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Centre d'hygiène alimentaire et d'alcoologie à Arras

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(1)

HAL Id: dumas-01556326

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01556326

Submitted on 9 Nov 2017

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Centre d’hygiène alimentaire et d’alcoologie à Arras

Caroline Daelman

To cite this version:

Caroline Daelman. Centre d’hygiène alimentaire et d’alcoologie à Arras. Sciences de l’information et de la communication. 1998. �dumas-01556326�

(2)

Caroline DAELMAN MAITRISE EN SCIENCES DE L'INFORMATION ET DE LA DOCUMENTATION

Rapport

de

stage

stage

effectué du

01/12/97

au

31/07/98

au

CENTRE D'HYGIENE ALIMENTAIRE ET

D'ALCOOLOGIE à Arras

Sous la direction de :

Monsieur Chrictian

LOOK,

responsable

universitaire

Monsieur Damien

DUQUESNE,

responsable professionnel

LILLE 3

UNIVERSITE CHARLES DE GAULLE

UFR IDIST

21 Septembre 1998

B.U.C.LILLE3

(3)

SOMMAIRE

INTRODUCTION page 1

I - L'ORGANISME DE STAGE

1 -Présentation des CHAA : Historique. page 1

2 -Le CHAAd'Arras. page2

3 - Les documents du CHAA. page3

II - LE DISCOURS DE PREVENTION.

1 - Mise en évidence d'un réseau de prévention. page 8

2 - Les différents supports. page9

3 - Les destinataires. page9

5 -Le contenu informationnel. page 14

6 -La tonalité du discours. page 15

m - LE RESULTAT.

1 - L'apport de l'analyse. page 17

2 - L'apport du CDPA. page 18

3 -L'aspectpédagogique. page 19

CONCLUSION. page20

(4)

INTRODUCTION

Le CHAA d'Arras afait appel àune stagiaire pour "ranger" sa

documentation. Aucun classement n'avaitjusqu'alors étéréellementpensé au CHAA. L'ensemble de la documentation concernait le sujet "alcool", cette documentation était donc très spécialisée. Pouren effectuer le classement, il

fallaitavant toute chose bien comprendre le sujet afin d'être, enpremier lieu, apte

à comprendre le contenuinformationnel des documents, ensecond lieu, capable

de penser unplan de classement. Pourrépondre àcette nécessité, j'ai procédé à

une analyse du discours de prévention alcool. Cette analyse devaitme permettre

d'assimilerplus rapidement le contenu de la documentation à classer. Cependant, elle a contribué, au-delà de mes espérances, àl'élaboration du classement. C'est pourquoi une grande partie de monrapport concernera cette analyse. Dans mon

rapport, plus qu'un classement physique, c'est doncune démarche mentale queje

vaistenter de détailler. Je commenceraipar la description de l'organisme,

poursuivrai encommentant mon analyse de discours, pourterminer parla

description du résultat.

I - L'ORGANISME DE STAGE.

1) - Présentation des CHAA ; Historique.

Les Centres d'HygièneAlimentaires sont créés en 1970 par circulaire ministérielle. Mais ce n'est qu'àpartirde 1975, qu'ils commencentà se

développer réellement. La circulaire de Juillet 1975 définitle CHA comme étant

"Unposte d'accueil, d'écoute et d'urgence ouvert en permanence, fonctionnant

gratuitement etprenant en charge le buveur excessif plutôt que

l'alcoolo-dépendant."

Les équipes des CHA peuventproposer alors àleurs consultants une

rééducation alimentaire ou une psychothérapie de soutient complétée parfoispar untraitement approprié. Mais les CHA de l'époque n'ontpas pourfonction de

traiter l'alcoolo-dépendance. Cependant, de plus enplus, les personnes qui consultent sont des malades alcooliques c'est pourquoi, la circulaire de Mars 1983 reconnaît àces centres cettefonction de traitement de l'alcoolisme mais aussiune fonction derecherche en alcoologie. Ainsi, àpartir de 1983 on les

appelle des CHAA : Centres d'Hygiène Alimentaire et d'Alcoologie.

Il existe en France environ 180 CHAAgéréspar des CDPA (Comité Départementaux de Prévention contre l'Alcoolisme), mais d'autres organismes,

(5)

privés ou publiques, gèrent aussi des CHAA. Ainsi, la description qui serafaite

du CHAA d'Arras ne pourra être quepartiellement représentative des autres

CHAA.

2) - Le CHAA d'Arras .

Le CHAAd'Arras est géréparle Centrehospitalier d'Arras. Son équipe est composée de 4 personnes : -Le Docteur Duquesne, médecin alcoologue.

- LeDocteur

Lejeune, médecin alcoologue.

- Elisabeth

Dujardin, diététicienne.

- Marie-Pierre

Morvan, secrétaire médicale.

Le Centre se définit lui-mêmecomme s'adressant auxpersonnes en

difficulté avec l'alcool, à l'entouragefamilial et social de ces personnes et aux

personnes souhaitant améliorer leur alimentation. Ilpropose des consultations

individuelles surrendez-vous, un suivi médical, de lapsychothérapie, des cures

de sevrage, un conseil social, de l'information et de la formation.

- Les consultations individuelles.

Selon les chiffres durapport d'activités de 1997, sur 662 consultants, 247

sont venus pour des problèmes d'alcool, 363 pour des problèmes de nutrition, 13

pour des problèmes de toxicomanie, et 27 pour une personne de leur entourage.

Entout il y a eu 2108 consultations.

Les consultants qui viennentpour des problèmes de nutrition sont reçus par ElisabethDujardin. Elle reprend avec eux toutes les bases de l'équilibre

alimentaire, les conseille dans leurs choix alimentaires, mais effectue aussi un

travail psychologique dans la mesure ou les problèmes nutritionnels ne sont pas

toujours dus à une mauvaise connaissance des règles alimentaires, mais

quelquefois àun mauvais rapport affectifavec la nourriture. Assez souvent, des

consultants viennent la voir sous prétexte de problèmes de nutritionpour parler ou

pour entendre parlerdes problèmes dus à l'alcool. Ainsi, loin d'être étrangère aux

préoccupations des médecins de l'équipe, elle complète leur travail en incluant

dans ses consultations un discours d'information et de prévention sur l'alcool. Les médecins reçoivent aussi plusieurs types de consultants la plupart,

comme nous avonspu le voir, viennentpour des problèmes en rapport avec

l'alcool. Je n'ai pas souhaité, bien que le DocteurDuquesne me l'aitproposé, assister aux consultations,je ne peux donc pas retracerle déroulement des consultations, cependant je peux, de partmes discussions avec l'équipe et la

lecture de plusieurs documents donner les raisons qui amènentune personne à venir consulter les médecins.

