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Victoroff Tatiana (dir.), 2020, Антология русской литературы начала xxi‑го века/Anthologie de la poésie russe du début du xxie siècle, YMCA‑Press, Paris, 329 p.

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Submitted on 16 Apr 2021

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Victoroff Tatiana (dir.), 2020, ��������� ������� ���������� ������ xxi‑��

����/Anthologie de la poésie russe du début du xxie siècle,

YMCA‑Press, Paris, 329 p.

Galina Subbotina

To cite this version:

Galina Subbotina. Victoroff Tatiana (dir.), 2020, ��������� ������� ���������� ������ xxi‑�� ����/Anthologie de la poésie russe du début du xxie siècle, YMCA‑Press, Paris, 329 p.. 2021. �hal-03200467�

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Victoroff Tatiana (dir.), 2020,

Антология русской литературы

начала xxi‑го века/Anthologie de la

poésie russe du début du xxi

e

siècle,

Introduction de Tatiana Victoroff et Marco Sabbatini ; postface

de Michèle Fink, poète, lauréate des prix Louise‑Labé et

Max‑Jacob ; traductions de Jean‑Louis Bacquès, Hélène Henry,

Hélène Klépinine‑Arjakovsky, Paul Lequesne, Véronique Lossky,

Jean‑Baptiste Para, Daniel Struve, Christine Zeytounian‑Béloüs,

YMCA‑Press, Paris, 329 p.

Galina Subbotina

Université de Poitiers, laboratoire MIMMOC, membre associée du CREE

La maison d’éditions YMCA-presse vient de publier le dernier volet de la série fondée par Nikita Struve, spécialiste reconnu de Mandelstam et de la poésie russe contemporaine qui fut aussi directeur d’YMCA-presse. Ce troisième volume s’ajoute à deux autres ouvrages déjà parus : xixe siècle. Anthologie de la poésie russe

et Anthologie de la poésie russe. La renaissance du xxe siècle. La publication bilingue

réunit les poèmes composés par 46 écrivains russes à partir de l’année 2000. Le recueil se distingue par l’intérêt qu’il porte à des œuvres inédites en France et leurs traductions originales, mais également par la publication de notices biographiques composées par les poètes eux-mêmes ou par leurs proches.

L’anthologie comporte trois chapitres organisés en fonction de liens et/ou de fractures géographiques et historiques : le premier (« Du xxe au xxie siècle »)

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SLOVO

Les Voyages lointains des écrivains polonais (xxe‑xxie siècles) – n° 51

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est réservé aux auteurs qui ont commencé leur carrière poétique avant l’arrivée du nouveau millénaire et qui, en dialogue constant avec la poésie russe du passé, hésitent entre la continuité et la rupture. Le deuxième (« Un autre regard : poètes de la Russie post-soviétique ») réunit les textes d’écrivains qui percent au début du siècle et s’orientent plutôt vers de nouvelles approches littéraires. La troisième partie (« Par-delà de la Russie ») se concentre sur des textes de poètes d’expression russe appartenant à l’émigration ou vivant en Ukraine et en Biélorussie.

L’originalité de l’anthologie vient du désir d’attirer l’attention sur les processus de transfert, de dialogue et d’influence interculturels. Le regard des éditeurs est tourné vers celles et ceux qui travaillent dans le domaine de la médiation culturelle russo-européenne ou qui se trouvent dans des espaces géographiques et littéraires hybrides. Tout d’abord, un chapitre particulier est réservé aux poètes ayant choisi ou ayant été forcés de quitter la Russie. Ensuite, l’écriture des poètes traducteurs (nombreux parmi les auteurs de l’anthologie) est mise en valeur. Une grande place est aussi accordée aux œuvres poétiques qui abordent les thèmes de traduction, d’échanges, de contacts avec d’autres cultures. Le lecteur trouvera également des indications sur les auteurs français qui traduisent de la poésie contemporaine russe. Il importe enfin de mentionner la mise en lumière de l’équipe des huit traducteurs talentueux qui ont travaillé sur la publication : leurs propres notices biographiques côtoient, dans l’édition, les biographies des auteurs traduits.

