"IMAGES ET SON"
Animation: Maryse GUILLE Josette UEBERSCHLAG CNDP
MOTS CLES : aides didactiques, lisibilité, compréhension
RESUME : Plusieurs interrogations ont été traitées dans cet atelier:
- Comment image, parole, musique, bruitages peuvent-ils servir la fonction référentielle des documents? (En éducation scientifique, on assigne, en général, trois composantes à la fonction référentielle: notionnelle, méthodologique et incitative). - Comment et par quels moyens, le degré de réalité est-il assuré?
- De quelle manière arrive-t-on à toucher la sensibilité, l'émotivité du spectateur ? - Comment et de quelle façori, le spectateur se sent-il impliqué?
- Quel est le rôle éventuel de la narration ?
A. GIORDAN, J.L. MARTINAND, Actes JES X, 1988
1. Interrogations
L'atelier a débuté par une présentation de deux extraits de films d'éducation scientifique du CNDP, destinés aux classes de l'Ecole Elémentaire :
- Curieux habitants du sol
- Mars, Vénus, Saturne et les autres.
A partir de ces deux extraits, nous avons engagé la réflexion autour de plusieurs interrogations:
- Comment image, parole, musique, bruitages peuvent-ils servir la fonction référentielle des documents'? (En éducation scientifique, on assigne, en général, trois composantes à la fonction référentielle: notionnelle, méthodologique et incitative). - Comment etparquels moyens, le degré de réalité est-il assuré?
- De quelle manière arrive-t-on à toucher la sensibilité, l'émotivité du spectateur? - Comment et de quelle façon, le spectateur se sent-il impliqué?
- Quel est le rôle éventuel de la narration?
2, discussion
La discussion dans l'atelier a mis en évidence plusieurs points:
En premier lieu, le public attend d'un film d'initiation scientifique et technique, la clarté, la précision, la justesse des informations fournies, mais il souhaite également éprouver du plaisir et avoir le sentiment de saisir un aspect de la réalité. Ceci nécessite que le fim parte des connaissances réelles du public auquel il s'adresse, et qu'il prenne en compte les conceptions des spectateurs sur le sujet abordé(1).
L'emploi de la narration s'avère un mode très efficace pour l'initiation scientifique, surtout si le fim s'adresse à de jeunes enfants. D'une manière générale, la science à l'écran(2)implique une scénarisation de l'information c'est-à-dire une mise en scène de la réalité. Pour comprendre un fait, l'imagination, l'émotion, l'intuition sont aussi nécessaires que la rationalité. En effet, étymologiquement, comprendre signifie prendre avec soi, laisser entrer en soi. Le film d'éducation scientifique et technique, doit donc apporter aux spectateurs des éléments susceptibles de les impliquer sensoriel1ement et afJectivement. Et ainsi, leur pernlettre de voir autrement le réel.
La scénarisation doit cependant éviter deux écueils: la tentation d'anthropomorphisme et l'appel à la science-fiction. L'intérêt majeur des films scientifiques est de mettre le public en contact direct avec des images des sciences et des techniques. La caméra permet de révéler des événements ou des phénomènes auxquels les spectateurs ne pourraient avoir accès, et ceci de deux manières:
(1) Voir"Les origines du savoir" de André Giordan - éd. Delachaux et Niestlé, Lausanne,1987
(2) La scienceàl'écran, revue"CinénUlclion", n°38, éd.Cerf, Paris,1986.
- Quand le rélisateur fait appel aux techniques modernes du cinéma et de la vidéo macro-photographie, images ralenties ou accélérées, endoscopie, traitement d'images...
- Quand la caméra pénètre dans des lieux ou des endroits inaccessibles à la plupart des hommes.
La bande-son doit apporter la dimension affective et émotionnelle au document. Son rôle est de favoriser la mise en spectacle du sujet et parfois d'en permettre une dramatisation. Elle peut également suggérer un décor et rendre concomittantes deux actions simultanées impossibles à filmer comme telles ; par exemple, un animal à l'affût et sa proie, quand ils sont éloignés l'un de l'autre.