(6)

matériellementparlant pourluter contre lesproblèmes concernantla

consommation d'alcoolpendantle travail. Ainsi, les patrons devaient définir dans leurrèglement intérieur leposte de sécurité. A partir de cette base, ils pouvaient faire régulièrement, avantque leurs employés prennentle volant, des contrôles

d'alcoolémie àl'aide de divers outils que le Docteur présentait. Cependant, le

Docteur a mis en garde les patrons contre les licenciements qui pourraient suivre ces contrôles. D'une part laloi ne reconnaîtpas ces contrôles etcela pourrait

entraîner des poursuites devant les prud'hommes, d'autre part, dans le cadre du traitement dumalade alcoolique, unlicenciement s'avérerait catastrophique.

En dehors de laprévention dans les milieux professionnels, le médecin diffuse aussi dans les établissements scolaires un discoursplus spécifique aux jeunes et qui concerne plusparticulièrement les dangers concernantl'alcool au

volant.

Ainsi, loin d'êtrereplié sur lui-même et cantonné àune mission strictement

médicale, le CHAA d'Arras, est enrelation avec de nombreux organismes

extérieurs et il a aussipourfonction d'informeret de prévenir différentes

populations sociales à propos de l'alcool. Nous pourrons voir dans une prochaine

partie à quel point le discours diffusé parle CHAA et d'autres organismes, est

soigneusementréglé, afin de rendre le sujet moins tabou, et beaucoup plus ancré

dans la réalité.

3) - Les documents du CHAA.

Dans le centre, ontrouve des documents de différents types, avec

différents supports.

Ily a d'abord tous les documents qui concernent le centre lui-même. Les

rapports d'activités, les factures ( achats d'Alcootests, de plaquettes

d'information etc...), ce qui concerne le personnel ( emploi du temps, congés

payés ). Tous ces documents sontgérés par Marie-Pierre Morvan.

Ily a ensuite le courrier etles dossiers des consultants. Ils sont gérés parla

secrétaire à la fois sur support papieret sur supportinformatique grâce aulogiciel

GISPAC.

On trouve aussi au CHAA denombreux outils pédagogiques qui servent

dans le cadre de la prévention. Plusieurs supports sontutilisés. On trouve des

monographies, des cassettes vidéos, des logiciels, et de nombreuxdépliants (ou plaquettes). L'analyse de contenude plusieurs de ces outils m'a permis de mieux

comprendre le discours concernantl'alcool tel que l'on veut qu'il soit assimilé

parl'ensemble de la société.

Enfin, il y a la documentationpour laquelle on me demandait de concevoir

un classement.

(7)

Beaucoup viennentparce qu'ils sont envoyés parle médecin généraliste ou

le médecin du travail et il leur fautdéterminer où ils en sontavec l'alcool.

D'autres viennent d'eux-mêmes pourles mêmes raisons. Dans ces deuxcas, les

personnes sontvolontaires. Mais il y a aussi lespersonnes qui viennent suite àun

contrôle d'alcoolémie positifet il leurest conseillé, avant de passerdevant la

justice, de se dirigervers un CHAAafin qu'elles soient informées des dangers de

l'alcool etdes conséquences de l'alcoolémie. Ces consultations peuvent s'arrêter soitparce que lapersonnen'a pas besoin de revenir soitparce qu'elle ne le désire

pas, ou alors continuerpour un suivi médical dans le cadre d'un sevrage ou d'un

traitement. D'autres personnes viennentparce qu'elles ontbesoin de conseil, d'information mais aussi de soutientpar rapport àun proche en difficulté avec

l'alcool.

- Les interventions extérieures.

Elisabeth Dujardin etle Docteur Duquesne effectuent, en dehors de leurs

consultations, untravail d'information et deprévention à l'extérieur du CHAA.

Ces interventionspeuvent être effectuées de leurpropre chefou leur être réclamées.

ElisabethDujardin intervient surtout surle thème de l'équilibre alimentaire. Elle peut intervenir dans les entreprises mais cela se passe plus souventdans des établissements scolaires. A l'aide d'outils pédagogiques tels quejeux etaffiches, elle enseigne les règles de bases de la nutrition, les catégories d'aliments et

intègre le plus souvent à son discours, des informations concernant l'alcool.

Le travail du DocteurDuquesne àl'extérieur du CHAA esttoujours en

rapport avec l'alcool et répondtoujours àla demande d'un organisme.

On peut faire appel à lui dans le cadre de la mise en place d'une équipe de

prévention alcool en entreprise. Par exemple, depuis 1996, le Docteur faitpartie

du groupe pilote d'EDF/GDF : "Alcool on enparle". Dans ce groupe, le médecin du travail, lesreprésentants de la direction et des syndicatsveulentmettre en

place des équipesressources qui, dans les différents établissements, de différentes

façons et de manière permanente, s'occuperont de la prévention, voire de l'aide, concernant l'alcool. Le Docteur Duquesne apporte à ces groupes, ses

connaissances médicales, mais aussi son expérience en prévention d'entreprise et

il diffuse unnouveau discours qui se veut ouvert ettolérant par rapportà l'alcool. Enplus des réunions à EDF/GDF,j'aipu assisteràune réunion organisée à

la médecine du travail d'Arras, celam'apermis d'observer un autre aspect du travail du DocteurDuquesne àl'extérieur du CHAA. Cette réunion avaitpour

objet d'informer les patrons de compagnies d'ambulanciers surles moyens qu'ils avaient pourlutter contre les problèmes de consommation d'alcool qu'ils

rencontraient auprès de leurs employés. Dans cette réunion, le Docteur ainformé

(8)

- La documentation à classer.

L'ensemble de la documentation à classer étaitregroupé dansune trentaine

de boîtes en carton. Surchaque boîte, le contenu était indiqué en quelques mots.

