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Mortalité par cancer chez les travailleurs de l'industrie de la fourrure de Montréal : une étude de cohorte rétrospective

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(1)

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o Mortalité par cancer chez les tra,vailleurs de

l'industrie de la fourrure de Montréal: une étude de cohorte rétrospective.

,

!

Danielle Guay; B.Sc.

·

.

Département d'épidémlologie et

cie

biostatistiques Umversité McGiJl, Montréal

Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures et recherche en vue de J'obtention du grade de Maîtrise ès sciences (M.Sc.)

Mars 1985 @ Guay, 1985 !!if $ .... 1 rA = : t.,.r~"''-'''''' ... --- 'T<'_' .... ~ ... ~ ... --~ - - ""'- ---- - -~

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••• Al!x poutres, et dans, un ordre admirable, pendaient d'opu-lentes fourrures, dont pareil assortiment ne se fOt pas rencontré aux plus enviables étalages de Reg~t-Street ou de la Perspective-Niewski. On eût dit que toute la faune des contrées arctiques s'était fait représenter dans cette décoration par un échantillon de ses plus', belles 'peaux. Le regard hésitait entre les .fourrures de loups, d'ours gris, d'ours polaires, de loutres, de wOlvérènes, de wisons, de castors, de rats musqués, d'hermines, de renards argentés. Au-dessus de cette ,_. exposition se déroulait une devise dont les lettres avalent été . artistement découpées dans un morceau de càrton peint, - la devise

de la cé1è?re Compagme de la baie d'Hud~on:

Propell~ cutem

).

p.

3

\

Ces indigènes, en rapports constants avec les factories, fournissaient en grande partie et par voie d'échan~e les fourrures dont la Compagnie faisait le trafic. C'étaient genéralement des Indiens Chipeways, hommes vigoureux, admirablement constitués, vêtus de casaques de peaux et de manteaux de fourrures dU"plus grand effet.

.'

p.

6

Jules Verne 0828-1905) L.e pays des fourrures

/

ii

,

f

(3)

-\ , " RÉSUMÉ / 1

/

La mortalité d'un~ cohorte de 1181 travailleurs de l'industrie de fla fourrure,

,

dont 263 apprêteurs de' peaux et 918 (599 hom mes et 319 fem mes) confectlOnneurs d'articles de fourrure, a été évaluée. Le but était de détermmer SI de sérieux risques

pour la santé étaient relIés au travall dans cette industrie, plus particulièrement des risques de cancer. Cette cohorte a été constituée à partir des membres, actIfs en 1966, de l'UnIOn des Oécharneurs et Teinturiers et du Syndicat des TravaIlleurs de la Fourrure de Montréal. La période du suivi s'échelon~ait de 1966

à

1981, la p~pulation de la régIOn métropolitaine de recensement d~ Montréal constituait la populatIon de référence. 4[ une analyse standard de personnes-années a été utllisée pour la comparaison. Ces travaIlleurs, comparativement

à

la population de référence, n'ont démontré aucun excès de mortalité pour l'ensemble des tumeurs mahgnes et les sites 'de tancer envisagés a pn.ori, SOIt la veSSlfi, le poumon et l'estomac. Des ICMs inférieurs ou légèrement supérieurs

à

100 ont également été obtenus pour un bon

fJ

nombre d'autres SItes de cancer et pour les maladies non malignes des apparells circulatoire, respiratoire et digestlf. Alors que dans l'ensemble les résultats ne semblent mdlquer aucun excès de risque, jl est possible que certams biaIS ou la vanation statistique contnbuent à masquer un excès de nsque .réel. Des sources potentielles de biais comprennent les différences de composition ethmque entre la

'1

cohorte et la populatlOn de référence et le "healthy worker eftect". De plus la jeunesse relative de la cohorte et la pénode du SUiVI relativement courte affaiblissent

"

la senslbihté statistique. Le seul résultat suggestIf était un excès de mortalIté due au cancer colo-rectal chez les apprêteurs. Ces derniers démontraient également une mortalité plus élevée qu~ les confecti0r:'neurs pour différentes causes de décès. Dans l'ensemble, 'les résultats de cette étude démontrent qu'il n'y a pas d'excès de risque élevé de cancer dans l'mdustne de la fourrure; cependant de faIbles ou moyens excès ne peuvent être ignorés. Un suivi de cètte cohorte est rècommandé •

...

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The mortality' exp,erience of a cohort of 1181 workers in the fur industry of Montreatwas evaluated. Of these, 263 were fur dressers and dyers and 918 (599 men and 319 women) worked ln the fa~kation of fur appareI. The purpose

, , - \ l '

r " ' \

was to establlsh whether there are senous health risks, in particular cancer risks, associated with work in thlS mdustry. The cohort was establ1shed from a list of members, actIve ln 1966, of Montreal Fur Dressers and Dyers Umon and the Montreal 'Fur Workers Umon. The mortal1ty follow-up penod was 1966 to 1981,

'1

the reference populatIOn used was the population of the Census Metropolitan Area of Montreal, and a standard man-years analysls was used for comparison. Compared to the reference population, these workers did not demonstrate excess cancer r isk for aIl malignant tumours or Jar any of the sites of prime interest, namely, bladder, lung and stomach. SMR's less than 100 or shghtly above were also obtamed for most other cancers and for non-mahgnant diseases of

the-J

circulatory, respiratory and digestive systems. Wh~le the results seem to indlcate no ex cess c isk rec al!,

i~,

is possible thay some b las oc, sta t

isti~al

variation served to mask a real excess risk. Pot<Jf1tial , ( , / ~rces of blas inc1ude

'

differences between <, the ethnIe composItion of the cohort and that of the reference population and the "healthy worker effectIf. Further the relative youthfulness of the cohort and the relatlveJy short fol1ow-up period compromised the statisticai power to detect risks. The only suggestive result was an eXcess of cola-rectal cancer 10 the cohort of dressers and dyers. This group also had somewhat hlgher death rates than workers involved In the fabricatIon of fur apparel for several causes of death. Overall the results of thiS study indicate that there IS no high excess risk of cancer ln the fur industrYi low to moderate

excesses cannat be ruled out. Further follow-up ,of this cohort is indicated.

iv

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(5)

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REMERCIEMENTS

.

;

J'exprime ma reconnaissance au docteur J. Siemiatycki, Ph.D., directeur

t ~ ,/~

de mémoire, pour sa confiance, son soutien et ses précieuses recommandations. De 1 sincères remerCiements sont également adressés au docteur J.F. B01vm,

M.D., Ph.D., pour ses encouragements et son assistance éclairée ..

Je tiens

à

remercier mesdames M. St-Amour et P. Charron et monsieur A. Robillard7 membres du personnel du Syndicat des Travailleurs de la Fourrure et de l'Union 'des Décharneurs et Teinturiers de Montréal, pour leur excellente collabora tlon.

De nombreuses personnes sont impliquées dans la réalisation d'un projet de recherche: j'alm,erais souligner l'aidec1éncale de mesdames A. Henry et D. Guay et l'assistance informatique de messieurs D. Aubert et J. Pellerin. Je les remercie sincèrement amsi que mesdames C. ,Richer et L. F.ehcisSlmo pou'r leur

/ trav,ail soigné dans la préparatiOn de ce manuscrit.

POur terminer je désire exprimer ma gratitude

à

tou['les membres de l'équipe de recherche, dirigée par le docteur J. Siemiatycki, Ph.D., pour leurs nombreuses marques d'encouragement et de gentillesse. Un tendre merci

à

Bernard, ami de coeur, pour sa p~tience et son grand support.

v

(6)

l' \ \, \ \ \ \ \ \

\

" T ABtE-,DES MA TlERES~

..

RÉSUMÉ ,

...

