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Méthode d’évaluation de l’état écologique « macrophytes en cours d’eau » : Prise en compte de l’inter-étalonnage européen dans l’EEE

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Méthode d’évaluation de l’état écologique “ macrophytes

en cours d’eau ” : Prise en compte de l’inter-étalonnage

européen dans l’EEE

Christian Chauvin

To cite this version:

Christian Chauvin. Méthode d’évaluation de l’état écologique “ macrophytes en cours d’eau ” : Prise en compte de l’inter-étalonnage européen dans l’EEE. irstea. 2014, pp.13. �hal-02601022�

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2013 Ecologie des communautés végétales et bio-indication en cours d’eau : macrophytes et phytobenthos

Méthode d’évaluation de l’état écologique

« macrophytes en cours d’eau ».

Prise en compte de l’inter-étalonnage européen

dans l’EEE

Note technique

Christian CHAUVIN

UR Ecosystèmes aquatiques et changements globaux Irstea – Centre de Bordeaux

50 avenue de Verdun - 33612 CESTAS

Février 2014

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AUTEURS

Christian CHAUVIN, Irstea Bordeaux – FR christian.chauvin@irstea.fr

CORRESPONDANTS

Onema : Yorick Reyjol, Chef de Projet (ONEMA), yorick.reyjol@onema.fr

Droits d’usage : Accès libre Niveau géographique : National Couverture géographique : National Niveau de lecture : Professionnels, experts

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La révision de l’arrêté relatif aux méthodes et critères d’évaluation de l’état écologique, de l’état chimique et du potentiel écologique des eaux de surface, en préparation du deuxième cycle DCE, doit intégrer l’élément biologique « macrophytes en cours d’eau ». Celui-ci n’était jusqu’ici pas pris en compte car cette méthode n’a pu être développée qu’au cours du 1er cycle.

L’inter-étalonnage (ou intercalibration – IC) européen a été assuré sur la base de jeux de données brutes, qui ont permis de participer activement à l’ensemble des deux phases de cet exercice, de 2006 à 2011. La méthode d’évaluation, proposée par Irstea fin 2011, a été intégrée dans l’exercice lors de la toute dernière phase, pour être inter-étalonnée sur les résultats de classification d’état.

La méthode proposée en 2011 a fait l’objet de tests dans l’étude d’impact des nouveaux indicateurs [1]. Elle est implémentée dans le SEEE – Système d’évaluation de l’état des eaux [2], fonctionnelle dans cet outil depuis novembre 2013.

Toutefois, l’intégration de l’EQB Macrophytes en cours d’eau dans les règles dévaluation, donc son inscription dans l’arrêté « Evaluation », nécessite de valider les valeurs de référence et de bornes des classes proposées dans cette méthode. Se pose alors la question de la prise en compte des résultats de l’inter-étalonnage, qui n’avait pas reçu de réponse définitive quant aux modalités à suivre en France. Il faut noter que, depuis que l’exercice est achevé (juin 2011), cette question n’a pas encore fait l’objet de consignes au niveau européen non plus. Un guide méthodologique communautaire est en préparation, mais n’est pas encore disponible à la date de mars 2014.

La présente note, outre un rappel succinct des principes suivis dans cet exercice d’intercalibration et de la méthode d’évaluation, propose une position quant au calage de la méthode d’évaluation française par rapport aux résultats de l’inter-étalonnage et au contexte national.

La méthode française d’évaluation « macrophytes en

cours d’eau »

Rappel

Les travaux menés à partir de 2010 pour adapter et développer l’IBMR, indice préexistant [3], aux prescriptions méthodologiques de la DCE visaient à :

• Définir une typologie des peuplements macrophytiques des cours d’eau français, sur la base des relevés réalisés sur les sites du réseau de référence,

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• Affecter une valeur de référence à chacun des types de cours d’eau, au sens de la typologie nationale utilisée comme référentiel pour l’ensemble des sites suivis dans les réseaux de surveillance DCE [4][5],

• Proposer des bornes de classes d’état sur une échelle d’écart à la référence, sur la base de la répartition des valeurs d’EQR calculées sur le gradient d’état et de leur rapprochement avec la classification d’état physico-chimique établie par les Bassins pour le premier état des lieux.