A l'intérieur chaque dossier était placé sous pochette cartonnée. J'ai pris soins de dresser la liste de ces boîtes en précisant ce qui était spécifié sur chacune d'elle.

Cette liste estjointe en annexe (Doc. 1:1 page).

La gestion de ces documents était assurée à lafois parMarie-Pierre

Morvan et parle Docteur Duquesne et aucuneméthode précise de classement

n'avaitjamais été élaborée à la base. Enfait leurrapport au document été très différent. Le médecin connaissaitparfaitement le contenu du document pour l'avoir lu oul'avoir élaboré, il le transmettait alors à la secrétaire accompagné

d'unmot clé qui n'était pastoujours révélateurpour elle. Or, la secrétaire n'avait

pastoujours le temps de lire le document. Comme le médecin n'avait lui, pas le

temps de s'intéresseraufonctionnement du classement de la secrétaire, il

s'ensuivait généralement des difficultés poursituer le documentdans l'ensemble.

La secrétaire arrivait àresitué le document grâce à la mémoire. Lemédecin en

son absence recherchait le document en sebasant sur une logiquepersonnelle qui

ne correspondaitpas à la réalité du classement. Le nombre croissant de

documents et le manque de temps ont amené le personnel du CHAA à faire appel

à unetierce personne pour mettre en place un classement cohérent.

J'ailongtemps pensé que la lecture des documents suffiraitpourpouvoir les classer. Enfaitj'ai vite réalisé que si la lecture et la relecture des documents étaient primordiales, uneméthode de classement nécessiterait en plus de bien connaître le rôle du CHAA, de me familiariseravec la terminologie concernant

l'alcool, et aussi de bien assimiler le nouveau discours deprévention concernant

l'alcool. Une première lecture des documents m'a permis d'acquérir une vue d'ensemble. Ainsi,j'ai réalisé que les documents traitaient tous du sujet alcool. Ils concernaient le travail des médecins. J'ai pu dégager de cette lecture trois axes

essentiels. Certains documents traitaient directement de la maladie alcoolique et des traitements possibles (on retrouve cet aspect dans l'ancien classement avec les boîtes "Centres de postcure"), d'autres documents plus généraux concernaient les aspects législatifs ou sociaux de l'alcoolisation (on peutciter, toujours dans l'ancien classement, les dossiers "Alcool et famille", "Alcool etroute" et "Alcool

etjustice"). Enfin, la grande majorité des dossiers concernait spécifiquement les

actions du DocteurDuquesne à l'extérieur du CHAA. Ces actions pouvaient être effectuées en entreprise, enmilieu scolaire ou en milieu carcéral. Bien que ces

différents types de documentressortent de l'ancien classement, la façon dont ils étaient regroupés manquait de cohérence.

(9)

- Les limites del'ancien classement.

La manière dont étaient classés les documents présentait de nombreux problèmes. Le principal était qu'il n'y avait aucune logique de classement

commune aux utilisateurs àla base. Ainsi, la secrétaire trouveralogique de

classer un document dans le dossier "CDPA" carce document estréalisé parcet

organisme, alors que le médecin l'aurait classé dans le dossier "Alcool et route" en se fondant sur le contenu. Toutle classement d'origine était empruntde cette dualité. Parfois, des documents qui auraient du être regroupés dans un même dossier se retrouvaient dans plusieurs boîtes différentes pour cette raison. A

l'inverse, des documents concernant des sujets très différents seretrouvaient dans

le même dossier parce qu'ils étaient émis parle même organisme. Enfait, il aurait fallu dés le départ faire un choix entre classer les documents parthèmeou les classer suivant leurprovenance.

Un autre problème étaitprésent, on peut se rendre compte de celui-ci en

regardant les intitulés des boîtes (Doc.l). Ces intitulés pouvaient prêter à

confusion pourplusieurs raisons. D'abord, le choix des termes ne se faisaitpas

dans un ensemble fini ; ainsi, tour à tour, le médecin pouvait utiliser le terme

"animation" oule terme "intervention", ces deuxtermes référaient enfait au

même type d'action. Pourtant, dans l'ancien classement cela donnait lieuà deux

emplacements distincts. Pourune meilleure coordination, le médecin et la

secrétaire devaient donc se fixer entre euxunrépertoire de mots clés. Parfois, la catégorie n'étaitpas assezprécise c'est l'exemple des deux boîtes "Projet

alcool". Il s'est avéré que dans la plupart des cas les dossiers ne concernaient plus des projets mais des choses effectives. Jepeux avancer l'exemple du "Projet Maroeuil" qui concernait la création d'uncentre de postcure (= cure qu'une

personne alcoolique peut effectuer après sa période de sevrage) à Maroeuil. Le centre étant créé, onpouvait trouvait un dossier Maroeuil dans la boîte "Projet

alcool" etun autre dans la boîte "Centres de postcure". Les deux dossiers continuaient àêtre alimentés cela pouvait donc engendrerune perte

d'information. Dans certains cas, le projet n'avait jamais abouti et n'aboutirait

paspourtant le dossier restait dans la boîte.

Cela m'amène àparler de l'entretien du classement. Aucun tri n'a été fait

auparavant. Pourtant, il était possible de supprimer ou d'épurer certains dossiers.

C'était le cas de quelques projets qui ne se sont pasréalisés, mais aussi de

documents anciens se trouvant enplusieurs exemplaires. Par exemple, lors d'enquêtes, le Docteur Duquesne réalisait des questionnaires, plusieurs

exemplaires étaient réalisés maisune fois l'enquête réalisée on laissait dans le

dossier le surplus de questionnaires. D'autres fois, des documents se trouvaient

entrois exemplaires alors qu'un seul était suffisant, parce qu'à l'origineun exemplaire était envoyé à chaque membre de l'équipe. Il y avait un autre

problème dans le classement, celui-ci était plus d'ordre technique. Sur certaines

(10)

été volontairement déplacé, dans ce cas il était mentionné également sur une autre

boîte, soit qu'il ait été supprimé. Entoutcas, le fait d'écrire directement surla

boîte posaitunproblème pourl'entretien du classement.

- Premières conclusions.

Ainsi, la lecture de l'ensemble de la documentationm'avait éclairée sur le

contenu, etl'analyse de l'ancien classement m'avait permis de mieux fixer les priorités du futur classement.

