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Les idées sur l'éducation d'Alexis Carrel /

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(1)

LES IDEES

am

L'EDtJCATION D'ALEXIS CARREL

par

. ~~se présentée camœe, condition partielle requise pour une mattrise en français dans la Faculté des études qradnéesde

. 1 'Université MaGill

Département de Langue et Littérature françaises Université MeG!ll

Montréal 2, P.O.

J

@

Geoffrey G.P. Thompson 1969

________________

~i

(2)

Geoffrey GaP. Thompson Département de Langue et

Litt'rature françaises

DiplOme: M.A. (français)

Le Docteur Alexis Carrel, chirurgien et homme de science, mais aussi penseur et catholique par son éducation et par ce qu'il a vu ~ Lourdes, ya travailler en Amérique. Frappé par la décadence de son propre pays pendant la guerre de 1914-l9l8 et plus tard

par l'esprit matérialiste des Etats-Unis, il en cherche les causes. Croyant que l'homme a été affaibli par les conditions de vie trop molles, et par une éducation progressive qui manque de discipline, il examine les défauts de l'édncation et il conclut que c'est trop une affaire de mémoire" et de diplOmes et qu'il y a une absence de spir! mali té presque oo.mpl~te. Il cri tique aussi l'indu~trialisme, les conditions sociales et surtout le logement qui empOchent le développement sain des enfants.

Il croit que l'éducation devrait être basée sur la connaissance de l'homme et un idéal plus difficile. La plupart de ses théories ont été approuvées par les éduca.teurs les mieux connus du monde.

(3)

_i

TABLE DES MATIERES

CHAPITRE I~: Biographie Présentation de l'auteur -Faits iqx>rtants qUi expliquent sa personnalité.

CHAPITRE II. Echeo de l ' éduoation moderne.

,-CHAPITRE III. Manque de but et d'idéal moral.

-CHAPITRE IV. Création d'une élite pour y remédier. a) La poli tiqlle.

b) Les oonditions de vie

c) Meilleure oonnaissanoe de la science d) Idéal religieux ou humanitaire, et le

développement de l' esprit.

e) Importanoe de la oondui te rationnelle CHAPITRE V. Comparaison avec d'autres penseurs de son

temps et les grands éducateurs du passé. Les idées de Carrel ~liquées aux

oonditions de la France actuelle. CHAPITRE VI. Conclusion.

a) Son originalité

h) Alexis Carrel et la recherohe.

c) Les conditions de réussite dans l'éducation d) Alexis Carrel et la foi dans l'avenir.

La science et la religion et leurs rOles respectifs.

e) Alexis Carrel et l'idée de l'évolution f) Les idées de Carrel ne sont-elles pas

PD 1 p. 4 p. 16 p. 25 p. 33 p. 36 p. 40 p. 42 p. 56 p. 63 p. 73 p. 79 p. 82 p. 90 p. 96 p. 100 p. 104 aussi un peu dangereuses? Jusqu'l quel point?

J. J..

g) Les idées d'Alexis Carrel dams le monde p. 108

(4)

Quels sont les buts de l'&iuoation? Les &Dcateurs ont

-

.

-donn' plusier. rlponses, que je ne vais pÎ:us bum'rer ici. Ce qui est 1q)ortant c'est que nous exUIiDODs l'&mcation qu'on donne en France et an: Etata-Unis

et

que nou devons constater ce que l'on procluit en moJ'8Dlle.

On

va vite verSUDe éducation technologique, scientifique - qui pr4par. 1 'homme pour' son' travail. Hais beaucoup de 9ens ne sont pas contenta et la litt'ratu.re ou ce qui en reste est plutet une litt'rature de la rmlte ou du d'sJott. el abo\ltirona-nous?

" .!

On n • • 'int're.se plus trop ~ bot. culturel. da l'6ŒmcatiOD. Il suffit cie pr~arer un. qâération qui devra

8.

cODfomer ex buts flx's par lee industriels' et par le •. consOllBat8ll%'S. Hais "1'hCllllll8 est plus qu'un c~sClllllateur, il ne vit pas S~eIII8l\t da

pain. Carrel s'est renda compte a.seztet de ce qui allait

arriver.

n

yo~ait

montrer que l'hCIIU' était plus qu'Uil.

~éc1mici_.

Il a 'YU les défauts de la rieille écmcation, qui était pl~tet

Une n l ture classique pour le. ))œ!Veois et un travail

"dé

_.oire pour les ouvriers. En effet 1 •• ouvriers sont dfJ9'eDus' P1ut~~

ilotes - •• claves - et 1. bou,1VeOisie ne savait pu

0'

elle allait. Le titre du rœum de Hans Habe "Kleiner Ken vu nun?- met . en

... ..r_

lU1llif.re la si mation. L'éducation a1Iu5ricaiDe

et

canadienne a encore tous le. défauts que Carrel a ct_oncés - la chasse 8IlX dipl&lles, le bourroge de crlne et de la mémoire, le manque d'intérlt pour

(5)

'e

2.

les grandes idée., un laisser-aller pathétique au point de vue moralité, une absence presque aaœp1ate de ~iritualit'.

Les :1d1es de Carrel sur1'&maation sont si penin_tu et leur app1iaation dmla le al1aq) des structures ~cativea

occidentales - surtout dana 18 Amérique cil Rom - est si néo ••• aire,

qu'elles demandent d'Itre CIODsid'r4u· en détail. C'est Geai que nous ea.a;yoDS de faire, mai. nOD'pas avec un but pratique de le. montrer aux &meatea.ra partout et d'encourager 1ftr diffusion. Hea études sont baséesaur les -livres de Carrel qui ont été déj l

publié •• Joseph T. Durkin, a.j., a écrit. 1965 un livre tr'. interessut, -Hope for our ti .... publié par Buper & Row, daD.

-

-lequel il a eQIIIlenb~ -le. o8l1vres-tn&:u.t,. d'Alexis Carrel qui Bont

clan. une collection , 1 'Univerai té de Geo19etoE. LeD i~e. de ae

-

-livre ne JIlodifiet pu bellDaoup lesi~es' de Carrel d'j' publlles. Pour Gette raison et pour' éviter de donner' de lougue. aitaticms en uglais du. livm de Durkin, j'ai eru qU'il vaudrait m1~ ne pu inclure les extrait. de Ge livre. Cela serait _ tout eu une dIlpliGation de travail • • 'anao1Ds, j'ai inclus dans _ bibliographie quelque llati're biographique que j'ai t~v'e CiÙm.ae livre

important de Durkin.

L-importance de Carrel en CIe qui goneome l'&iucation a

été sous-estimée par 10. édueat8l1rs. Haae .1

1.'

on n'est pu d'accord avec sa th.se principale qui montre eODlllent l'abandon de la morale ahr&tienne et l'adoption d'une IDDralité de profit et de plaisir a affaibli la eivllisation oeeickmtale, on doit S8 rendre caupte

(6)

qu'il Y a dans ses &Jrits une masse de oitations pour soutenir les idées classiques de l' &m.oatiC4l OClllllle elle a existé depuis les

Grecs& l ' importanoe du travail solide, la base JDQrale cie n'importe quel Q,Ysta&e d'édnoation, les erreurs courantes de l'4ducation

. .

progressi Ye. Hais Carrel n'est pas simplement réactionnaire en édIIoation - son originalité réside dans son idée que la rie devrait ttre guicMe par une oGlllbina1son d'idéal ohrftia

et

de mtithodes soientifiques

et

avant tout que les th40des de l'éc:lD.oation devraient Itre bas&'s nr la connaissanoe de 1 'hOllllD8.

Je yeux d'abord remeraier Hlle Reverehon, Assooiate Profes80r de l'Université HaGill, d'avoir dirigé cott.

th,,, ••

Je veux aussi raeroier le bibliothécaire

cm

Colltqe Lionel Groulx, l'~ Brault

(7)

CHAPID! 1

Biographie - Pnsentation de l'auteur

Faits importants qui eçliquent sa persOlUlalit&

Quelles étaient les idées ci" âluis Carrel 8W' 16 éwoatioai

. ~

Sont-elles importantes pour les générations qui aui vent1 Voioi oe

,J.

qu'on va upl,iquer dans les pagea suivantes.

œ

peut-œ t~ver ce. id4e.? En effet, on les trouve

"

partout dans l'oeuvre de CiU'rel, mai. SIlrtnt dans ses "R&flez1ons

-sur la conduite de la vie·, livre qui fut publ,i& en 1950.

Al_i. Carrel, né en 1873 'Sainte-Foy-l .... Lyon, est

. .

deV8DU plus tard h<aae' de scieoe et cddnllvien. Fils d'un

industriel., fabricaat de textile., .a fuaUle était bouqeoise et

il reçat une éduoation ~ l'école jlauite de la rue Saint ... aélhe , Lyon. Apr'. cela il a fait ses ftude • • écU.eales " la Faculté de Lyon.

Albert

B ••• i're. dans l'article sur Carrel daDs ses

.

·Convertis du. ringtUlIle 8ihle· a décrit le qarp ainai:

"Bri,U,ot él'va" déjl tr's personnel, doué d'un • • s . d'observation extraordinaire: il & de. yeu jaque

derri're la tête, diaent sea amis·. (1)

. . .

