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Croissance économique et environnement : existe-t-il une convergence des émissions de C02 à l'échelle planétaire?

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Academic year: 2021

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CROISSANCE ÉCONOMIQUE ET ENVIRONNEMENT : EXISTE-T-IL UNE CONVERGENCE DES ÉMISSIONS DE CO2 A L’ÉCHELLE PLANÉTAIRE ?

Par

Minougou Joël Wendmanegda

Essai présenté au Centre universitaire de formation en environnement et développement durable en vue de l’obtention du grade de maître en environnement (M. Env.)

Sous la direction de Madame Jie He

MAÎTRISE EN ENVIRONNEMENT UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE

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i SOMMAIRE

Mots clés : croissance économique, bêta-convergence absolue, bêta convergence conditionnelle, émissions par tête de CO2, e de e ts d’ helle d oissa ts

L’o je tif de et essai est de esu e la o e ge e des émissions par tête de dioxyde de carbone pour 151 pays du monde sur la période 1960-2014. En effet, la relation entre la croissance économique et la préservation de l’e i o e e t est controversée et continue de diviser les décideurs publics et le monde scientifique. La courbe environnementale de Kuznets, s’i s i a t du ôt de eu ui soutie e t l’id e d’u e o iliatio possi le e t e la oissa e o o i ue et l’environnement, prédit une baisse des émissions de dioxyde de carbone dans le long terme. Malgré cette baisse des émissions, la croissance économique devrait continuer. Cependant, ce concept a été fortement remis en cause au point où certains auteu s l’o t ualifi de fausse o e ou elle. Pa la suite, d’autres auteurs ont suggéré la mesure de la convergence des émissions de dioxyde de carbone, puisque selon eux elle expliquerait la courbe de Kuznets environnementale.

Ainsi les données de la banque mondiale ont été utilisées pour vérifier l’hypothèse de la convergence absolue et conditionnelle de l’ ha tillo glo al. Pa ailleurs, sept sous échantillons ont été créés pour l’app o he des lu s de o vergence. Les résultats par la thode d’estimation des moindres carrés ordinaires sur les données en coupe transversale révèlent une présence de o e ge e pou l’échantillon global et les sept clubs. Par contre, la méthode d’esti atio des o e ts généralisés sur les données en panel fait esso ti u e a se e de o e ge e à la fois pou l’ ha tillo glo al et pou les lu s. Ai si ce travail a permis de souligner que la mesure de la convergence est sensible à la méthode et au type de données utilisés. Ceci est un signal fort pour les orientations des politiques environnementales internationales.

Afi d’appo te des l e ts de po ses à la problématique des changements climatiques imputables en grande partie aux émissions de dioxyde de carbone, des recommandations ont été faites à la lumière des résultats de e t a ail. Il s’agit de l’amélioration du système de comptabilisation des émissions, la création d’u fo ds de recherche pour le financement des études de convergence et le renforcement du cadre juridique en matière d’e i o e e t da s les pa s e développement. Aussi, les questions de la croissance économique et de la p se atio de l’e i o e e t de aie t t e si ulta e t a o d es dans les négociations internationales sur le climat.

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ii REMERCIEMENTS

Je tie s tout d’a o d à e e ie ada e Jie He pou le te ps u’elle a o sa à l’e ad e e t de et essai. Elle a toujours été disponible pour répondre à mes questions et me prodiguer des conseils pour la bonne marche de ce travail.

Un grand e i au pe so el de la di e tio du CUFE pou l’a o pag e e t ta t ad i ist atif u’a ad i ue.

Je remercie aussi très sincèrement ma famille, particulièrement mon épouse Dorcas Zabre ui ’a aussi beaucoup soutenue dans la réalisation de ce travail.

Je remercie le seigneur Jésus-Ch ist pou la sa t u’il ’a do e du a t la da tio de et essai. Je lui rends infiniment g â e à pou e u’il ’a ess d’ t e mon rocher et ma forteresse.

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iii TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION ... 1

. CROI““ANCE ÉCONOMIQUE INCOMPATIBLE AVEC LA PRÉ“ERVATION DE L’ENVIRONNEMENT ... 4

1.1. Les physiocrates ... 4

1.2 Le principe de la population de Malthus (1798) ... 5

. L’ tat statio ai e hez Da id Ri a do ... 6

1..4 La révolution industrielle et la rupture avec les économistes classiques ... 7

1.5 Le club de Rome « Halte à la croissance » ... 7

. Loi de l’e t opie et th o ie de la d oissa e ... 10

2. CROI““ANCE ÉCONOMIQUE COMPATIBLE AVEC LA PRÉ“ERVATION DE L’ENVIRONNENT ... 12

2.1 La pensée néoclassique et ses hypothèses ... 12

2.2 De la relation de Kuznets à la CKE ... 14

2.2.1 Fondements de la relation de Kuznets ... 14

2.2.2 Contexte de la transposition de la relation de Kuznets en environnement ... 16

2.2.3 La courbe de Kuznets environnementale (CKE) ... 17

2.2.4 Vérification empirique de la CKE ... 18

2.2.5 Critiques de la CKE ... 19

2.3 Concept de découplage ... 21

2.3.1 Découplage relatif ... 22

2.3.2 Découplage absolu ... 23

3. PROBLÉMATIQUE ... 26

4. CONCEPT DE CONVERGENCE ET REVUE DE LA LITTÉRATURE ... 28

4.1. Origines du concept de la convergence : modèle de Solow (1956) ... 28

3.1.1 Fonction de production quelques hypothèses ... 28

3.1.2 Dynamique du modèle ... 30

4.2. Modèle vert de Solow et la convergence environnementale ... 34

4.2.1 Point de départ du modèle ... 34

4.2.2 Introduction de la pollution dans le modèle ... 35

4.2.4 Relation entre le modèle vert de Solow et la CKE ... 38

4.2.3 Convergence environnementale à partir du modèle vert de Solow ... 41

4.3 Les différents types de mesure de la convergence environnementale ... 43

. . La β-convergence absolue ... 43

. . La β-convergence conditionnelle ... 44

4.3.3 Les clubs de convergence ... 45

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iv

4.3.5 La convergence stochastique ... 46

4.4 Revue de la littérature sur les études de convergence environnementale ... 46

5. MÉTHODOLOGIE ET ANALYSE ... 49

5.1 Données ... 49

5.2 Statistiques descriptives ... 50

. M thode d’esti atio de l’ uatio de o e ge e ... 54

. . M thode d’esti atio MCO ... 54

. . Li ites de la thode d’esti atio MCO... 57

. . M thode d’esti atio GMM ... 57

5.4 Résultats et interprétation ... 59

5.4.1 Convergence absolue et conditionnelle en coupe transversale ... 59

5.4.2 Détection des clubs de convergence ... 61

5.4.2 Convergence conditionnelle en panel dynamique ... 66

6. DISCUSSIONS SUR LES RÉSULTATS ... 69

7. RECOMMANDATIONS ... 73

CONCLUSION ... 75

RÉFÉRENCES ... 78

BIBLIOGRAPHIE ... 84

ANNEXE 1 : TABLEAU DE DESCRIPTION DES VARIABLES (tiré de : Banque Mondiale, 2017) ... 85

ANNEXE 2 : TABLEAU DE DESCRIPTION DES SOUS ECHANTILLONS ... 86

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v LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX

Figure 1.1 P di tio s des futu s possi les de l’humanité (Inspiré de : ... 9

Figure 2.1 Courbe de Kuznets : relation entre inégalités et croissance) ... 15

Figure 2.2 Courbe environnementale de Kuznets ... 18

Figure 2.3 Différentes formes de la relation croissance environnement ... 19

Figure 2.4 Exemple de découplage relatif ... 22

Figure 2.5 Exemple de découplage absolu) ... 23

Figure 4.1 État stationnaire modèle de croissance néoclassique ... 32

Figure 4.2 Relation modèle vert de Solow et CKE ... 39

Figure 5.1 Émissions par tête de CO2 au niveau mondial de 1960 à 2013 ... 52

Figure 5.2 É olutio du tau d’ pa g e de à ... 53

Figure 5.3 Évolution du taux de croissance de la population de 1960 à 2013 ... 54

Figure 5.4 Nuage de points du taux de croissance des émissions par tête de CO2 en fonction leur niveau initial ... 55

Figure 5.5 Rep se tatio g aphi ue de la thode d’esti atio MCO ... 56

Tableau 5.1 Statistiques descriptives des émissions par tête de CO2 et des variables conditionnelles. ... 51

Tableau 5.2 Estimatio MCO de l’ uatio de o e ge e a solue et o ditio elle ... 59

Tableau 5.3 Esti atio MCO de l’ uatio de o e ge e des lu s AFRQUE, AMÉRIQUE LATINE ASIE et EUROPE ... 62