-

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-

... .

r ~ / /' ABSTRACT ... ! . . . • . / . . . . • • . . . • . . . REMERCIEMENTS

TABLE DES MATIÈRES

LISTE DES TABLEAUX

LISTE DES FIGJJRES • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • I t . . . . t • • • • if • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

LISTE DES ANNEXES

CHAPITRE PREMIER - INTRODUCTION

1.1

1.2

1.3

Historique et cadre de l1étude .... " ... .

Objectifs ... .

Contenu .•... ~ ... ~ ... .

CHAPITRE 2 - L'INDUSTRIE DE LA FOURRURE DE MONTRÉAL

2.1 Caractéristiques générales

2.2 Procédés de transformation et produits utilisés

\ vi iii iv v vi ix xii xiii 1 4 6 7 8 8 11

r

(7)

\ <

,

.

\

\

CHAPITRE 3 - POTENTIEL CANCÉRIGÈNE DE L'INDUSTRIE DE. LA FOURRURE ... ' ... .

/ '

/

3.1 Littérature sur les travaiHeurs de la fourrure ... . 3.2 PotentIel cancérigène d'u'ldustries similaires et de certains

"- produIts présents dans J'Industrie de Ja fourrure ... 1.

3.2.1 Industrie du CUIr (tanneries et fabrication d'articles en cUir) ... .. 3.2.2 Teintures (à base d'ammes aromatiques) ... .. 3.2.3 Chromates ... 9 • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

3.2.4 Compos~s arsénicaux •...•••...•...••.. : ...•...••. 3.2.5 Hydrocarbures alIphatIques halogénés ... .. 3.2.6 Formaldéhyde ... .. 3.2.7 Poussières de bois .: ... ; .. . 3.3 Industr ie de la fourrure et cancer - résumé ... . ,

\.

18 19 26 26 32 _ 42 45 48 51 55

56

CHAPITRE 4 - MÉTHODOLOGIE ... 67

4.1 ChOIX de la stratégie de recherche ... 67

4.2 IdentIfication de la cohorte ... :... 68

4.3 Suivi de la cohorte ... ;... 71

4.3.1 DéterminatIOn du statut vital... 71

4.3.2 Collecte des certIfIcats de décès ... 75

4.4 Analyse de la mortalIté - méthodes statistIques ... 78

CHAPITRE 5 - POPULATION ET SUIVI ... :... 86

--5.1 CaractéristIques de la population ... :... 86

5.2 EvaJuation du suivi ... 94

5.2.1 Résultats du suivi de la cohorte ... :... 94

5.2.2 Caractéristiques des individus et autres facteurs . fI ~b,.~· d . ln uençant ë.-r"",usslte U SUIVJ ... . 97

vii

" r

.

\

\

(8)

\

CHAPITRE 6 - RES UL TA TS ...•...••.. : ...•...•... ~ 102

6.1 Mortalité chez l'ensemble des travaiJJeurs masculins de l'industr ie de la fourrure ... 104

6.2 Relation entre la mortalIté et certames catégories d'exposition ...

0...

108

6.2.1 Indices comparatifs de mortallté par secteur industriel, par poste de travall et par durée d'embauche... .•... ... ... .•.... ... ... ... 109

6.2.2 Comparaison entre les travailleurs du secteur de l'app~tage et ceux de la confection ... 118

6.3 Mortalité chez les travailleurs franco-québécoIs ... 119

6.4 Mortalité chez les femmes, travailleuses de l'mdustrie de la fourrure ... .'... 129

6.5 UtIlisation des taux de mortalité du Québec pour calculer les nombres de décès attendus ... 135

6.6 Evaluation de la mortalIté totale selon les différentes hypothèses concernant le statut vltal des individus non retracés ... ... ... ... .•.. 137

CHAPITRE 7 - DISCUSSION

... ··· .. ···Ilt.,···G ... .

140

( -7.1 Influences des facteurs de sélection de la cohorte, du taux de suivi et de la méthodologIe utihsée (calcul d'ICMs) sur l'évaluation de la mortalit'é de la cohorte ... 140

7.2 RelatlOns entre le travail dans l'mdustrie de la fourrure et certaines causes de dé'Cès ... :... 148

6 7.2.1 Grandes catégories de décès ... -... . 148

7.2.2 . Certains si tes de cancer .• ... ..•...•.. ... 154

7.3 Limites de l'étude et recherches ant~tfures ... 160

CHAPITRE 8 - CONCLUSION ...••... 164

BIBLIOGRAPHIE ... . 166

ANNEXES ... ... ... 177 viii

(9)

-4-2.1 2.2 3.1 . 3.2

3.3

3.4 3.5 4.1 4.2 5.1 5.2 5.3 5.iI 5.5 5.6

"

LISTE DES T ABLEA UX

Répartition dur nombre d'établissements et de travaiJ!eurs selon le secteur d'activité de l'industrie de la fourrure :- Québec, 1966 et

1980.

Industrie de la fourrure: étapes de transformation et expositions potentielles. ,

Nombres de décès observés et attendus et les indIces comparatifs de mortahté selon certaines causes de décès chez les travailleurs de l'mdustrie de la fourrure new-yorkaise (I952-1977).

9

17

21 Etudes de carcinogénicité de certaines amines mono-aromatiques (teintures oxydantes) chez l'animal de laboratoire. 35 Etudes de carclnogénicité de certains hydrocarbures aliphatiques

halogénés chez l'animal de laboratoire. 49

Etudes de car.cinogéniClté du formaldéhyde chez l'ammal de

laboratoIre. .., 53

Tableau synoptique des données scientifiques suggérant directe-ment ou mdlrectedirecte-ment le potentIel cancéngène relié

à

l'industrie

de la fourrure. 60

Résultats cumulatIfs du suivi des travailleurs du secteur de

l'apprêtage (284 sujets). 76

Résultats cumulatifs du SUIVi des travailleurs du secteur de la

confection (918 sujets). 77

DistributIOn des travailleurs selon l'âge (au début du suivi, ~

01/01/66), Je sexe et Je secteur industriel. 88

Distribution des travailleurs selon l'ongine ethnique, le sexe et le

seCteur industriel. 89

Distribution des travailleurs m'asculins du secteur de l'apprêtage

selon le poste de travail occupé. 90 ,

"./r--",~ ..

DistrrbutIOn des travailleurs masculms et féminin\ du \ s~(Îr de la confection selon le poste de travail occupé. '-- \ ' 90

\ \

Dlstributlon des travailleurs selon la durée d'embauche réalisée au début du SUivi (01/01/66), le sexe et le secteur industriel. 95

Pourcentage de réUSSIte du suivi.

9fr-ix

.

(10)

i

"-D , 1 6.1 6.2 6.3 6.4.

6.5

6.6 6.7 o 6.8 6.9 6.10 , 6.11 6.12 :

Distribution des personnes-années

à

risque (1966-1981) accumu- . lées par . .,Ia cohorte des travailleurSi masculins, selon l'âge et le ~

secteur industriel. ' •

103-"

Statut vital des membres de la cohorte masculfne, au total et par

secteur Îr)dustnel. 0

103

Nombres de décès' ob;ervés et attendus et les

i~dic~

comparatifs' de mortalité par cause de décès. chez le~ travailleurs masculins dè J'industrie de la fourrure.

Indices comparatifs detnortalité calculés 'pour certaines causes de décès (et les nombres de décès observés) par groupe d'âge -cohorte des travailleurs masculins.

.

\.. .

'Nombres de décès observés et attendus et les ICMs par cause fie décès chez les travailleurs masculins du secteur de l'apprêtage et ceux du secteur de la confection des fourrures.

Indi~

comparatifs de la mortalité masculine

cal~ulés

pour

~er;taifles causes <;le décès (et les nombres de décès observés) par

groupe d'âge et secteur industriel. , ,

Indices comparatifs de mortalité masculine (et les norpbres de décès observés) selon certaines causes de décès et le poste de travail. '

-c-Indices comparatifs de l~ mortalité masculine calculés p,our certaines \causes de d~cès (et les nombres de décès observés) par durée d'embauche et secteur industriel.

