HAL Id: pastel-00002039
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Maximilien Laye
To cite this version:
Maximilien Laye. Capacité de production et structure financière: utilisations stratégiques dans les
jeux d’entrée.. Economies et finances. Ecole Polytechnique X, 2006. Français. �pastel-00002039�
Capa ité de produ tion et stru ture nan ière :
utilisations stratégiques dans les jeux d'entrée
Thèse présentée en vue d'obtenir le grade de
Do teur en S ien es É onomiques
soutenue publiquement le 3 O tobre 2006
Maximilien Laye
Membres du jury :
Gilles Chemla Chargé de Re her he au CNRS, Université
Paris Dauphine, Rapporteur
Denis Gromb Asso iate Professor of Finan e à la London
Business S hool, Rapporteur
Jean-Pierre Ponssard Dire teurde Re her heauCNRS, É ole
Po-lyte hnique, Président du jury
Po-Mes remer iements vont en tout premier lieu à Hervé Tanguy, qui a a epté
d'êtremon dire teur de thèse et m'asoutenuetguidé tout aulong de es années.
Je lui suis re onnaissant pour son é oute et sa ompréhension, qui allaient bien
au-delàdu adre a adémique.
Je remer ie Jean-Pierre Ponssard de m'avoir a ueilli au sein du Laboratoire
d'É onométrie de l'É ole Polyte hnique, et de m'avoir si souvent renouvelé sa
onan e.Mathèsedoiténormémentàsabienveillan eetàses pré ieux
ommen-taires lorsde larele ture des versions préliminairesde e manus rit.
Denis Gromb et Gilles Chemla ont a epté la harge de rapporter ma thèse.
Leurs ommentairesm'onten ouragéetguidé danslesderniers moisde réda tion.
Je remer ie Pierre Pi ard de m'avoir a ueilliau sein du Département
d'É o-nomie de l'É ole Polyte hnique, e qui m'a permis d'a hever ma thèse dans des
onditions idéales.
Durant es annéesauLaboratoired'É onométrie, puisauDépartement
d'É o-nomie, ainsi qu'à l'extérieur de l'É ole, j'ai eu la han e de toyer de nombreux
her heurs et do torants. Les ommentaires de eux qui suivent ont dire tement
Al-lain, Mi hel Balinski, Jean-Mar Bourgeon,Christophe Caron, ClaireChambolle,
Patri iaCrifo,AnneDu hêne,OlivierGossner,RidaLaraki,Jean-FrançoisLaslier,
Jérme Mathis etJérme Pouyet.
J'adresse une pensée à tous lesdo torants du Laboratoire,et tout
parti uliè-rement à elles qui ont eu la patien e de partager leur bureauave moi: Pas ale
Bazo he,RominaBoarini,SophieChemarin,MaïaDavid,TuDoan-Coam,Ghada
Dhouib, Blandine Isambert etMarie-Anne Valfort.
Jegardeun ex ellentsouvenirde mesélèvesde l'ENSAE:Jean-RenaudAdda,
Noémie Boutboul, Stéphanie Kretz,Céline Latrémy.Le travailentrepris ave eux
m'a permis de prendre un re ul salutaire sur mes travaux.
Je remer ie le personnel administratif du laboratoire, Lyza Audel, Anh-Dao
Charlès, Christine Mouyeket, Éliane Nitiga-Madelaine, Chantal Poujouly et
Da-mien Brémont,pour leur ompéten e, leur disponibilitéetleur gentillesse.
Jeremer ie enn euxet ellesqui,en dehorsdumondede lare her he, m'ont
Remer iements . . . 3
Introdu tion 11 Introdu tiondes hapitres . . . 14
Chapitre 1 . . . 14
Chapitre 2 . . . 16
Chapitre 3 . . . 17
Chapitre 4 . . . 19
1 Sur apa ité de produ tion, ollusion et signalement 21 1.1 Introdu tion . . . 22
1.2 Analyse Judo-É onomique :modèle de base etmise en perspe tive . 23 1.2.1 Cadre Général. . . 23
1.2.2 Analyse Judo-é onomique :Gelman etSalop (1983) . . . 27
1.2.3 Équilibre ave anti ipationde l'entrée . . . 29
1.3 Collusion. . . 34
1.3.1 Lemodèle :prin ipales hypothèses . . . 34
1.3.2 Négo iation . . . 36
1.3.3 Pouvoir de négo iation etsurinvestissement . . . 41
1.3.4 Introdu tion des oûts de apa ité etde produ tion . . . 45
1.4 Signalpar la apa ité . . . 51
1.4.1 Introdu tion . . . 51
1.4.2 Lemodèle :prin ipales hypothèses . . . 53
1.4.3 Équilibre bayésien parfait séparateur . . . 56
1.4.5 Dis ussion . . . 66
Bibliographie . . . 68
2 Choix de apa ité en demande roissante 69 2.1 Introdu tion . . . 70
2.2 Barrière àl'entrée par la apa ité : le as statique . . . 73
2.3 Monopole ave demande roissante . . . 75
2.3.1 Prin ipales hypothèses . . . 76
2.3.2 Investissement optimalen monopole. . . 78
2.4 Duopoleen demande roissante . . . 80
2.4.1 Fon tionde protde l'entrant . . . 82
2.5 Barrière àl'entrée par la apa ité : analyse en demande roissante . 84 2.6 Fon tionde meilleureréponse de l'entrant . . . 87
2.6.1 Date optimaled'entrée . . . 88
2.6.2 Capa ité installéepar l'entrant . . . 90
2.7 Investissement de larme en pla e . . . 94
2.8 Con lusion . . . 98
Bibliographie . . . 100
2.9 Annexes . . . 100
2.9.1 Statique omparativeasso iée à laproposition 24 . . . 100
2.9.2 Preuve de la proposition 27 . . . 102
2.9.3 Preuve de la proposition 30 . . . 105
2.9.4 Preuve de la proposition 33 . . . 106
2.9.5 Investissements répétés . . . 108
3 A strategi use of debt 111 3.1 Introdu tion . . . 112
3.2 The model : generalframework . . . 117
3.2.1 The nego iationphase . . . 118
3.2.2 The ompetitivegame . . . 119
3.3 Equilibriumof the ompetitivegame . . . 123
3.4 Initialnegotiation . . . 127
3.4.2 Entry de isionand optimal nan ialstru ture . . . 131
3.5 Con lusion . . . 134
Bibliography . . . 140
3.6 Annex : Strategi threat point . . . 140
3.6.1 Rationality of the threat point . . . 142
3.6.2 Case of multiple sub-game perfe t equilibria . . . 143
3.7 Annex : Proof of proposition42 . . . 146
4 Capa ity Constrained Cournot-Nash Equilibrium 151 4.1 Introdu tion . . . 152
4.2 The model . . . 154
4.2.1 Capa ity onstraintsand produ tion osts . . . 156
4.2.2 Equivalentproblem . . . 162
4.3 Con ludingremarks . . . 165
1.1 Séquen e du jeu. . . 24
1.2 Stratégie optimaled'entrée en prix eten apa ité de produ tion. . . 28
1.3 Prots d'équilibreen fon tion de la apa ité de larme en pla e.. . 31
1.4 Séquen e du jeuave négo iation. . . 35
1.5 Négo iationde Nashà apa ités xées. . . 40
1.6 Équilibre pour
α = 1
. . . 421.7 Équilibre pour
α = 1/2
. . . 441.8 Équilibre en fon tion de
c
etdeα
. . . 471.9 Séquen e du jeu. . . 57
1.10 Signalpar la apa ité. . . 60
2.1 Capa ité de la rme en pla e etbarrière àl'entrée. . . 74
2.2 Evolution de la demande etde la apa ité de monopole. . . 79
2.3 Evolution du prix d'équilibrede l'entrant. . . 84
2.4 Evolution du prot marginalde l'entrant dans letemps.. . . 92
2.5 Capa ité optimalede l'entrant en fon tion de
k
1
.. . . 942.6 Typologie des situations on urrentielles. . . 97
2.7 Evolution du prix d'équilibrede l'entrant. . . 103
2.8 Perte de protmarginalequand
k
1
augmente. . . 1042.9 Capa ité optimalede l'entrant en fon tion de
k
1
.. . . 1073.1 Generalframework. . . 118
3.2 Sub-game perfe t equilibrium. . . 125
Les industries de produits de ommodité regroupent les industries produisant
un bien de base orrespondant à un besoin élémentaire, et pour lequel il y a peu
de diéren iation par la marque,tels quele iment, l'a ier,ou lepapier.
