• Aucun résultat trouvé

La syllabation comme support à l'apprentissage de l'écrit

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "La syllabation comme support à l'apprentissage de l'écrit"

Copied!
127
0
0

Texte intégral

(1)

LA SYLLABATION COMME SUPPORT À L’APPRENTISSAGE DE LÉCRIT

RUTH AUDET

Mémoire présenté pour l’obtention

du grade de maître ès arts (M.A.)

ÉCOLE DES GRADUÉS UNIVERSITÉ LAVAL

JUIN 1990

(2)

ii

Au moment de ses premiers pas, l’enfant est entouré, encouragé, félicité. Ses chutes font sourire et ses bleus sont l'occasion de paroles apaisantes.

Au moment où il écrit ses premiers mots, l’enfant est surveillé, critiqué, puni. Ses hésitations font crier et ses erreurs sont l’occasion de paroles blessantes.

Quel monde entre ces deux moments capitaux de la vie de l’enfantl Pourquoi tant de tendresse et de patience au moment de la marche? Pourquoi tant de sévérité et d’exigence quelques années plus tard, au moment de la conquête de l’écrit? Que s’est-il passé? Qu’est-il arrivé à ses parents? Quel engrenage absurde les entraîne dans ces situations tendues où les larmes répondent aux cris?

L’orthographe serait-elle responsable? En réalité, à cause de l’importance de l’écrit dans notre société, l’échec en orthographe, c’est souvent l'échec tout court. De là une angoisse qui empoisonne aussi bien l’École que la maison.

Ne peut-on vivre en paix avec l’orthographe? Bien sûr que si, et nous pensons l’avoir démontré. Nous aurions réussi si votre enfant disait, dans quelques mois, comme un de mes élèves à l’un de ses camarades:

- C’est marrant l’orthographe, quand on n’nous crie pas après!

(3)

Cette recherche met en lumière trois processus d'apprentissage de l'écrit: processus analytique, de segmentation et, bien entendu, de syllabation.

Elle amène les élèves à sa confronter à trois instruments utilisés dans les classes: l'ordinateur, le jeu pédagogique et, ce que l'on retrouve habituellement, l'activité papier-crayon.

Un autre aspect, celui du contexte pédagogique lors de l’apprentissage de l'écrit, permet d'envisager un autre élément important dans la démarche de l’enseignant.

Elle présente également le développement d'un outil, basé sur les résultats et les réflexions relatifs au processus de syllabation, ainsi que ceux se rapportant au sexe des élèves participant à cette étude.

(4)

iv

Avant-propos

Faire

connaissance

avec les

écrits

et les

affirmations

d'autres

chercheurs

dans ce

domaine

de l’enseignement

du

français écrit,

délimiter

mes

orientations

à l’

intérieur

du

sujet, questionner

des

aspects

posant

certains

problèmes,

expérimenter pour observer

les

résultats de

ces

questions, analyser

et

communiquer les données;

voilà

plusieurs étapes

dans

le

cheminement du

chercheur

dans

lequel j'ai pu

naviguer

depuis

maintenant

deux

ans.

Ce que

j’

y ai

découvert

m'amènera à

poser,

dorénavant,

un

regard

beaucoup

plus critique

sur

les développements pédagogiques

d'aujourd'hui

et

à

venir,

à

l'intérieur

de

mon

rôle

d'enseignante.

A

tous ceux

et

celles

qui ont

collaboré

de

près

ou

de

loin

à

cette

recherche, j'exprime

mes

remerciements.

Plus

particulièrement

à:

Monsieur

Gilles

Lemire

qui a

su me valoriser

à

l'intérieur

de

ce

monde

de

chercheurs

et m'appuyer

dans cette

démarche.

Un

gros

merci à

mes amies

confidentes

de

recherche

pour

leur

stimulation,

leur énergie

et

leur enthousiasme.

Enfin

un

autre

merci

aux membres de

ma famille

pour

m'avoir

donné

l'espoir et

la

confiance en

moi.

(5)

TABLE DES MATIERES

page

RÉSUMÉ iü

AVANT-PROPOS iv

TABLE DES MATIÈRES 1

LISTE DESTABLEAUX ET DES FIGURES 7

ABRÉVIATIONS 9 0. INTRODUCTION 0.1 Origine de la recherche 10 0.2 Pertinence de la recherche 10 1. PROBLEME 1.1 Position du problème 12

2. CADRE CONCEPTUEL ou présentation des concepts introduisant les distinctions pertinentes aux étapes de l’expérimentation

2.1 Définition des processus de perception de la nature

graphique des mots 16

2.1.1 Processus synthétique (opération de synthèse) 16 2.1.2 Processus analytique (opération d’analyse) 16 2.1.3 Processus de segmentation (opération de

reconnaissance) 17

2.2 Définition du rôle des instruments

2.2.1 Ordinateur 18

2.2.2 Jeu pédagogique 19

2.2.3 Activité papier-crayon (démarche) 20 2.3 Définition des concepts

2.3.1 Concept de la syllabe 20 2.3.2 Syllabe à l'oral 20 2.3.3 Syllabe à l’écrit 21 2.3.4 Consonnes et semi-consonnes 22 2.3.5 Voyelles 23 2.3.6 Structures syllabiques 24 2.3.7 Chaînes de syllabes 25 3. CADRE EXPÉRIMENTAL

3.1 Délimitation de notre champ de recherche 26

(6)

2

3.3 Expérimentation

3.3.1 Schéma expérimental 27

3.3.2 Tâches

3.3.2.1 Premièreétape 29

3.3.2.1.1 Objectif de la première étape 29 3.3.2.1.2 Démarche expérimentale de la première

étape 29

3.3.2.1.3 Test 30

3.3.2.2 Deuxième étape

3.3.2.2.1 Objectif de la deuxième étape 31 3.3.2.2.2 Démarche expérimentale de la deuxième

étape 33

3.3.2.2.3 Test 34

3.3.2.3 Troisième étape

3.3.2.3.1 Objectif de la troisièmeétape 34 3.3.2.3.2 Démarche expérimentale de la troisième

étape 35

3.3.2.3.3 Test 36

4. REVUE LITTÉRAIRE 37

4.1 Apprentissage de l’écrit par la syllabation 37 4.1.1 Quelques notions sur la syllabe 38 4.1.2 Définition de la syllabation 39 4.1.3 La syllabation exploitée dans le Programme

d’Études du ministère de l’Éducation 39 4.1.4 Différenciation à faire entre la syllabation

orale et la syllabation écrite 40 4.1.5 Remarques pratiques en syllabation 41 4.1.6 Ce qu’était laperception de la syllabe vers

