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Caractéristiques des interventions pour déprescrire les benzodiazépines chez les personnes aînées et impacts sur la santé : revue systématique

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Academic year: 2021

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(1)

© David Mumbere Bamusemba, 2020

Caractéristiques des interventions pour déprescrire les

benzodiazépines chez les personnes aînées et impacts

sur la santé : Revue systématique

Mémoire

David Mumbere Bamusemba

Maîtrise en sciences pharmaceutiques - avec mémoire

Maître ès sciences (M. Sc.)

(2)

Caractéristiques des interventions pour déprescrire les benzodiazépines

chez les personnes aînées et impacts sur la santé : Revue systématique

Mémoire

David Mumbere Bamusemba

Sous la direction de :

Danielle Laurin, directrice de recherche

Edeltraut Kröger, codirectrice de recherche

(3)

iii

Résumé

Le

vieillissement de la population s’accompagne d’une augmentation de la

multimorbidité et de la polymédication qui en résulte. Au Canada, deux tiers des

personnes âgées de 65 ans ou plus recevaient au moins cinq classes de

médicaments par année en 2016, malgré le fait que la polymédication soit associée

à des effets indésirables. Plusieurs études ont démontré la possibilité de réduire

significativement le nombre de médicaments chez les personnes dans ce groupe

d’âge grâce aux interventions dites de déprescription. La déprescription des

benzodiazépines (BZD) est d’une importance capitale compte tenu de la prévalence

élevée de cette classe de médicaments chez les personnes aînées. La

déprescription des BZD serait possiblement associée à une réduction des effets

indésirables et une meilleure qualité de vie. Les objectifs de ce projet de recherche

étaient de décrire les caractéristiques des interventions pour déprescrire les BZD

chez les personnes aînées et leurs impacts sur la santé de ces personnes grâce à

une revue systématique. Cette revue décrit les interventions de déprescription de

BZD issues de 11 études et leurs effets sur la santé de 1 042 participants âgés en

moyenne de 71 ans. Les effets des interventions sur la santé des participants des

groupes interventions ont été comparés aux résultats sur la santé des participants

des groupes témoins. Dans l'ensemble, le retrait des BZD est bien sécuritaire et les

impacts négatifs sur le sommeil sont plutôt négligeables et temporaires chez

certains patients. Dans la plupart des études, les patients n'ont pas présenté de

symptômes de sevrage significatifs, sauf dans quelques études où les participants

des groupes d'intervention ont connu plus d'insomnie et d'anxiété à 6 mois par

rapport aux participants des groupes témoins (p <0,0001).

(4)

iv

Abstract

People are living longer than ever, but this increase in life expectancy is also

associated with increased multimorbidity and the resulting polypharmacy. In

Canada, two thirds of people aged 65 years or older received at least five prescribed

classes of medications a year in 2016, even though polypharmacy is linked with

increased medication adverse effects and mortality. Several studies demonstrated

the possibility to reduce significantly the number of prescribed drugs in this age

group using deprescribing interventions. Benzodiazepine (BZD) discontinuation is

of paramount importance given the high prevalence of this class of drugs in seniors.

BZD discontinuation may be associated with the reduction of adverse effects and a

better quality of life. The objectives of this research project were to describe the

characteristics of interventions to discontinue BZD in older persons and their impact

on their health through a systematic review. This study describes BZD deprescribing

interventions from 11 BZD discontinuation studies and their impacts on the health

of 1042 participants aged on average 71 years. The health impacts of these

interventions were compared between the intervention and the control groups.

Overall, the withdrawal from BZDs is safe and its adverse impacts on health are

rather negligible and temporary in some patients. In most studies, patients did not

suffer significant withdrawal symptoms, except few studies in which participants in

intervention groups had experienced more insomnia and anxiety at 6 months

compared to participants in the control groups (p<0.0001).

(5)

v

Table des matières

Résumé ... iii

Abstract ... iv

Liste des tableaux ... vii

Liste des figures ... viii

Liste des abréviations ... ix

Special thanks ... x

Avant-Propos ... xi

Introduction ... 1

Chapitre 1. Revue de la littérature ... 3

1.1 La déprescription ... 4

1.2 Les types, les étapes et les objectifs d’interventions de déprescription ... 5

1.3 Les médicaments potentiellement inappropriés... 6

1.4 La polymédication ... 7

1.4.1 La polymédication chez l’aîné ... 8

1.4.2 Les facteurs de risque de la polymédication ... 8

1.5 Les benzodiazépines, l’âge et le sexe/genre ... 9

1.5.1 La prévalence de l’usage des BZD ... 12

1.5.2 Quelques outils de surveillance des MPI ... 13

1.5.3 Les lignes directrices ... 14

Chapitre 2. Méthodologie ... 17

2.1 Objectif général ... 17

2.2 Questions de recherche ... 17

2.3 Devis de l’étude ... 17

2.4 Recherche documentaire ... 17

2.5 La sélection des études ... 18

2.6 Les critères d'exclusion ... 19

2.7 L’extraction des données ... 20

2.8 Synthèse des données ... 20

Chapitre 3. Résultats ... 21

3.1 Electronic database search, study selection and data extraction ... 21

3.2 Settings and Objectives ... 23

3.3 Quality of the evidence ... 23

3.4 Study Population ... 24

(6)

vi

3.6 Effects of education-based interventions on BZD discontinuation ... 34

3.7 Effect of BZD discontinuation on health ... 34

3.7.1 Sleep quality and hours of sleep ... 34

3.7.2 Cognitive function ... 35

3.7.3 Daily functioning, body stability and depression ... 36

3.7.4 Adverse events ... 37

3.7.5 Withdrawal symptoms ... 37

3.8 Characteristics of successful deprescribing interventions ... 37

Chapitre 4. Discussion ... 41

4.1 Efficacy of interventions to deprescribe BZD ... 41

4.2 The health impacts of deprescribing interventions ... 42

4.3 Characteristics of successful deprescribing interventions ... 43

4.4 Acceptability of deprescribing interventions ... 44

4.5 Limitation and biases ... 45

4.5.1 Selection biases ... 45

4.5.2 Information biases ... 45

4.5.3 Confounding biases... 46

4.6 Strengths ... 46

Conclusion ... 47

Annexe A. Description complète des rapports d’études retenues ... 48

Annexe B. Outils d’évaluation des biais pour chaque étude incluse (critères RTI et SIGN) ... 57

Annexe C. Les stratégies de recherche et les mots-clés ... 84

(7)

vii

Liste des tableaux

Tableau 1. Liste des BZD

Tableau 2. Les recommandations sur la gestion sécuritaire des BZD

Tableau 3. Study appraisal

Tableau 4. Description of included studies

Tableau 5. Description of BZD deprescribing interventions Tableau 6. Common characteristics of successful BZD

(8)

viii

Liste des figures

Figure 1. Structure chimique de BZD Figure 2. PRISMA Flow Chart

(9)

ix

Liste des abréviations

BZD Benzodiazépines

BWSQ BZD Withdrawal Symptoms Questionnaire CFF Critical Flicker Fusion Test

CG Control Group

CSP Clinical Stabilometric Platform

EC Échange de connaissances

ECR Essai contrôlé randomisé FDA Food and Drug Administration

GABA Gamma-Aminobutyric acid

GP General practitioner

GRADE Grading of Recommendations Assessment, Development and Evaluation HADS Hospital Anxiety and Depression Scale

