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L'interdisciplinarité entre socio-anthropologie et architecture : bilans pédagogiques

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L’interdisciplinarité entre socio-anthropologie et

architecture : bilans pédagogiques

Agnès Deboulet

To cite this version:

Agnès Deboulet. L’interdisciplinarité entre socio-anthropologie et architecture : bilans pédagogiques.

Lieux Communs - Les Cahiers du LAUA, LAUA (Langages, Actions Urbaines, Altérités - Ecole

Na-tionale Supérieure d’Architecture de Nantes), 2003, Vertiges et prodiges de l’interdisciplinarité,

pp.101-115. �hal-03176086�

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L'interdisciplinarité

entre socio-anthropologie

et architecture :

A g n è s D e b o u l e t

Bilans pédagogiques

R

evenir sur des expériences pédagogiques accumulées au long de dix courtes années d'enseignement dans une école d'architecture revient à se prêter à une forme d'introspection critique e t à lever le voile sur les motivations parfois inconscientes de certains choix, de l'arrêt de formules pédagogiques, d'aventures prolongées parfois au-delà du raisonnable. I l nous incombe aussi, pour réaliser cet exercice, de clarifier les liaisons, vraisemblablement complexes et inédites, entre diverses formules d'enseignement mises en application au même moment, ou successivement par de mêmes équipes. Les creux e t les plis, les liens e t les zones d'influence entre enseignements habitent les équipes pluri-discriplinaires au sein des écoles d'architecture. Mais i l ne nous est jamais donné de réfléchir à ce qui permet à certaines expériences, riches, vivantes, voire formatrices de voir le jo u r e t parfois miraculeusement de se pérenniser.

Une clarification a minima de ma trajectoire personnelle s'impose to u t d'abord, même si l'usage de la première personne du singulier est malaisé. Nommée en ta n t que sociologue ou, plus exactement, maître assistant en sciences humaines e t sociales dans une école d'architecture, j'a i dû composer durant les deux premières années entre les deux ou trois étiquettes professionnelles que je transportais : sociologue d'une part, ou plus exactement socio-économiste, et urbaniste par ailleurs, de par mon doctorat. J'ai choisi d'illustrer la progression, asymétrique, de ces ensei­ gnements, en m ontrant comment se tric o te n t les liaisons entre

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ces disciplines qui, le plus souvent, s'observent sans pour autant essayer de travailler à des explorations communes e t croisées. Les liaisons, quand elles existent, s'établissent avant to u t grâce à des modes de coopération qui o n t pu s'établir entre quelques enseignants, développant une même sensibilité à l'enseignement universitaire, q u 'il s o it destiné ou non à n o u rrir le p ro je t d'architecture. Coopération rendue possible également par la croyance partagée entre collègues architectes e t moi-même, que les études d'architecture form ent aussi, pour reprendre l'expression de R. Hoddé, des « architectes hors l'architecture ». Coopération, enfin, basée sur la d é fin itio n d'outils communs de travail, seuls à même de fabriquer une approche plurielle des questions architecturales e t urbaines en conservant des spéci­ ficités. J'ai choisi de présenter quelques-unes de ces coopérations disciplinaires à travers le prisme des outils, considérés comme révélateurs des enjeux heuristiques e t pédagogiques engagés dans la coopération entre architectes, urbanistes e t sociologues.

Re le v é s h a b it é s : À p r o p o s d'u s a g e s eta u-d e l à

Les préalables

Le LAUA, fondé par D. Pinson, a mis en avant, par le biais de son fondateur, l'utilisation du relevé ethno-architectural pour décrire e t interpréter les usages du logement par ses occupants. À l'origine du relevé habité, relevé architectural plus ou moins précis retraçant le mobilier et éventuellement les principaux usages des lieux, se trouve la tradition française de l'ethno-architecture. G. Toffin (1992) rappelle l'analyse d'A. Leroi-Gourhan annonçant depuis les années 50 l'avènement d'une lecture des espaces dans le cadre d'une lecture « typologique e t technologique », id e n tifia n t les « caractéristiques matérielles de l'h a b ita t e t leur classement ». Toujours selon G. Toffin, i l est possible de ranger dans la même tra d itio n les lectures des représentations sym­ boliques s'inspirant des analyses de C. Lévi-Strauss (l'h a b ita t Bororo) e t kabyle (P. Bourdieu).

