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La libération des instincts selon Marcuse

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(1)

FAßULTK

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PHILOSOPHIE

mc.su

FHK81SNTEE A LA FAQULTE BE PHILOSOPHIE

m

L*m?1vERs1T¿ iaval

POUH L ’üBTäMTIGH

DU GRADE BE MAITRI3S KN PHILOSOPHIE

HOB&RT VIÎfôSHT

BACHELIER KR ?HIL030PHIS

m

L*tfNIVEBEITf LAVAL

LA LIBERATION DES IHöTINCTü 3¿LOK V/SüU

QUSEfeO Août 1971

(2)
(3)

TABLE DES MATIERES

Introduction 1

PREMIERE PARTIE

LE

REPRESSION.

Chapitre rrcniert PRINCIPE DE REALITE ET REPRESSION DES INSTINCTS

lt Principe de réalité· 5

2t La répression des instincts* 10 Chapitre deuxième» MARCUSE ET LA SUR-REPRESSION 4■

Pénurie et répression 24

2* Abondance et sur-répression 26

DEUXIEME PARTIE IA LIBERATION

Chapitre premier Réorienter la civilisation

36

Chapitre deuxième Fondements de la libération· ^3

Chapitre troisième Nature de la libération $2

Le travail 53

2· La satisfaction instinctuelle· ou la

façon

d*enrayer la destructivité· 60

Chapitre quatre Eros et Logos· 66

(4)

TROISIÈME PARTIE LE. LIMITES DE LA LIBERATION.

A)

TENDANCE AU PROGRES Oü TENDANCE A LA REGRESSION.

Chapitre !premier L'instinct· 80

1* Kature et but de !*instinct· 80

2* Tendance à la répétition· 82

Chapitre deuxième Deux instincts fondamentaux· 89

1# L'instinct de vie· 90

2» L ’instinct de mort· 93

B) L*AGRESSIVITE OU LACUNE DE NARCISSE· 112 Chapitre troisième L ’agression chez l'animal et

chez l'homme·

113

1* Son existence et sa nature chez l'animal·

2* Agression et amour· 128

3* Agressivité chez l'homme· 136 Chapitre Quatrième Origine de l'agressivité. 1^8· li Histoire de l'espèce humaine. 148 2« On caractère inéluctable.

151

3* Erreurs et remèdes·

156

CONCLUSION I

63

(5)

INI .ÎODUCTIOK

Depuis qu'Héraollte a énoncé que tout vient de l'op o- sitlon des contraires, nous avons eu tout le loisir de noua rendre co&pte du sérieux de cotte affirmation. Les poètes l ront ohant€, les passions parfois s'opposent les unes aux

autreB et parfois ¿·gaiement s'opposent & le raison. Bref, 11 est convenu de dire qu'il existe des conflits à ! ,inté­ rieur de l'hotsæe, des déchirements. Or voici que se pré­ sente un philosophe du nos de Karcuse qui se propose d'étu­ dier la possibilité d'effacer ces conflits qui naissent on

1' îomme et de donner I celui-ci l'harmonie complète.

la première partie de notre travail consiste à présen­ ter la première déœarche de Marouaa} l'homme, au cours de son histoire, a connu des frustrations, des répressions.

„ueile est donc la cause qui rendait nécessaire ces répressions au niveau deB instinct? Ayant trouvé la cause de la répression dans la pénurie, ?■*arcuse ee descend© ensuite si celle-ci subsis­ te. ¿e plaçant devant le fsit de l'existence de l'abondance dans nos sociétés technlcisées, 11 en vient à poser la super­

fluité de la répression et de là, la possibilité de libérer les instincts. C'est la seconde partie de notre étude*

(6)

¿1 les instincts sont libérés, c ’ est-l-dlre *¿,Ils ont la pos ibilité de se satisfaire librement, l'homme, selon Marcuse, eera délivré 3e la répression et ainsi pourrait disparaître l'opposition qui exiGte entre les instincts. Du même coup pourrait s'éclipser l ’influence néfaste d ’instincts

frustrés dont on voit une manifestation dans la haine. Le résultat de la libération des instincts consisterait & enle­ ver & 1*homme toute trace de méchanceté vis-à-vis de ses con­ génères , celui-ci devenant une sorte de Narcisse rempli d ’a­ mour et de vie.

Parce qu'il nous était impossible de tenir compte de tous les éléments sur lesquels s'appuie Marcuse, pour !rener une critique de ses conclusions, nous avons pensé laisser l· ce dernier les meilleures chances de poser les possibilités de libération de l ’homme. Aussi, dens les deux premières parties de notre travail, ©vons-nous tenté d© présenter le plus objectivement possible, les thèses de Karcuae avec ce souci de ne rien retrancher de ce qui pouvait l ’appuyer, au contraire. Notre but est bien de montrer ses affirmations, non de les démontrer, et en essayant de leur restituer, selon le oas, ou bien leur clarté originelle, ou bien leur confusion.

(7)

Ainsi Kercuae a présenté comment 11 était possible d'envisager un état oîi lea instincts de l'hosme seraient

librement satisfaits. Dans la troisième et dernière par­ tie de notre travail# nous avons effectué une remise en Question de ses conclueions. £st-il possible qu'aucune opposition existe entre les instincts? D'autre part, un être qui serait fait tout entier d'amour à l'isage de Nar­ cisse, peut-11 exister? Et enfin, que penser de cette thèse qui voudrait que l'amour soit le remède tous les tr־aux? Eref, nous voulons savoir s'il est possible pour

l'hoææe d'en errlver & une complète libération des instincts ce qui impliquerait que ceux-ci atteignent l'harmonie en échappant aux conflits, aux oppositions qui existent entre les Instincts eux-œêmes.

(8)

PHEMI &R־¿ PARTIK LA SEFÄESSIOB

(9)

CHAPITRE I

PRINCIPE DiS REALIT* ET REPRESSIONS DES INSTINCTS

I- Principe do

réalité

la consultation de certaines sciences comme l'anthropo- lorie, la zoologie, ! 1ethnologie ou enoore la biologie, nous apprend que les relotlona vitales qui sont entretenueo par un être vivant avec son milieu ne sont pas toujours faciles h maintenir. Ainsi» nous ne pouvons pas douter que l'hlstolre de l'humanité fut marquée par de durs combats pour sa subsis­ tance. Certes, nous ne voulons guère prendre notre siècle comme exemple de cette lutte, ear notre mode de vie semble vraiment se qualifier de facile, sous certains rapports. C'est sinsl dans le lointain passé de l'espèce humaine que nous allons commencer notre étude.

al noua esoayions d© faire 1 *histoire de ! ,apparition de la vie sur terre et de l'évolution des espèces nous pour­ rions consister deux faits généraux* d'une part, 11 a fallu un très long temps pour que la vie apparaisse et, d'autre part, nombreuses sont les espèces animales qui sont disparues dans cette lutto avec leur milieu ambiant. Les Sauriens, une es­ pèce gigantesque et par la force et par le masse en font fol*

Ces considérations noua autorisent h penser que les relations du vivant avec son milieu présentent parfois des difficultés énormes voir mflme Insurmontables.