1668-1669 41

4.1.7 Activités possibles en syllabation 43

4.1.7.1 Repérage de phonèmes 43

4.1.7.2 Syllabes initiales et syllabes finales 43

4.1.8 Dictionnaire syllabique 44

4.1.9 Un outil dans l’apprentissage de la

syllabation 45

(7)

4.2.1

Rôle

de l

’ordinateur

dans

la

classe

46

4.2.2

Le

traitement

de

texte et

l’

enfant

47

4.2.3

Impacts

de

l

ordinateur

sur l’

apprenant

47

4.3

Jeux

pédagogiques

48

4.3.1

But

des jeux

pédagogiques

48

4.3.2

Sortes

de

jeux

pédagogiques

49

4.3.3

Manipulation

de

mots

et

d’

expressions

49

4.4

Particularités

orthographiques

50

4.4.1

Grande

difficulté

de

l

’écrit

50

4.4.2

Exercices

possibles sur

des particularités

orthographiques

de

syllabes

spécifiques

50

4.4.3

Tableau des valeurs

des

graphèmes

51

4.4.4

Lien

graphie/son

52

4.4.5

Marques

spécifiques

de

l

écrit

52

4.5

Contexte

de

l

’apprentissage

53

4.5.1

Éléments

pédagogiques

à considérer

53

4.5.2

But

visé

par

la

compréhension du sens

des

mots

53

4.5.3

Rôle du

contexte

dans

la

compréhension

54

4.5.4

Contexte

et

apprentissage

du

vocabulaire

de

base

à

l

écrit

54

4.5.5

Indices

contextuels

55

4.5.6

Apprentissage

du

vocabulaire

par

l’image

56

4.5.6.1

Dictionnaire

thématique

56

4.5.6.2

Dictionnaire

syllabique

56

4.5.7

Apprentissage

thématique

et

contexte

d

apprentissage

57

4.5.8

Degrés de la

reconnaissance

du

mot

57

4.6

Apprentissage de

l

’écrit

58

4.6.1

Questions

de

qualité

du français

58

4.6.2

Quelques

concepts

pédagogiques

58

4.6.3

Définition de

l’

orthographe

59

4.6.4

Modèle

interactif

d’apprentissage

59

4.6.5

Échelles

de vocabulaire

60

4.6.6

Les

grandes

difficultés

en

orthographe

61

4.6.7

Termes

que

les

enfants

doivent maîtriser

à

(8)

4

chaque

année

61

5.

OBSERVATION

DES DONNÉES

5.1

Introduction

63

5.2

Lecture des tableaux

63

5.2.1

Distribution

des syllabes

réussies

63

5.2.1.1

Description

des tableaux

relatifs

à

cette partie

63

5.2.1.1.1 Premier aspect: Élèves

64

5.2.1.1.2 Deuxième aspect:

Groupe

expérimental

64

5.2.1.1.3

Troisième

aspect: Instrument

utilisé

65

5.2.1.1.4

Quatrième

aspect: Syllabes réussies

66

5.2.1.1.5

Cinquième aspect: Résultats avant

l’apprentissage

et résultats

après l

apprentissage

66

5.2.1.1.6

Sixième

aspect:

Moyenne

par

sous-groupe

67

5.2.1.1.7

Septième

aspect:

Pourcentage

des

syllabes

réussies

67

5.2.1.2

Observation proprement dite

des

résultats portant

sur

les syllabes

68

5.2.1.2.1

Les syllabes

moins

bien réussies

68

5.2.1.2.2

Emplacement

de la syllabe dans

le

mot

72

5.2.1.2.3

Nombre

de

lettres

par

syllabe

73

5.2.1.2.4

Nombre

de

syllabes

dans

le

mot

75

5.2.2

Matrice

de

transition

82

5.2.2.1 Les

niveaux

82

5.2.2.2

Analyse de

la

matrice

de transition

82

5.2.2.3

Réussite

et

structure syllabique

83

5.2.3

Observation

des

résultats,

principalement en

fonction

des

outils utilisés

89

5.2.4

Résultats

des

élèves en

fonction

des

processus

et

des

instruments

d’

apprentissage,

chez

les

garçons

et

les

filles

94

6.

CONCLUSION

6.1

Introduction

99

6.2

Point

de

vue théorique

99

6.2.1

Syllabe

et

apprentissage

99

6.2.2

Syllabe à

l’oral

et

syllabe

à

l

écrit

101

6.2.3

Caractéristiques

de

la

syllabe

dans

le

mot

103

(9)

6.2.3.1

Emplacement

de la syllabe

dans

le

mot

103

6.2.3.2

Nombre

de lettres

par

syllabe

104

6.2.3.3

Nombre

de

syllabes

dans

le

mot

105

6.2.3.4 Structures

syllabiques

d

un

mot

105

6.2.4

Efficacité

des

outils pédagogiques dans

les

apprentissages

orthographiques

105

6.2.4.1

Ordinateur

105

6.2.4.2

Jeu

pédagogique

106

6.2.4.3

Activité

papier-crayon

107

6.2.5

Efficacité

des différents

processus

dans

les

apprentissages

orthographiques

107

6.2.5.1

Processus

analytique

107

6.2.5.2

Processus

synthétique

108

6.2.5.3

Processus de

segmentation

109

6.2.5.4

Processus

avec

et

sans

contexte

pédagogique 109

6.3

Point de vue

pratique

111

6.3.1

Grille

d’analyse

des

mots

de

vocabulaire

111

6.3.2

Suggestions se

rapportant

à

l'utilisation de

la

grille

113

6.4

Point

de

vue

positif

de

la

recherche

114

6.4.1

Quel

est le rôle de

la distinction

entre

syllabe à

l

oral

et

syllabe

à

l’

écrit

dans l’

apprentissage

de

l'orthographe?

114

6.4.2

Quels

sont

les

difficultés

orthographiques

les

plus

fréquentes

que la

syllabation

(ou

processus

analytique)

permet

de

distinguer?

115

6.4.3

L

activité

d’

apprentissage

à

dimension

ludique

assure-t-elle

une participation

plus

active de l’apprenant

et

ainsi

permet-elle

d’

en

arriver

plus efficacement

au but?

115

6.5 Point de vue optimiste

de

quelques

questions

posées

117

6.5.1

Démarche

analytique,

processus

de

segmentation

et

contexte

d

’apprentissage

117

6.5.2

L’ordinateur,

comme

instrument

pédagogique,

joue-t-il le rôle

d’

un

élément

motivateur

dans l’

apprentissage

de

l'orthographe?