IC Intervalle de confiance

IG Intervention Group

IIPAS l'intervalle inter-percentile ajusté pour la symétrie IMA Indice de médicaments appropriés

INESSS Institut national d’excellence en santé et en service sociaux IRSC Instituts de recherche en santé du Canada

MMSE Mini-Mental State Examination

MPI Médicaments potentiellement inappropriés

NA Not applicable

NA Negative Affect

OPEN Ontario Pharmacy Research Collaboration

PA Positive Affect

PANAS Positive and Negative Affect Schedule

PICOS Population – Intervention – Comparison – Outcomes – Study design PRISMA Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses PROSPERO International prospective register of systematic reviews

RBANS Repeatable Battery for the Assessment of Neuropsychological Status

RC Rapport des cotes

RR Risque relatif

SIF Structured Intervention with Follow-up visits SIGN Scottish Intercollegiate Guidelines Network SIW Structured Intervention with Written instruction

START Screening Tool to Alert doctors to the Right Treatment

STOPP Screening Tool of Older Persons' potentially inappropriate Prescriptions

TCC

Thérapie cognitivo-comportementale

(10)

x

Special thanks

I would like to express my special appreciation to my thesis supervisor, Dr.

Danielle Laurin, and co-supervisor, Dr. Edeltraut Kröger, for their scholarly

advice. Thank you both for the encouragement and for corrections during the

entire process.

I would like to thank Mr. Pierre-Hugues Carmichael (biostatistician) and Madam

Martine Marcotte for their valuable cooperation and support.

A special thanks and gratitude to my wife, Ornella L. Mumbere, and my parents,

Celine N. Mabakumba and Maurice C. Chunga, for their loyal support.

(11)

xi

Avant-Propos

Ce mémoire a été rédigé sous la co-supervision de Dr Danielle Laurin et Dr

Edeltraut Kroger dans le cadre de mon travail de fin d’étude à l’Université Laval. Au

cours des quatre dernières années, j’ai beaucoup appris sur les méthodes de

recherche en épidémiologie et en pharmaco-épidémiologie. Le travail de recherche

sur l’utilisation de benzodiazépines m’a permis de mettre en pratique plusieurs

aspects de théories sur l’épidémiologie.

Au cours de ce projet de recherche, j'étais responsable de la rédaction et de la

présentation du protocole de recherche, la recherche documentaire, la sélection des

études, l’extraction des données, l’analyse des données et la rédaction des

résultats de recherche sous forme du présent mémoire. Le mémoire est rédigé dans

les deux langues (français et anglais) en se conformant aux règles de la politique

de l’Université Laval sur la rédaction de mémoire de fin d’étude.

Cette revue systématique était entièrement financée par les IRSC pour un montant

de 100 000,00 $ canadiens. Ce montant couvrira toutes les dépenses de la

recherche, y compris

ma bourse d’étude, l’accès à l’internet, le traitement ou

salaires des employés exerçant directement les activités de la recherche, les

déplacements, les formations et les frais généraux. Aucun conflit d’intérêt n’est à

signaler.

(12)

1

Introduction

La population canadienne semble vieillir de plus en plus vite

1

. Les aînés de 65

ans et plus devraient, en 2036, constituer 25 % de la population

1

. Ce

phénomène de vieillissement est inquiétant puisqu’il s’accompagne d’une

croissance de la fréquence des comorbidités et de la polymédication qui en

résulte

2

. La polymédication constitue un grand problème de santé publique chez

les aînés. Elle est associée aux réactions indésirables

3

, aux interactions

médicamenteuses

et

aux

hospitalisations

4

.

Plusieurs

médicaments,

particulièrement les benzodiazépines (BZD), continuent d'être prescrits de façon

chronique chez les aînés malgré leurs effets indésirables importants

5

. En 2016,

la prévalence d’utilisation de BZD au Canada était de 14,0 % chez les aînés.

6

Étonnamment, les BZD sont inscrites sur toutes les listes validées de

médicaments potentiellement inappropriés (MPI) chez les aînés (Beers

7

,

STOPP-START

8

, PRISCUS

9

). Une étude populationnelle nord-américaine

révèle que l'utilisation de BZD est non conforme aux directives de prescription

appropriée chez environ 30 % des nouveaux utilisateurs des hypnotiques et

20 % des nouveaux utilisateurs des anxiolytiques

10

. Dans une étude canadienne

de type Delphi réunissant 65 experts dont 36 pharmaciens, les BZD étaient

classées au premier rang des médicaments inappropriés chez les aînés

11

.

Plusieurs études sur les effets iatrogènes des médicaments encouragent la

déprescription ou l’arrêt des BZD à cause des effets néfastes sur la santé de

cette clientèle plus vulnérable

7,12

. Par ailleurs, il existe des alternatives

thérapeutiques efficaces

13

. Les efforts pour une meilleure santé des aînés

doivent entre autres cibler la déprescription des BZD et la promotion des

alternatives thérapeutiques.

Les BZD sont des molécules largement utilisées dans le traitement médical de

l’anxiété, de l’insomnie, des convulsions, des troubles de panique ou lors d’un

sevrage alcoolique

14

. Leurs effets indésirables sur la santé sont parfois sérieux

(13)

2

le délirium, les chutes, les fractures et les accidents routiers

7

. La déprescription

ou l’arrêt des MPI est parfois possible et même, sécuritaire

17

. Cependant, les

évidences de la littérature sur les impacts des interventions de déprescription

sont basées sur des articles de synthèse qui comprennent entre autres des

études de devis ou de méthodologies de faible qualité

18

. Pollmann et al. ont

publié en 2015 une revue systématique sur les effets de déprescription sur la

santé, mais plusieurs études sélectionnées

avaient moins d’une centaine de

participants et la revue concernait uniquement les adultes vivant dans la

communauté, entre 1984 et 2014

18

. Plus récemment en 2017, Reeve et ses

collègues ont publié une revue sur les interventions de déprescription des BZD,

mais les effets de BZD étaient combinés à ceux d’autres psychotropes, la revue

n’était pas focalisée sur les effets sur la santé de la déprescription et seuls les

articles publiés entre 1995 and 2015 étaient pris en compte

19

.

L’objectif général du présent projet de maîtrise consiste à déterminer les effets

des interventions de déprescription de BZD sur la santé des aînés de 60 ans et

plus, et de décrire les caractéristiques des interventions efficaces, en faisant une

revue systématique des interventions efficaces de déprescription. Les

connaissances générées par cette revue seront utiles aux décideurs de l’Institut

national d’excellence en santé et en service sociaux (INESSS) et du Conseil

national des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) sur la gestion

sécuritaire des BZD chez la population âgée, de même qu’aux médecins et

pharmaciens qui avaient exprimé le besoin de directives fondées sur des

données probantes concernant les impacts des interventions de déprescription

des BZD sur la santé des aînés.

(14)

3

Chapitre 1. Revue de la littérature

Le groupe des personnes âgées de 65 et plus augmente plus rapidement que

tout autre groupe d’âge de la population canadienne

6

. La proportion des aînés

a augmenté en moyenne de 3,9 % par année de 2011 à 2016, alors que celle

des autres groupes d’âge a augmenté, pour la même période, en moyenne de

0,9 % par année

6

. L’augmentation rapide de la proportion des personnes aînées

est à l’origine du phénomène du vieillissement démographique.

