• Aucun résultat trouvé

ARTheque - STEF - ENS Cachan | L'éducation nutritionnelle des enfants : un écho à celle des parents ?

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "ARTheque - STEF - ENS Cachan | L'éducation nutritionnelle des enfants : un écho à celle des parents ?"

Copied!
7
0
0

Texte intégral

(1)

L'EDUCATON NUTRITIONNELLE OES ENFANTS UN ECHO A CELLE DES PARENTS ?

Marinette PRIVAT LDES Genève Ecole culture générale Genève

Mots clés Vécu alimentaire, Réalité, Croyances et Pédagogie.

Résumé :

Nous avons tous entendu au cours de notre jeunesse des phrases telles que: "mange ta soupe, elle te fera grandir". Ces phrases, éléments de savoir populaire intuitif, faites de croyances et de tabous, sont répétées depuis fort longtemps autour des tables familiales et ont sans doute contribué à structurer la base de nos connaissances nutritionnelles. Faut-il en tenir compte dans la pédagogie actuelle ?

(2)

1) PROBLEMAT IQ!LE...:

Les comportements ollmentaires ont été étudiés sous différents ospects selon les disclpl1nes scientifiques Qui s'y sont Intéressées: anthropologie, sociologie, biologie, psychologie etc... Mais 11 n'existe peu ou pos de recherches foltes sur l'influence de l'éducation dons les comportements olimentaires . Dans sa recherche sur ce sujet ou Québec, Liliane CARON-LAHAIE* (Cah. Nut.Dlét.l<IX 4.1964) constote Que • chacun 0 ses propres habitudes al1mentaires, formées dès l'enfonce et oyant tendance

à

être rellltivement stllbles llU cours de la vie."

Modome CARDN-LAHAIE folt remorquer Que les recherches en éducation nutritionnelle se sont surtout axées sur l'aspect cognitif du sujet, négligeant tout le domoine des croyances, des voleurs, focteurs Importonts dons 10 déterminotlon d'un comportement. Et si oujourd'hui on doit

constoter de gros échecs dons l'aptl tude ou chongement de mode

alimentolre cela est peut-être dû ou folt de n'avoir pas ossez su tenir compte de ces focteurs. Or, puisque les habitudes ol1mentoires sont acquises dès l'enfance Il serait donc intéressant d'étudier ce Que sont ces voleurs et ces croyances nutritionnelles, por Qui elles sont véhiculées, comment elles se construisent, se structurent, s'orgonisent .

Etudier l'un ou plusieurs de ces aspects est le but de celle recherche.

2) INTRODUCTION; une expérience personnelle

J'enseigne l'éducation nutritionnelle et cullnoire

è

J'Ecole de Culture Générole de Genève. Mes élèves sont des adolescents fréquentant le 10ème, 11ème ou 12ème degré de scolarité, et sont donc llgés de 15

è

16ons. En première année, cette discipline est obligatoire pour gorçons et mies pendant 6moi s et toujours ossociée

è

un enseignement d'ort culinaire. En deuxième et troisième année, ces cours sont

è

options et se réportlssent sur une année. A part cela, notre école enseigne toutes les disciplines nécessoires pour l'obtention d'un diplôme de culture générale délivré !Iprès trois années d'études et nos élèves choisissent leurs cours en fonction de leur future profession.

Les él èves de 15 !Ins Qui arrivent d!lns notre école ont tous un

vécu

alimentaire Import!lnt Qui se différencie par le goût ou le dégout Que chocun a pour cert!lins aliments, l'expérience Que chacun a f!lite dons le domlline de10 nutrition, les hllbiludes et l'éduclltion Que chflcun fl reçue.

*

Dèpertllment de nutrition.U1i~ersil~ de Nontrèel

Ceee

pastale 6128.

SUcCll,.le

A I10nlrèel PD H3C3J7

(3)

Tout cela compose la bose du savoir de 1'6dolescent dons le domtline de ltl nutrition. Ce sllvoir peut être extrêmement vllrié et diversifié, suivllnt III culture, l'apPllrtenllnce socio-culturelle, le pays d'origine. Cependant, tout cet oCQuis nutritionnel, forme un noyou solide, une identité olimentoire.

3) LA CROYANCE OU LE CHOC SCIENTIFICUE

?

Notre Informotion nutritionnelle Yll devoir se confronter

â

ce soyoir ,cette culture, ces hllbitudes. Le choc est souvent difficile et l'information scientifique ne ·passe pllS·.