118

6.5.3

Quel est

le

rôle de

la

lecture

dans l’apprentissage

(10)

6

6.6 Prospectives 120

6.6.1 Les types dedémarches 120

6.6.2 Les instruments 121

6.6.3 Les particularités orthographiques des

syllabes 121

(11)

LISTE

DES TABLEAUX

ET

DES

FIGURES

page

A

Texte:

La

machine à arrêter

les cauchemars

32

b

Texte:

Les véritables règles de forthografe

francèze(166

8). traité

de

l’orthographe

(1669)

42

C Texte: Métalangage

véhiculé

dans

le

programme

de

français au

Primaire

62

Figure

1

Perception

de

la

syllabe

12

Figure

2

Opération de formation

des

mots

13

Figure 3

Didacticiel

utilisé

(écran)

18

Figure

4

Exemple

d’

application

du

jeu

pédagogique

19

Figure

5

Consonnes

françaises (sons)

22

Figure

6

Voyelles

françaises

(sons)

24

Figure

7

Schéma

expérimental

28

Figure

8

Les

grandes

divisions

du

programme

de

français

du

ministère

de l

’Éducation

40

Figure 9

Exemple

d’

application ludique du didacticiel

45

Figure 10

Exemple

d

’alignement

des

élèves

64

Figure

11 Exemple des

groupes

expérimentaux

65

Figure

12

Exemple

des

instruments

utilisés

65

Figure

13

Exemple des syllabes

réussies

66

Figure

14 Exemple

des

résultats

obtenus

67

Figure

15

Exemple

des

moyennes

par

sous-groupe

67

Figure

16

Exemple

de

pourcentage

des

syllabes réussies

68

Figure 17

Fréquence

des

diverses

difficultés

70

Figure

18

Emplacement

de

la

syllabe

et

son

niveau

de

difficultés

72

Figure

19

Première étape:

Pourcentage

des

réussites

selon

les

sexes,

les

instruments et

les

processus

d

’apprentissage

96

Figure

20

Deuxième

étape: Pourcentage

des

réussites

selon

les

sexes, les

instruments

et

les

processus

d

apprentissage

97

Figure 21

Troisième

étape: Pourcentage

des réussites selon

les

sexes,

les

instruments

et

les

processus

d

apprentissage

98

Figure

22

Grille d

’analyse

des

mots

du

vocabulaire

113

Tableau 1 Particularités

syllabiques

des

mots de

la

première

étape

29

(12)

8

deuxième étape 33

Tableau 3 Particularités syllabiques des mots de la

troisième étape 35

Tableau 4 Tableau des valeurs des graphèmes 51 Tableau 5 Tableau des principaux indices contextuels

qui permettent de dégager le sens de mots nouveaux et ainsi

de permettre leur apprentissage 55

Tableau 6 Syllabes moins bien réussies 69

Tableau 7 Identification des difficultés des syllabes 71 Tableau 8 Emplacement de la syllabe moins réussie dans

le mot 73

Tableau 9 Pourcentage de réussite des syllabes en

fonction du nombre de lettres, après apprentissage 74 Tableau 10 Classification des mots en rapport au nombre

de syllabes 76

Tableau 11 Moyenne de réussite des motsà une syllabe 76 Tableau 12 Moyenne de réussite des mots à deux syllabes 77 Tableau 13 Moyenne de réussite des mots àtrois syllabes 78 Tableau 14 Première étape: Distribution des syllabes

réussies selon les processus d'apprentissage (a,s) et les

instruments (o,j,p) 79

Tableau 15 Deuxième étape: Distribution des syllabes

réussies selon le contexte et les instruments (o,j,p) 80 Tableau 16 Troisième étape: Distribution des syllabes

réussies selon les processus d'apprentissage (se, a) et les

instruments (o,j,p) 81

Tableau 17 Taux de réussite selon les niveaux de la matrice

de transition 83

Tableau 18 Échelle des structures syllabiques telles

qu'elles apparaissent dans nos résultats 84 Tableau 19 Structures syllabiques ayant un taux de réussite

de 75% et moins 85

Tableau 20 Matrice de transition utilisant les mots de

vocabulaire de la recherche 87

(13)

de la première année 88 Tableau 22 Matrice de transition utilisant le vocabulaire

de la deuxième année 88

Tableau 23 Pourcentages de réussite de l’utilisation des

outils par rapport aux processus dans les apprentissages 91 Tableau 24 Résultats après apprentissage pour l’ensemble des

élèves de la recherche en pourcentage 93

Tableau 25 Pourcentage des réussites, après apprentissage,

selon le sexe en fonction des instruments et des processus 94 ABRÉVIATIONS

a: processus analytique s: processus synthétique

se: processus de segmentation o: ordinateur

j: jeu pédagogique p: papier-crayon

(14)

10

0.

INTRODUCTION

0.1 Origine

de la

recherche

La

langue

française

est

une

langue

remplie

de caprices,

telles

les

exceptions

et les règles de

toutes sortes.

Les

enfants qui

sont passés

sur

les

bancs des

écoles ont tous

été

confrontés

à ces

difficultés

liées

aux particularités

orthographiques.

La

recherche

que

nous

entreprenons

va

nous

amener

à

vérifier

certaines dimensions

de

ce problème et surtout elle

va

permettre de

mesurer

l’

influence

d’outils

intéressants,

en

faisant

appel

à

l’ordinateur

entre

autres.

Nous

pourrons

nous

questionner

sur

leur efficacité

à l’

intérieur

d’

apprentissage

de

l’

orthographe

afin

que

cet

apprentissage

puisse être considéré

comme

le

développement de la

capacité

de percevoir les

structures fines

des

mots d

un

texte

de

façon

à

pouvoir les

réexploiter

correctement

dans

la production

de

discours

écrits.

D

’autres

questions

viendront

alimenter notre

recherche, qui

peut

être

perçue comme un

amorce

de

ce

sujet.

Pourquoi la

syllabation?

Parce

que

nous

présumons

qu’

il

est

efficace d

’y recourir

lorsque

l

apprenant arrive

à

un

stade

donné

ou

qu

’il

est

confronté à

des

problèmes de

taille

au

sujet

de la production correcte de ses

textes écrits.

Comme

adulte, nous

nous

servons

souvent

de

la

syllabation:

a)

segmentation

d

un

mot

en

deux

en

fin

de ligne, là

l

espace

est

trop

réduit

pour

son écriture

complète;

b) lecture d

une

expression

jamais

rencontrée

ou

trop

longue

pour

notre vision

globale,

etc.

Pourquoi

ne pas familiariser

l’enfant

qui

commence

à

écrire

et

à

lire,

avec

la

syllabation?

