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Accessibilité du braille musical : comment faciliter l'apprentissage de la musique grâce aux outils numériques ?

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Academic year: 2021

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HAL Id: dumas-01702967

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01702967

Submitted on 7 Feb 2018

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Accessibilité du braille musical : comment faciliter

l’apprentissage de la musique grâce aux outils

numériques ?

Mehdi Lemfadli

To cite this version:

Mehdi Lemfadli. Accessibilité du braille musical : comment faciliter l’apprentissage de la musique grâce aux outils numériques ?. Education. 2016. �dumas-01702967�

(2)

Année universitaire 2015-2016

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NSEIGNEMENT ET DE LA

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ORMATION

Mention

Parcours

Second degré

Education musicale et chant choral

MEMOIRE

Accessibilité du braille musical : comment faciliter

l’apprentissage de la musique grâce aux outils numériques ?

Mehdi LEMFADLI

Directeur de mémoire

Co-directrice de mémoire

Pascal GAILLARD, maître de conférences

Odile TRIPIER-MONDANCIN, maître de conférences

Membres du jury de soutenance :

- Pascal GAILLARD

- Odile TRIPIER-MONDANCIN

Soutenu le

06/06/2016

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Remerciements

Tout d’abord je tiens à remercier mes encadrants de mémoire Pascal Gaillard et Odile Tripier-Mondancin, pour m’avoir aidé à mettre en place ma démarche de recherche et pour leurs précieux conseils.

Merci à l’équipe de recherche du projet Music4VIP, en particulier à Nadine Jessel et Julien Tardieu.

Je remercie également Agathe et Fabienne Viallet pour leur gentillesse et pour m’avoir permis d’appréhender les problématiques de la notation braille et les difficultés technologiques liées à l’utilisation des logiciels d’édition en braille.

Enfin, je tiens à remercier ma famille et particulièrement Carole, pour son précieux soutien durant l’élaboration de ce mémoire.

(4)

Table des matières

Introduction ... 5

I. Le braille et le numérique au service de la musique : éléments théoriques ... 8

1. Définition des termes spécifiques ... 8

1.1. Braille ... 8

1.2. Braille musical ... 8

1.3. Ecriture en noir ... 9

1.4. Voyant, malvoyant, non-voyant (aveugle) ... 9

1.5. Fonction visuelle ... 10

2. La notation braille ... 12

2.1. Historique du braille ... 12

2.2. Description du système braille ... 17

3. Documents et ouvrages de référence ... 26

3.1. Concernant la prise en main des logiciels d’édition de partition en braille ... 26

3.2. Concernant les règles d’utilisation du braille musical ... 27

4. Solutions techniques actuelles ... 30

4.1. Logiciels ... 30

4.2. Matériel ... 40

5. Présentation succincte de la manière dont s’articule une partition en braille, les éléments qui la compose. ... 45

5.1. La transcription écrite d’un phénomène sonore ... 45

5.2. La composition d’une partition braille ... 47

6. Redéfinition du cadre de recherche ... 49

II. Convertir des fichiers existants, du noir vers le braille ... 50

(5)

1.1. Les exemples musicaux ... 51

1.2. L’utilisation des logiciels ... 52

2. Conversion de la partition simple : le Boléro ... 53

2.1. En passant par Finale ... 53

2.2. En passant par Sibelius ... 58

2.3. En passant par MuseScore ... 61

2.4. Récapitulatif des erreurs de conversion ou différences de contenu... 66

2.5. Solutions apportées aux problèmes rencontrés ... 67

2.6. Commentaires sur l’utilisation du braille musical ... 69

3. Conversion de la partition complexe : La donna è mobile... 72

3.1. En passant par Finale ... 72

3.2. En passant par Sibelius ... 82

3.3. En passant par MuseScore ... 87

3.4. Récapitulatif des erreurs de conversion ou différences de contenu... 92

3.5. Solutions apportées aux problèmes rencontrés ... 94

3.6. Commentaires sur l’utilisation du braille musical ... 109

III. Convertir des fichiers existants, du braille vers le noir ... 123

1. Présentation du cas étudié ... 124

2. Accéder au contenu de la partition ... 125

2.1. Si le fichier reçu est au format XML ... 125

2.2. Si le fichier reçu est au format BMML ... 129

3. Vérifier la validité du contenu de la partition ... 132

3.1. Avec Finale ... 133

3.2. Avec Sibelius ... 133

3.3. Avec MuseScore ... 133

(6)

4. Vérifier la qualité du travail effectué par l’élève ... 134

4.1. Moyens possibles de vérification ... 134

4.2. Moyen employé dans notre exemple ... 135

4.3. Comparaison du fichier braille avec la partition de référence : ... 136

5. Commentaires sur l’utilisation du braille musical ... 137

5.1. Ce que l’on retient de l’utilisation du braille musical pour un non-voyant ... 137

5.2. A propos de l’utilisation du braille par le professeur voyant ... 138

Conclusion ... 139

Bibliographie ... 141 Annexes

(7)

5

Introduction

Le présent travail de recherche s’inscrit au sein d’un projet réalisé par plusieurs équipes de chercheurs travaillant en collaboration. Il s’agit du projet européen Music4VIP (Music For Visually Impaired People) débuté le 1er novembre 2012. D’un point de vue

technique, le projet vise essentiellement à réaliser et tester des ressources pédagogiques permettant l'exploitation du logiciel BME (Braille Music Editor) ou BMR (Braille music Reader) dans un contexte d'éducation intégrée. Il développera un système d’apprentissage qui permettra une adoption plus large du braille musical en encourageant son utilisation par des équipes dont le but principal est l’apprentissage de la musique.

Ce faisant, il a pour but de faciliter l’utilisation du braille musical. A cette fin, il est nécessaire de développer des outils pour le rendre plus accessible. Il a également été nécessaire de rassembler au mieux les ressources disponibles afin d’en faciliter l’accès aux personnes non-voyantes et à leur entourage. Le projet bénéficie d’un site internet qui regroupe l’ensemble des ressources existantes. Celles-ci sont issues des équipes participantes au projet Music4VIP. Le développement et l’approvisionnement de ce site sont le résultat visible et concret du travail effectué par les acteurs du projet.

La musique est un art vivant, un art qui se développe et s’appréhende dans le temps et dans l’espace. Cet art découle de l’organisation des sons et fait appel au sens de l’ouïe. Ainsi, la notation de phénomènes sonores ne peut en aucun cas rendre pleinement compte de l’expérience musicale. En revanche, la notation musicale permet de décrire une rationalisation théorique des éléments musicaux constitutifs d’une œuvre. Cette description est objective et ne dépend pas de la perception.

En outre, l’écriture de la musique permet de répondre au problème de la mémorisation. Elle garantit au musicien un accès permanent aux informations qui constituent une œuvre. Tout musicien peut ainsi progressivement constituer un répertoire d'œuvres qui participent à la construction de sa culture personnelle.

L’écriture permet de conserver les informations, mais également de les diffuser. Par conséquent, elle joue un rôle fondamental dans la transmission des savoirs. L’enseignement se base sur la communication et l’échange d’informations. Qu’il s’agisse des cours de théorie

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6 musicale, des cours de chant ou d’instrument, ceux-ci s’appuient bien souvent sur des exemples musicaux. La notation permet de les diffuser, de les commenter, de les étudier. Pour les professeurs, les élèves ou les musiciens de façon générale, le travail par écrit permet également de différer les interventions des différents acteurs dans le temps et dans l’espace. Il est souvent nécessaire de mettre en commun par écrit un travail réalisé entre différents protagonistes, par exemple lors d'un travail en collaboration. À plus forte raison lors d'un travail asynchrone. C'est le cas notamment dans le cadre du suivi du travail de l’élève, afin de réaliser, corriger, transmettre un travail d’écriture musicale ou de composition.