Comparaison de la mortal! té des travai11eurs dl.! secteur de l'apprêtage

à

celle des travailleurs de la confectiolTJ. /1

"

, fi

Distribution dés personnes-années à risque <:1966~'gl) accumuléès, pàr les travaIlleurs masculins franco-québécois, selon l'âge et le secte'ur industrIel.

Statut vltal cjès tl'àvallleurs masculms franc'o-qué~écois, par sec-teur industrièl.

Nombres de décès observés

et"~ttendus

loft

l~s

leMs selon la cause de décès et le secteur industnel sous-côhorte des travailleurs masculins franco-québécois. ,

105

107

110

~12

114 ' 117

120

123 124 • 6-.13 Indice~ comparatifs de la mortalité masculine des

Franco-.,.. . Québécois calculés pour certaine~ causes de décès (et les nombres,

de décès observés) par groupe d'â~e et secteur industriel. 125 ' 6.14

"-

....

Indices comparatifs de la mortalité masculine des Franco-Québécois calculés pour certaines causes de décès (et les nombres de d~cès observés) par: durée d'embauche et secteu.r industriel.

x

1-27

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....

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(11)

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-p ~ ,. 6.15 '6.16 6.17 6.18

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Comparaison de la mortalité des travailleurs franco-québécois du secteur de l'apprêtage à celle des travailleurs franco-québécois de

la confection. / '

Distribution des personnes-années à risque 0966-1981) accumu-lées par la cohorte des femmes de la confection, seJon J'âge. Statut vItal des femmes de la confection.

Nombres de décès observés et attendus et les indices comparatifs de mortalité par cause de décès chez les femmes du)ecteur de la

confection des articles ~n fourrure.

J

.

6.19 Indices çomparatifs de mortalité calculés pour certaines causés de ,décès (et les nombres de décès observés) par groupe d'âge

-128

130

130

13l

cohorte des femmes de la confection. 133

6.20 Indices comparatifs de la mortalité féminine calculés pour certai-nes causes de décès (et les nombres de décès 'oaservés)' par durée

d'embauche. ' 134

6.21 Comparaison des leMs obtenus en utilisant soit la population de la RMR de Montréal, soit la population du Québec comme population de référence - cohorte des' mâles ée j'mdustrie de la fourrure. 136 , 6.22

7.1

"

Caractéristiques des trois sous-cohortes principales selon diffé-rentes hypothèses concernant le statut vital des mdIVidus non retracés. "

Moyenne d'âgeft

des }ndividus au débu} du suivl, selon leur statut

vital.

..

, ',' xi 138 145

(12)

f

(

LISTE DES FIGURES

\

5.1 Pourcentage d'individus retracés selon J'âge au début du suivi.

. t

.5.2 Pourcentage d'individus retracés selon le groupe ethnique.

,-

.

..

xii . -~ ----~._. ~ ~\---~.J$$' !!t..ei~ --- .. ~ li

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98

99

(13)

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LISTE bES ANNEXES

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j'"

. 1., - Fiche de renseignements du travai1leur. 177

2'.1 Dans le cadre du suivi: lettre et feuille-questionnaire envoyées aux

travaiUeur~ (actuels ou anciens) portant le même nom de famille que certains sujets recherchés - version française et anglaise. 181

2.2 Dans le cadre du suivi: lettre d'introduction envoyée aux personnes extraites de l'annuaire téléphonique - version française et anglaise. 186 2.3 Dans le cadre du suivi: documentatIOn envoyée aux mdividus

retracés avec l'aide de la Régie de J'assurance automobile du Québec::

- lèttre d'Introduction de la Régie de l'assurance automobile du Québec;

- notre lettre d'introduction et feuille-questionnaire - version

fran-çaise et anglaise. - 189

3.1 Limites géographiques de la RMR de Montréal.

3.2 Comparaison de la composition ethnique de la cohorte de travail-leurs de l'industrie de la fourrure, de la RMR de Montréal et de la

province de Québec. .

"4. Exemple représentant la distribution des ratios décès observés/décès attendus selon les trois profils de modalité fournis par le

pro-gramme de Manson: __

a) par âge et année du décès;

b) par âge et année du début du travail;

195

197

c) par nombre d'années travaillées et temps de latence. 198 5. Caractéristiques des 21 femmes du secteur de l'apprêtage des

fourrures, membres de notre cohorte. 202

6.1 Distribution des différents groupes ethmques selon trois catégories

d'âge au 01101/66. 203

6.2 a) DistributiOn des groupes ethniques selon le poste de travail -cohorte des hommes.

b) Distribution des groupes ethniques selon le poste de travail

-cohorte des femmes de la confection. 204

6.3 Distribution des personnes-années à risque par groupe d'âge, selon le

poste de travail - cohorte des hommes. 205

(14)

-r

O(

7.1 Indices comparatifs de mortalité chez les travailleurs mâles du secteur de J'apprêtage et de la confection, selon l'âge et l'année au début du travail, et selon le temps de latence. ' 206

7~2 Indices comparatifs de mortalité chez les femmes du secteur de la confection, selon l'âge et l'année au début du travail, et selon le

temps de latence. . 207

8. TalÎx de mortalité normalisés pour l'âge par groupe ethni~ue. 208 9. Taux de mortalité normalisés en fonctwn de l'âge (INA), selon la

cause de mortalité, le site et la ,région géographique. 209 10. Risques relatIfs minimaux détectables avec une probabllité de 9596

selon la taille des sous-cohortes et les taux de mortalné en

supposant un suivi de 16 ans (1966-1981). 210

xiv

(15)

D

..

-, f . CHAPITRE PREMIER INTRODUCTION

.

Bien que les maladies cardiovasculaires furent au premier rang des causes de décès all Canada pendant plusieurs années, le cancer est présentement la première cause de la dimmution de l'espérance de vie chez les femmes et la troisième chez les hommes après les maladies cardiovasculalres et les accidents. Wigle (1978) a tracé le portrait de la mortalIté due au cancer au Canada entre 1931 et 1974. Pour l'ensemble du pays (années 1970-12) la probabiltté de décès par cancer avant l'âge de 75 ans était de 12.0% pour les hommes et de 10.196 pour les femmes, la province de Québec présentant la probabIlité la plus élevée dans les deux cas, soit 13.8% pour les hommeso et 11.1% pour les femmes. Par site de cancer, les probabilités les plus élevées étalent celles du cancer du poumon (3.7%, hommes), du cancer du sein (2.2%, femmes), du cancer de l'estomac (1.196, hommes) et du cancer du côlon 0.096 pour les hommes, 1.296 pour les femmes). Entre 1931-33 et 1970-72, le taux de mortalIté due au cancer, normalisé en fonction de l'âge, a augmenté de 32% chez les hommes et diminué de 22% chez oIes femmes; à lui seul le cancer du poumon est responsable de la plus grande

partie de l'augmentation enregistrée chez les hommes.

On connaît peu de chose concernant l'étiologie du cancer, toutefois il est de plus en plus évident que les produits chimiques dans l'environnement et spécialement dans l'environnement professiOnnel puissent être une source ma-jeure d'agents cancérigènes (Calkins et al, 1980; Cole et Merlett!, 1980; Tomatis et al, 1978). En se basant sur les dIfférences internationales des taux de cancer

.

,

1

(16)

2

(

" A

ajustes pour l'age, Higginson (1968) a estimé

à

70-90%, le nombre de cancers humains probablement causes par les habitudes de vie et autres facteurs environnementaux. Cette reconnaissance du grand rôle joué par les facteurs \, extrinsèques est également supportée par les conclusions sCientifiques suivantes: les vanat10ns dans le temps de l'incidence de certams types de cancer

à

l'intérieur d'une communauté, les changements de l'mcidence du cancer chez les

1 ~

groupes d'émlgrants (allant de l'mcidence observée dans' leur pays d'ongine vers ceUe de leur nouveau pays de résidence) et l'Identification de facteurs ex

trin-),

-sèques spécifiques (ex. cigarettes, 2-nà'phthylamme) en tant que carcinogènes humams. , ...

