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Les précurseurs biographiques, affectifs, personologiques et symptomatologiques de la dissolution d'union

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Academic year: 2021

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LES PRÉCURSEURS BIOGRAPHIQUES, AFFECTIFS, PERSONOLOGIQUES ET SYMPTOMATOLOGIQUES

DE LA DISSOLUTION D’UNION

Thèse présentée

à la Faculté des études supérieures de !’Université Laval

pour l’obtention

du grade de Philosophiae Doctor (Ph.D.)

ÉCOLE DE PSYCHOLOGIE FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES

UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC

MAI 1999

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facteurs affectifs, symptomatologiques, personologiques, biographiques et

sociodémographiques dans !'explication de la stabilité des relations conjugales. Plus spécifiquement, le premier manuscrit vise à examiner, dans une perspective longitudinale et auprès d'un échantillon de 165 couples, le rôle médiationnel de la détresse conjugale entre, d'une part, le jumelage des styles d'attachement des couples, les traits de

personnalité de chacun des conjoints, leurs caractéristiques socio-démographiques, ainsi que certains stress liés à l'arrivée ou au départ des enfants et, d'autre part, le risque de rupture conjugale. La conduite d'analyses de transition a permis de vérifier la valeur de ce modèle et les résultats appuient le rôle médiationnel de la détresse conjugale entre d'une part, le style d'attachement anxieux/ambivalent ou évitant de l'homme, le névrotisme de la femme ainsi que la consultation de ressources psychologiques chez l'homme et d'autre part, le risque de rupture. Le deuxième manuscrit se centre davantage sur l'analyse, chez la femme, du rôle médiationnel des symptômes dépressifs entre le névrotisme et le risque de rupture ainsi que sur l'examen du rôle médiationnel et modérationnel des événements biographiques entre les symptômes dépressifs et le risque de rupture. Les résultats de cette étude confirment le rôle médiationnel des symptômes dépressifs entre le névrotisme de la femme et le risque de rupture. De plus, ceux-ci laissent entrevoir que les symptômes dépressifs et les événements stressants contribuent de façon indépendante à l’issue des relations.

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RÉSUMÉ LONG

Cette thèse porte essentiellement sur !'identification des déterminants potentiels de l'instabilité conjugale et fait suite aux recommandations de Kamey et Bradbury (1995), qui, se fondant sur une recension exhaustive des écrits sur le couple, invitent les

chercheurs à un effort concerté de modélisation intégrative. La valeur de deux modèles prévisionnels de la dissolution d’union a donc été évaluée. Plus précisément, le premier manuscrit traite dans une perspective longitudinale et à l’aide d'un échantillon de 165 couples, du rôle médiationnel de la satisfaction conjugale entre d'une part, le jumelage des styles d'attachement des couples, les traits de personnalité de chacun des conjoints, leurs caractéristiques sociodémographiques ainsi que certains stress spécifiques liés à l'arrivée et au départ des enfants et, d'autre part, le risque de rupture. Des analyses de transition de Cox sont réalisées, cette technique statistique permettant de mesurer le risque instantané de vivre une transition, la transition étant dans ce cas-ci le passage chez les couples, de l'union à la rupture. Les résultats confirment le rôle médiationnel de la satisfaction conjugale entre d'une part, le névrotisme de la femme, tout pairage de couple incluant un homme dont le style d'attachement est anxieux/ambivalent ou évitant, la consultation de ressources psychologiques chez l'homme et d'autre part, le risque de rupture. De plus, ce manuscrit se démarque, de façon générale, par l'inclusion, dans !'échantillon, de couples à la fois mariés et vivant en union libre, tenant ainsi compte des plus récentes statistiques qui démontrent que l'union libre est une forme d'engagement de plus en plus répandue et par l'examen conjoint des aspects tant intrapersonnels

(personnalité de chacun des conjoints) qu'interpersonnels (pairage des styles

d'attachement) du fonctionnement conjugal. Le deuxième manuscrit, quant à lui, porte sur l'évaluation, toujours dans une perspective longitudinale mais auprès d'un échantillon de

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125 femmes en relation de couple, du rôle médiationnel des symptômes dépressifs entre le névrotisme et le risque de rupture ainsi que sur l'examen de la nature du lien entre les événements biographiques, les symptômes dépressifs et le risque de rupture. Ce deuxième manuscrit permet donc d’inclure, dans un modèle intégratif plus englobant, plusieurs segments qui ont préalablement été linéairement examinés comme, par exemple, le lien entre le névrotisme et la présence de symptômes dépressifs (Suis, Green, & Hillis, 1998), le lien entre les symptômes dépressifs et l'issue des relations de couples (Davila,