Ces industries ont souvent servi de sour e d'inspiration aux théori iens de
l'é onomie industrielle. Leurs ara téristiques sont en eet très simples, et elles
se prêtent alors parfaitementà la modélisation:pas d'eets omplexessur la
de-mande liésau marketing des produits età la psy hologie des onsommateurs, les
lients étant avant tout d'autres rmes à la re her he des meilleurs prix; peu de
produitsdesubstitution,dumoinsàmoyenterme:onne hangepasfa ilementles
pro édés des transformateurs de l'aval ( himie), ni les habitudes de onstru tion
d'un pays (verre, bois, a ier, iment); l'innovation porte sur l'amélioration des
te hniques de fabri ationet délivre des gains de performan e plus qu'elle ne
per-met une remiseen auseradi aledes positions on urrentielles.Enn, etsurtout,
béné iant d'importantes é onomies d'é helle, es industries sont on entrées ou
bien en voiede le devenir, et e i à une é helle géographique di tée par les oûts
de distribution. L'intera tion stratégique est alors patente.
nonsurunmar hévia l'implantationd'uneunitédeprodu tion,augmenterounon
une apa ité deprodu tionsur unsite existant,a heterounonun on urrent...),
tout e ifait de es industries des andidatsrêvésàlaformalisationpar lesoutils
de la théorie de la on urren e imparfaite. Autrement dit, si une théorie de la
on urren e fondée sur les omportements stratégiques des a teurs a une han e
d'avoir un domaine de pertinen e, e devrait être dans e type d'industries.
Mais avant de her her à dériver des re ommandations en matière de
poli-tique de la on urren e pour e type d'industries, le premier eort doit porter
sur la façon de modéliser es intera tions stratégiques. Une première ondition
évidentepour yparvenir doitêtre de prendre en onsidérationles ara téristiques
te hni o-é onomiquessaillantesde es industries,mêmesielless'éloignentdu
mo-dèle anonique de larme.
La apa ité de produ tionjoue lairementun rle lé. Ledimensionnementde
la apa itéetletimingd'installationrésumentladé isiond'entrée surun mar hé.
Les rendements sont roissants tant qu'on n'atteint pas la limite de apa ité, et
produire au-delà est impossible. En pratique, si on souhaite ontinuer à servir le
mar hé, il faudra produire à partir d'un site distant a priori non ompétitif ou
bien a heter pour revendre.
La se onde ondition est de ne pas simplieroutrageusement lanature même
de l'intera tion on urrentielle mais au ontraire de bien omprendre les eets
induitspar les hoix faitsà e niveau. C'est l'un des prin ipauxobje tifsde ette
thèse.
Lapossibilitédenégo iationentrea teurs on urrents,dèsqu'ilsont ons ien e
jeu. Plus que raner les modalités d'arontement sur le mar hé, la question est
de savoirquandetsur quoi ette négo iationpeut prendre pla e,puis en quoielle
va stru turer les hoixstratégiques en amont.
La troisième ondition porte sur la prise en ompte des problèmes de
nan- ement. Les dé isions d'installation de apa ité de produ tion ou de ra hat de
on urrents supposent des engagements de fonds onsidérables. La varian e des
prots attendus selon l'issue des jeux on urrentiels est a priori telle qu'il est
ex lu de négliger ette dimension. Mais dans laséquen e ombinant hoix
straté-gique de apa ité, arontementsur lemar hé, négo iation,notreposition onsiste
àfaireunjouerunrle léàladette,sans quelesa teursdunan ementne soient
eux-mêmes partie prenante des hoix etdes négo iations.
Ainsi, apa ité de produ tionet nan ement ne sont pas quedes ontraintes,
elles deviennentdes instrumentsde lastratégiedes rmes. Lapremière adéjàété
traitée omme telle dans la littérature ( apa ité omme barrièreà l'entrée, Dixit
(1980)), la se onde également (dette omme engagement à l'agressivité dans un
jeu de Cournot, Brander etLewis (1986)). Undes obje tif prin ipaux de la thèse
estd'introduirede lanégo iationdanslesjeuxmobilisantdetteet apa ité omme
instruments stratégiques. On espère par la même ouvrir une voie permettant de
gagner en réalismedans l'analyse des intera tions stratégiques. Plus pré isement,
au hapitre1,nousintroduisonsdelanégo iationdansl'analyseJudo-é onomique
de Gelman etSalop (1983), ette négo iation étant postérieure au hoix de
apa- ité. Au hapitre 3, ette négo iation est antérieure à un jeu d'entrée dans lequel
l'entrant est endetté, la dette permettant à l'entrant d'être en meilleure posture
Introdu tion des hapitres
Chapitre 1 : Sur apa ité de produ tion, ollusion et signal
Le premier hapitre se pla e dans un adre de ompétition à la
Bertrand-Edgeworth en demande inélastique,etillustre laproblématiquedu hoixde
apa- itéde produ tiondans diérents ontextes.Nousprésentonsdeux modèlesvisant
àexpliquerlasur apa itéde produ tionqui peutêtre observée dans lesindustries
de ommodité.
Nousrappelons toutd'abord lemodèlede base de l'analyse Judo-é onomique,
présenté dans Gelmanet Salop (1983). Une rme entre sur un mar hé sur lequel
est déjà présente une rme apable de servir tout le mar hé. L'analyse lassique
montre omment l'entrant peut s'assurer l'a ommodationsur lemar hé en
limi-tant sa apa ité. On aboutit alors à une situation dans laquelle la rme en pla e
a un ex ès de apa ité.
Nous étudions ensuite sous quelles onditions une telle situation pourrait
ap-paraîtrelorsquelarmeen pla eanti ipel'entréeetxesa apa itédeprodu tion
avant elle- i. Il apparaît que, à moins que la rme en pla e ait un avantage en
oûts très important, l'anti ipationde l'entrée onduitla rme en pla e à ne pas
surinvestir, pour éviter de se retrouver àl'équilibreJudo-é onomique, dans lequel
une apa ité trop importante serait utilisée à ses dépends. Une sur apa ité de
produ tionde l'industrie n'est alors expliquée que par une mauvaise anti ipation
de l'entrée.
Nousreplaçons ensuitelemodèledans deux ontextes distin ts. Tout d'abord,
à la Bertrand sous ontraintes de apa ité, mais une ollusion sur les quantités
produites.Nousmontrons ommentlaperspe tived'une ollusionfuturepousseles
diérentespartiesàsurinvestir, esurinvestissementdotantlesrmesd'unpouvoir
de nuisan e qui peut être exploité dans le adre de la ollusion, ontrairement
à e qui se passe dans le adre purement non- oopératif. Le surinvestissement
est roissant ave le pouvoir de négo iation. Lorsque le pouvoir de négo iation
est aux mains de la rme en pla e, seule la rme en pla e surinvestit, et l'on
retrouve l'équilibre en apa ité de Gelman et Salop (1983). Lorsque le pouvoir
de négo iation est partagé, les rmes tombent dans un dilemme du prisonnier :
ha une surinvestit an de ne pas être la seule àne pas surinvestir, e quidétruit
de la valeur.