Si chez les ethnologues le relevé est souvent sommaire et statique, leur principale qualité est toutefois d'avoir pu abstraire de la réalité - par le croquis ou la schématisation - des lignes de force socio-spatiales imperméables à la seule observation visuelle. On se situe bien jusque là dans une perspective structuraliste,

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traduisant la volonté de décoder les fondements sous-jacents e t inter-reliés de formes spatiales e t sociales présentées comme immuables. Sans rentrer dans le débat sur le rapport entre structures e t mutations, lorsque l'on étudie la maison rurale française aujourd'hui ou l'h a b ita t de médina en Tunisie ou au Maroc, que reste t - i l de ces impermanences ? Un fonds de sens commun qui oriente les pratiques mais qui, par touches successives, modifie dans certains ménages la grammaire de l'espace. La question du seuil nous servira d'illustration.

Le seuil de la maison kabyle (Bourdieu, 1972), est censé être sensiblement l'équivalent du seuil e t parfois de la porte dans la maison arabe citadine « standard » : le lieu de la protection e t du filtrage, le lieu où comme nous le disaient X. Thyssen (1983) ou M. M'halla (2000) le regard glisse pour ne pas apercevoir le cœur de l'h a b ita tio n . Dans la villa moderne, qu'elle s o it en périphérie ou qu'elle vienne remplacer une habitation « arabe », la sqifa, pièce de seuil placée en chicane e t protégeant de la vue le west-ed-dar, cœur de la maison ou patio, se transmue en entrée, vestibule, ou alors elle est parfois réintroduite dans les logements-types (ou « embryonnaires », « issus d'une pensée exogène ») qui o n t oublié de lui faire une place (A. Arrif, 2000). Liée à une progressive dim inution des séparations homme- femme, cette transform ation de la configuration des espaces correspond aussi dans les sqifa déjà existantes à une perte de qualification : elle devient lieu de stockage, e t parfois reste la pièce de vie d'hiver. Les travaux réalisés par ou sous la conduite de J.-C. Depaule (1999) s'inscrivent pleinement dans cette volonté de rechercher, notamment par le relevé, à restituer les différentes tem poralités de la maison e t les espaces-temps des occupants, dans leurs dimensions tant matérielles que symboliques.

Le relevé ethnographique a été travaillé avant to u t par D. Pinson, et enseigné à l'EAN jusqu'en 1994 dans un enseignement commun entre architecte (Y. Erchoff), anthropologue (M. Boccara) e t sociologue (C. Leneveu). Une de ses illustrations écrites les plus complètes (Pinson, p. 88) porte sur l'habitat ouvrier. Les relevés meublés sont « personnalisés » e t témoignent d'une observation sensible au cas par cas prolongée par des dénominations singulières à chacun. Le bloc légende en bas du relevé permet de localiser une « hotte auto-construite », une « table basse style régence », mais aussi des éléments plus mobiles e t la part visible

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production de la maison ou encore des détails constructifs par­ ticuliers. Le talent graphique de D. Pinson est mis au service de la représentation en trois dimensions de l'habitation, ce que peu de travaux de relevé ont tenté, le to u t restituant aussi finalement l'ambiance et l'épaisseur des lieux. L'acuité de l'observation ici requise permet de restituer fidèlement, semble-t-il la distribution des lieux, leur affectation, l'appropriation temporaire ou plus fixe, le décor à la fois comme traduction du s ta tu t sociaL des options esthétiques des ménages, etc. Complétée par une enquête et un descriptif précis des types d'emploi, des horaires, du statut d'occupation, cette étude s'inscrit dans une volonté de renouveler l'approche des conditions de vie en mettant en parallèle le travail et le hors-travail.

Le départ de D. Pinson m'a amenée à prendre en charge de 1994 à 2001 un enseignement de Travaux Dirigés de sociologie de Ÿ " année portant sur la perception, puis sur les pratiques et les transformations de l'habitat pavillonnaire. Au f i l des années, j'a i davantage pris en compte le relevé habité, mais aussi les relevés d'espaces de transition. Lorsque notre équipe, constituée de plusieurs moniteurs, a décidé de jouer le jeu d'une nouvelle formule de TD associé architecture-sociologie, nous avons travaillé de concert avec des moniteurs familiers de ces approches. Plusieurs planches représentant des exemples de relevés o n t été dessinées par une architecte, D. Coriou. Elles retracent d'une part la façon dont on peut consigner par le dessin (avec des légendes écrites) des lim ites spatiales e t leur matérialisation et, d'autre part, la façon dont on perçoit de la rue ce qui est montré, avec un détail sur certains aménagements e t décorations significatifs. Outre que cet exercice permet d'emblée de prendre au sérieux la décoration ordinaire, habituellement prohibée dans les relevés d'architecture parce qu'elle dénaturerait la forme, il présente d'autres avantages puisqu'il introduit les étudiants à l'observation. Ce double cadre de TD offre aux étudiants l'opportunité d'un va-et-vient permanent entre formes a rc h ite c tu re s e t langages spatiaux utilisés par les occupants pour aménager, s'approprier, modifier, donner sens à l'espace utilisé.