Une autre description intéressante est donnée par le biographe

de Carrel, Robert Soupault:

-Alexis se montrait en effet ind~dant, aventureux, mais aussi méditatif

et

silencieux.

».

robuste santé on dit que son enfance solitaire enti're s'écoula sans

aucune maladie importante - il était combatif" l'occasion-. (a)

1. Bessi'res, Albert: -Alexis Carrel-, Convertis do.

X1G.

si~e.

1er vo1~. (Tournai, 1960), p.168.

(8)

..

V

Un peu plus tard il dit:

-Coll6ïJien c:onsGienci8lllZ, travailleur, il n'avait rien

cm

.fort enthtme,ses 'tudes furent bonn.s,saDS plus:

quelques prix

a;

la fin de ohaque aIIlllée. On ne pouvait trouver en lui l'étoffe d'un laur'at de ~oncours qén.&al, ni d'Un futur aavedesgrandès&aolGs. Sa personnalité d'jl.siD;u1i're l'60artait des carri'reSW. (1)

En effet Carrel s'int'ressaitnon seulement l l a soi_oe mais aussi' la religion, et surtout .. un Dl,Ysticisme, c::km.t on voit quelques traces daDa ses

éori

ta.

Sa recherche soientifique et, , la fin, 8a qulte mystique, sont deux fomes da. aime phénomke, du dialogue d'un holIIme aveo le grand tout

~

Dans . son oeuwe la plus personnelle, -Jour apr's jour,

.

1893-1944-, Carrel donne une desoription d. s.s id'e. , cette

~el

-Ha vie iDte1leotliell. et _rele a cOJlllll8Boé au IlOlMnt de

ma

sortie du. oo11age; elle a pris une fODle plus

Rette , l'tSpoque de lIOn hivernage l Fréju.s (servioe Ddlitaire) et l'impulsion reçme alors .'a orienté vers une s'rie de rftlezions qui· ont clnré pedant tout mon internat. c'ftait l'~e du soeptici_, du. dilettotia.e, ol ~t,. sa doc:td,~e et les thtiories

de ses disciples m'avaient doJm~ l'habitude de critiquer

et

d'analy.er minutiou_t les 0110se8

et

les gens. Puis ast surv=ue une troieil!!.e p'!"1ocle~ crelle ol j . me trouve aO'tuell _ _ t, pÛ'iode bizarre; au fond de

moi . . . , je . . sens fatal_ent entratné vers une figure, celle. du. Christ-. (8)

Ain.i , on ne devrait pas voir en Carrel un penser iq)artial. La plupart de sea idées sur l'4ducation sont basées

..

sur une philosophie chrftienne, mais &ussi influencées par ses

1. Soupault, Robert: -Alexis Carrel 1878-1944-, p.12 2. Ibid., id., p. 14 - .

8. Carrel, Alexis: -Jour apr's jour 1898-1944- (Paris 1956) livre posthume, p. 7-8

(9)

o

6.

idées saientifiqaes et par ~on eœpérienae , l'Institut Rockefeller en Amérique,

Une autre upérieAce de sa rie ellt gapitale, 80D voyage &. Lourdes, qu'il a décrit dans son livre "Le VC1YBlJe de Lourdes,

. . .

suivi de fragment. de Joumal et de lIl&iitations" (Paris, 1949). Quand il· était doateur' en m&1ecine, profassfi%' d'anatomie' la Faculté de Lyon,en 1903 " l'Ige de trente aBlS, il a aeaoap'a9Dé

. ~ -.

l . Lourdes un' train de malades. La, il a vu ae qu'il a am être . ..

.. _ . . . .

un miraale. Une j euae fiUe, mourant de péri toni te, tuberoulense, fut re.au.cité. devant sas yeux pr's de l'eau de la grotte.

Bessi're. d~rit une des coDséquenae.:

-Rentré l Lyon apr's 1. choo de Lourde., Carrel pr~

.SOA aODcour.de ohiru~iea des hepitaux. Daas un artiale loyal, daDa plu.ieur. conversations avea quelque.

profe •• emr.,.e.juge. de damaia, il ~.e les faits dont il a· fté tlmoin , Lourdes. Hiraclei Jeu. de forae. iDCOJinue.i

n

ne foDlllle aucune CIOnelus:lon; liais se. inbtlCJillbiœa::àeataire., solid _ _ t établi. en Ge positivismequalifi' par Renouvier de primari_ da

l'esprit, lui d~ar8llt: Inutile d'h.ieter'

bec

de.

idée. pareilles, ~s'n'avez rien l faire pazal DOUSG'. (1)

Carrel a'Yai t pm d.::respecrt pour le GOzps .4c::U.eal de Lyon,

et le sentiaeDt était r&Jiproque.

n

échoue" son ezu8D de aoncours pour le poste de Ghiru%9ien des hOpitau.

n

part pour l'Amérique 8Il.ma! 1904. En oatobre 1906, il est ahoiai pour diriger le laboratoire de ahiru~ie ~'rtmanta1e de l'Institut

.. Rookefeller , lev York. En 1912, il reçut le prix Nobel.

1. Bessi'res, Albert: G'Alexis Carrel", Convertis dI.l XDme siacle, 1er volume. p.173.

(10)

de l'Europe et surtout de la Franee.

n

y a un pusagedaaa la biographie de Soupault oa il ~rit

• un ami en Amérique:

·Ce que je vous di.ais de la médecine français8 ces demU~res .:8llI1ée. estaalhea.rftseJIlent vérifié. On n'a ri_ au prmir,

on eatignoraat.de tout. Les hommes ~tent partout de la fi'vre . tl'Phoide et. aussi dn tétanoa parce qu'ils n'ont pas

ft' vae.in's, et aussi parce que noua n. possédons. pas de

sérum antitftanique-. (1) . Et encore:

-Le corps .&iioal souffra au plus haut ·point de la maladie . intellectuelle dtotnt j .... cu.. ai souyent parl' et qui atteint

la majorité de.iranczais. L'éducation pur-.nt verbale

qu'il. ont raVIe, lenr fait.praadre du mota pour les faits. D's qu'ils ont parlé, ils croient avoir agi, toujov.ra

par8Uad's que ce qui

.st

logique est vrai et qu'UIle étiquette placq'par eux n.r une cho.e, transforme c.tte choae en

ce qu' ila d.&sirent. Hes compatriote., malgr' leur intelligence, sont presque inutili.abl...(2)

Et

ce qui est encore pire:

-L'adad.DiatratioD surtOllt attire ses flkhe.. Le. hoE.ea qui . toute leur.~'e n'ont song' qu'lleurs petits int'rlts

persoDJlel. 1=l&:u.at., qui IL 'ont jamais eu devant le8 yeux un 9ralld but l atteindre, qui .ont habitua' IHIltir toutes las foi= qu~ cole lc:urpardt utile, sont :mO~@8 de modifier leur façon de p8llser et d'agir . . . . lorsque peut-Itre ils le.désirent.

J'ai l'~ressiOR depuis dix-àuit mois de vivre une comédi. de Holi're. Je auis fati9U' des personnage. , la fois

grotesques et tragiques que

i '

ai ete cOtoyer-. (3 J

1. Soupault, Robert,-Aluis Carrel 1873-1944-. p.1l4

2. Ibid., id., p.1SS. 3. Ibid., id., p.136

(11)

8.

La défai_de l'8.11I14&e franqaise en 1940 a fait croire 1

Alexis Carrel que la France était décadente:

"La

jeunesse de la défaite, grossl're, débraillée, la -ciqarette au coin de la bouohe, la- barbe en collier,

le dos volté, 1esma1Ds daD§ le. poohe., était bien repr&sentati ve de la barbarie anémique dont s'enor-gueillissait la France de oette ~a·. (1)

n

y avait beaucoup cie rai~OIls pour cette ÜOaciece, mais une des plus iDIportantes pour Carrel ftait le systame d'~oation

en France.

n

le cri tique avec vigueur:

"En

somme,

ni l'&'ole,ni la famille ne sant actuellauent

. capables d'enseigner .l la jeme •• e cOlllllent se condllire, auasi voit~ol1 se réfléchir daDs oette j8QDesse, CODae

dans un miroir la -'d1oorité des &mcateurs. L'&!ncation se liait. pratiquemeut l l a préparation d'ezammsi

simple eXe~iCle·. de .6aoire et non pas formation cie l'esprit;

.éthode

qrlae , laquelle on ne fait que "des anes ~'s de. livres". (2)

n

pe_ai t ~ une red •• uce ou une ~_ovatioD cOlllPlate de la société, surtout par l'éducatiœ:

-Hais notre devoir le plu s&oré est d'opérer la révolutiœ

-

.

pédagoqique qui fera de l'.ole,au lieu d'une triste usine 1

- ,

certificats et l diplema., un foyer d'éduoation morale, inte1leotueUe, e.thétique

et

re1igiwse, et surtout un cCDtre cie fOre!ltioll

corrompue:

-Bous allons atre battus COlllDe jama1s la France n'a été . battue. Houa. serODS battus, 1 cause de notre corruption,

de notre vanit'. et cie notre faiblesse. Peut-être alora comprendrona-nous". (4)

1. lIarral, Alais: "Réflexions sur la conduite de la

ri,.

