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La communication chez les jeunes couples : méthodes d'évaluation, liens avec l'ajustement conjugal ultérieur et prédicteurs d'amélioration des habiletés

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La communication chez les jeunes couples: Méthodes d’évaluation, liens avec l’ajustement conjugal ultérieur et prédicteurs d’amélioration des habiletés

Thèse

présentée à la Faculté des études supérieures de l’Université Laval

pour l’obtention

du grade de Philosophiae Doctor (Ph.D.)

École de psychologie

FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES UNIVERSITÉ LAVAL

QUÉBEC

AVRIL 2001

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RÉSUMÉ COURT

Cette thèse étudie les méthodes d’évaluation de la communication et les facteurs associés à l’amélioration de cette dernière auprès de jeunes couples. Les objectifs spécifiques des trois études la composant sont: (a) réviser et évaluer les qualités psychométriques d’une mesure d’observation, (b) évaluer la validité prédictive de trois types de mesures de la communication et (c) identifier des variables liées à l’amélioration de la communication dans le cadre d’un programme de prévention de la détresse conjugale (PPDÇ). Les résultats indiquent que le Test des Habiletés de Communication-Révisé (THC-R), une mesure d’observation, présente de très bons indices de fidélité interjuges et de sensibilité. Conjointement, le THC-R ainsi qu'une mesure par questionnaire contribuent à prédire l’ajustement conjugal des jeunes couples à long terme. Enfin, l’amélioration des habiletés de communication des hommes durant un PPDC est liée à leur attente d’amélioration dans la relation et, dans une moindre mesure, à leur degré d'ajustement conjugal.

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RÉSUMÉ LONG

La présente thèse a pour objectif général d’étudier les méthodes d’évaluation de la communication et les facteurs associés à l’amélioration de ces dernières à partir de trois études distinctes. Les objectifs respectifs de chacune des études sont: (a) réviser et évaluer les qualités psychométriques d’une mesure d’observation de la communication, (b) évaluer la validité prédictive d’instruments de mesure de la communication et (c) identifier des variables liées à l’amélioration dans le cadre d’un programme de prévention de la détresse conjugale (PPDC). L’échantillon global est composé de jeunes couples dont les conjoints sont âgés entre 18 et 30 ans et dont la durée de la relation est inférieure à 5 ans. Pour être inclus, les conjoints ne devaient pas rapporter vivre de graves difficultés et devaient percevoir leur relation comme stable. Les résultats de la première étude indiquent que le Test des Habiletés de Communication-Révisé (THC-R), une mesure d’observation, présente de très bons indices de fidélité interjuges et de sensibilité. Les résultats de la seconde étude indiquent que le Questionnaire sur la Communication en Situation de Conflit (QCSC) et le THC-R peuvent individuellement prédire l’ajustement conjugal des femmes un an plus tard mais qu'ils doivent être utilisés conjointement pour prédire celui des hommes. Il ressort de la troisième étude que l’amélioration des habiletés de communication des hommes durant un PPDC est liée à leur attente d’amélioration dans la relation et, dans une moindre mesure, à leur degré d'ajustement conjugal. D'autre part, aucune des variables étudiées n'a permis de prédire l'amélioration des habiletés des femmes. En résumé, les qualités psychométriques du THC-R permettent de le recommander pour mesurer la qualité de la communication chez les jeunes couples. De plus, le THC-R et le QCSC peuvent prédire l’ajustement conjugal à long terme des deux sexes et s’avèrent complémentaires dans leur contribution à !’explication de sa variance ce qui suggère de les utiliser de façon conjointe. Enfin, les hommes des jeunes couples qui bénéficient davantage d’un PPDC s’attendent plus à ce que leur relation s’améliore au moment de débuter !'intervention et ont tendance à être plus satisfaits de leur relation.

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AVANT-PROPOS

Tout d’abord, j’aimerais remercier mon directeur de thèse. Jean-Marie, voilà près de dix ans que tu me supportes dans mes études universitaires. Ces années ont été plus qu’enrichissantes pour moi sur le plan académique, certes, mais aussi sur le plan de mon développement professionnel. Ta rigueur, ta constance, ta disponibilité et ton respect font de toi un modèle comme directeur de thèse, un mentor à l’épreuve du temps. Je le constate fréquemment par moi-même, mais également par le biais d’autres personnes qui t’ont côtoyé au cours des trente dernières années.

J’aimerais souligner la contribution des autres membres du comité de thèse qui m’ont guidé depuis le début, soit Charles Morin, Michel Pépin et Stéphane Sabourin. Je vous suis très reconnaissant pour les conseils judicieux que vous m’avez toujours communiqués de manière constructive et qui m’ont été utiles à chaque fois queje vous ai rencontrées. Merci.

Pour compléter une thèse, il est essentiel d’être persévérant et je crois qu’il s’agit d’une aptitude qui s’acquiert tôt dans la vie. Ma persévérance, je l’ai acquise de ma mère. Maman, si tu ne m’avais pas appris qu’il faut tenir le coup dans la vie et dans les temps difficiles, je n’aurais pas pu passer au travers de six années de sacrifices. Alors, je désire te dédier ma thèse pour honorer tout ce que tu as fait pour moi, pour tous les sacrifices que tu as fait par amour pour moi.

Josée, ma femme, mon amour, je te remercie pour tout le soutien que tu m’as apporté. Ça représente beaucoup de choses pour moi, trop pour en faire une liste. Simplement dit, c’est en grande partie grâce à ta compréhension, à ta patience et à ton intégrité que j’ai pu réaliser ce doctorat. Maintenant que cette étape est derrière nous, l’avenir nous appartient. Quant à vous Samuel et Charles, vous avez été pour moi une source de bonheur incroyable depuis vos naissances. Vous voir grandir a été une grande source de motivation pour moi. Merci à vous deux. Je vous embrasse.

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Je souhaite remercier le reste de ma famille: Anne, Daniel et Pierre; mes beaux-parents Lucie et Régis; mes belles-sœurs Lyne et Marie; mon beau-frère Antoine. L’intérêt que vous avez porté au travail que j’ai accompli a toujours été très important pour moi. Vos encouragements ont constitué à chaque fois une source de motivation additionnelle.

. J’aimerais aussi souligner le plaisir que j’ai eu à parcourir tout ce chemin en compagnie de tous mes amis-es, collègues ou étudiants-es de l’École de psychologie. Je pense notamment aux gens du laboratoire: Pascale, Marie-Ève, Lyne, Sophie et Yves. Je ne voudrais pas passer sous silence (mais ce serait difficile!) les joueurs de l’équipe de hockey de l’École de psychologie: Bobby, Dom, Dorval, Éric, Flower, Frank, Mike, Provencher, Rich et Simon.

Enfin, je tiens à remercier tout particulièrement certaines personnes avec qui je collabore depuis que je suis à Montréal et qui, chacun à leur manière, m’ont aidé à terminer mon doctorat et ont facilité ma transition vers une carrière professionnelle, soit André Marchand, Gilles Gaudette, Kieron O’Connor, Mark Freeston et Normand Marinean.

Pour terminer, je voudrais remercier la Fondation de l’Université Laval qui m’a octroyé une bourse doctorale ainsi que le Conseil Québécois en Recherche Sociale qui a subventionné le projet de recherche duquel a découlé ma thèse.