La notation braille a vocation à permettre aux musiciens non-voyants de réaliser ces même actions. Bien que les ressources soient plus rares et moins accessibles, elles remplissent les mêmes fonctions et sont d’une même nécessité que les partitions en noir. La promotion et la diffusion de la notation braille doit permettre d’augmenter la production de partitions, mais aussi la défragmentation des ressources existantes.

Dans ce domaine, le développement du numérique semble être un apport fondamental. Le logiciel BME2 par exemple, permet de réaliser des partitions sous plusieurs formats numériques lisibles par des logiciels d’édition largement répandus. Ces partitions peuvent également être imprimées, embossées, de manière à être disponibles en lecture tactile par un non-voyant, de la même manière qu’un texte littéraire. La multiplicité des supports favorise la communication, la diffusion et donc l’accessibilité des partitions.

Nous sommes donc amenés à nous questionner sur l’accessibilité du braille musical : comment faciliter l’apprentissage de la musique grâce aux outils numériques ?

Nous posons l’hypothèse que les outils numériques apportent une aide aux professeurs pour répondre au besoin de communication avec les élèves non-voyants. Nous pensons que ces outils leur permettent de mieux accompagner les élèves en facilitant l’accès à la notation musicale en braille.

Les objectifs de ce mémoire de recherche découlent du contexte particulier dans lequel il s’inscrit. Il est résolument tourné vers une présentation des moyens pratiques à disposition des enseignants pour répondre aux besoins spécifiques des élèves non-voyants. Ces moyens sont à la fois théoriques et matériels.

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7 Dans un premier temps seront recensés et présentés les savoirs théoriques qui permettront aux enseignants d’appréhender la notation musicale braille.

Dans un second temps, des exemples concrets d’utilisation des outils numériques disponibles seront donnés pour conduire la démarche d’un professeur devant répondre aux besoins spécifiques d’un ou plusieurs élèves non-voyants dans le cadre d’un enseignement de la musique.

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8

I. Le braille et le numérique au service de la musique :

éléments théoriques

1. Définition des termes spécifiques

1.1. Braille

Le système braille désigne l’ensemble des symboles et règles d’utilisation de ces symboles tels qu’ils sont définis par le code braille, du nom de son inventeur Louis Braille. On estime son invention à 1825. Il existe plusieurs codes braille suivent les époques et les zones géographiques.

Pour la compréhension de ce travail de recherche et des documents auxquels il fait référence, il est important de bien différencier les éléments suivants :

 Cellule braille : le terme cellule désigne l’espace rectangulaire accueillant potentiellement une combinaison de six points formant un caractère.

 Caractère : un caractère désigne une combinaison précise des six points à l’intérieur d’une cellule braille. Le terme caractère désigne uniquement cette cellule dénuée de tout sens et hors contexte. Un caractère en soi n’a donc pas de signification.

 Symbole : un symbole est défini par un ou un ensemble de plusieurs caractères braille qui a une fonction, une signification. Un symbole peut cependant avoir plusieurs significations qui dépendent du contexte.

1.2. Braille musical

Nous appelons braille musical l’usage des caractères braille pour transcrire la musique. Le système braille a toujours été prévu pour offrir un usage de transcription musicale pour non-voyants. Son concepteur Louis Braille était lui-même musicien. La logique de création de son système de notation pour aveugles atteste d’une volonté de créer un système multifonctionnel permettant de retranscrire la littérature, les mathématiques et la

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9 musique. Le braille musical n’est donc pas une adaptation du code braille, mais bien une utilisation spécifique des caractères braille.

1.3. Ecriture en noir

Par opposition à l’écriture braille, il est d’usage de parler d’écriture, ou d’impression en noir. Par ce terme est ainsi désigné l’ensemble des productions écrites utilisées par les personnes voyantes.

Dans ce travail de recherche, ce terme sera donc privilégié pour différencier d’une part, à la fois les écrits manuscrits, imprimés, informatisés ou même les dessins et images qui constituent l’ensemble des contenus destinés à une lecture visuelle, et d’autre part, les écrits en braille.

1.4. Voyant, malvoyant, non-voyant (aveugle)

 Voyant : Le CNRTL1 donne comme première définition du substantif « voyant » :

« Personne qui jouit du sens de la vue ». Ce n’est qu’en second lieu qu’est évoqué le sens suivant : « Personne qui connaît ce qui est caché au commun des mortels, ce qui est hors de portée des sens naturels et de la raison ».

Pour la clarté de ce travail de recherche, nous utiliserons donc le terme voyant par opposition au terme non-voyant. Dans son sens premier, donc.

 Malvoyant : Etat d’une personne dont la vision est altérée. Ce terme s'applique à des patients ayant une déficience visuelle légère ou forte.

 Aveugle : Personne privée du sens de la vue. En France, est considéré comme aveugle tout sujet dont la vision centrale après correction est nulle ou inférieure à 1/20ede la

normale. Ordonnance du 3 juill. 1945 (“CNRTL,” n.d.).

(12)

10

1.5. Fonction visuelle

La fonction visuelle comporte quatre catégories: la vision normale; une déficience visuelle modérée; une déficience visuelle grave; la cécité.

On regroupe la déficience visuelle modérée et la déficience visuelle grave sous le terme de «baisse de la vision»: les baisses de la vision et la cécité représentent l’ensemble des déficiences visuelles (OMS, 2006).

D’après les définitions précédentes, nous pouvons dire que les personnes voyantes possèdent une vision normale. Les personnes atteintes de cécité sont dites non-voyantes, et les personnes atteintes des autres types de déficiences visuelles sont dites malvoyantes. Ces brèves définitions demandent cependant plus de précisions.

Il existe des distinctions précises entre les différents niveaux de troubles visuels. Une première classification consiste à dissocier malvoyance et cécité. La malvoyance concerne les déficiences visuelles modérées ou graves. Les personnes souffrant de malvoyance ont une vision altérée, mais fonctionnelle. Il est possible de réadapter leur vue.

Sous le terme de cécité, il faut distinguer la cécité légale, qui définit un seuil de performances visuelles évaluées par des tests pratiques, et la cécité clinique qui décrit une destruction de tout ou partie des organes visuels entrainant une perte totale de la vision.

Pour évaluer ces performances visuelles, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), classe les déficiences visuelles selon deux critères qui évaluent la performance visuelle. Voici les deux critères étudiés :

 L’acuité visuelle :

C’est la capacité à voir distinctement les détails d’un objet que l’on regarde. C’est-à-dire, la capacité à voir net à une distance donnée : fonction utile pour lire et réaliser des activités de précision. Elle se mesure en 10ème : 14/10° indique une très bonne acuité visuelle, moins de 3/10°avec une correction optique est considéré comme une « déficience visuelle ».

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11  Le champ visuel :

il se caractérise par l’étendue du champ de vision autour de l’objet regardé. Il se mesure en degré, normalement le champ commun aux deux yeux s’étend sur 180° de large et 130° verticalement (“Site internet Guide-vue.fr,” n.d.).

Ces critères permettent de définir les catégories de déficiences visuelles suivantes (Griffon, 1995; “Site internet Guide-vue.fr,” n.d.) :

 Les catégories concernant la malvoyance :

Catégorie 1 : acuité visuelle corrigée comprise entre 1/10e et 3/10e, et champ visuel

supérieur à 20°.