Bien que l'imporîànce majeure des facteurs extrinsèques dans l'étIOlogie du cancer SOit peu discutable, l'évaluation du risque attribuable aux différentes classes d'agents environnementaux dont les expositions professionnelles ne fait pas toujours l'unanimité. Selon Doll et Peto (1980 les meilleurs estimés de la proportion de décès par cancer attnbuable à la profeSSion se situeraient provisoirement entre 2 et 8% (Je cancer ~u poumon occ;upant la plu~ grande part). Les conclusions d'un rapport produit en septembre 1968 par une dizaIne de chercheurs du National Cancer Institute (NCI), du NatIOnal Instltute for Environ-mental Health Sciences et du National Instltute for OccupatlOnal Safety and Health (NIOSH) ont été rapportées par Schottenfeld et Haas (1981): ils estimaient que 20-40% de la mortalité par cancer au cours des trois prochaines décades pourrait etre attribuable aux expositIOns profeSSionnelles passées. Même si les chiffres avancés par cette équipe sont discutables (l'article de 0011 & Peto, 1981

1

fourni,t une :bonne critique de la méthodologie utilisée), ces chercheurs ont soulevé certainS problèmes lImitant l'estimation du risque attribuable

à

l'environ-nement profeSSionnel:

(17)

3

Adequate epidemiologic data are available for only a very small fraction of the industrial chemicals that pose potential risks to exposed workers; a number of occupatIons have been characterized by excessive cancer risks and specific agents have not yet been identlfied.

Since cancer JS. a multlcausal process, the interaction of occupational factors with other carcmogens and cocarcinogens such as tobacco, a1cohol, and iomzing radiation, may obscure the assessment of culpabili-ty of the workplace.

Epidemlologlc studies which do not foJJow workers for 30, 40, or even 50 years are likely to underestimate lifetlme risks.

En effet il existe des milliers de produits chimiques en usage dans J'industrie et la grande majorité de ces produits n'ont jamaiS été évalués en fonction de leur potentiel canèérigène. Tomatis et al (1978) nous indIque qu'un total de 368 produits chimiques ont été évalués dans les 16 premIères monogra-phies publiées par l'Agence Internationale pour la Recherche sur le Cancer. Une association pOSitIve entre l'exposition et l'occurance de cancer chez l'humain a été observée pour 26 p'roduits chimiques (ou procédés mdustriels) seulement. Pour 221 de ces prodUits chimiques on a trouvé une éVidence de carcénogénicité pour au moins une espèce animale malS aucunes données cliniques ou épIdémio-logiques ~e sont dispombles ou concluantes concernant leur carcmogénicité pour l'humain. Pour les autres 121 produits chimiques les données dispombles sont inadéquates pour une évaluation de la présenoe ou de J'absence d'un effet cancérrgène chez l'homme ou l'animal de laboratoire.

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---Des études épldémlOlogiques en miheu de travail semblent donc indis-pensa.bles, puisque la prévention du cancer dépend en partie de l'identification et du .contrôle des ~xposltions professionnel1e~ cancérigènes.

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(18)

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1.1 Histor igue et cadre de l'étude

PlUSIeurs des cancérigènes humains de l'environnement furent découverts à la suite d'observations faites par des médecins astucieux, sUIvies d'une confirmation découlant d'études épidémiologiques (0011, 1975). Des exemples comprennent la découverte de la carcinogénicité du benzène (Del ore et Borgamaro, 1928) et du chlorure de polyvmyle (Creech et Johnson, 1974). Donc le suivi par les épldémIologistes des hypothèses apportées par les médecins est une • partie Importante du contrôle des cancers professionnels.

En 1978, des médecins de l'Hôpita~ Général Juif de Montréal furent frappés par l'hospitalJsation simultanée de trpis travailleurs de la fourrure atteints d'un cancer

d~

poumon.' Peu de teomps après, trois autres cancéreux du

....

poumon travaillant également dans l'Industrie de la fourrure furent observes dans le même hôpital. Il était alors dIffIclle de Juger si ces observations étalent en dehors de ce que nous pouvions nous attendre. L'industrie de la fourrure est après tout relativement importante à Montréal et le cancer du poumon est le type de cancer malm le plus commun parmi les hommes.

Une revue de la littérature scientIfique exécutée à ce moment là ne montrait aucune évidence d'une mamère ou d'une autre, concernant les risques de cancer dans l'industrie de la fourrure. C'étaient surtout les problèmes der mato-logiques et les allergies respiratoires qui étaient rapportés dans cette industne (McMahon, 1941; Samitz et Mori, 1950; Schwartz et ~l, 1957). Ce n'est qu'à la fin de cette présente étude que nous avons été informés des résultats d'une étude de mortalité sur les travailleurs de l'mdustrie de la fourrure new-yérkaise (Harmg et al, 1982; 1983). Un excès de la mortali té due au cancer de l'estomac a été trouvé

(19)

:i ,

5

parmi les teintuners et un excès de la mortalité due au cancer du poumon c:hez Jes tanneurs ("dressers").

Tout comme New York, Montréal est depUIS longtemps un des plus grands centres de la fourrure en Aménque du Nord. Cette import~nte mdustne emploIe-annuellement plus de 2,000 Québécois et utdise dIvers prodUIts chImIques (teIntures, solvants, aCIdes et sels corrosIfs ou tOXIques, etc.) dans ses opérations. Il hous semblaIt important de connaître SI cet enVIronnement de travail peut contenir de; agents cancérIgènes pour l'humam. Des soupçons concerna!"t l'industrie de la fourrure se faisaIent aussi en raison de la ressem-blance de~ aspects de cette Industrie avec ceHe du CUIr et le faIt que <les risques élevés ,de cancer furent identIfIés dans cette der~Ière (lARC, 19&1a). De plus certaInes substances reconnues cancé~{gènes telles la benzidine et le

2-naphthy-"

"

"-lamme (Tomatis et al, 1978) sont d~s in~édiaires de te~nture utilisés dans l'mdustrie de la fourrure. '\ " \ '

-Afm de vérifler l'hypothèse d'un excès d \ \ r m i les travalUeurs

de la fourrure, il fallait une étude systématIque qui dépass,e les cas observés dans \

un seul hôpi tal. Offrant entre autres des avantages mone~aIres, \" une étude de cohorte rétrospective a été planifiée. A partlr de lIstes syn(il,cales nous avons

\

étabh une cohorte de travaIlleurs de la fourrure qUI étalent

da~s

l'industrie en

\

1966. Cette cohorte couvre deux grands secteurs de cette industrie; les

. 1

o f t

travaIlleurs de J'appretage des fourrures et ceux de la confection des artIcles en fourrure. Les membres de cette cohorte ont été retracés à partir de dIfférentes sources d'information afm de déterminer leur statut vital au 31 décembre ~98l.

(20)

(

" ,

6

Pour juger de la présence ou de l'absetc; d'un surplus de cancer chez ces

.

trav,aiÙeurs, des indices comparatifs de mort~lité ont été estimés.

1.2 Objectifs

L'~bjectif général de ce mémoIre est de déterminer si les travailleurs de l'mdustrie de la fOUrrure ont subi les conséquences d'agents cancéngènes dans leur mllieù de

tr~vall,

ceci en analysant leur expénence de mortalité. Précisons qu'il ne s'agIt pas dCI de chercher 'à identIfier les agents 'cancérigènes dans ce

type d'industrie. j'

Objectifs spéCifiques:

"

n

Voir si les travailleurs de l'industrie de la fourrure de Montréal ont subi un risque élevé de mortalité par cancer, par site anatomIque, comparati-

,

vement à la population générale de la régJOn

~étroPohtain\

de' Montréal (après

~ 1

ajustements selon l'age et le sexe).