Le principe est fondé sur le fait que l’indicateur utilisé –l’IBMR- évalue le niveau trophique global d’un système en une station donnée. Ce niveau trophique caractérise le fonctionnement global du système, mais ne retranscrit pas en lui-même une « qualité » ou un « état écologique». Il s’agit donc d’affecter une valeur de référence de ce niveau trophique pour les différents types de cours d’eau. Le niveau trophique d’un tronçon de cours d’eau, en l’absence de toute pression anthropique, dépend en effet principalement de sa position sur le gradient amont-aval (plus oligotrophe en amont, plus eutrophe en aval) et du fond géochimique de l’eau (les milieux à eaux carbonatées sont plus eutrophes que ceux peu minéralisés).

Il est alors possible d’exprimer l’IBMR sous la forme homogène et normée d’un EQR (Ecological quality ratio - écart à la référence), quel que soit le type du cours d’eau considéré.

Les bornes de classes d’état peuvent alors être définies sur cette échelle d’EQR, cette notion d’écart à la référence étant alors affranchie de celle de typologie de cours d’eau. Dans ces conditions, les bornes de classes doivent donc logiquement être communes à l’ensemble des situations typologiques.

Cette méthode d’évaluation et l’approche qui a conduit à élaborer ces propositions sont détaillées dans le rapport provisoire de septembre 2011 [6] et la note technique complémentaire de décembre 2012 [7].

Les valeurs de référence IBMR

Les travaux basés sur le traitement des données issues du réseau de référence ont abouti à définir 7 biotypes, correspondant à des types de peuplements qui peuvent être mis en relation avec les principaux types de cours d’eau et les conditions environnementales qui les caractérisent.

Les valeurs retenues sont les suivantes (note complémentaire Irstea de décembre 2012) : Biotypes IBMRref (2012) 1 11.17 2 13.09 3 14.61 4 12.94 5 9.38 6 14.00 7 13.17 8 9.0

Tab. 1 : Biotypes de référence et valeurs d’IBMR correspondantes (modifiées décembre 2012)

Afin de compléter ce système pour le rendre opérationnel sur l’ensemble du réseau hydrographique français (à l’exception de l’HER 2, dans laquelle les macrophytes ne sont pas suivis), le biotype 8, correspondant aux grands et très grands cours d’eau, a été ajouté par avis d’expert. Cette valeur a été ajustée sur la base de l’examen des

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quelques données disponibles et du rapprochement avec les autres types les plus proches. Il n’existe en effet aucune donnée sur des sites de référence pour ces types de cours d’eau en France.

Toutefois, il faut noter que cette valeur ajoutée pour les TGCE et TTGCE ne semble pas satisfaisante au regard des premiers tests, ces hydrosystèmes étant en effet très hétérogènes et les données disponibles encore trop partielles. Une réflexion plus poussée devra être menée pour proposer des valeurs mieux adaptées à ces types.

Bornes des classes

Rappelons que les limites de classes d’état sont fixées sur l’échelle exprimée en EQR. Cette échelle va donc théoriquement de 0 à 1. Dans la pratique, pour des raisons de dispersion statistique des valeurs (la référence correspondant généralement à la médiane des valeurs des sites de référence) et de réponse de l’indicateur (les valeurs d’IBMR inférieures à 4 ne sont quasi jamais atteintes), l’échelle peut être plus large, l’EQR sur certains sites pouvant être supérieur à 1. Le principe et la signification de l’écart à la référence reste toutefois le même, bien évidemment.

Le principe de base sur lequel s’est appuyée la définition des bornes est le suivant :

• La limite Très Bon / Bon (notée HG) est fixée au percentile 25% des valeurs d’EQR sur les stations de référence validées ;

• La limite Bon – Moyen (GM) est fixée au percentile 25% des EQR des opérations de contrôle du réseau de contrôle et de surveillance correspondant au Bon Etat physico-chimique général (classification fournie par les Agences de l’eau en 2011);

• Les autres limites, Moyen-Médiocre (MP) et Médiocre-Mauvais (PB), sont fixées par division par trois du reste de la gamme de valeurs des EQR diminué de la valeur de la plus basse note potentielle.