Catégorie 2 : acuité visuelle corrigée comprise entre 1/20e et 1/10e ; il est possible de

compter les doigts à trois mètres. Les catégories concernant la cécité :

Catégorie 3 : acuité visuelle corrigée comprise entre 1/50e et 1/20e, ou champ visuel compris

entre 5° et 10°. Il est possible de compter les doigts à un mètre.

Catégorie 4 : acuité visuelle inférieure à 1/50e, ou champ visuel inférieur à 5°, mais

perception de la lumière préservée.

Catégorie 5 : cécité absolue, absence de perception lumineuse.

 Statistiques :

Selon le site de l’Association Valentin Haüy et d’après les chiffres provisoires de l’INSEE pour 2008 (63,7 millions d'habitants) : nombre d’aveugles en France : 65.000 ; nombre de malvoyants (profonds et moyens) en France : 1.200.000 (“Site de l’association Valentin Haüy,” n.d.).

 Liste des principales maladies de la vue :

Les principales maladies de la vue sont : la rétinopathie diabétique, la rétinopathie pigmentaire et dégénérescences rétiniennes, la DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à

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12 l’Âge), le glaucome, la cataracte et son traitement, le décollement de la rétine, les traumatismes oculaires, la prématurité, l'amblyopie, la toxoplasmose oculaire.

2.

La notation braille

2.1. Historique du braille

2.1.1. Qu’est-ce que le système braille ?

Le système braille est une notation qui utilise un code créé par Louis Braille, vers 1825. Ce code est composé de caractères braille. Ces derniers sont eux-mêmes constitués d’un ensemble de six points. Ces points sont, suivant les combinaisons, mis en relief ou non. C’est cette mise en relief qui permet aux non-voyants de lire par le sens du toucher. L’impression des documents en braille est aussi appelée embossage de la feuille d’impression.

2.1.2. Histoire de la notation pour non-voyants

L’histoire de la notation pour non-voyants est très riche. De nombreux systèmes se sont succédé au cours des derniers siècles pour enfin aboutir à l’adoption universelle du système braille.

Les premières traces de tentatives d’écriture pour les non-voyants remontent au IVe

avec Didyme l’Aveugle, de l’école d’Alexandrie (308-395). Devenu aveugle par accident à l’âge de neuf ans, il a lui-même accumulé une culture substantielle au point de devenir professeur de l’école d’Alexandrie. Il a en partie utilisé une technique similaire aux futurs systèmes qui seront développés par la suite et qui consistait à utiliser des lettres sculptées en bois pour former des mots, puis des phrases.

Au XIVe siècle, le professeur Zain-Din Al Amidi de l’université de Moustansiryeh, en

Iraq, connaissait par cœur l’emplacement de chacun des livres de sa grande bibliothèque. Il avait imaginé une méthode pour identifier les livres de sa bibliothèque en y accolant des étiquettes en volume et résumer certaines informations par écrit comme par exemple le prix de ces livres.

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13 Au cours des XVIe et XVIIe siècles, on enregistre plusieurs nouvelles tentatives. Notons

celle de Fancisco Lucas de Saragosse en 1517, qui utilise des lettres sculptées et gravées dans le bois pour lire et écrire. Ce système est repris vers 1575 par Rampansetto de Rome qui sculpte des lettres en creux et non en relief. Mais ces deux systèmes échouent en raison de la difficulté à lire les lettres.

Pierre Moreau de Paris utilise en 1640 des lettres mobiles en plomb.

Georges Harsdorffer de Nuremberg remet à jour l’idée d’utiliser des tablettes couvertes de cire sur lesquelles on pouvait graver les lettres à l’aide d’un stylet, en 1651.

En 1670 l’Italien Francesco Lana de Terzi mit au point plusieurs systèmes d’écriture pour non-voyants, notamment un premier système à base de points inscrits dans des rectangles voire d’autres formes. Il fut également à l’origine d’un système de notation utilisant des nœuds sur des ficelles. Il serait également un précurseur de la lecture labiale pour les sourds-muets. On rapporte également l’utilisation d’épingles enfoncées dans des coussins.

Malheureusement, toutes ces tentatives sont laissées sans suite. D’une part, les procédés semblent complexes, d’autre part leur apprentissage n’est que peu accessible, puisqu’aucune institution ne permet de regrouper de potentiels élèves et il n’existe pas ou peu de moyens de diffusion de ces méthodes.

2.1.3. Valentin Haüy

La première avancée marquante dans la prise en compte des non-voyants est due à Valentin Haüy. Il ne se contente pas de proposer un nouveau système de notation, mais fonde également la première école pour non-voyants, à Paris.

Valentin Haüy est un homme de lettres érudit qui, dans la deuxième partie du XVIIIe siècle,

se passionne pour l’éducation des non-voyants et ambitionne de leur apprendre à lire. Il met au point un système d’écriture en créant de gros caractères en relief et mobiles. Il réalise un premier essai concluant en instruisant un élève non-voyant en 1784. Il poursuit en prenant en charge davantage de jeunes élèves. Il fonde ainsi l’Institution des Enfants Aveugles.

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14 C’est dans cette même institution, devenue depuis l’Institution Royale des Jeunes Aveugles que Louis Braille, né en 1809 à Coupvray, en région parisienne, entre comme élève en 1819 et y apprend à lire grâce à la méthode inventée par Valentin Haüy.

Encore une fois, une succession de nouveaux systèmes d’écriture apparait, avec l’espoir de simplifier l’écriture, de favoriser l’efficacité de la notation, et donc la rapidité. Parmi ceux-ci, les systèmes Klein, Ballu, Gall, Alston, Frere et surtout Moon (cf. annexe 1). Le système de James Gall d’Edinburgh consiste en une modification angulaire des lettres capitales romaines. Ces nouveaux caractères étaient embossés en relief. Le premier livre utilisant sa méthode fut publié en 1827.

Edmund Fry reçut la médaille d’or de l’Edinburgh Society of Arts pour son système d’écriture composé de lettres romaines simplifiées, mises en relief. Son système mis au point en 1832 fut choisi parmi onze autres systèmes d’écriture tactile pour obtenir cette récompense. Alston apporta quelques modifications mineures au système Fry pour créer son propre système. Il publia la Bible en 19 volumes, en 1840.

Finalement, les systèmes basés sur la sténographie et la phonétique cédèrent la place aux systèmes fondés sur le principe des points embossés.

2.1.4. Charles Barbier

En 1821, Charles Barbier de La Serre crée un alphabet qui se rapproche du braille, mais utilisant douze points par caractère pour un total de 4095 combinaisons différentes possibles (cf. annexe 2). Charles Barbier est un ancien capitaine d’artillerie passionné d’écriture rapide. Son système est à la base prévu pour écrire la nuit, donc sans avoir recours à la vue. Ce système vise à reproduire les sons, mais ne tient pas compte de l’orthographe, la grammaire, les ponctuations, ni les chiffres. En l’état, il est donc inadapté à l’instruction des jeunes aveugles.

2.1.5. Louis Braille

Louis Braille se passionne pour le système de points en reliefs inventé par Barbier. Suite à un travail de recherche, il met au point un système d’écriture utilisant uniquement six points par caractère. Soit, soixante-trois combinaisons possibles, offrant ainsi une bien

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15 meilleure clarté que le système de Barbier. Le système braille fera l’objet en 1829 d’une première publication intitulée : Procédé pour écrire les paroles, la musique et le plain-chant au moyen de points à l’usage des non-voyants et disposés pour eux. Nommé professeur en 1828, Louis Braille poursuivra ses travaux et ses recherches au sein de l’institution, avant de décéder le 6 janvier 1852.