(10)

L*eepàce humaine aurait» semble*»

t-11 connu se® difficultés«

*n psychanalyse, entre autre, cette op osltion entre le vivant et son milieu, ou mieux, cette hostilité du milieu reçoit le nom de principe de réalité· Freud et Marcuee se sont arrêtés sur cotte question, prenant un point de départ sensiblement identique, bien que celui-ci ait poursuivi eon étude en continuant son analyse sur la réalité socio-écono­ mique de not.ro époque»

La notion de principe de riailt¿« chez les psychana­ lystes, s ’emploie en opposition à colle de principe de plai­ sir, Freud est clair sur ce point en montrant chez ! ,homme ! ,existence et de l ״un et de ! ,autre de cea principesî

״Aussi sommes-nous oblifés d ’admettre q u fune forte tendance 5 ce conformer au principe du plaisir est Inhérente h. ! ,âme, mais que certaines forces et circonstances s'opoosent & cette ten­ dance, si bien que lo résultat final peut bien n*Stre pas toujours conforme au principe du plaisir,” (lj

Pour couper au plus court, on pourrait dire que le prin­ cipe de plaisir est ce qui dirige l ’homme vers le plaisir,

qu'll C3t cette poussée de l'être animé qui tend au plaisir par la satisfaction de sce besoins. Nous reviendrons plus loin sur cette notion de plaisir pour le définir. Contraire­ ment, le principe de rdallté englobe un ensemble de réalités

1- S, Freud, basais de psychanalyse. Paris, Payot, 196?, p. lo*

(11)

tant extérieures h !*homme qu'intérieures, qui erspfiohent ce d a m i e r d *atteindre la satisfaction de ees besoins. Le prin­ cipe de réalité comprend tout ce qui entrave la progression de 1 *homme vers le plaisir♦

Le principe de réalité ce présente & l*homme en premier lieu, dans une résistance du milieu, dans un© hostilité du mi­ lieu par rapport & l'homme, Chacun sait que leo Instincts

tendent b leur satisfaction, que la faim appelle la nourriture. Mais aussi, nous savons que cette satisfaction n ״est Jasais parfaite, qu*elie c'avàre plutôt provisoire et approximative. C'est qu*en fait, le ״onde extérieur, le milieu semble impro­ pre & la satisfaction parfaite des besoins de l'hoEise.

*Iæ premier obstacle auquel se heurte le principe du plaisir noue est connu de­ puis longtemps comme un obstacle pour ainsi dire normal et régulier. Bout sa­ vons notamment que notre appareil psychi­ que cherche tout naturellement, et en vertu de sa constitution n&ne, & se con­

former au principe du plaisir, msls qu*en présence des difficulté© ayant leur source dans le monde extérieur, son affirmation pure et־ simple, et en toutes circonstances, se rév&le comme impossible, corme dangereuse même pour la conservation de ! 9organisa·· sous 1*influença de l'Instinct de conserva­ tion du mol, le principe de plaisir s*efface et cfcds la place au principe de la r é a l i t é , ”(2)

Cette citation fait bien ressortir cette idée que !*hom­ me tend au plaisir mais qu*en raison de certaines forces hos­ tiles de l'univers, 11 ne pourrait, b la limite s*adonner au plaisir qu'au détriment de sa survie.

(12)

Kous ne pouvons p:s minimiser l'importance que Jous le principe <3® la réalité danB le développement de l'es­ pèce bu aine. Il fut, en effet, une époque o5 les anthro­ poïdes furent obligés de changer de milieu do vie, pour cer­ taines raisons que nous verrons plus loin* Ils auraient quitté un mode de via d*arborloulteure pour devenir chasseurs. Or h cette époque existait toute une llrnie do carnivores beau­ coup mieux nantis du point de vue biologique, pour la chasse* vitesse, força, griffes ou crocs redoutables,

*Des millions d'années de développement s'étalent passées h oerfectlonner cette aristocratie forestière, et o'ils sor­

taient maintenant de leur domaine, il leur faudrait lutter avec les herbivores et les tueurs terrestres, présent hau­ tement développés*rt (3)

Les nouvelles conditions de vie, les difficultés pour subvenir l· leur nutrition sont autant d'dliments du prin­ cipe de lo r<folité, auquel 11 faut ajouter cotte concurrence Imposée per des animaux mieux adaptas que l'homme à ce modo de vie qui est celui du chasseur,

A cette idée nous pourrions accoler les dires de Mar-cuse comme une conséquence découlant de l'état de fait que nous venons de présenter. Dans de telles conditions de vie, la notion d® travail prend un sons particulier*

2— D* "orrls, If־ s l n ־e nu, Paris, Grasset, 1969, p* 17·

(13)

'*Four Stre possible, toute satisfaction exige du travail, cleo aaeomoderents plue ou moins douloureux, dos entreprises pour

se procurer les moyens do satisfaire eos besoins* pendant 1« temps de travail» qui occupe pratiquement toute 1 ׳existence do l'individu adulte, le plaisir est en ״sus­ pens* et la douleur domine,M (A)

Gette vie nouvelle de l'homme n'est plus celle de la facilité* et la satisfaction des besoins exigera désormais l'effort physique et la souffrance. Il y a une part de vé­ rité dans cette ©ffirisation de Marcuse, mais 11 n'est pas absolument certain qu'effort physique et souffrance vont tou­ jours de pair. Kous reviendrons vers la fin de notre travail sur cette question*

L'homme, parce qu'il est moins bien doué» physiologi­ quement, par la nature devra développer des moyens de sub­ sistance,

׳'L'étape suivante a consisté l· passer de l'utilisation à la fabrication des outils, et ce développement s'est ac­ compagné d'üne amélioration des tech­ niques de eha.sce, non seulement en ce

qui concerne les armes mais aussi, dans le domaino de la coopération sociale," (5)

Pour remporter cotte lutte contre un nouveau milieu qui s'avérait hostile, l'homme se devait non seulement de créer des armes, mais également de mettre sur pied une coopération sociale*

4- H* Farcuso, .ror. et. c 1 vi 11 r pt ).on, Paris, Kinult, 19o8, p * ¿O,

(14)

Or un© vie sociale, une société présente né o ©se ai retient des exirencee, Ainsi, certaines conditions du milieu pouvaient rsnclra pénible l'existence de l'espace hupain©, Afin do pallier & ces difficultés oello-ci a opté pour une vl© so­ ciale.

\

2- La répression des instincts,

n montrant braver: ont ! ,existence ©t la natur© du prin­ cipe de le réalité nous sonuoes m e n é à considérer deux consé­ quences de celui-ci, S savoir le travail pénible ©t ! ,organi­ sation social©, conséquences auxquelles 1 *lio®3!e n© peut échap­ per en raison de sa natur© ralme qui se volt confrontée h. un© réalité impitoyable.

Ce qui nous intéresse ici, c© n ״est pas de faire une so­ ciologie du travail ou encore un© étude des différentes formes de sociétés* nous voulons poser les conditions de possibilité du travail pénible ©t de 1 ,organisation sociale, nous voulons établir les présupposés de c©s deux réalités. Ainsi, la ques­ tion à laquelle nous devrons répandre ©et celle-ciî 1© tra­ vail pénible rendu nécessaire par les conditions du milieu pour­ ra s*effectuer mais & quelle condition?

Freud nous a laissé certains éléments & partir desquels nous pourrons donner un© répons© à cette question# ¡),un© part, un© partie important© d© son oeuvre ©et consacré® h le présen­ tation de deux groupes d ,Instincts, d© deux tendances inhérentes

(15)

11

V · V

h tout vivant. Ce dualisme nous propose doux catégories d'instincts» les instincts de vie et les Instincts de mort.