En raison des changements physiologiques liés

à l’avancement en âge, les

personnes aînées sont plus à risque de multimorbidité, de polymédication et

d'une plus grande vulnérabilité aux effets indésirables des médicaments

20

. Les

changements des structures des organes et de la circulation sanguine sont à

l’origine de la modification pharmacocinétique chez les aînés

21

.

Avec l’âge, la

quantité du tissu rénal diminue progressivement et les vaisseaux sanguins qui

alimentent les reins peuvent se durcir

21

. Chez certaines personnes âgées, cette

atteinte de la fonction rénale influence directement la clairance rénale et

augmente par conséquent le risque d’effets indésirables des médicaments

22

.

Malgré les changements physiologiques augmentant le risque des effets

indésirables, les personnes âgées se font prescrire plus de médicaments que

les autres groupes

d’âge

23

. Une récente étude de cohorte britannique a

démontré qu’à 69 ans, 22,8 % des personnes prenaient plus de cinq différentes

classes de médicaments chaque jour

24

.

Le phénomène de polymédication

s’accompagne aussi fréquemment d’une

augmentation des interactions médicamenteuses, des erreurs de médicaments,

des hospitalisations, de la non adhésion au traitement, du déclin fonctionnel et

cognitif, des chutes et des prescriptions potentiellement inappropriées

2,25

.

L’amélioration de la qualité de vie des personnes aînées nécessite une approche

axée sur

l’utilisation optimale des médicaments prescrits. Une étude sur la

déprescription des médicaments démontre qu’il est possible de réduire le

nombre de médicaments chez les personnes aînées grâce aux interventions de

(15)

4

déprescription

26

. En 1992, Salzman et ses collègues, par exemple, avaient

remarqué une amélioration significative de la mémoire et des performances

cognitives des patients après l'arrêt de BZD

26

.

1.1 La déprescription

Thompson & Farrell définissent la déprescription comme un « processus planifié

et supervisé de réduction de la dose des médicaments qui pourraient causer des

dommages ou ne plus être bénéfiques »

27

. La déprescription consiste à réduire

ou arrêter la dose de médicament dont le bénéfice est incertain

28,29

. Plusieurs

classes de médicaments, y compris les BZD, ont déjà fait l’objet d’études sur la

déprescription. Une étude publiée en 1999 chez des hommes et des femmes

âgés de 65 ou plus qui prenaient couramment des antipsychotiques pour des

indications non précisées avait rapporté que la déprescription des

antipsychotiques réduisait significativement le risque de chutes

30

. En 2010, les

auteurs d’un essai clinique multicentrique chez 381 adultes âgés de 65 ans ou

plus ayant une espérance de vie de 1 à 12 mois et prenant des statines en

prévention primaire ou secondaire depuis au moins trois mois avaient conclu

que l’arrêt des statines n’avait pas d’impacts négatifs sur leur santé

31

. Par contre,

un essai clinique randomisé (ECR), incluant un petit effectif de 141 patients âgés

prenant des diurétiques de façon chronique

pour l’insuffisance cardiaque,

montrait une légère augmentation des œdèmes et de la pression artérielle chez

les patients du groupe dont les diurétiques étaient remplacés par le placebo par

rapport au groupe des patients qui continuaient à prendre des diurétiques

32

. Ces

résultats intermédiaires montrant un effet potentiellement bénéfique sur la santé

ne concordaient pas

avec ceux d’un autre essai randomisé chez les patients

âgés dont le retrait des diurétiques était susceptible d’augmenter les symptômes

d’insuffisance cardiaque incluant une hausse de la pression artérielle, et que

toute tentative pour retirer les diurétiques nécessitait une surveillance

approfondie

33

.

(16)

5

1.2 Les types, les étapes et les objectifs d’interventions de déprescription

Une intervention de déprescription de médicaments peut-être centrée sur les

patients

34

, sur les prescripteurs ou sur les pharmaciens

17

. Certains auteurs se

sont récemment intéressés aux interventions centrées sur les législateurs

35

, qui

pourraient devenir une autre catégorie importante d’interventions de

déprescription. Les interventions récemment décrites par Reeve et ses

collègues dans une revue systématique sont dites des interventions mixtes, car

elles incluent des programmes éducatifs destinés aux patients et la

sensibilisation des prescripteurs

19

. Les programmes éducatifs visant la

déprescription des BZD se présentent sous plusieurs formes. Vicens et al. 2016,

par example, propose une formation de trois heures destinée aux prescripteurs

comprenant un atelier sur l'entretien structuré, l'information individualisée du

patient, la gestion de l'arrêt du BZD et la réduction progressive et optimale de la

dose

36

. La réduction graduelle ou la discontinuation instantanée sont les

interventions de déprescription de BZD les plus fréquentes. Par exemple,

Habraken et ses collègues proposent une réduction graduelle du lorazépam sur

un intervalle de cinq semaines, avec 25 % de réduction par semaine pendant

trois semaines, suivi d’une réduction de 12,5 % pendant deux semaines et enfin,

un arrêt

12

.

Dans une revue systématique sur les interventions de déprescription dont les

participants avaient au moins un médicament déprescrit, Page et al. (2016) ont

observé que les interventions de déprescription centrées sur les patients

réduisaient significativement le risque de mortalité (rapport de cotes (RC)= 0,62,

intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,43-0,88) par rapport aux autres

interventions ciblant le personnel soignant

17

.

Reeve et al. (2014) distinguent cinq étapes essentielles d’une intervention de

déprescription centrée sur les patients : les revues complètes des antécédents

médicaux, l’identification des médicaments potentiellement inappropriés, la

détermination de la faisabilité de déprescription, la planification de la posologie

(17)

6

de sevrage et une surveillance documentée des effets indesirables

34

. En plus

des interventions centrées sur les patients, les programmes éducatifs destinés

aux prescripteurs, les

revues complètes des antécédents médicaux et

l’identification des médicaments potentiellement inappropriés par des

pharmaciens, la mise en place des outils informatiques

d’aide à la prise de

décision clinique, les programmes d’incitatifs financiers visant les changements

dans les pratiques médicales et les interventions législatives d’un gouvernement

destinées à améliorer la prescription

35

font également partie des interventions

qui visent la réduction d’usage des médicaments inappropriés.

L’objectif central des interventions de déprescription est de réduire ou d’arrêter

les doses de médicaments inappropriés

17

. Plusieurs ECR ont démontré que les

interventions de déprescription pouvaient réduire le nombre des médicaments

inappropriés chez les aînés. Une récente étude de déprescription centrée sur

les patients incluant des participants a permis d’arrêter 59 % des médicaments

ciblés, soit en moyenne 4,4 médicaments (écart-type ± 3,4) par personne, et a

démontré que la différence de la mortalité était réduite dans le groupe

d’intervention, bien que non significative (hazard ratio (HR)= 0,60, IC à 95 %,

0,30-1,22)

37

. Une étude prospective qui évaluait l'effet d'une intervention centrée

sur les prescripteurs avait observé une légère réduction du nombre moyen des

médicaments inappropriés chez les patients selon les critères établis de

« Screening tool of older people's prescriptions » (STOPP)

dans le groupe

intervention comparativement au groupe témoin (1,29 ± 1,56 contre 0,81 ± 1,13

médicaments)

38

, mais la différence n’était pas statistiquement significative.