Tableau 5.4 Esti atio MCO de l’ uatio de o e ge e des lu s CEDEAO, OCDE, et UE ... 65

Tableau 5.5 Estimation e s st e GMM de l’ uatio de o e ge e e pa el d a i ue ... 67

Tableau 6.1 P o essus d’o te tio de l’esti atio e s st e GMM de l’ uatio de o e ge e en panel dynamique ... 70

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vi LISTE DES ACRONYMES, DES SYMBOLES ET DES SIGLES

ADEME Age e de l’e i o e e t et de la aît ise de l’ e gie AEE Agence européenne pour l'environnement

ALENA Accord de libre-échange nord-américain AR (2) Autoco latio d’o d e deu

CEDEAO Communauté é o o i ue des États de l’Af i ue de l’Ouest CKE Courbe de Kuznets environnementale

GIEC G oupe d’e pe ts i te gou e e e tal su l’ olutio du li at

GMM Méthode des moments généralisés

MCO Moindres carrés ordinaires

MDDELCC Ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques

MIT Massachussetts Institute of Technology

OCDE Organisation de Coopération et de Développement Économiques PIB Produit intérieur brut

PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement

UE Union européenne

UEMOA Union Économique et Monétaire Ouest Africaine WDI World Development Indicators

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1 INTRODUCTION

L’histoi e de l’hu a it le u’au fil des a s, la majorité des pays ont enregistré une augmentation p og essi e du i eau de ie leu s populatio s ai si u’u e a lio atio de leu s o ditio s de ie. Cette situatio est sou e t pe çue o e u e o s ue e de la oissa e o o i ue. C’est pou ette aiso ue “i o Kuz ets da s so dis ou s de eptio du p i No el d’ o o ie e d fi issait la oissa e o o i ue d’u pa s o e «sa capacité permanente d'offrir à sa population en augmentation, une quantité accrue de biens et services par habitant ». Ainsi, dans la quête permanente du o heu des populatio s, l’i te sifi atio de la p odu tio est de e ue u i p atif pou assu e u e croissance économique conséquente. Cette dernière est pourtant la source potentielle des pressions de l’ho e su l’e i o e e t a e des pe ussio s ui o stitue t u lou d fa deau diffi ile à suppo te sur le plan international.

E effet, a a t la olutio i dust ielle e tai s pe seu s e l’o u e e les o o istes lassi ues, avaient déjà souligné qu’il tait diffi ile e t e isagea le de o ilie la oissa e o o i ue a e la p se atio de l’e i o e e t. La olutio i dust ielle a a u la uptu e a e la pe s e lassi ue, conduisant ainsi à une croissance économique en marge des questions environnementales. Cette période connue sous le nom des trente glorieuses (1945- s’est a a t is e pa u e aug e tatio plus ue ja ais de la p odu tio i dust ielle a e des do ages g a es aus s à l’e i o e e t. Ai si, u e p ise de conscience environnementale est intervenue dans les années 1970 avec la création du club de Rome. Il convient de souligner que le dioxyde de carbone considéré comme le principal gaz à effet de serre d’o igi e a th opi ue figu e pa i les g a des p o upatio s e i onnementales. La preuve en est que le G oupe d’e pe ts i te gou e e e tal su l’ olutio du li at (GIEC) affirme dans son cinquième rapport que « les émissions de CO2 par combustion de combustibles fossiles et par les procédés industriels ont contribué pour environ 78 % de l'augmentation des émissions totales de gaz à effet de serre de 1970 à 2010 ». Les facteurs qui expliquent cette situation sont essentiellement la croissance économique et la croissance démographique. Cette de i e se le a oi oi s d’effet puis ue selo le GIEC, l’effet de la croissance démographique sur les émissions de CO2 entre la période 2000-2010 est resté identique à celui des 30 dernières années alors que celui de la croissance économique a fortement augmenté. Il est donc i po ta t de ote u’u e eilleu e o p he sio du o po te e t des émissions de CO2 passe

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Afi de p di e u e possi ilit de o iliatio e t e la oissa e o o i ue et l’e i o e e t, Grosssman et Krueger (1991) ont emprunté à Kuznets (1955) un concept qui sera appliqué dans la sphère e i o e e tale. Il s’agit de la ou e de Kuz ets E i o e e tale CKE , selo la uelle les issio s de CO2 dans le long terme devraient se stabiliser et baisser graduellement par la suite. Ce concept est e u ali e te le d at politi ue i te atio al su les issio s pollua tes et a atti l’atte tio du o de de la e he he. C’est ai si ue e tai s auteu s so t est s septi ues is-à-vis de la véracité des prédictions de ce concept. Pourtant, si ce concept était vérifié, les prévisions futures sur le climat allaient t e oi s ala a tes. E plus, les pa s i dust ialis s pou aie t a oi u egai d’i t t pou les a o ds et traités internationaux comme le protocole de Kyoto. En effet, plusieurs pays ont quitté ses accords (Kinda, 2013).

La CKE a été critiquée par plusieurs auteurs, remettant ainsi en cause ses prédictions quant à la stabilisation et la réduction des émissions de CO2 dans le long terme. Afi d’appo te des l ents de réponses à ses divergences, d’aut es auteurs ont emprunté le concept de convergence à la théorie économique néoclassique à partir des années 2000. Selon ce concept, tous les pays devraient converger e s l’ tat stationnaire des émissions par tête de CO2, correspondant à une situation où le taux de croissance de celles-ci est nul. En fait, Brock et Taylor en 2004 ont démontré à travers le modèle vert de Solow qui est une extension du modèle néoclassique de Solow et Swan (1956) que la convergence des émissions par tête de CO2 pe et d’e pli ue l’EKC. La pe ti e e de e o ept side da s le fait u’elle permet de dépasser les insuffisances de cette dernière.

L’o je tif premier de ce travail est de ifie l’h poth se de la o e ge e des issions de CO2 à l’ helle pla tai e. L’attei te de et o je tif est assujettie à la réalisation de six objectifs spécifiques. Le premier consiste à collecter les données sur les émissions par tête de CO2, le tau d’ pa g e, le tau de croissance annuel de la population, et le tau d’ou e tu e au o e e i te atio al de pa s du monde sur la période 1960- . L’élaboration d’u e ase de do es à pa ti des do es olle tées entre en ligne de compte dans ce premier objectif spécifique. Le deuxième consiste à fai e l’ tat des lieu sur les courants de pensées et concepts qui traitent de la relation entre la croissance économique et l’e i o e e t. Quant au troisième objectif spécifique, il s’agi a de présenter le modèle économique sur lequel le concept de la convergence environnementale. Finalement, le quatrième se repose sur l’analyse des données, l’i te p tatio des résultats et la formulation de recommandations.

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En ce qui concerne les sources utilisées dans ce travail, la préférence est accordée aux articles de revues scientifiques de premier rang avec comité de lecture. Aussi, une grille de sélection se rattachant à la fiabilité et la crédibilité a été constituée pour la sélection des publications gouvernementales, les thèses, les mémoires et les documents internet.

Le présent essai est divisé en sept parties. La première et la deuxième traitent de la relation entre la oissa e o o i ue et l’e i o e e t. La troisième présente la problématique qui suscite la nécessité d’étudier la convergence des émissions de CO2. La quatrième se rapporte à la présentation du concept de convergence et de la revue de littérature sur les études de convergence environnementales. En ce qui concerne la cinquième partie, elle se repose sur la méthodologie de vérification de l’hypothèse de la convergence des émissions de CO2, l’a al se des do es ai si ue l’interprétation des résultats. La si i e se epose su u e dis ussio se appo ta t au sultats de l’a al se. Fi ale e t la septième partie est consacrée à la formulation de recommandations.

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1. CROISSANCE ÉCONOMIQUE INCOMPATIBLE AVEC LA PRÉSERVATION DE L’ENVIRONNEMENT

Les rudiments des réflexions e fa eu d’u e incompatibilité entre la croissance économique et l’environnement proviennent des physiocrates. À la suite de ces derniers, Malthus (1798) avec son principe de la population viendra alimenter le débat par une mise en évidence des enjeux de la croissance démographique. De même, Ricardo (1817) tentera de recadrer la réflexion à travers sa théorie de l’ tat stationnaire. Cependant, la révolution industrielle s’est a o pag e d’u e rupture avec les réflexions des économistes classiques en faveur de la pensée néoclassique. Il a fallu attendre la prise de conscience environnementale des années 1970, pou do e u e ou elle d a i ue à e d at. C’est ai si ue le club de Rome a été créé avec une vague de réflexions sur la théorie de la décroissance.