0.2

Pertinence de la recherche

L

enseignement

du

français

demande souvent réflexion.

Les

stratégies et les

applications

pédagogiques

témoignent

parfois des

difficultés

de

l

élève

dans son

processus

d’

apprentissage. D

’une

part

l

enseignant cherche

des

moyens concrets

pour

faciliter l’

apprentissage de

l

orthographe

et

d

’autre

part

l’élève fait

appel

aux

démarches

qui

lui

sont

présentées lorsqu

un

doute

"pédagogique”

persiste.

L

école consacre

une

grande partie de

son

temps

à

(15)

l'enseignement

du français.

Si

l’on

considère

les

autres

matières,

plusieurs

dimensions

de

l’enseignement

du

français

y

sont

aussi

intégrées.

Par

exemple,

pour

un

problème

écrit

en mathématique,

la lecture

demeure

fondementale si

l'on veut en

retirer

une

compréhension

exacte.

Plusieurs

occasions

sont données

à

l

enseignant

et

à

l

’élève

de

poursuivre

les différents

objectifs présentés

dans les

programmes

du

ministère

de l

’Éducation

du Québec.

Il est

donc

important

pour l’enseignant

de trouver un

ou

des

supports

à

son

enseignement

pour

réaliser

ces objectifs.

Cette

recherche vise ainsi

à

constater le degré d'efficacité

de

l

utilisation

de la

syllabation

comme support

à

l’

apprentissage

de l’orthographe.

Cependant,

son

rôle n

est pas

précisé

à l

’intérieur des

objectifs du

programme du

MEQ. Il

ne

l’est

pas plus

lors

des

différentes

démarches utilisées

pour

l’

apprentissage

de

la

lecture en première année

du

cours

primaire. C’est

pourquoi nous voulons

apporter

un

peu

de

lumière

à

propos de

son

utilisation

en

classe

en

répondant

à

un

bon

nombre

de

questions

sur

la syllabation

.

Nous

trouverons

peut-être ici, un instrument

de

valeur dans

l'apprentissage

de

l

’écrit.

(16)

12

1.

PROBLEME

1.1

Position

du

problème

La perception de

la syllabe joue un

rôle

particulier

qui

a

beaucoup

d

importance

lorsqu

’il

s’

agit

de

recevoir le discours lu

ou

de

produire

le

discours

écrit.

Le décodage

et l

encodage qui

s

’imposent

dans

l

’acte

d

’écrire

amène

souvent

le

scripteur

à

passer par

les

unités

minimales qui

composent

chaque mot

alors

que dans

la situation

de

production

d’

un

discours

oral

(Figure

1), le sens

véhiculé

par

le

groupe rythmique demeure

souvent

l’unité d

’analyse

au-dessous

de

laquelle

on

n’

est

pas obligé d’aller.

Figure

1

Perception

de

la

sy

llabe

(

perception

)

RECEVOIR

LE

DISCOURS

PRODUIRE

LE

DISCOURS

Décodage

et

encodage

sont

deux

fonctions

qui

sont

exploitées

complémentairement

dans

la

perception

des syllabes;

ils

doivent

être

considérés

de

cette

manière

dans

l’enseignement

de la

lecture

et de

l’écriture,

à l’intérieur

d’activités pédagogiques.

Les

activités de

lecture

obligent à faire le

décodage

visuel

de

certaines

syllabes

d’

abord

et

la

compréhension

vient

ensuite.

Celles

d

’écriture

imposent

des

actes

de

conception,

de

décodage

mental,

et

d

’encodage

visuel

et

graphique

de

chaque

syllabe ensuite.

Ainsi,

à

partir d

’un

texte

entendu,

les

syllabes

font

l

’objet

d

’un

certain questionnement

de

la

part

de

l’

auditeur

qui

veut

en

faire

un texte

écrit.

Les

différences

que

présentent les

textes

lus et

les

texte

écrits sont

évidentes.

Mais leurs

correspondances

ne sont

pas

faciles à

établir

comme

nous

le

(17)

prouvent

les

problèmes

liés

à

la

dictée

dans la

thèse du Frère

Paul-Philippe en

1955.

L’

enfant

qui apprend

l

’orthographe

demeure

souvent perplexe

devant ces deux

types

de

communication de

l’

oral

et

de

l

écrit. Les

activités

ayant

comme

objectif

de transposer

l’oral en écrit,

comportent des

opérations

mentales

complexes:

reconnaissance,

correspondance

à

l’écrit

et

reproduction

(Pynte J.:

1983).

Les

mots

que

nous entendons

ont parfois

une forme sonore

qui

est

loin de

laisser

percevoir

la

forme

écrite. Par

exemple,

l’enfant

qui

entend

le mot

bateau”,

sera

d’abord

tenté

d’

écrire

d

après

les sons

qu

’il

a

entendus:

[bato].

Comment

pouvons-nous remédier

aux

problèmes

liés

à

ces

situations

de

communication?

Pourrons-nous

trouver des outils à

l

’enfant

qui

apprend sa

langue

écrite?

Peut-être

qu’

une

solution

pourrait

être

envisagée du côté du

programme

d’

études

du

ministère de

l’Éducation, si l’

on

donnait

aux opérations

de

formation

des

mots toute

la

place

qui leur

est

faite: (Figure

2)

(18)

14

concept de syllabation. Nous

voulons

vérifier l’

efficacité

de quelques

démarches

exploitées dans

les

activités

d

apprentissage

de

l’

orthographe

dans

la

première

année

du cours

primaire.

Voici

les

confrontations que

doivent

subir

les

démarches

utilisées ici:

1)

La démarche

analytique

par

rapport

à

la démarche

synthétique;

la

démarche

analytique est

celle

dont

l’unité

de

base

est

la

syllabe

et

la

démarche

synthétique

est celle dont l

unité

de

base est

le

mot.

2)

L’

apprentissage de mots par

la

démarche analytique

avec contexte

pédagogique

par

rapport

à

l’

apprentissage

de

mots

par

la

démarche

analytique

sans contexte

pédagogique. Par

contexte pédagogique nous

entendons

l’intégration

de

mots

à apprendre

à

l

intérieur

d

un

texte

en permettant

ainsi

de

leur

donner

la

signification

qui

leur

convient.

3)

La

démarche

analytique

par

rapport

au processus

de segmentation. Par

processus

de

segmentation

nous

entendons

la

séparation

stricte

des

lettres

d’un

mot

suivant

une entente

prise

dès le

début.