1.3 Les médicaments potentiellement inappropriés

Les MPI sont des médicaments dont le rapport bénéfices/risques est

défavorable ou

qui possèdent une efficacité moindre par rapport à d’autres

options thérapeutiques

39

. Ces médicaments sont souvent administrés sans

indications claires et prédisposent les aînés aux effets indésirables, aux

gaspillages des ressources et aux interactions médicamenteuses

40,41

. Certains

facteurs de risque de la prise de médicaments inappropriés sont la

(18)

7

polymédication, le nombre de visites chez différents médecins spécialistes au

cours des 12 derniers mois ou les troubles du sommeil

42

. Plusieurs pays ont

établi des critères pour l’identification des médicaments inappropriés et des

algorithmes en vue d’aider les médecins à choisir les meilleures options

thérapeutiques et à améliorer la qualité de la prescription

39

. Certains critères dits

explicites sont des critères clairement énoncés, facilement applicables, et qui

donnent lieu à des mesures objectives

de la qualité d’utilisation des

médicaments, alors que les critères dits implicites sont des critères plus vagues

référant au jugement clinique des intervenants, mais qui laissent un choix

d’interprétation. Parmi les critères explicites, on retrouve entre autres ceux de

Beers aux États-Unis

7

, de STOPP-START pour l’Europe de l’Ouest

8

, la liste

PRISCUS en Allemagne

9

, les critères de McLeod au Canada

43

et

l’adaptation

des critères de Beers par Laroche et al. en France

39

. L’indice de médicaments

appropriés (IMA) est un exemple de critères implicites

44

.

1.4 La polymédication

La polymédication peut être définie sur la base du nombre de médicaments ou

selon la pertinence des médicaments utilisés

45

. Bushardt et al. (2008)

définissent la

polymédication comme la prise d’au moins six médicaments ou

d’un médicament inapproprié

46

. Certains auteurs définissent la polymédication

comme la prise de plusieurs médicaments pour traiter une maladie, ou plusieurs

médicaments de la même classe chimique, plusieurs médicaments similaires

pour traiter plusieurs maladies, toute combinaison thérapeutique

47

ou encore

l’usage d’au moins deux médicaments pendant au moins 240 jours

48

. Par

ailleurs, quelques auteurs préfèrent distinguer la polymédication rationnelle de

celle irrationnelle

47

. La polymédication rationnelle reflète l’hypothèse selon

laquelle certaines circonstances thérapeutiques obligent les médecins à

prescrire des MPI pour prévenir les complications beaucoup plus graves

46

. La

polymédication inappropriée ou irrationnelle, telle que la cascade

médicamenteuse, décrit l’usage inadapté des médicaments qui ne tiennent pas

compte des critères reconnus.

(19)

8

1.4.1 La polymédication chez l’aîné

La polymédication est fréquemment observée chez les aînés à cause des

changements physiologiques qui accompagnent le vieillissement

4

tels que le

changement des systèmes sensoriels, neuromusculaires ou cognitifs qui

altèrent le contrôle de l'équilibre et de la démarche

49

. Dans une étude

rétrospective américaine sur 13 507 résidents de maisons de retraite, la

prévalence de la polymédication en 2004 était d'environ 40 %

5051

. Les MPI

fréquemment rapportés comprenaient les agents gastro-intestinaux et les

psychotropes

50

dont les BZD. En 2012, près des deux tiers (65,9 %) des

personnes aînées participant à des programmes publics canadiens de

médicaments avaient des réclamations pour cinq classes de médicaments ou

plus, 27,2 % avaient des réclamations pour 10 classes ou plus, et 8,6 % des

réclamations pour 15 classes de médicaments ou plus ; 23,9 % parmi eux

utilisaient au moins une prescription potentiellement inappropriée

52

. Ces

données démontrent bien l’étendue de la gravité de la polymédication chez les

aînés.

1.4.2 Les facteurs de risque de la polymédication

Les facteurs de risque de la polymédication incluent l’âge avancé, le diabète, les

maladies ischémiques coronariennes, l'utilisation de médicaments sans

indication claire

48

, la faible scolarité et le genre

53

. Bien que la polymédication soit

inévitable dans la gestion thérapeutique de certaines comorbidités, elle

augmente dangereusement les risques des effets indésirables des

médicaments, des interactions médicamenteuses, des erreurs de médicaments,

des hospitalisations, de la non adhésion au traitement médical, du déclin

fonctionnel et cognitif, des chutes et des prescriptions potentiellement

inappropriées

2,25

. Les femmes ayant une faible scolarité ont une probabilité

légèrement plus élevée de recevoir une polymédication que les hommes ayant

une faible scolarité

53

. Par ailleurs, l’association observée entre l’usage des BZD

et le sexe ou le genre féminin n’est pas bien expliquée dans la littérature, mais

(20)

9

certaines différences physiologiques telle la ménopause, ou des inégalités

sociales, comme la pauvreté, pourraient

expliquer la différence de l’usage de

BZD entre les femmes et les hommes.

1.5 Les benzodiazépines, l’âge et le sexe/genre

En 1955, un chimiste de la compagnie Hoffmann-La Roche, Leo Sternbach, a

découvert le chlordiazépoxyde, la toute première BZD

54

. En 1960,

Hoffmann-La Roche l'a commercialisée sous le nom de Librium

, et a poursuivi des

modifications moléculaires pour créer une autre BZD beaucoup plus avancée

et commercialisée sous le nom de Valium

(diazépam) en 1963

54

. Ces deux

découvertes ont provoqué ce que l’on pourrait identifier comme une course à la

découverte des BZD. Les concurrents de Hoffmann-La Roche ont également

entamé des recherches pour trouver des analogues au diazépam

54

.

Aujourd’hui, les BZD (Tableau 1) sont devenues les psychotropes les plus

prescrits pour traiter des troubles neurospychologiques ou neuropsychiatriques

tels que l’anxiété, l’insomnie, l’épilepsie

55

, le sevrage de l’alcool, les troubles de

panique,

14

les addictions comme la dépendance aux opiacés et la dipsomanie

56

.

Les BZD possèdent des propriétés anticonvulsivantes, anxiolytiques, sédatives,

hypnotiques, myorelaxantes et amnésiques.

58

Les propriétés anxiolytiques et

amnésiques des BZD comportent une utilité importante dans les blocs

opératoires

55

. Le traitement de l'anxiété est de loin l'indication la plus courante

pour les BZD

57

.