Enn, le modèle est pla é dans un ontexte d'asymétrie d'information. Nous
supposons que l'entrant peut être de deux types : le type e a e a des oûts
marginaux de produ tion faibles, et le type ine a e, des oûts marginaux de
produ tionélevés.Seull'entranta onnaissan edeson type.Onsuppose quepour
nan er le oût d'entrée, l'entrant doit faire appel à des bailleurs de fonds. Nous
montrons omment l'entrant e a e peut signaler son type au mar hé nan ier
en s'engageant à installer une apa ité qui ex ède la apa ité qui serait optimale
sil'informationétaitparfaite.Nousmontronsque e modede signalestpréféréau
signalparprixlimite,telqueprésentédansMilgrometRoberts(1982).Enn,nous
déterminonslapartdu apitaloptimalequel'entrantdoit éderandemaximiser
Chapitre 2 : Choix de apa ité en demande roissante
Le deuxième hapitre examine le rle stratégique de l'investissement en
apa- ité dans une industrie de bien de ommodités en roissan e. Nous onsidérons
un modèle semblable au modèle du hapitre 1, en nous plaçant dans un adre
de on urren e à la Bertrand-Edgeworth en demande inélastique,mais nous
sup-posons d'une part que la taille du mar hé roît, et d'autre part que les rmes
supportent des oûts xes d'installationde apa ité importants.
En demande statique, le modèle de Dixit (1980) démontre qu'en présen e de
oûts xes d'entrée susamment élevés, l'installation d'une apa ité importante
peut onstituer une barrière à l'entrée sur le mar hé. L'obje tif du hapitre est
d'étudier la robustesse de e résultatdans le adred'une demande roissante.
Nous montrons que la apa ité de la rme en pla e a ee tivement un eet
négatif sur lesprotsque peut obtenirl'entrant potentiel,et don que larmeen
pla epeutespérerbarrerl'entreren rendant es protsinférieursau oûtd'entrée.
Toutefois,ilapparaîtquel'eetde lasur apa itéest limitédu faitdela roissan e
du mar hé, si bien que pour des niveaux de roissan e importants, la barrière à
l'entrée a un oût prohibitif et devient même impossible au delà d'une ertaine
roissan e.L'adoption d'unestratégieagressiveen apa itépour barrerl'entréea,
dans e ontexte, toutesles han es d'é houer.
Quellestratégiedoit alorsadopter larmeen pla epourmaximiserses prots
sa hant qu'elle nira par a ommoder l'entrée?
Pour répondre à ette question, il onvient de remarquer que la roissan e
stratégiede l'entrant sedénit en apa ité, mais aussi dans le temps à travers la
date d'entrée hoisie. La dateoptimaled'entrée détermine de façon endogène une
périodedemonopole,pendantlaquellelarmeenpla ejouitdeprotsélevés, puis
unepériodededuopole.Larmeenpla evadon her her àxersa apa itépour
induire une réponse de l'entrant qui lui est favorable, idéalement la onstru tion
d'une usine de faible apa ité, et e le plus tard possible.
Nous montrons que es deux obje tifs ne sont pas on iliables : la rme en
pla e doit arbitrer entre a ommoder une entrée tardive mais agressive, ou bien
une entrée pré o e ave une apa ité limitée.
Chapitre 3 : Jeu d'entrée et stru ture nan ière, une
utilisa-tion stratégique de la dette
Le troisième hapitre propose une utilisationoriginalede l'endettement.Nous
nous plaçons dans le adre lassique d'un jeu d'entrée en é onomie industrielle :
un monopole fait fa e à un entrant sur son mar hé. Cette entrée fait perdre à la
rme en pla e son prot de monopole. Il peut s'en suivre une a ommodation,
ouau ontraire,une guerredes prix.Classiquement,la dé isionde guerrerevient
au monopole, qui par une guerre oûteuse à ourt terme hasse l'entrant pour
re ouvrersonprotdemonopole: 'estlathéoriedelaprédation.Nous onsidérons
i iquel'entrantpeutégalementdé len her etteguerredesprix, e quilui onfère
un pouvoirde nuisan equi pourra être utilisé à des ns stratégiques.
Notre analyse se distingue d'un jeu d'entrée lassique par deux aspe ts.
l'entrant est endetté, 'est-à-dire que pour nan er son oût d'entrée sur le
mar- hé, il aemprunté un ertainmontantqu'ildevra rembourserà un ertainterme.
Nous introduisons don une tier e partie, la banque prêteuse. Si l'entrant n'est
pas en mesurede remboursersa dette, ilest en failliteet sort du mar hé.
Deuxièmement, nous introduisonsla possibilité d'une sortie négo iée du
mar- hé.Celle- iestéquivalenteaura hatdel'entrantparlarmeenpla e.Onsuppose
don qu'unefoisle oûtd'entréea quittéparl'entrant,etavanttoute ompétition,
la rme en pla e et l'entrant ont la possibilité de négo ier un ra hat. C'est dans
ette négo iation que l'entrant pourra faire valoir son pouvoir de nuisan e an
d'extraire une part du surplus de la rme en pla e. Ainsi, dans notre modèle, la
on urren e est avant tout étudiée en amont, dans la négo iation de sortie, alors
qu'elle est plus lassiquement étudiéeen aval,dans lejeu post-entrée.
Pourêtreàmêmed'obtenirunepartdusurplusdansle adredelanégo iation,
l'entrantdoitrendre rédiblesamena edeguerredesprix,et 'estparl'utilisation
de la dette qu'ilatteint et obje tif,en utilisant la apa ité d'engagement quelui
onfère laresponsabilitélimitée.Il s'agit d'uneutilisationstratégique de ladette,
qui est indire te ar il ne s'agit pas pour l'entrant de hoisir sa dette de façon à
augmenter ses prots dans le jeu on urrentiel, mais de hoisir le montant de la
dette qui soutiendra une issue favorable lorsd'une négo iation.
La résolutionde e modèle apporte plusieurs résultats. Lorsque la négo iation
est impossible, on retrouve un rationnement de rédit analogue à elui que l'on
ren ontre dans les modèle d'aléa moral dans les relations de nan ement.
Cer-tains projets rentables ne trouvent ainsi pas de nan ement. L'introdu tionde la
l'obtention du nan ement par la banque, e qui est plutt naturel. Mais on a
d'autre part l'eet omplémentaire, à savoir que l'endettement fa ilite le ra hat
de l'entrant, e qui est plus surprenant.
Nousobtenonsunedis ontinuitédansletypedesentrants.L'entréen'est
pro-tablequepourune rmeayantun niveaud'endettementsusamment faiblepour
être ertained'être a ommodée,ouayantun niveau d'endettement susamment
important asso ié à un pouvoir de nuisan e élevé pour pouvoir négo ier son
ra- hatfavorablement.Desniveaux d'endettementintermédiairespeuventrendreune
entrée non protable.
Enn,nous déterminonsde façonendogènelastru turenan ièreetle ontrat
de dette optimaux. Nous montrons que les deux stratégies d'endettement (faible
ou fort) peuvent être optimales, en fon tion notamment du pouvoir de nuisan e
de l'entrant.
Chapitre 4 : Équilibre de Cournot sous ontraintes de
apa- ité
Le dernier hapitre se pla e dans un adre de on urren e à la Cournot sous
ontraintesde apa ité.Nous onsidéronsle asmulti-rmes,multi-usineset
multi-mar hés, 'est-à-dire qu'un nombre quel onque de rmes possédant ha une un
nombrequel onqued'usines,produisentunbienhomogèneets'arontentdansune
on urren e àlaCournot surun nombrequel onquede mar hés indépendants.La
demande est supposée linéaire sur haque mar hé, la tailleet l'élasti itépouvant
des ontraintes de apa ité, e quinous permet de prendre en ompteune grande
variété de situations, omme par exemple laprésen e d'une quantité minimaleet
maximale produite par usine ou transportée par un moyen de transport donné,
ou bien la présen e de quotas sur les mar hés. De même, les fon tions de oûts
de haque rme permettent de prendre en onsidération de façon diéren iée les
oûts de produ tion de haque usine, les oûts de transports etles taxes.
La formulation multi-mar hés prend tout son sens du fait de la présen e des
ontraintes de apa ité. En eet, elle- i pose la question de l'ae tation de la
apa ité de produ tionentre lesdiérentsmar hés de façon essentielle, etinterdit
de traiter leproblème indépendammentsur haque mar hé.