Fllce

â

la pression de 15 llns d'apprentissage et d'expériences, fllce

li

la force d'hobitudes et de croYllnces elle ne fllit pas Je poids. Que foire? Quelle pédllgogie llppliquer fllce

li

ce problème?

Le meilleur moyen d'llboutir

0

une pédllgogie adllptée et efficace est de mieux comprendre le phénomène ouquel nous 6vons

0

fllire fece. Essllyer d'en distinguer les différents espects, d'en soisir 16 structure.

Le sovoir intuitif ouquel nous nous confrontons est fait essentiellement de croyonces. Ces croytlnces se mllnifestent por toutes sortes de moyens, entre outre, pllr des phroses fréquemment répétées outour de Jo tllble et touchant au domaine de la nutrition.

Nous décidons donc d'abord de noter les phrases les plus fréquemment entendues ou cours des repos communautaires llvec les élèves.

Nous en découvrons environ une Yingtlline. En voici quelques exemples : -Mllnger de 10 soupe, celll fait grandir.

- Mllnger du beurre, ça ftlit grossir. - Mtlnger des épinttrds,çtl rend fort.

- Mtlnger des bonbons ço ftlit mlll eux dents.

- Mtlnger du ptlin noir, c'est plus sain que mllnger du ptlin blonc.etc...

Nous nous rendons compte Que les Jeunes Qui les emploiellt, les prennent en htlute considérlltlon, pour eux ce sont des vérités scientifiques .l1s ne peuvent expliquer ce qu'elles veulent dire llU Juste, mais ils y croient. Les principes qu'elles Yéhiculent sont

li

respecter... sinon gare ! Il flotte quelquepart un vent de châtiment 1

Nous sommes obligés de consttlter que nous llussi tlyons entendus ces phrtlses dtlns notre jeunesse et que l'impoct émotionnel qu'elles ont grâvé est encore dans nos mémoires. Nos habitudes alimenttlires n'ourllient-elles pos été structurées par de telles phrases?

En tout cos, comme nous outrefois, les Jeunes d'6ujourd'hui se servent de telles phrases.

(4)

4.)LES CROYANCES NUTRITIONNELLES DES ENFANTS: guel écho?

Pour en sovoir plus, nous ovons soumis un questionnoire de 20

phroses- types 6 des enfonts de 7

à

15 ons.

Nous leur ovons demondé

o)-s'i Is entendoient de telles phroses chez eux et b)-ce qu'ils pensoient qu'elles vouloient dire.

Le nombre des enfonts (13) et10proyenonce ( colonie de voconces) ne nous

permet pas de tirer des conclusions généroles, mois les réponses sont i ntéressontes.

Nous oyons constoté que les en fonts que nous oyons interrogés entendent

bien de telles phoses et qu'elles sont générolement p'rononcées ~

I;lorents.

Concernllnt les explicotlons qu'ils donnent ou sujet de ces phrases, on peut dire ceci:

-d'une mllnière générole, les enfonts ont une opinion concernont les phroses soumises

- deux questions les lolssent dons le doute, ils ne sovent Que répondre

Ce sont les Questions oyont trolt à10yi onde.

- ils sont plutôt d'occords ovec les Quest ions posées ( 185 Yrlli/88 fllUX) - deux Questions réunissent les occords de tous les enfllnts : "on ne doit pllS grignoter entre les repos et on doit monger tous les jours des fruits crus."

- la mlljorité des enfonts ne croit pos Que10soupe fllsse grllndir, mols" on

doit bien obéir llUX pllrents '"

l''lois, llprès ce premi er test, nous ovons pensé Qu'il seroit intéressllnt d'olier voir si dons les lIyres scoloires troltllnt de nutrition on emploYllit oussi de telles phroses.

Nous oyons été surpris de constllter Que depuis 1890 déjà certaines de ces phroses figurent dllns les livres scoloires exprimées llyeC les mêmes

mots et dons les mêmes termes Que ceux de 10 croyonce populoire

d'oujourd'hui . C'est

ainsf~rgré

les modifications économiques, socillles,

industrielles, les progrès de l'Informlltion scientifique, l'Impoct de certet nes croyonces et resté intoct.