1.1. Les physiocrates

L’ ole des ph sio ates fo d e au ilieu du XVIIIe si le a mené les premières réflexions sur le lien entre la oissa e o o i ue et l’e i o e e t. La sig ifi atio t ologi ue du ot Ph sio atie est « Gouvernement de la nature » a a t isa t ai si l’atta he e t de ette ole au ph o es atu els (Belpaire, 2013).

Le chef de file de cette école a été François Quesnay dont les réflexions étaient basées essentiellement sur le rôle de la terre dans la création de la richesse. Selon les physiocrates, la richesse nationale provient e lusi e e t de l’agriculture. Ainsi les activités industrielles ou de commerce considérées comme stériles, ne font que transformer des biens et par conséquent ne peuvent créer de la richesse dans une économie (Hamaide et autres 2012).

Dans sa publication intitulée tableau économique, Quesnay (1758 et e ide e l’e iste e d’u o d e atu el assi ila le au fo tio e e t de l’o ga is e i a t et ui git la ep odu tio de la i hesse. Pour rendre compte du rôle principal joué par la terre dans la production de la richesse, l’auteu la o e u ta leau ui elie la te e a l’e se le de l’ o o ie. Da s et ou age l’auteu et e ide e t ois lasses da s le fo tio e e t de l’ o o ie pou e pli ue le ôle jou pa la te e da s la atio de la i hesse. Il s’agit de la classe des propriétaires à qui appartiennent les terres, la classe productive qui cultive la terre, et la classe stérile qui transforme le produit de la terre.

M e si les ph sio ates e se so t pas p o o s lai e e t su l’i o pati ilit e t e la croissance o o i ue et l’e i o e e t, le ôle e t al ue la te e o upe da s leu s fle io s t oig e de

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l’i possi ilit d’u e oissa e o o i ue e a ge de e tai es o posa tes de l’e i o e e t. C’est pou ette aiso ue Ques a fait e a ue l’i t t ui s’atta he à l’e t etie de la te e pour une pérennisation de la production.

1.2 Le principe de la population de Malthus (1798)

À la suite des ph sio ates, Malthus s’est aussi i t ess à la relation entre la croissance o o i ue et l’e i o e e t e etta t l’a e t su la oissa e d og aphi ue et la i hesse disponible.

Malthus a o stat u’e A glete e e t e les a es et , la population est passée de 6 millions à 16 illio s d’ha ita ts. Il p dit ue cette forte explosion démographique pourrait créer à long terme un grand écart entre les moyens de subsistance disponibles et les besoins de la population en nourriture. C’est ai si u’il a pu ta li u e o pa aiso e t e la p og essio de la pollutio et des moyens de subsistance. Il fait ainsi remarquer que la population croitra selon la progression géométrique 1, 2, 4, 8, 16, 32, 64, 128, 256. Cependant, les moyens de subsistance croîtront selon la progression arithmétique 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9. Ainsi, une prédiction conjointe de la population et des moyens de subsistance sur deux siècles donnera le rapport 256 sur 9 et sur trois siècles le rapport 4096 sur 13 (Malthus ,1798)

Cette situation selon Malthus (1798), conduirait inévitablement à des crises alimentaires, des famines et des guerres si les décideurs ne mettent pas en place des politiques pour freiner la croissance de la populatio . O e de ait do pas s’atte d e à e ue la p odu tio ag i ole o e la seule fo e de l’ o o ie puisse po d e au esoi s d’u e populatio de plus e plus oissa te. La a et des o e s de subsistance constitue donc une limite naturelle à la croissance démographique. La seule condition dans laquelle la population existante pourrait trouver des aliments e ua tit suffisa te e ige ait l’e iste e d’u e loi sup ieu e ui fe a o sta le à la oissa e d og aphi ue. Pou e fai e, il et e ide e deu t pes d’o sta les : les obstacles destructifs et les obstacles préventifs.

Les obstacles destructifs constituent les phénomènes qui tendent à freiner la croissance démographique par la réduction de l’espérance de ie a a t de e tai s i es ou alheu s. Il s’agit e t e aut es des maladies, des épidémies, des guerres, de la famine, des métiers malsains, les travaux pénibles, de l'inclémence des saisons de l'extrême pauvreté, de la malnutrition des enfants, et de l'insalubrité des grandes villes (Malthus ,1798). En ce qui concerne les obstacles préventifs, ils regroupent les actions

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p e ti es à l’a oisse e t de la populatio issues de la o t ai te o ale o e l’a ste tio au mariage ou la chasteté.

Selon Verchère (2011), Malthus fait partie du « camp pessimiste, allant des plus résignés et fatalistes aux plus si ples i dules, o ai us da s l’e se le ue l’hu a it se a tôt ou ta d att ap e pa la nature, sauf si, et dans le meilleur des cas, elle accepte des changements radicaux ». E d’aut es te es, sa vision remet en cause une conciliation entre la croissance économique et la préservation de l’e i o e e t e p se e d’u e e plosio d og aphi ue o ti ue.

1.3 L’ tat stationnaire chez David Ricardo

I spi pa les p opos de Malthus, Ri a do s’est aussi pe h su le lie e t e la oissa e démographique et la production agricole. Il a développé dans son ouvrage intitulé ``p i cipe de l éco o ie politi ue et de l i pôt`` la théorie de la rente foncière. Il définit la rente comme ``la portion du produit de la te e ue l o paie au p op iétai e pou avoi le d oit d exploite les facultés productives et impérissables du sol``. Il fait e a ue u’u e o o ie est esse tielle e t o pos e de t ois o posa tes ui so t à la base de la création de la richesse, à savoir le travail, le capital et la terre. La rémunération de ses composantes est respectivement le salaire, le profit et la rente.

Par ailleurs, Il ressort de sa théorie que la croissance démographique se traduit par une hausse de la demande et des prix. Pour faire face à cette demande, il faudra augmenter la production, ainsi les capitalistes auront tendance à exploiter des terres de moins en moins fertiles conformément à la loi des e de e ts d oissa ts. Cette de i e stipule u’au fu et à esu e ue la p odu tio aug e te, elle atteindra un niveau pour lequel une augmentation des facteurs de production est associée à une aug e tatio oi s p opo tio elle de la p odu tio . De plus. L’aug e tatio des su fa es ulti es pa l’a uisitio oissa te de ou elles te es de oi s e oi s fe tiles se t aduit pa u e hausse de la rente. Le besoin croissant de main-d’œu e o lige les apitalistes à aug e te la u atio du t a ail. Ai si, la hausse de la rente combinée avec la hausse des salaires réduit considérablement les profits. Ces derniers engendrent une baisse des investisse e ts, o duisa t l’ o o ie à une situation sans croissance appelée « état stationnaire ». La rareté des ressources imputables à la croissance démographique conduit inévitablement à cette situation (Ricardo,1817).

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1..4 La révolution industrielle et la rupture avec les économistes classiques

Les physiocrates et les économistes classiques comme Malthus et Ricardo avaient une vision pessimiste de la oissa e o o i ue ui s’e pli ue pa la a et des essou es. L’a e e t de la olutio industrielle en Angleterre avec la naissance du courant néoclassique donnera un nouveau souffle à la croissance économique. La théorie qui a inspiré cette nouvelle vision est la ``substituabilité des facteurs``. Elle a permis de considérer la production comme une combinaison de facteurs substituables que sont la terre, le travail et le capital. Il est important de souligner que les physiocrates tout comme les classiques qui les ont précédés considéraient la terre comme une contrainte à la croissance, car elle ne pouvait à elle seule fournir à une population qui ne cesse de croitre les moyens de subsistance nécessaires. Cependant, sous l’h poth se de la su stitua ilit des fa teu s ette o t ai te ’e iste plus puis u’il est ai te a t possible de substituer la terre au capital ou au travail. Ainsi les préoccupations relatives à la rareté des

essou es e so t plus d’a tualit (Camara, 2015).

Bien que cette vision soit dominante à cette période, Jevons (1865) a pris du recul dans un de ses ouvrages où il s’est uestio su l’e iste e d’u e oissa e o o i ue à lo g te e alg l’h poth se de la substituabilité des facteurs. Son point de départ a été un constat connu couramment sous le nom de ``paradoxe de Jevons``. E effet il a e a u u’e A glete e alg l’i o atio te h ologi ue a e l’i e tio de la a hi e à apeu , la o so atio de ha o tait toujou s oissa te. C’est ai si u’il a p dit l’ puise e t des essou es à lo g te e et le d li de l’ o o ie ita i ue. À la suite de Jevons, plusieu s aut es o o istes o t essa ai e e t de fai e e a ue u’il tait i po ta t de te i o pte de l’ puise e t des essou es da s la th o ie o o i ue. Il s’agit pa e e ple de Hotelli g ui s’est pe h su l’e ploitatio des essou es épuisables et Pigou (1920) qui a fait e a ue l’i po ta e de l’i te alisatio des e te alit s. Il a fallu atte d e les a es a e les deux chocs pétroliers et le constat de la raréfaction des ressources pour que les préoccupations environneme tales ede ie e t u sujet d’a tualit .