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TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ COURT... I RÉSUMÉ LONG... Il AVANT-PROPOS... IH TABLE DES MATIÈRES... V LISTE DES TABLEAUX... VU

INTRODUCTION GÉNÉRALE... ... 1

Introductiongénérale... ... 2

Contextedelaprésentethèse... :... ...3

Objectifsetdescriptiondelaprésentethèse... 5

Contributionsattendues... 8 Références... ...9 ÉTUDE 1... 13 Résumé... 15 Méthode... 22 Résultats...30 Discussion ... 33 Références...37 ÉTUDE 2... ... ... ...48 Abstract/Résumé... 50 Method... 54 Results... 59 Discussion... 60 References... 63 ÉTUDE 3... 75 Abstract/Résumé... 77 Method... ... 82 Results... 87 Discussion... ... 88 References ... 91

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CONCLUSION GÉNÉRALE... 101 Références... 107 ANNEXE A... ... 108 ANNEXEE... ...116 ANNEXE C... 118 ANNEXED... 121 ANNEXEE... 123 ANNEXE F... 125 ANNEXE G... 130

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Reclassification des Critères du THC-Révisé par les Experts Résultats des ANO Y As à Mesures Répétées (N = 26) Corrélations entre le THC-révisé et la MIC et le QAVC

Means, Standard Deviations and Intercorrelations for Relationship Adjustment at the One-Year Follow-Up and Predictor Variables Summary of Hierarchical Regression Analysis Examining Predictors of Relationship Adjustment at the One-Year Follow- up for Females

Summary of Hierarchical Regression Analysis Examining Predictors of Relationship Adjustment at the One-Year Follow- up for Males

Means, Standard Deviations and Intercorrelations for Communication Score at Post-test and Predictor Variables Summary of Hierarchical Regression Analysis Examining Predictors of Improvement for Females

Summary of Hierarchical Regression Analysis Examining Predictors of Improvement for Males

ÉTUDE 1 Tableau 1. Tableau 2. Tableau 3. ÉTUDE2 Table 1. Table 2. Table 3. ÉTUDE 3 Table 1. Table 2. Table 3.

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Introduction générale

La communication occupe un rôle de premier plan au sein des relations amoureuses des jeunes adultes québécois. En 1993, les résultats d’un sondage effectué auprès de jeunes adultes à travers la province indiquent qu’ils perçoivent la communication comme étant le deuxième problème le plus susceptible de survenir dans leur relation actuelle ou future (sur une liste de 37), et comme le deuxième plus nuisible pour un couple, après la violence conjugale (Boisvert et al.,

1995). De plus, les thérapeutes conjugaux du Québec considèrent que la communication est le problème le plus fréquent chez les couples en général (Boisvert et al., 1993). Ensemble, ces résultats illustrent deux choses : (1) la communication est une préoccupation importante au sein des jeunes couples et (2) la communication est un problème très fréquent. Comme les

perceptions des thérapeutes conjugaux doivent être en bonne partie basées sur la clientèle qu’ils voient, les résultats de ce sondage suggèrent également que la communication puissent être le motif de consultation le plus fréquent chez les couples qui consultent en thérapie au Québec, comme c’est le cas aux États-Unis (Geiss & O'Leary, 1981). Conséquemment, il y a de fortes chances que la préoccupation des jeunes adultes concernant la probabilité qu’ils rencontrent des problèmes de communication et le caractère dommageable de ces derniers pour leur relation de couple puisse être réaliste.

Parmi les provinces du Canada, le Québec possède l’indice de « divorcialité » (i.e. nombre de divorces pour 1000 mariages) le plus élevé des 30 dernières années, soit 448 (Statistiques Canada, 1999). Au cours des dernières années, le taux d’échec du mariage augmente et les unions durent de moins en moins longtemps. Ainsi, en 1994 le taux de divorce des couples qui se sont mariés en 1969 est de 27% et celui des couples mariés en 1974 (5 ans plus tard) atteint également 27%. Chez les couples mariés en 1979, 26% étaient divorcés 15 ans plus tard. Chez les couples mariés en 1984, 20% se sont divorcés et enfin chez les couples mariés en 1989, 12 %

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ont déjà mis fin à leur union par un divorce (Bureau de la statistique du Québec, 1996). Enfin, si ces statistiques tenaient compte des unions de fait, le taux de divorce et de séparation serait sans doute encore plus élevé.

Mises ensemble, ces données font ressortir clairement que les jeunes couples québécois sont de plus en plus à risque de devenir insatisfaits de leur relation et de vivre une séparation ou un divorce. Dès lors, des efforts doivent être investis afin de mieux connaître les causes du développement de Γinsatisfaction conjugale et ainsi pouvoir aider les jeunes couples à mieux faire face aux difficultés qu’ils éprouvent. L’étude des habiletés de communication et de résolution de problèmes chez les jeunes couples s’avérera probablement utile à cette fin.

Contexte de la présente thèse

La présente thèse est basée sur l’approche béhaviorale-cognitive qui découle des théories de !’apprentissage social (Bandura, 1977) et de l’échange social (Thibault & Kelley, 1959). Globalement, ces théories présument que les comportements d’un individu influencent son environnement et que ce dernier influence également les comportements de l’individu. Dans le cadre d’une relation de couple, !’application de ces théories suggèrent que les comportements d’un conjoint influencent ceux de l’autre conjoint, créant ainsi un processus de réciprocité dans les interactions. Les deux aspects qui ont été les plus étudiés dans le cadre de cette approche sont (a) les comportements positifs et négatifs non reliés à la communication et (b) les habiletés de communication qui influencent les processus d’interaction. La présente thèse portera

principalement sur ce deuxième aspect.

Il y a une relation étroite entre le développement de !’insatisfaction conjugale et les habiletés de communication (Gottman, 1979; Jacobson, Waldron et Moore, 1980; Markman et Hahlweg, 1993; Notarius, Benson, Sloane, Vanzetti, et Homyak, 1989). La communication a été démontrée comme étant un important prédicteur de la satisfaction conjugale chez les jeunes

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couples (Markman, 1981; 1984) et l'étude des comportements de communication utilisés en situation d'interaction avant le mariage ou tôt dans la relation permet de prédire jusqu'à 80% des divorces et de l'insatisfaction conjugale (Markman, 1991).

La thérapie conjugale a été le moyen le plus utilisé jusqu’ici pour venir en aide aux couples insatisfaits. Mais ce type d’intervention fait face à plusieurs limites. Notamment, la thérapie de couple béhaviorale-cognitive (TCBC), qui est la mieux validée scientifiquement, ne permet qu'à 35 % des couples traités d'être vraiment satisfaits de leur vie conjugale (Beaudry et Boisvert, 1988; Boisvert et Beaudry, 1991). De plus, la majorité des couples insatisfaits ne consultent pas les thérapeutes conjugaux (Doherty, 1986; Veroff, Kulka et Douvan, 1981). Quand ils le font, c'est la plupart du temps après de nombreuses querelles, dont les séquelles peuvent être importantes pour eux-mêmes et leurs enfants (Julien, 1993; Kitson et Morgan, 1990).

La prévention des conflits conjugaux s’avère une alternative à la thérapie conjugale qui peut parer à certaines de ces limites. Plusieurs auteurs estiment qu'en favorisant la prévention des conflits et de !’insatisfaction chez les jeunes couples, il serait possible de leur permettre d'éviter un certain nombre de souffrances et d'expériences négatives, d'autant plus qu'il est bien établi que plus les couples sont jeunes, mieux ils répondent aux procédures d'intervention (Baucom et Hoffman, 1986; Dishion et Patterson, 1992; Jacobson et Christensen, 1996).