(Paris. 1950)

p. 126.' _ 2. Ibid., id., p. 248 3. Ibid., ida, p. 155

(12)

Hais ce sont surtout les chefs, 1~'11te qu'il faut bltmer.

- . .

"los chefs d'indl1strie semblent iDcapables de penser en .d'antres ter.mes que G8ŒE d'un lais8er-faire superficiel.

Le public en gu'ra!,' ne vat penser 1 rien

et

laisse la radio et 1ecin6aa, ··c.,ezl:raordiDaire8 moyens de GU.lture, dég.,érer en· aJm8 _ _ ts'9'Ulqair •• 6 tOb-aer en plaisanteries ou. en tapage; il est plu aveugle qUe 1. prolétariat romain

du Bu-Xllpire-. (1)

Carrel est retoul'llé aux 'Etats-Unis apr's la premi're guerre mœd1ale.

Hais il y a troU" beaucoup de chang_nts.

-U lui apparatt que 1e8 progr'. matériels avaient engendré _ un _t'riali .... qui était en train cie CJOrrompre la

ci'YUi-sation _'ria aine. La 'YieU1e BlU8e des Quater8 était

étouff'e sous 1a'Dlass. de. nou'Yeaux éigruts qui n'étaient

plus 1 •• Anglo-SUoDiI, le. SGandinues et le. Irlandais d'autrefois, mais' des ·Itali • •

cm

Sad, des Armlni&s, et

~.Bew York surtout de. &:rhappés de tous 1.8 ghetto8 de

l'Europe eentrale. Le. JaériaaiDs d'origine y c&:la1ent peul peu. le.poR" de

ooaumcie·'

'de. 4iaiql'és

ou ,

des

fi18 d.'lm1gré. souvent sans cnslture, tOl1jours saa8 traditions dont le .eul dieu. était le 'Yeau d.'or. Le. _ _ r8 se

dlgrtlldaJ._t-. (2)

Carrel était puri tain

et

n' ft ai t gu're capable de coq,rendre la mentalité de la plus qrande partie du. und.e oacidental d'aujouzà'hu.i.

-on

le 'Yit prendre riol _ _ t parti pour la pxohibition • . Ell. lui parais.ait logique et néc.ssaire; cette attitude

lui était en outre diaté. par 8a hain. de l'alcoo1i . . . , sa propen8ion au puritoi8llle. C'.st l ' ce qui le fera '-ralemar.:.t sezmonner contr. la bonne cl'l're, les _%o-1'1al1s

.t la ciqarett.-. (3)

Carrel a vu avec cl~-té que l'&:mcation ne peut pu

ttr.

slpar_ des autres domaines de la vie. Si le mi1i_ était pourri" l'en8eignement serait pourri aussi. Ceci est pourquoi nous deVOll8 regazder avec plus de dftail ses vues sur la situation éconClllllique, morale et spirituelle de l'1'1ClllllJl8 moderne. En médecin l'1'1amme

1. Carrel, Alexis: -Jour apr's jeurr. p. 203

2. Soupal11t, ,Robert: -Alexis Carrel.1813-1944w• p.150 8. Ibid., id., p. 151

(13)

~

"

10.

Dll)dctme pour lui avait une maladie' guérir et cette maladie compnmait non salement. un . matérialisme stérile, mais aussi

un DaDqUe de moralité, et une &iu.oation qui ne pouvait pu Itro efficace puisque les chefs eux-semes des nations n' étaient plus cçables de diriger ·la fonle, ni en politique, ni _ moralité,

ni en &:iucatioll.

A cette époque il était en train d'écrire son chef-d'oalVre

-J. 'HCIDle, cet inconnu·, publié d'abord an 1985.

Il avait acheté l'Ile de Saint-Gildas en Bretagne en 1923,

qui lui donna la chance de méditer dans un lieu. soli taire. Carrel écrit:

-nes période. de 80li tude

et

de sUence soat indiapcsable8 • . ChaGUD d. nous devrait s'y soumettre de bllpa IID t.-ps.

On dirait qu'OB s'y recluuqe _ cezvie. Surtout quand s'y ajoute un exeroice 1IlOd~' et un peu de soleil. C'est la route de la ~8tique, celle 4Ussi qui aime aDX plu

grande. aation8.· Le8 .'ricains ont choisi la route opposée: la vie ·en troupeau. le rejet cOlllPlet de la m&ü tation,

la dispersiODde l'eSprit, la oppression de toute vie et discipline intérieure". (1)

-

.

Sa critique princip~e de l'~catiOD moderne non seulement en France, ~ il a vu 1 . . effets

cm

poaitivi8llle dans les univ.rait's,

. ..

mais au.rtout en _érique qIli était clev.nue si _térialiste que la spiritualité - la vie intérieure - était ignorée.

-La vie intérieure, cette chose privée, cachée, non partageable, D~ d'-ooratique est considérée comme un péché par le conservati81D8 de beaucoup d'Ü1.cateurs. Cependant elle reste la source de toute originalité". (2)

1. Soupault, Robert: RAlexis Carrel 1878-19.4". p.154

2. Carrel. Alexis: ·L~e, cet inconnu·, (Paris 1985), édition livre de poche,.p.424.

(14)

-En' somme, ohaque',probl'-e humain doit Itre oonsidéré . dans ses' relations avec tous les autres probllmes

humain.-. (1)

Alexis Carrel a vu qu'on ne peut pas oonsidérer lell pzobllau., ,

le probltae cie 19mcation, sans-at7naid,4I'er les piVbl~es pQlitiC;U~=. Il a quelques idées mattres88s sur la politique mais i l n'en

pas ua penseur plOfond. CQIIIU anti-matérialiste il s'est méfié surtout de l ' éconc:mique.

"RenOlider " la priJla:6té de l ' éGonCllldque, BOue refaire .JII:)ralement,physiqu _ _ t,' recl1eraher la force plut8t

que le ocmf.ort. Peu80DS que ,BOUS faisonspanie do.monde

et de la oivilisation. lécessité de l'attitude héroique, celle de la jeuness'-. (2)

Le libéraliame déBaooratiqae était pout luj, _ syst" trop l b . ,

.

trop ais',

-Il fatùmi but au hoia.s d'8Djourd'hui. Ils ne

. s'enthoulUllent plu pou la à_aratie; .180 .oaiét' créée

par le libérali.en' a plus d' 61el'9ie. Il faut de

nouveUes relations entre les. hœa.es, peut-Itre Clelles de la fraternit". (3)

Carrel, qui aimait la, campagne, la mer et les JIIOntagnes de la Bretagne, a'a1aait ,pas la civilisation industrielle et la ville moderne. Surtout il ha!saait l'id_ d'Ull prolftariat, qu'il regardait ecmme les serfs

cm

Hoyea-JcJe cru pire que le. serfs.

-Aujourd'hui, le8 prinaipes de la civilisation industrielle , doivent ,tire ccabattus par nous avec le mIm. acmam_t

que l 'ancien r"'ime par le.Bnoyolop~stes-. (4)

-Ceux qui sont aujourd'hui des prolétaires doivent 1er ,situation&. des défauts h'r.id.itaires de leur corps cnt

de l_r e&pd t-• (5)

1. Carrel, Alexis: -Cahiers, 1934-1944-. p.183

2. Ibid., id., p. 198 3. Ibid., id., p. 233

4. Ibid., -L'Hcxmae, cet inconnu", p. 402 5. Ibid., id., p. 408

(15)

12.

On voit l'importance de ces idées de Carrel plus de trente ans plue tard. Les enfants cies payres vi vent quelquefois

-eDcore dans des taudis. et dans des JllUUrea. Ils vont aux eaoles of! les 01 use. sont plus bruyetes et plus tap8CJ_ses que les autres. Leur sut' est sins DoDe s'il n'y a pu un 8YstlDe

-

.

de a&leaiae social.. Ils ri vent dana des quartie rs pr's des

dOGlts ou des ahemins de fer. Tout oonspire cœtre ellX. LeBrs

parents, aussi, ont une vie quelquefois moins stable, l C8UEle da chaoage ou de troubles syndicalistes.

Ainsi le probla.ede l'6ànaation est toujours l i é ' aelui cie la sant' e t ' celui du loqament. Cela ne vaut pas la peine de <kmaer de beaux bat1ment. aux ' l " ' s dODt les parents daeurent dans la aru.e.

Carrel s'int • • ssait surtout' l'élit •• La socifté

. .

moderne doit p~tre , tous, mais surtout .1 l'élite, d'D'oir

. .

une vie stable, de fOlller un petit monde familial, de poss&!er

(1)

une _iSOR, un jardin, des amiD.. . Il dit, cise l'introcmction de ses ·Réflexioilii sur la con.1 te de la vie*' ~

.

-La créatioD d'ue élite eat d'une import_ce capitale • . Aucun hoJIaeûlIIOderne n'a Ulsez.d'intelliqence et de .

eourage pour attaquer .les grands probl . . . . de la civilisation. Il serait tr's important de placer d_ enfants, pourvus d'jl d'une DoDe h'r4cU.té, dans un milieu ph;ysique, chimique et psyc:hologique soigneus_nt adapté &. leur type. On obtieadrai t peut-lUe ainsi des individJ1S tr's hautement doués. La socifté a besoin de

surhODlllles car elle a' est plus capable c:le se diriger, et la civilisation d~ occident est tSbranlée jusque ~s ses fondationa-. (2).