Bradbury, Cohan, & Tolchluk, 1997) et, enfin, le lien entre les événements biographiques et les symptômes dépressifs (Cohan & Bradbury, 1997). Il répond également aux

recommandations récentes des spécialistes en psychologie du couple soulignant l'importance d'inclure dans les modèles explicatifs de la satisfaction et de la stabilité conjugale, les événements stressants vécus par les conjoints. Les résultats appuient le rôle médiationnel des symptômes dépressifs entre le névrotisme et le risque de rupture. De plus, ceux-ci laissent entrevoir que les symptômes dépressifs et les événements stressants contribuent de façon indépendante à l’issue des relations.

Stéphane Sabourin, Ph.D. Catherine Bégin

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AVANT-PROPOS

Je tiens à remercier mon directeur de thèse, M. Stéphane Sabourin, et à lui témoigner toute ma gratitude pour sa grande disponibilité, sa générosité et son investissement dans ma formation doctorale. Je tiens également à lui exprimer tout le plaisir que j'ai eu à travailler à ses côtés. Qui plus est, son expertise dans le domaine du couple et ses conseils ont été grandement appréciés. J'aimerais aussi remercier mon co- directeur, M. Benoît Laplante, pour son encadrement et ses précieux conseils dans l'univers des statistiques.

Merci aussi à tous les membres de mon comité, M. Richard Cloutier, Mme Claudette Fortin et M. Yvan Lussier pour leurs commentaires fort enrichissants depuis l’élaboration du projet jusqu'à la fin de la thèse.

Mes remerciements vont également à tous les membres de mon laboratoire, et en particulier à Geneviève Dupont, Danielle Lefebvre et Myrianne Cloutier pour leur appui ainsi qu'à Pierrre Valois, qui fut si généreux de son temps.

J'aimerais aussi remercier le Conseil québécois de la recherche sociale pour son appui financier.

Finalement, un merci tout spécial à mes ami(es) pour leur soutien et leur compréhension ainsi qu'aux membres de ma famille et en particulier à ma mère Claire, mon frère François et mon conjoint Serge pour leur présence, disponibilité et

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TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ COURT... i

RÉSUMÉ LONG... ii

AVANT-PROPOS... iv

TABLE DES MATIÈRES... v

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES...ix

INTRODUCTION GÉNÉRALE...1

La dissolution d’union: perspective sociologique... 2

Les précurseurs psychosociaux de la fin d’union...3

Prédiction de la dissolution d’union à l’aide de variables proximales...5

Détresse conjugale et instabilité conjugale...5

Détresse individuelle et instabilité conjugale... 7

Prédiction de la dissolution d’union à l’aide de variables distales... 9

Attachement et instabilité conjugale... 9

Personnalité et instabilité conjugale... 12

Profil démographique et instabilité conjugale...14

Prédiction de la dissolution à l’aide de variables contextuelles...15

Stress et instabilité conjugale... 15

Objectif de la thèse...17

Article 1 Les prédicteurs psychosociaux de la dissolution d’union: Examen d’un modèle médiationnel...18

Figure 1... 21

Article 2 La nature du lien, chez la femme, entre les événements biographiques vécus, la détresse individuelle, le névrotisme et la dissolution d’union...21

Figure 2... 23

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ARTICLE I PSYCHOSOCIAL PRECURSORS OF COUPLE DISSOLUTION: EXAMINATION OF A MEDIATIONAL MODEL

Title page... 35 Abstract... 36 Résumé... 37 Method... 45 Participants... 45 Procedure... 46 Measures... 46 Results...48

Statistical procedure used to predict union dissolution... 48

Survival curve... 51

© Construction of the mediational model...52

Relationship between psychosocial variables and union dissolution... 52

Couple satisfaction and relationship dissolution... 53

Personality and relationship dissolution...54

Attachment and relationship dissolution...55

Sociodemographic variables and relationship dissolution.... 57

Stress and relationship dissolution... 57

Relationship between initial psychosocial predictors and the mediational variable, relationship satisfaction...58

Relationship between the predictors identified in previous analyses and changes in relationship stability...60