C

est

à

partir

de

l

’observation des

données

des

activités

vécues par

les

enfants

de première

année

que nous

pensons

pouvoir

trouver

quelques

éléments

de

réponse aux

questions suivantes:

1)

Est-ce

que

la

démarche

analytique est

un

processus

qui permet

de parvenir

plus

efficacement

à

l

’orthographe correct

des

mots, que

ne le

fait l’

apprentissage

sans

syllabation

des

mots?

2)

Est-ce

que

la

démarche

de

séparation

régulière

des

mots:

ch/ai/se, à chaque

deux

lettres,

par

exemple, est

plus

efficace

que les

autres

démarches

proposées

dans

cette

recherche?

3)

Le

contexte

pédagogique dans

l’apprentissage

de

l’orthographe

assure-t-il

une

meilleure maîtrise orthographique du mot?

4)

L’

ordinateur, comme

instrument pédagogique,

est-il

un

élément

motivateur

dans

l’apprentissage

orthographique

de

mots?

5)

L’

activité

d

apprentissage à

dimension

ludique

assure-t-elle une

participation

plus active

de

l’

apprenant

et

ainsi

permet-elle

d’

en

arriver

plus

efficacement

au

but?

6)

Quel

est

le rôle

de

la

lecture

dans

l'apprentissage

orthographique

des

mots?

7)

Quel est le

rôle

de la

distinction

entre syllabe

à

l

oral et syllabe

à

l

’écrit

dans

l'apprentissage orthographique?

(19)

8)

Quels sont

les

difficultés

orthographiques

les

plus

fréquentes que

la

syllabation

ou

démarche

analytique permet

de

distinguer?

(20)

16

2.

CADRE

CONCEPTUEL

ou

présentation des concepts introduisant

les distinctions

pertinentes

à

l

’expérimentation

2.1

Définition des processus

de

perception

de

la nature graphique

des mots

C

est

à

l’intérieur

de la

démarche

expérimentale

que

nous

utilisons

quelques

processus

de

perception

de

l’

orthographe

des mots

dans

le seul

but de

les confronter entre

eux. Nous

donnons

dans

cette

partie-ci, la

définition

de

chacun

de

ces

processus.

2.1.1

Processus

synthétique

(opération

de

synthèse)

Voici

une

démarche

utilisée

fréquemment

dans

les

activités

d’

apprentissage de

la

lecture.

Son

rôle est

de

permettre

la

perception

globale

d’un

mot.

Elle est

aussi

emplyée

lors

de

l’

apprentissage de

l

’orthographe

de

mots

de vocabulaire,

par exemple.

Il

n

y

a

généralement

pas

d’

analyse

particulière

des

parties

du mot

à apprendre.

On

fait

davantage

appel

à

la

mémoire.

Exemple: Dans

le mot “bureau

, l

’apprentissage porte

sur

la

nature

et

l

’emplacement

général

des

lettres

qui

forment

tout le

mot.

Ici, le

scripteur

doit

découvrir

toutes

les

lettres

du

mot

grâce aux sons. Par

contre,

certains

sons

sont

plus

difficiles

à

transcrire

à

l

écrit,

tel

le

son

[o]

dans

cet exemple.

2.1.2

Processus

analytique

(opération

d’

analyse)

Aussi

appelée

syllabation"

dans

le

cadre de

notre

recherche,

la

démarche analytique

touche

l

analyse des syllabes

des

mots. L

apprentissage

de

l

’orthographe par

ce

processus

se

concentre

davantage

sur

les

phénomènes

de

formation

des

mots,

telles la

préfixation

et

la

suffixation.

Exemple:

pré/

ma/ter/

nel/

le

Ceci conduit

au

développement

de

stratégies

que

l'on

pourrait

nommer

stratégies

de

reconnaissance de

la

structure

syllabique

du

mot ou de

ses

éléments constitutifs”.

De

connaître

le

préfixe / pré/, dans

notre

exemple, donne

au scripteur

un

indice

de

l’orthographe

de

cette

syllabe!

(21)

L’

utilisation

du

processus

analytique

et

celui du

processus

synthétique

se font

aussi

bien

en écriture

qu

’en

lecture.

À

l’

écrit,

l’

orthographe

d’un

mot

nouveau

peut

être

établi à partir

de

la

syllabation, c’est-à-dire

en

découpant

le

mot

en syllabes

ou

coups

de

voix pour

en

reconnaître

plus

facilement

les

lettres

contenues

dans chacune

de

ses

parties.

Exemple:

“table

, par

la

syllabation

ce mot

devient:

ta/

ble. Son

analyse

nous

pousse à

l’observation

de ses

parties.

Les

syllabes

!

ta/

et !

ble/

ne présentent

habituellement

aucune

difficulté

au

scripteur.

Exemple:

“bureau”

,

par

la

syllabation

ce

mot

devient: bu/

reau.

On peut

alors

faire

quelques constatations. La

première

syllabe

ne

révèle aucun

problème

particulier.

C

est la

deuxième syllabe,

par

contre,

qui

entraîne

le

doute

quant

à

son écriture.

Nous savons

qu

au son

[o] correspondent plusieurs graphies:

o,

au, eau.

Dans ce

cas-ci,

le

scripteur

aura

avantage

à

avoir

déjà vu

l

orthographe

de

ce

mot.

Un

peu plus

loin

dans

ce

chapitre nous

faisons la

distinction

entre

la

syllabe

écrite et

la

syllabe

orale,

ainsi

que

observations

relatives

à d’autres

aspects

de

la

syllabe.

2.1.3

Processus

de

segmentation (opération

de

reconnaissance)

Conçu

avant

tout pour

observer

la

nature du processus

analytique,

le

processus

de

segmentation

n

est

pas une

démarche

qui

est employée

présentement

dans les

écoles.

Bâti

en

fonction

de

cette recherche,

ce

processus permet

de

faire

le

découpage arbitraire des

mots,

tout

comme

le

processus analytique

par

la

méthode

syllabique.

La question suivante

nous

aide

à

observer

les activités

mettant

en

force ce processus.

Si

le

processus

analytique

donne

de

l

’efficacité à

l’apprentissage

de

l’

orthographe

des

mots,

est-ce

à l’effet de la segmentation

dont

on

se

sert

pour

analyser le

mot?

Une des

démarches

que

nous proposons

consiste

en

une opération

de reconnaissance

des

parties

des

mots

arbitrairement

délimitées.

Ainsi

nous

avons choisi

de

délimiter

les mots

par

groupes

de

deux lettres seulement.

Suite

à cette

décision,

l

’enfant

qui

utilise ce processus

doit

effectuer

le

découpage

des

mots

en

délimitant

les

lettres deux

à deux.