1. Carrel, Alexis: ·L'Hœmle, cet ineonnu·, p. 412

2. Ibid., -a~lexions sur la conduite de.la vi', (Plon 1950),

r.

(16)

Carrel a aenti que la démoaratie de la France et des Etats-Unis avait échoué. A cause de la défaite de la France par

l'Allemagne en 1940, il a vu que des ohaDqeDl6llts étaient niaeanires. Il écrit:

"Les époques· de 1a'd&:adence sont caractérisées par la .m6diocritédes·ahefs. La foule souffre de n'admirer

personne, car le culte. das héros est un besoin de la nature humaine-. (1)

Auf4si: MUne autn err8l1r date • la confusion des concepts de l'ltre

.humain et de l'individll est l'4'valité deoaratique". (2)

Et encore: .

-L'atre stopide,inintel1igent, 1nc~able d'attention, _dispersé, n'a pas droit lune &mcation supérieure. Il

est absurde de lui dcmLer le mime pouvoir électoral qu'l l'individu oOJIP1'tanent développé". (3)

Dans lIell Journaux on txouve 8ssi d.es réflexions sur la politique et la condition du monde:

-L'application desprinoipes dimocratiques ne fait rien ."

.pour le développement des forts

et

s'applique surtout

l la propagation de la masse, 0 ' est-l-dire l des faibles-. (4)

Hais Carrel n'est pu, cOJIIRe je l'ai déjl dit, un penser trh syst6natiqa.e. Quelquefois il saable opposé , l ' id6e de la. criation d'un état plus aristocratique.

"!!elgr' moi, je penee que le 8ooi8lirmleg malgré ses uch#

. sos imperfections, est le moyen d'approcher d'un état plus juste de la répartition des jou1ss8JlCo". (5).

Ce qui l'attirait en effet dans le socisU.sme, c'était la chance de contr8ler le progrftS de l'humanité. C'était un eugéniste,

. . '

un utopiste qui TOul ai t construite une société plus .pure, plus chrétienne, mais fondée sur la scieDce. Pas du tout cynique, Carrel a cru encore aux utopies. Au fond, si on doit espérer, si on est

1. Carrel, Alexis: "Réflexions sur la conduite de la vie-, p.149 2. Ibid., id., p. 373 .

3. Ibid., id., p. 373

4. Ibid.,. ,,~oumal9.1925-19.83~ l'Paris 1949}, p.71

(17)

14.

ia&ù.iste, il n'y a rien d'autre " faire. Teilhard de Charclin,

quoique plut8t mlutionniste, Il fait la Jdme chose.

"Et

apr's tout ce temps les utopies continuentl choquer des exprits e<mlllenatea.ra. I l y a un parallUe . int'ressant , faire avec

Aldous Huzley, l ' autwr de ".Brave· aelf World-. Cet auteur qui

- .

s'int'ressa1t de plus en plus au m.Ystici8lJle podaat sa vie, a

condsmn4 les utopies dans ce li ne publié GD 19320 Alexis Carrel, qui s'int'ressait plus' l'homme, a pris une route plus chu'itable.

Sinon on tombe daDa l'impasse des 4tats fascistes et des dictatures militaires.

Carrel, "Clase de .8S id_s politiques et religieuses, avait de. ezm.us partout. Le docteur Soupault mrmtre pourcpoi:

-Il voit les Gboaes ClClllDe elles sont, appelle un chat un c:bat.

-C'ellt

1'-

pr4eis6ll8nt ce qui lui valut tant d'animosité. On

1 redoute la fruchise total".

~d.s le CClllllllleIlcemant de la guerre en 1939, l'opposition devint plus Slére. -Le vrai, c'est qu'on cherche , éconduire OCiIIIIIle

un gOneur celui qu'on nrDODIIIle -l' .-éricain-. Déjl le silge ellt

. . .

fait autour de lui, 8lltour de son nom. Il est sur le8 listes Doires des associations sec:%"Mes, il ellt suspecrt l tous les ~publ;i.cains

conformiatea-. 2

En nov.mre 1941, il était ncmné régent de la Fondation fran çraise pour l'Etude des probl_es hUlll4ins, dcmt nous parlerons plUs tard. -Carrel n'avait qu'un but: le re1'vement de la Franc". 3

1. Soupault, Robert: -Alexis Carrel. 1873-1944-, p.154

2. Ibid., id., p. 209 .. 3. Ibid., id., p. 247

(18)

Hais il fut SU&paldl1 de ses fonctions par la nouvelle

équipe cle la libtb'ation. Ce choc a oaua' la mort cle Carrel. Il n'est punéeessaire pour "notre th'SG cle retracer tous 1.8 détails de catt.querelle "avec la Douvell. aciDiaistration.

Et vraiment, quoiqu'il soit certain qu'il n'était ni collabor&tmr,

-

-

-Ili raoiste,

.fla.

s'il l'était, Gela D'aurait aucnme importanoe

. ~. ~

pour Dotre th'se qui a pour sujet ses id.fts sur l ' &mcatioa.

-Seulement on peut dire qu'il y a encore des pr4Pg&s contre lui

.

pami;: les Fran ça!s, ce qui peut-être empOche beBllGOllP de

"

.

persODDes d'examiner ses idées et de YOir sa grandear.

(19)

CHAP~RE II

..

Eaheo de l'éducation"modeme.

L'&:iu.cation modeme, .OODlll.eJlt a-t-elle échoué ~

,1.

~a faiblesse des sayants que l'on rencontre parfois dan. l.s

-universit'.

et

les laboratoire8 vient da la m~ocrit' de leur but, et de l'étroit.s •• de leur vie. Les hcmmes grandissent quand ils sont inspirés par un haut idéal, quend ils contemplent de vastes horizons.

L.

saer"ice de soi-mime n' •• t pas difficile

- .

lorsqu'on est brtUé par la pusion d'une grande aventur ... Bt il n'y a pas d'aventure plus belle et plus dangereuse que la rénovation

1 de l'hemme modernew•

Carrel &tait hanté par l'idée de la décadence de l'h.caIIle

. .

JlllDdeme. Pour lui, cette cl_ad_ae avait plusieurs CDses, mais une

-Le jame Boaeparte lisait Plutarque et s'efforçait de penser

_et de yivre 0 0 _ les gru. hOlE.S de l'Antiquité. Il n'.at

pas indifférent qu'un enfant s'enthOusiaae pour Babe Ru.th . ou pour Geozve ~ngtoa, pour Charlie Chaplin ou pour

if,indbeZVh. Jouer àu gangster n'est pu l a ' " chose que

jouer au soldat. Quelles que soient ses tendances ancestrales, ahaque individu est aiguillé par les conditions de son

cléveloppeunt sur la route qui le aoncluira soit 8IlX

montagnes solitaires, soit au f1ana des collin •• , soit" la bou. des Jllar&:a.ges 08. se pldt l'hUlllanité-. (2)

La deaadenae pour Carrel était liée

a.

l'idée de matériali_e qui représente presque l'animalité, -Bon seulem_t la matérialité brutale de notre oivilisation s'oppose' l'essor de l'intelligence, ~8 elle éarase les affectifs, les doux, le. faibles, les isolés, aeux qui ament la beauté, qui oherohent dans la vie autre ahose que l'uqent, dont le raffinement supporte mal la vulgarité de

. 3

l'existenae moderne-.

1. Carrel, Alexis: -L'Haame, cet inoonnu·, p. 392

z.

Ibid., id., p. 354 3. Ibid., id., p. 434

(20)

Carrel eroyait que les positivistes de la Franae du dix-neuvifmle et du c:o:mmenoementdu vingtiflme .iW. étaient des eonsenaters. Il était illfluencé par le8 idées philosophiqua

de BeJqson et par Emerson.

Carrel a elU que le premier devoir de l'hQlDlle a'ltait -la direction de soi par soi,.l. C' étai t oette c:Ùreotion' qui donne

. - .

la s,piritualité l l'haBae. Carrel a oonseillé da s'imposer quelques minutes de silenoe le matin pour .e retirer en soi-mime. C'est

.

.

" ee temps-ll qu'il il~Gon.eillé la prit.ra. En effet, en d'oabre

. , ' .

1940. il a 40rit pour la revue aérieaine -Reader. Diqest" un

. .

artiele sur le pouvoir cie la pri're.

n

n'y a aucune référaoe , l' éduoation clan. oet artiole; néaDllloins Carrel a oru que la pri're était une aativité fondamentale de l'h . . e qu'on abandCDDe av . . un risque grave.

Cependant, il a 'YU les dangers d~un. réaetion .i~itualiste:

-D'autre part, il eat important que la faillit. dn .

. matériali8IBe n'.he pa. une réaction s,piritu811ate-. (2)

.

"L' ftude da. propriétés physique., c:ù S'1UIIl sanguin, de

ses 'Quilibres ioniques, de ~a pe~éabilit', du protoplasme, de le. sonstitnt!œ obimique ciee mltivkea" etoc:zc:z n'est pas mo!!!s indispensable que oelle des rives, des états m&ü.U1I1\iquea, de.