Mllis prenons un exemple de ces phroses , 10 plus célèbre, celle Que nous

(5)

5) MANGE TA SOUPEJlLE TE FERA GRANDIR Ce qu'en disent les enfants;

-10 nourriture ne foH pas grondir, mais nourrit les enfonts (Potrice 14 ons)

-c'est un prétexte employé par les momol'l! pour foire monger 10 soupe aux enfants( Charles-Antoine 16ons)

-chez moi, je dois manger de 10 soupe, mois je grondis j6mais.(Josmine Il 6ns)

-moi Je trouve ço faH grondir comme tous les aliments m6is pas très,très be6ucoup.(Nicolas 9 ons)

-je dois en manger, mois quend j'en mange ço me feit pas grandir (LeeHHo 8 ons)

Ce qu'en disent les livres scolaires:

- *

1905 . •...Ies potages constituent une elimentation indispensable aux enfants..:

- *

1925 •...11 est recommondé pour le rep6s de midi une soupe liée

0

loquelle une cuisson suffisonte oura donné toute so voleur nutritive ....

- *

1934 •." la soupe est l'oliment de tous les Jours et doit, dons un . repos fournir une forte proportion des éléments nutritifs..."

- *

1942 ....une bonne soupe occompognée de pain et de fromage constitue un rep6s complet ..:

- *

1974 ....

0

10 campogne, Il joue un rôle primordi61, c'est 10 base du repas, en ville, son but essentiel est d'ouvrir 1'0ppétit..:

Nous constatons tout de suite qu'II y 0 une corrél6tion certoine entre 10 porole des porents et les ·informotlons· des livres scol6ires. Cependant les enfants ne sont pas dupes, Ils n'y croient pas m6is ils obéissent (plus ou moins sagement )! Pos plus chez les p6rents que dans les livres scolaires on trouve une expllcotlon scientifique du phénomène. les enfonts ne sovent pos pourquoi la soupe foit grandir ou pas grandir. Ces phrases sont répétées par parents et grands parents depuis fort longtemps et c'est 16 répétition Qui sert de preuve.

Mais Il s'egit d'une seule phrase-exemple. Qu'en est-II des outres?

Les enfonts confirment ce que disent les p6rents et chacune de ces confirm6tions sert de vérité scientifique.

(6)

~) CONCLUSION scientifiQY!.1

10 croyonce en tont gue sUI!Qort li l'informotlon

Nous sommes obligés de constoter que dès lors, nous ne sommes plus dons le domoine de 10 réolité scientifique: le longoge et les lois de ce longoge sont régies comme celles de l'inconscient.

Chocune de ces phrases est chargée de sens et ne s'entend pos comme une

vérité scientifique mois comme une vérité religieuse,une croyonce. Por

conséquent, on ne pourro pOS oppllquer li des croyonces, une information scientifique comme on eppliQue une deuxième couche de peinture li un mur. Cette nouvelle couche ne tiendro pes, elle loissera toujours opporaître 10 couche de fond: 1es croyances. Il f oudreit porveni r Il un "mori oge" des deux teintes.

C'est pourquoi, 10 pédogogie qui sauro eccueill ir les connoissances déjll

structurées de J'enfent pour permettre l'1ntégrotion de nouvelles

conneissonces, cette pédogogie-lli oure toutes les chences d'être efficoce.

Mois, elle est encore

0

trouver dons le domeine de l"éducotlon

(7)

Rl!férences

b1bllograp-h1gues

l-luceGIARD&PierreJ1lIl'tU :''HlIbiter.cuisiner "in l'inventiondulIIJolidien(d. 1018Uniol

gènèntled'idition 1980

2- Mlle lAIIlENT8. H. tf)ESCH : 'lI Sulue , lebl! " adllllhtion francal se durësume et commenletres du deuxi6me repport suisse surl'elimentetion.1984EIl. Association suisse pourl'alimentation 1985

3- M. PRIVAT : "Ob~rl'8tion &. enelyse des comportemenls elimenhires d'un grouoe d'edolescente" .Nèrnoiredelicence FAPSE1985

seneve

4-P. CENTLII/RES:"I1enger1111luseteutremBl'lt·Ed.Allmentenum NesmVevey 1965 5-t18ttu CHIVA: 1edoUKet l'orner" (d PressesUniYersileiresdeFrlll'lCe mei1985 6- C. PERLES: "les oriOinetde Il cuisine" ln Comrnll'licstlonsno 31Ed. Slui 11979 7-C.FISCH.ER :''Prhentlltion"ln Cornrnll'licetions no31 Ed.Seuil1979

LIURES SCOLAIRES'

8- 1905 L.MATHIEU :'COtnld'ëconomle domestiQUe"Ed. Alb. Hermenn VervIers .000rllge deeiinëeUHèlb81 Inlututrlcee,lIl1H "ëYesdeeëcoleemènegllres etducoure 8UIIèrieurdee ecolee prtmeiree. N'chives deItcoledecultureg6ntrele •Grive.