Discussion... 61 References... 71 Footnote... 79 Table 1...80 Table 2... ...81 Table 3...82

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Figure 1... 84

Figure 2... 85

ARTICLE Π THE NATURE OF THE ASSOCIATION BETWEEN WOMEN’S STRESSFUL LIFE EVENTS, NEUROTICISM, DEPRESSIVE SYMPTOMS AND UNION DISSOLUTION Title page... 87 Abstract... 88 Résumé... 89 Method... 95 Participants... 95 Procedure... 96 Measures... 96 Results... 99

Means and standard deviations for each independent variable... 100

Survival curve... 100

Relationship between each independent variable and union dissolution... 101

The mediational role of depression between women’s neuroticism and union dissolution... 104

The moderational role of the stressful life events in the relationship between women's depressive symptoms and union dissolution... 105

The mediational role of stressful life events between women’s depressive symptoms and union dissolution... 106

Discussion...107

References...113

Table 1...120

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CONCLUSION GÉNÉRALE...123 Références... 133 ANNEXE 1...136 Tableau 1... 139 Figure 1...141 Références... 143

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LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

INTRODUCTION

Figure 1 Examen du rôle médiationnel de la détresse conjugale dans

l’explication de l’instabilité conjugale... 21 Figure 2 Evaluation de la nature du lien entre le névrotisme, la

détresse individuelle, les événements stressants et

l’instabilité conjugale...23 ARTICLE 1

Table 1 Cox Proportional Hazard Models of Couple’s Satisfaction, Personality Traits, Attachment Style Pairings, Demographic

Variables and Stress on Relationship Stability...80 Table 2 Five OLS Regression Analyses of Personality

Traits, Attachment Style Pairings and Demographic

Variables on Relationship Satisfaction...81 Table 3 Examination of the Mediational Role of Couple’s Satisfaction

in the Relationship between Therapeutic Consultation,

Attachment Style Pairings, Personality Traits and Relationship

Stability using Cox Proportional Hazard Models...82 Figure 1 Survival curves for the general sample and for satisfied

and dissatisfied men and women...84 Figure 2 The mediational role of relationship satisfaction between

women’s neuroticism, pairings involving an insecurely attached man, men’s involvement in psychotherapy and

union dissolution... 85 ARTICLE 2

Table 1 The Linear Contribution of each Independent Variable

in the Explanation of Dissolution Rate...120 Figure 1 Illustration of the effects of (a) neuroticism on union

dissolution rate, (b) depressive symptoms on union dissolution rate and (c) number of stressful life

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ANNEXE

Tableau 1 Le Passage de l’Union à la Rupture Basé sur un Échantillon

de 155 Couples... 139 Figure 1 Pourcentage cumulé de non-transitions...141

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psychologie du couple. Cette préoccupation s'explique, d'une part, par les taux élevés de dissolution des unions et, d'autre part, par les conséquences parfois désastreuses qui en découlent. En fait, au Canada, le taux de séparation et de divorce a connu une forte progression depuis 1968, soit depuis l'adoption de la loi fédérale sur le divorce. Ainsi, alors qu'en 1971 la proportion de couples qui se séparaient se situait à 19%, en 1976 cette proportion a atteint 31% pour ensuite grimper à près de 50% au cours des années 1990 (Dumas & Pérou, 1992). Aux États-Unis, !'augmentation du taux de divorce a été moins spectaculaire, les Américains ayant procédé plus tôt à la légalisation des fins d'union, fis ont donc atteint un taux de divorce similaire à celui des Canadiens mais sur une plus longue période de temps. Ces taux de divorce sont relativement stables présentement.

Les conséquences d'une désunion sur la qualité de vie des membres de la famille sont bien documentées. La consultation des écrits scientifiques révèle que les personnes récemment séparées rapportent plus de difficultés économiques (Morgan, 1991; Shapiro, 1996), de maux physiques (Burman & Margolin, 1992) et de détresse psychologique telle des symptômes d'anxiété (Bloom, Asher & White, 1978), de dépression (Kessler & Essex, 1982), d'abus d’alcool et de drogues (Mastekaasa, 1997) ainsi que plus de

tentatives de suicide (Cantor & Slater, 1995) comparativement aux gens mariés, remariés ou vivant en union libre et pour lesquels la relation est satisfaisante. D'autres auteurs font aussi état de la présence de ces mêmes symptômes, outre les difficultés financières, chez les conjoints qui vivent toujours avec leur partenaire mais qui rapportent un degré