Il fallait que le futur classement soit facile d'entretien. Le centre ne

possédaitpas de gros moyens c'estpourquoi le classement physique resterait à peude choses près, le même. J'envisageais cependant de faciliter l'entretien du

fond de documentationparl'ajout d'étiquettes.

Il était nécessaire d'avoirun classement de baseparécrit etde former

l'ensemble de l'équipe àce classement. Une des choses qui était primordiale pour

que le futur classement aitun avenir étaitune bonne communicationparrapport aux documents entre le médecin etla secrétaire.

De mon côté,je m'étais rendu compte quela lecture de l'ensemble du fond

documentairene suffiraitpas à l'élaboration d'un classement. Mes connaissances en alcoologie étaient insuffisantes d'une part, et d'autre paril s'avérait que le

classement devait être en accord avec le discours actuel de préventionalcool que j'avais perçu autravers de mes discussions avec l'équipe mais qui m'était encore

étranger.

II - LE DISCOURS DE PREVENTION.

Très vite au cours de mon stage,j'ai pu remarquerque l'équipe

n'employait les termes "alcoolique" et "alcoolisme" qu'avec prudence. En fait,

lors d'une réunion à la médecine du travail d'Arras aucours de laquelle le

Docteur Duquesne intervenait pour expliquerles différents comportements par

rapport à l'alcool,j'ai réalisé quel'alcoolisme était en fait unemaladie. Le

médecin distinguait troistypes de comportement : - L'alcoolisation nulle, ou

l'abstinence.

- L'alcoolisation normale

(unemoyenne de 2 verres/jour).

- L'alcoolisation excessive.

Dans le troisième cas de figure, il pouvaity avoir dépendance ou pas. S'ily avait alcoolo-dépendance, alors on pouvait parler d'alcoolisme. Unepersonne

alcoolique estmalade car son organismen'est plus capable de digérer

(11)

normalement l'alcool etne le seraplus jamais. Le seul véritable remède est

l'abstinence.

Lerôle du CHAA est donc double. D'une partil vise à soignerle malade

alcoolique en l'aidantà se passer définitivement d'alcool, d'autre part, il vise à prévenir la maladie alcoolique en informant les personnes qui ont ou sont

susceptible d'avoirune consommation d'alcool excessive. Ce deuxième rôle est

donc unrôle deprévention, et c'est toutun discours préventifparrapportà

l'alcool que le CHAA, entre autres organismes, contribue àdiffuser.

Comme la plupart des documents à classer concernaient la prévention, il fallait que le classement reflète la réalité du discours de prévention. C'est

pourquoi, il était nécessaire de bien comprendre ce dernier. Pour l'assimiler, j'ai

procédé à l'analyse de plusieurs outils de prévention. Il s'est avéréque les bases

du classement final découlaient de cette analyse.

1) - Mise en évidence d'un réseau de prévention.

Une des premières choses que m'a permis demettre envaleur l'analyse des outils de prévention, est le réseaude prévention alcool. En effet, tous les documents de prévention étaient élaborés par des organismes faisant partie de ce réseau. Dans les dossiers à classer, plusieurs concernaient des actions ou des

plans de prévention émanant de ces organismes, mais il m'était difficile de

resituer ces derniers les unsparrapport aux autres.

Onpeut remarquer que les outils sont issus d'organismes relativement

indépendants lesuns des autres. Ainsi, il y a des organismes spécifiquement liés à

l'alcool, tels quel'ANPA (Association Nationale de Prévention contre

l'Alcoolisme), le GRA (Groupement Régional d'Alcoologie), ou l'ISPA (Institut Suisse de Prévention de l'Alcoolisme). Les CPAM ou le CFES (Comité Français d'Educationpourla Santé) s'intéressent àl'alcoolisme entant que maladie parmi d'autres. Beaucoup de documents sontréalisés par des associations d'anciens

buveurs, on peutciter Vie libre, Amitié PTT, Alcooliques Anonymes etc... Enfin,

il y ales organismes qui réalisent des documents de préventionparce qu'ils sont directement concernéspar les problèmes dus àl'alcool ; c'est le cas de la

Prévention routière oude groupes d'entreprise comme le groupe Risque Alcool à

la SNCF.

Ce quipermet de considérer que tous ces organismes formentunréseau,

ce n'est pas les liens qu'ils entretiennent, mais l'homogénéité du discours qu'ils

diffusent. On peut effectivement considérerque leur conception de laprévention

(12)

*

2) - Les différents supports.

Les supports des outils sontmultiples et dépendent surtoutdu lieu

d'utilisation. Ontrouve donc des plaquettes (ou dépliants) elles ont l'avantage de

pouvoir être distribuées àtout le monde, d'unepart parce que le supportpapier

est le moins coûteux, d'autrepart parce qu'il estfacile de les mettre à la

disposition du public ; onles retrouvedans les Centres de prévention, les Centres

de documentation spécialisés, dans les hôpitaux et les cliniques, et d'autres lieux

publiques telsque commissariats de police oupréfectures. Un autre support est

utilisé, le supportvidéo. L'utilisation qui en estfaite estdifférente. Bien que le

prêt de ce type de document soit organisé parplusieurs organismes,je citerai

comme exemple le CHAA d'Arras et le CDES d'Arras, les diffusions sontle plus

souventprogrammées dans le cadre desréunions de prévention àl'extérieur des

institutions spécialisées. Ainsi, ce type de support est plus souventutilisé lors de réunion enentreprise. Son utilisationa le désavantage d'être ponctuelle. Detous

les supports, c'est devant celui-ci quele public est le plus passif. Pourtant, on

verradans une prochaine partie les avantages qu'il offrepar rapport aux autres.

Le document informatisé est aussi, laplupart dutemps, utilisé en entreprise.

Cependant, sonutilisation réclame plus d'implication de la part du public étant

donnée l'interactivité, et contrairement àla vidéo, sonutilisationne se faitpas en groupe mais de manière individuelle.

On peutdéjà dire que des trois supports, le document vidéo est le plus apte

àjouer surl'affectivité du public. Les deux autres, seront plus detype

informationnel, sachant que le document informatisé, bien qu'il cible moins son

public, implique d'avantage ce dernier.