Le Prevention and Relationship Enhancement Program (PREP; Renick et al., 1992) est un programme de prévention des conflits conjugaux qui s'adresse aux conjoints de couples qui envisagent de faire leur vie ensemble. Il s'appuie sur les fondements empiriques de la TCBC et sur les résultats d’études longitudinales effectuées auprès des jeunes couples avant leur mariage et jusqu’à 10 ans après. Ce programme vise à enseigner aux couples des habiletés de

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effets à long terme de ce programme (Floyd & Markman, 1984; Markman, Floyd, Stanley, & Storaasli, 1988; Markman, Renick, Floyd, Stanley, & Clements, 1993), il ressort que les couples apprennent réellement les habiletés enseignées durant le programme, qu'ils demeurent plus satisfaits de leur relation et qu'ils sont plus stables jusqu'à trois ans après le programme que le groupe contrôle. Ces résultats pour intéressants ont amené une équipe de chercheurs de l'Université Laval à traduire et à adapter le PREP aux jeunes adultes québécois (Boisvert, Beaudry & Ladouceur, 2000). La version française de ce programme se nomme : Programme d'Enrichissement de la Vie Amoureuse (EVA; Boisvert, Beaudry, & Guay, 1998).

Objectifs et description de la présente thèse

La présente thèse s’inscrit dans le cadre d’une recherche ayant pour objet d’évaluer l’efficacité du programme EVA auprès d’un échantillon de jeunes couples. Elle a pour objectif général d’étudier les méthodes d’évaluation de la communication et les facteurs associés à l’amélioration de ces dernières. Elle poursuit trois objectifs spécifiques: (a) adapter et évaluer les qualités psychométriques d’une mesure d’observation des comportements de communication, (b) évaluer des instruments de mesure de la communication permettant !’identification des jeunes couples à risque de devenir insatisfaits de leur relation de couple et (c) identifier des variables qui pourraient permettre d’améliorer les programmes de prévention des conflits conjugaux ou la sélection des participants pour ce type d’intervention. Elle est composée de trois études empiriques rédigées sous forme d’articles chacune étant reliée à l’un des objectifs spécifiques énumérés ci-dessus. En voici un résumé :

La première étude intitulée « Révision d’une mesure d’observation globale de la

communication : Le Test des Habiletés de la Communication » a pour objet d’évaluer la validité de la révision d’une mesure d’observation de la communication. Le Test des Habiletés de la Communication (THC) est adapté du « Communication Skills Test » (CST; Floyd et Markman,

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1984). Le CST a été l’une des premières mesures visant à évaluer la communication de manière globale afin de rendre la procédure d’évaluation moins coûteuse et plus accessible pour les cliniciens et les chercheurs, comparativement aux mesures microanalytiques de la

communication. De plus, il a été développé spécifiquement pour évaluer la communication auprès de jeunes couples prenant part au PREP (Floyd et Markman, 1984). Dans sa version originale, le CST s’est avéré un instrument présentant de bons indices de validité et de fidélité auprès d’un échantillon de jeunes couples américains (Floyd et Markman, 1984). Toutefois, dans une étude préliminaire effectuée récemment avec EVA auprès de jeunes couples québécois, la version québécoise du CST, le THC, a présenté plusieurs faiblesses méthodologiques (Quay, Boisvert, Lavoie, Lafontaine, & Samson, 1996). Notamment, les indices de fidélité interjuges étaient inadéquats et la procédure de cotation réduisait sa sensibilité à une intervention. Dès lors, l’objectif principal de cette étude exploratoire est de réviser le THC en apportant des

modifications aux critères et procédures de cotation et ensuite d’évaluer les propriétés psychométriques de cette version révisée du THC (THC-R).

La seconde étude intitulée « Predictive validity of three measures of communication » a pour objet d’évaluer la validité prédictive de trois différentes mesures de la communication. Chacune d’elle fait appel à une procédure méthodologique différente qui varie sur le plan des coûts, de la procédure et du construit mesuré. La première, le Questionnaire sur la

Communication en Situation de Conflit (QCSC; Turgeon, 1996), est une mesure d’auto- observation (papier-crayon) du patron d’interaction demande-retrait. Ce dernier, généralement nuisible à une relation, a été identifié comme un prédicteur important de l’ajustement conjugal ultérieur. Cette mesure d’auto-observation pourrait donc s’avérer utile à cette fin tout en étant la moins coûteuse et la plus accessible des trois. La seconde, la Mesure d’impact de la

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communication et demande au répondant d’évaluer l’impact des énoncés du partenaire sur lui pendant une discussion sur un sujet conflictuel. Elle nécessite peu d’équipements mais demande une supervision de la part d’un évaluateur pendant que les conjoints discutent afin qu’ils

respectent les consignes. Cette mesure a permis à Markman (1981) de prédire l’ajustement conjugal d’un échantillon de jeunes couples américains jusqu’à 5 ans plus tard. La troisième mesure évaluée est le THC-R. Cette mesure nécessite la participation de juges entraînés et un équipement audio-vidéo afin d’enregistrer et visionner la discussion pour les fins de la

codification. Bien qu’elle soit la plus coûteuse des trois, elle permet d’obtenir des informations plus objectives sur les processus d’interaction entre les conjoints en ce qu’elle ne fait pas appel aux perceptions des conjoints. De plus, les données obtenues à l’aide de ce type de mesure se sont généralement avérées être de meilleurs prédicteurs de l’ajustement conjugal que dans le cas des deux autres mesures.

La troisième étude est intitulée « Predictors of improvement of communication skills in a marital distress prevention program for young couples ». Les résultats d’une méta-analyse indiquent que les programmes de prévention d’approche cognitivo-comportementale présentent une grandeur de l'effet de 1.51 au post-test (Hahlweg & Markman, 1988). Néanmoins, aucune étude n'a tenté d'identifier les variables prédictives du succès de ce type d'intervention et c’est précisément l’objectif de cette étude. Les données utilisées seront celles des couples qui ont participé à 1 ’expérimentation sur le programme EVA (Boisvert et al., 2000). Les résultats de cette étude expérimentale indiquent que les couples qui ont participé à EVA communiquaient significativement mieux que les couples du groupe contrôle au post-test (Boisvert et al., 2000). Toutefois, les données suggèrent que certains couples ont bénéficié davantage d’EVA que d’autres et qu’il peut y avoir des différences entre les sexes concernant !’apprentissage des

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sur !’apprentissage des habiletés enseignées durant les rencontres, !’identification des prédicteurs de l’amélioration des participants permettrait de connaître les caractéristiques de ceux qui en bénéficient le plus. Le choix des variables pouvant potentiellement prédire l’amélioration des habiletés de communication du pré- au post-test a été effectué à partir de trois critères: (a) elle doit faire du sens dans le cadre d’un programme de prévention des conflits conjugaux, ou (b) elle doit être modifiable dans le cadre d’une intervention, ou (c) elle doit s’être avérée un prédicteur important des résultats de la TCBC. À l’aide de ces critères trois variables ont été retenues: (a) le degré d’ajustement conjugal au pré-test, (b) la durée de pratique des exercices entre les rencontres, et (c) les attentes d’amélioration envers la relation au pré-test.

Contributions attendues

Les résultats de la présente thèse contribueront à augmenter les connaissances à l’égard de l’évaluation et de l’amélioration de la communication et de ses liens avec !’ajustement conjugal au sein des relations amoureuses des jeunes adultes québécois. Il est également attendu que les données recueillies apportent un éclairage et des pistes pour les études ultérieures dans ce domaine de recherche.