״···Il existe une opposition tranchée entre les instincts du moi" et les instincts sexuels» les premiers tendant vers la mort» les derniers au prolongement de la vie·6) ״)

Plus loin* parlent des instincts de mort, il les défi­ nit corme "·.·la tendance à se replonger dans le repos du monde inorganique·7) ״) Pour l'instant, nous ne voulons pas nous engager à fond dans cette question» sais souligner sim­ plement que !*être vivant n'est pas que vie. il est aussi une poussée vers la mort» vers la quiétude» vers l'inertie de la matière inorganique. De là* nous devons convenir que ces pos­ sibilités vitales comprennent des limites. Si !*homme est en partie attiré par l'inertie, par la mort, il n ״en reste pas moins qu'il possèce des forces de vie, que nous appelons en psychanalyse instincts de vie·

Dans l'oeuvre de Freud, des notions comme instincts de vie, instincts sexuels s'emploient indistinctement. De la même façon il accole des termes comme libido, pulsions éroti­ ques et énergie libidinale. Des termes différents qui ser­ vent à décrire une réalité complexe et confuse mais qui sem­ blent tourner autour d* ne idée ou plutôt d'une force plus générale qui est fîros·

6- S· Freud, Hs:-;uis de psychanalyse, p· 55 7- ibid. p· 79*

(16)

12

*\3’eot einsl que la libido <3e no a instincts sexuels correspondrait h l ‘Eros de© portes et des philo­ sophes, à l*£roa qui assure le cohésion d© tout ce qui vit,“ (B)

Or cette notion de libido est décrite plus l o l m *’Libido est un tenue emprunté & la

théorie de 1 *affectivité. Noua dé­ signons a3nsl l ’énergie (considérée eoara© une grandeur quantitative, raale non encore mesurable) des tendances se

rattachant h ce que nous réeurons dans

le mot a-riour, * (9)

Cette Idée est reprise, d'une façon différente dans ses ־ r>lo es n»r la t:׳»$orle 3׳e la cexuallt¿. au sujet de la pulsion«

״Par "pulsion", nous désignons le représentant psychique d'une sour­ ce continu© d*excitation provenant de l ’Intérieur de l ’organisée, que nous différencions de 1 ’excitation extérieur© ©t discontinue,,. La conception la plus simple et qui paraît s * le oser d*abord# serait que

les pulsions ne possèdent aucune qua­ lité par elles-mfees, mais q u ’elles existent seulement m m m quantité sus­

ceptible de produire un certain tra­ vail dans la vie psychique*H (13)

8- ¡3. Freud» ¿seals de near

chenal?ne* p, 64,

9- Ibid* p. 109*

ID- S. Freud, T.rol.s.ggga.i.g..■T

g-Ur-Jü^t2i|o,rje_jle

(17)

Il existe un© idc© aous-j&eente h ces citations .

L*instinct de vie ou !*Instinct sexuel *et supporté par un ·

certaine quantité d*énergie» énergie qui demande d'e ¿re dépen

dans !*activité de la v5© ou d© la sexualité ׳©

s

Si nous acceptons ces définition» ci© Freud comre ren- dant compte d'un© parti© de la réalité humaine, nous pouvons dire que 1*housse est constitué d*un© certaine quantité d*énergie Cette énergie biologique est on quelque sorte sur lo pl״n orga­ nique, le pendant du. magnetierce· par exemple, dans le rlgne Inor

ganlque· Ainsi, 1·homme comporterait une quantité d*énergie· liais ce Lie-ci est-elle suffisante pour lui permettre de s'adap­ ter * un nouveau mode de vie otj le travail pénible s* impose?

Si nous allions fouiller le lointain pasré des anthro­ poïdes» nous verrions qu*il fut un© époque où ils étaient ar­ boricoles ot que leur rode de vie était apparenté * celui des grands singes qui existent aujourd'hui· Or il appert que ce mode de vie pourrait être taxé de facilité· Des; ond Morris nous

dépeint cette situation»

*Comme ses réserves alleentaire* sont proches et n*attendent qu© d'âtre cueillies, il n'a pas & parcourir et© ¿rendes distances· On a soigneusement étudié des groupes d® gorilles sauvages» les plus grands des primates vivants· et l*on a suivi leurs? déplacements! on sait donc auj>urd*hui qu'ils par-cor.rent en noyenne un peu plus de cinq mètres par jour. Parfois ils ne se d placent que de quelques di­

zaines d© ¿.;êtres.” (il)

(18)

14

Cette description peut nous faire v Ir un mods de vie relativement statique et psisibl· au sens o5 il «?·mande une

source d*énergie relativement négligeable· La nourriture est â portée de la main* 1 ״ animal paeee la majorité de son torops à grignoter et à dormir.

"L*alimentauion s'étale sur la plus grande partie de la j o u m e. Au lieu de grands repas gargantuesques suivis de longs jètënes, les singes et les gorilles mâchonnent sans ces ei C'est un constant grignotage· Il y a, bien o3r, des périodes de repos, géné­ ralement au milieu du Jour et pendent la nuit, mais le contraste est néan­ moins frap ant. La nourriture est

toujours là, atvendant qu'on la cueille et qu'on la .״Range.2!) ״)

Ces deux citations peuvent nous montrer le rode d ״activité qui est celui des primates arbor coles et, du m4i?!e coup, celui de nos ancêtres anthropoides. Ce mode d'activité est très res­ treint, très paisible.

La question que nous devons nous poser maintenant est celle-ci» l'&ncetre de i'hon:.;© avait-il une quant ué suffisante d'éoergie qui pouvait lui permettre de changer son ode de vie? Pour l'instant, c*est cette question qui doit retenir notre at­

tention. Nous savons pertinemment qu'il faudra établir plus loin comr ont nous soi־; es en mesure d'af.׳ irr.er que 1 'ane<5tre de l'honine e ׳rjt pasaé d'un stade de vie arboricole à un second sta­ de, qui est celui du chas eur. Rous prendrons ainsi cette don­ née eomas hypothèse* et nous y reviendrons plus loin·

(19)

15

Acceptons donc provisoirement ce pascapo d'un modo de vl© arboricole à un mode de vie qui ©st celui du chasseur et essayons d*en voir les Implications. ;D'un© part, on ne peut Que remarquer dans 1© physique du primat© certaines carences qui no pouvaient que compromettre le auco^o de son entrepris©*

*Le physique du primate convient S l'ascension, et a 1'escalade! 11 n*est pan fait pour la course ra­ pide on terrain plat* ni pour don exploite d ,endurance. Il posfi&de le corps agile d * un acrobate plu­ tôt que le robuste charpente d*un athlète. Seo crains sont bonnes pour saisir, non pour déchirer ou pour frapper. Ses mScholreo ©t ses dents sont raisonnablement for­ tes; rien d© comparable au formida­ ble a.?pare11 & pincer et & broyer des carnivores. Tuer de temps״ en temps de petitea proies insignifi­

antes n*exire pas d*effort géant*. , 1 5 ) ״)

Im primat© a'avfcre être relativement démuni au plan physique pour mener % bien la ttohe % laquelle 11 s *engage. Heureusement, un cerveau passablement développé vienîrr h son secours, flus loin, Morris fait ressortir un autre pointi le primate devra rivaliser avec dca animaux fort bien nantis,

"Les félins sont des sprinters rapides oomme 1 *éclair, et les ehiene des coureurs d© fond ©xtrnordlnairea, " (14)

Etant relativement démuni ©t devant s© mesurer a des

animaux fort bien adaptés S la chasse, 1© primat© n© risque-

t-il pas de voir ¿chouor sa tentative?

13- d* Morris, Le slnf»o nu. p, 28, 1^- Ibid, p* 24,

(20)

Noua s vons que le cerveau du primat· est ap clé à ce développer grandement et que bientôt il fera usage d*instru­ ment 8 qui viendront combler ces faibles es· Cependant» il re

faut pas croire que le cerveau s*est développé du jour ©u len- deEAin et qu*ll no fut de r ê m pour les armes· Entre le rornent de sa migration et le i ornent ovü sa subsistance se ibla as urée, il s'est passé des centaines de uilliers d*années ou le primate devait trouver quelque part !*énergie requise par son nouveau mode de vie. Cette force ncces itce par une rétivité physique

intense, cette énergie qui devait rendre possible le travail pé-(

nible, oS pouvait-il se les procurer?