2.1.6. Des difficultés et critiques

L’avenir du système braille n’était pas acquis à sa création. De nombreux opposants se dressèrent sur sa route. En 1838 notamment, le directeur de l’école pour les aveugles, Dufau, fit interdire son système pour favoriser celui d’Alston, alors en vigueur en Angleterre. Il fit de plus éliminer les tablettes d’écriture braille et bruler l’ensemble des livres embossés en braille.

Le système Alston utilise le principe des caractères d’imprimerie, utilisé par Valentin Haüy, mais ceux-ci sont simplifiés et ne ressemblent plus aux caractères usuels. En fait, Dufau apporta lui-même de légères modifications à ce système pour obtenir ce que l’on peut appeler le système Dufau. Il considérait ce dernier comme une meilleure alternative, plus facile à lire au toucher.

Malgré l’interdiction, les jeunes non-voyants de l’école continuèrent à utiliser le braille, de même que certains professeurs, ce qui permit au système de perdurer. Il est parfois dit que ce fut en cachette. Cependant, d’après le World Braille Usage, il semblerait que l’usage parallèle du braille ait été communément admis, et que l’attitude de Dufau ait été bien moins radicale que ce que l’on a pu supposer (Sir Mackenzie, 1953). Le braille restait par exemple le système officiel pour l’écriture de la musique. Dufau fut finalement convaincu en 1849 de rétablir le système braille. Il reconnut publiquement la supériorité du système braille comparé au sien en 1950.

Outre cet épisode particulier, la critique la plus forte envers le braille concernait la difficulté de lecture pour des non-voyants. Ces critiques peuvent être considérées comme objectives, puisqu’elles étaient formulées par des non-voyants. Parmi eux, les éducateurs Klein et Kni.

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16 De plus, il fut reproché au système braille de mettre les non-voyants à la marge, celui-ci limitant la collaboration avec des élèves voyants. En effet, contrairement à d’autres systèmes de notation, celui-ci demande d’apprendre un nouveau code et diffère du système d’écriture en noir.

2.1.7. Vers une adoption généralisée du braille

Le système braille connut un succès rapide et généralisé. Il se répandit vite en France et en Europe. Cette propagation importante est sans doute due aux précautions prises par Louis Braille lui-même, qui avait adapté son système pour six langues : anglais, français, espagnol, allemand, italien et portugais, anticipant ainsi une diffusion large.

En 1854 le système braille fut officiellement adopté en France, puis au Portugal. En Allemagne, le braille connut de légères modifications dans les signes, ce qui causa quelques complications et confusions, car sur vingt-cinq écoles pour non-voyants, quatorze adoptèrent le système modifié, et onze le système braille français d’origine. Ces problématiques soulèvent d’ailleurs la difficulté d’utiliser un système de notation unique qui permette de retranscrire de manière optimale plusieurs langues très différentes les unes des autres, et notamment l’ensemble des caractères qui les composent.

En Suisse, le braille fut imposé à l’école, et en 1860 fut fondée une librairie pour livres en braille, français et allemand.

En Angleterre il faut attendre 1870 pour que le braille soit adopté. Il fut préféré aux quatre différents systèmes de lecture qui étaient encore en usage auparavant : les systèmes Moon, Fry, Alston et Gall. Le braille était également utilisé aux Etats-Unis, en parallèle avec une autre méthode. Il pouvait cependant y avoir des variantes suivant les éducateurs.

Finalement, au congrès international pour l'éducation des non-voyants à Paris en 1878, le braille a été universellement adopté comme méthode de lecture et d'écriture pour les non-voyants.

2.1.8. Maurice de La Sizeranne

Cette même année, Maurice de La Sizeranne (1857-1924) est nommé professeur de musique à l’Institut National des Jeunes Aveugles. Il renonce cependant à cette activité dès

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17 1880 pour se consacrer notamment à la création d’une méthode d’abréviation du braille. Il crée notamment des journaux et des revues en braille, dont le « Louis Braille » et le « Valentin Haüy ».

En 1886 il crée une bibliothèque de livres imprimés en braille mais également la Bibliothèque Valentin Haüy, dont la fonction est de réunir l’ensembles des ouvrages écrits en noir, traitant de la cécité, ou écrits par des auteurs non-voyants.

En 1889, il fonde l’Association Valentin Haüy, qui a alors pour ambition de soutenir les non-voyants dans leur lutte pour l'accès à la culture et à la vie professionnelle. Il en assumera les fonctions de Secrétaire Général pendant trente-cinq ans, jusqu’à sa mort en 1924 (“Site de l’association Valentin Haüy,” n.d.).

Aujourd’hui la notation braille est répandue dans une grande majorité de langues à travers le monde, même les plus complexes, comme le braille tibétain, qui contient trente consonnes (cf. annexe 3).

2.2. Description du système braille

2.2.1. La cellule

Le code braille s’appuie sur une cellule de 6x3 millimètres. Cette cellule se distingue des autres systèmes utilisés jusqu’alors. Ces dimensions ont été déterminées par Louis Braille. Il avait volontairement fixé des dimensions faibles afin de s’adapter à la partie sensible de la peau, au bout des doigts de la main. Une cellule de faibles dimensions et comportant peu de points facilite grandement la rapidité de lecture : seul un mouvement latéral est nécessaire pour appréhender l’ensemble des points des cellules, et les combinaisons sont rapidement identifiables au toucher.

Il est essentiel de présenter dès à présent la composition d’une cellule braille, à savoir la numérotation attribuée à chacun des six points qui la composent.

(20)

18 2.2.2. Réalisation et représentation

Comme précisé précédemment, le système braille s’appuie sur l’impression en relief des caractères braille. Cette opération s’effectuait auparavant à l’aide de tablettes braille comme celle que l’on peut observer dans figure 22. Celles-ci comportaient un ensemble de

rectangles correspondant aux cellules braille, espacées de manière régulière sur les dimensions d’une feuille d’écriture. Chaque rectangle comportait également des guides indiquant les trois niveaux verticaux des points braille.

Pour embosser la feuille, on utilisait un poinçon. Il était donc nécessaire d’écrire sur le dos de la feuille, dans le sens inverse de la lecture, afin de pouvoir lire correctement par la suite.

Il existe une version allégée de la tablette, consistant en une petite réglette ajustable.

Il est d’usage en noir, de représenter les points utilisés pour former les différentes combinaisons sous formes de points noirs en caractères gras, et de systématiquement compléter la forme de la cellule braille en faisant figurer les points inutilisés par l’usage de points plus petits. Cette représentation graphique rend compte visuellement de la mise en relief des caractères braille embossés.

2 Image tirée du site du projet Music4VIP : www.music4vip.org/fr/videolesson_item/1

(21)

19 2.2.3. L’alphabet braille

Pour bien comprendre la conception de l’alphabet braille, il est nécessaire d’en exposer la représentation graphique. Voici l’ensemble des soixante-quatre combinaisons (Code Braille Français Uniformisé pour la transcription des textes imprimés, 2008) :

Figure 3 : Tableau des signes braille

L’explication détaillée de la signification des caractères se trouve en annexe 4.

Ce classement reproduit la manière dont Louis Braille lui-même a conçu et présenté son alphabet. L’ingéniosité de son système tient également à la logique avec laquelle il a été établi, la manière dont il se construit.