.

-effets psyohologiques de la prittre, de la meoire des mots, ete. (3)

Hais pour Carrel l'idée d'une vie intérieure est liée , l'ins,piration re1ivial.e,.

1. Carrel, Alexis: -Réfluions sur la conduite de la vi", p.145

2. Ibide, -L'HOmme, oet inconnu-, p. 38&. 3. Ibid., id., p. 386-381

(21)

.18.

"L'humanité a reçu une empreinte plus profonde de l . l'inspiration' reliqieuse que de la pensé. philosophique-,

et UR peu plus tard:

"L'activité .,stique . a

ft'

bannie de la plupart des . reliqiœa. Sasipifioaticn mane .. a été

oubli'..

A cet

oubli est liée probablement la d'cadenae de. église •• Car la vie d'une religion dépend cies foyers d'eativité mystique qu' ell.· eat capable de oréer. Cepeadaat le seas

reliqieux est resté' dans la vie _dame une fonction n40essaire de la conscience d8 quelques individus. A présent il r.camœeaee de se mBnifeat.r par,œi les hommes

de haute aultur'. (2)

Au bout de sa vie, il est allé plus loin. Hous t%OU 'Ions dans son journal: -I.. but de la vie est la sainteté et Don la

..

-science, mais la sainteté ne peut pas sans l'aide de la science olVaniser et condnire la vie. La tlcdle cle la scienoe est de

_ . 3

pemettre aux hoJaes cl' atteiDdre la saintet".

TOIljours il a 'lU l'importanoe de la morale. "!,(ais le sens moral est plus important que l'intelliqenae. Quand il dispardt

- 4

d'une nation, toute la atruoture sociale cOlllHDoe l s' 6ranl.r".

"Bous n'avODs presque jamais l'ocroasion d'obs&ryer, dans .la société _derne, des individus dont la coDdIli te soit inspirée

par

un idéal. aoral. Cependant de tels individns existent _ enaoreo . I l e.t impo.sible de ne pas les remarquer quand on les rencontre. La beauté morale laisse un souvenir

inQublil!ble • oelui qui# ... une sERÙ.e foise- l'a contauplée. Elle DouS touche plus que la beauté cie la

nature, ou celle de la 80ieoe. Elle d.onne l celui qui la possW.· lUl pouvoir 6trange, inuplicable. Elle agaente la force cl. l'intelligence. "Elle établit la paix _tre les hœBes. Xll. est, beauaoup plus que la science, l'art et la religion, la base de la civilisation-. (5)

Daas SOll damier livre -Réflexions sur la oondaite de la.

-vie-, Carrel devient plus précis. Il retrace l'histoire de l'occid~t

1. Carrel, Alexis: "I.'HODme, cet inconnu-, p.386-387.

2. Ibid. id., p. 195._

3. Ibid.,. -Jour apr'. jour", p. 239

4. Ibid., "I.'hemme, cet inconnu·, p. 188

(22)

Lfi) • • • _ o U Jn:PiA3JiX.

depuis le moyen-age jusqu" nos jours. Il fait ce cGDlllcmtaire sur la vie modeme qui est typique de beaucoup d'autres qu'U fait aUleurs:

-.sous

l'1Dfluenèe de facteurs inextricablement mll's -tels que la d&:hristiauisation, le développeœentde la

teohnologi e, l'augmentation de· la. richesse, le confort. l'antamobile, le.cin6aa et la radio, le ton moral de la société s'abaissa de plus en plus". (1)

- .

"Chacnm s'enfeme dans son âgoisme gODIlle le crabe dans sa .carapace.etoherehe 00JBe lui 11 dnorer son voisin". (2)

..

"L'abaisseilailt géa'ral de l'intelligence et du. boR sens

_puatt

atre' citt

&.

l'influence de l'aloool, du vin, des

8%O'S de toutes sortes: finalement 11 l'indiscipline des moeu.ra". (3)

-De toutes le. nations qui s'adonnent , la soiance, c'est . la France qui boit le plus de vin et obtient le moins de

prix Bobel". (4)

Ainsi les grande. lignes de la pensée d'Alexia Carrel se dessinent. Bous avons parlé de

1) Hanque d'héroisa8 parmi les hOllllles d'aujourd'hui,

2) Manque cie spiritualité,

3) Déchéance de l'e~rit religieux,

4) Absence de SeDS moral.

L'éducation est bu'e sur le c@rtificat" le dipleme" l' gamu,e

. ' .. ; ~

. .

C'est une vieille plainte qu'on D'a jamais vraiment écoutée. . . . \ . ~

"La plupart des g_. sont incapables d'un eontact" intime . avec: eux-Idmes, aveè d'&utre~ Gaprits, avec: n'imPorte quelle . chose. Ils. sont les viotimes de

leur

édaaatioa

et

de

leurs

habitudes de vie. Ils D'ont pas en d'antre for.matian intellec:tuelleque oelle du certificat d'études ou du baccalauréat. Dans l'artificialité de l'usine,du barean et du oaié, ils n'ont jamais regardé faoe " face le ooneret. Ils ignorent la beauté de la neige viezve, la solitude

de la montagne, la joie e'lébrée par le peuple des oi8e~ le silence de midi sur· les blés immobilisés, l'angoisse de

la maladie dans la ferme isolée-. (5)

1. Carrel, Alexis: irRéflexions", p. 6

2. Ibid., id., p. 7 3. Ibid., id., p. 15 4. Ibid., id., p. 15

(23)

20.

Carrel a oritiqué oette éduoation livresque qui n'a réussi , éveiller ni l'intelligenoe ni la oonsoienoe, ni la sensibilité des oitoyens urbains, parmi lesquels Carrel a vécu l Lyon ou , N~ York.

-C'était en effet une période de trivialité entre les deux guerres, quand il Y avait de grandes barriêres entre une bourgeoisie souvent philistine, et un prolétariat menaoé par le ch6mage.

"En développant exclusivement la raison, l'éducation moderne

arr~te le déVeloppement de l'esprit .. L~ préparation' la

plupart des examens for.me la mémoire sans for.mer l'intelligenoe. En outre sa valeur m,pirituelle est nulle·. (1)

..

RLes écoles n'enseignent ni la discipline de soi-même, ni l'ordre,. ni la politesse, ni le courage. Les progranunes soolaires ne mettent pas suffisamment les enfants en

oontact avec la beauté des ohoses et oelles de l'art". (2)

Ce que Carrel a dit de l'éduoation en France et en Amérique entre les deux guerres était oertainement vrai, mais oe qu'il n'a pas expliqué c'était que dans les conditions des écoles publiques, avec les

prOfesseurs et les instituteurs souvent mal payés, et avec des classes nombreuses, difficiles' oontreler, il serait diffioile ou presque impossible de changer le climat intellectuel. En France, 'part

ceci, les éooles ne possédaient ni des terrains

ca

les élêves puissent jouer au football, ni aucune activité pare-scolaire. L'excellence dans le travail livresque était l(\Tlée par les mattres qui, pour la plupart, n'avaient aucun oontact sooial aveo leurs él~ves hors de la àBsse.

"Chose étrange' La pratique des vertus n'est pas enseignée dans les éooles.publiques. N'est-il pas cependant évident qu'elle est essentielle au succ~s de la vie sociale aussi bien qu'& oelui de la vie individuelleU. (3)

1. Carrel, Alexis: "Réflexions", p.90 2. Ibid., id., p.96

(24)

Ç)

.''''-Carrel a vu aussi l'existence d'un problkne qui a plus de

. .

rapport avec le monde d'aujourd'huia l'usage des stupéfiants. "L'habitude ciel l'opium, de la lDOl'Phine, de la cocaine, du. haschich

.. 1·

est équivalente ml nicidG"'.

~

En effet, Carrel se rév&le Bouvent en avance sur son taups dsns ses jugements, c'est eeei qui le rend si intéressant pour 1. l.cteur. Carrel a vu que la motivation donnée par les prix et les diplemes,

et

mAm. par la COBCR1rrence aveet les autres '1~8, ne nffisai t pu.

ee

qui &tait important c'était que l'&"ve devrait s'imposer une discipline de soi.

-Aucune tache ft' est donc plus importaate qIle celle cie faire _grandir la force cle l'esprit- (2)

-La plupart cies hOlllDles' iQBorent· qu'ils sont les artisans de

. leU' destin spirituel. En outre i18 ne se SOD.cict nullemat

de ce destin-. (3)

-Il faut éveiller la CJon8cience de l ' 81've:

-De . . . . , il fant peiner pour a.ccrottre en soi les force. de _la coDsciance. Si l ' 'lbe est dépourvu de la 'rolont' de

s'instmire, le plus habile prof •• seur ne lv,,i apprendra rien-. (~) "La formation de la personnalité est équivalente, auivat l'upression

-de BeI9'son, ' l a oréation -de soi par soi. 'Et cette création -de soi par soi consiste l tirer de notre cor,ps et de notre CJonscience plus qu'ils Be contieIUlent. A modeler not.,e vie intérialre 8Û.ivant un i"'81, , construire en nous, ll'aide de mat'riaux atme médiocres, une ane nouvelle et puissante... Mais tous, ignorants

et

savants, pauvres

et

riches, jeunes et vieux, sont également capables s'ils le veuleat

obatin&nent de faire jaillir du. fond d'eux-mbes, l'énexvie' spirituelle

. .