Freud, aussi bien que i:areuce* répond à cette question. C'est par la répres ion des instincts que l ahomi&e pourra se pro­

curer 1·énergie nécessaire pour le travail pénible. Nous savons que !*énergie accumulée dans un organisme cr> e une tension· 1*or­ ganisme, voulant as urer son bien-être, fait on sorte de aisser

cette tension. Qr, pour y parvenir» il lui faut occasionner une dépense d*énergie. Cette dépense se fait par la satisfaction des instincts. Ce processus, que nous ra: enons S sa plus simple expres ion nous servira à comprendre comment la rt pression des

instincts épargne une certaine quantité d*énergie qui devient alors disponible pour une autre activité. C'est dans ce sens nue Mareuse a dit, à la suite de Freud, que "l'histoire de l*hom- !r«e est !*histoire do sa rtpres ·ion." (!5)

(21)

17

L*fco׳nrre © subi une évolution longue ©t ardu© et, pour

devenir ce qu'il est, Il a dû easurer a a subsistance matériel ·c,

et ®e libérer des conditions ®atériellse de l'existence, Or

cet affrane

׳

!lse«s!«nt

des condition» matérielles ne «*est pas effectué sans peine, d *autant plus que rien dano la nature ori­

ginelle 4© l'homn« ne lui permettait d'y parvenir. Il fallait

trouver 1*énergie nécessaire h la libération de 1 *homme, l'éner-

fie nécessaire au progrès.

Le nouveau milieu de l'hosm· ne a*offre pas :ratai te^ent la satisfaction de® besoin®. La nature est ohlcbe,

"La pénurie enneifn* aux ho״?aee qu'ils ne peuvent pas satisfaire libreraent leur־® pulsions Instinctualle®, qu'ils ne peuvent pas vivre sous le prinoloe de plaisir. La raison qu'a la société d'imposer la modification décisive de

la structure instlnctucilo est ainsi de nature économique. Me possédant pas as­ sez de noyen© de subsistance pour per­ mettre I sec monbros de vivre sens tra­ vailler, 1© société est obligée de llel- ter le nombre d© ses m©mbres et de . a- t o u m e r leur énergie de l'activité sex­ uelle vers le travail,” (16)

L'idée est clairement élises l'énergie requise par le travail pénible rendu néeesralre par le nouveau millau de l'hota- יזו«, sera prélevé directement sur les pulsions sexuelles, Nous voyons II une réaction en chaîne! le nouveau rllleu entraîne le

travail pénible et celui-oi ·idg« la répression des instincts.

(22)

18

Lorsque nous parlons de pulsions sexuelles, c'ost dans

un sons freudien. Far sexuel, Il ne faut pas comprendre ^¿nl- tal, mais toutes ces forces qui tendent à maintenir, & conser­ ver et à propager la vie.

Nous avons dit plus haut, citant Deemond Morris, que cette !nutation dans le mode de vie nécessitait une seconde con­ dition ou entraînait une deuxl&ne conséquence* la coopération

sociale, -n effet, le primate ne pouvait rivaliser, à la chas­

se, avec les autres espaces animales, q u ’en développant une activité de groupe* Korrla affirme que o*était 1& une condi­ tion nécessaire au succès de 1 ,entreprise*

Vue aous cette an^le, la formation d'une société est assurément tràs utile! cependant, elle peut apparaître com­ me présentant des inconvénients pour ! ,individu, Freud nous en parle d*ailleurs très clairement 1

״Nos sociétés civilisées, qui exigent une bonne conduite, sans se soucier des penchants qui sont h leur base, ont ainsi habitué un n**and nombre d'normes & obéir, h se conformer aux conditions de la vie civilisée, sans que leur nature participe à cette

obéissance, .ncourasées par ce succbs, elles ont poussé les exigences morales aussi loin que possible, ce qui a eu pour effet de creuser un fossé encore plus profond entre la conduite Imposée aux Individus et leurs dispositions instinctives. Celles-ci subissaient une répression de plus en plus grande et la tension qui en résultait se mani­ festait par des phénomènes de réaotions

et de compensation ¿les plus bizarres," (17)

(23)

19

?tous croyons que» foncièrement, ce qui vaut pour nos sociétés civilisées vaut également pour les sociétés plus pri­ mitives* En effet, il est impossible de croire que l'individu vivant en société puisse avoir une aussi grande autonomie et

une aussi grande liberté dans son agir que l'individu solitai­ re· Evidemment, il existe une différence de degré entre les contraintes imposées par une petite société et les contrain­

tes imposées par nos sociétés modernes· Nous ne voulons pas discuter ou mettre en doute lea avantages que la vie sociale présente à l'homme* Notre souci e^t d'en faire ressortir une

lacune pour !*individu*

C'est d'une façon symbolique que Freud et fêarcuse abor­ dent la question de réprsssion des instincts dans les sociétés primitives. La répression des instincts est représentée par le tabou sur l'inceste* Dans cette situation, le :fcrs, afin de s'assurer l'autorité, se doit d'occuper une position privilé­ giée. Aussi» il interdit aux fils, leur mhvQt

*Elle était le but des instincts sexuels, et elle était la sir· dans laquelle le fils avait jadis goûté cette paix inté­ grale qui est 1'absence do tout besoin et de tout désir, le NlrvÜna d*avant la naissance. Le tabou sur l'inceste fut peut-Stre, la première grande protection contre l'instinct de mort* le t^bou sur le Nirvâna, sur l'instinct régressif de paix qui barrait la route du progrès, de la vie elle-mê . 1 8 ) *·©!־)

(24)

20

D© c©tt© façon, X© père ort'ait ohes׳, les file cette ré- serve d'én©rri© Qui devait permettre 1© travail* 11 créait chez ©ux 1 *insatisfaction qui fît qu© les n i a recherchèrent, dons d *autres voie©, la satisfaction «3© leurs fceooina, Et c'est par ces autres voles que eoemono&rant les pro£r$s de !*humanité.

De tout© ¿viaence, 1 * interprétation freudien«« du ta­ bou sur l'inoeata dens les sociétés primitives est purement

symbolique, nais der-eure utile dans la mesure o£> ello Jette une lumière artificielle sur un maillon de la chaîne, qjl sans cela demeurerait invisible. Ce qui nous intéresse dans tout ceci, c'est de savoir qu© les société©» tant moderaoa que

primitives, imposent dos contraintes I !*individu, î-'ouc sisvona que, depuis ! ,étude de Mallnowskl Intitulée la sexualité et go rénrosa,.on dans les Bool^ttSa primitives» la théorie de Freud au sujet du complexe d'oadipe n'est paa universelle, c'est-fc-dir© q u .elle ne vaut pas dans toutes les sociétés* Cependant, son livre rot.©■* et tabou conserve s© valeur con­

cernant 1 *éluda du tabou. Consultant tour & tour ethnologues, anthropologues » archéologues, son étude détient une certitude assez grande, sa préface en fait foi*

״Le problème du tabou y reçoit une solution que Je considère comas© & peu près définitive et certaine. Il n'en est pas de ®Sa© du totémles©, ·. 19) ״)

19- 3, Freud» Totem et tabou. Parie, Payot, 1?6d, p. (',

(25)

21

Pour qui connaît Freud, et la rigueur de son esprit, cette déclara.ion mérita qu’on la cons c!ère. C ’ost ainsi que dans aon volume· il donne une définition du tabou#

"Au tabou se rattache la notion d ’une sorte de réserve, et le tabou ne manifeste oosentieils- ment par des interdictions et dos restrictions.20) ״)

Le tabou apparaît donc corne interdiction, comme contrain­ te* sans doute également cossne répression de certains instincts. Or ! ,existence des tabous n'est pas d ’hier*