1.5 Le club de Rome « Halte à la croissance »

Le Club de Rome est une organisation internationale non gouvernementale multidisciplinaire fondée en 1968 et regroupant des scientifiques, des chercheurs, des professeu s, des ge s d’affai es, ai si ue des fe es et des ho es d’État de plusieu s o ti e ts. “a issio o siste esse tielle e t à fl hi et à apporter des éléments de réponses aux problématiques entre autres environnementales, politiques, sociales, cultu elles, te h ologi ues à l’ helle o diale da s u e opti ue de lo g te e MDDELCC,

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Cette organisation a été créée dans un contexte de prise de conscience environnementale. En effet, la p iode d’ap s-guerre (1945-1970) avec la révolution industrielle a été marquée par une forte explosion démographique et une forte croissance économique. Ces deux phénomènes ont eu de graves pe ussio s su l’e i o e e t et o t o duit au egai d’i t t pou les uestio s environnementales avec la création du Club de Rome.

Afin de mieux cerner les préoccupations environnementales de cette époque, avec le constat de la raréfaction des ressources imputable à la croissance économique et démographique, le Club de Rome a commandé une étude à une équipe de chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Le rapport de cette étude intitulée Limits of Growth ou « Halte à la croissance » dans sa version française a été le nouveau point de départ dans le monde académique et politique pour les réflexions sur la

o iliatio e t e la oissa e o o i ue et la p se atio de l’e i o e e t.

Ce appo t est as su u o stat de l’ olutio des statisti ues d og aphi ues. L’a e a a t été prise comme le point de référence, les auteurs font remarquer que la population mondiale est passée de illio s à u illia d d’ha ita ts e a s, e suite d’u à deu illia ds e a s. Da s ette même tendance, il a fallu juste 55ans pour que la population mondiale passe de deux à quatre milliards d’ha itants en 1980. À pa ti de es o stats, il a t uestio de p di e les futu s possi les de l’hu a it da s u o te te de a fa tio p og essi e des essou es. L’h poth se de d pa t ta t le statu uo des tendances actuelles, les chercheurs du MIT ont construit 12 scé a ios e i t g a t d’aut es h poth ses o e le p og s te h i ue, la apa it d’a so ptio atu elle de la pollutio et les politi ues ises e pla e pou i flue e le o po te e t de l’ t e hu ai su l’e i o e e t. Ai si, u od le dynamique su o di ateu a t afi d’o se e les i te a tio s de i fa teu s ue so t la populatio , les essou es atu elles, la pollutio , les essou es ali e tai es pa t te d’ha ita t, la p odu tio i dust ielle pa t te d’ha ita t. Ces si ulations ont été faites sur deux siècles, précisément sur la période 1900 à 2100. La figu e . e d o pte des p di tio s futu es de l’hu a it issues des simulations (Mongneau, 2012)

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Figure 1.1 Prédictions des futurs possi les de l’hu a it (Inspiré de : Mongneau, 2012, p.89)

Il esso t du g aphi ue ue sous l’h poth se du ai tie des te da es ui p alaie t pe da t la p iode de la production de ce rapport, les ressources alimentaires, la population et la production industrielle de aie t o ti ue à oit e jus u’à u e tai i eau a a t de o ait e u e phase de d oissa e. La d oissa e des essou es ali e tai es a a t l’a e s’e pli ue pa l’u a isatio oissa te ui est une conséquence directe de l’e plosio d og aphi ue. E effet selo les auteu s, l’u a isatio accélérée réduit considérablement les surfaces cultivables, augmentant ainsi les coûts de production ali e tai e d’où la du tio des essou es ali e tai es. Les essou es atu elles non renouvelables de aie t p og essi e e t d oit e au fu et à esu e u’elles so t e ploit es da s la p odu tio i dust ielle. Ai si l’i te sifi atio de la p odu tio i dust ielle dui a o sid a le e t le sto k de

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ressources naturelles disponibles. La ou e des essou es atu elles d oit do jus u’à u e tai niveau où il se présente une pénurie des matières premières utilisées dans la production industrielle, expliquant la décroissance de la courbe de celle-ci. Même si le temps de réponse des courbes de la population et de la pollution est relativement plus long, elles finissent par décroitre. En fait, la réduction des ressources alimentaires et de la production industrielle conduit à une augmentation du taux de o talit ui et fi à l’e plosion démographique. Quant à la courbe de la pollution, sa décroissance s’e pli ue pa le ale tisse e t p og essif de la production industrielle (Mongneau, 2012).

Ce rapport conclut, quels que soient les scénarios et les hypothèses choisis, les résultats présentant les te da es du o po te e t de l’ os st e o dial so t si ilai es. Ai si les futu s de l’hu a it devraient t e a u s pa u effo d e e t, p d d’u e oissa e e po e tielle de la populatio , et une exploitation non contrôlée des ressou es atu elles à des fi s d’i estisse e ts.

Bien que ce rapport ait connu un plein succès sur le plan médiatique avec une vente de plus de 12 millions d’e e plai es et u e t adu tio e la gues, plusieu s auteu s o t ele ses li ites. Ces de i es concernaient essentiellement les hypothèses utilisées dans les scénarios, la méthodologie et la conclusion du rapport (Camara,2015).

En ce qui concerne les hypothèses, Beckerman (1974) dans son ouvrage intitulé In Defence of Economic Growth a fait remarquer que les ressources non renouvelables ont été sous-estimées. De même, l’h poth se des e de e ts d oissa ts de la p odu tio ali e tai e a t e ise e ause pa “au (1973). Sa critique est basée sur un constat selon lequel, de 1880 à 1910 la population alle a de s’est a ue ta dis ue elle de la F a e a stag . Ai si les e de e ts de la p odu tio ag i ole de l’Alle ag e de aie t e p i ipe t e oi s i po ta ts pa appo t à eu de la F a e sous l’h poth se des rendements décroissants. Cepe da t, l’auteu e a ue pa e e ple ue les e de e ts à l’he ta e de la production du blé ont connu une hausse de 21 % pour la France contre 63 % pou l’Alle ag e alg l’aug e tatio de sa populatio .

. Loi de l’e t opie et th o ie de la d oissance

Ces th o ies so t as es su la deu i e loi de la the od a i ue o ue sous le o de loi d’e t opie. En effet, ette loi stipule ue da s u s st e los l’ e gie t a sfo a le e t a ail e peut ue di i ue . Georgescu-Roegen (1979) est un grand précurseur de cette théorie puisque dans son ouvrage intitulé «la décroissance » a été un grand apport dans la compréhension de cette théorie. Il remet ainsi en cause

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l’id e d’u d eloppe e t o o i ue sus epti le de se pou sui e i fi i e t da s un monde ou les essou es atu elles so t li it es. Il o state ue depuis la olutio i dust ielle l’e ploitatio de plus e plus oissa te des essou es atu elles a o duit l’hu a it da s u e situatio ou la iosph e a atteint ses limites et risque d’ t e i apa le de po d e au esoi s des g atio s futu es. C’est da s e se s u’il a e is s ieuse e t e ause le apitalis e pa so i apa it de p e d e e o pte les besoins de la génération actuelle moins nantie et ceux des générations futures.

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2. CROISSANCE ÉCONOMIQUE COMPATIBLE AVEC LA PRÉSERVATION DE L’ENVIRONNENT

Les réflexions sur une possibilité de conciliation entre les croissances économiques ont été engendrées pa l’école néoclassique. Cette dernière a développé des théories pour remettre en cause la vision classique de l’e i o e e t et de la oissa e économique. E s’appu a t sur les fondements de cette école plusieurs, les concepts comme la relation environnementale de Kuznets et le découplage ont vu le jour.

2.1 La pensée néoclassique et ses hypothèses

La pensée néoclassique est la plus dominante de la théorie économique avec une vision sur l’e i o e e t ui se d a ue de elle des lassi ues. Ces de ie s a aie t o u lai e e t leu s préoc upatio s elati es à l’ puise e t p og essif des essou es atu elles, o stitua t ai si u e a i e à la oissa e o o i ue. Cepe da t selo les o o istes o lassi ues l’e iste e d’u ie est rattachée à la satisfa tio u’il est sus epti le de procurer à la population. Ainsi la consistance at ielle du ie ’est pas la p o upatio ajeu e o e le pe se t les lassi ues. L’e i o e e t est ainsi perçu comme un ensemble de biens qui rendent des services à la population et qui doivent être i t g s da s la fo tio d’utilit des o so ateu s tout o e da s la fo tio de p odu tio des producteurs. La problématique environnementale est solutionnée par la recherche de voies et moyens pour allouer les ressources environnementales aux agents économiques en fonction de leurs préférences. C’est ai si ue pou les o lassi ues les a is es d’ajuste e t du a h de aie t o dui e à u e allocation optimale des biens environnementaux et à une gestion optimale de l’e i o e e t (Kestemont, 2010).