Les valeurs de bornes de classes ainsi retenues sont les suivantes :

Bornes de classes HG GM MP PB

Valeurs (déc 2012) 0,92 0,77 0,64 0,51

Tab. 2 : Bornes de classes définies pour la méthode nationales (valeurs modifiées décembre 2012), implémentées dans le SEEE (novembre 2013).

Ces valeurs, comme expliqué ci-avant, ont été fixées pour tous les types de cours d’eau confondus, ce qui suit le principe de l’écart à la référence et sa signification écologique.

L’intercalibration « macrophytes en cours d’eau »

La méthodologie

Le principe de l’inter-étalonnage (ou intercalibration -IC) consiste à harmoniser le type de réponse et le niveau d’exigence de l’ensemble des méthodes d’évaluation des états-membres. Dans la pratique, les méthodes n’étaient que très partiellement développées et les données pas toujours suffisantes pour une des approches statistiques préconisées dans le guidance document européen [8].

Rappelons aussi que :

• L’exercice d’intercalibration était organisé par grandes zones européennes, la France étant concernée, pour les macrophytes cours d’eau, par les deux GIG (groupes d’intercalibration géographiques) Central-Baltique et Méditerranée.

(7)

• Chacun des GIG a mis en place une approche différente qui lui a été propre, en fonction des possibilités offertes par les jeux de données fournis par les états-membres participants et les caractéristiques (ou l’absence) de méthode d’évaluation.

• Dans chaque GIG, une typologie assez rustique a été mise en place, afin de comparer les données dans des ensembles principaux réputés homogènes à

cette échelle transnationale.

Ces types d’intercalibration ne recoupent pas les types nationaux, car ils n’ont pas la même vocation et ne sont pas définis à la même échelle. Leur caractérisation est succincte, correspondant à une typologie assez grossière des cours d’eau des zones européennes concernées.

Un des principaux aspects impactant le type de résultats obtenus dans cet exercice porte sur les valeurs de référence utilisées pour le calcul des EQR dans les jeux de données communs :

• Dans le GIG CB, ces valeurs ont été calculées pour l’ensemble du jeu de données communs, en utilisant les relevés floristiques de référence de tous les pays, ce qui a conduit à des valeurs en EQR différents de celles calculées au niveau national par chaque pays, pour un usage réservé à l’intercalibration.

• le GIG Med a utilisé directement les valeurs fournies en EQR par les pays, chaque pays maitrisant alors ses propres valeurs de référence pour le calcul d’EQR.

Les jeux de données

La constitution des jeux de données nationaux soumis à l’intercalibration visait à correspondre au mieux à la description des types d’intercalibration, tout en présentant une homogénéité maximale par pays afin de limiter la dispersion potentielle des résultats pour le positionnement final de chaque état-membre.

Dans cette optique, les jeux de données fournis pour chaque type dans chaque GIG ont été constitués selon les paramètres les plus caractéristiques de chaque type d’intercalibration, même si cela correspondait à des sites appartenant à des types nationaux différents. Il faut aussi noter que les données issues des réseaux étaient encore peu abondantes à la date à laquelle ces jeux de données ont dû être constitués, ce qui a nécessité une agrégation de données nationales homogènes au niveau du GIG mais plus hétérogènes au regard des types nationaux.

Considérant les types IC existant en France et les données disponibles pour les macrophytes en cours d’eau à la date de début de l’exercice, la France a été en mesure de participer à l’intercalibration pour 2 types sur les 5 à 6 définis pour chaque GIG :

GIG Types Caractéristiques Nb de

sites Central-Baltic RC3 small, mid-altitude, siliceous, gravel, 10-100

km²

20 RC4 medium, lowland, mixed, sand to gravel,

100-1000 km²

50 Mediterranean RM1 catchment<100km², mixed geology, highly

seasonal

12

RM4 Non siliceous, highly seasonal 25

Tab. 3 : Types d’intercalibration pour lesquels la France a participé à l’exercice. Codes, définitions et

nombre de sites français versés aux jeux de données communs.