3) - Les destinataires.

Si le document informatique estle plus riche etle plus complet en ce qui

concerne le contenu informationnel, les deux autres types d'outils, et en

particulier les plaquettes, sont ceux qui ciblent leplus leur public. L'analyse des

plaquettes amis envaleurunpointfondamental pourle classement, à savoir que laprévention contre l'alcoolisme s'effectuait différemment selon le public. J'ai viteremarqué que chaque plaquette ciblait une catégorie de personnes. Il m'a semblé évidentpar la suite de faire cette même distinction dans mon classement.

Pour mieuxmontrer à quel pointle public était ciblé dans la prévention, j'ai choisi de comparer deux documents réalisés et diffusésparles mêmes

organismes, la CPAM, le CFES, et l'ANPA, etmis encirculation enmême temps en Septembre 1997. Ces deux documents, On a toujours de bonnes raisonspour

direque l'on ne boitpas trop... (Doc.2:l page) et Moi, avec l'alcoolj'crains

(13)

rien... (Doc.3 :lpage), nepeuvent donc justifier leurs différences que parla

différence de cible.

On peut déjà établirun parallèle dans la forme des documents. L'un et l'autrene sont absolument pas hostères. Le texte est constitué de caractères de

différentes tailles, etde différentes formes et il estillustré par des dessins ; le tout

est très coloré. Dans les deux, le verre d'alcool est souventreprésenté : dans

l'explication surl'équivalence des doses d'alcool, dans l'illustration des

situations de consommation eten couverture. Lareprésentation en couverture est

très symbolique. Dans les deux cas onretrouve leverre et l'ombre duverre, ce

qui est assezreprésentatif dumessage que veulent faire passerles concepteurs du

document : "il y a ce dont on aconscience etce dont on amoins conscience". Le

texte esttrès aéré et laponctuation ettrès riche puisque l'on trouve beaucoup de

points de suspension, d'interrogation et d'exclamation, mais aussi beaucoup de guillemets. Le tout contribue à rendre le texte vivant. On est donc loin dutexte menaçant oumoralisateur que l'ontrouve encore souventdans la société àpropos

des dangers de l'alcoolisme ou dans le cadre de la prévention contre d'autres

toxicomanies.

Le contenu du discours de ces deux documents est lui aussi assez

semblable. Le discours s'articule autour de quatrepoints. Il veut mettre finaux

idées reçues, celles qui circulent dans lasociété etqui alimentent les expressions

et les discussions surl'alcool, c'est à dire que "L'alcool réchauffe", qu'"il désaltère", qu'"il donne des forces", qu'"il ne faitpas grossir" etc...Il informe le

public surl'équivalence des doses d'alcool ; chaque volume de boisson étant déterminé en fonction du degré d'alcool de la boisson, chaqueverre contient donc approximativement lamême dose d'alcool. Il donne la définition de l'alcoolémie

et explique son évolution dans le temps. Enfin, il amène le lecteurà s'interroger

sur sa propremanière de consommer. Il l'interpelle : "Etvous avec l'alcoolvous en êtes où ?", d'une certaine manière il l'oblige à seremettre en question enlui

renvoyant son propre discours grâce aux guillemets. Enfin, il le confronte aux

situations courantes de consommation. Ainsi, tout le monde est obligé de se

retrouverdans le document de par ses croyances, ses paroles ou ses actes.

En dépit des nombreuses similitudes, les deux documents sont différents. Enfait, chacun des discours est adapté àun public distinct. L'unest destiné àun

public jeune, l'autre à des adultes affranchis et dotés de plus d'expériencepar

rapport à l'alcool.

En premier lieu, l'expression est différente. Celle qui est destinée aux

jeunes estbeaucoup plus familière. On trouve, parexemple, de nombreuses

expressions typiques des jeunes telles que : "mettre au placard", "gueule de bois",

"être déchiré" ou "s'éclater". Le mode d'expression est aussi plus familier. Ainsi, on ne fait pas l'inversion sujet/verbe dans la phrase interrogative : "L'alcoolémie, on enparle souvent, mais c'est quoi en fait ?". Ou alors, on n'utilise pas le "Ne"

(14)

rémunération desidées fausses est inscrite entre guillemets. Donc, onfait parler

le destinataire du document. Or, si l'onpeutfaire un certain parallélisme entre les deux contenus, la forme estplus familière pour les jeunes que pour l'autre public

puisqu'il y a, dans leur cas, insertion du "ça" entre le sujet et le verbe Ex :

"L'alcool désaltère." et "L'alcool, ça me désaltère." D'une manière générale, le ton destiné aupublic adulte estbeaucoup plus sobre que celui utilisé pour les jeunes. Par exemple, l'explicationdonnée à propos de l'alcoolémie a la forme

d'une définition écrite et neutre dans le cas des adultes (ily amêmeun

graphique), tandis qu'elle ressemble plus àune explication orale dans le cas des

jeunes (On préfère le pronompersonnel "vous" au "on".).Ainsi, ne serait-ce que

dans l'expression, les destinataires des deux documents sontclairement définis. Les modes dereprésentation des deux publics sont eux aussi très

distinctement définis. Il estclair que l'expérience que l'un et l'autre des publics

ontde l'alcool est différente. Ces différences sontreprises dans les documents.

Dés la couverture, lejeune est représenté dans une acception des plus courante,

c'est à dire enjeanbaskets. Mais on le représente aussi dans ses habitudes de

consommationd'alcool. Si l'on compare les deux documents surlaquestion des

équivalences, onremarque que ce ne sontpas les mêmes alcools qui sont représentés. Ainsi, le vin estreprésenté enpremier pourles adultes tandis que c'est la bière pourlesjeunes ; ou alors, onreprésente le verre de digestifetle

verre de cidre pourles adultes mais pas pourlesjeunes, et le verre de cocktail et

de whisky sodapour les jeunes maispas pour les adultes. En fait il est fait en

sorte que chaque destinataire se reconnaisse dans le type de consommation. Il en est de même pourles situations de consommation. L'alcool ne faiten généralpas

partie du quotidien desjeunes, leur consommation est limitée auxrencontres et

fêtes entre copains. Pour les adultespar contre, la consommationest moins ponctuelle etplus régulière. Dans les deux documents ontient compte de cette

différence dans les représentations des situations de consommation. Ces mêmes différences d'habitude de consommation expliquent les pages de couvertures. H a été possible de représenter lejeune unverre de bière à lamain enjean-baskets

car celareste l'imagetype du jeune consommateur. Il estbeaucoup plus difficile

de déterminerune image type du consommateur adulte. En effet, etnous le

verrons parla suite, le type de consommation varieraen fonction du sexe etde

l'activité socioprofessionnelle despersonnes.