Les relevés o n t été également utilisés dans des situations non- résidentielles. Le relevé devient alors un o u til p e rm e tta n t d'appréhender la variété des inventions humaines et le déploiement malgré tout, de règles communes d'usage de l'espace. On pourrait

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to u t à fa it imaginer qu'un travail de nature similaire soit accompli dans des situations, où des habitations y compris à forte qualité architecturale deviennent locaux semi-industriels, à la façon dont D. Pinson, R. Bekkar, A. A rrif e t F. Navez-Bouchanine o n t utilisé le relevé pour saisir les réappropriations e t détournements des espaces dans du logement standardisé proposé à des couches populaires au Maghreb.

Quand l'entretienvientcompléterlerelevé

En parallèle, l'expérience de Madhia, ville moyenne de Tunisie sur laquelle nous avons travaillé avec plusieurs promotions d'étudiants de 5e année (« Critique architecturale e t pratiques urbaines »), a sans doute été le révélateur d'une nouvelle façon de prendre en compte les rapports de l'espace e t du temps dans les pratiques de l'espace habité. Rappelons le contexte dans lequel nous nous situions avec Rainier Hoddé, co-organisateur La maison de la médina se modifie très rapidement Dans le même temps, elle se situe par rapport à un archétype qui fabrique l'imaginaire c o lle c tif : la maison arabe qui correspond aussi à la maison fam iliale du côté paternel, en règle générale. Le rap­ port à la mémoire des lieux e t des occupants coïncide dans une relation paradoxale avec transformations conséquentes de l'es­ pace qui accompagnent régulièrement le moindre changement fam ilial ou les rentrées d'argent. Faire le lien avec Les pratiques actuelles de l'espace, avec la pensée spatiale des habitus mais aussi des pratiques dans leur diversité supposait de collecter les compréhensions des changements e t les invariants dans les occupations de l'espace, aussi loin que remonte la mémoire des individus.

Mais, au-delà du d isp o sitif d'enquête, les éléments clés de la compréhension synchronique e t diachronique de la vie sociale e t de la transform ation de l'h a b ita t participent de l'observation au sens large. Aucun élément ne peut être relevé s'il n'est d'abord observé, c'est-à-dire s'il n'est remarqué e t extrait de son contexte 2.

Nous avons ainsi bâti un référentiel d'enquête afin de réaliser ces monographies d'habitations. Distribué sous forme d'aide- mémoire aux étudiants, i l com portait quatre chapitres, chacun perm ettant de dresser le po rtra it le plus complet possible de la maison dans ses différents états physiques e t d'occupation.

(1 ) Mais aussi durant deux années avec Pierrick Beillevaire, Pascal Filâtre e t une collaboration ponctuelle des plasticiens de l'École d'Architecture de Nantes : Daniel Grimaud, Ekkehardt Rautenstrauch. Rappelons aussi que, les deux premières années, le voyage d'études s'est effectué dans le cadre d'un travail commun avec l'École Nationale d'Architecture et d'urbanisme de Tunis et notamment l'atelier Patrimoine de 5 'année.

(2 ) Sans viser la description exhaustive, te lle que H. Becker (2002) la décrit à partir d'un travail sur la pauvreté dans le Sud américain réalisé par un écrivain et un photographe dans les années 30.

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Chacun de ces chapitres, à adresser aux habitants sous forme d'entretien sem i-directif, pouvait être développé à lo isir par les uns e t les autres ; en règle générale les étudiants passaient environ deux journées sur place dans chaque habitation. Le premier chapitre, in titu lé « Portrait social » p o rta it classi­ quement sur la composition du ménage, les activités, l'itinéraire résidentiel mais aussi la localisation géographique du reste de la fam ille. Son élaboration a obéi au souhait de comprendre la position relative de la maisonnée au sein de la famille, spatialement de plus en plus éparpillée. Le second chapitre composait lui un « Portrait de la maison » qui te n ta it aussi : de dater la construction, de démêler les questions complexes d'héritage, de retracer la succession des occupants jusqu'à ce jo u r et, enfin, de cerner l'ensemble des travaux accomplis e t à venir dans ce qui s'avère être, sauf pour les personnes âgées isolées ou les plus pauvres, une maison toujours en projet (de gros œuvre).