(8)

caractérisée que dans les autres pays du GIG Med. Non seulement les types de cours d’eau caractéristiques ne sont pas présents, mais ils sont généralement sous l’influence d’autres HER (types « exogènes » ou sous influence climatique montagnarde ou rhodanienne). La constitution des jeux de données a donc été délicate, et a dû faire appel à un examen précis des paramètres descriptifs de chaque site susceptible d’être utilisé. De plus, les données issues des réseaux de surveillance dans l’HER 6 étaient rares à la date de constitution des jeux de données d’IC (aucune donnée de la région PACA jusqu’en 2012, par exemple).

Typologie des sites français pour le type IC RC4 (Central Baltic)

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 M10 M10 /4 M11 /3-2 1 M12 -A M12 -B M15 -17/ 3-21 M18 /4 M3 M4 M9 MP 15 MP 15/5MP18

Typologie des site s français pour le type IC RC3 (Central Baltic)

0 1 2 3 4 5 6 7 P21 P22 P3 P4 TP22 TP3 TP4

Fig. 1 : Répartition typologique (typologie nationale) des sites constitutifs des jeux de données soumis à l’intercalibration. La figure 1 montre la répartition typologique des sites qui ont été utilisés pour constituer les jeux de données soumis à l’exercice d’intercalibration. On constate que si, à l’échelle d’un GIG, ces données sont suffisamment homogènes pour correspondre de façon logique à un type d’IC à partir des données disponibles, leur composition à l’échelle nationale est très hétérogène.

Résultats

L’ensemble des éléments utilisés pour l’intercalibration, les méthodes appliqués et les résultats définitifs obtenus sont consignés dans les rapports finaux (milestones 6) de chaque GIG [9][10]. Le résultat final de l’intercalibration montre un positionnement de la méthode française soit dans la bande d’harmonisation, soit très légèrement au-dessus pour 3 types. Ce positionnement est illustré par la figure 2, pour les résultats du GIG Med.

Fig. 2: Illustrative results of boundary comparison a) H/G original boundaries; b) G/M

original boundaries (converted using MedGIG benchmark data). Extrait de [6].

Suivant les recommandations de la guidance n° 14, un ajustement a été calculé pour tous les jeux de données nationaux qui sortaient des limites de la bande d’harmonisation, pour chaque type d’IC. Ceci a conduit, pour les résultats français, à un ajustement préconisé sur deux valeurs de seuil.

Il faut remarquer que les résultats finaux du GIG Med ont été agrégés pour 3 types IC, dont les 2 pour lesquels la France participait à l’exercice.

Dans le tableau 4 sont précisés les seuils de la méthode nationale (valeurs de décembre 2012) et les valeurs ajustées par l’intercalibration. Ces valeurs ajustées sont celles qui ont été reprises dans la Décision de la Commission européenne [11].

Types IC RC3 RC4 RM1/RM4

(9)

nationales (déc. 2012)

Valeurs ajustées (décision CE)

0.930 / 0.790 0.905 / 0.790 0.920 / 0.745

Tab. 4 : valeurs des seuils de la méthode nationale et valeurs ajustées issues de l’exercice d’intercalibration. En rouge : valeurs

ayant été ajustées car supérieures à la limite haute de la bande d’harmonisation de l’intercalibration. Les valeurs sont données pour les deux bornes qui ont fait l’objet de l’IC (Très bon état-HG et Bon état-GM).

Il faut noter que les valeurs de la méthode nationale considérées ici sont celles qui ont été proposées en décembre 2012, après révision mineure de la méthode [4]. Les valeurs HG et GM qui avaient été soumises à l’IC en 2011 était très légèrement supérieures (respectivement 0.93 et 0.79). On peut considérer que le résultat est très proche, et que de plus les valeurs de décembre 2012 étant légèrement inférieures, cette modification mineure va dans le sens des préconisations de l’intercalibration. La similitude des résultats finaux avait été montrée par les tests réalisés sur le jeu de données après modification des valeurs du référentiel de la méthode [4].