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chronique de détresse conjugale (Craske & Zoellner, 1995; Gotlib & Beach, 1995; Margolin & Gayla, 1992; O'Farrell, 1995). De même, les mésententes conjugales des parents tout comme la décision de ceux-ci de mettre fin à l’union ont des répercussions significatives sur le bien-être des enfants, notons par exemple, une plus grande tendance chez ceux-ci à l'isolement et au retrait, des troubles de la conduite plus marqués et des changements significatifs sur le plan des résultats scolaires (Katz & Gottman, 1991). Les répercussions de la dissolution d'union doivent donc être vues dans le cadre complexe et dynamique de l'évolution de la relation et des problèmes de couple.

La dissolution d'union: perspective sociologique

Des bouleversements sociaux majeurs notamment l'effondrement des valeurs religieuses traditionnelles et, parallèlement, la baisse significative d'intérêt pour

!,institution du mariage peuvent être en lien avec le nombre élevé de ruptures. En effet, la proportion de couples qui choisissent de se marier a beaucoup diminué au fil des ans. Par exemple, au Canada, la proportion de couples mariés avant l'âge de 50 ans est passée de 90%, dans les années 1970, pour atteindre 70% à l'aube des années 1990. De plus, en référant uniquement à la population québécoise et en excluant le reste du Canada, la proportion de couples mariés avant l'âge de 50 ans est encore inférieure, celle-ci atteignant 45% dans les années 1990 (Le Bourdais & Mardi Gratton, 1996).

Inversement, le taux d'union libre ne cesse de croître: présentement au Québec pour chaque mariage, on compte quatre nouveaux couples qui cohabitent (Statistique Canada, 1994). Qui plus est, la proportion de couples qui cohabitent et qui vont choisir

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1980 et 1990. C’est donc dire que de plus en plus d'enfants vont être issus de couples ayant choisi comme forme d'engagement l'union libre, celle-ci étant devenue, avec les années, une forme d'engagement conjugal plus répandue de même qu’un mode de vie familial moins marginal.

Par ailleurs, la montée du féminisme, l'arrivée des femmes sur le marché du travail, l'affaissement des rôles sexuels stéréotypés, l'accélération vertigineuse du rythme de vie des couples car les deux conjoints occupent dans la plupart des foyers des emplois à temps plein à l'extérieur de la maison et, enfin, une plus grande libération sexuelle, incluant l'ouverture à l'homosexualité comme orientation sexuelle sont tous des facteurs pouvant aussi rendre compte du taux élevé de dissolution d'union (Booth, Johnson, & Sica, 1995; Call-Vaughn & Heaton, 1997; Len, 1993).

Les précurseurs psvchosociaux de la fin d'union

Outre les nombreuses transformations sociales des dernières décennies, plusieurs autres caractéristiques propres à l'individu ou à la relation de couple peuvent aussi être en lien avec la fin des unions. Les chercheurs en psychologie du couple se sont d'ailleurs attardés, depuis plusieurs années, à l'étude de ces facteurs intrapersonnels et

interpersonnels dans !'explication de la qualité et de l'issüe des relations. En 1995, alors que le taux de séparation et de divorce est encore très élevé mais beaucoup plus stable, Kamey et Bradbury procèdent à la recension d'une centaine d'études longitudinales portant sur la qualité et l'issue des relations de couple. L'analyse de cette documentation fait ressortir, d'une part, la valeur prévisionnelle d'une constellation de facteurs

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Ces facteurs peuvent se regrouper en trois grandes classes de variables, soit les variables proximales, distales et contextuelles. Les variables proximales se caractérisent par toute forme de pensées ou de sentiments vécus par Γindividu suite à un événement. H s’agit donc de cognitions ou d’émotions pouvant varier rapidement dans le temps. Les variables distales, quant à elles, se définissent par des traits beaucoup plus stables chez l’individu qui vont influencer les comportements de celui-ci dans différentes situations (Bradbury & Finchara, 1988). Enfin, les variables contextuelles se caractérisent par tout événement biographique qui survient et qui peut affecter l'individu ou le couple et ce, de façon temporaire ou à plus long terme.