9- 1912 G. HAWARD:" Guideculineire"Ed.PeVDt&Cieleueenne Archil'8sde l'Ecolede culturegênmle

seneve

10- 191J ,.,.FIRQ~T-ADAN:"Trllil6d'6eonorniedomestiQUeeld'hygiëne' Ed."lb.Hermenr Verviers. Archll'es de \'ECG GenêuOUYrage pOUr 1es Ecolesnorme1ee.mouennes.rinllQ6res elle 4e degr6prirœlre .Archiv"ECG

11- 1925 rH. SRANI :"cheznous"Ed.PeuolLllUSlI'lIle.~mgedeetinB eux jeunes ll11es~

ëcolesprimelre8 etminegeree.Archl,,"ECG

12- 1927 G. HA"WMD:"Hlllllleldecuisine'(dPeyot Lausanne. OlNrllQedeslinè IUllcoure

profeesiomels; icolesmngères.penllionnetetmeilresses de mlieon .Archll'tsECG 13- 1934 'tian HYI'e decuhlne 'Ed. scolaires Frlboll1l .Ouvrlge IIestinê IIUX 6161'88dM ècolesrnenllg6resduclll'rtondeFr! bourg . Archlns ECG

14-1931Dr.A. rLEISCH :"L'llirnentelion eleetIerret.rs •Ed.PIlUOILauslll'llle .Archil'esECG 15- 1942 H. GlXiGEIBH. :1100 minage en ces tempe difficiles "Ed. Spiegel 2ûrich PUblicationdemendae per l' ŒINfT .

16-1952 H.NICHOO - IiRAM:lOW1P: • Chlznoul" memel d'eneelllIIement minegerEd.Peuo' LlUslllne . Archllits ECG

17- 1953UI1LET-BRIOD :'Nas bonnes rectUM' menuelde cuieine , l'ueege dee cleelM mngêrell .Ed.PeuollllUSlI'lIle . ArchiveeECG

18- 1957:" Receltes culinaires ethygin elimenleire" 2ëme 6dition Dèpertement de rtnetructionpublique du cenlon de NeuchAlel .

19-1974 :Idem.nouvelle idition

20-1976 G. DMBRE:"Nutrltlon eteenlë" Ed.Delli S", Yevey lllNrllg8 deetinB IlUII6IBYeS de 1 ECGGenèl'e .

21- 1985 "Connelssllflcedesaliments" I)6P. Instruction DubliQue Neuchatel.Oll'lrege desllnèIUH 6I6Yes deseecllons C18SSlques.scientlflQues .modernes el prèProfesllionnel1ef del'enseignemenl secondlire .

Références

Documents relatifs

Prélever 10 mL de la solution obtenue à partir de la pièce et verser ce prélèvement dans un cinquième tube à essai. Comparer la teinte de la solution contenue dans ce cinquième

Donc comme nous devons retrouver du Zinc dans la solution, on peut dire qu’il y a des ions Zn 2+ (aq) dans la solution finale.. Pour vérifier la présence de ces ions Zn 2+ (aq) ,

More precisely, they sought to analyze the correlation between the saving rate and the investment rate and therefore determinate if these economies evolved closing (financing

Puisque Z{pZ n’a que des sous-groupes triviaux, les seuls stabilisateurs possibles d’un élément sont t1u et Z{pZ.. Les orbites dont le stabilisateur des éléments est Z{pZ sont

La spécification du modèle inclut comme variables explicatives : le taux de croissance du PIB réel par tête, le taux d’inflation, les IDE , les investissements

contrat de travail du salarié. La limitation de la liberté professionnelle par la concurrence est inhérente à la signature d’un contrat de travail, qui engendre, même en-dehors

134 LEMAIRE (F.), « Propos sur la notion de “souveraineté partagée” ou sur l'apparence de remise en cause du paradigme de la souveraineté », op cit., p 826 pour

22°. Nous, nous servirons dans la suite aussi d'une autre particularisation du repère mobile qui se conserve par une trasformation dualistique ; nous considérerons pour cela la