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Références

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Titre courant : RÉVISION D’UNE MESURE DE LA COMMUNICATION

Révision d'une Mesure d’Observation Globale de la Communication: Le Test des Habiletés de Communication

Stéphane Guay, Jean-Marie Boisvert, Pascale Tremblay, Anne Samson, Geneviève Sauvageau, & Catherine Lamoureux,

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Résumé

L’observation des comportements émis par les partenaires durant les interactions conjugales est une composante importante de l’évaluation du fonctionnement des couples. Au cours des quinze dernières années, plusieurs mesures d’observation globale ont été élaborées mais l’une d’elle, le Communication Skills Test ou le Test des Habiletés de Communication (THC), présente un avantage en ce qu’il permet d’obtenir un indice numérique de la qualité globale de la

communication. Cependant, l’analyse des qualités psychométriques du THC original rapportée par les auteurs est soit inadéquate ou incomplète. La révision de certaines composantes pourrait contribuer à améliorer cet instrument et c’est précisément ce que vise la présente étude. Les qualités psychométriques de ce THC-révisé ont ensuite été évaluées à partir de discussions de 55 couples portant sur un sujet conflictuel dans la relation. Les résultats obtenus indiquent que le THC-révisé possède des qualités psychométriques qui vont de bonnes à très bonnes concernant la fidélité interjuges, la sensibilité aux changements, et la validité convergente.

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Révision d'une mesure d’observation globale de la communication: Le Test des Habiletés de Communication

L’observation des comportements de communication émis par les partenaires durant les interactions conjugales est une composante importante de l’évaluation du fonctionnement des couples. Pour cette raison, des instruments de mesure validés et accessibles pour les cliniciens et les chercheurs sont essentiels pour évaluer adéquatement la qualité des échanges dans le couple (Notarius, Markman, & Gottman, 1983).

Au cours des quinze dernières années, plusieurs mesures d’observation globale de la communication ont été élaborées, notamment le Communication Skills Test (CST; Floyd & Markman, 1984), le Système Global de Cotation des Interactions Conjugales (Bélanger, Dulude, Sabourin, & Wright, 1993), Y Interactional Dimension Coding System (Julien, Markman, & Lindahl, 1989), le Marital Interaction Coding System - Global (Weiss & Tolman, 1990) et le

Rapid Couple Interaction Scoring System (Krokoff, Gottman, & Hass, 1989). Le CST ou Test

des Habiletés de Communication (THC 1) est l'un des seuls systèmes de codification

macroanalytique à avoir été utilisé pour évaluer les habiletés de communication dans le cadre d'une étude sur les effets du Prevention and Relationship Enhancement Program (PREP; Markman, Floyd, Stanley, & Storaasli, 1988; Renick, Blumberg, & Markman, 1992). La

présente étude fait partie d'une vaste recherche visant à évaluer l'efficacité d'une version traduite et adaptée du PREP appelée Programme d’Enrichissement de la Vie Amoureuse (EVA: Boisvert, Beaudry, & Ladouceur, 2000). Le principal objectif d’EVA consiste à enseigner des habiletés de communication à de jeunes couples heureux afin de prévenir le développement de conflits

conjugaux. Le THC a donc été sélectionné comme mesure des habiletés de communication dans cette recherche parce que: (a) il a été élaboré pour couvrir les habiletés enseignées dans le PREP; (b) il est sensible aux changements survenant durant le programme (Floyd & Markman, 1984); et

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(c) il permet d'obtenir un seul indice numérique de la qualité globale de la communication pouvant servir de point de comparaison entre deux ou plusieurs groupes ou deux ou plusieurs temps de mesure (Floyd & Markman, 1984). Les qualités psychométriques du TEC ont été explorées dans plusieurs études (Floyd & Markman, 1984; Floyd, O’Farrei, & Goldberg, 1987; Guay, Boisvert, Lavoie, Lafontaine, & Samson, 1996). Les prochaines sections offrent une description du TEC et font état des forces et faiblesses de l'instrument ainsi que des différentes propriétés psychométriques qui ont été étudiées.

Le Test des Eabiletés de Communication

Le TEC a été élaboré par Floyd et Markman (1984) à partir de recherches et d'observations cliniques (Gottman, Notarius, Gonso, & Markman, 1976a; Wills, Weiss, & Patterson, 1974; Notarius & Markman, 1981). La principale fonction du TEC est d'évaluer les habiletés de communication des participants au PREP (Floyd & Markman, 1984; Markman, Floyd, Stanley, & Storaasli, 1988). Originalement, le TEC a été élaboré à partir de deux mesures microanalytiques, soit le Marital Interaction Coding System (MICS; Weiss & Summers, 1983; Eeyman, Weiss, & Eddy, 1995) et le Couples Interaction Scoring System (CISS; Gottman, 1979; Notarius, & Markman, 1981), dans le but d’obtenir un seul indice global numérique de la qualité de communication durant une discussion (voir Floyd & Markman, 1984). Ainsi, chacun des énoncés émis est coté par un observateur entraîné dans l’une des 5 catégories suivantes : (1) très négative, (2) négative, (3) neutre, (4) positive ou (5) très positive. Puis, dans une étude

subséquente visant à comparer le TEC à une autre mesure d’observation (Floyd et al., 1987), deux catégories sommaires ont été élaborées à partir des pourcentages de comportements positifs (i.e. catégories 4 et 5) et négatifs ( i.e. catégories 1 et 2) émis durant la discussion. Cet ajout permet de nuancer l’évaluation des interactions sans augmenter la complexité de la codification. En résumé, le TEC permet d’obtenir un score global et deux indices plus spécifiques de la qualité

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de la communication pour chacun des conjoints. Enfin, le THC est une mesure relativement économique. L'entraînement recommandé pour les codificateurs est de 16 à 20 heures (Floyd & Markman, 1984). Le temps nécessaire à la codification des interactions est d'environ 1 heure de cotation pour 10 minutes de discussion (Floyd & Markman, 1984).

Contexte d’évaluation.

La procédure utilisée en laboratoire pour évaluer la qualité de la communication à partir du THC consiste à demander aux conjoints de discuter d'un sujet conflictuel durant une période de 10 minutes (Floyd & Markman, 1984). Il est généralement reconnu que cette tâche non structurée maximise les chances de faire ressortir des patrons de communication représentatifs de ceux qui sont émis en situation naturelle de conflit (Markman & Notarius, 1987). Néanmoins, !'échantillon d'interactions obtenu en laboratoire durant cet échange diffère de celui qui est obtenu en milieu naturel. Il apparaît qu'à la maison, les conjoints adoptent des comportements de

communication plus négatifs, qu'ils produisent plus de séquences d'interaction négatives et que les différences entre les couples satisfaits et insatisfaits sont plus évidentes que lors

d'enregistrements effectués en laboratoire (Gottman, 1979). Ainsi, les résultats obtenus en laboratoire ne seraient pas en contradiction avec les données obtenues à la maison, mais donneraient un portrait généralement moins négatif. L'interprétation des données obtenues à partir de cette tâche doit donc être effectuée en tenant compte de ces limites quant à la validité externe du THC.

Unité de codification.

L’unité de codification du THC est basée sur le tour de parole en entier. Cette méthode de codification demande au juge d’évaluer dans un même temps tous les comportements émis durant la période où la personne a la parole et à coter la qualité de l’énoncé en fonction des comportements les plus saillants (Floyd et al., 1987; Floyd & Markman, 1984). Bien que cette

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procédure soit simple et économique, elle présente certains désavantages. En effet, elle laisse place à des jugements subjectifs de la part du codificateur dû au grand nombre de comportements dans une même unité de codification. Par exemple, si une personne émet un comportement positif et un comportement négatif dans un même énoncé, un juge pourra porter son attention davantage à l'aspect positif du message alors qu'un autre remarquera plutôt l'aspect négatif. Dès lors, le jugement des codificateurs peut varier sensiblement sur un même énoncé et conduire à de faibles accords interjuges. Les résultats d'une étude pilote (Guay et al., 1996) ont permis de constater qu'il est avantageux d'utiliser une règle de codification pouvant limiter le degré d’inférence possible. Cette règle consiste à coter systématiquement le comportement le plus négatif du tour de parole. Toutefois, d’autres règles peuvent être explorées, comme par exemple de coter systématiquement le comportement le plus positif ou encore de coter systématiquement le comportement le plus extrême qu'il soit positif ou négatif.