La troisième partie, sans doute la plus délicate s'intéressait aux modes d'occupation : la répartition dans l'espace de chacun des membres aujourd'hui e t avant. Certes, la plus grande partie des réponses décrivent un usage moyen, e t ne rentrent pas dans le détail des pratiques de l'espace e t de leur négociation. Mais on peut ainsi reconstituer de façon quasi unique le fonctionnement supposé de la maison de médina, parfois avant que le modèle de la maison a britant le groupe domestique en filia tio n p a tri­ linéaire (parents, enfants non mariés, fils marié e t sa fam ille), ne cède le pas à des groupes domestiques simples.

Les mots qualifiant les réalités spatiales sont à l'évidence des incontournables. À ce stade, i l est im portant que les étudiants questionnent les habitants sur les façons dont ils nomment et nommaient les lieux de l'occupation, y compris le mobilier. La typologie surgit à travers les dénominations : lorsque la pièce dite « du père » devient le bureau ou « la pièce, b it », sans plus que de précision, ou encore lorsque l'expression « salle à manger » (en arabe mais parfois en français) apparaît, à l'occasion de telle ou telle transformation physique ou sociale. En faisant cette opération de repérage des mots de l'espace, les étudiants commencent à saisir que « s'agissant d'espaces, d 'id e n tité s collectives ou d 'in s titu tio n s , lorsque la langue désigne des « objets », en leur conférant du sens, elle les constitue (Depaule et Topalov, 1996).

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La quatrième partie du guide d'enquête se concentrait davantage sur la transform ation. L'aide-mémoire a consisté à orienter le regard des groupes d'étudiants sur la distinction entre les transformations ayant affecté la parcelle (découpages, partitions entre familles, agrandissement de la parcelle par adjonction de pans d'habitations latérales e t rachats successifs) e t les trans­ formations de l'h a b ita tio n . Par la suite nous avons in tro d u it l'étude des liens entre transformations de l'enveloppe e t trans­ formations distributives. I l fa u t dire que ces trois types de transformations se superposent mais s'inscrivent également dans une chaîne quasi lexicale. La plupart des habitations, à l'instar de la maison bordelaise décrite par P. Boudon à Pessac (1969), se m odifient plusieurs fois par décennies de façon assez radicale. Les relevés perm ettent de compléter l'enquête en montrant finalement comment le rétrécissement de la famille tunisienne occupant un même logement se traduit spatialement Cette partie a, chaque année, fa it l'objet de longs échanges entre étudiants, qui, confrontés aux premières mises en dessin, se sont interrogés sur les informations les plus pertinentes à conserver et sur les difficultés de trouver une période de référence. Surtout, i l faut s'imaginer que la plupart des axonométries, voire des coupes, relevés habités de maisons en transformations, o n t demandé plusieurs reformulations afin que l'ensemble des inform ations nécessaires soient à la fois présentes, classées e t rendues com­ parables en raison de la diversité des cas de figure rencontrés, e t de la nécessité préalable de penser une typologie en même temps que des processus e t des logiques de transformation dans un contexte où la maison est placée constamment en projets.

Les conditions de l'immersion e t de l'observation

Chacune des étapes de l'enquête indiquée aux étudiants - et qui a en partie inspiré des travaux de fins d'étude sur Mahdia ou le Liban - ouvre sur des exigences de formation e t de rigueur dans la compréhension d'une morphologie sociale dynamique des habitants.

Mais qu'est-ce qu'observer pour un étudiant architecte français arrivant sur le « terrain » du pavillonnaire dans la région nantaise ou sur celui de la maison médinale en Tunisie ? On doit souligner combien ces enquêtes en profondeur o n t bénéficié de la dis­ p o n ib ilité e t de l'hospitalité « librement consentie, relevant de la sphère du don » des habitants qui se manifestent dans les

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couches modestes, au Maghreb, par l'acceptation e t la réception dans la sphère privée d'étrangers à la sphère domestique (Anne Gotman, 2003). Certes, il y eut des refus, mais jamais d'agressivité, de portes claquées. En France, à l'inverse, i l fa u t montrer patte blanche, fo u rn ir des autorisations, prendre rendez-vous par téléphone, essuyer nombre d'échecs e t de déconvenues. Les conditions d'enquête sont bien rarement anthropologiques en raison des difficultés de réaliser l'immersion.

Plus profondément, l'essence du décentrement prôné lors de ces voyages d'études réside certes dans la possibilité de créer du bonheur réciproque, des aventures humaines e t des secousses émotionnelles mais surtout dans la possibilité de communiquer en profondeur en dépassant temporairement la situation d'altérité. Tout ce processus renouvelle le regard de l'étudiant e t sa capacité à se situer dans son propre univers de références.