Nous démontrons l'existen e etl'uni itéde l'équilibrede Nashde e jeu, etle
Sur apa ité de produ tion, ollusion
1.1 Introdu tion
La problématiquedu hoix stratégique de apa ité de produ tions'est imposé
ommeune question entrale de l'é onomie industrielletelle qu'elle s'est
dévelop-pée es trentedernières années. Dans e hapitre, nous illustrons ette
probléma-tique dans diérents ontextes, et proposons deux modèles visant à expliquer la
sur apa itédeprodu tionquipeutêtreobservée danslesindustriesde ommodité.
Nous rappelons tout d'abord le modèle de base de l'analyse
Judo-é onomi-que, présenté dans Gelman et Salop (1983). Une rme entre sur un mar hé sur
lequel est déjà présente une rme apable de servir tout le mar hé. L'analyse
lassiquemontre ommentl'entrantpeut s'assurerl'a ommodationsurlemar hé
en limitantsa apa ité. On aboutit alors àune situationdans laquellela rmeen
pla e a un ex ès de apa ité.
Nous étudions ensuite sous quelles onditions sur les oûts une telle situation
pourrait apparaître lorsque la rme en pla e anti ipe l'entrée et xe sa apa ité
de produ tionavant elle- i.Il apparaîtque, àmoins que larme en pla e aitun
avantageen oûtstrèsimportant,l'anti ipationdel'entrée onduitlarmeenpla e
ànepassurinvestir,pouréviterdeseretrouveràl'équilibreJudo-é onomique,dans
lequel une apa ité trop importanteserait utiliséeà ses dépends. Unesur apa ité
deprodu tiondel'industrien'estalorsexpliquéequeparunemauvaiseanti ipation
de l'entrée.
Nousreplaçons ensuitelemodèledansdeux ontextes distin ts:toutd'abord,
un ontextede ollusion,danslequelnousmontrons ommentlaperspe tived'une
dilemmeduprisonnier;ensuite, un ontexted'asymétried'information,le hoixde
apa itédel'entrantjouantunrledesignald'e a itévis-à-visdes investisseurs.
1.2 Analyse Judo-É onomique : modèle de base et
mise en perspe tive
1.2.1 Cadre Général
Tout au long de e hapitre nous nous pla erons dans le adre de l'analyse
Judo-é onomique présentéedans GelmanetSalop(1983).Nous onsidérerons une
version simpliéede e modèle en supposant lademande inélastiqueave prixde
réservation, que l'on qualie usuellement de box demand. Cette modélisation
orrespond bien aux industries de ommodités.
On onsidère deux rmes (1 et 2) sur un mar hé. La demande est onstante
et égale à
D
pour un prix inférieur ou égal àp
¯
, et nulle pour un prix supérieur.Lesinvestissements en apa ité sont onsidérées être des dé isions de long terme,
peu exibles, qui onditionnent les hoix des prix ultérieurs, déterminés par une
on urren e à laBertrand sous ontraintes de apa ité. Le jeu est don séparéen
deux phases omptant ha une deux étapes : une première phase durant laquelle
les rmes xent séquentiellement leur apa ité de produ tion
k
1
etk
2
, puis unedeuxième phase pendant laquelle les rmes xent séquentiellement leurs prix
p
2
puis
p
2
.Plus pré isément,la séquen e du jeu est la suivante ( f.gure 1.1) :(
t = 1
)la rme 1 xe sa apa iték
1
, (t = 2
) la rme 2 xe sa apa iték
2
puis (t = 3
) larme 2 xeson prix
p
2
etenn (t = 4
)la rme 1xe son prixp
1
.t = 1
t = 2
t = 3
t = 4
k
1
k
2
p
2
p
1
Fig. 1.1 Séquen e du jeu.
Nous qualierons la rme 1 de rme en pla e et la rme 2 de rme entrante,
et la séquentialité des hoix de apa ité traduit simplement le fait que la rme
en pla e a un avantage stru turel lui permettantde s'engager avant l'entrant.En
d'autres termes, la rme en pla e est leader de Sta kelberg. La séquentialité des
dé isions en prix est moins signi ative : lorsque le hoix des prix est simultané,
l'équilibreen prixest en stratégiesmixtes, etonmontre aisémentquelepaiement
d'équilibreest égalaupaiement d'équilibrelorsquele hoix de prixest séquentiel.
L'avantage de supposer le hoix séquentiel est que l'équilibre est en stratégies
pures, e qui simpliel'analyse sans en diminuerla portée.
On suppose en outre que toute dis rimination en prix est impossible. La
de-mande est prioritairement ae tée à la rme pratiquant le prix le plus bas, qui
saturealors sa ontraintede apa ité. Lademande résiduelleest ae tée àl'autre
rme. En as d'égalitédes prix,lademande est ae tée entièrement àla rmeen
pla e, e qui orrespond à une vis osité innitésimalede lademande.
Stru ture de oûts
Nous onsidérerons trois sortes de oûts dans la suite du hapitre (et dans le
hapitre 2) : les oûts xes d'entrée, les oûts variables de apa ité (
c
k
i
) et les oûts variables de produ tion (c
p
non-ré upérables et par dénition sont indépendants de la apa ité installée.Ils
n'in-terviennent pas dans l'analyselorsque l'on onsidère quel'entrée a déjàeu lieuet
que l'on pose la question de la apa ité installée (équilibre en a ommodation).
Dans es as, nouslesnormaliseronsàzéro.Au ontraire,ilsinterviennentlorsque
laquestiondel'entréeestposée,que esoitàtraverssonnan ement(se tion1.4),
àtravers l'étude de stratégies de barrièreà l'entrée misesen pla epar la rmeen
pla e (se tion2.2 du hapitre2) oudes béné es tirés d'un retard de
l'investisse-mentàtravers l'a tualisation( hapitre2).Les oûtsxes d'entrée jouentdon un
rle limité dans leprésent hapitre etinterviendront de façon fondamentale dans
le hapitre2.
Les oûts variables de produ tion et de apa ité sont supposés linéaires. Les
oûts de apa ité sont payés au moment de l'installation de la apa ité, et sont
proportionnels auniveau de apa ité hoisie (
c
k
i
k
i
). Les oûts de produ tionsont proportionnelsàlaquantitéproduite(c
p
i
q
i
)1
.CommedansGelmanetSalop(1983),
onsupposera quelarme en pla eest aumoinsaussi e a e quel'entrant,eton
normalisera son oût de produ tion à zéro (
c
p
1
= 0
,c
p
2
>
0
). Cette hypothèse simplieles al ulsmais ne jouepas un rle essentiel,ellesert surtoutà soulignerle faitque l'entrant parvientà for er l'a ommodation,et ela mêmelorsqu'il est
nettementmoins e a e quela rme en pla e.
Lorsqu'une rme produit à pleine apa ité et que date d'installation et date
de produ tion oïn ident, iln'ya pas lieude distinguer entre oûtsde apa ité et
oûtsdeprodu tion,puisque
q
i
= k
i
.On onsidèrealorsun oûtagrégéc
i
= c
k
i
+c
p
i
. 1Onremarqued'autrepartquelanotationadoptéepermet égalementde traiterle asd'un
éventuel oût
c
m
i
de maintien de la apa ité inutilisée, arc
k
i
k
i
+ c
p
i
q
i
+ c
m
i
(k
i
− q
i
) = (c
k
i
+
c
m
i
)k
i
+ (c
p
i
− c
m
i
)q
i
, e quientredansnotre adred'analysetantquec
m
i
< c
p
i
.Ceserale asd'unepartpourunermeenmonopole,etd'autrepartpourlarme
entrantedans l'analyse Judo-é onomique de base (se tion1.2.3).
Lorsque dated'installationetdatedeprodu tionne oïn identpas,il onvient
de distinguerlesdeux typesde oûts variables.Noussupposeronsen outrequeles
oûtsde apa iténesontpasré upérablesunefoisen ourus.Ainsi,àlase tion1.3,
les rmes négo ient après installation de la apa ité mais avant produ tion. Les
deux types de oûts jouent alors un rle fondamentalement diérent, d'une part
par equelesrmesneproduirontpas à apa itédu faitdela ollusion,etd'autre
partpar equeles oûtsde apa itéserontirré upérablesetn'interviendrontdon
pas dans la négo iation, ontrairement aux oûts de produ tion.
