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ARTheque - STEF - ENS Cachan | 20 ans de technologie au collège

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20 ANS DE TECHNOLOGiE AU COllEGE

A. GRANDO Vice Président Professeur de Technologie au Collège de LOUVROI L 59720 1 - CONFUSION. Pourquoi cet article?

1- Souligner la CONFUSION actuelle (EMT. option technologique).

2- Souligner l'IMPROVISATION quant à la for-mation des martres.

3- Souligner le manque d'OBJECTIVITE au mo-ment du choix des options.

- En 1978 j'ai été amené àfaire paraître dans le bulletin nO 1, un article très détaillé sur les dif-férentes réformes relatives à l'enseignement de la technologie au collège.

Article qui faisait ressortir les dates suivantes. 1962 - mise en place de la technologie dans les classes de 4èmes de G.E.G. et 4èmes modernes.

«1 mprovisation quant àla formation des maî-tres»

1970 - extension aux 4èmes et 3èmes classi-ques.

«1 mprovisation quant à la formation des maî-tres».

1977 - Introduction de l'EMT en 6ème. «1 mprovisation quant àla formation des maî-tres» .

Du nouveau en 1981.

- Introduction de l'option technologique en 4ème.

- Que trouve-t-on à partir de cette date au collège?

- l'EMT qui commence en 6ème.

- l'option technologique qui commence en 4ème.

- Alors s'installe la confusion :

les textes officiels sont en partie responsables, et d'autre part, sur le tas, on parle volontiers des enseignements technologiques (on mêle de ce fait EMT et technologie).

- Un exemple en ce qui concerne les textes: - Dans le B.O. n026 (3~7-80)sous la plume de Monsieur Rancurel on pouvait lire:

«Objectif: Présentation de l'option technologi-que,

- enseignement culturel.

- l'introduction de la technologie parmi les disciplines enseignées au collège unique, traduit la volonté de donneràtous les jeunes une cultu-re accordée àla société de notre temps».

(phrase suivante)

«L'option technologique industrielle se veut résolument culturelle».

- Il y a dans ces quelques 1ignes une contra-diction me semble-t-il :

- tous les jeunes ne choisissent pas l'option technologique, d'où CONFUSION.

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-7-1982 . 1983. Commission Legrand.

. Cette commission, comme tout le monde le sait, a travaillé pour préparer un nouveau collè-ge.

Il est dommage que notre association n'y ait pas été représentée, alors que nous étions partie pernante.

Sans nous, on a quand même parlé de techno-logie, mais hélas il semble que là aussi il y ait confusion.

Dans le rapport de la mission Legrand

-«l'avenir au collège» nous pouvons lire ceci.' en 3-2 «un rééquilibrage des activités sera recherché, tant par la réalisation des travaux pratiques véritables que par une augmentation des horaires de technologie qui devra passer de 1 h 30 à 3 heures pour tous».

en 3-3 «les options

Elles seront conservées dans leur état actuel en ce qui concerne les langues mortes (latin-grec) et les langues vivantes. Les options tech-nologiques lourdes actuelles seront supprimées et remplacées par une option polytechnique de 3 heures dont le contenu et les méthodes sontà l'étude (cf. texte de la sous-commission des en-seignements technologiques».

- Où est la CONFUSION?

en 3-2, quand il est dit que l'horaire de la technologie devra passer de 1 h 30 à 3 heures pour tous (il est question de l'EMT et non de la technologie).

en -3-3, l'option technologique lourde de 3 heures sera remplacée par une option polytech-nique.

Option polytechnique, une nouveauté qui amène une autre CONFUSION,

en effet dans le «Monde» du vendredi 7 janvier 1983, page 2, au sujet de la réforme Legrand nous pouvons lire, dans le chapitre.

«.

les horaires et le rééquilibrage des activités : A terme, le rapport est beaucoup plus ambi-tieux puisque son auteur souhaite augmenter, pour tous les élèves, les horaires des activités artistiques et d'un enseignement polytechnique remplaçant l'EMT mieux adapté à l'insertion dans la société.

En 4ème et en 3ême il veut offrir plus d'op-tions sans surcharger l'emploi du temps des élè-ves».

