

Dans les années 80, la Commission Pennanente de Réflexion sur l'Enseignement de la Technologie (COPRET) propose les fondements de la discipline" technologie" dont" les grandes lignes seront retenues par le ministre Jean-Pierre Chevènement En 1985, la technologie s'installe au collège alors que l'éducation manuelle et technique disparaît. ". Depuis la rentrée 1996, faisant suite au .. nouveau contrat pour l'école" établi en 1995, les contenus de l'enseignement de la technologie comme toutes les autres disciplines sont rénovés ou plus exactement remodelés. La discipline a évolué mais qu'en est-il de l'attitude des élèves enverslatechnologie? L'éducation technologique comme composante de l'éducation générale des citoyens peut-elle influer, voir modifier les représentations des élèves de collège?

4.1 Le cadre d'analyse de l'étude

Afin de mesurer un éventuel écan entre les représentations des élèves de 1985 et ceux de 1997, nous devions utiliser le même questionnaire tout en sachant que certaines questions pouvaient paraître dépassées, voire obsolètes. Nous nous sommes limités àla première partie de l'enquête initiale: administration du questionnaire sur l'attitude.

Nous avons mené notre expérimentation dans des collèges du dépanement des Bouches du Rhône. Les 5 collèges choisis nous pennettaient d'obtenir un échantillon aussi proche possible de l'enquête menée en 1985. Notre échantillon se compose de 225 élèves, soient 110 garçons et 115 filles de 13 ans +/- Il mois.

4.2 Les résultats

Notre choix de dépouillement s'est porté sur une méthode traditionnelle faisant apparaître des pourcentages et facilitant ainsi l'interprétation.

Itemintérêt: Les questions réunies sous ce vocable demandent aux élèves d'envisager la technologie

au sens large et non l'enseignement de la technologie. Dans cet item la technologie est associée aussi bien

à

la nouveauté, qu'aux ordinateurs et au bricolage. L'attitude positive des élèves envers la technologie est toujours présente même si les résultats montrent une légère avancée des élèves indécis. L'ordinateur marque également le pas. Les résultats amènent deux types d'analyse. La première est que demander à des élèves s'ils sont intéressés par la technologie pendant le cours de technologie peut laisser supposer que l'attrait de la discipline est aussi bien lié

à

la relation affective de l'élève avec l'enseignant que le contenu des séances au moment du questionnaire mais également les notes obtenues par l'élève. Les adolescent(e)s ne sont pas forcément aptes

à

dissociéslatechnologie dans son sens large et la discipline scolaire.

La

deuxième facette est qu'actuellement les slogans publicitaires, les médias tendent à associer pour ne pas dire confondre technologie et technologies nouvelles. Cet amalgame réduit la technologie au matériel infonnatique. Les élèves ne sont pas indifférents à la publicité et

à

tout ce qu'elle véhicule. Le pas est vite franchietleur réponses ne sont certainement pas neutres.

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Item

curriculum:

L'enseignement de la technologie comme discipline obligatoire pour tous les collégiens est instauré en 1987. Près de la moitié des élèves affinnent que l'enseignement de la technologie est imponant mais ils hésitent entre enseignement obligatoire et optionnel. Nous constatons que le questionnaire ne permet pas de se faire une réelle opinion des élèves. Comme précédemment, nous pouvons dire que le contexte même du lieu de passation est un facteur important. Administrer le questionnaire dans la rue ouàla sortie d'un stade donnerait peut-être d'autres résultats. Item

carrière:

Les questions posées aux collégiens les amenaient à se positionner sur leur éventuel projet professionnel. Les réponses marquent un profond changement avec les données de 1985: seulement un tiers des élèves contre la moitié en 1985 souhaitent éventuellement se tourner plustard vers un métier lié à la technologie. Néanmoins, l'idée qu'ils se font d'un métier est souvent très éloigné de la réalité. L'insécurité face à l'avenir, la peur du chômage qui à l'heure actuelle touchele secteur industriel poussent probablement les élèves à ce raisonnement. Nous ne pouvons nier non plus que les élèves sont plus confrontés actuellement au chômage. Cene information est conftrmée par plus de la moitié des questionnés: la technologie estàl'origine d'une grande partie du chômage. Item

conséquences:

Les questions concernent l'appréciation des adolescents sur les effets économiques, sociaux et politiques de la technologie. Les adolescent(e)s se positionnent selon 2 points de vue qui semblent un peu contradictoires. D'un côté, ils jugent que la technologie est nécessaire et qu'elle facilite non seulement la vie de tous les jours mais également qu'elle contribue à la prospérité d'un pays. D'autre part, près d'un élève sur deux associe technologie et pollution. Recherche d'une meilleure qualité de vie, éducation

à

l'environnement, forte médiatisation sur les produits biologiques et les produits transgéniques sont de nombreux points qui font probablement réfléchir les élèves.

Item genre. Cet item laisse sous entendre que la technologie est sexuée. Or, les adolescent(e)s se sentent égaux devant la technologie. Ils n'expriment pas de réelle distinction sexuelle dans les activités technologiques. En effet, 80% des adolescent(e)s interrogé(e)s affmnent qu'uneftllepeut tout à fait avoir un emploi technique comme elle est tout à fait capable de se servir d'un ordinateur.

Item

difficultés:

Les questions regroupées sous cet item regardent la technologie comme une science appliquée et une science du concret. Les réponses sont très mitigées. Les collégiens semblent hésiter entre technologie synonyme d'activité manuelle et technologie synonyme de science appliquée. L'analyse des réponses soulève un certain nombre de réflexions. Les activités de typefabricatoire mises en place durant les séances de technologie influencent probablement les réponses des élèves. N'entendons nous pas souvent les élèves dire, à la sortie d'une séance de technologie, .. aujourd'hui, j'ai soudé, j'ai percé, j'ai coupé.... ". Qu'ont-ils retenu? La technologie se résume-t-elle en une acquisition de savoir faire? Commele dit Yves Desforges, l'acception du sens de la technologie comme une technologie pratique, une technologie du .. faire" est très réducteur. C'est alors la relation à l'outil qui prime.

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S. CONCLUSION

Àl'origine, le terme" technologie" désignait la science de la technique. Mais de plus en plus, il est utilisé pour indiquer une approche globale d'un problème technique. Elle implique à la fois des objets matériels, des procédés et une organisation sociale. Dans le questionnaire, la technologie apparaît sous son aspect original ce qui est très réducteur. Ce sens n'est donc pas représentatif de l'enseignement de la technologie tel que les textes le positionnent dans la scolarité obligatoire. Néanmoins, nous ne pouvons nier que la représentation des élèves a évolué. Les grands points qui retiennent notre attention sont les associations suivantes: technologie = chômage, technologie = activité manuelle et technologie = ordinateur. Les contenus enseignés au collège sont-ils fédérateurs de ces représentations? Leur approche par les enseignants induit-elle ces réactions? La formulation en termes d'activités, de compétences est-elle réductrice au point d'oublier les notions essentielles et indispensables? Autant de questions, autant de réponses nécessitent un approfondissement et un réel travail de réflexion sur l'enseignement de la discipline.

BIBLIOGRAPHIE

DE VRIES M., RAAT J., DE KLERK WOLTERS

E,

Report PArr conférence,1987, vol. TERLON

c.,

Attitude des adolescent(e)s

à

l'égard de la technologie: une enquête internationale, Revue Française de Pédagogie, 1990,90, letrimestre, 51-60.

LEBEAUME J., MARTlNANDJ.-L.. Enseigner la technologie au collège, Paris : Hachette Éducation

Références

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