Cette recension des écrits a aussi permis de mettre en évidence, de façon générale, les limites des études déjà effectuées dans le domaine du couple ainsi que les avenues possibles pour des recherches futures. Parmi les limites importantes, l'analyse de Kamey et Bradbury démontre que 43% des études recensées se fondent uniquement sur la

perception d'un seul des partenaires du couple. Ces données partielles limitent

considérablement la généralisation des résultats obtenus. En effet, bien que ces données facilitent l'examen des perceptions individuelles de la relation, la perspective des deux conjoints permet de mesurer les aspects interpersonnels du fonctionnement conjugal (Kashy & Snyder, 1995; Kenny, 1988). Également, la plupart des auteurs ne se sont pas explicitement basés sur un modèle conceptuel englobant de la qualité et de la stabilité conjugale pour orienter leurs travaux. Ceci rend plus difficile les progrès et le cumul des connaissances dans le domaine. En fait, les études ont principalement traité de

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stabilité conjugale. Peu de chercheurs se sont attardés aux relations médiatrices ou modératrices potentielles dans l'explication de la qualité et de la stabilité des couples. De même, plusieurs auteurs se sont concentrés soit sur l'examen de variables distales ou proximales pour prédire la qualité et la stabilité de la relation sans toutefois intégrer ces différents types de facteurs prévisionnels dans un même modèle d'explication.

Kamey et Bradbury (1995) invitent donc les chercheurs en psychologie du couple à procéder à un effort concerté de modélisation intégrative. Plus précisément, ils

proposent l'élaboration de modèles médiationnels ou modérationnels plus étoffés, l'examen simultané de divers groupes de facteurs prévisionnels (variables proximales, distales et contextuelles) de la stabilité conjugale et l'introduction des événements biographiques (variables contextuelles) comme prédicteur de la désunion, notion qui a préalablement été étudiée davantage comme conséquence associée à la fin d'une union. La présente thèse de doctorat, par le biais de ses deux articles, puisent donc ses fondements suivant les recommandations de Kamey et Bradbury (1995). Pour justifier le cadre théorique de la présente thèse, examinons comment chacun de ces groupes de variables (proximales, distales et contextuelles) contribuent au phénomène de dissolution des unions.

Prédiction de la dissolution d'union à l'aide de variables proximales Détresse conjugale et instabilité conjugale

Le degré de détresse conjugale1 des conjoints semble associé avec la décision ultérieure de mettre ou non un terme à l'union (Devine & Forehand. 1996). En fait, bien

1 Les termes détresse conjugale, ajustement dyadique, qualité des relations, satisfaction conjugale et adaptation conjugale sont utilisés invariablement dans l'ensemble du document.

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que la force de !'association entre la détresse conjugale et la dissolution d'union varie considérablement selon les études (r entre .06 et .42), la majorité des auteurs observent une relation entre ces deux variables. La consultation des écrits scientifiques fait même clairement ressortir que le degré d'adaptation conjugale des conjoints s’avère jusqu'à maintenant le prédicteur le plus puissant de la stabilité de la relation (voir Kamey & Bradbury, 1995 pour une recension). C'est pourquoi, plusieurs chercheurs introduisent l'ajustement dyadique dans leur modèle explicatif de la séparation ou du divorce.

Etonnamment toutefois, très peu d'auteurs ont, malgré l'importance que revêt le degré de satisfaction conjugale dans !'explication de la stabilité des couples, attribué à cette

variable un rôle médiationnel dans leur modèle. Par exemple, le modèle d'investissement, développé par Rusbult (1983), stipule que le degré de satisfaction des conjoints, la qualité des alternatives disponibles et la durée de la relation vont influencer le niveau

d'engagement de chacun des partenaires et c'est !׳engagement dans le couple qui va agir comme variable médiationnelle et influencer la stabilité de la relation. Dans le même sens, le modèle en cascade, proposé par Gottman & Levenson (1992), postule que le degré de détresse conjugale des conjoints amène ceux-ci à considérer la séparation et que cette réflexion sur la possibilité de se séparer agit en retour sur le degré de stabilité des couples. Les chercheurs semblent donc avoir choisi comme variables médiationnelles des facteurs encore plus étroitement reliés à l'action de mettre un terme à l'union.