Où est la confusion?

- entre les quelques lignes ci-dessus et 3-2 et 3-3. - dans un cas, l'enseignement polytechnique va remplacer l'option technologique ; dans l'autre, il va remplacer l'EMT.

EST-CE CLAIR? ....

- Voulez-vous un autre exemple?

- Dans «Spécial collège» supplément au nO 40 de l'U.S., nous pouvons lire:

- Les propositions Legrand : l'analyse du S.N.E.S.

3 . Organisation des classes de 4ème et de 3ème · 3 heures d'initiation technologique pour tous · les élèves pourraient prendre deux options (langues anciennes ou vivantes, technologie, sciences expérimentales, sciences humaines ou autres).

· Confusion possible : d'une part initiation technologique pour tous!

d'autre part technologie en option!

La CONFUSION trouve un prolongement au ni-veau de la qualification des maîtres.

En effet:

- Une circulaire est arrivée dans les collèges, en voici un passage.

«En ce qui concerne l'option industrielle, je vous rappelle les conditions d'équipement et de qualification des personnels:

· équipement prévu par circulaire 80267 du 24 juin 1980 (B.O. du 3-7-1980)

· personnel : enseignement à confier à un PEGC. section 13, ayant reçu une formation spécifique ou éventuellement à un enseignant titulaire des CAPET 81 - 83 - 85 ou certifié de TME».

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-8-- Pourquoi éventuellement?

- Que je sache, le CAPET B5 a été créé tout spécialement en 1981 pour enseigner au col-lège en EMT. et option technologique:

- Certes le titulaire d'un CAPET Blou B3 n'à pas reçu une formation pour enseigner la coutu-. re ou la cuisine!

- Mais par ailleurs, le certifié de TME. n'a pas la formation technique suffisante pour assurer l'option technologique (travaux sur machines-outils, dessin industriel, etc ... )

- là aussi il y a une forme de confusion.

2 -L'IMPROVISATION.

- Je ne reviendra pas sur l'improvisation au niveau de la formation des maîtres de 1962 à 1980.

- Dans le bulletin nO 14 j'ai communiqué le mémorandum déposé par moi à la direction des collèges auprès de Monsieur Vergneaux et Mon-sieur Bouchet. La formation des maîtres était le point fort, il y était également question d'équi-pement.

- En ce qui concerne l'option technologique: - Il a été créé un CAPET B5 (discutable mais il existe) .

en 1981 - 30 postes au concours.

en 1982 - tous les postes au concours n'ont pu être pourvus, (on comprendra beaucoup mieux quand on saura qu'on demande une licence ou un titre d'ingénieur pour se présenter au con-cours de recrutement, pour enseigner quoi?

La technologie certes, mais aussi l'EMT, c'est

à dire cette discipline fourre tout qui va de la mousse au chocolat en passant par le cartonnage, la couture, etc ... De plus, contrairement aux autres CAPET, le B5 doit 20 heures par semaine, en application d'un décret de mai 1950 concer-nant les Enseigconcer-nants des disciplines artistiques et techniques dans les lycées classiques et moder-nes !Il

- Dans les écoles normales, il y a en cours de formation des PEGC. section 13 dont un nom- . bre possède DUT ou BTS, les autres étant d'an-ciens martres des classes dites CPPN.

- Il y a aussi la formation rapide, une demi journée par semaine dans un Lycée technique, là ou l'IPR est parvenu à mettre en place une équipe de deux ou trois professeurs animateurs (c'est une formation légère), mais elle peut exis-ter.

-«tout ceci tous comptes faits ne concerne que très peu de martres».

- Et puis il y a les autres PEGC section 13, les plus nombreux, c'est àdire ceux qui sont sur un poste EMT. et qui peuvent àla fois enseigner en EMT et en option technologique, sans formation initiale dans la majorité des cas. En ce qui con-cerne ces derniers il est urgent de prévoir un mode de formation.