Si l'onprend l'exemple des documents vidéo, onremarque que là aussi, le

profil du jeune consommateur est plus clair que celui du consommateur adulte.

Ainsi, dans Nounours blues (Doc.vidéo), les jeunes sontprésentés en jean-baskets dansune situation précise etponctuelle. Les jeunes fêtent leursrésultats

du baccalauréat dans un café en buvant de la bière et dupastis, ils prennent le

volant et tuentunjeune père de famille. Dans ce courtmétrage de 10 minutes environ, plusieurs symboles de la jeunesse sont représentés : le jeu d'arcade, le

baby-foot etc.... Dans des documents destinés aux consommateursadultes, il est

plus difficile d'être aussi précis. Dans le film, unejournée bien chargée

(15)

(Doc.vidéo), ce sontdeuxpersonnages bien distincts, presque opposés, qui sont

mis en scène parallèlement l'unà l'autre. D y a unouvrier etune femme cadre supérieur. Cela semble être une manière d'englober la société. De même,

contrairement aufilmNounours blues, ce n'estpas une situation précise qui est décrite, mais deuxjournéestypes avectous lesprétextes à consommation

d'alcool qu'ellespeuventimpliquer. Ainsi, dans les vidéos, la distinction

jeune/adulte est également faite.

L'étude comparée de ces documents prouve que dans le cadre de la

prévention alcool, le public doit être défini et très clairement ciblé. C'estpourquoi

il fallait distinguer dans la classificationtous les dossiers de prévention alcool qui concernaient lesjeunes, des autres dossiers.

Ce n'estpas la seule distinction qu'il fallait effectuer. En effet, et nous l'avons déjà mentionné dans unparagraphe précédent, il semblerait que les habitudes de consommation varientenfonction du sexe. C'estpourquoi il existe undiscours de prévention adapté à la population féminine.

Dans le document vidéo Unejournée bien chargée, on cerne très bien les différences qu'il peuty avoirentrehomme etfemme du point devue de la

consommation d'alcool. Les substances consommées sont différentes. On

présente l'homme plutôt avec de labière, alors quela femme consomme du

Champagne ou des spiritueux considérés comme des alcools plus nobles étant

donné leur coût. Lamanière de consommern'est pas nonplus la même. L'homme

boit enpublic entre amis ouentre collègues, ilne se cache pas et n'éprouvepas le

besoin dejustifier ses actes. Lafemme, parcontre, se cache pourboire ; elle se sert les verres sous le bureau. Lorsqu'on la présente en train de boire aupot de l'amitié, ellejustifie son deuxième verre en disant : "Je ne boiraipas de vin à

midi." Ainsi, contrairement aux hommes, les femmes ont honte de consommer de

l'alcool, elles se cachent. En fait, la société exerce unjugementbeaucoup plus

négatifsurles femmes qui boivent que sur les hommes. Les raisons qui amènent

l'une et l'autre population àboire sont elles aussi différentes comme le montrele film. L'homme accorde à l'alcool des qualités telles que : "Ca donne des forces",

"ça désaltère" ou "çaréchauffe". Il consomme l'alcool comme n'importe quel autre boisson ou aliment. La femme se sert de l'alcool comme d'un anxiolytique,

donc elle considère plus l'alcool comme unmédicament ; plusieurs fois, au court

du film, lenarrateurparle de vaincre le stress. Dans le cadre de laprévention, on

tient comptede la réalité et l'on adapte pourles femmes un discours spécifique.

Cependant, il existe un discours encore plus spécifique, il est destiné aux

femmes enceintes. Dans la documentation àclasser, plusieurs dossiers concernent l'alcool etla grossesse, la consommation d'alcool entraîne des problèmestrès spécifiques, des malformations physiques et psychiques ou des problèmes de

croissance pour le foetus. Dans laprévention contre le syndrome d'alcoolisation

foetale, des documentsparticuliers ont été élaborés. J'aichoisi d'en présenter

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de bébé. ANPA, CPAM.(Doc.5:3pages), et Offrez à votre enfantun bon départ

pour la vie. SFA, ISPA(Doc.6:1 page). Ces documents setrouvent en annexe. Ces documentsne seveulent en aucun cas alarmants, au contraire, ils

jouentsur les représentations mentales de la femme enceinte et établissentun climat de confiance. A l'aide de photographies et de couleurs très tendres telles

que le rose, le bleu ciel et levert, onjoue surle lien affectif qui existe en une

mère et sonenfant. Tout estmis en scènepour que la mère voit sematérialiser

son enfant. Ainsi, il ya les photographies defemmes enceintes qui rappellentà la

future mère sonétat, mais aussi des photographies de nouveau-nés pourl'obliger

àvisualiser son enfant etle considérercomme un être déjà existant. Ainsi, lamère estplacée d'emblée devant le futur et leprésent de sonenfant. Le climat qui est

établi estun climat de confiance . Il n'estprésenté aucune image choquante, que

des images debonheur : mère épanouie, famille heureuse oubébé enpleine santé.

De plus, ily aprésence d'un locuteur, dans les trois documents, il y a utilisation

de la première personne du pluriel. Deux des documents cherchent à faire croire à la mère qu'ils peuvent se mettre à saplace, et donc qu'ils sontproches d'elle.

DansL'alcool en moins, unpluspourla vie. Onpose des questions à la place de la mère. Dans ce même document ainsi que dans Offrezà votre enfantun bon départdans la vie, on montre à la femme, dés la première page, que l'on

comprend ses angoisseset son désirde consommer de l'alcool : "unverre d'alcoolvous fait du bien..." et "améliorervotre bien être à l'aide de

médicaments, d'alcool...". Le troisième documentpourmettre enconfiance la

futuremère, n'apas choisi d'adopterun toncompréhensifmais plutôtunton léger ; ainsi, il utilise des jeux de motstels que "A la santé de bébé", "Prudence est

mère de sûreté" ou "Le premier à trinquer c'estbébé". Le discours dans ce

document se veut, d'unepart plus dynamique, les couleurs sontplus vives, on

illustre le texte ; d'autre part plus ironique, "Certes, vous consommez avec modération" ou "Et puisnedit-on pas aujourd'hui que boire deuxverres de vin

parjour celapeut avoir des effets bénéfiques surla santé ?".