Les BZD sont des substances pharmacologiques de structure similaire avec un

noyau moléculaire commun : une BZD de base est composée d'un cycle

benzénique fusionné à un cycle diazépine (Figure 1). L'acide γ-aminobutyrique,

fréquemment

abrégé

GABA

(de

gamma-aminobutyric acid),

est

le

neurotransmetteur principal inhibant le système nerveux central des

mammifères. Une des caractéristiques essentielles des BZD est que ces

molécules agissent comme inhibiteurs des influx nerveux en se fixant au

récepteur GABA-A du neurone post-synaptique

55

. La fixation d’une molécule de

(21)

10

BZD sur GABA-A augmente l’affinité de GABA au récepteur GABA-A et la durée

d’ouverture du canal chloré

55

. L'influx intracellulaire de chlore provoque à son

tour l’hyperpolarisation de la membrane et inhibe l’activité neuronale du neurone

post-synaptique

55

, ce qui provoque les effets connus des BZD. Les BZD les plus

courantes comprennent entre autres le diazépam (Valium

), l'alprazolam

(Xanax

), le clonazépam (Rivotril

) et lorazépam (Ativan

)

58

.

Les BZD sont devenues de plus en plus populaires dans le traitement de

l’insomnie et de l’anxiété comme remplacement des barbituriques ayant un

profil thérapeutique moins avantageux en raison de leur toxicité

55

. Laurier et al.

(1990) a estimé

qu’environ 10 à 20 % de la population nord-américaine

utilisaient régulièrement des psychotropes pour une période de plus de 12 mois

et que 80 % de ces psychotropes étaient des BZD

59

. Ce phénomène est

préoccupant à cause du vieillissement accéléré des populations occidentales et

l’abondance des évidences sur l’association entre les BZD et les effets négatifs

sur la santé

1

.

Les premières BZD (chloridiazépoxide et diazépam ) ont été approuvées par la

Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis

parce qu’elles

représentaient une alternative sécuritaire aux barbituriques qui pouvaient

entraîner un surdosage mortel, en particulier lorsqu’elles étaient combinées

avec de l’alcool

60

. Mais l’efficacité thérapeutique des BZD s’accompagne aussi

d’effets indésirables tels que l’amnésie antérograde massive et transitoire

61

, la

dépendance, la toxicomanie

15

, la déficience cognitive, le délirium, les chutes, les

fractures et les accidents routiers

7

. Dans les années

’70, plus de 30 % des

surdoses impliquant des opioïdes étaient reliées à l’usage concomitant de BZD.

Bien qu'elles soient utilisées depuis les années ’60 pour la gestion de l'insomnie

et de l'anxiété, une étude récente a démontré qu’avec une utilisation prolongée,

les BZD peuvent contribuer à l'aggravation de ces symptômes

7

.

(22)

11

Tableau 1. Liste des benzodiazépines

Tiré du « WHO Collaboration Centre for Drug Statistics Methodology

»

1

Nom Codes ATC Nom Codes ATC code

Adinazolam N05BA07 Halazépam N05BA13

Alprazolam N05BA12 Kétazolam N05BA10

Bentazépam N05BA24 Loflazépate d'éthyle N05BA18

Bromazépam N05BA08 Loprazolam N05CD11

Brotizolam N05CD09 Lorazépam N05BA06

Camazépam N05BA15 Lormetazépam N05CD06

Chlordiazépoxide N05BA02 Médazépam N05BA03

Cinolazépam N05CD13 Midazolam N05CD08

Clobazam N05BA09 Nitrazépam N05CD02

Clotiazépam N05BA21 Nordazépam N05BA16

Cloxazolam N05BA22 Oxazépam N05BA04

Diazépam N05BA01 Pinazépam N05BA14

Doxefazépam N05CD12 Prazépam N05BA11

Estazolam N05CD04 Quazépam N05CD10

Étizolam N05BA19 Remimazolam N05CD14

Fludiazépam N05BA17 Temazépam N05CD07

Flunitrazépam N05CD03 Tofisopam N05BA23

Flurazépam N05CD01 Triazolam N05CD05

(23)

12

Figure 1. Structure chimique commune des BZD

Tiré du « National Center for Biotechnology Information. PubChem

Database

»63

1.5.1 La prévalence de l’usage des BZD

En France, une étude transversale téléphonique réalisée en 2001 auprès d'un

échantillon représentatif d’adultes non institutionnalisés, a révélé que la

prévalence d'utilisation des BZD était de 7,5 % dans la population générale,

celle-ci étant plus élevée chez les femmes (9,7 %) que chez les hommes

(5,2 %)

64

. Dans une étude libanaise auprès de 1 000 sujets issus de la

communauté, la prévalence d’usage des BZD était de 9,6 %

65

. Avant l’an 2000,

la prévalence d’usage des BZD était très élevée en Ontario. En effet, une étude

populationnelle affichait en 1998 une prévalence de 23,2 % parmi les patients

âgés de 65 ans ou plus issus de la Ontario Drug Benefit database

66

.

Plusieurs études sur la déprescription des BZD affichent une réduction de la

prévalence

d’usage de BZD : Au Danemark, la prévalence de l’usage d’au moins

une BZD dans la population a baissé de 12 à 10 % entre 1997 à 2008 (p <

0,0001)

67

. À Hong Kong, un changement de politique publique indexant les BZD

comme substances dangereuses en 1992 a entraîné une réduction de 50 % du

nombre annuel moyen des ordonnances de BZD par personne dans la

population générale de 1991 à 1994

68

. Au Canada, la Ontario Drug Benefit

database a rapporté chez les personnes aînées une baisse de la prévalence des

ordonnances de BZD de 23,2 % en 1998 à 14,9 % en 2013

66

. Même si la

prévalence d’usage de BZD semble diminuer dans la population générale, cette

prévalence demeure encore trop élevée chez les personnes âgées chez qui les

(24)

13

changements physiologiques dus à l’âge les prédisposent aux effets

indésirables des BZD. Au Danemark, par exemple, environ le quart des patients

âgés de 75 à 85 ans prennent au moins une BZD chaque jour

67

.

1.5.2 Quelques outils de surveillance des MPI

1.5.2.1 Les critères de Beers

Les critères de Beers, des critères explicites d’identification des MPI, regroupent

35 conditions sine qua non de définition des médicaments à éviter chez les

aînés, ainsi que les doses ou les fréquences à ne pas dépasser chez les

personnes âgées atteintes de certaines maladies fréquentes

7

. Ces critères de

Beers, bien validés, stipulent que toutes les BZD augmentent le risque de

troubles cognitifs, de délirium, de chutes, de fractures et des accidents de la

route chez les aînés

7

. Beers affirme que des médicaments comme l’alprazolam,

l’estazolam, le lorazépam, l’oxazépam, le témazépam et le triazolam ne

devraient absolument pas être prescrits aux aînés

7

. Les médicaments comme

le chlordiazépoxide, le chlordiazépoxide-amitriptyline, le clorazépate, le

clidinium-chlordiazépoxide, le clonazépam, le diazépam, le lorazépam et le

quazépam peuvent être prescrits seulement pour les

troubles d’épilepsie, les

troubles du sommeil liés aux mouvements oculaires rapides, au sevrage des

BZD, au sevrage de l'éthanol, pour les

troubles d’anxiété généralisée (TAG)

sévère, à l'anesthésie péri-oculaire et lors des soins de fin de vie

71

.

1.5.2.2 Les critères START-STOPP

Les critères de STOPP et du Screening tool to alert to right treatment (START)

comprennent 114 critères explicites d’alerte aux traitements inappropriés chez

les aînés

8

. Ces outils interdisent la prescription des BZD au-delà de quatre

semaines pour éviter les risques de sédation prolongée, de confusion, des

chutes et des accidents de la route

72

. Ces outils créés par des auteurs irlandais

recommandent le retrait progressif des BZD après deux semaines pour éviter

les risques de sevrage

75

.