La première ligne de dix caractères est composée de caractères utilisant uniquement les quatre points supérieurs. Ce sont les points 1, 2, 4 et 5. Cette première ligne sert de référence au reste de l’alphabet. Elle donne en quelque sorte la clé de lecture de l’alphabet : La deuxième ligne reprend les mêmes caractères en ajoutant pour chacun le point 3.

(22)

20 La quatrième ligne reprend la première en ajoutant le point 6.

La cinquième ligne est une copie de la première ligne transposée aux quatre points inférieurs, soit les points 2, 3, 5 et 6, au lieu d’utiliser les quatre points supérieurs.

La septième ligne est composée des caractères qui ne contiennent pas de point sur la première colonne.

La sixième ligne rassemble les dernières combinaisons possibles. Sans oublier le caractère vide.

La conception de l’alphabet présente donc une logique évidente. De même l’affectation des caractères est très claire et pratique :

Les vingt-cinq premiers caractères sont les lettres de l’alphabet. Le “w” n’existant pas en français en 1825, il apparaît plus tard dans le tableau. Les quinze caractères suivants correspondent au “ç”, aux voyelles accentuées, le “œ” et le “w”. Ce qui fait un total de quarante caractères. Les quatre premières séries couvrent donc l’ensemble des lettres. Les cinquième et sixième séries sont dédiées à la ponctuation, et la septième aux indicateurs et modificateurs. Il reste le symbole vide, qui par défaut représente l’espace.

Ces soixante-quatre caractères sont appelés “symboles de base” lorsqu’ils sont utilisés tels quels, sans être précédés de modificateur. La conséquence directe consiste à noter que ces mêmes caractères peuvent prendre d’autres significations suivant le contexte. C’est ce qui explique la multiplicité d’emplois du code braille. Il est facilement maniable et adaptable.

La notation Louis Braille, qui diffère du braille de base est utilisée notamment pour créer les chiffres Louis Braille. Ils sont obtenus avec les symboles de la première série. Le premier étant le 1 et le dernier le 0. Pour cela, les symboles de base doivent être précédés du caractère qui est un modificateur numérique. Ce même modificateur est aussi utilisé en musique (cf. annexe 5).

Il existe également une notation des chiffres et signes arithmétiques de base. Les chiffres de 1 à 9 sont obtenus avec les neuf premiers caractères de la quatrième série de

(23)

21 caractères, précédés du symbole . Le caractère utilisé pour le zéro est le même que le modificateur numérique que nous venons de voir : .Les signes arithmétiques sont tirés de la cinquième série de caractères (cf annexe 6).

2.2.4. Ressemblances/moyens mnémotechniques

Il est difficile d’affirmer que Louis Braille a résolument conçu son alphabet pour qu’il ressemble visuellement à l’alphabet en noir. Cependant, il est intéressant de noter quelques ressemblances et de s’en servir comme moyen mnémotechnique afin d’en faciliter l’apprentissage.

Outre les symboles de base, les symboles arithmétiques de calcul correspondent graphiquement bien aux symboles utilisés en noir (cf. annexe 6).

Les symboles composés, c’est-à-dire constitués de plusieurs caractères, sont aussi très graphiques. Ce sont les symboles qui servent à retranscrire des symboles typographiques courants en imprimerie en noir (par exemple des flèches, ou encore le symbole de l’euro), ou spécifiques au braille. Les symboles spécifiques sont principalement des indicateurs, par exemple pour la mise en évidence ou la mise en page.

2.2.5. Un système multi-usage

Le code braille a l’avantage de couvrir plusieurs disciplines en même temps, et ce de manière simple et efficace. Par exemple, la première série de caractères, qui est la clé du système, représente à la fois et selon les modificateurs : les dix premières lettres de l’alphabet, les chiffres Louis Braille, les notes de musique. On note dès à présent que l’organisation des caractères sous forme de séries est très utile pour les notes de musique. Mais nous en verrons les raisons en détails un peu plus loin dans ce travail de recherche. La logique constatée auparavant se poursuit donc dans l’évidente multiplicité d’usages intrinsèques au système braille.

Sir Mackenzie, en réponse aux éventuelles critiques à l’encontre du système de notation braille, met en avant deux arguments. D’une part, la modification d’un seul symbole remettrait en question tout l’équilibre du système. Deuxièmement, le caractère qui peut nous sembler le plus simple (par exemple avec le moins de points), n’est pas

(24)

22 nécessairement le plus facile à lire au toucher. Il ajoute que “c’est une erreur de croire que la lecture au toucher est un processus strictement analytique et qu’un non-voyant compte les points en lisant. De la même manière qu’il est faux de penser qu’il compte ses pas lorsqu’il marche” (Sir Mackenzie, 1953).

2.2.6. Le code braille abrégé

L’expérience montre que l’utilisation du braille littéraire peut vite solliciter un espace considérable. En effet, la taille de la cellule braille et l’espacement prévu entre chaque caractère sont des dimensions fixes. Il est impossible de les modifier, d’une part pour ne pas altérer les repères de lecture, et d’autre part parce que ces dimensions ont été pensées par Louis Braille de manière à optimiser l’expérience sensorielle du lecteur. La conséquence de ce fait est le volume des ouvrages. Les textes rédigés en braille occupent en moyenne trente à cinquante fois plus d’espaces que les textes en noir (Mousty, 1992). Cette seule donnée suffit à justifier le besoin d’optimisation. Ce n’est cependant pas le seul problème lié à ce premier constat.

L’écriture en braille prend plus de temps qu’en noir. Il est évidemment plus long d’écrire des mots dont il est nécessaire de construire les lettres une par une en poinçonnant plusieurs points à chaque fois. Cette action demande un nombre plus important de mouvements que l’écriture en noir au stylo. De même pour l’écriture à la machine. Même si cette possibilité simplifie considérablement la tâche, il faut tout de même utiliser une combinaison de touches à chaque fois, contrairement au clavier conventionnel qui possède une touche par lettre.

Pour des raisons similaires, la lecture est également plus lente en braille. Les mots doivent obligatoirement se déchiffrer lettre par lettre, alors que l’on est capable de reconnaitre un mot dans sa globalité même si les lettres sont dans le désordre, à condition que la première et la dernière lettre du mot soient fixes. Ce constat aide à comprendre la rapidité avec laquelle s’opère la lecture visuelle.

Pour toutes ces raisons, il est vite apparu essentiel de recourir à une alternative. Louis Braille lui-même avait commencé à proposer des abréviations pour certains mots, afin d’économiser temps et volume d’écriture. Le braille abrégé permet de réaliser une économie

(25)

23 de volume d’environ quarante pourcents (Olivier & Campbell, 1981) par rapport au braille dit “intégral”.

Description succincte du fonctionnement du braille abrégé :

Comme en noir, il est possible d’abréger des mots en les représentant par des lettres uniques, ou des groupes de lettres. Lorsque l’on retranscrit un document existant, on note les abréviations préexistantes de la même manière qu’elles sont écrites en noir sur le document d’origine : en utilisant les mêmes lettres, suivies d’un point.

Il existe en outre de nombreuses abréviations conventionnelles propres au braille. L’ensemble de ces symboles et leurs règles d’utilisation sont spécifiés de manière précise dans l’Abrégé Orthographique Français Étendu. Il s’agit d’une extension de l'Abrégé Orthographique Français créé par Maurice de la Sizeranne vers 1880.

Il a été établi, en 1923, par une commission composée de représentants de l'American Braille Press et de l'Association Valentin Haüy, puis mis au point et complété, en 1951 et 1955, par une commission internationale des pays de langue française (“Manuel d’Abrégé Braille Français,” 2013).