"ffundt dit que 1® tabou représente le code non écrit 1© plus ancien de l fhumanité· Il est généralement admis que le cabou est plus ancien que les dieux et remonte à une épo­ que antérieure à toute religion#* (2i)

A partir de ces affirmations* nous pouvons vancer que la répression des instincts, qui existe dans nos sociétés, ex­ istait déjà chea les sociétés les plus primitives. Ü*ailleurs l ’ensecible du volume de fcialinowsici, que nous avons entlonné plus !aut* tente de faire voir qu*aucune société n'exista sans répres ion. Nous n'avons aucunement ! ,intention d'attriouer au complexe d'Gedipe ! ״universalité et, en partant de il, d #affir­ mer q u ״il est le moteur des progrès de ! ״humanité. Bous ponçons que le tabou sur !*inceste a une

valeur

toute

symbolique·

20- S. Freud, To^oir^et ־¿..Dr'. Paris Payot* 19o , p.6*

(26)

Son sens profond consiste & aire QUa tout® ,ooKSté lapos. fles restrictions St ses membres*

fcous «.)tiens parti» du principe as lfi réalité pour en tirer deux conséquences: d'une part, 1© travail pénible, a*au­ tre p?rt, la coopération sociale. Et ces deux conséquences, pour Stre réftUiéoi, rendent nécessaire répression des ins­ tincts, G *est la notre prerr.l&re conclusion. Le principe de la réalité est une cause éloignée de la répression des Ins­

tincts et, d*autre part, toute société favorise cette répres­ sion. Afin de ne pas nous répéter, nous préférons retarder la définition de l'Instinct jusqu'?* la dernière partie de notre travail, oîi nous ferons un© analyse critique de cotte notion.

Pour ! ,Instant, nous croyons pouvoir accepter cette Idée à savoir que les ancêtres de l'homme ont connu de gra­ ves difficultés & assumer leur subsistance, S'il est fondé,

comme le prétendent les anthropologues et les aoologues, que l'homme est passé d'un mode de vie arboricole S celui do chas­ seur, il est aisé de comprendre» en vertu raSme du contraste qui oxlste entre les deux modes, que l'homme n'avait pas cet­ te réserve suffisante d ,énergie qui pouvait lui permettre de mener h bien son entreprise. Four y parvenir, il se devait, non seulement de se créer des armea et d'adopter une vie de groupe b fin de collaboration, mais également de s© ménager des énergies pour la chasse.

(27)

23

Or tout© vie social© implique 3©3 renoncements, des restrictions

instinctuelles. Il existait donc un® double raison d*imposer la répression des instincts; besoin impérieux d'une nrendo source d'énergie pour le chasse et nécessité do préserver l'existence du groupe qui sans cola aurait tôt fait de voir ses membres »*en­

(28)

HAIS USE ET LA S UrW REPRESSION CHAPITRE II

I- Pénurie ©t répression

La répression des Instincts était, rendu« nécessaire pour la survie de X*humanité» o ״eat-»lMSlre tant et aussi lonttemps que l ״horane no serait pas affranchi de la nature» qu*il n'au­

rait pas les moyen» d'assumer les nécessités matérielles de l'ox- istence. Le premier pas que devait foire !*humanité dans la

vole de la libération était de sortir de la pénurie. Pour réa­ liser co but, 11 fallait travailler et pour travailler, posséder une somrse d*énergie suffisante. C *est dans le© instincts de vie, chez Eros qu'il fallait puiser 1 *énergie requit© et ce faisant, 11 fallait renoncer l· sa satisfaction. Le point de départ des théories de H&rcufie tient donc dans cette affirmation que tout propres de 1 *humanité © ,effectue au prix d© la répression des Instincts,

La pre 1ère étape do la civilisation avait rais l*un en

face de ! ,autre ! ,hogüste démuni d© moyens! et une nature hostile

qui so refusait b satisfaire les besoins de celui-ci, Marcuso réaune la situation en parlant d© pénurie et il accorde sans difficulté que le labeur ®*imposait & l'homme, lui qui ressen­ tait le besoin d*assuraor sa subsistance, en découvrant des mo­ yens aptes h satisfaire ses besoins. Et pour que le labeur soit rendu possible, la répression des instincts © ,avérait néoessalro*

(29)

?5

*Uni telle contraint© est justement la condition préalable du profrês." (22)

!!Sais qu'est ce qui pouvait justifier cette contrainte, qu'est ce qui rendait né ces aire ce progrès? l areuce répond que

"derrière le principe de réalité, curait le fait fondamental de l'AnanKé ou do la pénurie (Le- bensnot) qui signifie que la lut­

te pour 1'existence se situe dans un ¡©onde trop pauvre pour que les besoins hurcains soient satisfaits ©ans des restrictions, des renon­

ciations et ces reports perpétuels·" (23)

En somme» la pénurie rend nécessaire la répres ian des

instincts et !*amelioration des royens de satisfaction! c'est pour cette raison que l'homme se voit dans ! ,obligation de lut­ ter. Pour réduire tout ceci à sa plus simple expression, disons que c'est à cause de la pénurie, es entiellement, que 1*homme devait réprir.er ses instincts.

tfais aujourd'hui nous voyons les progrès de la civili­ sation dans la technique et plus particulièrement dans les mo­ yens de production. Aus i Farcuse a-t-il constaté le fait que la pénurie disparaît de notre civilisation et que peu à peu nous propres on s vers !·abondance. Ici, nous nous permettons de pré­ ciser que la pénurie est en voie de disparition dans nocre

22- H. tfarcuse, Eros et civilisation, p. 23. 23- Ibid. p. kZ,

(30)

26

civilisation, ce qui n'implique nullement qu'elle soit effa­ cée dans toutes les parties du monde· Par là nous voulons diro que nos sociétés techniciennes sont capables de produire pré­

sentement les matières requises à la satisfaction des besoins fondamentaux de leurs nombre*· Ces besoins fondamentaux sont

!

d'abord et avant tout de nature biologique et ils sont fonda­ mentaux en ce sens que s'ils ne sont pas satisfaits ils coin- promettent sinon la survie de l'individu» du moins son é ui- libre· 11 serait sans doute opportun de préciser que notre intention ici sera de Montrer en quel sens les idées de < ar- cuse méritent qu'on s'y arrête· fious ne voudrions à aucun prix montrer qu'elles sont absolument vraies· Elles ne sont vraies que jusqu'à un certain point. D'ailleurs la ùerniêre partie

de notre travail en fait foi·

II- Abondance et sur-r'près־ion.

La seconde affirmation de rareuse se présente comme dé­ coulant de la première* elle en est une conséquence· Si la pénurie existe, la répre· ion des .instincts est m'ees aire* mais si la pénurie est rerrolac« e par 1·abondance, la répression devient superflue. Et celui-ci a bien constat¿ le lait de la disparition propres־: ive de la pénurie, si bien que la répres­ sion n'aurait de raoins en moins sa raison d'être·

״Les ressources disponibles rendent

possible un changement qualitatif des bosoins humains·

(31)

27

La rationalisation et la méca­ nisation du travail tendent li diminuer la quantité d'énergle lnstlnctuelle canalisée vers le labeur (travail aliéné}, li­ bérant ainsi de l ’énergie pour la réalisation des objectifs fi­ xé» par le Jeu libre des facul­ tés Individuelle©,24) ״)

cjï posant que lo répression tenait essentiellement à

la pénurie, le philosophe germano-américain ouvrait la vole

h ! ,abolition de la contrainte} la pénurie disparaissant, 11 ne reste aucune roison véritable de poursuivre la répres­ sion, du moins d*apràs ses présupposés.