-cju.iy est cachée. La conscience grandit _ mime teq,s qù. le col'PS. 5

Hais elle ne cesse pas de crottre en même temps que lui-.

1. Carrel, Al_is: -Réflexions-, p. 101 2. Ibid., id., p. 40

3. Ibid., id., p. 88 4. Ibid., ide, p. 81 5. Ibid., id., p. 87

(25)

22.

Aluis Carrel a combattu avec la plus qraac:le force l'idée soi-disant progressive que l'éc:iw:ation doit .trerendue facile pour

les enfants.

"Une loi essentielle du 0 déyeloppement des Itres vivants, est

-celle de l'effort-.

UJ

_

-Aussi les enfanbL.t_l~a j..unQ= qœe@levé" cb.ms0

l'ignorance -de l'effort sont. ils devenus de eous-hClllllles trop f4ib1es

pour_maintenir la civilisation ancestral". (2)

"0 "

-

"

Carrel prhbe la néce8sitécht sacrifice et ... e de suivre la morale

" "

évanqéJ.ique, mais celle-ci est insuffisante, la soience aussi est néeessaire; il faut attacher " la morale évangélique une eltre morale, la .,rale biologique. Il faut suivre les lois de la vie.

-Notre 're a CODIIleacé sous le signe <lu sacrifice. Hais le sacrifiae on' est pu une vertu résenée aux héros irt éIIlZ saints; il

doit Itre pratiqué par tous; car il eft une néoessité spéaifique de la. vie humain.-. 0(3)

"La morale "angélique est loin d.'ltre le rive d'un illumin' •••

_ En fait elle est comme les raglea" de la condlli te décmi tes des lois fondaJaeJltales de·-1a-nature .lmmaine, _lacon~t~~ indispensable' la aJUrvie de l'individa et de sa ligneé, et 0

" son ascension s.pirituello-. (4)

Il est évident qu'une teUo morale serait bizarre pour une génération plus aàoDnée au (Jolf et au bridg'e qu'a la lecture de la Bible, lorsque dans les écoles les scientifiques avaient une r'Putation d.'ezêentricit',

de vOt_nts minable.. Ils n'avaient pas encore atteint leur pesi tion

.

-4conamique solide d.'aujourd'hui.

Ainsi on n"a pas

mke

conaidGr6 la ~alœr de Carrel ccame éducateo.r, sauf dans les collages catholique. cl l ' eapri t mondaia a quelqtlefois moins d' influence. Soupault 'cri t en effet: "iOut

.

-compte fait, Carrel 8l1ra prOché en vain dans le d.ésert du XXe si~e. Dieu veuille qu'un jour l'intelligence annule la fatalité-o (5)

1. Carral, Alexis: "'R4flexions", p. 48-49

2. Ibid., id., p. 50 3. Ibid., id., p. 55 4. Ibid., id., p. 108

(26)

un milieu laid. Carrel compare notre civilisation aveo celle de la Renaissance:

-Afin

de redresser notre direction, nous d8~n. nous

_ transpOrter par· la p&llsée au milieu des hODllles de la

Renaissan"e nousimpr~er de leur esprit, de leur pu.ion pour l'observation empirique et de leur dédain pour les

6.Yst~sphiloso.Phiques-. (1)

-I.e sens de la beant' conduit.' 16activité mystiqurr. (a)

. .

En sc:ame notre éduoation dans l'oeoident s'est QOnformée cie plus en plus l la création d'une civilisation industrielle, non seulement laide, mais aussi par son esprit frénftique de concurrence hostile ~ la vraie nature de.l'hamae.

Cette édncation a sacrifié le ceté moral, spirituel et

affectif de l'hCIDDI.e _pour produire un indi vidll égoiste, rapaoe, vorace,

..

inquiet et nerveux, privé de S8l1S esthftique et de faoulté. méditatives. Une

.ç'"

cl' autamate bon simplement pour l'usine et le burean oul sacrifier SaDS vrai engaqemct clans le. guerres, vraiment m4r pour la destxuction dans une guerre atClllique. Carrel voudrait œrtainaent tirer oette oonolusion finale

.'il

avait vécu. Si on croit que Carrel a exagéré, il y a de. aateura qui ont des idées semblables et IIllme plus développées. Ainsi dans le livre -A Scientist of the Invisible- par A.P. Shepherd, on trouve le

. .

passage sui vot ti,ré d'une pike de l'auteur anglais Charles Morqea qui s'appelle -The Ri ver Line-:

"One of the oharacters is desoribing the discussion of a .little group of fighting men in their secret hide--out

in France, under the guidance of that remarkable 801dier-philosopher, Heron:

"The lIOrld, we said, vas in desperate need of a period of creative pause. We debated. the meaning and the po.sibility of that, ranging up 81\d dOlGl history for parallel instances.

1. Carrel, Alexis: -L'Hamme cet inconnu-, p. 383

(27)

24.

"Bever until now HelOll

uvuecl,

had there been the s.e neces.ity, _ bec.-enever before had man' 8 mowledge 8Q outrun his w.t.sdoJD,

his . oepaoi tyto relate· Olle . bowledge to another tnowledg'e, his cepacity to synthetise. And never hafore had the whole lIOrld

been aaddenedu it RB now Dy a s.se of frustraticm, of being separated frODi Rature and from the very sources of se1f-renewal. The danger wu· DlcA. vreatér than what wu ordinarUy oallecl Il breakdos of oiTilisation; civilisations -had vanishecl bofore. Dl. dangern.·of th. de.intecrratioA Qf the huma personality, the going-madandthe vithering of DUm, beaause he vas distraeted

and out off frcaMe roots. -I . . an by Il cRative pan.', Heron said,-a period iD whieh.aan regaiBs his lest sens. of -eriqin, of rythm and continuity, and in _ich he begin8 again to feel the- sap ri.e. The idea of 8ap and the idea of fruit ar. not separable without macmess, as spirit and nature are Dot, and thellOrld in whioh waDOW live is obse.sed. by the ide. of fruit - and Ilot even by the idea of beariDg it, but Dy the idea of eonSUDling' it. That is the insaDity into whiah the ec.onomie interpretation of history hu lad us. Xx1steDce ia ec::onCl8Bic, but life i. Dot; that radioal ad vital c:ontaet has tobe renenct-'. (1)

En effet, Carrel, Ste~er

et

I:~eth Walter dan. son -Diagn~3is

.

of man- (Jonathan Cap.,1S42) oroient toua que l'hQIIBe a un destin

. .

spirituel, ClCl1IIle le. pxoph'tea et les ehefa relivieux l'ont eru, surtout dans les Ind •••

1. A.P. Shepperd: -A Sc:ientist of the. Invisible. An introcmetioa to the lif. and work of Rudolf steiner-. (London, 1954), p.217-218.

(28)

Hangue de but et d'idéal moral

-C'est uae étrange faiblesse du libéralisme d4mocratique d'enseigner . que la vie est sans but fixé par la nature des choses; sus but l

autre que la satisfaction de nos besoins ooxporels et intellectuels".

Le matérialisme dominant de la vie nécessite que l'on attache

- .

une importance presque totale &. la carri're d'ua garçon. L'éducation

.

-

.

devient ue pr&Paration pour 1etraYail et pour que le garçon soit

. - ' .

.

.

qualifié, il faut attacher beaucoup d'importance au examens •. Hais Carrel semble rejeter Ge but. En tout' cas, oette ici&e .i nidente a'appardt pas dans ses 1iyres.";1.e but de la vie n"eat pas le profit~·· l'susemeat, la philesophi.e, la science ou la religion. Ce n'e.t pas

: 2

non plus le hoM_r. C'est .. la vie ell ...

Hais o'est p1utOt1e milieu éoonamique qui décide aujourd'hui de la ioDle de l ' ~ucatioD, . non seulement· CÙUUI l'U.R.s.s., mais mssi

dans les pays oooidentaux.' l'Our Alexis Carrel il était éddent que les buts de 'la vie se refl'taJlt dans le milieu économique iomé par ces buts, et le systtme actuel d'édDoation n'est qu'un reflet de 08

syattmae économique. AiDei Carrel oherche un ehanq~t intégral. -Il saable qu~1'o~i8ation moderne des affaires et la

proeilotion .an masse soient inaom,patibles avec ],e développe:gent cie la per=cnne humaine .. 8'!! en. est ain81 c'ost la oivUi-sation moderne et non l'haume qui doit Gtre sacrifiP. (3)

Carrel n'avait pas vu en 1935 que la tendance Térs l'automatilDll8 serait changée vers 1960

et

que les machine. modernes pour lesquelles on utilise l'électrioité et le pétrole ~rteraient ~ l'haœme plus de choix dans sa vie indi vieilelle -. surtout dans l'usage de ses loisirs

.4 et le site de son dgmicile.

1. Carrel~ Aluis: -Réflexions·, p. 182.

2. Ibid., id., p. 185 _

3. Ibid., -!.'HœDIle cet inconnu-, p. 432

(29)

26.