(

~. , , 1

2) Les travailleurs de l'appretage etant exposes a les facteurs enViron-nementaux partieUement différents ou

à

des niveaux de concentration différents de ceux rencontrés dans le secteur de la confection, VOIr 51 ces deux

sous-cohortes ont s'ubi d~s risques de mortali~é différents.

3) Comme cette étude de cohorte tiendra compte de toute façon des décès autres que le cancer, VOir si les travailleurs de l'industrie de

r~

fourrure de \ Montréal ont subi un risque élevé de mortalité pour toutes autres causes que le cancer comparativement

à

la population générale de la région métropolitame de

Montréa~ ,

f ,

(21)

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7,

1.3 Contenu

Dans le chapitre suivant, certaines (; caractéristiqùes de l'industrIe de la fourrure montréalaise sont décrites de même que les différentes étapes de transformatIOn des peaux brutes en vêtement~ de fourrure. Au troisième chapitre le potentiel cancérigène de rmdustrie de la fourrure est tracé

à

l'aide de la httérature scientifique. La strategle de recherche utllIsée amSl que-les méthodes d'identificatIOn et de SUiVI de la cohorte sont données au chapitre , , quatre. Ce dernIer chapItre énonce également les méthodes statistiques utlhsée~ pour analyser la mortalIté de notre cohorte de travailleurs. Le cmquième chaRitre comprend une description de la cohorte de travaIlleurs de la fourrure

fais~nt l'objet de ce mémoire ainSI qu'une évaluation du suivi.' l:es résultats de l'analyse de mortalité son't présentés et discutés aux chapitres six et sept respectivement.

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(22)

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CHAPITRE 2

L'INDUSTRIE DE LA FOURRURE DE MONTRÉAL

r 1

Dans ce chapitre on tr:ouvera quelques éléments caractérisant l'mdustrie de la fourrure montréalalse (type de main d'oeuvre, niveau de syndicahsation, etc.), amsi qu'une description des différentes étapes de transformatIOn' d'une peau brute en manteau de fourrure.

2.1 Caractér istigues générales

La fabrication de vêtements

à

partir de la peau des animaux

à

fourrure remonte loin dans l'antiquité. Utilisé

à

l'origi~e pour se protéger contre Je froId, le manteau de fourrure est aUJourd'huI un bien de luxe et de style. Tout comme le cuir, la valeur du prodUit fmal dépend de la qualité des peaux' brutes et des soins apportés

à.

leur préservatIon et

à

leur transformation. Chaque établisse-ment possède ses secrets de tannage, de temture, etc., pour ainsi nous offrir une

.;(\

immense variété de textures, de couleurs et de modèles; certains manteaux pourraient même être qualIfIés d'oeuvres d'art. Les peaux proviennènt de tous les co ms du monde et sont vendues aux enchères dans les grands centres tels que Londre, Leipzig, New York, Leningrade, Montréal ou St-Louis.

Montréal est sans contredit un centre important de la fourrure, son

i~dustrie comprend trOIS grands secteurs d'activité:

- l'industrie de l'apprêtage: cette mdustrie, regroupe les établissements qui s'adonnent principalement au drayage, au corroyage, au tannage, au blanchiment et

à

la teinture des fourrures.

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(23)

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9

- l'industrie tles articles en f

,..-;t!

L\t'e:'-êette industrie comprend les établisse-.,~,$

'--ments dont l'activité prmclPale est la confection de mantea\!lX et autres vêtements et garnitures en fourrure.

- l'industrie du comlnerce au détail: .ceJJe':lndustrie comprend les étabhs.sements

qUI principalement vendent des articles en fourrure au détall, et qUI

confection-nent également des manteaux,et autres art~cles en fourrure.

Seuls-' les secteurs de l'apprêtage et de la cdnfectlOn des articles en fourrure feront l'objet de cette recherche. Le tableau 2.1 donne

ra

répartition du nombre d'établissements 'et de travailleurs selon ces deux secteurs d'activité pour les années 1966 et 1980.

/

"

, TABLEAU 2.1

Répartition du nombre d'établissements et .de travailleurs selon le secteur ,-d'activité de l'j~dustrie de la foorrure -'Québec, 1966 et 1980.

Secteur Nombre Nombre de travailleurs

d'activité d'établissements Production Activité total~\

Industrie de (1966) 8 419

477

l'apprêtage ( 1980) 14 656 656

Industr le des ( 1966) 258 1300 1664

artlcles en fourrure ( 1980) 208 1363

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1663

(24)

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Entre 65 et 7096 des établissements

cana~iens

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de l'industrie de la'

fourrur~,so.nt situés:a~ Québec, majoritairement dans

la

r6gioo",mél;ropolitaine ,de'

, ' \ , \ ~~\ 1 •

M';"tréal; .lalluelle regroupe .envirbn 85% de

I~ ';;~rn-d'oeu~r;;q1éb\écoise

embau- • chée dans ce secteur d'activité (Statistique Canaqa, 1982b). \ h ' ..

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Dans la

régi~n'

Mci(ltréalaise 'tout comme dans les autres:cent/es cana-diens de l'industrie de ja fourrure, les immigrants éQmposent une, partie

impor-.

tante dè la population active de cette industrie. Lors du recensement de 1971, on pouvait compter 60%'

d'homme~

et' 50% de femmes nés

jl

l'ex,térieur du

,

Canada, ceci dans tout le secteur canadien de la confection des articles en

'"'-fourrure (Statistique' Canada, 1975a). La majorité d'entre eux o.tiginaient

' \

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d'Europe de l'Est (Pologne', Allemagne et Ukr~lne) et cf Europe du Sud (rtaJie et Grèce). En c~ qui a tralt aux g.roupes ethniques, la répartition des travailleurs de

,

la conf~t1on au Canada en 1971 était la suivante: 37% de Juifs, 24% de Français (principalement Québécois), 6% de Britanniques, 4% d'Italiens et 27%

.

d'autres Européens (Statistique ,Canada, 1975b). Pour le secteur de l'apprêtage, nous n'avons pu extraire de teHes données des publications de Statistique Canada, car ce secteur est regroupé avec plusieurs autre~ sous la rubrique "industlües manufacturières diverses N.C.A.", Toutefois, selon les estimations du Syndicat des décharneurs et teinturiers de la fourrure de Montréal, près de la moi~lé des travailleurs de ce secteur sont nés-

à

l'extérieur du Canada; les Franco-Québécois, les Italiens et les Européens de l'Esto(principalement des Polonais)

~ ,

comptant respectivement pour environ 40%, 2596 et 30% de la main-d'oeuvre.

\: l\

t

, ,En ce qui concerne les conditions de travail, 'J'industrie de Ja fourrure" est similaire à ,celle du vêtement, ce qui est loin de sous-tendre le bien-être des

f travailleurs. Dans un rapport récent du Département de santé communautaIre de

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(25)

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~ :

(-11

l'Hôpital 'du Sacré-Coeur <Coulet et Lebel, 1982) sur la santé dans les secteurs de la bonnet~rie et de J'habiJlement, on y évoque l'existence de ghettos ~thniques avec les problèmes qUI s'y rattachent: 1) exploitation d'une main-d'oeuvre mal informée, 2) barrière de langue, 3) climat d'insécurité lié à la peur du 'congédiement, 4) régime d'intimidation patronal, etc. Même si le taux de syndicalisation est relativement élevé (65-70%) dans l'intlustne de la fourrure, en pratique les syndicats (malgré la bonne volonté de certains membres et diri-g:ants) ont peu ou pas amélioré )a condition des travaiJJeurs. En effet, les représentants syndicaux ne semblent pas toujours jouer leur rôle d'intervenant et

/

l'attitude de nombreux employeurs rend également difficile l'action syndicale.