Cependant le monde contemporain, bien au*il se trouve en partie libéré de la pénurie maintient. encore une forte ré­ pression, et cels, dans une mesure telle et d ’une façon telle que cette contrainte n*cst plus vraiment léltlraée, le ״Hé­ rite״ de Marcuse est d e v o i r vu dans cette situation nouvel­ le, une contrainte sans raison d*être, ou qui du moins a per­ du sa principale raison d'être. Cette nouvelle situation est celle où règne ! ,abondance. La répression, lorsqu'elle ne se­ ra pas légitimée, 11 la désignera sous le terme de sur-répres­ sion, Tout ceci appartient évidemment aux thèses de Marcuse,

On pourrait se demander pourquoi une société qui n'a plus effectivement besoin d*un tel système d'Interdit», s'ef-

force-t-ellc de les conserver.

(32)

28

La répons® l· cette

Question eomæenc©

I ae

deealr»er,

Il cen·

bl©

que

©® ®!׳»il#©

dénierait® eolt.

maintenu pour

affermir

la

*domination”,

pour

eervir ses

Intérêt©,

ML® domination est ©*©ro¿© par un Sroup© ou un individu partioui1er en vue de m oslntsnlr dan© un© situation» prlvllégll® ©t a© ©*y élever** (25¿

Sou# n© pouvons gulr* noua étendre sur cette question» sel» r©tenons pour l*lnatant que la sur-rdprssslon» que le»

contrainte» non légltlBdes ©ont laposéss & un© aoolétd sntlfe· r© per et au bénéfice d© quelques Individu© qui dominent oette ®ocl׳t€. Or le leitmotiv de ce® individu® cet devant®-© do na-

tur© économique qu'humanitaire» c ״®st->l*dlr« que leur principal but ©et d*accroître leur capital* A preuve, dan® un© société

d© cor.aom.nation on ne vis© pas vralsent h combler 31*individu» l· aatlefelrc se© beaotna v ·׳ri tables, sinon qu*aurait-elle be­

soin d *un© publie!!¿ telle, qu״elle viole !*indiviau» q u e l l e

lui Inpos# de® *besoins* dont 11 ®aurait fort bien a© paaeer.

Du papier de toilette en couleur au «soto-nal^e ©t au "־״inl- trailM, combien de gaâgêts sont■ l«p#®#Sï Hou® n® voudrions nullesent noua ■engager dan© une distinction entre les vrai® besoin® et lea faux, R#»arq«®na toutefola q u ’il existe de© besoins pour lesquels aucune publicité «·©st requise! aan&er en ©at un#

(33)

29

D'autre port, il en existe un grand nombre qui n0 tiennent que par elle, our cette question il existe un® publication inté­ ressante de Vance Packard (1956) Intitulée !6 yerauaalcr■ Jlr:r,- JestInc.

Hous parlons de la sur-rdpression mal© encore faudralt-11 définir ce concept avant do tirer les conséquences qui en dé­ coulent*

*Sur-répression! ce sont Isa restric­ tione rendues nécessaires par la do­ mination sociale. Il faut la distin­ guer d© la répression fondaœentale c ’est-à-dire des *modifications" des Instincts qui sont nécessaires pour que la rece hu?noine survive dans la civilisation...26) 1״)

Ainsi, la sur-répression est une forme artificielle et suraloutée du principe de la réalité et elle a ceci de parti­ culier qu'elle n'est pas du tout nécessaire k la sauvegarde de l'espace humains. Au contraire, elle opprime celle-ci qu profit ¿ ,un® minorité de dirigeants, Marcuse a déjà posé que les contraintes étalent imposées au détriment d'Iuros, Aussi ne sommes-nous pas étonnés de reconnaître que c'est ches !¿ros surtout que la sur-répression existe aux dires de Marcuse i la société monogamique en est selon lui un ex©œPle*

(34)

La domination» pour respecter son vocabulaire, agit donc sur doux piano» •11« apport® des restrictions par rapport à la satisfaction dos instincts et par surcroît, elle ri ci'père l'é­ nergie ainsi conservée pour lfutiliser dans le travail· A ce sujet» b rcuse nous parle de l'un dos traits dominants de n'tre civilisation, le principe de rendement.

"le principe do rendement* c'est la forme spécifique du jrin- cipe de réalité dans la société Moderne.** (

27

)

Nous touchons ici un caractère typique de notre s o c U t é axé· eur la pr duction et la cons ׳»;ration.

L*

individu se doit de pr duire au ׳.axirnum, il faut qu'il soit rentable, c'est-à-dire qu״il doit riter le salait· qu'il reçoit. En travail ant, il accumule une certaine ·onrm d'argent. Ce faisant, par la publi­ cité, il est conditionné à consommer, à acheter ou acquérir une quantité de siens parrois es entlellerant inut■les# C'est la loi de l'écoaonie, Impos ible d'en sortir* Ainsi* notre indi­ vidu tr vaillera une année entière pour se procurer la voitu­ re dernier cri. L'année d'ensuite il pourra cf. rir un manteau de vison à son épouse, de ce te qu'un poste de télévieion-cou- leurl Le loyer, les produits de maquillage, les costumes nou­ velle vapue, l'éducation dos enfants et puis l'automobile qui

y

se défraîchit...

30

(35)

31

Voilà que notre bonhomme tr vaille de plus on plue, arrive de moins en moins dans son économie fit qui subit de nouvelles frus­

trations par la publicité· Sn deux mot·· voilà le rendement, voilà la coneo Jiationl Certes il existe certaines cens dont l'esprit critique est suffi sannont fort pour échapper & la pu­ blicité, mais nous doutons que ce soit là le fait de la majori­ té . De mime, il ne faudrait pas croire que dans les faits, tous les tr vailleurs produiront au maximum de leurs pos ibilitts. Cependant, il reste que dans 1*esprit do celui qui dctient le capital, ce n ״est pas !*humain qui L porte, niais bien le ren­ dement·

La domination empêche non seulement la libre satisfaction des instincts, mais encore elle Impose à 1*individu un travail plus utile» sur le plan matériel, à ellOHnlms qu'à ! ״individu·

Ici, on pourrait nous accuser de trop insister sur certains mo­ tifs qui d'après nous gouvernent notre société# On pourrait nous soulever que les propres de nos sociétés sont ef ©ctucs pour 1* hoirie·

Certes, il y a quelque chose de vrai dane cette asser­ tion et d'ailleurs Raymond Aron

(1968)

y fait allusion dans ggggJi sur 1er? i bortég» Mais encore a-t-ii précise sa pen­

sée en disant que 1 ' individu ne tire de son tr vail que des miettes· D'ailleurs, dans son introduction à son livre

(36)

32 Les désillusions du nro-r^e II avance ceci;

׳*Sciences, Indue tries, travail( création de biens, voilà ce qui constitue la réalité authenti­ que de 1q société moderne. Ban­ quiers, savants, Ingénieur®, In­ dustriels y détiennent le pou­ voir véritable, Quant aux rois et li leurs courtisans, aux di­ plomate® et aux juristes, aux parlementaires et aux conseil­ lers d*Etat, Ils détiennent une

autorité de plus en plus Illusoire,.,’' (28)

Cette citation est claire et explicite, noua ne nous attarderons pas & l'analyser d'autant plus que ce travail est fait dans le volume en question. Plus loin, nous retrou­ verons, au sujet de l ’Individu, cette remarque»

rtL*Individu en tant que travail­ leur, (...) est enfermé dans ea particularité, soumis tout & la fols aux nécessités de la production et ?> l'arbitraire du propriétaire des moyens de pro­ duction, En tant que citoyen,

11 possède un atome de souverai­ neté, 11 participe l'universel, mais 11 n'exprime sa citoyenneté qu'à Intervalles réguliers en déposant un bulletin de vote dans l'urne - geste dérisoire qui symbolise sa liberté

et ne le libère paa de sa servitude," (29)