Du décentrement e t de ses lim ites

Nous avons fa it le pari que ce décentrement constitue précisé­ ment un accélérateur de la capacité e t du désir d'apprendre. Si les résistances culturelles sont trop fortes, les « échecs » du d isp o sitif pédagogique sont plus nombreux.

Le décentrement est une façon artificielle de prendre une distance critique ; c'est aussi le premier ja lo n d'une mise en situation d'extériorité, à la base de toute observation anthropologique. Or, là, nous travaillons non sur des thématiques singulièrement isolées, mais sur des faits sociaux totaux : l'habitat, la trans­ formation sociale e t spatiale. Précisément un phénomène devient « observable... à p artir du moment où i l y a au moins deux "cultures", ou, pour être plus précis, au moins deux espaces de significations non identiques » (F. Leimdorfer, 2001, p. 141), donc la possibilité d'une observation, ou l'orientation même d'un entretien vont découler de cette capacité à faire surgir des différences. Le contexte, exogène, inconnu, agit comme condition de possibilité.

Examinons les modalités e t les difficultés concrètes ou succès pédagogiques que cette situ a tio n d 'e xté rio rité propose. Certains étudiants français - assez rares - o n t décuplé leur capacité d'observation sur place, donc o n t d é m u ltip lié les opérations de différenciation (F. Leimdorfer, op. c it.). Mais il est clair qu 'il s'agit à la base d'étudiants engagés dans une

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volonté d'expérimenter ce décentreraient, e t ayant suivi un semestre de cours à raison d'une matinée ou d'une journée semaine sur les conditions de l'observation, les situations urbaines dans le monde arabe, les particularités des systèmes fam iliaux, réglementaires, etc.

La seconde opération, celle de la production de sens, pose déjà un peu plus de problèmes. L'exercice d'observation peut en e ffe t déboucher sur une description purement exotique, qui au lieu de construire une interprétation rapportant les objets, situations, lieux e t pratiques à leur univers de sens local (aussi hybride s o it-il d'ailleurs), à la position sociale des interwievés, etc., les dé-contextualise e t les explique par opposition à la situation française.

Le relevé, la prise de notes, l'accumulation de données issues des entretiens e t leur confrontation systématique (réunion d'échanges e t de compte-rendu au maximum tous les deux jours, quotidiennes au sein d'un groupe de travail) constituent la première ressource interprétative : la comparaison entre éléments de même nature, au sein e t dans la fabrication d'un univers de références.

Quand la traduction n'est pas que métaphore

Cette coopération pédagogique place la complémentarité entre étudiants tunisiens e t français en situation centrale. Mais cela n'a pas empêché des problèmes de compréhension de surgir quasiment à chaque fois de part e t d'autre, même si de réels collectifs de tra va il se sont constitués. Derrière les problèmes de traduction, i l y a à l'évidence bien plus que le passage d'un système verbal à l'autre. Les questions liées au décodage des univers de sens se posent ici sous un jo u r nouveau : l'interaction au moment de l'entretien est rendue plus complexe par la médiation d'un traducteur étudiant et, de facto, par le caractère co lle c tif de l'entretien. Ainsi, les habitants sont tentés de recourir à des métaphores spatiales pour rendre les choses plus directement intelligibles, ou à s'adresser plus à un interviewer qu'à un a u tre ... C'est to u t le « processus d'ajustement e t de négociation entre acteurs-interlocuteurs » (L. Mondada, 2001, p. 198) présent dans chaque situation d'entretien, qui est modifié. De même, plus que des discours, les étudiants vont au fin a l surtout recueillir des extraits d'entretiens e t des éléments biographiques.

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Je me rappelle une visite dans une habitation mahdoise. Le m obilier d'origine, notamment l'encadrement en bois p e in t du lit en alcôve, tijane, ainsi que le l i t ancien, avaient été, comme dans de nombreuses habitations, démonté e t stocké dans un logement social occupé par un des fils de la fam ille. Outre que nous avions là une illustration d'un système résidentiel intéressant nous avions essayé de comprendre comment cette fam ille, qui se disait par ailleurs très attachée à la « maison arabe » ou maison à patio, expliquait le phénomène. D'emblée, une étudiante de Tunis avait la réponse, qui n'appelait pas de discussion : « tous les nouveaux ménages acquièrent du mobilier moderne, c'est plus pratique ». Le débat qui a suivi nous a révélé que les étudiants les plus réticents à un re-positionnement disciplinaire - celui de l'u tilisa tio n de méthodes d'enquête sociologiques - étaient, assez logiquement, également ceux qui questionnaient le moins leurs certitudes concernant leur cadre de vie mais aussi ceux qui avaient tendance à se considérer comme traducteurs dans l'équipe e t non co-enquêteurs. Et effectivem ent, le fragile mais passionnant accord entre architectes e t sociologues que les enseignants de certaines (rares) écoles d'architecture o n t réussi à construire, en France, é tait davantage vécu comme une lutte de domination dans cette école de Tunis. Au final, certains étudiants o n t fa it les frais d'une vision mythique de la sociologie, censée toujours vouloir prendre le dessus sur la compréhension archi­ tecturale. Bref, les luttes disciplinaires peuvent parfois renforcer le « sentiment d'évidence » culturel.