(22)

18

Exemple:

“mouton" en

séparant

arbitrairement donne:

mo/

ut/

on.

Comme pour

le

processus analytique,

il

est possible

ici,

après

avoir

effectué

le découpage

arbitraire

du

mot,

d’

en

analyser

les

parties

en vue d

un

apprentissage

de

l’orthographe.

Par contre,

il

est

à

noter

qu’

aucune

interprétation

logique des sons

du

mot ne

pourra être

faite, pas plus

que le

repérage

des

préfixes

ou

des

suffixes

à

l

’intérieur

de

celui-ci.

2.2

Définition

du

rôle

des

instruments

2.2.1

Ordinateur

Cet

outil

permet

l’utilisation par

les

élèves

d’

un

didacticiel

favorisant

l’apprentissage de

l’

orthographe des mots.

La conception

de

l’instrument

(Didacticiel

Dokéo

de

la série L

’espace)

a été réalisée

par

trois

professeurs

de

l’

Université Laval,

Jean

Bergeron, Gilles Lemire

et

Gilles Noiseux. Ce didacticiel

veut donner

une occasion

à

l

’élève d’

écrire

des

mots

avec

ou sans

syllabation

(Figure 3).

Figure

3

Le

d

idacticiel utilisé

(écran)

f

Liste

des

mots

A

1

2

3

bu

!

reau

cham

/

bre

commode

Ce

moyen

ressemble à

l’

activité

d’apprentissage,

papier-crayon, où

l

’élève

doit écrire les

mots à

apprendre

sur une

feuile

afin

de

favoriser

l’observation

des

particularités orhtographiques.

Mais

ici

l’instrument

peut

permettre

d’ajouter

des dimensions

importantes

dans

le

processus

d’

apprentissage:

celle

de la motivation

et

celle

de

la réutilisation

possible

des

actvités

diverses

de

ces données contenues

dans

la banque de

données.

L

’ordinateur

est

souvent un

élément

de

curiosité

dans

une classe (Boudin,

H.:

1982).

(23)

Les résultats de l’expérimentation pourront nous permettre d’observer le degré d’efficacité de cet outil. Saura-t-il être aussi motivant qu’on pourrait le croire? Y aurait-il un autre instrument mieux adapté à notre réalité scolaire?

2.2.2 Jeu pédagogique

Le jeu pédagogique permet de faire le lien entre le jeu et l’apprentissage. Il donne à l’enseignant l’occasion de se servir d’un élément motivateur, le jeu, pour présenter la matière scolaire à voir. C’est aussi un moyen d’apprivoiser l’enfant dans son quotidien en l’engageant dans une démarche à la fois ludique et pédagogique.

Le jeu pédagogique utilisé dans notre cadre expérimental a pour objectif de favoriser la manipulation de mots à partir de leurs composantes orthographiques (Figure 4).

Figure 4

Exemple d’applicaion du jeu pédagogique

n

son

chapeau

Selon la démarche d’apprentissage choisie par l’expérimentateur, le contenu des cartons de la manipulation change.

Exemple: Si l’enfant doit apprendre les mots à partirde la démarche synthétique, ce sont des lettres qu’il doit assembler pour former les mots, avec la démarche analytique, des syllabes et avec la démarche de segmentation, des regroupements de deux lettres.

(24)

20

2.2.3 Activité papier-crayon

L’activité d’apprentissage papier-crayon est celle qui est la plus utilisée actuellement dans les classes. On la retrouve, entre autres, dans la reproduction de notes ou de textes et dans plusieurs exercices en grammaire. Son objectif est de donner une occasion à l’élève de visualiser l’orthographe d'un mot ou l’application d’une règle par la simple reproduction.

Nous uilisons cette activité d'apprentissage afin de la confronter à d’autres pour en vérifier l’efficacité.

2.3 Définition des concepts 2.3.1 Concept de syllabe

La syllabe facilite la lecture et l’écriture en fragmentant les mots; elle aide souvent le scripteur dans la création des dérivés découlant de ces mots.

La syllabe peut être vue aussi comme le jeu musical du langage écrit. Souvenez-vous de vos premiers exercices de lecture... Ces sons, cette musique sur le bout de votre langue!

Exemple: pa pe pi po pu

Ils étaient l’entrée dans le monde de la lecture et de l’écriture. La parole, brisée, privée ainsi de signification précise, peut devenir un simple matériel musical

(Encyclopédie Universalis). 2.3.2 Syllabe à l’oral

La syllabe est une unité phonétique élémentaire du mot. C’est elle qui le construit et qui lefragmente à lafols.

Grâce la la syllabe, le lecteur peut trouver sa tâche facilitée lorsqu’il cherche la bonne prononciation des mots. Par exemple, pour des mots qui ne sont pas souvent utilisés et qui ont une longueur plutôt remarquable, la segmentation en syllabes constitue un moyen pour en arriver à leur reconnaissance.

(25)

Exemple: pa/ ra/ dig/ma/ ti/ que

La reconnaissance de la syllabe est donc une opération essentielle dans le développement des habiletés en lecture.

La syllabe à l’oral diffère de la syllabe à l’écrit. Elle ne retient que les lettres pouvant être utilisées dans le discours normal, c’est-à-dire qu’elle élimine les lettres qui ne se prononcent pas en fin de mot ou qui deviennent muettres en situation de langage oral.

Exemple: Le mot “table”, selon la syllabation orale devient / tabl/. la lettre “e" semble alors absente à l’oral. Comme dans la phrase “je mange sur la table de la cuisine”, la prononciation orale nous permet de constater avec plus d’évidence l’absence du “e” dans le mot “table".

C’est pourquoi il est important de faire les différenciations essentielles entre syllabe orale et syllabe écrite, parce que ces deux concepts ne peuvent être confondus. Dans l’enseignement de l’orthographe par la syllabation, ces deux aspcts devraient être traités individuellement en raison des contradictions apparentes qu’ils présentent.

syllabe à l’oral syllabe à l’écrit

dis/ crèt (deux syllabes) dis/ crè/ te (trois syllabes) lamp/ (une syllabe) lam/ pe (deux syllabes) 2.3.3 Syllabe à l’écrit

Du côté de l’écriture, la syllabe joue un rôle aussi important qu’en lecture. Elle permet la décomposition de mots en vue d’en former d’autres qui leur sont liés.

Exemple: co/é/qui/pier é/qui/pe é/qui/pier

La décomposition de mots en syllabes peut également permettre au scripteur d’isoler certaines particularités orthographiques. De cette manière, il uara avantage à remarquer ces particularités en vue d’en retenir l’orthographe plus aisément lors de la prochaine écriture de ces mots.