23- H, Aron, Xos désillusions ■^u pro^r?.s, Paris, Calmamn, !.¿vy, 1׳X>9» P· 3·־־־

(37)

33

Par ces citations noue voulions appuyer nos affirma- tlons concernant la sur-répression, Il a 'arlt, selon nous, véritablement de sur-répression car celle-ci n'est pas né­ cessaire pour assurer le bien de ! ,homme# Son utilité ré-

alde on ce qu'elle permet & la classe dirigeante d'accrol- tre sa puissance et son avoir, son bien-être matériel oou- vent exagéré ©t ceci est étranger aux Intérêts de l'individu,

de la masse. L'hornme est contraint non pas pour son bien propre, mais pour l'intér§t de la domination; c'est de la sur-répression, ! ,homme étant une fin, non un moyen, 11 n'a pas à subir cet état de choses*

Noua avons vu que la pénurie rendait nécessaire la répression des Instincts. Mais du moment que ! ,abondance est à nos porte®, qu'elle a chassé la pénurie, la répression doit diminuer* Or ce n*est pas ce qui se produit, selon Marcuse*

״Plus la possibilité réelle de libérer ! ,individu des con­ traintes Justifiées Jadis par

la pénurie et le manque de ma­

turité a*avère proche, plus çrand est le besoin d 1imposer

et de moderniser ces contrain­ tes afin que l'ordre établi ne se dissolve pas. (...) La civi­ lisation doit se défendre contre le speotre d'un ׳?»onde qui pour­ rait ©tre libre," (30)

(38)

34

La classe dirigeante tient beaucoup à ce que l'ordre

établi demeure, ce sont ses intérêts qui sont en jeu. Les motifs, nous l'avons dit, eont d ’ordre économique· On re­

fuse de libérer le travailleur d'une foule de travaux inu­

tiles, quant à leurs produits, à la nature humaine.

Devant de telles considérations, Harouse va prêcher la libération de l ’homme, en ce sens qu'il pourra mieux res­ pecter sa nature biologique. En somree, ?”arcuse veut mettre un terme à cette dualité qui dresse l'une contre l'autre, la dimension spirituelle ou rationnelle et la dimension ins- tinctuelle ou passionnelle de l'homme· Il veut briser cette dichotomie qui trop souvent aboutit à une mutilation de la partie biologique de l'être humain* Gardons toutefois à l'esprit que !,intention de Vareuse n'est pas de donner une libération absolue à l'homme et à ses instincts et que cette thère n'a nullement pour but de prôner un retour à l'anima­ lité· Aussi faut-il ajouter que notre idée n'est pas de réduire l'homme à ses instincts, non plus que nous ne vou­ drions réduire l'homme à une rationalité pure· D'autre ״:art, au terme de ce développement une question subsiste dans notre espriti la pénurie est-elle l'unique raison de la répres ion des instincts? Pour rarcuse, il semble bien que ce soit le cas, mais nous pouvons nous demander si c'est exact·

(39)

DEUXIEME P Affli E LA LIBERATIOH

(40)

HEORItKTER I A &IVILX

3

ATXÜII CHAPITRE I

Le but que poursuit îîarou·© est en quelque sorte une

conséquence de la présente condition de 1 * homme dans la civi­ lisation actuelle* Il est a n o m a l pense-t-il« que l'on Impo­ se & l'homme, &*une part de telles restrictions InstlnctueJles, d'autre part un travail aligné* Une bonne partie de son oeuvre

vient en réaction 5 cette situation* S'il est acceptable que

l'homme assume et améliore sa propre condition en fournissant

un travail ardu, 11 est inadmissible qu'il fasse des efforts

pour auj-menter les avantages d'une classe déterminée de la so­

ciété, qui se sert de sa supériorité pour renforcer les obli­

gations de celui qui trrvsille.

Pour Marcuee l'effort nécessité par le travail ne pro­ fite qu'indirectement h oelui qui le fournit* celul-cl n'en récolte que les miettes. Par surcroît, ces miettes sont ohoisles par la domination et ont pour but d'accroître non pas le bonheur mais la productivité de l'homme. Aussi serait-

il Important de redéfinir et de réorienter 1rs besoins et les aspirations humaines,

,*La vraie civilisation n'est pas danB le gaz, ni dans la vapeur, ni dans les tables tournantes, elle est dans la diminution des traces du péché originel, telle

(41)

37

est la définition du progrès au- delh du r & n e du principe du ren­ dement, * (31)

Lee prorr*?s de la civilisation semblent ® ,enrarer de plus en plus dans le mauvais© vole» c'eot-à-dlre celle du

,*faz et des tables tournantes,״ Dana ses paroles, noua vo­ yons une attaque, un* pointe lancée h notre civilisation

technicienne qui avance quelque pou & 1 *aveuglette, ’,La société de type Industriel ne

co״’porte d ,Intelligibilité que darj® et par son mouvement, Nul ordre ne s'établit qui mette un terre au

changement, Mais

celui- ci, ?j son tour, ne se réduit pas ?! un progrès vers un but prédéter­ miné ni h un® évolution réruli^re dont ls loi et le terme seraient connus,32) ״)

la vole empruntée par nos sociétés techniciennes est

laissée aux hasards des découvertes scientifiques et techno­

logiques, D ״fîllleurs ses objectifs ne contre;! 1 cent en rien cette assertionî

״La société moderne semble obéir b deux impératifs: produire le plus possible, traiter tous ses membres en éfSütx«33) ״)

L é g a l i t é dont il est question ici a surtout le sens d*égalité sur le plan matériel, Quant au pre 1er objectif,

il est aveugle et ne tient nullement compte des besoins réels de 1 ,individu»

31- H# Hercuee, ¿roe et clvlllnpil >n. p, 133.

32- ', Aron, I .p s ■1<5sllluolonr■ c i u nra-r-■!·. p, 15·

(42)

38

Les vrais besoins de l'homme ne sont pas là, ils devraient consister dans la diminution dos traces du péché originel, c'eat-à-dire dans 1'efface ent du sentir״ont de culpabilité.

Afin de vaincre ce sentiment <2a culpabilité, deux ob­ jectifs sont préconisés« la liberté et le bonheur, celui-ci découlant de celle-l&. II appartiendrait donc h. la liberté

de faire disparaître le sentiment de culpabilité. Pour la

psychanalyse, du moins chez certains do ses représentants que

nous connaissons et ils sont pou nombreux, 1© faute originelle est Interprétée comme étant le sentiment de culpabilité. Il y a là une question de point de vue. En effet, la faute ori­

ginelle pourrait Stre interprétée différemment selon que l'on

se trouve dans une discipline ou dans une autre. En théologie on dirait que c'est le fait d'avoir mangé du fruit do l'arbre

défendu, c'est-^-dire d'Stre parvenu h discerner le bien et le

mal. En philosophie ça pourrait être par exemple l'acquisition de la conscience réfléchie, suivant l'idée de Hegel que la cons­

cience est essentiellement malheureuse. En biologie la faute originelle pourrait consister dans le fait que l*homse s'est

imposé de nouvelles conditions de milieu, ce qui l'aurait

obligé & s'adapter péniblement une fois de plus. Car de fait, une adaptation pour une espace est toujours quelque chose de blologlquement pénible et hasardeux. Pour le zoologue, enfin,

ce pourrait consister h passer de l'état arboricole au stade chaeseur. Ce sont là autant d'hypothèses portant sur les

(43)

39

points do vus suivant lasquai® la faute originelle pourrait être interprétée, Ainsi, lorsque noua disons q u 'en psycha­ nalyse, la fauta originelle est interprétée par le sentiment de culpabilité* noua ne voulons pas Induire que la faute ori- çinells n'est exclusivement que la culpabilité, i£n fait, oc

q׳’i importe pour Mareuae, c'est de libérer ! ,booms du senti­ ment de culpabilité.