Indices de fidélité interiuses.

Les résultats des analyses d’accords interjuges effectuées par Floyd et Markman (1984) et Guay et al. (1996) auprès d’un échantillon de jeunes couples indiquent que le THC présente des indices de fidélité interjuges acceptables. Cependant, les indices utilisés soit le coefficient de corrélation de Pearson (Floyd et Markman, 1984) et le tau de Kendall (Guay et al., 1996) sont insensibles aux différences entre les moyennes de codification de deux juges et peuvent ainsi masquer un large désaccord sur une échelle ordinale (Hartmann, 1977; Hollenbeck, 1978). De plus, dans l’étude de Guay et al., les juges n'arrivent pas à un accord interjuges satisfaisant lorsqu'ils évaluent les discussions des couples d'une façon indépendante et ils doivent chercher ensemble à faire consensus sur un certain nombre de discussions pour avoir un meilleur accord. Les auteurs en concluent que les définitions des critères de cotation ne sont pas suffisamment opérationelles et suggèrent de les réviser.

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Néanmoins, le THC a aussi été utilisé dans une étude portant sur l’efficacité d’une thérapie conjugale basée sur l’exploration des affects auprès de couples en détresse (Walker, Johnson, Manion, & Cloutier, 1996). La moyenne des coefficients d’accord interjuges (Kappa) obtenue était de ,83, ce qui est considéré comme excellent. Donc, les données concernant la fidélité interjuges du THC sont contradictoires. De plus, les analyses effectuées auprès

d’échantillons de jeunes couples doivent être reproduites puisqu’elles sont basées sur des tests statistiques inadéquats.

Sensibilité.

Floyd et Markman (1984) concluent à l’aide de leur étude que le THC est un instrument de mesure sensible aux changements cliniques suite à une participation au PREP. Les résultats de Guay et al. (1996) avec une version française de l’instrument viennent appuyer cette

conclusion. Toutefois, les résultats de cette dernière étude indiquent que le THC présente une faiblesse méthodologique importante en ce qui concerne le nombre de comportements neutres cotés lors de l’évaluation. Les taux élevés de comportements neutres obtenus peuvent diminuer la variance des scores moyens obtenus et affecter la sensibilité de la mesure.

D’autre part, des critères verbaux et non verbaux qui tiennent compte des

développements survenus dans le domaine depuis l’élaboration du THC devraient être ajoutés. Notamment, les comportements non verbaux occupent une proportion minime par rapport à l’évaluation des comportements verbaux. Le manque de considération accordée à ces

composantes peut contribuer à diminuer sa sensibilité étant donnée l’importance qu’elles ont dans la communication humaine (Baesler & Burgoon, 1987; Boisvert, 1987; Burgoon & Baesler, 1991; Noller & Feeney, 1994).

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Indices de validité convergente.

Floyd et Markman (1984) ont évalué la validité convergente du THC avec une mesure subjective de l'impact de la communication (Markman & Floyd, 1980). Ceux-ci obtiennent une corrélation faible (r = .30), mais significative, entre l’évaluation de l’impact des comportements du partenaire par l’autre conjoint et celle de juges entraînés. Toutefois, les auteurs ne font pas de distinctions entre les hommes et les femmes dans l'analyse de leurs résultats, alors qu'il serait souhaitable de savoir si les mêmes patrons de résultats s’appliquent pour les hommes et les femmes.

D’autre part, dans l’étude de Floyd et al. (1987), des indices de validité convergente ont été calculés entre le THC et une mesure d’ajustement à la vie conjugale soit le Questionnaire d’Adaptation à la Vie Conjugale (QAVC; Locke & Wallace, 1959). Les résultats indiquent que seuls les comportements de communication négatifs corrélent avec l’ajustement conjugal des conjoints. Ainsi, le score du THC et les comportements positifs mesurés n’apparaissent pas être associés à l’ajustement des conjoints au sein de leur relation.

En résumé, le THC est une mesure d’observation globale de la communication qui offre les avantages d’être économique et accessible. Sa procédure de cotation consistant à coter chaque tour de parole offre la possibilité d’évaluer la qualité de la communication de manière globale à l’aide du score moyen, mais également de manière plus spécifique à l’aide des catégories. Toutefois, certaines données relatives à ses qualités psychométriques sont

contradictoires ou incomplètes alors que d’autres sont basées sur des tests statistiques inadéquats. Il est essentiel que la validité du THC soit établie afin que les hypothèses, les résultats et les conclusions générées par la mesure soient fiables (Hartmann, 1977). Pour ce faire, il est suggéré que des modifications y soient apportées et que des analyses statistiques adéquates soient

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Objectifs

Cette étude a pour principal objectif de réviser le THC original et d’évaluer les propriétés psychométriques de ce THC-révisé. La première modification apportée est l’ajout de critères non verbaux de la communication, basés sur la littérature. La seconde modification apportée est de rendre plus opérationnelles les définitions des critères dans chaque catégorie. Une fois ces modifications apportées, une reclassification des critères à l’intérieur de chacune des cinq catégories (allant de très positif à très négatif) sera effectuée à partir du jugement d’experts dans le domaine. Enfin, l’ajout de deux nouvelles règles de cotation sera explorée. Suite à cette révision, des indices de fidélité interjuges, de sensibilité et de validité convergente seront calculés.

Méthode Participants

L’échantillon est composé de 55 couples dont 20 % sont mariés, 45% vivent en cohabitation et 30 % sont en fréquentation. La durée moyenne de la relation est de 2 ans et 3 mois (ET = 16,7 mois). L’âge moyen est de 23,9 ans (ET = 2,9 ans) chez les hommes et de 22,5 ans chez les femmes (ET = 2,9 ans). Le nombre moyen d’années de scolarité complétées est de 14 chez les hommes (ET = 2,2 années) et les femmes (ET =1,7 années).

Instruments de mesure.

Le THC original (Floyd & Markman, 1984; Guay et al., 1996: Voir Annexe A) est une mesure globale de la communication qui permet à un observateur externe d’évaluer les

comportements de communication au sein d’un couple. Il permet de mesurer la qualité de la communication des partenaires selon des critères portant sur le contenu verbal et non verbal des messages. L’unité de codification utilisée est le tour de parole entier lors d’une discussion sur un sujet de désaccord. La codification est effectuée par des évaluateurs entraînés à utiliser la grille

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de critères. Les discussions sont préalablement filmées sur bande vidéo. Les évaluateurs jugent la qualité de chaque énoncé à partir de 46 critères répartis dans cinq catégories sur une échelle de type Likert en 5 points: (1) très négative, (2) négative, (3) neutre, (4) positive et (5) très positive. Le THC original peut fournir deux indices de la qualité de la communication du couple : (a) un score moyen et (b) les pourcentages de comportements de communication positifs (i.e. catégories 4 et 5) et négatifs (i.e. catégories 1 et 2). Le score moyen est calculé pour chaque discussion en divisant la somme des valeurs associées aux tours de parole (1 à 5), par le nombre total de tours de parole. Les pourcentages sont calculés pour chaque conjoint en divisant le nombre de tours de parole jugés positif ou négatif, selon le cas, et en le divisant par le nombre total de tours de parole pour ce même conjoint durant la discussion.