2.2

Procédés de transformation et produIts utilisés

Afin de mieux comprerle ·quels types d'expositions les travailleurs de la fourrure rencontrent, nous donnerons ici une description sommaire des procédés de transformation et des produits utilisés (Br,aid, 198.3; Cordon, 1976; Daum et StelJman, 1979;

~Kirk-Othmer,

1966;

Pro~se,

1971;' Samitz et Mori, 1950; Schwartz et al, 1957). Cette; description 'est généraIt! et se veut représentative de la plupart des atehers. Vous trouverez

à

la page 17 un schéma résumant la

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description qui va sui.vre.

Les industries de la fourrure de Montréal ont toujours utilisé les peaux

, 0

'd'une grande variété d'espèces animales: le loup, le renard argenté, Je renard blanc, le castot, le chat sauvage, le mouton, le rat musqué, le lapin, le vison et bien d'autres encore. Les peaux proviennent d'espèces sauvages capturées par les, chasseurs et les trappeurs, ou d'aniniaux d'élevage. La transformation d'une peq,u, brute en manteau fait- appel

à

deux actlvités principales: la première est

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12

l'apprêtage des- peaux, la seconde, la confection du manteau. Ces deux types d'activité se font habituellement dans des industries différentes et demand~nt des qualifications distinctes des travailleurs.

Apprêtage des peaux

Les peaux que l'on enlève du dos de l'animal sont débarrassées grossière-ment de leur graisse, .étirées et séchées à l'air. On les préserve alors dans du sel

1

et/ou à l'aide d'insecticides tels l'anhydride arsénieux (arsenic blanc) et certains composés de mercure. La littérature mention~e aussi l'utilisation de la naphta-line et du chlorure de zinc pour les peaux de mouton. A leur arrivée à J'atelier d'apprêtage, les peaux brutes sont graisseuses et sales; elles sont alors triées selon le poids, la longueur et la texture des poils, la couleur, etc. Après les peaux sont lavées pendant plusieurs heures dans d'immenses bacs ouverts contenant de l'eau salée. Parfois du beta-naphtol et du para-nitrophénol (bactéricides)

~ont

ajoutés

à

cette eau pour prévenir la décomposition des peaux. Contrairement

à

la production du cuir, il faut des solutions peu alcalines pour laver les fourrures car les alcalis dIssolvent les racines des poils. Par ce lavage, les peaux sont réhydratées, ramollies et débarrassées d'une partie des gralsses. Les peaux sont ensuite placées dans des tamb~urs rotatds pour extraire J'excédent d'eau afin de passer

à

l'étape de l'écharnage. Cette dernière consiste

à

enlever aussi lom que posslble tous les tissus (chaIr et graisse) qUI ne servent pas

à

attacher les· poils, produisant amSI un maXImum de

légèr~té

et de

/

/

flexibilité des peaux. Pour cela, on fait glisser la peau sur des rouleaux mUnIS de

"

couteaux inclinés ou encore sur une lame de 90 cm x 15 cm (2 pi x 6 po), placée à

la verticale. Les peaux sont maintenant prêtes pour le tannage: elles sont alors immergées dans une solution de tannage contenue dans de grandes cuves ou dans

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- ...

(27)

13

des tambours rotatifs. Le choix des agents de tannage varie selon' la sorte de peau et le type de résultat attendu. Les ateliers emploient majorItairement une solution d'alum (ex. 3-5% de sulfate d'aluminium) quelquefois acidifiée avec de l'ac;ide sulfurique ou chlorhydrique. Les chromates (ex. bichromate de potas-sium) peuvent également être utilisés, mais"~à une plus petite échel1e. La littérature nous indique que je formaldéhyde peut être ut11isé pour le tannage des peaux de mouton; il permet d'avoir un frisé permanent. Pour 1a production des peaux de mouton ("mouton processed lamb") lavables et d'une grande douceur, des solutions de glutaraldéhyde ou' d'acide chromique peüvent être employées. Comparativement ~u tannage du cuir, on entendra plutôt parler de tannage partiel ou encore de lItawing" pour ce qui concerne les fourrures. C'est au cours du tannage que la peau est débarrassée de ses huiles naturelles afin d'obtenir une fourrure non putréfiable. Après le tannage, l'excès de liquide est enlevé par extraction et les peaux sont séchées pour fixer: les fIbres de COllagène,

bros~ées

.. et graissées. Le graissage peut se faire manuel1ement

à

l'aide d'une brosse ou encore les peaux sont introduites dans une batteuse mécanique contenant une solution huileuse. Ces huiles végétales remplaçent les huiles naturelles des peaux perdues lors du lavage et du tannage.

Le nettoyage des peaux dans un tambour rotatif contenant du brin de

scie seulement ou un solvant ~t du brin de SCIe, est une opération effeètuée

à

différents stages de l'apprêtage lorsque l'on veut enlever un excès de gras (après graIssage), un excès de temture, les poils détachés, etc. Les peaux peuvent tourner jusqu'à trois heures dans ces tambours, 'ensuite eUes sont placées dans un autre tambour simllaJre mais troué pour enlevêr le brin de SCIe. Comme solvant utilisé dans ces, tambours on retrouve le varsol, le tétrachloroéthylène, le l, 1,1- trichloroéthane, l'éthanol, etc. Le tétrachlorure de carbone fut utilisé des

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(28)

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14

années 40 aux annees 60 environ. Selon les besoins, d'autres traitements sont

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parfois effectués lors de l'apprêtage: J'imperméabilisation des peaux de mouton par une application de dérivés du form~ldéhyde sur le côté CUlr, le lustrage des peaux à l'aide de l'électricité statIque, l'enlèvement des jarres (longs poils raides) du pelage des anImaux aquatiques, etc. Après tout~s les opérations décrites précédemment les fourrures sont propres et maleables, prêtes à envoyer à la confection quand une teinture n'est pas nécessalre. La temture est utillsée pour donner un fini lustré, ,accentuer le~ couleurs et les nuances des fourrures. Bien que les produits et procédés de teinture soient souvent du domaine du secret, on

c connaît tout de même le procédé général.

Les peaux sont d'abord iavées dans une solution légèrement alcaline (ex. carbonate de sodium,' ammoniac) pour enlever la saleté ~et l'h.uile, puis on peut appliquer un mordant (ex. sulfate ferreux) pour préparer la peau à receVOlr la teinture. ParfoIs les peaux sont blanchies à l'aide d'acide oxalique ou encore de peroxyde d'hydrogène stabllJsé avec du sJlIcate de sodium. Les fourrures sont

1'\ "

-généralement temtes dans des balOs, bIen que les tem{ur(;s de fmition sOIent appliquées avec une brosse ou une plume. Une grande variét~ de teintures sont ou étalent en usage: les teintures végétales, minérales,

à

base de benzldine, oxydantes, etc. Ces dernières représentent la catégorie de colo'rants les plus utllisr et parmi ses composantes on retrouve la p-phénylénediamine (UrsoJ), le 2-4

~o-anisole,

le m-toluènedlamine (teinture noire) etc. Certames temtu-res de fimtion sont

à

base d'alcool. Les peaux ,sortant du bain de teinture sont rincées, séchées, graissées et nettoyées dan"'s' les tambours rotatIfs avant d'être envoyées à la confectlOn.

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(29)

1

15

, Confection d\) manteau

A vant d'être transformées en vêtement, les peaux peuvent être coupées ,'et élargies. Il s'agit premièrement de fendre la peau en bandes diagonales (ou en

l "

forme de V) en laissant une marge non coupée sur les bords, ensuite la peau est étirée en longueur et en largeur afm de lU! donner les dimensIOns et la forme

r

voulues. Après la peau est recousue; cette opération demande beaucoup d'habileté et d'expérience. Les peaux sont ensuite mouillées (sol';1tlOn d'a1cooJ), étirées et clouées sur une table SUIvant les formes d'un patron. Lorsque les pea,ux sont sèches, on les détache. puis on les coud ensemble. Le manteau ainsi cousu', e~t renvoyé

à

l'atelier d'apprêtage où il est vaporisé avec une solution de méthanol, procédé qui permet d'enlever les poils détachés et les marques laissées 1 0

par le couteau. Le fréon a longtemps été utihsé comme gaz propulseur pour le méthanol. Le manteau peut être nettoyé de nouveau dans les tambours rotatifs contenant du brin de scie et un solvant. Après un lustrage

à

l'aide de l'électrIcité statique, le manteau retourne

à

l'atelIer de confection où l'on taille et coud la doublure, et exécute toutes les tâches usuelles de finition de couture. Les colles utlhsées pour fixer les ourlets sont surtout des essences alIphatiques légères. Pour l'apparence fInale, le manteau subit un dernier cycle de vaporisation au méthanol, séchage, lustrage et vaporisatlOn

à

l'air.