Impact des bornes ajustées

Dans les deux cas où un ajustement a été proposé suite à l’intercalibration, on constate que l’écart en terme de classification finale est très faible (Tab. 5). L’impact opérationnel sur la classification des sites est présenté dans les graphes suivants. Si on considère la différence de classement utilisant les bornes de classes « nationales 2012» et celles « décision CE » sur le jeu de données d’intercalibration (107 opérations de contrôle), on constate que le taux de classement global résultant sur les deux seuils soumis à l’intercalibration (HG et GM) est très comparable : seulement 6,5% des opérations de contrôle sont classées différemment (0,9% déclassés, 5,6 reclassées). IBMR CE HG G M / P / B HG 57 3 0 G 1 15 3 IBMR 2012 M / P / B 0 0 28

Tab. 5 : différence de classement (en nombre de sites) entre la méthode nationale (IBMR 2012) et la méthode utilisant les seuils

(10)

Fig. 3 : Différence de classement résultant de l’utilisation des valeurs de la « méthode nationale déc. 2012 » et des valeurs

« décision CE » sur les 107 sites du jeu d’intercalibration –en haut- et classification comparée avec ces deux référentiels -en bas-

L’impact réel final de la différence entre les deux jeux de valeurs de bornes sur le classement des masses d’eau ne peut pas être évalué simplement, car il serait nécessaire de comparer le résultat de la combinaison des différents éléments biologiques, selon les règles d’évaluation qui ne sont pas encore fixées (révision de l’arrêté Evaluation en cours). De plus, en l’absence de préconisation méthodologique, l’ajustement des bornes de classes après l’IC ne peut actuellement pas être appliqué au jeu de données national complet issu de l’ensemble des réseaux de surveillance. Toutefois, pour les cas où les macrophytes seraient l’élément déclassant d’une masse d’eau, après combinaison avec les autres éléments biologiques, il est intéressant de connaitre le poids de ce déclassement. Dans cette optique, nous avons considéré la règle d’assouplissement du ¼ de classe sur le jeu de données d’IC, tel qu’il est proposé par l’ONEMA et le GT DCE-ESC pour intégrer les futures règles d’évaluation. Cette assouplissement correspond au reclassement dans la classe d’état immédiatement supérieure si le classement ne dépasse pas le quart de l’amplitude de la classe, sur l’échelle d’EQR.

Exemple, sur un site dont l’IBMR exprimé en EQR serait de 0.74, donc classé en M (limite GM : 0.77, quart de la classe M : (0.77-0.64)/4=0.0325), ce site est susceptible d’être reclassé en BE (car supérieur à 0.7375). Si la valeur est de 0.72, il ne peut pas l’être (écart au seuil GM supérieur à ¼ de la classe M).

Le taux de classement différent dû aux bornes de la méthode nationale, par rapport à celles ajustées après intercalibration, devient alors nul, puisque la différence entre les deux séries de seuils est largement inférieure au ¼ de classe.

La différence entre les deux jeux de référentiels (références et valeurs de seuils) « méthode nationale 2012 » et « décision CE » apparait donc comme négligeable voire nulle si on intègre un assouplissement en cas de déclassement par l’EQB macrophytes uniquement.

Commentaires et proposition

De ces travaux, tests et état d’avancement, il ressort que :

- Il n’y a actuellement pas de base méthodologique pour appliquer les résultats de l’intercalibration européenne dans la méthode nationale Macrophytes cours d’eau, tel qu’elle a été conçue et calée. Un guidance document est en préparation par la Commission européenne, mais ne sera très probablement pas disponible avant la date limite de définition des règles d’évaluation

(11)

nationales (révision de l’arrêté Evaluation, calendrier de révision des SDAGE). De plus, les protocoles suivis par les deux GIG dans lesquels la France est impliquées pour l’intercalibration « macrophytes en cours d’eau » ne sont pas comparables, et rendront donc l’intégration des résultats d’IC a priori difficile à l’échelle nationale française.