Parrapport aux autres documents de prévention alcool, ceux destinés aux

femmes enceintes reposentbeaucoup plus sur laforme que surle fond. En règle

générale, ils se contentent de prévenir surles effets de l'alcool surle foetus, d'informer sur l'équivalence des boissons alcoolisées en terme de nocivité, et de prônerl'abstinence plutôtque lamodération.

L'étude des documents de prévention à fait ressortir pour ma classification

qu'un discours et qu'untype de prévention étaient adaptés à chaque partie de la population. Ilfallait donc envisager de séparerles documents concernant, d'une

partles jeunes et les adultes, d'autre part les femmes et les hommes et enfin

prévoirunepartie spécifique pour les femmes enceintes.

(17)

5) - Le contenuinformationnel.

Les outils de prévention m'ont aussiéclairée enterme de contenu. En effet, la lecture de ces documents m'abeaucoup apportée en ce qui concerne le sujet

alcool. Elle m'apermis de faire ressortir différents aspects de l'alcoologie qui

concernentlaprévention. Du point de vue ducontenu informationnel, le support

informatique est, enprévention, le plus complet. C'est pourquoi nous parlerons

surtout, dans cettepartie du logiciel Enquête àAlcoville. Version 2.0s. 1995. Propriété de la SNCF (une disquette d'installation estjointe enannexe). Ce

programme a été créé à la demande de lacellule de "Prévention du Risque

Alcool" de la SNCF. Il concernait donc d'abord les cheminots et c'est pourquoi

une partie estconsacrée aurèglement intérieur de la SNCF. Cependant, en

l'étudiant onremarque qu'ilpeut s'adapter à la plupart des publics. On aborde, en effet, presque tous lesaspects de l'alcoologie, alors que les autres supports

ciblent davantage leur destinataire et adaptent le contenu en fonction de ce dernier.

Comme le laisse entendre le titre, toutel'action du programme se situe dans uneville qui se nomme "Alcoville" ; l'ensemble des informations concernant

l'alcool estregroupé par thèmes dans les différents lieux de la ville. Tous ces

lieux sontprésentés dés lapage d'accueil qui est laplace d'Alcoville. Ainsi, il y a

le "Labo" qui regroupe toutes les informations concernant le produit alcool, le

"Bistro" pour ce qui concerne les boissons alcoolisées, le "Palais dejustice" pour les sanctions pénales, le "Resto" pourl'alcoolisation, la "Salle des fêtes" pour

l'acoolémie, le "Vraiou faux" pour mettre fin aux idéesreçues, et 1'"Office du

tourisme" pour guider l'utilisateur. Ce modèle de classement des différents

aspects du sujet m'a souventaidé, soit dans la conception du classement, soit

pour identifier àquel aspect du sujet pouvait appartenirun dossier.

Enterme d'information, ce programme est complet. En effet, si la plupart

des aspects traités sontprésents dans d'autres documents, ils n'y sontjamais tous

àla fois, ou alors, l'importance qui leur estprêtée est de degré différent. Ceci s'expliquepar le type de destinataire choisi et la motivation première. Certains

documents préviennentl'alcoolisme c'est le cas de On a toujours de bonnes

raisonspour dire que l'on ne boitpas trop... etMoi, avec l'alcool,j'crains

rien... Dans ce type de document, on met surtout l'accent sur les idées reçues, sur

l'alcoolisation et l'alcoolémie. D'autres documents tels quqAlcool au volant 0.5

g/l : après deux verres, troubles, risques...touts'accélère, réalisé parla Sécurité routière(Doc.7:1 page.), on parlera en plus deréglementation et de sanctions

pénales. Dans Enquête à Alcoville, chaque aspect esttraité de manière égale. Le

documentreste donc assezneutre du point de vue du destinataire etde la

motivation. Il veut donner lemaximum d'informations, on retrouve cela dans le

titreavec le mot "enquête". Le mot enquête évoque aussi l'idée de non-passivité

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le plus l'attention et la participation du "lecteur". L'information est transmise au

cours deplusieurs activités proposées aulecteur. Ily a biensur le questionnaire du

Vrai ou faux, que l'onretrouve aussi dans On a toujoursde bonnes raisonspour

dire que l'on ne boitpas trop... Le schéma de circulation de l'alcool dans

l'organisme estprésenté sous forme de puzzle à reconstituer. Pourla question des

équivalences, on amène le lecteurà s'interroger avant de lui donner l'information. Enfin,pour l'alcoolémie, l'utilisateurpeut, en se servant de la deuxième touche

de la barre d'outils, faire des simulations d'alcoolémie, etdonc, renforcer l'information enla fondant sur des expériences.

Dupoint de vue de l'information, ce programme est des plus complet.

Mais, enterme de prévention je ne pense pas qu'il fasse partie des plus efficaces. En effet, son mode deprésentationreste impersonnel etbeaucoup trop éloigné; de

la réalité. Onprésente aupublic un monde surfait, beaucoup trop caricatural. De

plus, si actuellement on essaie de dédramatiser le discours concernant l'alcool, le

discoursprésent dans ce programme est àl'inverse, beaucoup trop tinté d'humour.

6) - La tonalité du discours.

Parrapport aux autres documents, ce document est le plus ludique. Ne

serait-ce que laprésentation métaphorique de l'information qui, loin d'ancrer l'alcool dans saréalité, leplace au contraire dans un lieu imaginaire, ce lieu est

très convivial, onutilise par exemple les mots "Resto" ou "Bistro" qui lui donnent

un caractère beaucoup trop parfaitement pittoresque et enmême temps très neutre puisque les lieux n'ontpas de nom propre. Dans la représentation, tout est

excessif, les couleurs sontabondantes, etles personnages, enparticulier le savant,

sont caricaturaux. Tout au long duparcours, on trouve de l'humour. Ainsi, le

savant étaye son explicationpardes exclamations telles que : "J'ai dit

inflammable, pas explosif!", parfois onutilise des jeux de mots, comme auresto

lorsqu'on dit : "Le moment est venude payerl'addition.". H semblerait que le ton léger adopté serve à compenser la somme importante d'informations fourniepar

le document. En fait, le discours, dans le cas de ce document, estplus de l'ordre

de l'information que de la prévention.