La description donnée Ici est bien entendu SImplifiée, mais elle donne une Idée de la multiplicité des agresseurs chimiques pouvant se retrouver dans cet environnement de travail. Le secteur de l'apprêtage en comporte un plus grand nombre: pOUSSIères de fourrure et de bois, diverses teintures et dérivés, des acides et des sels corrosifs ou tOXIques (aCIde sulfUrIque, chromates, etc.) des gaz et vapeurs toxiques (solvants, formaldéhyde, etc.). BIen que l'exposition aux

(30)

16

poussières de fourrure soit plus grande dans le secteur de la confection, ce

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dernier regroupe peu d'autres agresseurs: poussières de tissu, solvants et

"

teintures de finition.

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(31)

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TABLEAU 2.2

Industrie de la fourrure' étape. de tranaformation et exposition potentielles

17

Etap •• de trans formation

A. APPRl:.TAGE DES PLAUX

Trialle Lavage, ramollissement et séchage Eoharnage Tannase Graissalle et bau:aie

Nettoyage dana tambour rotatif

TEINn:RE

Lavase

,Application de mordant

Appl~ation de teinture

Exposition. potentielles: produits utilisé. ou présen [SI

j

/

Anhydride arslini.ux, compoléa ~. aercure, naph-taline, chlorure de zinc

Eau salée, solutions de borax et d'acide formi-que,bata naphtol et para-nitrophénol (bacten-cides)

Sulfate d'aluminium et d'ammonium, aulfate d'.lumlnium et de potassium

Bichromate de sodium, de potassium

Acide chrolldque, sulfurique et chlorhydrique Fonoaldéhyde, glutaraldéhyde (5urtout: pour peaux de mouton)

Sulfate d'argent, de cuivre ferreux Aoétate de oui vu, chromique et ferreux Huiles végétales surtout

Poussières de fourrure

SolvlHlts varsol, técrac:hloroéthy1ène, le 1,1,1-trichl.oroéthane, l'éthanol, etc Tée rachlorure de carb~n~ (utilisé jusqu'en 1960 environ) Brin de scie

Carbonate de sodium, ammoniac

Sulfat.e et acéta.te de fer, acétate de chroml? Bichromate de sodlum, de potasslUlll

Teintures synthétiques oxydantes (dlanllnes monoaromatiques' 2,4 diaminophénylamLne, dioé-thyl p-phénylènediamine, 0 - et p-àmlnophénol, p-toluèuediamine

Diriv~s nitrO, chloro et sulfuriques de la phinylènediamine (agents d'oxydation chlorate de loclfum, sulphate de cul vre, bichromate de sodium)

Teintures à base de benZldine

Teintures minérales, ex acétate de plomb et sulf ure d' amon i um

Teintures végétales con'tenant tannins et tein-tures de bois proprement dites

B, CONFECTION DES ARTlCLES EN FOURRt:RE

Elarii.sement Etirement et blocaie Alsemblaie sur œ&chlne

à cDudre

Vaporisation, nettoyage, lUltrage, repa •• age Flninon

POWlsières de fourrure, résidus de teinture Solution d'alcool

Pou •• ières de fourrure, résidus de teinture

Hith.§!!ol, fréon, pOUSSIères de boi •• solvants, réaidus de teinture

Colle (euences aliphatIques lé,ère")

Poussières de Ci . . -us

lCene liste ne pré~end pas être exhaustlVe

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(32)

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,/ CHAPITRE 3

POTENTIEL CANCÉRIGt.NE DE L'INDUSTRIE DE LA FOURR URE

La littérature sCientifique a éte passee en revue afin d'étabhr le potentiel cancérigène de l'industrie de la fourrure. Dans un premier temps les données épldémiologlques concernant la présence ou j'absence d'un excès de cancer chez les travailleurs de la fourrure ont été retenues. Mais puisque la littérature est assez restreinte

à

ce sujet, nous avons complété le tableau en nous attardant a~x études épidémiologiques et/ou toxicologiques mettant en évidence la carcinogémcité des prodUlts auxquels cehames catégones de travall-leurs de la fourrure sont for.t possiblement exposés. Nous pensons aux temtures

à

base d'amines aromatiques, aux chromates, aux solvants (ex. tétrachlorure de carbone), aux poussières de CUIr, etc. Il ne s'agIt pas !Cl de faire une revue

exhaustIve de toutes les études faItes sur chacun de ces prodUits ou groupes de

<

prodUits chimiques, ni de cntiquer en profondeur les méthodologies utIlIsées,

mais d'illustrer le niveau de connaissances acquises concernant leur

carcinogé-nicité. Nous avons essayé de rapporter les études les plus pertmentes, les plus expliCatives. Notons que ces divers éléments chImIques ont été étudiés dans des milieux industriels différents de celui de la fourrure, alors les conclusions et les estimés de rrsque relatif ne peuvent pas être tout simplement transposés à l'industrie de la fourrure car les conditions d'exposi tion (concentration, procédé d'utilisatIOn, forme chimique, etc.) sont souvent très dIssemblables. En ce qui a

trait aux études de cancérogémcIté chez l'animal de laboratoire nous nous en sommes remis

à

l'évaluation de l'InternatIOnal Agency for Research on Cancer (lARe) pour juger de leur validité. Bien que les nombreux tests de mutagénicité

18

1

(33)

-\

19

et autres tests

à

court terme puissent etre pertments pour la prédiction du potentiel cancérigène, ~seü1s les ré~~ltats concernant j'humain seront mentlOnnés et uniquement lorsque les études épIdémlOlogi.ques ne seront pas concluantes.

De plus, les données épI,?émiologiques suggérant le potentiel cancéngène de l'industrie de la production du cuir et d'artIcles en cuir (soulIers, gants, etc.) seront discutées brièvement à cause de la similanté d'une partle des procédés de cette industrie (K'Irk-Othrne~1'l7~a;e~ ceux de l'mdustri.e de la fourrure. Certaines substances avancées comme fa.cteurs étiologiques pOSSIbles de~ excès de cancer présents dans l'Indus,trie du CUIr se retrouvent également dans certai,!s secteurs industriels de la fourrure. Les chromates, les poussières de cuir et certains çompo~és arsémcaux sont 'de ce nombre.

3.1 Littérature sur les travailleurs de la fourrure

Cancer dans J'mdustrie de la fourrure new-yorkaise

A notre connaissance seul le NatIOnal lnstitute for Occupatiônar-Safety and Health (NIOSH) conjomtement avec le National Cancer I{\stitute (NCI) ont tenté d'évaluer la mortalIté par cancer des travaIlleurs de la fourrure. Un résumé a déjà été publié (Har ing et al, 1982) mais les résultats présentés iCI

1

proviennent d'une communication personnelle (Harmg et al, 1983). Une étude de ,cohorte rétrospectJve a été menée sur 807 travailleurs de la fourrure de New York, mâles et de race blanche, retraItés entre 1952 et 1977, et bénéfiCiant d'une pension dispensée par le syndicat "Fur, Leather and Machine Workers Union" •

..

Pour obtemr cette ,penSIon un membre devaIt avoir verse des cotisations syndicales pendant au mOinS 20 ans. Trois catégories de travaIlleurs étaient

(34)

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,

20

,

représentées dans cette étude: 432 teInturiers, 1,68 tanneurs ("dressers"), et 207 travailleurs de service (tnent, assortissent et emballent les peaux brutes - et tannées). La catégorie d'emploi désignée sur la demande de retraite a été retenue puisqu'aucune histoire professIOnnelle détaillée n'était dlspomble.