Le but de l’anthologie est de présenter la poésie russe du nouveau millénaire. La difficulté de ce genre de projet est évidente et provient, entre autres, de la nature paradoxale de la traduction, entre « accueil de l’étranger » et adaptation à un nouveau contexte littéraire. Les deux mouvements sont, bien évidemment, complémentaires : l’originalité peut être comprise à partir des grilles de lecture déjà existantes dans la culture réceptrice et la recherche d’analogies devient nécessaire après que des différences radicales sont constatées.

C’est l’introduction de Tatiana Viktoroff et de Marco Sabbatini qui nous aide à comprendre les facteurs ayant orienté le choix des poèmes pour le recueil. Les deux chercheurs soulignent, tout d’abord, l’influence de l’Église orthodoxe dans la culture contemporaine russe. La présence religieuse définit, par exemple, l’importance accordée au texte écrit, au livre et à la littérature dans la vie sociale russe. Les racines orthodoxes se manifestent aussi dans la « soif métaphysique » très caractéristique de beaucoup des poètes sélectionnés pour l’anthologie. Les éditeurs démontrent, ensuite, l’originalité des approches actuelles dans l’attachement aux traditions de ce que l’on appelle le « siècle d’or » et le « siècle d’argent » de la poésie russe. La mémoire de l’avant-garde littéraire des époques pré- et post-révolutionnaires donne une physionomie originale au tournant « philologique » ou « linguistique » de la nouvelle génération d’écrivains. Le

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Compte rendu

Galina Subbotina

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caractère particulier des œuvres poétiques sélectionnées est également déterminé par les détails de la vie quotidienne dans lesquels le regard attentif des chercheurs reconnaît des traces de traumatismes historiques et diverses formes de résistance à l’État autoritaire. Cette capacité de résister est fondamentale, d’après les éditeurs, pour la compréhension de la poésie russe du nouveau millénaire.

La postface de Michèle Fink complète l’introduction. Malgré les différences radicales constatées entre les pratiques poétiques russes (orales et métriques) et françaises (visuelles et utilisant le ver libre), la traductrice trouve de nombreux points d’appui permettant une médiation efficace. Les textes sélectionnés pour l’anthologie mettent au jour une « banque commune » d’informations culturelles accessibles tant aux lecteurs russes qu’aux lecteurs français. Les poètes russes utilisent, bien évidemment, l’héritage européen ou ses mythes culturels quand ils écrivent, par exemple, sur Venise. D’autre part, de nombreuses références littéraires russes font aujourd’hui partie de la culture européenne, tout comme la Sibérie, chantée aussi bien par des poètes russes que par des auteurs français, qui s’associe désormais à une géographie imaginaire commune. Dans cette « banque partagée », Michèle Fink met en relief l’héritage des arts non-verbaux (notamment la musique, la peinture, la danse ou encore l’art hybride qu’est le cinéma). Les échanges entre les arts favorisent aujourd’hui la compréhension mutuelle des deux côtés des frontières russo-européennes. Parmi d’autres tendances semblables, la traductrice souligne la culture littéraire du doute, de l’inquiétude, du questionnement qui, se déclinant dans des circonstances politiques, économiques et sociales très différentes, traverse tout l’espace russo-européen d’aujourd’hui.

Les notions de résistance et d’inquiétude constituent donc, pour les éditeurs de l’anthologie, la clé de voûte dans la définition de l’originalité des approches russes contemporaines, ainsi que dans la description de ce qui peut permettre aux lecteurs français d’accéder aux textes poétiques étrangers. Mais la remise en question, les doutes et la vigilance caractérisent également l’approche des éditeurs de l’anthologie eux-mêmes. Cette publication très riche et originale constitue enfin une étape importante dans l’histoire de la perception de la littérature russe en France. À une époque où les difficultés de communication et les défauts de compréhension deviennent de plus en plus inquiétants, l’anthologie cherche des possibilités de contact et les trouve dans un regard nouveau sur la cartographie poétique russe, la capacité de discerner des traits encore invisibles ainsi que dans l’attention portée sur des domaines et des thématiques considérés, pour l’instant, comme « secondaires » ou « sans importance ».

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