"Quand l'hODlile aœptend que 1.b1t de la vie n'eet pas la profit _t'riel, mais la via eUe-ldae. U aesse

ete

fixer exaiusiv _ _ t son attention nr le monde ext'ri~. (1) -Devant tOute question touahent , l'origine de la nature •

. ou , la destin'ede l'e8Prit, la aci_ae qazda un silenc:e aomplet". (2)

"En s~, il y a une diveraité profondelbma l'objeatif cpe,

.dans la société modeme, 1 •• individus donnent .lla vie. Tous veulent le bonheur. Hais pour la plupart d'entre DOUiI. le boueur s'obtt_t aU. dépens d·autrui. Aussi. S& poursuite nous a-t-elle dressé_ le. uns c:ontre les entres. illdivicks aontre individllil, peu,pl.a contre peuples .... fait les civ11isé_ ont choisi la guerre camae bat de la Tiel r (3)

"En ce moment,D01l8 vivons dans un monde hostile l l a vie ••• ,

.parmi lafoal" qai d'sire avant tout aoatinuer 1. r~ime

dB laiaaer-aller, de la paresse et da l'aaoralisœel r (4)

.. .

"Lea iniJtitutGlU's

et

1 •• profeaaau. Be riali_t pas que le . sens de -1 'honneur et le aens .ral. sont beauaoup plU.

importants que le BUce's rmx euaens et aux-eoncoursA'. (5)

. Ces citatioDs montrent l8s. idées mattreases de Carrall propos de

la reconstruction de la cdviliaation et la reaonstructioa da l·h . . . .

,-POllr Carrel la chute de la Fraaceen 1940, la d&radace de l'Burope entre les deux guerres, la arise éconcaique en _ériqu., étaient • • signes que notre civilisation oecidantal., avea 8QIl ..,at"e d'édacation

bas_ sur les UIIJIlellS, avec son lIIaIlque de spiritualité. avec soa

amoralité aroi •• anto, a cC!!pl't _ _ t éohoué.

n

a IIIDntré ceœ _ 1935

avae son livre "L'f!œ1.!!e cet inoonnu·, et i l l'a montri encore une fois

-. - ~

dans irLes réflexiona sur la conduite da la vi" (1950)

.

IrJamais le caract're ilÙlumain da notre aivilisation llatérialis'e

-n' avait fté dénonoé, Dl"e par Bezv-son, aveCJ aatte . . xvie. L'haaae en catte aité .éGanisé., orientée vera le gain et la jouissanae,

.st

malheureux • • niant la priJlaut' de

l'ea.prit, Dotre aivilisation s'est ~aris'a-. (6)

1. Carrel, Alexisl -Réflexions-, p. 219 2. Ibid., id., p. 190

3. Ibid., id., po 103 4. Ibid., id., p.

166-S.

Ibid., id., p. 166-167

(30)

Carrel n'a jamais eu une philosophie stable. Au OCllllleDC4E8Dt

de sa vie il a écrit dans son journal: "La vie n'a pas en ell .... _

- - . . . 1

sa raison suffisute; c'est _dehors d'elle qu'il fat la ohercher-'.

- . .

Plus tSt il a écrit: ·vivre aD milieu des paies, des lIches, des

. - .

avide., <les imb"'iles .qui composent le milieu bic-pensant m'e.t

2

devenu impossibl".

Ainsi,le milieu catholique et bourgeois français était deYen,\ impossible pour lui. C'est pourquoi il a quitté ce monde pour

. ,

l'Amérique.' Pour Carrel le Jllt,)nde européen était trop bomé.

L'éducation avait produit clea spéaialistes. -La déroute de la civilisation vient d. l'incapacité intellectuelle et, morUe des

, ,

hOlB88 qui foment la vie moderne. Les 8P~ialist.. sont incapables de saisir les qrands probl'-s; ils n'ont pas assez da courage et

3

d'hOlUlet et Il' •

Pour Carrel il fallai t ~re 'ol~tique et Artout tapirique.

, .

Il a'~uyait sur l'e3P'rieace et non sur des th'orie. ra1sonn'es.

-Rejeter le freudisae au _ e titre que tous les systlmea. Les

paycholoques sont tr's dangereux". De plus en plus, • l,a fin de' sa vie, Carrel .st attiré par la -DlDrale chréti8lUle et

ie

~8ticisme

, 1

chrétien. On ne peut pas le nier. Cet homae d. aoi.nce an, ce qu'il

.w _.. . . _ •

a oru être un miracle" 'LOurdes'en 1903 - l a guérison d.eHarie F&rrand

.

-atteinte de péronite tubei'aulense au dernier atacle. '

"Ce n'est pas encorit~)la conversion, c'en est la préparation _lointaine. Pour Carrel il faudra de longues aDnéea, bien'

des recherche. et des souffrances pour se libérer. Un miracle n'a j8lla:1e fi lui s . l converti personne. La

résurrection de Lazare n'a pas converti les Phariaiens. La constatation des plus_ éolatants miracles n'a pas converti mule Zola. Une conversion eat le fait . . de la grlce, qui

.~. .

1. Carrel, Muisl -JoUr apr'a jour-, p. 13 2. Ibid., id.i p. 25

3. Ibid., -Journal-, p.129

(31)

28 •.

1 respecte la libertcS

et

suppose une humble pri're".

~ ...

En tout cas, comme Bergson, 00JIIIIle Maritain, comme Dostoievski,

... -' . ..

Carrel a rejeté l'idée rationaliste daprogr's inévitable basée

.

sur une raison dftachée da. .... sentiment. Les rationalistes

et

les

. ..

.

matérialistes fezment les yeux &. la poésie, Il la force spirituelle de la musiqne .. On peut oODparer Alexis Carrel' Rudolf steiner •. En Angleterre on se moque de steiner , oause de son spin tuali9l.81

-rheacc~ted scientifia materialism of our

daJ,

coupled

.vith the fonal· redilSBl of the Enqlish· teçeraent, constituteda bartier to any consideration of steiner uel his lIOrk~ He vas labelled a craDk and cU81Il1ssed from their ~~. (2)

Beaucoup de penseurs ont YU que si on n'a pas de bases certaines,

.

on ne peut pas postJÙer des idées sur oe que l'édncation eleTrait essayer de faire. Un autre penseur "popularisant", Colin WUson,

.

-a "'rit: "It seems self-evidct th-at in Ws sense of PU!PQse, inneXl-d1rection, . . tem culture hu be_ rwmiDg at a heavy loss for at least a lmndred yeus; it is a matter àf spec:ulation how

3

long it can go on bafore becom:l.nq eapletely bankrupt".

Carrel a eonsacré plusieurs chapitres dans. son livre

-Réflexions sur la conclui te de la vi~ au but de la vie.

n

souligne l'importance de garder toujours dev=t eoi le

mt

de la vie6 le but

de l ' éc:lucation. Il samble " Carrel qu'il Y a deux aortes cle 9Cla. PremUtrement la majorité - pour caux-ci -I.a vie cOllsiste en la

.

plénitude d. toutes les activités organiques et mentales de notre 4

1. Bessi'res, AlbertI "lUexis Carrel", p. 112

2. Shepherd, A.P. "A Scientiat of the InvisibleD, Pr'face, p. 8

3. Wilson,Colin: -Beyond the Ou.tsiciezM, (London 1965), Introduction, p.16 4. Carrel, Alexis, "R'flexions", p. 185._

(32)

-Le but de la vie est la réalisation daDs chaque individu . de l'archétype lumIün. Pour faire patfdteDl8ld: son m.étier

ci'hODllle il' faut dnèlopper toutes ses potentialités ozqaniques, intelleotuelles

et

spirituelle". (1)

--Tout Otre hlaJUiil quelle que soit 8a po8ition sooiale, son .s@x~ Ou son 8ge6 a dasbesoins affectifs, intellectuels

et

orgaaiques, dont la satisfaGtioR est inclispusable • 1'acocaplissaamt'de sa destinée. La raison d'Otre de la sooiét'

est

cl. permettre'loa sati.faction de ces, besoins. Cap_dant 8OU8 l ' inf1uenoe du libéralisme matérialiste, les nations daaratique. n'ont pas admis l'Ul'liversal.ité de' aes besoiBs. Boua-refusons aux enfants des &:ole. et de8 lycées, '8ŒXOavriers da. usines et des Ch~s, anx emplO,yés d'ac::binistration,

aux

institut_ra, aux profesaeurs, aux offioiera de l'uaée,les conditions indisp&Daables au

développ-.eilta01llPlet de leur 00%1)8 et cle leur eçr1t. Notre aivilisation s'effondre parae que nOU8 QVons laissé grandir • la foi. la ric:hessë qui pourrit l'iBdividll

et

la pauvreté qui le rftrécit

et

l'atrophie. BolUl. avons permis, par ~aDple,

a.

l ' alc:ooliSIÙ d'abrutir noa travaiUftrs, .. la radio, au aia_, et'a1IXsports mal compris de paralyser l'esprit de

nos enfaats. L. praier· devoir de la société est _ de donner .. chaoun,de 's8s_..abres la possibilité d'agc~ir sa destinée. Et quaild elle d ... ieat incapable da remplir oe de~ir, il fmt

la transfoDler-. '(2)

Daui ___ t U y a C811Z pour qui la vie oldinaire dus le amcie ne- ,

suffit pas.