Notre démar he estlasuivante:lorsqueles oûtsvariablesn'interviennentpas
fondamentalementdanslephénomènequel'onveutmettreenlumière(notamment
un surinvestissement en apa ité), nous établissons lesrésultats en supposant les
oûtsnuls,puis nousétudionslarobustessedesrésultatsenintroduisantles oûts.
D'une façon générale, on remarquera que l'introdu tion de oûts de apa ité
li-mitelephénomènedesurinvestissement, elui- iétantplus oûteux.Dansd'autres
se tions, les oûts jouent un rle fondamental et ne sont don pas supposés
ini-tialement nuls. C'est le as de la se tion 1.4 dans laquelle le oût de produ tion
diéren ie un entrant e a e d'un entrant ine a e, et dans tout le hapitre 2,
dans lequel la demande est supposé roissante, un oût de apa ité non-nulétant
1.2.2 Analyse Judo-é onomique : Gelman et Salop (1983)
On sepla e àl'instant
t = 2
etonsuppose quelarmeen pla e estsur apa i-taire (
k
1
> D
). Le jeu orrespondant auxétapes (t = 2, 3, 4
) (quiest un sous-jeudu jeu initial)est à information parfaite etse résout par indu tion à rebours. La
propositionsuivante est le résultatprin ipal de Gelmanet Salop (1983) adaptéà
lafon tion de demande parti ulièreretenue dans notremodèle. On a :
Proposition 1 À
k
2
xé, la rme entrante hoisit le prix :p
2
= ˜
p =
¯
p(D
− k
2
)
D
(1.1)et l'entrée esta ommodéepar la rmeen pla e. La apa ité optimalede l'entrant
est
k
2
= D/2
.Démonstration. (
t = 4
) Lorsque la rme en pla e xe son prix, elle arbitreentre xer son prixà
p
1
= p
2
etservir alorstout le mar hé [protπ
m
(p
2
) = p
2
D
℄,oubien a ommoder l'entrée en a eptant de ne servir que lademande résiduelle
D
− k
2
au prixp
¯
[protπ
m
(¯
p) = ¯
p(D
− k
2
)
℄. Les autresprix orrespondent àdes stratégies stri tement dominées par l'une de es deux stratégies. On suppose quelorsqu'elle est indiérente entre es deux stratégies, larme en pla e a ommode
l'entrée, e qui est l'hypothèse habituelle dans lesmodèles d'entrée.
(
t = 3
) Le prot de la rme entrante n'est positifque si elleest a ommodée.And'être a ommodée, larme entrante ne doit pas dépasser leprix
p
˜
qui rendla rme en pla e indiérente, et xer son prix en dessous de
p
˜
est une stratégie(
t = 2
) Le prot de l'entrant vautπ
e
= ˜
pk
2
. Ce prot est maximal pourk
2
= D/2
.La gure 1.2 représente et équilibre dans un plan quantité-prix. La demande
est représentée par un re tangle de largeur
D
et de hauteurp
¯
; la apa ité de larme1est mesurée en partantde lagau he
2
et ellede larme2en partantde la
droite; la ondition d'indiéren e impose à la rme 2 de tarifer sur la diagonale
du re tangle (équation 1.1); la apa ité optimalede l'entrant maximise l'aire du
re tangle de largeur
k
2
et de hauteurp
˜
. Il s'agit là de l'exemple le plus simple0
D
k
1
¯
p
k
2
˜
p
π
m
π
e
Fig. 1.2 Stratégie optimaled'entrée en prix eten apa ité de produ tion.
pour illustrer la logique Judo-é onomique : en se limitant en apa ité et en
tari-2
fant susamment bas, la rme entrante parvientà rendre laguerre des prix trop
oûteuse, et par suite àfaire a ommoder l'entrée. La taillede la rme en pla e,
qui est sur apa itaire, est utiliséeà ses dépends.
Dans e modèle, l'industrie est globalement sur apa itaire, mais il n'y a que
la rme en pla e qui ait une apa ité non utilisée. À e stade, ette sur apa ité
n'est expliquée que par une mauvaise anti ipation de l'entrée, la rme en pla e
appliquant sa stratégie optimale de monopole à une date où la possibilité d'une
entrée est négligée. L'analyse de ette situation est intéressante étant donné la
duréede vie desinvestissements,etle ara tère imprévisiblede ertains
boulever-sements pouvant entraîner l'apparitiond'entrants potentiels ( ho te hnologique,
hangementde politique...).
Toutefois, e sous-jeu n'est pas toujours atteint à l'équilibre sous-jeux parfait
du jeu initial. C'est l'objet de la se tionsuivante.
1.2.3 Équilibre ave anti ipation de l'entrée
On suppose que les oûtsde produ tion sont nulset quela apa ité a un oût
innitésimal
3
Proposition 2 L'unique équilibre de Nash sous-jeux parfait est déterminé par :
k
1
= k
2
= D/2
etp
2
= p
1
= ¯
p
.Démonstration. La preuve est très semblable à elle de la proposition 1. La
apa ité
k
1
étant oûteuse, on remarque quek
1
6 D
, toute stratégie telle que 3Ce as limite est elui qui nous intéresse, 'est pourquoi nous le présentons en premier.
Nous montronspar lasuite queles on lusions obtenues dans e as restentvalables tantque
k
1
> D
étantstri tementdominéeparlastratégiek
1
= D
.Deplus,au unéquilibre n'est tel quek
1
+ k
2
< D
, ar alors hoisirk
2
= D
− k
1
(en onservant le prixonstant)estunedéviationunilatéraleprotabledelarme2.Onraisonneensuite
par indu tion à rebours.
(
t = 4
) La rme en pla e arbitre entre une stratégie d'ex lusion de l'entrant[prix
p
1
= p
2
, demandek
1
℄ et une stratégie d'a ommodation [prixp
1
= ¯
p
,de-mande
D
− k
2
℄. Les autres stratégies sont stri tement dominées par l'une de esdeux stratégies.
(
t = 2
ett = 3
) S'agissant du même joueur, on résout es deux étapessimul-tanément. Soit la rme entrante xe
k
2
= D
− k
1
et xe son prix àp
¯
, soit ellexe
k
2
> D
− k
1
et for e l'a ommodation en xant le prixp
˜
qui rend la rmeen pla e indiérente [prix
p = ¯
˜
p(D
− k
2
)/k
1
< ¯
p
, demandek
2
℄. Le prot dégagéen adoptant ette dernière stratégie vaut
pk
˜
2
, qui est une fon tion on ave quiatteintson maximum(sans ontraintes) en
D/2
.Lameilleureréponsede l'entrantest don d'installer une apa ité
k
2
= max(D
− k
1
, D/2)
.(
t = 1
) Sik
1
< D/2
, l'entrant installe une apa itéD
− k
1
et les prix sontégaux au prix maximum
p
¯
. Les prots sont donπ
m
= ¯
pk
1
etπ
e
= ¯
p(D
− k
1
)
.Si
k
1
> D/2
, il y a a ommodation etπ
m
= ¯
pD/2
etπ
e
= ˜
pD/2
. La apa itéétant oûteuse, il est stri tement dominant pour la rme en pla e de hoisir une
apa ité
k
1
= D/2
.Les prots d'équilibre en fon tion des diérentes valeurs de
k
1
se al ulentaisément et sont représentés par la gure 1.3. On voit qu'au delà de
D/2
, un0
D
D
2
k
1
π
¯
pD
¯
pD
2
¯
pD
4
π
1
π
2
Fig. 1.3 Prots d'équilibreen fon tionde la apa ité de larme en pla e.