- Au risque de me répéter, comment des maî-tres non formés, ou insuffisamment formés pourront-ils susciter des vocations pour l'ensei-gnement technique, je veux parler de l'enseigne-ment technique long, puisque de toute façon il est inutile de se voiler la face, nous savons tous que l'orientation vers le LEP. est une orientation par l'échec, au sortir du collège.

- Ceci m'amène à parler du manque d'objecti-vité en ce qui concerne le choix des options en fin de 5ème.

3 -MANQUE D'OBJECTIVITE.

- En fin de Bème, les élèves doivent choisir les options pour l'entrée en 4ème.

- L'enseignement technique long est peu ou mal connu des familles et des professeurs.

- Le professeur principal de 5ème a tous

pou-voirs et il en use:

- Sous le couvert de la culture, les bons élè-ves seront orientés vers les options «nobles»!!!

- aux autres la technologie.

- Ne me dites surtout pas que vous en doutez, j'en ai eu de nombreux échos ; et même dans mon établissement.

- On semble oublier que l'option technologi-que

a

été mise en place pour que certains élèves puissent prendre contact avec cette discipline de façon à ce qu'ils puissent se rendre compte si pour eux il y a là une voie possible. Je ne dirai pas que l'option technologique a été introduite pour les bons élèves, mais pour de bons élèves, «il ya une nuance».

- Le manque d'objectivité est à un tel point perceptible que les deux ou trois bons élèves qui se trouvent dans mes classes de 4ème m'ont de-mandé s'il était vrai que l'option technologique était réservée aux mauvais élèves???

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--«ET BIEN OUI NOUS EN SOMMES LA»!!! - Un changmenet des mentalités est absolu-ment nécessaire, c'est un travail de longue halei-ne.

- Manque d'information des professeurs, me direz-vous 1

Oui, évidemment c'est en grande partie vrai. - Il y a pourtant des séances d'information pour les professeurs principaux de 5ème et de 3ème, mais encore faudrait-il les rendre obliga-toires (après tout le professeur principal est rétribué) !

- D'autre part, dans ce genre de réunion encore faudrait-il présenter très sérieusement l'enseignement technique et plus particulière-ment l'enseigneparticulière-ment technique long.

- Critiquable également l'information à la radio, à la télévision, dans les journaux, en effet lorsqu'il est question d'enseignement technique, tout est toujours ramené au niveau du LEP.

- Si les mentalités ne changent pas, la techno-logie française sera vite dépassée.

Il faut donner à cette discipline la place qui doit être la sienne, nous ne demandons pas que cela se fasse au détriment d'une autre discipli-ne, il est toujours possible d'aménager program-mes et horaires.

- Pour terminer, je voudrais en tant que res-ponsable national au niveau des collèges et que doyen au bureau national, prier Messieurs les Inspecteurs Généraux et Pédagogique Régionaux de ne pas s'l ncliner devant l'1nspection de l'EMT comme certains de leurs prédécesseurs par le passé devant l'Inspection de la Physique. Exerçant en collège, je sais que l'Inspection de l'EMT. n'attend qu'une chose, régner sur l'op-tion technologique.

- Un peu de sérieux s'il vous plait, de l'effica-cité et non du.pouvoir. Entre spécialistes, essa-yons de faire en sorte que la technologie soit reconnue comme discipline culturelle à part en-tière et qu'elle obtienne enfin ses lettres de noblesse, mais .., cel passe par la formation des

martres. '

- Ce mardi 1er février sur antenne 2, Monsieur le Ministre de l'Education Nationale a déclaré qu'il retenait le rapport Legrand dans ses grandes . lignes et que le changement interviendra à la

rentrée de 1984.

- Ce même jour, Monsieur Rigout, Ministre de la formation professionnelle, a déclaré,

· qu'il fallait changer les mentalités,

· plus d'orientation vers le technique par échec ou demi échec scolaire,

· qu'il fallait mettre au contact de la techno-logie les jeunes enfants.

- D'ACCORD MESSIEURS,

. Une question cependant, qui va enseigner la technologie ????

CETTE QUESTION EST POSEE DEPUIS 1962 sans aucun CHANGEMENT.

- Il reste un an pour former des maitres c'est peu,

ALORS?allons nous connaître la CONTINUITE.

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