L'abrégé orthographique est constitué de trois types d’abréviations : des abréviations représentant des groupes de lettres, c’est-à-dire des groupes de lettres qui n’ont pas de sens propre lorsqu’ils sont isolés (73), des mots abrégés représentés par un seul symbole (49), des mots représentés par plusieurs symboles (816) et des locutions (42).

Il existe des règles d’utilisation définissant les contextes d’utilisation des abréviations et leurs limites. Il est important en toutes circonstances de limiter au maximum les risques de confusion pour le lecteur.

La maitrise du braille abrégé n’est cependant pas aisée, car il existe de nombreuses abréviations, parmi lesquelles certaines peuvent changer suivant le contexte : début de mot, fin de mot, en précédant une consonne, en précédant une voyelle, etc. Il faut donc un certain temps pour apprendre à les identifier.

(26)

24 2.2.7. Description du braille musical

L’usage du braille pour retranscrire la musique faisait partie de la logique de conception du système entier, tel qu’il a été conçu par Louis Braille. Il ne s’agit donc pas d’une adaptation du système, mais bien d’une de ses fonctions. L’étude et l’apprentissage du braille musical montrent la cohérence et l’efficacité de ce système de notation dans ce but. La notation musicale en noir comporte une très grande quantité d’informations, de signes et d’indications. Les soixante-trois symboles braille peuvent sembler constituer une grande quantité lorsqu’il s’agit de les apprendre, mais ils sont en vérité peu nombreux. Ainsi donc, beaucoup de caractères ont plusieurs sens selon les contextes, et il est souvent nécessaire de combiner plusieurs symboles pour transcrire un seul signe musical.

Le fonctionnement du braille en séries est particulièrement adapté à l’usage musical. En effet la notation musicale s’appuie sur sept notes uniquement. En revanche, de nombreux paramètres peuvent varier concernant ces notes. Il est donc intéressant d’utiliser une codification qui s’appuie sur une logique de séries, auxquelles on appliquera des modifications en fonction de l’usage souhaité. C’est le cas du braille.

La première série définit le nom des notes, en associant à chaque note un caractère braille en suivant l’ordre du tableau braille. Rappelons que la première série comporte uniquement des caractères dits supérieurs, c’est-à-dire qu’ils n’utilisent que les quatre points supérieurs de la cellule (nommés 1, 2, 4 et 5).

Figure 4 : notes issues de la première série de symboles braille

Les séries suivantes reprennent les mêmes symboles en faisant varier l’utilisation des points 3 et 6. L’utilisation de ces points permet de distinguer la durée des notes. Ainsi, il suffit d’apprendre la première série de symboles et de comprendre la logique d’utilisation des deux points inférieurs pour lire l’intégralité des notes.

(27)

25 Voici la logique d’utilisation des séries : au sein d’un caractère, lorsqu’il n’y a aucun des deux points (3 et 6), il s’agit de croches, lorsqu’il n’y a que le point 6, il s’agit de noires, lorsqu’il n’y a que le point 3 il s’agit de blanches et enfin, lorsqu’il y a les deux points, il s’agit de rondes.

Ce sont les valeurs les plus courantes, appelées “grandes”. Il existe également des valeurs “petites”, “maximales” et “minimales”. Par défaut, on considère que les notes appartiennent aux grandes valeurs. Si besoin, il est possible de passer d’un registre de valeurs à l’autre en utilisant des symboles modificateurs.

On peut facilement identifier d’autres séries logiques dans la notation braille musicale : les marques d’octave, par exemple, sont représentées par les caractères braille qui ne contiennent que des points de la colonne de droite, organisés selon une logique progressive.

De la même manière, les caractères braille qui ne contiennent que des points de la colonne de gauche sont utilisés pour indiquer les doigtés de 1 à 5 (en suivant le même ordre que pour les marques d’octave), mais également le signe de triolet et le point de prolongation (le point de prolongation allonge la valeur rythmique d’une note de l’équivalent de la moitié de la durée initiale).

Outre le fonctionnement par séries, on peut également mettre en avant la manière de noter les altérations. Une nouvelle fois, le procédé est logique et participe à la simplification de la notation :

Figure 5 : notation des altérations

Lorsque l’on regarde ces symboles, la logique apparait en oubliant la numérotation des points braille, et en se concentrant sur l’organisation géométrique des points. On voit que le symbole du bécarre (qui annule les altérations précédentes, indiquant ainsi la valeur

(28)

26 naturelle de la note) décrit une diagonale. Le bémol (qui indique un abaissement de la note) est représenté par le même symbole braille que le bécarre, excepté qu’un point est ajouté sous cette diagonale. Cela traduit bien l’idée d’abaissement. A l’inverse, le symbole braille représentant le dièse (qui indique une hausse de la note), reprend le symbole initial du bécarre, mais en y ajoutant un point, cette fois-ci au-dessus de la diagonale. En cela, en ce qui concerne les altérations, les représentations “graphiques” des caractères braille, correspondent tout à fait au sens que portent les symboles.

Ces différents exemples tendent à prouver la pertinence de l’utilisation du système braille pour retranscrire la notation musicale. La logique du système braille sert parfaitement la logique d’organisation des sons.

3.

Documents et ouvrages de référence

L’ensemble des documents et ouvrages listés ici permettent d’une part d’utiliser les ressources disponibles à l’heure actuelle en matière d’édition de partition en braille, mais également de prendre connaissance des règles d’utilisation du braille musical.

3.1. Concernant la prise en main des logiciels d’édition de partition en braille

3.1.1. Documentation de BME 2.0

Type d’ouvrage : Manuel d’utilisation du logiciel BME 2 Auteur : Cet ouvrage est fourni par la société Eurobraille. Date : 2010

Contexte : Eurobraille est la société qui a conçu le logiciel Braille Music Editor 2. Ce manuel

permet aux utilisateurs de se familiariser avec le logiciel.

Contenu : Il comprend des éléments théoriques sur l’écriture braille, un guide pas à pas pour

l’édition de partitions en braille ainsi que l’utilisation des différentes fonctionnalités du logiciel BME2.

(29)

27 3.1.2. Stefano Lanza : Braille music notation, a complete course with exercises, Book II_ Padua 2013

Type d’ouvrage : méthode d’apprentissage de la notation du Braille musical.

Auteur : Stefano Lanza, né en 1949, enseigne la théorie, le solfège et la dictée musicale

depuis trente années, presque toutes passées au Conservatoire de Padoue (Italie). Sa formation humaniste et scientifique - un diplôme en linguistique - l'a poussé à cultiver les aspects théoriques de la musique comme un premier choix, et non par défaut, apportant dans ce domaine, auquel elles ne sont certainement pas familières, les méthodes de recherche et d'analyse critique apprises à l'Université.

Bien qu’étant voyant, il travaille avec des musiciens aveugles en tant qu’expert de l'écriture musicale braille et transcripteur de partitions. Dans le cadre des cours académiques expérimentaux du Conservatoire de Padoue, il est en charge de l'enseignement de la théorie de la musique (théorie générale de la musique) et de l’écriture musicale braille (“Biographie Stefano Lanza,” 2012).

Date : 2013

Contexte : Devant le manque d’ouvrages de référence et fort de son expérience

professionnelle, Stefano Lanza apporte une aide considérable en favorisant l’accessibilité aux moyens de communication entre voyants et non-voyants à travers cet ouvrage accessible et complet.

Contenu : Il s’agit d’un ouvrage didactique complet, expliquant la théorie de l’écriture

musicale braille, et proposant des exercices d’application permettant de se familiariser avec les règles et les principaux éléments d’écriture.