e qui est naturel puisqu'il s'agit alors de apa ité inutilisée. Si ette apa ité
est oûteuse, il est optimal de hoisir une apa ité telle qu'il n'y aura pas de
sur apa ité après l'entrée. Cependant, on observe qu'au delà de e seuil, si la
apa ité de larme en pla eest biensans eetsur leprotde larmeen pla e,il
n'enest pas de mêmesur leprotde larmeentrante, qui ontinuede huter.En
eet,une plusgrande apa itéenpla efor el'entrantàtariferplusbas and'être
a ommodé, e quiae tenégativementses prots.Tout sepasse don ommesi,
au delà d'un ertain seuil, la rme en pla e essait d'investir dans de la apa ité
deprodu tionpour investir dansunautrea tifquiseraitsonpouvoirde nuisan e,
elui- i augmentant ave son investissement. Ce pouvoir ayant une valeur nulle
dans les ontextes retenus, il est optimalde ne pas dépasser leseuil
D/2
,mais eCette analyse ne tient pas ompte des oûts, que e soient des oûts de
pro-du tion ou des oûts de apa ité, et il onvient de vérier qu'elle est robuste à
l'introdu tion de eux- i. C'est le but de la proposition 3. On note
c
p
i
etc
k
i
les oûts de produ tion et de apa ité de la rmei
,c
i
= c
p
i
+ c
k
i
le oût total. Ces oûts sont supposés linéaires, tels quec
i
< ¯
p
. On normalisec
p
1
à zéro (p
¯
désigne alors la marge de la rme en pla e),et on suppose quec
p
2
> 0
, 'est-à-dire que larme en pla e a un avantage en oûts. On a alors :
Proposition 3 L'équilibre dépend de l'avantageen oûts de la rmeen pla e :
Si
c
1
> c
2
/2
, l'équilibre est de la forme :k
1
=
D
2
(1 + δ)
,k
2
=
D
2
(1
− δ)
, oùδ =
c
2
2¯
p−c
2
∈ [0, 1]
;Si
c
1
< c
2
/2
, l'équilibre est de la forme :k
1
= D
,k
2
=
D
2
(1
− c
2
/¯
p)
.Démonstration. Tout d'abord, on remarque que pour tout équilibre, la rme
entrante produit jusqu'à saturation de sa ontrainte de produ tion (
q
2
= k
2
) etil n'y a pas lieu de distinguer les oûts de produ tion et les oûts de apa ité
(
c
p
2
q
2
+ c
k
2
k
2
= c
2
k
2
). Ce raisonnementn'est pas valablepour larme en pla e arellepeut éventuellement être sur apa itaire.
On adaptemaintenant lapreuve de la proposition 2 :
(
t = 4
)Identiqueàlapreuvedelaproposition2,ladé isionen prixdelarme enpla ene dépendantpasdes oûts.Enparti ulier,k
2
>
(D
−k
1
)
etl'indiéren ede la rme en pla e est obtenue pour
p = ¯
˜
p(D
− k
2
)/k
1
< ¯
p
.(
t = 2
ett = 3
) Pourk
2
> D
− k
1
, le protπ
2
= (˜
p
− c
2
)k
2
est on ave etmaximum en
D/2
− c
2
k
1
/2¯
p
. La meilleure réponse de l'entrant est donk
BR
2
=
k
1
= D(1 + δ)/2
. On voit qu'au delà de ette valeur, une augmentation de la apa ité de la rme en pla e fait dé roître linéairement la apa ité installée parl'entrant.
(
t = 1
) SiD
− k
1
> D/2
− c
2
k
1
/2¯
p
,π
m
= (¯
p
− c
1
)k
1
, et la rme en pla e aintérêt àaugmenter sa apa ité, au moins jusqu'à
k
1
= D(1 + δ)/2
. SiD
− k
1
<
D/2
− c
2
k
1
/2¯
p
,π
m
= ¯
p(D
− k
B
2
R)
− c
1
k
1
,qui est une fon tion dé roissante enk
1
si etseulement sic
1
> c
2
/2
.Uneaugmentationde la apa ité delarmeen pla ediminuedon la apa ité
installéeparl'entrant,et eteetest d'autantplusimportantquelarmeenpla e
a un avantage en oûts. Ainsi, on peut avoir aaireà deux types d'équilibres. Le
premier orrespond à une rme en pla e ayant un très fort avantage en oûts et
hoisissantune apa ité
k
1
= D
.Cet équilibrerenvoieàlaproposition1età l'ana-lyse Judo-é onomique,mais ette fois lasur apa ité de larme en pla e apparaîtommela dé isionoptimaleen a ommodation,etnon uniquement ommela
dé- ision optimaledu monopole lorsque elui- i n'anti ipe pas l'entrée. Le deuxième
type d'équilibre orrespond à des avantages en oûts moins importants.La rme
en pla e hoisit alors une apa ité telle que l'entrant n'ait pas intérêt à venir la
on urren ersurson mar hé. Lesmar héssontadja entsetnesesuperposentpas.
Sion onsidèrequelesdeuxrmesontdes oûtsde apa itéégaux,la ondition
pour obtenir un équilibre du deuxième type,
c
1
> c
2
/2
, devientc
k
> c
p
2
− c
p
1
, 'est-à-dire que l'avantage en oûts de produ tion de la rme en pla e doit êtreinférieur au oût de la apa ité. C'est le as que nous retiendrons omme le as
prépondérant par rapport au oût de produ tion. L'équilibrede la proposition 2,
danslequellesrmessepartagentlemar hééquitablement, orrespondàlalimite
du as standard lorsqu'il n'y a pas de oûts, puisque l'on a pris
c
p
1
= c
p
2
= 0
etc
k
innitésimal. Ainsi, on é arte le fait que les apa ités soient des ompléments
stratégiques omme expli ationd'une sur apa ité de larme en pla e, le oût de
la apa ité ex édentaire étant trop important par rapport à l'eet indire t sur la
apa ité installée par l'entrant.
Ainsi, dans le as standard, la rme en pla e ne surinvestit pas, 'est-à-dire
qu'elle ne her he pas à a quérir le pouvoir de nuisan e que lui pro ure la
sur- apa ité. Cela est dû au fait qu'au un mé anisme ne permet à la rme en pla e
d'exploiter epouvoirdenuisan e. Lase tion suivantemodielemodèleen
intro-duisant un tel mé anisme.
1.3 Collusion
Dans ette se tion, nous montrons omment les rmes surinvestissent si elles
anti ipent non pas une on urren e à la Bertrand sous ontraintes de apa ité
( ommeà lase tion 1.2)mais une ollusion sur lesquantités produites.
1.3.1 Le modèle : prin ipales hypothèses
Nous supposons que le oût d'entrée est trop faible pour pouvoir dissuader
l'entrée.Ce oûtétantsupposé irré upérable,iln'interviendra pasdanslemodèle,
et nous le normalisons à zéro. Nous supposons initialementque les oûts de
des oûts non nulstout en restant dans un adre dans lequel l'avantage en oûts
de la rme en pla e reste modéré, an de démontrer la robustesse des résultats
obtenus.
Selonlespropositions2et3,larmeenpla edevraitlimitersoninvestissement,
etlarmeentrantedevraitinvestirdefaçonàêtreen mesuredeserviruniquement
lademande résiduelle. La apa ité totaleest alors exa tementégale à latailledu
mar hé, etles prixsont xés à
p
¯
.Parrapportaujeudelase tion1.2représentéparlagure1.1,nousajoutonsla
possibilitéd'une négo iation autemps
t = 2.5
, 'est-à-dire aprèsqueles apa itésont été xées, mais avant la xation des prix. Nous é artons la possibilité d'une
ollusion sur les apa ités. Ce hoix se justie par le fait que la apa ité est peu
exible, equiestunehypothèse lefdel'analyseJudo-é onomique(enparti ulier,
lesrmesn'adaptentpasleurs apa itésenfon tiondesprixobservés).De efait,il
paraîtdi ile de on evoir des stratégies de punitionen apa ité venantsoutenir
une issue ollusive, ontrairement à e qui est le as pour la variable prix. La
séquen e du jeu est alors la suivante:
t = 1
t = 2
t = 3
t = 4
k
1
k
2
p
2
p
1
Issue négo iée
Fig. 1.4 Séquen e du jeu ave négo iation.
et ommentelleest modélisée.