La Mesure d’impact de la Communication (MIC; Markman & Floyd, 1980: voir Annexe B) demande au conjoint d'évaluer l'impact des comportements de communication de l'autre, sur le plan émotif. La consigne demande aux partenaires de choisir un sujet de désaccord élevé à l'aide de l'Inventaire des Problèmes Relationnels (IPR; Knox, 1971). Ensuite, le couple doit discuter de ce sujet durant dix minutes. Les conjoints doivent parler à tour de rôle et la personne qui écoute, le récepteur, évalue l'impact des comportements de l'émetteur sur ses émotions à l’aide d’une échelle allant de très négatif (1) à très positif (5). Puis, il doit inscrire le chiffre correspondant sur une grille conçue à cet effet avant de prendre lui-même la parole (Gottman et al., 1976b; Julien et al., 1989). Les chercheurs ont trouvé que cette mesure permet de distinguer les couples satisfaits des couples insatisfaits (Gottman et al., 1976b) et de prédire l’ajustement conjugal à long terme (Markman, 1981). Dans la présente étude, 1 ’expérimentateur demeure présent tout au long de la discussion afin de s’assurer que les conjoints appliquent bien la procédure. De plus, une consigne est ajoutée afin d'évaluer l'intention des comportements de l'émetteur. Ainsi, suite à son énoncé, l'émetteur doit indiquer quelle était l'intention de son énoncé en même temps que le récepteur

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indique l'impact qu'il a eu sur lui. Les données obtenues suite à l'ajout de cette consigne seront analysées de façon exploratoire.

Le Questionnaire d’Adaptation à la Vie Conjugale (QAVC; Locke & Wallace, 1959: voir Annexe C) a été traduit par Wright et Sabourin (1985). Il mesure le degré d’ajustement à

l’intérieur du couple et contient 15 énoncés. De récentes analyses des qualités psychométriques de cet instrument ont démontré qu’il possède de bons indices de fidélité et de validité tant dans sa version originale (Locke & Wallace, 1987) que dans sa version québécoise (Freeston & Pléchaty, 1997).

L'Inventaire des Problèmes Relationnels (IPR ; Knox, 1971 : voir Annexe D) demande à chaque conjoint d’indiquer leur perception de l'intensité de désaccord dans le couple en rapport avec dix domaines spécifiques: l'argent, la communication, les parents, la sexualité, la religion, les loisirs, les amis, les drogues et l'alcool, les enfants (actuels ou futurs) et la jalousie. De plus, le répondant peut rapporter la perception qu’il a du degré de désaccord entre lui et son conjoint concernant deux autres domaines de désaccord non inclus dans le questionnaire.

Le questionnaire Perception de la Relation Amoureuse (PRA: Quay & Boisvert, 1996: voir Annexe E) permet d’examiner la perception de stabilité de la relation sur une échelle de type Likert en 9 points. Il est composé de 5 items tels que « Combien de temps pensez-vous que la relation va durer? », «Vous sentez-vous en sécurité dans votre relation de couple », etc. Il présente une très bonne consistance interne avec un alpha de ,87 (Quay & Boisvert, 1996) ainsi qu’une très bonne validité convergente avec le QAVC (Quay, Boisvert, & Tremblay, 1996). Procédure

Recrutement et sélection des participants.

Les participants sont recrutés dans la population générale à partir de publicités dans les médias télévisés et radiophoniques, les journaux, dans différentes institutions universitaires et

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collégiales et dans divers endroits publics. Les couples recrutés font partie d'une vaste étude sur un programme de prévention des conflits conjugaux. Trois critères déterminent l’admissibilité des couples à l’étude: (a) les partenaires doivent être âgés entre 18 et 30 ans; (b) ils doivent être en relation de couple depuis moins de 5 ans; et (c) ils ne doivent pas rapporter vivre de graves problèmes dans leur relation actuelle et percevoir cette dernière comme stable.

Une procédure, semblable à celle utilisée par Markman et ses collaborateurs (1993), est utilisée pour identifier les couples qui ont de graves problèmes de couple et pour les référer à des thérapeutes conjugaux, s'ils le désirent. Cette procédure consiste essentiellement à poser deux questions au conjoint qui téléphone. La première question est la suivante : « Considérez-vous avoir une relation stable et désirez-vous suivre un programme qui l'enrichira, ou si vous avez des difficultés importantes sur lesquelles vous voulez travailler ? ». Si la personne considère avoir des difficultés importantes, on pose alors la question suivante : « Est-ce que ces difficultés peuvent mettre votre relation en péril ? ». Si la réponse est positive, on indique que le

programme offert s'adresse à des couples qui n'ont pas de problèmes importants, qu'il ne leur sera probablement pas utile, en particulier s'ils n'arrivent pas à parler de leurs difficultés sans se mettre en colère, et qu'on peut les référer à un thérapeute conjugal.

Afin de s'assurer que les deux conjoints perçoivent leur relation actuelle comme stable, une seconde procédure de sélection est effectuée lors de la première évaluation à l'aide du PRA. Dans le cas où un des conjoints, ou les deux, indiquent un score inférieur à 6 à l'item 1

("Combien de temps pensez-vous que la présente relation va durer?") ou un score total inférieur à 30 représentant la moyenne plus un écart-type chez les jeunes adultes de la région de Québec (Guay & Boisvert, 1996), le couple est exclu de !'échantillon.

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Quatre modifications sont apportées au contenu du THC original: (a) des critères verbaux et non verbaux sont ajoutés; (b) les définitions de 12 critères sont modifiées afin de les rendre plus opérationnelles; (c) l'ensemble des critères est présenté à un groupe d'experts dans le

domaine de !'intervention auprès des couples afin d'obtenir un consensus sur la classification des critères à l'intérieur des catégories du THC; et (d) deux nouvelles règles de codification sont ajoutées à celle utilisée par Guay et al. (1996).

Description des modifications apportées.

1. Deux critères verbaux soit « métacommuniquer de façon négative » et « ne pas prendre la responsabilité de ses actions » sont ajoutés. De plus, 5 critères non verbaux sont ajoutés soit : (1) « garder le silence de façon prolongée », (2) « sourire ou rire d’un air moqueur ou

sarcastique », (3) « adopter une attitude corporelle fermée », (4) « adopter une attitude corporelle ouverte » et (5) « hocher la tête ». Ces ajouts tiennent compte de résultats d’études cités dans la littérature (Baesler & Burgoon, 1987; Boisvert, 1987; Burgoon & Baesler, 1991; Noller & Feeney, 1994).

2- Les définitions de 12 des 46 critères inclus dans le THC original sont modifiées. L’objectif visé par cette modification est de rendre ces critères plus opérationnels et, par conséquent, de restreindre la part de subjectivité y étant reliée lors de la codification.