Lo s ue le a h est d failla t, l’allo atio des essou es e i o e e tales ’est pas opti ale, o duisa t à u e gestio i ad uate de l’e i o e e t. C’est à e p o l e ue Pigou (1920) va s’atta ue da s es fle io s su la th o ie des e te alités. Ces dernières se réfèrent aux effets de l’a tio d’u e fi e ou d’u i di idu su d’aut es fi es ou i di idus lo s ue es effets ’o t pas t p is e o pte pa l’auteu de l’a tio . E d’aut es te es, e p se e d’e te alit s, il ’e iste pas de mécanisme à même de compenser financièrement le bénéfice ou les dommages associés à ces effets. Les e te alit s positi es se f e t à u e situatio où les effets su la fi e ou su l’i di idu e t ieu au marché sont positifs. Dans la même situation, o pa le a d’e te alit s gati es lo s ue les effets so t gatifs. C’est le as pa e e ple de la pollutio ise pa les a ti it s d’u e fi e ui g ent des uisa es pou d’aut es fi es ou des i di idus ui e so t pou ta t pas i pli u s da s les activités de la

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fi e. Ces uisa es o stitue t u oût so ial pou la olle ti it ui ’est pas i t g da s la d isio de production de la firme polluante. En effet, selon les néoclassiques le oût so ial d sig e l’e se le des coûts imposés par une activité à la collectivité. Une partie du coût social, appelé coût privé est compensé pa la fi e pa l’a hat des ati es p e i es et la u atio de la ai d’œu e. L’e te alit ’est ue l’ a t e t e le oût so ial et le oût p i . C’est et a t, lo s u’il ’est pas o pe s , engendra la défaillance du marché puisque le prix fixé ne tient pas compte de tous les coûts engagés dans la production du bien.

Pou e i à out des d failla es du a h , les o lassi ues p opose t d’i te alise les externalités. Il s’agit de faço p ise de fai e suppo te pa l’age t p i l’ a t e t e le coût social et le coût privé. Les o lassi ues p oie t deu possi ilit s pou ette i te alisatio à sa oi l’i stau atio d’u e ta e ou la régulation du marché.

L’i stau atio de la ta e a e des t a au de Pigou su le p i ipe du pollueu -payeur selon lequel u e ta e doit t e pa e su ha ue u it de pollutio ise et gale au oût a gi al so ial de l’a ti it génératrice de la pollution. Ainsi le pollueur devrait faire un arbitrage entre le paiement de la taxe et l’utilisatio de te h ologies oi s pollua tes.

La régulation du marché résulte des travaux de Coase (1960) sur les e te alit s. “elo lui l’e iste e des e te alit s s’e pli ue pa l’a se e des d oits de p op i t su les ie s environnementaux. Ces droits s’ils so t s, pou o t t e ha g s su u a h , e ge d a t ai si u e i itatio fi a i e à p ot ge l’e i o e e t. C’est da s ette opti ue u’il a p o is la atio d’u a h de d oits à pollue . L’État e joue pas u ôle ajeu , car il devrait intervenir que dans la conception du dispositif à t a e s la fi atio d’u plafo d de pollutio , la pa titio des d oits et l’auto isatio des ha ges. Contraire e t à la ta e hez Pigou ui tait ad i ist e, i i ’est l’off e et la de a de ui do e t le signal sur le prix optimal du droit à polluer. Ce principe incite les firmes à développer des technologies moins polluantes afin de pouvoir vendre leurs pe is d’ issio s su le a h .

Les o lassi ues d fe de t l’id e d’u e su stitua ilit pa faite du apital. Il e iste alo s deu t pes de capitaux, à savoir les capitaux naturels (ressources naturelles) et les capitaux artificiels, désignant les capitaux fabriqués (équipement de production). La rareté des ressources naturelles chez les classiques était associée au fait que la terre était le seul facteur de production et ne pouvait être substitué par un

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autre facteur. Contrairement à la pensée des classi ues, sous l’h poth se de la su stitutio pa faite des fa teu s de p odu tio s, l’i o atio te h ologi ue pe ett a toujou s d’utilise le su stitut du fa teu de production qui devient de plus en plus rare. Ainsi le problème de rareté des ressources naturelles ne de ait plus se pose . “elo les o lassi ues, ette isio de ait pe ett e d’attei d e u e uit intergénérationnelle connue couramment sous le nom de « soutenabilité faible ». En effet, le plus i po ta t pou eu est u’il ’ ait pas u e baisse du stock de capital global entre les générations (Kestemont, 2010).

C’est da s ette app o he de l’ uit i te g atio elle ue Hoteli g (1931) dans son ouvrage `` The Economics of exhaustible`` s’est pe h su la uestio d’opti alisé da s l’exploitation des ressources puisa les et o puisa les da s u e opti ue d’ uit i te g atio elle. En ce qui concerne les ressources non renouvelables, ces travaux o t pe is de o lu e u’u i estisse e t atio el de ait o dui e à l’e ploitation des ressources dont le stock est fixe et connu avec certitude. De même il fait e a ue ue le p i des essou es o e ou ela les doit d pe d e du tau d’i t t et du tau d’e t a tio . C’est ai si u’il a is e pla e u e règle connue sous le nom de « règle d hotelli g » qui stipule ue la e te de a et doit t e i t g e da s le p i d’u e essou e o e ou ela le afi de ai te i l’ uili e de so te u’à l’e ti tio totale la de a de soit ulle à ause du p i e essif de la ressource.

2.2 De la relation de Kuznets à la CKE

La relation de Kuz ets ’a pas t ta lie à la ase pou les uestio s e i o e e tales. Il est do nécessaire de passer en revue ses fondements et le contexte de sa transposition en environnement pour mieux cerner la CKE. En outre, cette dernière a été vérifiée empiriquement par plusieurs auteurs. Cependant, les avis sur sa fiabilité sont partagés dans le monde de la recherche, d’où la nécessité de discuter des critiques à l’e o t e de e o ept.

2.2.1 Fondements de la relation de Kuznets

La relation de Kuznets tire ses racines des travaux de Kuznets (1955) dans son article intitulé Economic Growth and Income Inequality . Il s’est pe h su les a a t isti ues et les auses de la dist i utio du revenu afin de o p e d e l’ olutio des i galit s da s la oissa e o o i ue d’u pa s. E out e, il a tenté de faire ressortir les facteurs déterminants du niveau et de la tendance des inégalités. En ce qui concerne la tendance des inégalités, son étude a porté sur trois pays à savoir les États u is, l’A glete e et

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l’Alle ag e. Cette tude a pe is de fai e e a ue l’e iste e d’u e elatio sous fo e de U inversé entre le niveau du développement et les inégalités dans la distribution des revenus. En fait dans une p e i e phase la oissa e o o i ue s’a o pag e d’u e oissa e de plus e plus a ifeste des inégalités. Ainsi, les écarts de revenus entre les riches et les pauvres augmentent au fur et à mesure que la oissa e o o i ue p e d de l’a pleu . Dans la deuxième phase, les inégalités se stabilisent avant de se réduire dans une troisième phase alors que la croissance économique continue. La figure2.1 établit la relation entre les inégalités et la croissance économique.

Figure 2.1 Courbe de Kuznets : relation entre inégalités et croissance (Inspiré de : Besançon, 2013, p.1)

L’auteu a essa pa la suite de do e u e e pli atio à ette te da e à lo g te e des i galit s da s la distribution des revenus. Il resso t ue l’e ode u al a jou u ôle esse tiel da s la p e i e phase marquée par une accentuation des inégalités. En effet, le début de la révolution industrielle a été marqué par le déplacement massif des paysans vers les grandes villes pour être ouvrier dans les fabriques. Le d eloppe e t te h ologi ue et l’i dust ialisatio oissa te e ge d s pa la olutio i dust ielle o t ensuite contribué à corriger les écarts dans les inégalités des revenus, conduisant même à leur stabilisation. À ela s’ajoute la lutte des classes qui a permis de rehausser les revenus de la classe ouvrière avec une inversion de la tendance des inégalités. À la suite de Kuz ets , d’aut es auteu s se so t penchés sur la question de la distribution des revenus. Tous ses travaux ont permis de mettre au point une

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théorie qui soutient que la croissance économique est un facteur qui permet de réduire les inégalités de revenus.