(3 ) Projeter) cours jusqu'en 2004, entre l'École d'Architecture de Nantes et l'Association de Sauvegarde de la Médina, avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication, le parrainage de l'Unesco e t surtout le financement du Conseil général de Loire- Atlantique. Site web : www.maison-labo- ratoire-mahdia.com (voir aussi Deboulet Hoddé, 2001).

Au f i l de ces travaux s'est développée l'envie de développer un projet concret dans lequel les diverses expérimentations ta n t techniques que méthodologiques, pourraient trouver à se concrétiser. La maison-laboratoire de la médina à Mahdia est n é e 3. I l s'agissait de pousser plus loin le regard in tro sp e ctif sur un bâti ordinaire de grande qualité en comprenant, à travers un chantier de réhabilitation, ce qui fabrique un regard commun. L'entretien devenait aussi un o u til au service d'une envie de créer les éléments d'un débat autour des questions de transformation du cadre bâti : comment faire écho aux préoccupations contra­ dictoires des résidents qui veulent to u t à la fois préserver mais aussi réaménager pour gagner plus de confort, qui valorisent le patio comme symbole de l'identité architecturale de la maison arabe e t de la médina, mais qui, concrètement œuvrent à sa réduction, voire parfois à sa marginalisation ?

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Del'ethno-architectureà lasocio-architecture, ET À L'ÉTUDE URBAINE

À quel moment a t-o n jugé u tile de passer de l'observation d'un é ta t des pratiques dans l'espace habité à un je u d'hypothèses - partiellem ent vérifiables- sur la transformation e t la gestion de la transform ation ? Sans doute quand nous avons senti, par accumulation progressive de succès e t d'erreurs, que nous pou­ vions lancer des étudiants sur le terrain de l'urbain. Nous avons commencé par des étudiants demandeurs, car inscrits dans des enseignements optionnels, à qui de prime abord nous avons énoncé que les métiers de l'architecture ( il y a là une conviction qu'il n'y a pas d'unicité du métier mais diversification croissante) passent par une compréhension basique des partages de res­ ponsabilités e t de la chaîne de décisions. Corollaire à cette idée, l'apprentissage complémentaire est de savoir se situer au sein de ces enchevêtrements décisionnels, en maîtrisant l'écoute e t la capacité de diagnostic 4.

Deux domaines d'investigation pédagogique o n t permis de reformuler en partie nos façons de travailler avec les étudiants : l'évaluation socio-architecturale e t les premiers diagnostics urbains.

Sous l'appellation « évaluation socio-architecturale », en partie inspirée de l'évaluation constructive (M. Conan, 1998) nous regroupons l'ensemble des diagnostics d'usage mis en oeuvre par les étudiants. Nous avons fa it la découverte, avec eux e t en parallèle, de la difficulté mais aussi de l'intérêt toujours renouvelé de comprendre comment les questions ou problèmes d'usage dans certains établissements (souvent publics) appelaient à un diagnostic élargi aux enjeux socio-politiques, à la philosophie du projet. Comme l'explique M. Conan par exemple pour les bibliothèques, derrière chaque action publique et l'ensemble des décisions, on trouve des discussions qui reflètent à leur façon, des débats de société plus larges, d'où la nécessité de comprendre la formulation des jugements. Se profilait la découverte, dans des cas concrets, de la façon dont les jeux d'acteurs influençaient e t m odifiaient la perception e t la pratique des espaces. Ainsi, avec Rainier Hoddé, nous avons commencé par l'expérience de l'évaluation de maisons de personnes âgées. Une dizaine d'étudiants o n t procédé à l'investigation cadrée des dysfonctionnements d'usage de ces établissements mais aussi à des constats relatifs à leur marche quotidienne. Ils o n t parfois pu embrayer sur des

(4 ) D'ailleurs le Travail Personnel de Fin d'Études d'Olivier Leray, intitulé « Histoires d'écoutes », montre que certains étudiants o nt pris très au sérieux le fa it de revenir sur les insuffisances de la formation à l'écoute, notamment dans la formulation d'un projet de construction - ici en l'occur­ rence il s'agissait de réinterroger l'ensemble des interactions, débats, qui ont précédé les premières esquisses, et prolongé ce travail partenarial.