3.2. Concernant les règles d’utilisation du braille musical

3.2.1. Documentation CBFU

Type d’ouvrage : Code du Braille Français Unifié.

Auteur : Les représentants des différents pays ou régions francophones. Pour la France il

(30)

28

Date : Il s’agit de la deuxième édition, datant de septembre 2008. Une première version

étant parue en 2006.

Contexte : Réalisé dans le cadre de l’accord de coopération pour une uniformisation du

braille français entre des représentants de l’Afrique francophone, de la Belgique, de la France, de la Suisse et du Québec. Cet accord prévoit trois grandes étapes :

• l’uniformisation des symboles braille

• l’élaboration d’une table braille informatique à huit points et à six points

• une réflexion sur la pertinence d’une réforme de l’Abrégé Orthographique Étendu de 1955, suivie d’une proposition de réforme

Contenu : Ce document contient l’ensemble des règles régissant la rédaction de documents

en braille français. Une première partie est consacrée au code braille de base, la deuxième partie concerne les règles complémentaires (majuscules, mises en évidence, guillemets, indicateurs spéciaux, lettres étrangères) et enfin une dernière partie sur la présentation des textes en braille (mise en page, titres, notes, pagination…).

3.2.2. Music Braille Code

Type d’ouvrage : Code du braille musical pour les pays membres de la BANA.

Auteur : publié sous l’autorité de la BANA (Braille Authority of North America) en

collaboration avec les principales associations, fédérations, conseils et fondations pour non-voyants du continent.

Date : 1997

Contexte : La fonction de ce manuel est de présenter les adaptations apportées au code de

la BANA afin de l’utiliser en cohérence avec les accords internationaux de 1992 et 1994. Le travail qui avait précédemment été réalisé en collaboration entre quinze pays différents, dans le New International Manual of Braille Music Notation, consiste en un ouvrage de référence, indépendamment des nombreux formats d’usage. Le présent ouvrage rend compte du l’utilisation des symboles internationaux en suivant les formats et règles utilisés en Amérique du Nord.

(31)

29 Tous les symboles internationaux sont désormais acceptés par le Music Technical Committee de la BANA, y compris les symboles uniquement utilisés par les autres pays. Ce recensement a pour but d’aider les lecteurs à les reconnaitre dans les musiques de toutes provenances à travers le monde. De même, les partitions transcrites en Amérique du Nord seront rendues accessibles partout dans le monde, grâce à la cohérence des règles utilisées.

Contenu : La première partie de l’ouvrage rassemble des tables de symboles, listant les

principaux symboles utilisés. La deuxième partie, explique les règles d’utilisation des symboles de base. En fait cette partie concerne l’ensemble du contenu musical d’une partition. La dernière partie est plus spécifique. Elle concerne la mise en page, l’écriture pour voix, piano, orgue ou encore orchestre. Cet ouvrage comporte également un index des symboles utilisés. C’est à noter car cela peut être très pratique pour analyser ou comprendre une partition, tant pour des personnes voyantes que non-voyantes (lire la version PDF avec matériel adapté, ou version imprimée en braille).

3.2.3. New International Manual of Braille Music Notation

Type d’ouvrage : Code international du braille musical. Il s’agit de la référence mondiale en

termes de contenu et de règles d’utilisation des symboles braille pour la notation musicale. De nombreux ouvrages, sites et articles y font référence. Les règles sont internationales. Elles peuvent donc différer des règles plus récemment adoptées pour certaines régions du monde.

Auteur : Publié par le Braille Music Subcommittee de la World Blind Union, sous la direction

de Bettye Krolick

Date : 1996

Contexte : Le New International Manual of Braille Music Notation est le fruit de plusieurs

années d’échange et de consultations au sein même du Braille Music Subcommittee. Il est la suite d’une longue série d’ouvrages de référence incluant les manuels publiés suite aux conférences de Cologne en1888, et de Paris en 1929 et 1954. Cet ouvrage réunit les décisions prises lors des conférences et ateliers qui ont eu lieu entre 1982 et 1994 à l’initiative de la World Blind Union.

(32)

30

Contenu : La première partie concerne les symboles généraux, divisée en catégories de

signes. La deuxième partie est consacrée à l’écriture de la musique instrumentale et vocale. Cet ouvrage contient des tables de symboles, un index alphabétique, un index des symboles braille classés dans l’ordre du braille standard et également, pour seize pays différents, un recensement de symboles spécifiques à chaque pays en fonction de la langue utilisée, classés par pays.

4.

Solutions techniques actuelles

Afin de poursuivre l’état des lieux des solutions disponibles à l’heure actuelle, il parait essentiel de faire un point sur les avancées technologiques ainsi que sur leurs applications. Il ne s’agit pas d’en faire la liste exhaustive, mais bien de constituer un aperçu des possibilités offertes par les technologies de l’informatique au travers de quelques exemples. Dans le cadre de ce travail, il conviendra de s’intéresser en premier lieu aux outils et solutions retenus pour la réalisation des travaux d’application du projet Music4VIP.

4.1. Logiciels

Pour mieux cibler les besoins technologiques spécifiques des non-voyants, il convient de prendre conscience des besoins auxquels répondent les logiciels dédiés à l’usage des voyants. Ce constat est d’autant plus vrai dans un contexte d’échange et de communication, comme c’est le cas pour le présent projet.

4.1.1. Edition de partitions en noir

Ces logiciels sont à l’usage des personnes voyantes. Il s’agit de logiciels d’édition de partitions. Ils permettent à l’utilisateur de créer et d’éditer des partitions graphiques, avec des mises en pages claires, du même type que celles que l’on peut trouver dans le commerce de l’édition de partition. Ils sont l’équivalent des logiciels de traitement de texte, dans le domaine de la musique. Comme pour les logiciels de traitement de texte, les éditeurs de partitions sont plus ou moins complets, leur accessibilité, simplicité d’utilisation et leur utilité varient suivant les modèles. Nous prenons le parti d’en présenter trois, qui sont sans doute parmi les plus utilisés sur le marché. Nous ferons une différenciation entre un logiciel gratuit qu’est MuseScore, et les deux logiciels payants Sibelius et Finale.

(33)

31 Ces trois logiciels couvrent globalement l’ensemble des besoins essentiels d’un utilisateur amateur pour l’édition de partitions complètes, de façon très satisfaisante. Ils fonctionnent tous de manière intuitive, facilitant la saisie et la mise en page. Leur fonction principale et la création et l’édition de partitions musicales. Les barres d’outils sont optimisées pour mettre à disposition les éléments clés d’une partition, comme les clés, les figures rythmiques principales, les barres de mesures, etc.

Il est possible d’éditer plusieurs versions d’une même partition afin de garder une trace des changements effectués sans altérer définitivement la version d’origine, ou les versions parallèles. Il est possible également d’éditer plusieurs parties dans un même fichier de partition, et d’alterner entre une vue par partie, ou une vue globale de l’ensemble (conducteur).

La gestion des différentes portées est large et rapide. Il est possible en quelques clics seulement d’ajouter, supprimer ou modifier des portées, de les réarranger, de les lier. Il est également possible de créer des tablatures d’instruments (pour la guitare par exemple). La gestion des textes est très intuitive également. Les informations essentielles sont en général demandées lors de la création et modifiables à tout moment. Il est également possible de passer ces étapes lors de la création et de rajouter les informations plus tard, pendant l’édition. L’ajout d’une zone de texte à n’importe quel endroit de la partition est aussi envisageable. Suivant le logiciel, le mode de saisie peut varier, et il peut arriver qu’une commande particulière soit dédiée à chaque type de texte, parmi lesquels, les paroles, les indications musicales, les symboles d’accords.