Le' statut vital des travailleurs au 31 décem,bre 1977 a été établi pour

WO% des sujets, et 225 (52%) temtuners, 139 (&3%) tanneurs et 104 (50%) travailleurs de service étalent décédés

à

cette même date. Seulement 4% des certificats ~e décès n'ont pu être obtenus. Les personnes-années à nsque ont été calculées

à

partlr de l'âge de la retraite, en utilIsant le "NIOSH modlfled lifetable analysls system." En moyenne les sujets ont été sUivis 7.8 années après leur retraite. Les nombres de décès attendus ont été calculés à partir des taux -de mortalité' -de la Ville -de New York, heu -de réSi-dence -de la majonté -des sujets.

Le tableau 3.1 rapporte les pr inclpal1x résuJ.tats de cette anal yse de mortalité des" travailleurs de la fourrure new-york ais. Les teintuners ont démontré des leMs (indices comparatifs de mortailté) légèrement élevés mais non sIgnificatifs pour le cancer de l'estomac (leM = 179), pour le cancer colo-rectal (leM := 121) et pour le cancer du poumon (leM = 137). Parmi les tanneurs la mortalité observée pour tous les néoplasmes malms était sigmficatl vement plus haute que celle attendue (leM := 151, p <.01). De plus, le cancer du poumon

était significativement élevé (leM = 232, p < .05) et la mortalité due aux maladies respiratoires non malignes était légèrement élevée (leM = lJ4, n.s.) du fait d'une augmentatIon de décès par pneumonie et mfluenza. La mortalité due aux maladIes cardlO-vasculalres était signifIcativement élevée (leM

=

126, p < .05) parmi les travailleurs de service. Ils démontraient aussi une mortalIté 'due au cancer calo-rectal élevée mais non slgmficative (leM:= 149).

(35)

-~'- ,~-\ \ \ \ .... ,ft. TABLEAU 3.1

-Nombres de décès observés et attendus et les indices comparatifs de mortalité selon cer-taines causes de décès che z les travailleurs de 1 t industrie de la fourrure new-yorkaise (1952-1977)

Cause de décès OBS ATT lCM

Teinturiers

Toutes les causes 225 276.8 81

Tous les cancers 53 51. 8 102

Cancer de l'es tomac 8 4.5 179

Cancer cola-rectal 12 9.9 121

Canëër de la trachée, 16 Il. 7 137

des bronches et poumons

Tanneurs

Toutes les causes 139 125.4 111

Tous les cancers 34 22.5 151

Cancer colo-rectal 6 4.4 '135

Cancer de la trachée, 11 4.7 232

des bronches et poumons

Mal. respiratoires 10 8.8 114

Travailleurs de service

Toutes les causes 104 93.0 112

Tous les cancers 21 n.9 117

Cancer co1o-rectal 5 3.4 149 Mal. cardio-vasculaires 64 50.8 126 21 (p < .01) (p <.05) (p <.05)

t

---

(36)

-• 22

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Les ~ésultats de cette étude ont également été discutés en fonction de la composition ethnique de la cohorte. Comme les immigrants et les natJfs des·E-U présentent des profds de mortalité différents et que 79% des sujets de cette étude étaient nés

à

l'étranger, les auteurs ont essayé de vOir SI le facteur

ethnique pouvait expliquer les excès de cancer observés. Des ICMs et des ratlOs de taux directement normalJsés selon l'âge (basés sur les taux de mortalité spécifiques et normalJsés selon l'âge des mâles de race blanche de New York, et la distributIOn des personnes-années de la cohorte entière) ont été calculés pour certaines causes de mortalIté selon l'occupatIOn et le lleu de naissance.

En ce qui a trait au cancer pulmonaire chez les tanneurs, ces deux estimés du risque relatif indiquaient des excès pour les étrangers seulement (Itahens, Européens de l'Est et autres), bien que le nombre de décès attendu pour les sUjets nés aux Etats-UniS fut trop petit (0.29) pour en juger convenablement. Cependant, le risque élevé de cancer du poumon chez les tanneurs ne semblait pas rehé

à

l'ethnie parce que ces ouvners démontraient un ICM pour le cancer pulmonall:e beaucoup p~us élevé que toutes les autres catégones professionnelles et parce qu'il n'y avait pas d'excès analogue relatif au cancer pulmonaire chez les autres travaIlleurs de la fourrure nés en Italie ou en Europe de l'Est. Bien que la consommation de Cigarettes des sUjets n'était pas connue, l'absence de risque élevé pour les maladies respJratolres non malignes et les autres tumeurs malignes associées

à

la cigarette laissait

à

penser que l'excès de cancer du poumon parmi

-les tanneurs ne pouvait être exphqué par l'usage du tabac. Les facteurs d'exposition reliés au métier de tanneur de fourrures furent donc retenus par les auteurs comme explication de l'excès de cancer pulmonaire observé. Ils

soupçon

-nent les sels d'arsenic et de chrome; deux cancérigènes respiratoires chez l'homme (lARC, 1982a) d'être les agents étiologiques •

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(37)

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1 23

-De son côté, l'explicatlOn de l'excès de cancer de J'estomac chez les teinturiers étaIt moins éVidente, elle pouvait impliquer les facteurs ethmques et les expositions profeSSIOnnelles .. Aux E-U des études ont déjà démontré que les

Italiens étalent associés

à

un risque réduit (Seldman, 1971) et accru (Haenszel,

1961; Nasca et al, 1981) de cancer de l'e'stomac, tandis que les immigrants polonais

et russes démontraIent Jes plus grands excès de risque. Cependant parmI les

teinturIers en fourrure de l'étude de NIOSH on ne retrouve aucun excès de cancer de l'estomac ch~z les Européens de J'Est. Ce sont les teinturiers d'origine Italienne qUl accusaient le risque 1e plus remarquable, encore que cet excès ne se voyait pas chez les ItalIens des autres catégOrIes d'emploI de l'mdustne de la fourrure. Il faut cependant mentionner qu'il y avaIt très peu de décès dus au cancer de l'estomac (attendus et observés) dans ces autres catégOrIes pour, que les auteurs pUIssent dessiner des conclUSions significatives. Malgré cela ils ont conclu qu'e l'excès de mortalité due au cancer de l'estomac che~ les teinturiers semble plus probablement relié

à

des facteurs profeSSiOnnels (exposition aux teintures oxydantes) qu'au groupe ethnique.

Inversement, le surplus de mortalité due au cancer colo-rectal semble plutôt associé aux caractérIstiques ethniques. En effet, cet excès apparaissait chez tous les Européens de l'Est, quelque soit leur groupe professionnel dans l'mdustrie de la fourrure.

Les résultats de cette étude sont intéressants, mais ils doivent être interprétés dans les limites d'une telle stratégie de recherche. Un biais pOSSible associé

à

J'étude des populations de retraités est, leur auto-sélection comme surVivant. AinSI les indIvidus décédés avant leur retraite et ceux , qUI n'avaient

pas cotisé pendant 20 années consécutives au ,syndicat étaient exclus de l'étude.

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Figure

Tableau  synoptique  des  données  scientifiques  suggérant  directe- directe-ment  ou  mdlrectedirecte-ment  le potentIel  cancéngène  relié  à  l'industrie
Tableau  synoptique  des  données  scientifiques  suggérant  directement  ou  indirectement  le  potentiel  cancérigène  relié  à  l'industrie  de  la  fourrure
TABLEAU  3.5  (suite)  Potentiel  cancérigène  suggéré  par:
tableau  6.2.  Les  memes  renseIgnements  seront  donnes  pour  ~  .  la  cohorte  des  ~  femmes  aux -tableaux 6.16  et 6.17  de la section 6.4

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