- Le mode de constitution des jeux de données nationaux, établis par agrégation de données issues de différents types de cours d’eau, ne permet pas une transcription des résultats en sens inverse. En effet, il n’est pas envisageable d’appliquer à l’ensemble des types dont on a extrait quelques données l’ajustement des bornes, car le contexte et la signification sont différents, entre des résultats issus de calcul complexes de comparaison de méthodes européennes et une logique méthodologique incluant une typologie nationale cohérente.

- Seuls 20 types nationaux ont servi pour fournir les données versées à l’intercalibration. Comparé aux 127 types identifiés sur le territoire national [4], même agrégés en 50 types majeurs, on voit qu’il reste une grande partie des cours d’eau pour lesquels il n’y a pas de cadre susceptible d’orienter l’ajustement des bornes. Il ne procèderait par ailleurs d’aucune logique de n’ajuster que les types ayant participé à l’intercalibration.

- Pour être opérationnelle, la modification de certaines bornes, si elle était décidée et possible techniquement, engendrerait un nécessaire travail d’intercalibration interne au niveau national, afin de redonner une cohérence territoriale à la méthode nationale. Il serait en effet nécessaire de recalibrer l’ensemble des résultats entre HER et entre types de cours d’eau. Ce travail est difficilement envisageable techniquement, et entraînerait des délais supplémentaires incompatibles avec l’intégration de l’EQB Macrophytes dans les règles d’évaluation en préparation pour le 2ème cycle DCE.

- La méthode d’évaluation a été construite sur une cohérence nationale, en réalisant un travail de fond sur la définition des valeurs de référence pour les différents types de peuplements macrophytiques, rattachée à la typologie des cours d’eau. Cette cohérence a été assurée en fonction des données disponibles, et intègre un certain nombre d’ajustements qui pallient le manque de données et visent à équilibrer le principe de l’évaluation sur l’ensemble des HER françaises. Il en résulte un système logique, dans lequel les bornes de classes sont communes à tous les types de cours d’eau, c'est-à-dire une acception des différents états écologiques identique quel que soit le cours d’eau.

- En ce qui concerne la zone méditerranéenne (HER 6), elle est peu représentée en France. Son rattachement aux autres pays de cette zone est justifié, mais il faut considérer que les données fournies sont typologiquement à la marge de la caractérisation de ces hydrosystèmes. En effet, il y a peu de systèmes spécifiquement méditerranéens, puisque la plupart des bassins de l’HER 6 subissent une influence hydrologique amont identifiée (types « exogènes ») ou plus nuancée (influence montagnardes ou rhodanienne du pourtour méditerranéen français). Il n’est donc pas aberrant que les valeurs des bornes de classes de la méthode française soient très légèrement plus hautes que la vision médiane méditerranéenne.

- La différence entre les valeurs référentielles de la méthode française proposées en 2012 ou celles initialement soumises à l’intercalibration d’une

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part, et d’autre part celles ajustées suite à l’intercalibration et incluse dans la Décision de la Commission européenne sont très comparables. Elle n’engendre pas de différence significative dans le classement final de l’état des masses d’eau, pour l’ensemble du jeu de données d’IC testé.

- Enfin, en tout état de cause, l’intégration des résultats de l’intercalibration ne pourrait être prévue qu’en préparation du 3ème cycle DCE. Cette question devra donc attendre les prescriptions méthodologiques de la Commission européenne pour être à nouveau envisagée.

Rappelons également que, quels que soient les bassins considérés, l’élément Macrophytes n’est pas particulièrement contraignant dans le contexte actuel de l’évaluation des masses d’eau, comme l’ont montré les premiers retours des tests de scénarios et de la préparation des états des lieux par les Bassins.