(25)

14

1.5.2.3 La liste de PRISCUS

Contrairement aux critères de Beers, PRISCUS n'est pas une liste de

substances interdites en termes de contre-indication, mais une liste des critères

implicites qui contient des informations pertinentes sur les risques des

médicaments individuels chez les aînés. PRISCUS sensibilise la communauté

médicale quant aux problèmes potentiels liés à l’utilisation d’un médicament

spécifique

9

. Il contient environ 83 MPI dont 18 (21 %) sont des BZD

74

. Les BZD

ciblées par PRISCUS incluent les BZD à action prolongée, telles que le

diazépam, le clobazam, le nitrazépam et certains BZD à action courte telles que

l’alprazolam

74

. PRISCUS recommande de remplacer les BZD à action prolongée

par les BZD à action courte, par des neuroleptiques de faible puissance tels que

le melperone et le pipamperone ou par des antidépresseurs sédatifs comme le

mirtazapine

74

. Le traitement non-pharmacologique des perturbations du

sommeil telle l’hygiène du sommeil est aussi suggéré

74

.

1.5.3 Les lignes directrices

En 2018, l'Institut de recherche Bruyère et ses collaborateurs a publié des lignes

directrices et un algorithme fondé sur des données probantes détaillant les

étapes à suivre pour déprescrire les BZD

80

. Les directives recommandaient

entre autres une stratégie basée sur la réduction graduelle des doses, les soins

non-pharmacologiques pour des difficultés de sommeil et la thérapie

cognitivo-comportementale

75

. Le volet de soins non-pharmacologiques recommandait

notamment d’aller se coucher seulement lorsqu’on a sommeil, d’utiliser le lit ou

la chambre à coucher uniquement pour dormir ou pour les activités intimes,

d’utiliser l’alarme pour se réveiller à la même heure chaque matin, de ne pas

faire de sieste, d’éviter la caféine l’après-midi, d’éviter l’exercice, la nicotine,

l’alcool et les repas copieux dans les deux heures précédant le coucher

75

.

Récemment, la Coalition canadienne pour la santé mentale des personnes

âgées a aussi produit des lignes directrices pour la prévention, l’identification,

l’évaluation et la gestion de BZD (Tableau 2).

(26)

15

Tableau 2. Les recommandations canadiennes sur la gestion sécuritaire des BZD

Tiré du « Canadian Guidelines on Benzodiazepine Receptor Agonist Use Disorder Among Older Adults, 2019 »

1 L'utilisation à long terme des BZD (> 4 semaines) chez les personnes âgées doit être évitée pour la plupart des

indications en raison de leur efficacité minimale et du risque de préjudice.

2 Les options non pharmacologiques de première intention pour le traitement de l'insomnie et des troubles anxieux telles que les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont proposées sous divers formats.

3 Une BZD ne devrait être envisagée pour la prise en charge de l'insomnie ou de l'anxiété qu'après avoir essayé les interventions non pharmacologiques ou options pharmacologiques plus sûres ou pour un pontage à court terme jusqu'à ce qu'un traitement plus approprié devienne efficace.

4 Une évaluation du risque de trouble lié à l'utilisation d’une BZD et d'autres effets indésirables potentiels doit être effectuée avant de prescrire une BZD.

5 Si une BZD est envisagée, la personne âgée doit être informée à la fois des avantages et des risques limités associés à son utilisation, ainsi que d’autres options, avant de décider d'un plan de gestion.

6 L'initiation de BZD devrait être une décision partagée entre le prescripteur et la personne âgée (ou son mandataire spécial).

7 Les personnes âgées qui reçoivent une BZD devraient être encouragées à ne prendre la BZD que pendant une courte période, surveillées au cours de leur prescription, soutenues dans l'arrêt du médicament jusqu'à l'arrêt.

8 Les fournisseurs de soins de santé et les organisations devraient envisager de mettre en œuvre des interventions pour réduire l'utilisation inappropriée des BZD dans leur milieu de pratique.

9 Les établissements de soins de santé devraient mettre en œuvre des protocoles qui minimisent les nouvelles ordonnances de BZD en raison du risque de préjudice et du risque que cela entraîne à long terme.

10 Les professionnels de la santé, les personnes âgées et leurs familles devraient plaider pour un accès et un financement adéquat à des alternatives non pharmacologiques efficaces pour la gestion de l'insomnie et des troubles anxieux.

(27)

16

11 Les cliniciens doivent savoir que les BZD sont prescrites plus fréquemment aux femmes et les biais implicites potentiels qui peuvent conduire à une utilisation inappropriée.

12 Toutes les personnes âgées devraient être interrogées sur la consommation actuelle et passée de BZD.

13 L'évaluation des personnes âgées soupçonnées d'avoir un trouble lié à l'utilisation de BZD comprend l'indication, la dose, la durée, les caractéristiques indiquant un trouble lié à l'utilisation de BZD.

14 La consommation de plusieurs substances est courante et doit être envisagée et demandée chez toutes les personnes âgées souffrant d'un trouble lié à l'utilisation de BZD. Les professionnels de la santé devraient éviter de prescrire des BZD simultanément avec des opioïdes dans la mesure du possible.

15 Une approche de soins centrée sur la personne visant le retrait progressif et l'arrêt des BZD doit être utilisée. Les

cliniciens et les patients devraient partager la planification et le plan d'un programme de réduction progressive de la dose soutenue par une éducation appropriée du patient.

16 L'arrêt brusque d'une BZD après une utilisation à long terme (> 4 semaines) chez les personnes atteintes d'un trouble lié à l'utilisation du BZD doit être évité en raison du risque de symptômes de sevrage, du renforcement de la dépendance à la substance et de phénomènes de rebond.

17 Les symptômes de sevrage aigus de la BZD doivent être surveillés attentivement par un outil validé.

18 Les ordonnances impliquant plusieurs BZD doivent être simplifiées et converties en une seule BZD.

19 Le changement de routine d'une BZD à demi-vie courte par une autre ayant une longue demi-vie pour faciliter le retrait des BZD n'est généralement pas recommandé chez les personnes âgées.

20 Les interventions psychologiques telles que la TCC devraient être envisagées lors des efforts de retrait des BZD car elles peuvent améliorer les expériences des personnes âgées et augmenter la probabilité d'arrêter les BZD.

21 La substitution à un médicament pharmacologiquement différent en tant qu'intervention pour atténuer les symptômes de sevrage au BZD lors d'une réduction progressive de la dose n'est pas systématiquement recommandée.

(28)

17

Chapitre 2. Méthodologie

2.1 Objectif général

Le projet de recherche de ce mémoire avait pour objectif de décrire les

interventions de déprescription de BZD et leurs effets sur la santé des aînés (60

ans et plus) par le moyen d’une synthèse systématique des interventions de

déprescription.

2.2 Questions de recherche

Chez les personnes de 60 ans et plus :

I.

Quels sont les impacts des interventions de déprescription de BZDs sur

la santé ?

II.

Quelles sont les caractéristiques des interventions de déprescription de

BZDs, ou des éléments de celles-ci, qui permettent d'obtenir des résultats

positifs ou neutres sur la santé ? En d'autres termes, qu'est-ce qui est

commun aux interventions efficaces de déprescription de BZDs ?