2.2.2 Contexte de la transposition de la relation de Kuznets en environnement

De la prise de conscie e e i o e e tale jus u’a a t les a es , la plupa t des d ats su le lie entre la croissance économique et l’e i o e e t taie t esse tielle e t as s su des fle io s th o i ues. E effet, ette situatio s’e pli ue e pa tie pa le fait ue les données environnementales ’ taie t pas assez dispo i les pou alise des études empiriques. La essit d’ la o e des ases de do es e i o e e tales s’est d gag e pou u e eilleu e o p he sio du lie e t e la oissa e o o i ue et l’environnement. C’est ai si ue da s les a es , des ases de do es o e elles de la a ue o diale et de l’OCDE o t t o stitu es.

La disponibilité des données environnementales a permis à certains auteurs de transposer la relation de Kuznets dans la sphère environnementale afin de mieux cerner la relation entre la croissance économique et l’e i o e e t. Les p e ie s auteu s à ifie ette h poth se fu e t C oss a et K uege . Leu tude a po t su les pe ussio s de l’A o d de libre-échange nord-américain (ALENA) sur l’e i o e e t. E effet ette tude s’i s i ait da s u o te te où les e i o e e talistes a aie t soule des i ui tudes su les o s ue es de et a o d su l’e i o e e t. Ces doutes taie t as s d’u e pa t su le fait ue l’e pa sio du a h o d-a i ai allait s’a o pag e d’u e i te sifi atio des activités économiques avec une augmentation considérable des émissions polluantes. D’aut e pa t, certaines inquiétudes se rapportaient au caractère non contraignant de la réglementation e i o e e tale au Me i ue. Cette de i e tait sus epti le d’e ge d e u e ague de d lo alisatio des firmes américaines et canadiennes vers le Mexique pour profiter des avantages en matière de pollution. En plus, les e i o e e talistes a aie t peu ue les aut es pa s e es de l’ALENA e révisent leur règlementation environnementale pour la rendre moins contraignante afin de maintenir la compétitivité de leurs firmes (Grossman et Krueger, 1991).

Le seul moyen de rassurer les environnementalistes face à leurs inquiétudes était de démontrer que cet accord allait augmenter le taux de croissance économique dans ces pays, certes avec une augmentation des émissions de CO2 en un premier temps, mais à long terme la croissance économique se poursuivra avec une baisse des émissions de CO2. C’est ai si ue G oss a et K uege o t t a spos la elatio

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de Kuz ets au do ai e de l’e i o e e t pou d o t e la situatio souhait e pa les e i o e e talistes afi d’app ou e l’ALENA.

2.2.3 La courbe de Kuznets environnementale (CKE)

La CKE d it le lie e t e la oissa e o o i ue et l’e i o e e t e t ois g a des phases. La première est celle du développement économique qui ne peut être rendu possible que par une activité o o i ue i te se, a o pag e d’ issio s de CO2 de plus en plus importantes avec l’i dust ialisatio . E effet, la croissance économique se traduit par une augmentation du PIB par habitant caractérisée par une amélioration des conditions de ies de la populatio . Le pou oi d’a hat de la population ayant augmenté, les firmes devraient augmenter leur production pour répondre aux besoins de plus en plus grandissants et complexes des consommateurs. La deuxième phase correspond à une stabilisation des émissions de CO2. E effet, les o ditio s de ies de la populatio s’ ta t a lio es, elle aspi e a à u e i o e e t sai et de ualit . C’est pou uoi elle se a plus sou ieuse des p essio s hu ai es su l’e i o e e t d oula t de l’i dust ialisation. Les agents économiques modifieront donc leu s p f e es e etta t l’e i o e e t da s leu pa ie de o so atio tout o e les aut es biens. La troisième phase est une suite logique de la seconde. En effet, la stagnation des émissions est co sid e o e u poi t de etou e e t à pa ti du uel il ’a u e i e sio de la te da e. C’est ainsi que cette phase est marquée par une décroissance des émissions de CO2. C’est la o i aiso de ces trois phases qui donne la forme du U inversé à la CKE comme le montre la figure suivante (Hamaide,2012)

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Figure 2.2 Courbe environnementale de Kuznets (Inspiré de : Meunié, 2004, p.3)

2.2.4 Vérification empirique de la CKE

G oss a et K uege o t ifi l’h poth se de la CKE en utilisant une équation de la forme suivante :

y = + x + x + x + Z + Eq 2.1 y est une variable environnementale, et pourrait être dans le cadre de ce travail les émissions par tête de CO2 d’u pa s i au te ps t. La a ia le x représente le revenu par tête dans un pays ou une région i au temps t. Les variables x et x désignent respectivement le carré et le cube de la variable x .La variable Z ep se te u e o posa te ui est sus epti le de o t i ue à la d g adatio de l’e i o e e t. est une constante, , , , désignent respectivement les coefficients des variables x , x , x ,et Z La fo e de la ou e elia t la oissa e o o i ue et l’e i o e e t est o te ue pa la aleu des coefficients , et . Il est alo s possi le d’o te i sept ou es d pe da e t des sultats de l’esti atio de ette uatio :

• Si = = , il ’e iste au u e elatio e t e la a ia le les a ia les et • Si < � = = il se dégage une relation linéaire négative entre x et y • Si > � = = il existe une relation linéaire positive entre x et y

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• Si < � > il e iste u e elatio sous fo e de U e t e et . C’est la elatio i e se à celle de la CKE

• Si > , < � > il existe une relation sous forme cubique polynomiale ou en forme de N entre x et y

• Si < , > � < il existe une relation sous forme de N inversé entre x et y

• Si > , < � = il se dégage une relation sous forme de U inversé entre x et y, o espo da t au as pou le uel l’h poth se de la CKE est ifi e.

Figure 2.3 Différentes formes de la relation croissance environnement (Tiré de : Coulibaly, 2015, p.33)

2.2.5 Critiques de la CKE

Dans leur étude intitulée Reexamining the Empirical Evidence for an Environmental Kuznets Curve, Harbaug, Levinson, et Wilson (2002) ont revisité les résultats trouvés par Grossman et Krueger (1991) et qui a aie t o duit à la o lusio su l’e iste e de la CKE. Ces auteu s o t utilis la e ase de do es ue les p e ie s à la uelle ils o t appo t des odifi atio s. Tout d’a o d, l’a ie e ase de

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données comportait des données manquantes qui ont été complétées par ces auteurs. Ensuite la période d’ tude a t allo g e de di a es, soit p is e t si a es a a t le d ut de l’a ie e p iode et quatre années après la fin. En outre, ils ont rajouté trois pays et 25 villes à la liste existent. Après la construction de cette nouvelle base, ces auteurs ont procédé aux analyses économétriques afin de o pa e les sultats d oula t de la ou elle ase de do es a e l’a ie e. Il esso t des sultats de cette étude, une relation entre les émissions de polluants et les PIB par habitant qui diffère de l’a ie e tude. Ces sultats se t aduise t g aphi ue e t pa u e ou e sous forme de N inversé à la différence de la première qui était une courbe en forme de U inversé (Meunié, 2004). Au regard de ces sultats, il est possi le de e ett e e ause l’h poth se de la CKE puis u’elle est se si le au do es utilis es. Pou ta t selo les a gu e ts a a s pa les auteu s e fa eu de l’e iste e de la CKE, il de ait être possible de la vérifier indépendamment des données utilisées. Ceci est un premier questionnement face à la capacité de la CKE de bien représenter la relation entre la croissance économique et l’e i o e e t.

Selon De Bruyn ( , l’ uatio ui est utilis e pou la ifi atio de l’h poth se de la CKE est de fo e duite, ’est-à-di e u’elle ’i t g e pas u e o posa te ui pe et d’ lu ide la ause e a te de la diminution de la pollution. En fait, la CKE ne permet pas de dire si la phase de la décroissance des émissions pollua tes s’e pli ue pa l’i pa t de politi ues e i o e e tales ou pa le ha ge e t des a a t isti ues st u tu elles de l’ o o ie. Cet auteu fait aussi e a ue ue la CKE est u e a al se à une échelle globale sans pour autant donner les tendances pou les pa s p is i di iduelle e t. C’est ai si u’il a d elopp u od le d a i ue afi de pou oi ta li la elatio e t e la oissa e o o i ue et l’e i o e e t pou ha ue pa s. L’auteu pa ie t à la o lusio ue la oissa e o o i ue au ait u i pa t positif su la pollutio . E plus, la aisse de la pollutio s’e pli ue ait pa les ha ge e ts des caractéristiques structurelles et technologiques des pays (Adam, 2001)