1.3.2 Négo iation
Pour modéliser la négo iation, nous retenons l'appro he normative de Nash
(1950). Lasolution retenue
4
est l'unique solution
N(n
1
, n
2
)
du programme :max
N ∈S
(n
1
− m
1
)
α
(n
2
− m
2
)
1−α
(1.2)où
M(m
1
, m
2
)
est le point de mena e, qui représente le paiement obtenu par lesdeux parties si la négo iation é houe,
S
est l'ensemble ( onvexe) des issuespos-sibles de la négo iation, etle paramètre
α
∈ [0, 1]
,appelépouvoir de négo iation,mesurela apa ité àobtenirunepartplus oumoinsimportantedusurplus,toutes
hoses égales par ailleurs.
Nousspé ionsmaintenantlepointdemena eetl'ensembledesissuespossibles
de la négo iation pour notre modèle.
Point de mena e. Le point de mena e est le ouple de paiement obtenu à
l'unique équilibre en prix du jeu post-négo iation. Le fait que et équilibre soit
unique nous dispense de devoir séle tionner un équilibre plutt qu'un autre. Ce
point de mena e dépend des apa ités
k
1
etk
2
installées aux instantst = 1
ett = 2
.De e point de vue, lejeu quel'on onsidère est une négo iation ave point de mena e variable, selon la dénition donnée dans Selten (1960) : un jeunon-4
Nash(1950)démontrequ'iln'y aqu'unesolutionsatisfaisantlesaxiomessuivants: Pareto-optimalitéforte,Rationalitéindividuelle,Invarian epar hangementdevariableane roissant,
Indépendan eparrapportauxalternativesnonpertinentes,Dissymétrie(lepartaged'unesomme
oopératif pré ède une négo iation de Nash et en détermine le point de mena e.
Dans ette formulation, si l'on veut que des a tions passées servent de base à la
négo iation,ilest primordialqu'elles aient un ara tère fortement engageant.I i,
lesinvestissements en apa ité de produ tionvérient bien ette ondition.
Issues possibles. Dans notre modèle, la négo iation modélise une ollusion
sur lesprixetlesparts de mar hé. Noussupposonsque ette ollusionest ta ite,
nous interdisons don tout ux monétaire entre les deux rmes, qui la rendrait
expli ite. L'utilité est don supposée non transferable. L'ensemble des issues
né-go iées possibles (en prix eten quantité) est donné par :
C(k
1
, k
2
) =
{(q
1
, q
2
, p
1
, p
2
), q
i
∈ [0, k
i
], p
i
∈ [0, ¯p], q
1
+ q
2
6 D
}
(1.3)q
i
désignantlaquantité ee tivementproduiteparlarmei
après ollusion. L'en-semble des ouples de prot atteignables dans l'ensembleC(k
1
, k
2
)
est :S(k
1
, k
2
) =
{(p
1
q
1
, p
2
q
2
), (q
1
, q
2
, p
1
, p
2
)
∈ C(k
1
, k
2
)
}
(1.4)Résultats préliminaires.Les trois lemmessuivant sont immédiats:
Lemme 4 Toute issue favorable de la négo iation vérie
p
1
= p
2
= ¯
p
.Démonstration. Le lemme résulte de l'axiome de Pareto-optimalité de l'issue
négo iée. À part de mar hé xée, une augmentation du prix
p
i
est favorable à larme
i
sans diminuer le prot de l'autre rme. Les prix sont don égaux au prixLemme 5 Tout équilibre du jeu ave négo iationvérie
k
1
+ k
2
> D
.Démonstration. Par l'absurde. Supposons qu'à l'équilibre on a
k
1
+ k
2
< D
.Le point de mena e lorsde lanégo iation orrespond à lasituation dans laquelle
lesdeux rmesproduisentà apa itéet hoisissentleprix
p
¯
[prots(¯
pk
1
, ¯
pk
2
)
℄.Lepoint de mena e maximise don le prot joint sur
S(k
1
, k
2
)
. Or, l'issue négo iéePareto-dominelepointde mena e, e quiimpose despaiementsaprès négo iation
égaux à
(¯
pk
1
, ¯
pk
2
)
. Uneaugmentationdek
1
onstitue don une déviationunilaté-rale protable de larme
1
, e qui est absurde.Lemme 6 Àl'équilibre du jeu,toute issuefavorabledela négo iationesttelleque
q
1
+ q
2
= D
.Démonstration. Résulte de l'axiome de Pareto-optimalité de l'issue négo iée.
Supposons que la négo iation aboutisse à des quantités telles que
q
1
+ q
2
< D
.D'après le lemme 4, les prots après négo iation sont don égaux à
(¯
pq
1
, ¯
pq
2
)
. D'après lelemme5,k
1
+ k
2
> D
, don l'une des deux rmes(au moins)ne sature pas. Augmenter sa produ tionmarginalementPareto-domine le hoix de(q
1
, q
2
)
,e qui est absurde. Don
q
1
+ q
2
> D
et ommeq
1
+ q
2
6 D
, on a l'égalitéq
1
+ q
2
= D
.lanégo iation à:
¯
C(k
1
, k
2
) =
{(q
1
, q
2
), q
i
∈ [0, k
i
], q
1
+ q
2
= D
}
(1.5)¯
S(k
1
, k
2
) =
(¯
pq
1
, ¯
pq
2
), (q
1
, q
2
)
∈ ¯
C(k
1
, k
2
)
(1.6)
On a alors une image plus pré ise de e en quoi onsiste la négo iation.Tout
d'abord,lanégo iationn'a de sens quesilesrmessont onjointement
sur apa i-taires(
k
1
+ k
2
> D
), e quiserale as àl'équilibre(lemme5).Lepointdemena e est alors(¯
p(D
− k
2
), ˜
pk
2
)
. La ollusion va onsister, en partant de e point demena e, àa roître leprixdel'entrantde
p
˜
àp
¯
,eten ontrepartie àrestreindrelaprodu tionde la rme entrante dans une proportion qui va dépendre du pouvoir
de négo iationdes parties.
Lagure 1.5représentegraphiquementlanégo iationdansleplandes ouples
de prots
(π
1
, π
2
)
. Le point de mena e est représenté par le point M. L'ensemble¯
S(k
1
, k
2
)
des issues possiblesde lanégo iationest représenté parlesegment [AB℄. LepointA orrespond au as oùlarme 2ne restreint pas du toutsaprodu tion[prots (
p(D
¯
− k
2
), ¯
pk
2
)
℄ et le point B au as où elle restreint sa produ tion aumaximum [prots
(¯
pk
1
, ¯
p(D
− k
1
))
℄.La proposition suivanteindique qu'en l'absen e de oûts, iln'y a pas de
dié-ren efondamentaleentre onsidérer quelanégo iation modéliseune ollusionsur
lesprix etles quantités produites, oubien le ra hat d'unerme par l'autre.
Proposition 7 En l'absen e de oûts, une négo iation ave ou sans transferts
0
¯
pD
¯
pD
¯
pk
2
˜
pk
2
¯
p(D − k
1
)
¯
p(D − k
2
)
pk
¯
1
π
1
π
2
B A M NRésultatdelanégo iationFig. 1.5 Négo iation de Nashà apa ités xées.
Démonstration. Dans le as d'un ra hat, une rme se retire (laissantsa
apa- ité de produ tion à l'autre rme) en é hange d'un ertain montant. Le pointde
mena e est le même que dans le as de la ollusion
M(¯
p(D
− k
2
), ˜
pk
2
)
. Le ra hatpermet de ré upérer une position de monopole, ave une apa ité de produ tion
k
1
+ k
2
, et don un protp min(k
¯
1
+ k
2
, D)
. On démontre quek
1
+ k
2
> D
(dé-monstrationidentiqueà elle du lemme5).Lanégo iationd'a hat revientdon àhoisir une façon de partager la somme
pD
¯
, 'est-à-dire à hoisir une issue dansS
a
= (n
1
, ¯
pD
− n
1
), n
1
∈
R . On aS(k
¯
1
, k
2
)
⊂ S
a
. Si la solution de la négo ia-tion d'a hatN
a
vérieN
a
∈ ¯
S(k
1
, k
2
)
, alors les deux négo iations sontéquiva-lentes et
N = N
a
, d'après l'axiome d'indépendan e vis-à-vis des alternatives nonpertinentes. Si
N
a
6∈ ¯
S(k
1
, k
2
)
, né essairementN = (¯
pk
1
, ¯
p(D
− k
1
))
. Toutes lesrme 2 omme nous le verrons par la suite), il existe un voisinage de
k
1
tel quel'issue de la négo iation reste
N = (¯
pk
1
, ¯
p(D
− k
1
))
, et don une augmentationmarginale de
k
1
est une déviation unilatérale protable de la rme 1, e qui estimpossibleà l'équilibre.