2.3 Devis de l’étude

Il s’agit d’une synthèse systématique dans laquelle les énoncés PRISMA

(« Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses »),

référence internationale en matière d’informations fiables et de haute qualité, ont

été appliqués

76

.

Ce choix de devis se justifiait par l’existence de nombreux

résultats rapportés dans la littérature quant aux effets des interventions de

déprescription de BZD sur la santé des aînés

32,83

.

2.4 Recherche documentaire

Les bases de données MEDLINE, EMBASE, CINAHL, PSYCHINFO et

AGELINE ont été consultées en septembre 2018 et en août 2019 pour retrouver

toutes les études éligibles grâce à une stratégie de recherche documentaire

(29)

18

élaborée par Mme Carole Brault, bibliothécaire au Centre Hospitalier

Universitaire (CHU) de Québec, et modifiée par Mme Martine Marcotte (MM),

professionnelle de recherche impliquée dans ce projet de recherche et l’étudiant

gradué attitré au projet (DMB), pour cibler uniquement les études sur les BZD.

Tous les mots-clés et les résultats de recherche de chaque base de données se

retrouvent en annexe C.

La plus récente consultation des bases des données a été complétée le 8

novembre 2019 pour la mise à jour des études retenues. Les mots-clés utilisés

pour la recherche documentaire visaient premièrement les études sur tous les

médicaments déprescrits, et les deux réviseurs, DMB et MM, ont ensuite

manuellement sélectionné uniquement les études concernant les BZD.

2.5 La sélection des études

La sélection des études s’est faite en deux étapes. D’abord, les titres et les

résumés ont été examinés pour identifier les études pertinentes, puis une lecture

intégrale des articles a permis d’identifier les études éligibles (cf. Table 3 au

chapitre 3). La sélection des études, l'extraction des données et l'évaluation de

la qualité des études étaient effectuées par deux réviseurs indépendants (MM

ou Mme Daniela Furrer Soliz-Urrutia (DFSU), la professionnelle de recherche

qui a remplacé MM)

et l’étudiant gradué (DMB). Les désaccords étaient

généralement résolus en consultant un troisième membre de l’équipe (Mme

Edeltraut Kröger (EK) ou Mme Danielle Laurin (DL)).

La sélection des études a suivi la méthode PICOS pour l’inclusion et l’exclusion

des études :

Population : Toutes les études sur la déprescription de BZD chez les personnes

âgées de 60 ans ou plus, ayant au moins une BZD déprescrite ont été

considérées. Les études étaient prises en compte si 80 % ou plus des

participants étaient âgés d’au moins 60 ans, ou si l'âge moyen des participants

était égal ou supérieur à 60 ans ou si des données pertinentes pour les

(30)

19

participants âgés de 60 ans ou plus pouvaient être extraites des articles. Les

études incluant les « z-drugs » ont été exclues.

Intervention : Toutes les interventions visant la déprescription de BZD,

c’est-à-dire, l’arrêt ou la réduction de dose de BZD, quel que soit le milieu d'intervention

(communauté, hôpital, maison de retraite) ou les cibles de l’intervention (patients

ou professionnels de la santé) étaient pris en compte.

Comparaison : Seules

les études qui comparent des groupes d’intervention à

des groupes de soins habituels, à la situation avant l’étude (« before-after

study ») ou à un placebo étaient incluses.

« Outcomes » ou Résultats

: Dans un premier temps, on s’intéressait au

changement du nombre de médicaments totaux, mesuré par des instruments

objectifs ou validés. On notait les interventions capables de réduire le nombre

de médicaments totaux ou inappropriés, leurs impacts sur la santé et d'autres

issues secondaires, par exemple les réactions indésirables, le contrôle de la

glycémie, la pression artérielle, les lipides sanguins, la qualité de vie, la mortalité,

etc.

« Study type » ou Devis d’étude : Tous les ECR, y compris les ECR en grappes,

les essais cliniques contrôlés non randomisés, les études contrôlées avant et

après, ont été inclus. Les séries chronologiques interrompues étaient

considérées si l'attribution des participants dans les groupes était aléatoire.

2.6 Les critères d'exclusion

Les revues systématiques, les études de cas, les études transversales, les

doublons, les articles disponibles uniquement sous forme de résumés, les

études sur les médicaments non-chroniques, les articles dans des langues

autres que le français, l’anglais et l’allemand étaient exclus.

(31)

20

2.7 L’extraction des données

Les données des études étaient extraites dans un formulaire prédéfini (Annexe

A). La sélection des études, l'extraction des données et l’évaluation du risque de

biais étaient effectuées indépendamment par deux réviseurs, d’abord par MM et

DMB, ensuite par DFSU et DMB. Les références, le devis de l’étude, les

caractéristiques des participants (taille de l'échantillon, taux de participation,

données sociodémographiques, etc.), la description de l’intervention (à qui

s’adresse l’intervention, dans quel milieu, médicament(s) ciblé(s)s, durée, etc.),

les analyses statistiques et les résultats (les mesures d’association et les

intervalles de confiance) ont été extraits. L’évaluation du risque de biais pour les

études non-randomisées était réalisée grâce au RTI Item Bank

76

alors que les

risques de biais pour les ECR ont été vérifiés en utilisant le Scottish

Intercollegiate Guidelines Network (SIGN).

77

2.8 Synthèse des données

Une méthode de synthèse narrative, transparente et reproductible a été utilisée

pour décrire toutes les études

78

. Un tableau récapitulatif et descriptif de toutes

les études incluses a été réalisé. Une analyse qualitative comparative a été

réalisée pour analyser la contribution causale des différents éléments

d'intervention aux issues de santé chez les aînés. Les différents ensembles de

caractéristiques associés aux résultats spécifiques sont cartographiés et soumis

à une procédure de minimisation en vue d'identifier un ensemble plus simple de

conditions, tenant compte des issues de santé observées, et aboutissant à une

matrice de caractéristiques des interventions et des issues connexes. Les

énoncés généraux basés sur les preuves recueillies sont formulés pour

répondre à la première question de recherche et une matrice résume les

résultats des études pour répondre à la deuxième question de recherche.

(32)

21

Chapitre 3. Résultats

3.1 Electronic database search, study selection and data extraction

The search in five electronic databases identified 3174 articles (Figure 2):

MEDLINE (n=894), EMBASE (n=793), CINAHL (n=354), AGELINE (n=114) and

PsycINFO (n=1019). After removing the duplicates (n=1166), two authors (DMB,

MM) independently screened all articles by title and abstract, and further

excluded 1978 articles in order to respect the inclusion and exclusion criteria. If

consensus was not possible, all disagreements at this stage were resolved by

consulting a third author (EK or DL). This third-party arbitration happened more

frequently in the initial stages of the study selection due to moderate interrater

agreement evidenced by a Cohen kappa’s value of 0.55. The two review authors

(DMB and MM) retrieved the full text of the remaining articles (n=30) and

excluded 20 additional articles due to eligibility criteria. One article was added

after hand-searching of reference lists. Finally, 11 articles from 10 studies were

included in this review: Habraken et al. (1997), Vicens et al. (2014), Vicens et al.