Les logiciels d’édition offre tous un panel développé de signes musicaux et de signes d’articulation importants. En général les signes musicaux les plus utilisés sont très accessibles et sont pleinement intégrés dans les raccourcis ou barres d’outils.

Ces trois logiciels gèrent les fichiers au format MusicXML3. Cela permet d’importer ou

d’exporter les fichiers de partitions pour mieux les échanger, ou les ouvrir dans d’autres logiciels. Notamment, il est possible de les modifier, en termes de contenu ou de mise en

3 MusicXML est un format de fichiers dédié à la notation musicale. Il utilise le langage XML. Il a été développé

(34)

32 page, etc. Nous verrons par la suite en quoi cela est intéressant dans les différentes applications pratiques que nous évoquerons au long de ce travail de recherche.

Les modes de saisie sont en général divers, de manière à s’adapter au public le plus large possible et aux situations les plus variées. Pour cela, l’utilisation de la souris et du clavier est largement sollicitée. De nombreux raccourcis clavier sont disponibles. Les fonctions principales sont en général atteignables à l’aide d’une seule touche sur le clavier. Cela favorise la simplicité et la rapidité du travail.

Outre la saisie intuitive à l’aide de la souris et du clavier, il est également possible d’insérer des notes directement par le biais d’un clavier MIDI4. Il suffit alors de jouer les notes sur le

clavier, comme sur un piano. Cette fonction est tout à fait utile et efficace, car elle permet un gain de temps considérable. De plus, elle est véritablement naturelle pour des musiciens qui ont l’habitude de jouer du piano.

Globalement, les logiciels d’édition de partitions remplissent toutes les fonctions nécessaires à la réalisation informatisée de partitions musicales pour les utilisateurs amateurs et professionnels. La rapidité et la simplicité d’utilisation sont toujours visées. Avec le temps et la pratique, il devient aisé de réaliser de nombreuses taches de manière automatisée et d’obtenir des partitions complètes en très peu de temps.

Voyons désormais les spécificités de chacun des trois logiciels cités : 4.1.1.a) MuseScore

Ce logiciel assure les principales fonctions attendues d’un logiciel d’édition de partitions. Il est notamment pratique et très léger, peu exigeant en termes de configuration. Il est simple d’utilisation et intuitif. Il convient donc tout à fait aux utilisateurs qui n’ont pas d’exigences poussées en termes de notation. Il est tout à fait compatible avec de nombreux formats de fichiers et pratique en termes de conversions de fichiers de partitions. Il permet notamment l’export audio aux formats WAV, FLAC, OGG Vorbis et MP3. MuseScore est un logiciel gratuit et libre.

4 Musical Instrument Digital Interface : Il s’agit à la fois d’un protocole de communication entre appareils

électroniques (instruments, contrôleurs, ordinateurs) et d’un format de fichiers musicaux. Un clavier midi sert de console de commande en utilisant ce protocole.

(35)

33 4.1.1.b) Sibelius et finale

Ces deux logiciels sont très complets, très pratiques notamment pour gérer de grosses partitions d’orchestre. Ils permettent également de gérer des partitions de musique contemporaine, en offrant de vastes possibilités et une grande liberté en ce qui concerne la forme des partitions, et les différents éléments graphiques qui la composent.

En plus des fonctions essentielles d’édition de partitions, voici quelques-unes des fonctions avancées particulièrement bien développées dans ces deux logiciels :

La navigation dans la conception des partitions est particulièrement aiguillée, et l’utilisateur bénéficie de nombreux outils d’assistance. Dès la création de la partition, il est proposé de choisir un modèle de partition parmi de nombreux modèles proposés. Plus encore, de nombreux styles, et mises en page sont disponibles. Pour chacun, nombre de paramètres sont fixés à l’avance, jusqu’au choix de la police, de la présentation, du nombre de voix et de portées par instruments. Il est bien évidemment possible de modifier chacun de ces éléments à tout moment de l’édition de la partition. Ainsi, ces préréglages permettent un gain de temps considérable, car seuls quelques ajustements sont nécessaires la plupart du temps.

Ces logiciels proposent d’ailleurs de nombreuses options détaillées de mise en page. Les espaces entre les éléments, les polices de chaque élément (y compris les numéros de page, de mesure, des paroles, etc.) ainsi que la taille et les styles de caractères sont réglables. Il est possible d’automatiser les numérotations, espacements, en-têtes, pieds de pages, et bien d’autres éléments. La position des différents éléments, comme les signes musicaux, les barres de mesures, le nombre de mesures, les numéros de mesures, etc. sont réglables très précisément. Il est possible d’effectuer ces réglages manuellement à la souris, ou bien d’indiquer des valeurs précises dans les fenêtres de commandes correspondantes, et parfois même d’automatiser ses réglages. Il est également possible de sauvegarder les réglages en tant que modèles, et de les réutiliser dans d’autres partitions. Il est clair que chaque détail de l’organisation graphique d’une partition est réglable dans ces logiciels.

En termes de mise en page, l’une des possibilités les plus remarquables consiste en l’intégration d’éléments graphiques divers. En effet, dans une volonté de servir au mieux les

(36)

34 besoins des compositeurs contemporains et/ou novateurs, il est possible de réaliser des partitions de formes particulières ou intégrant des éléments graphiques tels que des dessins, des formes géométriques ou des signes non-musicaux.

Les attentes des professionnels concernant les applications annexes à la notation directement en lien avec les projets musicaux sont également satisfaites avec les fonctionnalités suivantes :

La transposition automatique et contextuelle des partitions. Dans les dernières versions des logiciels, il est possible d’effectuer des transpositions précises. Soit d’une partie, soit de l’intégralité d’une partition. Soit en précisant simplement un changement de tonalité, soit en donnant un changement d’instrument, auquel le logiciel s’adaptera en effectuant de manière autonome l’adaptation de tonalité pour les instruments transpositeurs.

Finale et Sibelius, dans leurs toutes dernières versions respectives (Sibelius 7 et Finale 2014), offrent des banques de sons complètes, de bonne qualité et particulièrement travaillées pour des logiciels de notation. Ces banques de sons, permettent d’avoir directement un aperçu assez fiable de l’harmonie et des équilibres sonores. Sans remplacer une exécution à l’instrument, il est parfois utile d’avoir un rapide retour sur une création avant de solliciter une répétition d’orchestre, et donc de se faire une idée du résultat final afin d’ajuster les premiers détails évidents.

La fonction de lecture audio de la partition, rendue possible grâce aux banques de sons fournies, est de plus agrémentée d’un outil de table de mixage permettant d’affiner l’équilibre sonore de l’ensemble en ajustant les niveaux sonores de chaque instrument, et parfois même d’y appliquer des effets sonores élémentaires.

Pour compléter ces fonctionnalités orientées vers une utilisation professionnelle, ou de type studio, il faut également citer la possibilité de travailler en intégrant de la vidéo. Voyons désormais quelques spécificités pour chacun de ces deux logiciels :

 Sibelius

Ce logiciel est un produit distribué par la société AVID. Pratique pour la mise en page, il est très fin dans les détails et les réglages possibles. Il offre de plus une véritable aisance

Figure

Figure 4 : notes issues de la première série de symboles braille
Figure 6 : appareil Esytime
Figure 7 : Edition de la partition du Bolero dans Finale
Figure 9 : Fenêtre du lecteur audio du logiciel BME2
+7

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