Parlasuite, ilsura de maximiserleproduit de Nashsur l'ensemble
S
a
etdevérier que l'issue de la négo iation est bien dans
S(k
¯
1
, k
2
)
, e qui seraee tive-mentle as. Une ondition susante (non né essaire)est d'avoir
pk
˜
2
>
p(D
¯
− k
1
)
(i.e.
|k
1
− D/2| > |k
2
− D/2|
),l'ensemble des issuesindividuellementrationnellesétantalors identiques pour lesdeux types de négo iation (voir gure1.5).
1.3.3 Pouvoir de négo iation et surinvestissement
Supposonsque lepouvoirde négo iationsoitentièrementdans lesmainsde la
rme en pla e (
α = 1
).On a la proposition suivante:Proposition 8 L'équilibredujeuestdonnépar:
k
1
= D
,k
2
= D/2
,etlanégo ia-tion aboutit à
q
1
= 3D/4
,q
2
= D/4
,p
1
= p
2
= ¯
p
. Les prots sont(3¯
pD/4, ¯
pD/4)
.Démonstration. Parindu tion à rebours :
(
t = 4
ett = 3
) Équilibre en prixidentiqueà elui de la proposition1.(
t = 2.5
)Pendantlanégo iation,larme2est miseàsonutilitéde réservation,qui est son paiement de mena e.
q
2
est solutiondepq
¯
2
= ˜
pk
2
etq
1
= D
− q
2
.(
t = 2
)Larme2vadon maximiserson paiementde mena epk
˜
2
, elleadoptedon le même omportement maximisateur du jeu sans négo iation ( f.
(
t = 1
) Le paiement de la rme en pla e vautπ
1
= ¯
pq
1
= ¯
pD(1
− D/4k
1
)
, quiest stri tement roissant ave
k
1
. D'oùk
1
= D
. L'issue de la négo iation est biendans
S(k
¯
1
= D, k2 = D/2)
.0
¯
pD
¯
pD
¯
pD
2
¯
pD
4
3 ¯
pD
4
¯
pD
2
π
1
π
2
M NRésultatdelanégo iationFig. 1.6 Équilibre pour
α = 1
.On voit que lorsque la rme en pla e a tout le pouvoir de négo iation, elle
surinvestit en apa ité de façon à tirer parti de son pouvoir de nuisan e : en
surinvestissant, larmeen pla e diminue leprot de l'entrant( f. se tion1.2.3et
lagure1.3), e quiabaissesonpointde mena e,etaugmenteleprotdelarme
en pla e lors de lanégo iation.Cette situationest représentée sur lagure 1.6.
Aux se tions pré édentes, nous avons vu des situations dans lesquelles soit il
n'y avait pas de sur apa ité de l'industrie, soit ette sur apa ité ne on ernait
que la rme en pla e. Dans e modèle, bien que seule la rme en pla e ait
le modèle de on urren e que l'on a hoisi, ette sur apa ité bilatéraleasso iée à
des prixélevés peut don indiquer une ollusion, quiest évidemment néfaste aux
onsommateurs.
La propositionsuivante indique omment évolue l'équilibre lorsque le pouvoir
de négo iationde l'entrantaugmente.
Proposition 9 Soit
α
∈ [1/2, 1]
le pouvoir de négo iation de la rme en pla e.L'équilibre du jeu est le suivant :
k
1
= D
,k
2
= D/2α
, et la négo iation aboutit àq
1
= D(1
− 1/4α)
,q
2
= D/4α
,p
1
= p
2
= ¯
p
.Démonstration. (
t = 2.5
) Lepointde mena elorsde lanégo iation est donnépar
M(m
1
= ¯
p(D
−k
2
), m
2
= ˜
pk
2
)
.L'issuenégo iéeN(n
1
, n
2
)
estl'uniquesolutiondu programme :
max
n
1
+n
2
=¯
pD
(n
1
− m
1
)
α
(n
2
− m
2
)
1−α
(1.7) On trouve :n
1
= ¯
p(αk
2
(D
− k
2
)
− Dk
1
+ k
1
k
2
(1
− α))/k
1
(1.8)n
2
= ¯
pk
2
(αD
− αk
2
+ k
1
(1
− α))/k
1
(1.9)(
t = 2
) Le protn
2
est on ave enk
2
et maximal pourk
BR
2
= D/2 + k
1
(1
−
α)/2α
, quivérie bien la ontraintek
BR
2
6 D
puisquek
1
6 D
etα > 1/2
. (t = 1
) En remplaçantk
2
park
BR
2
dans l'équation 1.8, et en dérivant parrapport à
k
1
,on trouve:∂n
1
∂k
1
=
α
2
d
2
− (1 − α)
2
k
2
1
4k
2
1
α
(1.10)dérivée qui est stri tementpositivesur
[0, D]
.On en déduitquek
1
= D
,puis quek
2
= D/2α
.0
¯
pD
¯
pD
¯
pD
2
¯
pD
4
¯
pD
2
π
1
π
2
M NRésultatdelanégo iationFig. 1.7 Équilibrepour
α = 1/2
.Plus le pouvoir de négo iation de l'entrant est important, plus il surinvestit,
par e qu'il est en mesure d'exploiterdavantage son pouvoir de nuisan e. Lorsque
lespouvoirsde négo iationsontégaux,lesdeux rmesontune apa itémaximale
de
D
.Après négo iation,les produ tions sont égales àD/2
, on retrouve don lesmêmesprotsquedansle assansnégo iation(etdon sanssurinvestissement).Le
surinvestissement n'est don pas produ tif, mais il permet à la rme de s'assurer
qu'elle ne sera pas la seule à ne pas surinvestir, e quiserait moins protable. La
gure 1.7 représente le as limite
α = 1/2
.On areprésenté en grisé le résultatde la négo iation en as d'investissement unilatérald'une rme. Lorsque la apa itéde la se tion suivante.
1.3.4 Introdu tion des oûts de apa ité et de produ tion
Nousintroduisonsdans ettese tiondes oûtsde apa ité etde produ tionau
modèle pré édent. Cette se tion se situe don dans le même adre que la
propo-sition 3de la se tion1.2,qui établitl'équilibre en a ommodationen présen e de
oûts.On sepla edansle as standard danslequell'avantageen oûtsde larme
en pla e n'estpas trop important.On rappellequel'on a,ave lesnotations de la
proposition3,si
c
2
/2 < c
1
< ¯
p
,k
1
= D(1 + δ)/2
,k
2
= D(1
− δ)/2
,oùc
i
= c
p
i
+ c
k
i
,c
p
1
= 0
etδ = c
2
/(2¯
p
− c
2
)
.La distin tion entre oûts de apa ité et de produ tion est dans ette se tion
fondamentale ( e qui n'était pas le as dans la se tion 1.2) pour au moins deux
raisons : d'une part, les rmes ne produisent pas jusqu'à saturer leur apa ité, y
omprisl'entrant,orle oûtde produ tionn'estpayé qu'àhauteur de laquantité
produite, ontrairement au oût de apa ité; d'autre part, le oût de la apa ité
est engagé avant la négo iation, et n'est don pas re ouvrable lors de elle- i,
ontrairementau oûtde produ tion.
Coût de apa ité
On onsidère que les oûts de apa ité
c
k
1
etc
k
2
sont positifsou nuls, qu'il n'y apas de oûtde produ tion(c
p
2
= 0
).Commenous venons de le dire,les oûtsde apa ité, unefoisen ourus, ne sont plusre ouvrables,etn'interviennentdon pasdanslanégo iation.Celle- iestdon identiqueau aspré édent(se tion1.3.3).On