L’ uatio de la CKE fait fa e à u p o l e de ausalit u idi e tionnelle, remettant en cause la fiabilité des estimations. En effet, l’ uatio e d o pte de l’effet de la oissa e o o i ue su les issio s polluantes sans pour autant prendre en compte la situation inverse dans laquelle la pollution pourrait avoir u effet su la oissa e o o i ue. E out e, selo ette uatio , la pollutio ’a u effet gatif ue sur le bien- t e. Pou ta t, d’aut es tudes d o t e t ue la pollutio pou ait aussi a oi u effet gatif su la p odu tio . C’est le as pa exemple des pays en développement dont les économies sont plus se si les à u e d g adatio e i o e e tale. E fait, pou e tai s de es pa s, l’e ploitatio des

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p oduits fo estie s o stitue u e g a de pa t da s le PIB. Ai si le se teu de l’e ploitation forestière pourrait connaitre un ralentissement considérable imputable à la dégradation environnementale. Il est alors évident que cette situation affecte négativement la santé économique de ces pays (Meunié, 2004). Le hoi du deg de l’ uatio o stitue aussi u p o l e o o t i ue sus epti le d’affe te les résultats. En effet, certaines études comme celles de (Grossman et Kruger (1991), McPherson et Nieswiadowy (2000), utilisent une équation de troisième degré ou cubique pour le revenu par habitant qui est une variable explicative. Cependant, d’aut es tudes o e elles de “elde et “o g , Holtz-Eakin et Selden (1995) utilisent une équation de forme quadratique ou de deuxième degré. Les résultats de ces études sont sensibles au choix de la fo e fo tio elle de l’ uatio . E out e, les diff e ts hoi de forme fonctionnelle ne sont pas justifiés par des arguments solides. Il est alors difficile de dire avec précision ce qui motive un auteur à choisir une telle forme fonctionnelle au lieu d’u e aut e. Il est aussi possi le de pe d e de l’i fo atio à t a e s les hoi ui so t op s pou la fo e de l’ uatio . E fait, pour une équation de troisième degré par exemple la significativité du coefficient du revenu par habitant au cube sig ale la p se e d’u e ou e e fo e de N. “i ette e uatio s’ tait li it e au deuxième degré, cette information serait perdue (Nourry, 2007)

2.3 Concept de découplage

“elo L’OCDE le o ept de d ouplage o siste à briser le lien entre les « maux environnementaux » et les « biens économiques ». E d’aut es te es, le découplage se réfère à une situation où le taux de

oissa e des p essio s su l’e i o e e t est i f ieu au tau de oissa e économique.

Ce concept de découplage tire ses origines de la CKE. Même si dans les réflexions sur la CKE le terme d ouplage a t utilis , e ’est ue da s les a es u’il fe a l’o jet d’u o ept à pa t e ti e (Freitas et Kaneko, 2011). En effet, les i ist es de l’e i o e e t des pa s e es de l’OCDE o t conclu lors de leur réunion annuelle en mai 2001 la nécessité de faire du découplage un objectif principal dans la première décennie du 21e siècle. La vision qui a motivé de telles réflexions était que le concept de découplage soit utilis o e u i st u e t da s l’ aluatio de l’effi a it des politi ues e i o e e tales. L’OCDE, est sou e t o sid e o e la toute p e i e i stitutio à e e des réflexions sur le découplage en tant que concept. À la suite de l’OCDE, des i stitutions comme la Commission européenne, le programme des Natio s u ies pou l’e i o e e t PNUE , o t aussi i t g e le o ept de d ouplage da s leu s fle io s afi d’a o pag e les st at gies e faveur du

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développement durable (Camara, 2015). Il existe deux concepts de découplage, à savoir le découplage relatif et le découplage absolu.

2.3.1 Découplage relatif

Le découplage relatif souvent connu sous le nom de découplage faible traduit une situation dans laquelle le taux de croissance des pressio s su l’e i o e e t est i f ieu à elui de la oissa e o o i ue. Les p essio s su l’e i o e e t tout o e l’a ti it o o i ue aug e te, ais a des th es différents comme le montre la figure suivante :

Figure 2.4 Exemple de découplage relatif (Inspiré de : Camara, 2015, P.70)

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Le tau de oissa e de l’ o o ie sup ieu à elui des p essio s su l’e i o e e t t aduit u e a ti it o o i ue a e oi s de do ages su l’e i o e e t. Ai si la p odu tion des biens et des se i es se fait a e oi s de essou es et d’ issio s, d gagea t ai si u e so te d’effi ie e da s l’ o o ie. E effet, la du tio des oûts de p odu tio pe et au e t ep ises de g e plus de profit, ce qui les incite à développe des te h ologies i o a tes oi s pollua tes. Cette situatio s’est a a t is e au fil des a s pa la aisse de l’o d e de % de l’i te sit e g ti ue, ’est-à-dire la quantité d’ e gie utilis e pa u it de p odu tio à t a e s le o de. Ce fait est plus récurrent dans les pays d elopp s, puis ue da s e de ie ua t de si le l’i te sit e g ti ue des pa s e es de l’OCDE a connu une baisse 3 fois plus importante que celle des pays non membres (Laurent,2011)

2.3.2 Découplage absolu

Le d ouplage a solu ou d ouplage fo t se p oduit lo s ue les p essio s su l’e i o e e t este t sta les ou d oisse t ta dis ue l’a ti it o o i ue oit.

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Les réflexions sur le découplage absolu ont abouti à des conclusions controversées. En effet, le découplage a solu e s’est p oduit ue da s uel ues pa s, ’est-à-di e u’il est oi s f ue t ue le d ouplage relatif.

Les États-Unis ont connu un découplage absolu au cours de la période 1979-1987 après le deuxième choc pétrolier. En effet, l’ o o ie a i ai e a o u u e oissa e de % avec une baisse de la consommation de pétrole de 17 % et u e aisse de l’i te sit e g ti ue de 35 %. L’Union européenne a aussi connu un épisode de découplage absolu sur la période 1996-2007.

Malgré ces exemples sur le découplage absolu, certains auteurs comme Jackson (2009) sont sceptiques face au réalisme de ce concept. Cet auteur fonde ses argume ts su u e uatio elia t l’a ti it humaine (I) à trois facteurs : un facteur taille de la population (P), un facteur PIB par habitant (A), un facteur technologie (T) qui capte les impacts associés à chaque dollar dépensé. Ainsi la décroissance du facteur T suffit pour observer un découplage relatif. Cependant, le découplage absolu ne peut se produire que dans le seul as où le fa teu I d oit e e te ps ue le fa teu T . “elo lui, il ’est possi le de s’atte d e à u e telle situatio ue lo sque le rythme auquel (T) décroit dépasse celui de la croissance de la populatio et du PIB pa ha ita t. Il e iste do deu at go ies de a ia les ui d te i e t l’i pa t e i o e e tal de l’a ti it o o i ue. La populatio et le PIB pa ha ita t d’une part dont les effets so t gatifs et la te h ologie d’aut e pa t ui a u effet positif. Les t a au du G oupe d’e pe ts i te gou e e e tal d’ olutio (GIEC) sur le climat (2007) o t pe is d’a outi à des o lusio s e faveur des arguments de cet auteur. En fait, leu t a ail su l’ olutio de e tai es a ia les su la p iode 1970-2004 a permis de constater une croissance des émissions de CO2 de 1,9 %, une croissance annuelle de la population de 1.6 %, une croissance du PIB par habitant de 1,8 %, co t e u e aisse de l’i te sit énergétique et carbonique respectivement de 1,2 % et 0,2 %. Ainsi le progrès technologique caractérisée pa l’effi a it e g ti ue et la d a o isatio ’a pas t o s ue t pou o pe se la oissa e de la population et du PIB pa ha ita t d’où la diffi ult de pa e i à u d ouplage a solu.

Laurent (2011) remet en cause la pertinence du découplage absolu qui a été constaté dans certains pays et s’i te oge su le ôle des t a sfe ts de pollutio da s l’o te tio de es résultats. Son raisonnement est as su u o stat selo le uel le d ouplage e egist da s les pa s de l’OCDE su la p iode -2008 correspond à une augmentation des émissions de CO2 dans les pays émergents. Pourtant il est connu

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que plusieurs fir es des pa s de l’OCDE o t t d lo alis es e s les pa s e ge ts. C’est ai si ue l’auteu oit u’il pou ait t e plausi le d’att i ue e d ouplage si ple e t au t a sfe ts de pollution. En outre, à la lu i e des fle io s d’aut es auteu s o e Dalvis et Caldeira (2010), Laurent att i ue le d ouplage a solu des pa s de l’U io européenne au système de comptabilisation des émissions de CO2. En effet, les pays européens importent les produits les plus polluants, tandis que les émissions à la consommation ne sont pas comptabilisées. Si au lieu de prendre en compte les émissions à la production dans le calcul du découplage, il était pris en compte, les émissions de consommation de l’U io eu op e e ’allaient pas présenter un découplage absolu.