Malgré !'association positive clairement établie entre la détresse conjugale et la dissolution d'union, plusieurs auteurs font état de la présence, dans leur pratique clinique ou dans leur milieu de recherche, de couples nettement insatisfaits qui demeurent

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toutefois toujours en relation avec leur partenaire. À ce propos, certains chercheurs avancent même l'hypothèse selon laquelle la satisfaction et la stabilité conjugale seraient des concepts largement orthogonaux (Spanier & Lewis, 1980). L'étude du rôle

médiationnel de la satisfaction du couple dans la prédiction de la stabilité conjugale permettra donc, d'une part, de mesurer la force de !'association entre ces deux variables et d'autre part, de vérifier l'hypothèse de l'orthogonalité de ces notions.

Détresse individuelle et instabilité conjugale

Les auteurs font ressortir une association entre la détresse individuelle, la détresse conjugale et la dissolution d'union (voir Kessler, 1997 pour une recension). Les indices de détresse individuelle les plus fréquemment étudiés en lien avec les enjeux conjugaux sont probablement les symptômes dépressifs. En fait, plusieurs études démontrent que les mésententes conjugales ainsi que les fins d'union constituent des prédicteurs potentiels de l'apparition ou de !'augmentation de symptômes de détresse psychologique et plus

particulièrement, de symptômes dépressifs (Beach & O'Learly, 1993). À l'inverse, d'autres études démontrent aussi que la présence d'affects dépressifs influence l'issue des relations. En fait, il semble que les individus présentant des symptômes dépressifs vont éprouver plus de difficultés dans le contexte des relations interpersonnelles (Mandai,

1986; Shmaling & Jacobson, 1990). De même, comparativement aux couples où les deux conjoints se définissent en bonne santé psychologique, les couples où l'un des partenaires rapporte la présence de symptômes dépressifs vont faire preuve de plus de problèmes de communication. Ces problèmes de communication se caractérisent par la présence d'une

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plus grande proportion d'affects négatifs et une plus faible proportion d'affects positifs dans la conversation (Johnson & Jacob, 1997).

Récemment, certains auteurs ont aussi proposé l'existence de différences sexuelles en ce qui a trait à !'association entre les symptômes dépressifs et la détresse conjugale (Fincham, Beach, Harold & Osbome, 1997). En fait, selon ces auteurs, la présence de symptômes dépressifs chez l'homme prédirait une augmentation de la détresse conjugale alors que chez les femmes, c'est la détresse conjugale qui agirait comme facteur prévisionnel des symptômes dépressifs. Ceci appuie la théorie selon laquelle les femmes se définissent davantage en fonction de leur relation comparativement aux hommes. Toutefois, une étude menée par Kurdek (1998) n'a pas permis de confirmer cette différence entre les hommes et les femmes. Enfin, Davila, Bradbury, Cohan et Tochluk (1997) ont démontré une association

bidirectionnelle entre les symptômes dépressifs et la présence de stress provenant directement de la relation. Ceci signifie que les couples qui rapportent plus de symptômes dépressifs vont vivre davantage de stress dans leur relation et également que la présence de stress dans la relation est en lien avec la présence de symptômes dépressifs. L'ensemble de ces résultats de recherche font donc clairement ressortir !'association complexe entre les symptômes

dépressifs et l'enjeu des relations. Ils démontrent aussi l'importance de poursuivre des études dans ce domaine d'autant plus que le nombre de recherches portant spécifiquement sur la relation entre les affects dépressifs et la dissolution d'union est très limité.

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Prédiction de la dissolution d'union à l'aide de variables distales Attachement et instabilité conjugale

La théorie de l'attachement (Bowlby, 1979) occupe une place prépondérante dans les modèles explicatifs contemporains de la détresse et de l'instabilité conjugale. Elle stipule que la nature et la qualité des premiers liens affectifs guident les comportements de même que les réactions affectives des individus dans leurs relations intimes

ultérieures. Dans ce contexte, Hazan et Shaver (1987) affirment que la typologie tripartite de l'attachement développée par Ainsworth, Blechard, Water et Wall (1978) auprès d'enfants, peut se superposer au contexte des relations intimes adultes. Cette typologie comprend trois types d'attachement: sécurisant, anxieux/ambivalent, évitant.