En premier lieu, il serait opportun de définir ce qu'- eat le sentiment de culpabilité afin de ni eux voir, par la

suite courent une plus

'grands

liberté pourrait enlever les

trecea de ce sentiment. Pour 1© définir noue allons d'abord rechercher sa provenance, ou encore ce qui le cause. Que ce soit su niveau phjrlogénlque, c'est-à-dire du développement de l'espèce, ou au niveau ontogéttlqus» celui du développement de l'individu, il y eût la présence d'un chef ou d'un pfcre, L'une des tâohes de ce chef ou de ce père, nous l'avons vu, fut d'im­

poser des interdictions, C'est ainsi qu'en définitive tout individu a vécu, Influencé par des tabous d'ordre social ou familial* telle action était Interdite telle pensCe, mauvaise, tel déair, honteux,

Kous comprenons qu'il soit possible de se refuser telle action tombant

sous

le coup d'un tabou; si parfois 1'indivi­ du la posait quand asême, son sur-nol constitué des interdic­

tions du chef ou du pire ne manquait pas de lui faire éprouver des reords. C'est le sentiment de culpabilité qui surfit*

(44)

L'Individu

00

reconnaît, conscis^oent ou Inconsciemment,

cosse la cause d'un acte défendu. S'il est r#latlv«®«nt elsâ do s * lnten.il r« un® action* il n'en ©et pas do même pour les

pensées et les désira, !ci, les barrllres entre le sujet et l'objet sont beaucoup plus fGicles, la distance de 3 *un h l'autre quasiment nulle étant donné qu'en un sens, le sujet crée pour lui-sUne l'objet. Chaque fols qu'une pensée ou un désir fait son apparition et que celui-ci est Interdit, il

s'ensuit un 0entirent de culpabilité. Cette longue citation viendra appuyer nos affirmations.

*Au cours du développement du moi naît une autre entité mentale: le suraol. Il a son origine dans la longue dépendance de l'enfant par rapport 1 ses parents{ 1 *in­ fluence des parents reste le noyau du surrool, Par la suite, un certain nombre d * influences sociales et cul­ turelles sont Intâ^rém P»** 1® sur· aol Jusqu'à ce que tout cela s'amal­

gama dans la représentation puissante de la »orale établie et ce que les fans appellent les c’iosea supérieures de la vie humaine. Alors le» restrictions extérieures, que d'abord las parents puis les autres e·ancos de la société

avaient imposées I. l'Individu« sont intériorisées dans le moi, et devien­ nent ®a conscience; h partir de 1?, le sentiment de culpabilité (ce besoin de punition <|ul a pour origine les trans­ gressions de ces restrictions ou le dé­ sir de les transgresser, surtout dans la situation oedipienne;, imprfcgae la vie mentale.* (34)

(45)

Kous venons de voir d*o& provient, selon Mérou»#, le sentiment de culveblllté» Maintenant, 11 serait Intéressant d fen voir briève-rent le déroulement général et d'en tirer une

conséquence*

Généralement 1© aol effectue la plupart des refoulements pour le compte du supermol et h ses lieu «t place* Pourtant le» refoulement« deviennent rapidement inconscients, pour ainsi dire automatiques, et une frende parti* du sentiment

de culpabilité reste Inconaelento. M (35)

׳V - ·

Il suffit qu * un individu fasse ou déair· faire une action interdite pour qu*ll éprouve ! ״impression d'avoir transgressé un© loi* Immédiatement, par ! ,Intermédiaire du aur-noi, 11 a© Jure et se condamne lul-màme. Et ceci n'ost pas oana causer, ches ! ,Individu, ! ,anxiété, ! ,anroisne, les

records, d'une façon générale, le malheur·

Or noua savons que le© tabous imposés par la société

sont suffisamment nombreux pour attendre à toutes nos pas­ sions, partant de la haine allant Jusqu‘1 l ״a׳~our, de ! ,ins­

tinct de destruction I 1 ׳instinct de vie. G r o u s e n'oublie pas 1 ,cylatence de la sur-répression et du travail aliéné et

en outre il affina· que le vrai progrès de la civilisation n'eat pae dans une consommation des produits technolociquos,

(46)

maie bien qu'il cornaist<3 l· enlever les tracee du Gentiment da culpabilité* ¿־oui* satlsfRiPô 1 ,h o ® ® à c© sentissent et nu travail aliéné! 11 faut le souper de ses sources de rr- vltailladent, 11 faut faire exploser ce réservoir d'énsrrle.

Ce réservoir â'énargia est le résultat de la sur-répression, des restrictions, des refoulements qui font que les ¿narflcs

libidinales peuvent servir %. Û 'autres fins. Ce qu'il vice

en sonifse, c'est d *éliminer la sur-répression raals de telle

façon qu'il pourrait du nfes coup* détruire la cause du sen­ timent de culpabilité, Son but ultime s ’avère Stre le bon­ heur de l'bosîîre, ou ®leux, l'absence de malheur©,’

(47)

CHAPITRE II

FONDEMENTS DE LA LIBERATION

Au risque de nous répéter quelque peu, nous voulons maintenant établir ce qui rend possible la libération. Il faut nous le rappeler, la sur-répression doit être enlevée psrce q u ’elle contraint

1

*homme sans raison, si ce n'est dans 1*intérêt de la domination. ״Freud affirme que la na­ ture des instincts est historiquement acquise." (

36

)

Une telle assertion n ״est pas du tout étonnante! les biologistes sont les premiers à Affirmer que !״être vivant est influencé dans son organisation interne, dans sa forme, par les conditions du milieu* Le vivant est façonné par son milieu. Il existe des divergences d ’interprétation de ce phénomène! mais il reste qu’ils acceptent cette idée à sa­ voir que le milieu influence l’organisation interne de l ’or­ ganisme. "... l ’adaptation d ’une population à son milieu est constamment améliorée ou constamment ajustée aux changements du milieu." (

37

)

Or nous savons que ces adaptations successives du vi­ vant touchent sa nature biologique intime et que par consé­ quent, il est plus que probable que les instincts n ’ont ou

36

- H* Marcuse, Eros et civilisation, p. 126.

37- J. M. S^ith, La théorie de l’évolution. Paris, Payot,

1962

, p. 2?.

(48)

4 4

échapper h d© telles transformations, J)u reste noua savons

que al un groupe ¿!,Individus est Incapable d'une adaptation rendue nécessaire par les transformâtIons du milieu, 11 est éliminé.

De 12־ croyons-nous devoir accepter que l'organisation lnstinotuelle d© 1 ,homme a pu oe modifier eu cours de son hletolre et que, possiblement, elle pourrait eo codifier ?־ nouveau, si l'occasion se présentait. Se rattachant notre avant dernière citation, Mereuse poursuit!

״Far conséquent, cette nature est sujette I changer si les condi­ tions fondamentales qui ont donné leur forme aux instincts changent,

A vrai dire, ces conditions sont

encore les mSmes dans la mesure

oîii la lutte pour l ’existence se dé·

roule encore dans les cadres de la pénurie et de la domination, Eals elles tendent h devenir caduques et artificielles dans la perspecti­ ve de la possibilité réelle qu’il y a d ’éliminer la pénurie et la do­ mination, 38) ״)

Les conditions historiques qui ont façonné le nature

des instincts leur donnant une forme rÆpreaslve ne sont au­

tres que la pénurie. Et comme 11 le dit, si ces conditions changent, le résultat doit par le fait même changer. La pé­ nurie oxlste-t-elle encore.׳׳ Si on en Ju^e par la conséquence,

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