3- Suite aux modifications apportées au THC original, les critères accompagnés de leur définition sont présentés à 9 experts dans le domaine de !’intervention auprès des couples afin d’obtenir une classification basée sur les connaissances actuelles plutôt que sur celles du début des années 1980. Les critères utilisés pour sélectionner les experts sont: (a) être professeur d'université spécialisé dans le domaine conjugal ou (b) être psychologue et avoir vu plus de dix couples dans sa pratique au cours des cinq dernières années ou (c) être psychologue et voir actuellement plus de 5 couples dans sa pratique. La tâche des experts consiste à coter les critères

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du THC sur une échelle graduée de 1 à 9, sur laquelle 1 représente des comportements très négatifs et 9 des comportements très positifs. Une échelle en 9 points est utilisée pour deux raisons. D’une part, elle offre un éventail de réponses plus large et, d’autre part, elle permet de restreindre l’étendue de la catégorie neutre par rapport aux autres catégories. Une catégorie de réponse « ne sais pas » est ajoutée afin de permettre aux experts de ne pas se prononcer sur les critères qu’ils jugent ambigus. La liste des critères envoyés aux thérapeutes est présentée dans trois ordres différents afin d'éliminer un biais dû à la succession des items. Les thérapeutes disposent d'un délai d'une semaine pour compléter leur évaluation. Les résultats de cette procédure sont recueillis par téléphone ou par écrit et les critères sont reclassés dans les catégories (très négatif, négatif, neutre, positif ou très positif) du THC à partir de deux

procédures. Premièrement, afin que les catégories soient les plus distinctes possible, les critères qui présentent trop de variabilité, soit un écart-type pouvant chevaucher deux catégories (i.e. écart-type supérieur à un 1,6), sont éliminés. Suite à cette procédure, 52 des 53 critères originaux sont conservés dans la version finale du THC-révisé. Seul le critère « Émettre une suggestion non spécifique » (item 30, Tableau 1) est éliminé parce qu’il obtient un écart-type supérieur à 1,6.

Deuxièmement, des coefficients d’accord interjuges sont calculés entre les experts concernant la cotation des critères du THC dans les cinq catégories. Pour ce faire, une analyse de coefficients de corrélations intraclasses (CCI ; Shrout et Fleiss, 1979) est effectuée. Un score frontière de ,80 est utilisé afin d’inclure seulement les critères pour lesquels l’accord interjuges entre les experts est considéré excellent (Bech et Clemmensen, 1983). Suite à cette procédure, aucun autre critère n’est éliminé. La moyenne des coefficients d’accord interjuges obtenus est considérée excellente (CCI = 1,00).

Les 52 critères conservés sont ensuite classés dans les 5 catégories en tenant compte de leur moyenne respective. Les catégories sont déterminées par les intervalles suivants: (1) très

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négatif = 1,00 à 2,60, (2) négatif = 2,61 à 4,20, (3) neutre = 4,21 à 5,80, (4) positif = 5,81 à 7,40 et (5) très positif = 7,41 à 9,00. Les résultats de !’application de ces procédures sont présentés dans le Tableau 1. Suite au reclassement, 29 critères du THC original ont changé de catégorie et la majorité de ces derniers ont été reclassés vers un des extrêmes. Sur les 52 critères conservés dans la version finale, 18 critères se retrouvent dans la catégorie très négative (1) et 25 critères se retrouvent dans la catégorie très positive (5). Ainsi, 83 % des critères de la mesure se retrouvent dans deux des cinq catégories. De plus, aucun critère neutre n’est retenu dans la grille de

codification. En effet, le seul critère ayant obtenu une moyenne se situant entre 4,21 et 5,80 est exclu dû à une trop grande variabilité (ET > 1,6). Ainsi, un comportement sera coté neutre seulement s’il ne correspond à aucun autre des critères dans les catégories.

4- Deux nouvelles règles de cotation sont ajoutées à la première dans le but de les comparer entre elles sur le plan de la fidélité interjuges et de la sensibilité au changement suite à une intervention visant à améliorer les habiletés de communication. La règle première du THC est de coter selon le comportement le plus négatif à l’intérieur du tour de parole. Elle a été utilisée dans une étude antérieure et s'est avérée utile pour diminuer la part de subjectivité due à la procédure de codification à partir d'un tour de parole entier (Guay et al., 1996). La seconde règle consiste à coter selon le comportement le plus positif. Comme le MICS (Weiss &

Summers, 1983; Heyman et al., 1995) permet de mieux différencier les couples satisfaits et insatisfaits à l’aide des comportements positifs (Floyd et al., 1987), il a été jugé bon de l’ajouter. La troisième règle consiste à coter selon le comportement le plus extrême, positif ou négatif, sur l'échelle et le plus négatif si un comportement positif et un comportement négatif de même niveau apparaissent dans le même tour de parole. L'utilisation d'une telle règle permettra d'éviter le biais qui peut se produire avec les deux premières règles: avec la première règle, un

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comportement très positif peut être ignoré à cause de la présence d'un comportement faiblement négatif ou faiblement positif, alors qu'avec la deuxième règle, le contraire est possible.

Enregistrement et cotation des discussions.

Les prises de mesure sont effectuées dans un laboratoire de !'Université Laval. Les couples sont évalués à deux reprises à l’aide des discussions filmées sur vidéos, soit au pré-test et au post-test. Les discussions sont filmées à l’aide de deux caméras, chacune orientée vers un des partenaires, dans une pièce où ils sont seuls. Chaque couple discute à trois reprises durant 10 minutes. La première discussion porte sur un sujet non conflictuel et a pour objet d’habituer les conjoints à !’environnement et à la présence des caméras. Puis, ils discutent librement une seconde fois, mais sur un sujet de désaccord qu’ils ont choisi ensemble à l’aide de l’IPR. Lors de la troisième discussion, ils discutent d’un sujet de désaccord différent de celui de la discussion précédente et utilise la MIC pour noter l’intention et l’impact des comportements de

communication de chacun. Les juges n’ont participé à aucune des procédures d’évaluation ou d’intervention et ignorent le temps de mesure (pré-test ou post-test) de la discussion au moment de la cotation. Chacun des 2 juges évalue trois fois chaque discussion, soit une fois avec chacune des règles de cotation.

Entraînement des juges.

Les juges sont 2 étudiantes graduées qui ont été entraînées pour coter séparément les énoncés de chaque conjoint en utilisant les critères de la version révisée du THC et chacune des trois règles de cotation. Les juges ont reçu 26 heures d’entraînement. L’entraînement reçu inclut des cotations individuelles et en groupe ainsi que des discussions portant sur la définition des critères. Durant les pratiques de codification, le verbatim des discussions a été retranscrit afin de pouvoir comparer le degré d’entente interjuges sur chaque énoncé et en discuter. Les accords interjuges ont été calculés une fois l’entraînement complété. Une fois les juges entraînés, le

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temps de cotation pour une discussion de 10 minutes sans verbatim est en moyenne de 90 minutes.

Analyses des données.

Les données utilisées pour vérifier la fidélité interjuges sont celles des discussions de 10 couples (17,5 % de !’échantillon total) sélectionnées aléatoirement au pré-test ou au post-test. Les données utilisées pour vérifier la sensibilité de l’instrument aux changements dans les

comportements de communication du pré-test au post-test sont celles des discussions des couples ayant participé au programme EVA (N = 26: Boisvert et al., 2000). La validité convergente du THC-révisé sera vérifiée à l’aide des données provenant des discussions du pré-test. Dû à des ressources monétaires limitées, un sous-échantillon de 30 couples a été sélectionné au hasard afin d’examiner la validité convergente avec la MIC. Les indices de validité convergente entre le THC-révisé et la MIC seront calculés à partir des cotations des juges et des conjoints sur la même discussion, soit la troisième. Enfin, pour examiner la validité convergente avec le QAVC les données de l’échantillon total (N = 55) au pré-test seront utilisées.