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propositions de reformulation architecturale. Le diagnostic s'élaborait à la suite de plusieurs entretiens avec la plupart des acteurs en présence, en n'om ettant pas les rôles en apparence mineurs qui parfois sont des supports de vie sociale (kinés, co iffe u rs...), d'observations répétées de situations (tensions dans l'espace, rencontres, queues, a ttentes...) e t de croisements entre lieux et acteurs. Les résultats ont tous été en partie retracés sous une forme similaire (tableaux de diagnostic d'usage)... Le travail à l'échelle urbaine s'est fa it progressivement, au fu r et à mesure que l'analyse de l'h a b ita t e t des transformations de celui-ci perm ettait d'affiner les outils de travail relatifs au projet urbain comme processus d'action. Tout au long de ces années d'enseignement, nous avons constaté une double demande sociale relative à l'architecture qui nous semblait insuffisamment prise en compte. La programmation architecturale e t urbaine e t l'évaluation nous apparaissaient particulièrement porteurs. Un programme d'enseignement, to u t à fa it expérimental en ses débuts, é ta it destiné à fabriquer un o u til de connaissance de l'architecture enraciné sur une volonté d'objectivation e t de décryptage d'une œuvre complète d'un architecte majeur par croisement entre investigation personnelle e t confrontations collectives (surtout orchestrées par R. Hoddé).

En parallèle, i l est vrai que le regard sur quelques changements notables dans le paysage de la fabrication urbaine, avec la (lente) arrivée en architecture des credos participationnistes e t des procédures d'évaluation a contribué à accélérer cette légère réorientation de nos objets pédagogiques. L'analyse e t la prise en compte des enjeux sociaux des politiques urbaines e t des projets architecturaux ou urbains, longtemps négligée, est aujourd'hui sollicitée par la société civile, rappelée par le contexte international e t pré-existe à to u t travail de programmation. La montée en force de ces modes de fabrication plus partagés, mais aussi des contro­ verses architecturales e t urbaines nous a particulièrement happés. Ainsi, le séminaire nantais a intégré à partir de 2000, la question urbaine, au-delà de la transformation, en m ettant au centre du d isp o sitif un profil d'architecte sensible e t en prise avec ces nouveaux enjeux relationnels e t interactionnels. Le séminaire nantais, comme son prolongement, encore plus e xplicite sur « les acteurs du projet » à l'École d'Architecture de Paris- Belleville (É.A.P.B.) vise ainsi à développer les capacités réflexives, d'écoute e t d'action d'un architecte pensé comme agent de la médiation, capable de formuler des dispositifs d'étude e t

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vention tenant compte des logiques, pratiques, représentations et systèmes esthétiques des autres acteurs du projet architectural e t urbain. Capable en tous cas de savoir à quel moment solliciter des sociologues, des anthropologues, économistes, etc. Comme le mentionne le texte de présentation, deux objectifs pédagogiques majeurs sont constitués autour de l'interdiscipli­ narité, pratiquée pour le coup essentiellement par une équipe de sociologues « acculturés à l'architecture e t à l'urbain » : • « Savoir se situer/savoir répondre au sein de l'ensemble des productions complémentaires sur ces sujets, e t des répertoires d'action comme des référents théoriques des professions agissant au sein du champ de la production urbaine : acteurs du social, urbanistes, économistes, sociologues, programmistes... » ; • « Être en capacité ou à ce stade désireux de croiser de façon pragm atique questions sociétales e t grandes questions urbaines, constituant le cadre e t le cœur des questions traitées, notamment en situation d'interculturalité ou de controverse urbaine (ex. : urbanisme sécuritaire, réaménagement de dalles commerciales, reconversion de bâtiments impliquant le mouvement associatif, diagnostics urbains, projets de réhabilitation et Grands Projets de Ville, etc.) »