-Aujourd'hui, ainsi

qu'l

tOlIte. 1 •• époques et daas tous les .pays, il eziate des hCl1lll8.

et

de. fèlllll8s pour lllaquels vivre

est un objetif iasuffisant.La vie ne 1er

apparatt

pas

cODllle le bien 1 .. plus pr&deu. Ils ont soif de beauté, de reoncc.aat et cl'âmour. Ils veulent atteindre Di_ ••• Seule

la reliqion propose ue solution oœ;>l'te du probl~e humain. Le christianl... nrtout a répond11 de façon préci.e aux

demandes -de 16êi.e hmiéiiBe. Il Q cGl=é pa.ndœlt des eihl ••

l'inqui'te c:uriosit' que

1.s

hommes ont toujours eue cle leur destin. L'inspiration religieuae, la rév41atiol\ di viae, , la foi epport1trent • nos anoatres la certitude

et

la paix". (3) De ce dernier groupe, tout ce qu'on peut dire" o'est qu'il risque de

perdre les droits qu'il posstde. La technologie qui s'avance peut

. ,

éoraser tout, SaBS que le peuple ecaprenne oe qui arrive.

1. Carrel, Alexis: -Réflexion'-, p. 185 2. Ibid., id., p. 185-186

(33)

30. '

Les conditions clans· la soc1.&té ont ohanqé depuis 1935 COlllll8

-je l'ai déjl dit. A caus~ de la révolution teohnique ohaque ~a:ys occidental doit s'OGcuper de cl"'e1opper les talents de sell habitants

-mais encore c'est UI\ développement qui penche trop d'un cSté. Les

. .

4eoles et les universit6s p~arent ouvertement pour une carri're. Hais Carrel avait tort. 'On De peut plus refuser l61ndllstrialisme.

-On ne peut pas rejeter les faits &:onCllliques. CQDBle Henri Wallon

. ' .

l'a &:tri t fi propos de l'enseignement en. France au dix-neuvi_ si'cle, ·cet enseignaent surtoutformaliate entrahai t SI1r le. plan

- .

philosophiquedesoc:msfquencesen parfait accord avec l'évolution sociale elle-mCDe. lm effet l'éducation qui s'attache' cultiver

- .

-l ' eapri t en -le dftac::hant des' objets concrets, -le pœ.sent vers une

. '1

repr&.entation purement idéaliste de lui-mlllle et du. JIlODcie-.

-

-L'éducation BnllF-paéeeétait trop classique, avec une bouJ:veoisie détach_ du prolétariat par une édueation qui prl.,arait les él'ves pour une formation uaiveraitaire. C'Ita1tl~écla •• tJ._ pour les

.

-diplCbes et lesexamena, mais SaDa mtaune vraie préparation pour .. la vie - pas de physiologie humaiRe, pas d'économie politiquel part un peu d'histoire. L'tU've apprenait les sujets SaDS une synth'se et pour la jeune fille il n'y avait auann. préparation pour le mariage. Carrel a attaqué tous ces problfmles.

Jacques Maritain soutiœt Carrel GODIlle nous le verrons plus tard. Tous les deux sont de tendances catholiques. lm effet il y a une lutte encore anjourd'hui entre l'idée pragmatique de l'édncation

. .

avec un Dewey COl11D1a représentant et les éciucateu.rs euxopéens, qui

soulignent le fait que les buts de l'éduoation devraient &tre

-quelque chose ml del' de ce qui est matérialiste.

(34)

-Enfin le faateur souverainement important est un faCJteur . transcendant; cet appel du héros nr lequel Henri BeXVJsOIL

a insisté avec tant de force et qui passel travers toute la structuré des habitudes sociales et des rtqles DlQrales cOlllllle une aspiration vi Tifiante vers l ' _oUr infini qui eR la source de l'ltre. Les saints et .18s lllal"tj.-rs sont les vrais Iclucateurs de l~humanité-. ( 1 ) ' r

.

-En lisant GeS citations on voit la ditfér8llce qui existe entre les buts etles attitudes d'&mcat_rs différents. Il est vrai qu'il y a

un besoin d'héroisme pour combattre l'id.ée quo les hOllllll8s P81lVellt

-Itre contents daDs une société pur_mt matérialiste, ciont le bu.t est la pl'Ocmotion eroissante d'une nation quelconque. Béanmoins il n'y a pail de vraie oi vilisation si les buts économiques -loqement et nourritare satisfaisants pour tous ~ ne aont pas

satisfaits.

Dewey, l-:4ducateur aaéricain- uplique les raisons de la différence entre la ci vilisatbn _'rioaine et la ci Tilisati. européenne 1

-A CCDIJUli ty d.evoted to industriel purau! ts, active in

_ busi.a.ss and oG1llllerae, is not 1ikely to see the neecls and poss:l.bili ties of 1if. in the s . - va,y as a oOURtry

vith M'lh aeath.tic culture and little ea.terprise in

tuming the eueIVies of nature to Dl8olumical· account-. (2)

1 éanmo1ns pour Carrel l'éducation devriJJ, t avoir toujoa.rs pour base une connaissanoe de l'hOERe. -L'8Dseignemeat des universités doit avoir co __ centre la connaissance positive do l'hOJlllle telle qu'elloti

-

-nous est révQé. par l ' observatiQD de l ' upéricce et ElOB par les

3

rIves des philoso.ph ....

Mais Carrel n'était pas siq>lemeat penseur, il veut être cr'ateur. Et il s'est intéresse l l a aréation d'une nouvelle

1. Maritain, Jacquesl -x,'éduoatiQ.J).,l la crois'e des chemins·, (Paris 1947)

~-~

-2. Dewey, John: lrJ)emocracy and EdIlcation·, (Rn York 1916), p. 327 3. Carrel, Alexis: -Cahiers 1914-1944-, p. 324 .

(35)

civilisation en conatruis8Dt un meilleur type humain.

"Apr's tOut la civ1li8ationa pour but non pas le pzoqr's

_de la science et des machines, mais celui de l'hamme". (1)

CU!."@! @88ftl'& de mettre ses idées en pratique. U fut le

premier régent de la Fondation française pour l'E~d.e.~de8 Probl1mes

-

-humains, créfe en 1941 " Paris pour combattre la d.ésinttSgration qui était le résultat de l'invasion des Allemands. L'Objet de

-cette Fondation --sauvegarder, améliorer et développer la population

- 2

française dans toutes ses activités".

1. Carrel, Alexis: "L'Hœœe cet inCOlUlU·, p. 324

(36)

C~ation d'une élite pour y remédier

·U fant un .btltt. aùx hOllDes d'aujourd'hui. Ils ne s'fmthou,~iasment

.plus pour 'la diDocratie. L,a aooiét& crUe par lelibt$rali_e n'a

plus··d'lnezvie.

n

faut de nouvellea relations entre leshcmllles, peut-Atre calles.de la fraternité-. (1)

a) La Politique.

Carrel a senti que pour renouveler l'édncaticm et ainsi renouveler l'hermae il fallait d'abord créer une élite. "Une

-

-minorité asaftique etm;ystique acquerrait ra,pid_eDt un pouvoir

2

irrésistible sur la majorité jouisseuse et aveulie". Il a donné ses raisons pour uae telle création:

-C'est en fortifiant les forts' qu'on apportera une aide _affective aux inférieurs. La foule profite toujours d ••

ieM . . , de •. inventions de l~'lite et de. inatitutlcm8 aréées

par ell ... (3)

"Cependant la· restauration de 1 'hODllle doit Otre cODllella _ _ iJma&iiateaent dans ·le. aonditions aauelle. de la vie.

Chacun de D01l8 peut lIIIIiM1ifler SOft JROde d'existence, créer son propre miliea du. la.foul. non pensut_, .'imposer une certaine disoipline physioloqique et Dlal tale, aertain.

trav8llX, a.rtaines habitudes, .e rendre mattre de lu1-... (4)

Les f8DlBlEts OOJlllle dr •• devraient aidtlr cette création d'une élite.

-e'

est pour devenir capable. de faire de leurs pxopres enfants .des Itru lumudns de qualité SIIp'rieure, et non d'ftre

doatoresse, avocate ou pxofesseur que les f _ s doivent recevoir une haute éducation-. (5)

Carrel a cru qu'une des raisons de la déaadence des hoDIRes était le aODfort moderne.

-LB. brutalité du olimat de l'Amérique du Nord, oa. SOU8 le . soleil de l'Espagne il y a de. hi vers scandinaves, fat

pxobablement une des oause. 4. la force légendaire et de l'intr~idit' du Yankee d'amtrefois. Ces facteurs ont presque ent1.remsnt perdu. leur effioacité à~uis que les

hommes se protfigent contre la dareté du climat par le confort de 1811rs mai.ons et la s'àentarité de leur vie-. (6)

1. Carrel" Alexis: "Jour apr's j011r-, p. 233 2. Ibid., -L'Homme, -cet inconnu·, p. 404: 3. Ibid., id., p. 406

4. Ibid" id., p. 401 S. Ibid., id., p. 413 6. Ibid., id •• p. 416

Figure

TABLE  DES  MATIERES

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