En synthèse, considérant :

- les problèmes de cohérence de la méthode nationale, importants et pour le moment insolubles, qu’entraînerait l’intégration des bornes intercalibrés, - l’impasse technique qui apparait pour une intégration en retour de l’ajustement

des bornes intercalibrées dans la méthode nationale,

- l’impact négligeable de la différence entre borne nationale et bornes intercalibrés,

- le fait que les prescriptions de la DCE laissent la possibilité de conserver des seuils supérieurs à la bande d’harmonisation de l’intercalibration (évaluation plus stricte que les autres états-membres autorisé),

il semble pertinent et adapté, à la fois dans le contexte national et pour des raisons méthodologiques, de conserver les référentiels (valeurs de référence et bornes de classes) proposés initialement (décembre 2012) pour la méthode nationale. L’aspect juridique de cette non intégration des valeurs incluses dans la Décision de la Commission européenne devra bien sûr être confirmé de façon formelle.

En tout état de cause, la question de l’intégration de l’intercalibration ne pourra pas être traitée de façon opérationnelle pour les règles d’évaluation applicables au 2ème cycle DCE.

(13)

Documents cités

[1] Olivier Delaigue. Etude comparative entre les résultats des anciens et des nouveaux indicateurs biologiques. Réalisation pour l’exercice d’évaluation de l’état écologique des eaux (hors substances) sur les stations RCS 2007-2009. Test de différents scénarios d’agrégation et de jeux de seuils de classes d’état. Rapport ONEMA, octobre 2012.

[2] Système d’Évaluation de l’État des Eaux - Fiche de spécification de méthode - Indice Biologique Macrophytique Rivière IBMR. Version 25 septembre 2013. Document technique ONEMA.

[3] AFNOR, 2003. Indice Biologique Macrophytique Rivière. Norme NF T90-395 octobre 2003.

[4] André Chandesris, Jean-Gabriel Wasson, Hervé Pella, Eric Sauquet, Nicolas Mengin Typologie des cours d’eau de France métropolitaine. Rapport Cemagref/MEDD. Mars 2006

[5] André Chandesris, Nicolas Mengin. Typologie des cours d’eau : types nationaux, types majeurs et types d’inter-étalonnages. Note de travail Cemagref / ONEMA. Janvier 2010.

[6] Christian Chauvin, Sandrine Loriot, Thibaut Féret. Evaluation de l'état écologique des cours d'eau par les macrophytes - Proposition d'un système de classification – V2.0Pr. Rapport Cemagref, septembre 2011.

[7] Christian Chauvin, Sandrine Loriot, Thibaut Féret. Ajustement des valeurs de référence de l’indice macrophytes en cours d’eau et des bornes de classes d’état -Note technique- Rapport Irstea, décembre 2012.

[8] Common implementation strategy for the water framework directive (2000/60/EC). Guidance document No. 14. Guidance document on the intercalibration process 2008-2009.Technical report-2001-045. European Commission, 2011.

[9] Sebastian Birk, Nigel Willby. WFD Intercalibration Phase 2: Milestone 6 report. CBrivGIG Macrophytes. European Commission-JRC report. December 2011.

[10] Francisca Aguiar. WFD Intercalibration Phase 2: Milestone 6 report. Rivers/ Mediterranean GIG/ Macrophytes. European Commission-JRC report. April 2012. [11] Décision n° 2013/480/UE du 20/09/13 établissant, conformément à la directive 2000/60/CE du Parlement européen et du Conseil, les valeurs pour les classifications du système de contrôle des Etats membres à la suite de l’exercice d’interétalonnage et abrogeant la décision 2008/915/CE. JOEU n° L 266 du 8 octobre 2013.

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Irstea Onema

1, rue Pierre Gilles de Gennes CS 10030

92761 Antony

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01 40 96 61 21 01 45 14 36 00

Figure

Tab. 1 : Biotypes de référence et valeurs d’IBMR correspondantes (modifiées décembre 2012)
Tab.  3 :  Types  d’intercalibration  pour  lesquels  la  France  a  participé  à  l’exercice
Fig. 1 : Répartition typologique (typologie nationale) des sites constitutifs des jeux de données soumis à l’intercalibration
Tab. 5 : différence de classement (en nombre de sites) entre la méthode nationale (IBMR 2012) et la méthode utilisant les seuils  ajustés après IC, repris dans la décision de la Commission européenne (IBMR CE)
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