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26 3. PROBLÉMATIQUE

La elatio e t e la oissa e o o i ue et l’e i o e e t est o t o e s e d’auta t plus u’il e iste deux courants de pensée avec des prises de positions divergentes. Le premier soutient une compatibilité entre la oissa e o o i ue et la p ote tio de l’e i o e e t, ta dis ue le deu i e oit la oissa e o o i ue o e u e sou e pote tielle des p essio s su l’e i o e e t Goda d, .

Les émissions de CO2 demeurent une grande préoccupation environnementale au regard des actions menées en faveur de leur réduction. Cependant les résultats de ces actions tardent à produire les effets escomptés (MDDELCC,2015). C’est pa e e ple le as du p oto ole de K oto ue plusieu s pa s développés dont le Ca ada o t uitt esse tielle e t à ause des t a sfe ts i po ta ts u’ils doi e t e se au pa s pau es selo le p i ipe d’ issio s pa t te. E effet, e oi s u’il ’ ait u e i e sio de la tendance actuelle, pour compenser leurs fortes émissions de CO2 par tête, les pays développés devraient continuer à payer indéfiniment des transferts aux pays pauvres afin de financer des projets de restauration. Bien que les pays développés soient soucieux de la situation environnementale actuelle de plus en plus i ui ta te, ils pe se t ue es fo ds pou aie t t e allou s à d’aut es p ojets ou programmes dont les retombées seront plus directes et significatives pour leurs pays. (Dufour, 2012)

Au regard de ces courants de pensée antagonistes, on peut être amené à se poser des questions sur l’a e i des issio s de CO2 à l’ helle pla tai e : est-ce que la croissance économique devrait o ti ue à s’op e au d t i e t de l’environnement dans le long terme? Y’au ait-il une époque dans l’histoire durant laquelle l’hu a it accèdera à une décroissance notable des émissions de CO2 tandis que la croissance économique poursuivra son rythme? Finalement est-ce que les pays pauvres rattraperont les pa s i hes e te es d’ issio s par tête de CO2 dans le long terme?

La relation de Kuznets environnementale donne une réponse aux deux premières questions. En fait, elle prédit que les émissions de CO2 peuvent en un premier temps croitre avec la croissance économique et décroitre par la suite, formant ainsi une courbe en forme de U inversé, couramment connu sous le nom de ou e de Kuz ets e i o e e tale. E d’aut es te es, la croissance se poursuivra à long terme avec une stabilisation ou même une réduction notable des émissions de CO2 (Dinda, 2004). Cependant plusieurs auteurs ont développé des arguments à l’encontre de la CKE, remettant en cause sa capacité à pouvoir répondre à ces questions.

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Quant à la dernière question, elle est abordée par la théorie de la convergence environnementale, précisément le bêta convergence absolue selon laquelle tous les pays pourraient avoir le même niveau d’ issio s de CO2 à long terme indépendamment de leurs caractéristiques économiques initiales. Selon Brock et Taylor (2004), cette théorie explique la CKE. Ce ui eut di e u’elle apportera des éléments de réponses a toutes les questions qui sont posées dans le cadre de ce travail. Ces mêmes auteurs Brock et Taylor (2010), e s’appu a t su le modèle vert de Solow ont testé la convergence absolue et conditionnelle des émissions de CO2 pour 173 pays. Il ressort de leurs résultats que tous les pays inclus da s l’ tude o e ge t e s le e tat statio ai e en termes d’ issio s pa tête de CO2. À la lumière de leur étude, les pays en voie de développement rattraperont les pays développés en matière d’ issio s de CO2 dans le long terme. Par exemple dans le cadre du protocole de Kyoto, cette situation est perçue comme une bonne nouvelle et pou ait sus ite u egai d’i t t e ati e d’effo t pou la p se atio de l’environnement par les pays riches. Cependant la technique de mesure de la convergence, la méthode d’esti ation, ainsi que le type de données que ces auteurs ont utilisé sont largement critiqués par le monde scientifique. Au regard de ces critiques, il est difficile de se fier à ces résultats dans la gestion de la politique environnementale internationale sans se tromper.

À pa ti d’i i, il est évident u’u e préoccupation pourrait être de tenter de comprendre ce qui arriverait si on prenait en compte ces remarques dans les études de convergence environnementales ultérieures. Existerait-il toujours de la convergence pour les émissions de CO2 à l’ helle pla tai e?

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28 4. CONCEPT DE CONVERGENCE ET REVUE DE LA LITTÉRATURE

Le concept de convergence émane du modèle de croissance néoclassique. Ainsi le modèle vert de Solow a été formalisé sur les principes fondamentaux du modèle néoclassique afi d’e pli ue la CKE. En effet la mesure de la convergence environnementale que permet le modèle vert de Solow ’est u’une autre façon d’e pli ue la CKE. C’est pou ette aiso u’il existe une étroite relation entre la CKE et le modèle vert de Solow.

4.1. Origines du concept de la convergence : modèle de Solow (1956)

La théorie de la convergence tire ses racines du modèle néoclassique de Solow (1956) et Swan (1956). Une version simple de ce modèle est illustrée dans le cadre de ce travail afin de rendre compte des origines du o ept de o e ge e. Il est ide t ue l’o je tif de e t a ail ’est pas d’ tudie la o ergence des revenus par tête comme il a été le cas pour les premières études qui se sont appuyées sur le modèle néoclassique. Cependant, ce modèle est un préalable qui devrait permettre de mieux cerner la théorie de la convergence environnementale.

3.1.1 Fonction de production quelques hypothèses

Ce od le est fo alis da s u e o o ie fe e, ’est-à-di e u’il ’e iste pas d’ ha ge a e l’e t ieu . Cette o o ie est composée de ages ui o so e t et d’e t ep ises ui p oduise t. Les ménages consomment une part de leur revenu. Quant aux entreprises, elles produisent un bien o posite ui peut t e utilis pou l’i estisse e t ou la o so atio . E out e, il e iste deu a h s, à savoir celui du bien produit et celui des facteurs de production utilisés dans la production. Ces deux marchés sont régis par le principe de concurrence pure et parfaite. (Le Gallo,2002)

La fonction de production est de type Cobb-Douglas. Cette fonction tire son nom des travaux des auteurs Cobb et Douglas (1928) sur la c oissa e de l’ o o ie a i ai e. Elle p se te l’a a tage de pe ett e la ep se tatio de l’ho izo te h ologi ue de l’e t ep ise, ’est-à-dire les différents choix possibles en termes de facteurs de production (Fruit,1962)

Y = K A L − avec < < Eq 4.1

Dans cette équation Y désigne le niveau de la production, K le stock de capital, L la quantité du facteur travail, et A la technologie. Cette dernière est supposée neutre au sens de Harrod ( , ’est-à-dire

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u’elle ’a pou rôle essentiel que d’aug e te l’effi a it du fa teu t a ail. Ainsi, AL est considéré comme la force de travail mesurée en unités effectives, incorporant à la fois la quantité du travail ainsi que la productivité du travail déterminée par la technologie disponible (Le Gallo,2002)

Les fa teu s de p odu tio p se te t des p odu ti it s a gi ales positi es et d oissa tes. E d’aut es te es, u e u it suppl e tai e d’u fa teu de p odu tio est oi s p odu ti e ue la p de te. La fonction de production est alors con a e, ’est-à-dire u’à un certain seuil le taux de croissance de la production diminue avec une augmentation conti ue d’u seul fa teu de p odu tio .

Selon la deuxième hypothèse, la p odu tio est faite à e de e ts d’ helle o sta ts, ’est-à-dire que lorsque les facteurs de production sont multipliés par un scalaire p, la production est aussi multipliée par ce même scalaire.

βK βA L − = β βK A L = β − + K A L = βK A L = βY Eq 4.2

Cette h poth se pe et d’ i e la fo tio de p odu tio e te es d’u it de travail effectif :

y = Yt t t= t α t t 1−α t t = [ t t t] = [k ] Eq4.3

Avec y la production par travailleur effectif et k le capital par travailleur effectif

Une autre hypothèse se rapporte au respect des o ditio s d’I ada . Ai si la p odu ti it a gi ale du apital te d e s l’i fi i lo s ue le apital te d e s . De e ua d la productivité le capital tend vers 0, la productivité marginale du capital tend e s l’i fi i

Le travail et la technologie croissent à des taux constants et exogènes :

t = g A Eq4.4

Figure

Figure 1.1 Prédictions des futurs po ssi les de l’hu a it  (Inspiré de : Mongneau, 2012, p.89)
Figure 2.1 Courbe de Kuznets : relation entre inégalités et croissance (Inspiré de : Besançon, 2013, p.1)
Figure 2.2 Courbe environnementale de Kuznets (Inspiré de : Meunié, 2004, p.3)
Figure 2.3 Différentes formes de la relation croissance environnement (Tiré de : Coulibaly, 2015, p.33)
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