Pour son lancement, nous nous sommes concentrés (équipe constituée de Valérie Dufoix, Jean-Michel Léger) sur les quar­ tiers centraux dégradés de Marseille soumis à la restructuration majeure5 qui se jo u e dans de nombreux dispositifs mis en place depuis une dizaine d'années, renforcés encore par le projet Euro-Méditerranée. Une équipe d'étudiants a par exemple confronté les propositions de ce maître d'ouvrage sur les espaces publics à l'observation de ces derniers en termes d'accessibilité et de sociabilités notamment, e t en faisant grand cas de l'économie inform elle e t de ses déploiements spatiaux, pourtant niée dans les rapports officiels. L'ensemble des groupes a appris à dialoguer avec des professionnels, des politiques e t des associatifs, après un patient tra va il d'identification des maillons stratégiques. Les possibilités d'enseignements trans-disciplinaires sont immenses, e t sans doute à peine explorées. De nouvelles o n t été lancées à l'É.A.P.B., avec les architectes en première année (responsable : J.-P. Feugas). Nous nous donnons un territoire commun d'ilôts parisiens sur lesquels les étudiants approchent, durant quelques séances, l'enquête par entretien, le croquis, le relevé, jusqu'à ta maquette, e t qui donnent lieu à des expositions communes qui drainent la population du quartier et, l'an passé,

(5 ) Outre que l'expérience de séjours à l'étranger avec des étudiants avait montré la richesse liée au fa it de concentrer sur un territoire peu familier les échanges et les investigations, Marseille nous paraissait être à la fois « exogène » pour des Parisiens et surtout le principal pôle de restruc­ tu ra tio n majeure, vaste rénovation urbaine d'un cœur de ville entier. I l y avait là tous les ingrédients pour montrer aux étudiants comment avancer dans la découverte des logiques de sens des différents acteurs to u t en leur montrant comment se situer dans l'enquête en terrain sensible.

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les enfants de trois classes d'écoles primaires de Belleville. Une autre expérience, en deuxième année, avec une équipe d'urbanistes (A. Grumbach, 0. Boesch), nous a conduits depuis deux ans à réaliser, sur un territoire parisien, des « portraits d'ilôts » basés sur une investigation im mobilière e t socio-démographique, des mutations urbaines notamment. L'étude comprend un axe consacré à des « paroles d'habitants » qui viennent révéler le lieu to u t autant que les étudiants apprennent - à leur niveau - à chercher e t analyser les statistiques, repérer les personnes- ressources, à apercevoir le champ d'action des conseils de q u a rtie r...

(6) L'état de cette réflexion n'est pas sans lien avec nos dernières recherches portant sur les compétences e t les apprentissages des citadins d’abord dans le monde arabe puis dans le bassin méditerranéen. Celles-ci nous ont amené, en effet, à considérer les situations de « mise en tension » concomitantes aux projets de restructurations liés à l’a ffir­ mation de l'internationalisation dans la plupart des grandes métropoles. Ces situations nous paraissent être des analy­ seurs extrêmement puissants des mobilisa­ tions d'acteurs e t des changements de positions, perceptions, qu'ils endurent et mobilisent.

En conclusion, le tra va il empirique, basé sur la confrontation enquête-relevé, décille les yeux des étudiants, et des sociologues. I l leur donne d'abord, dans les premières années, à appréhender concrètement la complexité du réel e t à reconnaître l'u tilité de ne pas négliger les méthodes e t les savoirs issus des sciences sociales. C'est une réelle complémentarité qui se forge là, avec au fin a l le seul désir de comprendre, de descendre le plus finement dans l'analyse... Et si certaines de ces expériences o n t réussi, qu'elles nous o n t enrichis (enseignants e t étudiants) e t rendu heureux, c'est grâce à une série de contingences, de « chaînes d'événements » (Becker, 2002) to u t autant que de décisions rationnelles, qui o n t permis aux rencontres e t aux collectifs de travail ainsi constitués de rendre caduque la question-ritour­ nelle posée par certains étudiants : « à quoi ça sert ? ». La mobilisation transdisciplinaire qui en sociologie recourt autant à une sociologie des espaces habités qu'à une sociologie de l'urbain et de l'action, nous apparaît aujourd'hui particulièrement féconde si l'on développe des enseignements e t des « plans d'étude » portant sur des controverses socio-politiques e t architecturales m ettant en regard citadins, résidents, riverains e t principaux protagonistes institutionnels de projets en cours. I l me semble que c'est un sujet qui sollicite autant les divers savoirs théoriques e t pratiques de la sociologie, des théories de l'action que les outils de l'intervention urbaine, du diagnostic et de la critique architecturale vue comme synthèse - sans hiérarchie - de points de vue et représentations tant savantes que communes6.

A

gnès

D

eboulet

,

m aître-assistant (S.H.S.), École d'Architecture de Paris-Belleville, chercheur à l'IPRAUS.

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