Dans la société, il circule aussi un discours convivial concernant l'alcool.

Laconsommation de boissons alcoolisées fait partie intégrante de notre culture.

Pour lamajorité de la population, l'alcool est une boisson, et loin de le considérer

comme une drogue, on l'associe à la fête, à la convivialité. On sait que

l'alcoolisme existe, mais on se sait à l'abri, seules les personnes d'un certain

milieu, d'un certain âge oumal équilibrées sont concernées. Enprévention, on

voudrait que ce discours soit plus rationnel, plus proche de la réalité, on voudrait que la consommation d'alcool passe de l'acte rituel à l'acte réfléchi. C'est par

(19)

rinformation que l'onpense y parvenirmais aussi enjouant surla sensibilité du

public. Pour ce faire, plusieurs moyens sontutilisés. Ce queje reprocherais le

plus au document Enquête à Alcoville c'est sontonbeaucoup trop proche du

discours habituel àla société, untonléger et convivial. La plupart des autres

documents cherchent avant tout à responsabiliser les consommateurs et cette

responsabilisationpasse seulementenpartie par l'information.

Un des moyens qui estutilisé, surtoutquand onparle de prévention contre

l'alcoolisme, consiste àrenvoyer aupublic l'image de ses habitudes de

consommation. Ainsi, lepublic seretrouvera dans le document, se sentira donc concerné et s'intéressera au contenuinformationnel. Cette méthode estutilisée

dans On atoujours de bonnes raisonspourdire que l 'on ne boitpas trop..., dans

Moi, avec l'alcool,j'crains rien...et dans Unejournée bien chargée. Les

documents quiciblent les femmes enceintes,jouent surl'affectivité de ces dernières ; on leur présente des photographies particulièrement attendrissantes.

C'estundiscours beaucoup plus virulent et alarmiste que diffusent les documents

concernant l'alcool et laprévention routière. Dans, Alcoolau volant 0.5g/l :

troubles, risques...touts'accélère., onmet en avant des statistiques alarmantes,

"40% des accidents mortels, soitplus de 3000 tués en 1994 !", ainsi que les sanctions pénales. Le document vidéo concernantles jeunes et l'alcool auvolant

est toutaussi alarmiste mais peut se permettre, étant donné le type de support, de faire vibrerune autre corde sensible, celle des sentiments. Le documentvidéo

reste en effet le supportle plus amène pour sensibiliser le public aux

conséquences del'alcool aux volants. Lacamérapermet de dramatiser unfait

mieux qu'un dessin ou unephotographie, la mise en scène, les grosplans, les effets spéciaux et les bmitages sont autant d'atouts utilisés dans les documents vidéos pour choqueret marquerle public. Ainsi, dansNounours blues, de la

scène attendrissante à lamaternité, enpassantparla scène hyperréaliste du café,

aunounours ensanglanté, tout est faitpour que laphrase finale "Beurré ou

ordinaire" reste inscrite dans les esprits.

Le documentvidéoNoir et bleu (Doc.vidéo), est aussi conçu de telle manière qu'il fait impression surle public. Pour ce dernier, tout le message est

contenu dans les images àgrand renfort d'effets spéciaux. Ce message est différent des autres et le comprendre m'a permis de percevoir unautre type de discours que l'onveut diffuser auprès du public, et quine concerneplus la

prévention de l'alcoolisme, mais l'alcoolisme. Pour l'entourage et la plupart des

personnes, l'alcoolismeest un vice. Ce que montre ce document, c'est la réalité

de la maladie. Le support permet de montrer à l'aide d'effets spéciaux, ce qui se

passe dans la tête d'une personne qui souffre d'être alcoolique. Ce document m'a

permis de mettre en avantun autre aspect de la prévention, à savoir l'information surla maladie alcoolique, mais aussi, une autre cible, l'entourage de lapersonne alcoolique.

(20)

Toute l'analyse de ces documents m'a surtoutpermis de bien comprendre le sujet alcool et d'assimilerla terminologie. Cela s'est révélé décisif dans la bonne compréhension des dossiers à classer. J'ai aussi, beaucoup mieux compris le rôle du centre. Les bases du classement de la documentation concernant

l'alcool reposent sur cette analyse.

III- LE RESULTAT.

1) - L'apport de l'analyse.

Après la lecture de l'ensemble du fond documentaire, l'analyse des

documents de prévention, des discussions avec l'équipe du CHAA, et

l'observation du DocteurDuquesne dans deux de ses interventions extérieures (à EDF/GDF et à la médecine du travail), j'aipudégager les bases d'un classement. Basé sur le contenu des documents, il s'articulait autourdes thèmes suivant :

-Organismes - Centres de postcure - Alcool et jeunes - Alcool et grossesse - Alcool et route - Alcool et travail - Alcool et entourage

Dans "Organisme", il y auraittous les dossiers concernants les

organisations ouassociations intéressées parla lutte contre l'alcoolisme. Ainsi,je

pouvais y rangerles dossiers concernant l'ANPA, les Alcooliques anonymes, le CPAM etc...Il ne devaitpas s'ytrouver les dossiers concernants des actions de prévention réaliséespar ces organismes, ceci devant être rangés en fonction du

type de prévention effectuée.

Les centres de postcure étaient déjà regroupés entre eux, cependant, aucun ordre précis n'était respecté, etétant donné leurnombrej'envisageais d'en créer

un.

Les dossiers concernants lesjeunes étaient nombreux, ils concernaient, soit des informations générales (statistiques etc...), soit des interventions effectuées

parle CHAA dans des établissements scolaires.

Les dossiers concernantl'alcool etla grossesse donnaient surtout des

informations générales sur le syndrome d'alcoolisationfoetale.

Dans le dossieralcool et route, se trouveraient les dossiers concernantla réglementation, et les actions spécifiques à la prévention routière.

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