Exemple: "chapeau" devient: cha/ peau. C’est par la syllabation que les particularités orthographiques vont émerger. Dans cet exemple, la deuxième

(26)

22

syllabe présente

une

difficulté,

parce que

du point

de

vue

de

la

langue française

le

son [o]

donne

plusieurs

possibilités

à

l’

écrit: o,

au, eau.

La

syllabe

à

l'écrit

permet

donc

de

constater

davantage

les

difficultés

liées à

l’orthographe des

mots.

La syllabe à

l

’oral

n

a pas

cette

fonction!

2.3.4

Consonne

et semi-consonne

Selon

Maurice

Grevisse et

André

Goosse les

consonnes sont

des

bruits

de

frottements

ou

d'explosion produits

par

le

souffle

qui,

portant

ou

non

les

vibrations

des

cordes vocales, rencontre

dans la bouche

divers

obstacles

résultant

de

la fermeture

ou du

resserrement des

organes.

Voici le

tableau

des

consonnes

françaises

(Figure 5):

Figure

5

Tableau

des

consonnes

françaises

[b] bol, [d] dur, (g] gare [p] pot, [t] tir, [k] col

[v] vol, [z] zut, [3] jour [f] fer, [s] sol, [f ] char

[l] lac, [R] rat

[w] oui, 0] yeux, [y] nuit

[m] mer, [n] non, jp] digne, [g] ring

En rapport

avec

ce tableau,

on

distingue

les

consonnes

sonores et

les

consonnes sourdes.

Les

consonnes

sonores

sont le

résultat

du

souffle

faisant

vibrer

les

cordes

vocales.

Les

consonnes

sourdes

ne

manifestent

aucun

effet

sur les

cordes

vocales.

. _T Sonores Occlusives L Sourdes

[

Sonores Sourdes Liquide r—Orales _ Semi-consonnes Consonnes Nasales

(27)

De plus les consonnes orales sont caractérisées par le souffle qui s’échappe de la bouche, tandis que celles dites nasales proviennent du souffle sortant des narines.

Du point de vue de la syllabation, la consonne a ceci de particulier. Elle ne peut constituer à elle seule une syllabe. Par contre, quelques mots-phrases sont formés de consonnes: Pftl, Brrr!, etc.

Les semi-consonnes demeurent la difficulté majeure en syllabation. Les enseignants n’ont actuellement pas tous les outils pour répondre aux questions relatives aux cas spéciaux. Nous tentons ici de répondre aux questions portant sur des applications douteuses. Les semi-consonnes rencontrées sont: [w] oui, [j] yeux et [y] nuit. Voici des exemples de mots caractérisés par leur ambiguïté dans la syllabation:

voyage: voy/ a/ ge? ouvoya/ ge? ou vo/ ya/ ge? feuille: feu/ il/ le? ou feuil/ le?

sentier: sen/ tier? ou sen/ ti/ er?

Quoi faire? Grevisse et Goosse (1986) nous donnent quelques indices pour répondre à nos questions: La syllabation ne s’applique pas entre deux voyelles.

Exemple: oasis: oa/sis

Cette remarque ne doit s’appliquer qu’à la syllabation écrite.

2.3.5 Voyelles

D’après la grammaire Grevisse, on appelle voyelles des sons

produits par la vibration fdes cordes vocales, l’air s’échappant sans avoir été

arrêté ou freiné nulle part.

Les voyelles sont caractérisées par leur indépendance à former, à elles seules, un mot: a, à, y, ou, etc.

(28)

24

Figure 6

Tableau des voyelles françaises

Antérieures Postérieures Fermées Ouvertes Fermées Ouvertes

Orales Nasales Orales Nasales

Non labiales

[i]vu

[e] dé [E] mer [a] date P] pin Labiales [y] vu [flfeu El leur gredin [K] un [u] ou

[o] ose [□] note

[ajbas [ô]on ffijan

L’emplacement de la prononciation de la voyelle dans la bouche détermine s’il est question d’une voyelle antérieure ou d’une voyelle postérieure. Si une voyelle doit se prononcer en arrondissant les lèvres, pour les projeter vers l'avant, alors elle est dite “labiale”. Sinon, elle est “non labiale”. Une voyelle "fermée" ou “ouverte" dépend de l’ouverture de la mâchoire et de la distance de la langue par rapport au palais.

2.3.6 Structures syllabiques

Les structures syllabiques ont de l’importance dans l’apprentissage de l’orthographe des mots. Certaines structures conviendraient mieux pour l’enfant qui commence à écrire, que d’autres. C’est pourquoi le cadre expérimental de notre recherche considère cet aspect de l’apprentissage. Nous avons délimité quatre zones de difficultés par rapport aux structures syllabiques à apprendre. Les structures VC et CV, V pour voyelle et C pour consonne, sont des groupements de lettres beaucoup plus faciles à mémoriser: an/ ge. Les structures CCVC, dans chan/ son, CVVC, dans bon/jour, CVVV, dans cha/ peau et CCVCC, dans grand/ peuvent causer des difficultés de transcription à l’écrit.

Les textes distribués en classe devraient donc être constitués de mots respectant le niveau scolaire de l’enfant, en considérant les structures syllabiques par gradation. Aujourd’hui, certaines échelles de vecabulaire ne considèrent pas cette dimension. Cependant il revient à l’enseignant d’en tenir compte, dans sa propre classe.

(29)

2.3.7 Chaînes de syllabes

De même que les structures de chaque syllabe ont une influence sur le degré de difficulté dans l’apprentissage d’un mot, les chaînes de syllabes déterminent, elles aussi, leur portée sur l’apprenant.

Une chaîne de syllabes est la concaténation des syllabes. Un mot dit polysyllabique est constitué d’une chaîne de syllabes. C’est le mot qui commande les interactions entre ces syllabes.

Exemple: g ram/ mai/ re

CCVC+ cw+cv

Dans cette recherche nous aurons l’occasion de visualiser les chaînes de syllabes grâce à une matrice de transition. Les mots utilisés dans l’expérimentation seront présentés au moyen de cette matrice. Cela fera ressortir le degré de difficulté et la fréquence de leurs structures.

(30)

26

3. CADRE EXPÉRIMENTAL

3.1 Délimitation de notre champ de recherche

Nous utilisons des mots qui font partie de la liste de vocabulaire de l’échelle Dubois-Buyse. Ces mots, faisant partie du programme de français de la troisième du. cours primaire, sont employés en vue de comparer les trois démarches d’apprentissage. H est à noter que ceux-ci sont concrets, c’est-à-dire qu’ils nous ramènent facilement à l’image de l’objet, de l’animal, etc.