Résultats Fidélité Interi uses

Afin de mesurer la fidélité interjuges du THC-révisé, des coefficients de corrélation intraclasses (CCI ; Shrout et Fleiss, 1979) sont calculés. Cette analyse permet de tenir compte à la fois de la variabilité dans la cotation d’un même juge et de la variabilité entre les juges pairés. Les analyses sont effectuées en fonction de chacune des règles de cotation afin de vérifier laquelle des trois obtient les meilleurs indices de fidélité interjuges. Le nombre moyen de tours de paroles par discussion est de 110 (ET = 17,8). Les résultats obtenus indiquent que le THC- révisé possède de très bons indices de fidélité interjuges avec des CCI de ,66 pour la règle de cotation du comportement le plus négatif (Mdn = ,72) ainsi que pour la règle de cotation du

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comportement le plus extrême (Mdn = ,75) et de ,69 pour le comportement le plus positif (Mdn = ,75). Une inspection visuelle entre les règles de codification permet de constater que la règle de cotation du comportement le plus positif obtient la moyenne de coefficient la plus élevée.

Toutefois, une analyse de variance à mesure répétée permet de constater que cette différence n’est pas significative, F (2, 18) = 0,78, p=,473.

Sensibilité

Dans le but d’explorer la sensibilité du THC-révisé aux changements dans les comportements de communication des couples ayant participé au programme EVA, des ANOVAs à mesures répétées sont effectuées afin de vérifier s’il existe des différences de sensibilité en fonction de la règle de codification employée. Les scores moyens au THC-révisé (pré- et post-test) des couples ayant participé à l’une des deux formes d’intervention sont utilisés comme unité de comparaison. Les calculs sont effectués une première fois avec la cotation du comportement le plus négatif, une seconde fois avec la cotation du comportement le plus positif et une troisième fois avec la cotation du comportement le plus extrême et le plus négatif en présence d'un comportement positif et négatif de niveau équivalent.

Les résultats des ANOVAs à mesures répétées (Tableau 2) indiquent que chaque règle de codification du THC-révisé permet de mesurer des changements significatifs du pré-test au post- test sur le plan de la qualité de communication chez les couples ayant participé au programme EVA. De plus, l’inspection visuelle des résultats permet de constater que la règle de cotation du comportement le plus positif obtient un F plus élevé pour chaque sexe et présente probablement plus de sensibilité à !’intervention que les deux autres règles.

En résumé, l’analyse des résultats indique que la règle de cotation du comportement le plus positif obtient des coefficients de fidélité interjuges et de sensibilité à !’intervention plus élevés que les deux autres règles. Pour cette raison et pour simplifier la présentation des

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résultats, le reste des analyses des propriétés psychométrique sont présentées seulement avec cette règle de cotation.

Validité Convergente

Deux analyses de validité convergente sont effectuées. La première est faite avec la MIC (Markman & Floyd, 1980). Un ensemble d’analyses de corrélation de Pearson est effectué sur chaque tour de parole d'une discussion. Suite à ces analyses, des coefficients de corrélation modérés sont attendus puisqu'il s'agit de deux méthodes de mesure différentes (perceptions subjectives et observations externes). La deuxième analyse de validité convergente est effectuée avec le QAVC (Locke et Wallace, 1959). Un ensemble d’analyses de corrélation de Pearson est effectué à partir du score moyen au THC-révisé et des pourcentages de comportements positifs et négatifs. Les résultats sont présentés dans le Tableau 3.

Dans un premier temps, il est important de porter attention aux corrélations entre l’impact rapporté par le répondant et le score moyen du THC-révisé. Les résultats indiquent que la

cotation des juges externes concernant la qualité de la communication des femmes est

positivement et significativement reliée à celle de l’impact rapporté par les hommes. La relation entre la qualité de la communication des hommes, telle que cotée par les juges, et l’impact, tel que rapporté par les femmes, va dans le même sens mais ne s’avère pas statistiquement

significative. Dans un deuxième temps, il ressort une relation positive et statistiquement

significative entre l’intention du conjoint qui émet son message et la cotation des juges externes concernant la qualité de ce même message et ce, chez les deux sexes.

Les résultats de l’analyse de validité convergente entre le THC-révisé et le QAVC donnent des coefficients de corrélation allant de faibles à modérés. Les corrélations obtenues vont toutes dans le sens attendu et ce, chez les deux sexes. Toutefois, seules les corrélations entre

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les scores de communication des deux conjoints et l’ajustement conjugal de l’homme sont statistiquement significatives.

Discussion

L’objectif principal de la présente recherche est d’apporter des modifications au THC original dans le but de l’améliorer et d’examiner les nouvelles propriétés psychométriques. Les résultats obtenus indiquent que les qualités psychométriques de cet instrument de mesure sont satisfaisantes.

Nouvelle Classification des Critères

La nouvelle classification des critères dans les catégories à partir des jugements d’experts a conduit à des changements importants au THC original. En fait, plus de la moitié (56 %) des critères conservés ont changé de catégories, la majorité d’entre eux se retrouvant dans une catégorie plus extrême. Ainsi, il semble que les experts (cliniciens et chercheurs) aient tendance à dichotomiser les comportements comme étant « très négatifs » ou « très positifs ». Ces résultats sont robustes puisque le degré d’accord interjuges entre les experts concernant la classification s’est avéré être très élevé. Le fait que la majorité des critères aient été répartis dans les deux catégories extrêmes supporte la fusion des catégories « très positive-positive » et « très négative- négative » telle qu’effectuée par Floyd et al. (1987). Ces fusions offriraient l’avantage de

simplifier la codification et par le fait même de rendre l’instrument plus accessible aux chercheurs et aux cliniciens. De plus, !’utilisation de trois catégories (une catégorie neutre en plus) offrirait une description sommaire des comportements présents durant une discussion pouvant servir de point de comparaison entre deux groupes ou deux temps de mesure (i.e. pré- et post-test). En résumé, les résultats de cette procédure ont permis d’obtenir une classification à jour des critères dans les catégories et d’apporter des éléments de réflexion concernant la procédure de cotation.

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Fidélité interjuges

Les résultats des analyses de corrélation intraclasses révèlent que le THC-révisé possèdent de très bons indices de fidélité interjuges. Ce type d’analyse constitue un test plus adéquat que le calcul de coefficients de corrélation de Pearson utilisé par Floyd et Markman (1984) ou le tau de Kendall utilisé par Guay et al. (1996) avec le TEC original puisqu’il permet de tenir compte des écarts de moyennes entre les juges. De plus, les coefficients s’avèrent similaires à ceux obtenus pour une autre mesure globale de communication validée et établie soit le Marital Interaction

Coding System - Global (Weiss & Tolman, 1990). Les résultats portent à croire que les

définitions des critères THC-révisé sont suffisamment opérationnelles. De plus, !’utilisation d’une règle de cotation du comportement le plus positif dans l’énoncé s'est avérée être la plus avantageuse comparativement aux deux autres règles avec l'échantillon de la présente étude. Sensibilité

La sensibilité du THC-révisé aux changements comportementaux survenant suite à la participation au programme EVA est démontrée et ces résultats viennent corroborer ceux de Floyd et Markman (1984) obtenus avec le THC original. Encore une fois, la codification à l’aide de la règle de cotation du comportement le plus positif durant l’énoncé est plus sensible que les deux autres règles testées. Ces résultats peuvent s’expliquer par le fait que !’augmentation moyenne du nombre de comportements positifs (15 %) du pré-test au post-test est supérieure à la diminution de comportements négatifs (12 %) et donc que le fait de coter le comportement le plus positif dans l’énoncé fasse ressortir les plus grands changements. Ces données seraient

cohérentes avec l’emphase du programme EVA sur « !’enrichissement de la vie amoureuse » et qui porte donc davantage sur !’augmentation des comportements de communication positifs que sur la diminution des comportements négatifs.

Références

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