(2016), Tsunoda et al. (2010), Tham et al. (1989), Gilbert et al. (1993), Petrovic

et al. (2002), Petrovic et al. (1999), Salzman et al. (1992), Curran et al. (2003)

and Hopkins et al. (1982). Vicens et al. (2016) was the follow-up study to Vicens

et al. (2014) at 36 months. Complete description of included studies is described

in Table 3. Using an excel sheet, data on study characteristics (design, date and

location), participants’ characteristics (age, sex and residency), intervention

description (target, duration and follow up), and outcomes (medication and

health status) were extracted and noted in Annex A.

(33)

22

FIGURE 2. PRISMA Flow chart

Records screened (n = 1023)

Records after duplicates removed (n = 2008)

Records identified through database searching (n = 3174) Sc reen in g In cl u d ed El ig ib ili ty Id ent ifi cat io

n Additional records identified

through other sources (n = 0 )

Records excluded based on abstracts

(n = 993)

Full-text articles assessed for eligibility

(n = 30)

Full-text articles excluded, with reasons*

(n =20) *Reasons:

Subjects were under 65 years of age (n=4), no health related outcomes (n=5), language other than English, French and German (n=4), missing date on exposure (n=2), study combined the effect of BZD and Z-drugs (n=5) Articles included in qualitative synthesis (n = 11) Studies included in quantitative synthesis (meta-analysis) (n=0) Records excluded based on title (n =985) Based on?Title Full-text articles included by hand search

(34)

23

3.2 Settings and Objectives

The included studies on BZD discontinuation were conducted in diverse

healthcare settings: primary care centres or communities (Hopkins et al. 1982,

Vicens et al. 2014,

Vicens et al. 2016, Curran et al. 2003), hospitals (Petrovic et

al. 1999,

Petrovic et al. 2002, Tham et al. 1989) and nursing homes (Gilbert et

al. 1993, Habraken et al. 1997, Salzman et al. 1992, Tsunoda et al. 2010). All

included studies had somewhat similar study objectives: Habraken et al. (1997)

wanted to study the long-term effect of gradual withdrawal from BZD on daily

functioning of residents of homes for the elderly. Tsunoda et al. (2010) wanted

to assess the feasibility and health benefits of discontinuing BZD-derivative

hypnotics. Salzman et al. (1992) sought to find out if memory improves following

BZD discontinuation in elderly taking BZD on a regular basis for more than 5

months. Hopkins et al. (1982) assessed the effects of withdrawing BZD on mood

and sleep. Gilbert et al. (1993) wanted to demonstrate if their intervention, which

involved relaxation training for patients and education for prescribers, could

reduce the level of chronic BZD use among residents of a nursing home facility.

Tham et al. (1989) wanted to compare the effects of abrupt versus gradual

withdrawal on sleep. Petrovic et al. (2002) studied the differential effects of

transitional lormetazepam versus placebo on withdrawal success rate and

symptoms. Petrovic et al. (1999) tried to test the hypothesis that a short-term

programme for withdrawal of benzodiazepines (BZD) is feasible in hospitalized

geriatric patients. Curran et al. (2003) wanted to demonstrate if withdrawing from

BZD led to change in patients' cognitive function, quality of life, mood and sleep.

Vicens et al. (2014) and (2016) aimed to compare the effectiveness of two

structured interventions intended to physicians, patients, and nurses on BZD

discontinuation.

3.3 Quality of the evidence

This review included seven RCTs (Vicens et al. 2014, Vicens et al. 2016, Curran

et al. 2003, Gilbert et al. 1993, Habraken et al. 1997, Tham et al. 1989, Petrovic

(35)

24

et al. 2002) and four before and after studies (Hopkins et al. 1982, Petrovic et al.

1999, Salzman et al. 1992, Tsunoda et al. 2010). The description of the studies

are included in Table 4. This review has three quality studies (Vicens et al. 2014,

Vicens et al. 2016, Curran et al. 2003) according to SIGN guidelines. Urine

samples were obtained from participants to confirm BZD withdrawal. The

remaining eight study reports were considered of low quality according to SIGN

guidelines or the Research Triangle Institute (RTI) Item bank for non-randomised

controlled trials. The common characteristics of the low-quality studies included

small sample size (n<100), high dropout rates (>10%), lack of appropriate

concealment and other methodological concerns (Table 3). One study

(Habraken et al. 1997) did not indicate whether the experimental and the control

groups were similar at baseline. Petrovic et al. (1999) did not report information

on how they allocated patients to study groups and they failed to provide

sufficient characteristics of participants. Five of the 10 included studies had small

sample sizes (Salman et al.1992 had 25 participants, Tham et al. 1989 had 30

participants, and Tsunoda et al. 2010 had 31 participants). Only the three studies

of good quality, two of which from the same population, had more than 100

participants (Vicens et al. 2014 and 2016, and Curran et al. 2003). Three studies

had a significant number of patients lost to follow up. Indeed, 10% of participants

were lost to follow up in Hopkins et al. (1982); 25% of participants were lost to

follow up in Gilbert et al. (1993), including 12% decedents and 13% relocated to

different accommodations. The highest proportion of participants lost to follow

up was 35% in Habraken et al. (1997).

3.4 Study Population

The total number of participants included in the 10 studies was 1042 and the

average of the mean age of these participants was 70.6 years, mostly female

(70.5%), ranging from 25% to 97%, and they were using BZD for at least 3

months (Table 4). Over three quarters of the participants (n=798) were living in

the community and were recruited from primary care centres through general

practicians. The remaining participants (n=244) were living in institutionalized

(36)

25

settings such as nursing homes and hospitals. Ninety percent of participants

were from Europe, including the United Kingdom, Belgium, and Spain.

Potentially eligible patients in Curran et al. (2003) were sent letters signed by

their general practitioners inviting them to attend an appointment with a research

psychologist to discuss their use of sleeping tablets. Patients who had been

taking BZD for at least 3 months were invited to participate in the study upon

admission to the geriatric ward in Petrovic et al. (1999). All residents of a nursing

home who were taking BZD were identified by Salzman et al. (1992), and their

clinicians were asked whether or not discontinuation of BZD was clinically

appropriate and feasible. In Hopkins’ study, eligible patients were identified when

they requested a repeat prescription, at consultation or from receptionists

(Hopkins et al. 1982). Using a semi-structural interview, patients in Curran et al.

(2003) were interviewed and assessed at four time points: week 0 (baseline),

week 12, week 24 and a proportion of patients were followed up and re-assessed

at week 52. In all studies, informed consent was required and obtained from the

participants. All participants could be considered as relatively healthy at

baseline: For example, patients with severe anxiety, senile dementia, severe

psychiatric illness and severe physical illness were excluded (Hopkins et al.

1982). Another study excluded patients if they had a history of substance abuse

within six months or had a significant medical condition that required an

immediate referral to specialists (Tsunoda et al. 2010). Salzman et al. (1992)

excluded patients who were moderately or severely demented at clinical

screening interview. Gilbert et al. (1993) excluded all participants acutely ill,

restricted to bed or diagnosed with dementia. A diagnosis of dementia was the

only exclusion criterion for Petrovic et al. (2002). Patients with dementia, severe

deafness, severe visual impairment, major psychiatric disorders, histories of

seizures and those receiving terminal care were excluded from Curran et al.

(2003).

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