L’expérimentation est faite auprès d’enfants pris individuellement. Les résultats sont compilés et analysés sous forme de tableaux comparatifs évaluant l’efficacité de la présence ou non d’un contexte dans l’apprentissage des mots, des démarches d’apprentissage, des outils et des autres résultats en général.

Une classe de première année du cours primaire est soumise à plusieurs petites expérimentations étalées sur six à huit semaines. Cette classe est composée de 24 élèves âgés de six ou sept ans. Nous savons par contre qu’un échantillon plus grand aurait permis une analyse dont les réusltats auraient pu être davantage généralisables. Cependant le choix de cette classe a été fait en fonction des individus qui la composent. Ce sont des enfants provenant de plusieurs milieux et présentent des rendements scolaires différents d’un élèves à l’autre tout en étant stables. Cela nous permet de vérifier nos hypothèses et nos résultats qui ne sont valables que pour notre étude, c ’est-à-dire, dans les limites de notre échantillonnage. Notre recherche étant axée sur l’observation systématique ou provoquée, l’échantillonnage est déterminé par cette classe. Les résultats observables nous permettront d’avancer quelques remarques pertinentes qui ne valent que pour le groupe rencontré dans cette étude.

Nous nous limitons à trois instruments: l’ordinateur, le jeu pédagogique et l’activité papier-crayon. Ils présentent les trois types d’activités utilisés dans les classes.

(31)

3.2 Pré-expérimentation

La pré-expérimentation est réalisée à partir de quelques enfants, pris au hasard, durant une seule journée. Le but de cette pré-expérimentation est de constater les difficultés qui peuvent être rencontrées à l’intérieur de rexpérimentation, au sujet des trois instruments et des trois démarches d’apprentissage.

Elle consiste à faire vivre, à ces quelques enfants, les différentes activités susceptibles d’être utilisées dans le cadre de l’expérimentation, c’ est-à-dire celles qui sont reliées aux trois instruments et présentées par le biais des trois types d’apprentissage.

Suite à cette pré-expérimentation des corrections et des changements ont pu être faits à l’intérieur de la démarche expérimentale, tels que:

1) Le changement du didacticiel pour un autre, parce que le premier est bâti sous la forme d’un jeu et demande des habiletés particulières dans son application: la rapidité et la concentration.

2) Une meilleure distribution des enfants dans les groupes A, B et C selon leur moyenne générale en français, en vue de sélectionner des enfants ayant une moyenne plus élevée, plus ou moins élevée et peu élevée dans chacun des groupes.

3.3 Expérimentation

3.3.1 Schéma expérimentai (voir Figure 7)

Le schéma global de l’expérimentation (Figure 7) comprend trois parties. Il s’agit des trois démarches d’apprentissage qui sont à la base de nos expériences en classe: la première étape propose une confrontation de la démarche d’analyse et de la démarche de synthèse, la deuxième est celle de l’aspect du contexte pédagogique sur l’apprentissage et la troisième celle des démarche d’analyse et de segmentation.

(32)

Figure 7

(

schéma global de l

'

expérimentation

)

r

9

^Démarche d'apprentissage: AVEC CONTEXTE PÉDAGOGIQUE/ SANS CONTEXTE PÉDAGOGIQUE ^Deuxième étape ( Instruments utilisés^) (Ordinateur )

(Groupe C J (Jeu pédagogique) (^Groupe A^ ( Papier-crayon ) f Groupe BJ

c

>__ >

<5r "cr no 00

(33)

3.3.2 Tâches

3.3.2.1 Première étape: La démarche analytique/ la démarche

synthétique

3.3.2.1.1 Objectif de la première étape

L’objectif de cette première étape consiste à faire apprendre dix mots du vocabulaire de troisième année de l’échelle Dubois-Buyse, en utilisant une démarche spécifique et de comparer les résultats de chacune des démarches.

Voici la liste des dix mots : ange, dessin, bleu, bonjour, bouton, cachette, chanson, chapeau, couleur et dent.

Nous donnons, dans le tableau plus bas, les informations entourant la syllabation et les particularités syllabiques de chacun de ces mots (tableau 1).

Tableau 1

__________ Particuarités syllabiques des mots de la première étape

Mots à apprendre

Syllabation

w a cvc CW cor ccw cwc ccvc cwv cvcc

ange arVge (2) an 9e

dessin des/sin (2) des, sin

bleu bteiV (1) bleu

bonjour borVjour (2) bon jour

bouton bou/ton (2) ton bou

cachette ca/chet/te (3) ca, te chet

chanson chan/son (2) son chan

chapeau cha'peau (2) cha peau

couleur couleur (2) cou leur

dent dent/ (1) dent

3.3.2.1.2 Démarche expérimentale de la première étape

La première étape de l’expérimentation est partagée en trois parties:

a) l’enfant est amené à écrire les mots sans les avoirvus;

b) l’enfant est amené à travaillé avec les mots à apprendre à l’ordinateur ou avec une manipulation des mots sous forme de jeu ou avec la démarche habituelle où il réécrit tout simplement les mots sur une feuille;

Figure

TABLE  DES MATIERES
Figure  1 Perception  de  la sy llabe ( perception  ) RECEVOIR LE DISCOURS PRODUIRELE DISCOURS

Références

Documents relatifs

Aider les élèves à utiliser les indices fournis dans le texte pour comprendre les concepts ou découvrir le sens des mots

Ce mercredi 2 septembre 2020, 100 élèves impliqués dans le dispositif Orchestre à l'école se retrouveront aux arènes de Nîmes pour l'enregistrement d'un clip vidéo en

We consider the symmetric, interior penalty discontinuous Galerkin (DG) method for the time-dependent Maxwell’s equations in second-order form. In Grote et al. Math., 204, 375–

Suite à cette première expérience dans l’année académique 2016-2017, nous pouvons retenir que le cours Relations école-famille et médiations interculturelles favorise la

En ce sens notre propos, à travers cette communication, est de situer la dynamique dans laquelle s’inscrit l’altérité dans les œuvres littéraires et la représentation

As in the propane case, the curvature dominated Markstein numbers are much lower than the strain dominated Davis et al values, our indi- rect values are still in

« L’acteur ne doit pas jouer les phrases, il doit jouer entre les phrases 8  » insiste Jouvet qui localise ainsi le plus souvent le « jeu » dans les blancs du texte, dans

La réécriture des énoncés produits par un code préétabli fait intervenir une nouvelle variable dans l’interprétation de la lecture : on crée ainsi de nouvelles