L'attachement sécurisant se caractérise par la présence d'un lien de confiance entre les partenaires. Les gens adoptant ce style d'attachement se décrivent comme ayant une image positive d'eux-mêmes. Ils se sentent capable de chercher du soutien lors de moments de détresse. Les individus ayant un style d'attachement anxieux/ambivalent, quant à eux, éprouvent des sentiments d'ambivalence à l'égard de leur relation amoureuse, un grand besoin de s'accrocher à l'autre de même que des doutes et des préoccupations exagérés vis-à-vis leur partenaire. Enfin, les personnes adoptant un style évitant gardent une distance émotionnelle avec leur conjoint. Ds ont beaucoup de difficultés à faire confiance à leur partenaire. Les individus évitants, toutefois, répriment leur sentiment d'insécurité de même que leur peur de l'intimité.

Les recherches portant sur les répercussions de l'attachement (sécurisant, anxieux/ ambivalent, évitant) au sein des relations conjugales permettent généralement de constater

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que les individus adoptant un style d'attachement sécurisant obtiennent une cote plus élevée à l'échelle d’ajustement dyadique, comparativement aux personnes possédant un style

d'attachement anxieux/ambivalent ou un style d'attachement évitant (Lapointe, Lussier, Sabourin, & Wright, 1994; Mikulincer & Erev, 1991; Pistole, 1989; Senchak & Leonard, 1992). Fuller et Fincham (1995) ont également démontré, dans une étude longitudinale, le lien entre d'une part, le style d'attachement sécurisant et la présence d'affects positifs et d'autre part, le style d'attachement sécurisant et la satisfaction conjugale. Outre cette étude, toutefois, très peu d'auteurs ont examiné !'association longitudinale entre les styles

d'attachement et la satisfaction dans le couple.

De même, le lien entre les styles d'attachement et l'instabilité conjugale a fait l'objet de beaucoup moins d'études empiriques jusqu'à maintenant. Feeney et Noller (1992), dans une étude longitudinale s'échelonnant sur une période de 10 semaines (n= 93 étudiants en relation de fréquentation), démontrent toutefois que les participants qui ont mis un terme à leur relation durant l'étude (n=18) se décrivaient au début de celle-ci comme plus évitants comparativement aux autres participants. Quoique cette étude comporte certaines limites comme par exemple, l'inclusion d'un seul des deux partenaires et une période d'observation assez courte, les résultats appuient l'hypothèse d'un lien entre l'insécurité et la rupture conjugale.

Kirkpatrick et Davis (1994) ont aussi examiné cette association entre les styles d'attachement et la stabilité de la relation, dans une étude longitudinale effectuée auprès de 354 couples en relation de fréquentation. Les résultats révèlent que les hommes anxieux vont être exposés à un plus grand risque de dissolution d'union comparativement à ceux adoptant

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un style sécurisant ou évitant. À l'inverse, la relation de couple des femmes adoptant un style d'attachement anxieux est plus stable que celle des femmes évitantes. Les auteurs soulèvent donc l'hypothèse selon laquelle les femmes seraient davantage responsables des enjeux entourant la stabilité de la relation puisque plus elles se décrivent comme anxieuses, préoccupées par la relation, plus celle-ci est stable alors qu'à l'inverse, plus les femmes se décrivent comme évitantes, retirées, plus le risque de rupture est élevé. Serait-il toutefois possible que cette association entre l'anxiété de la femme et la stabilité de la relation d'une part, et entre l'évitement de la femme et la dissolution d'union d'autre part, soit attribuable à des caractéristiques spécifiques de !'échantillon, notamment au fait que !,ensemble des couples qui participent à l'étude vivent une relation de fréquentation? Ainsi, si nous

poursuivons dans la voie de cette hypothèse, l'insécurité de la femme influencerait le cours de la relation principalement au début de celle-ci pour ensuite s'estomper au fur et à mesure que l'engagement se solidifie. Quoiqu'il en soit, ces résultats de recherche font ressortir

!'association parfois complexe entre les styles d'attachement et la stabilité de la relation. Étonnamment, toutefois, les résultats de l'étude de Kirkpatrick et Davis n’ont pas réussi à démontrer que le jumelage des styles d'attachement des conjoints peut s'avérer une source d'information additionnelle dans la prédiction tant de la satisfaction que de la stabilité des couples. Ce résultat peut cependant s'expliquer par le fait qu'aucun couple ne se retrouvait dans les cellules anxieux-anxieux et évitant-évitant, deux cellules fortement associées à la détresse conjugale et à la dissolution d'union. D'autres études sur le pairage des styles d'attachement et l'issue des relations semblent donc nécessaires.

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Personnalité et instabilité conjugale

Les caractéristiques personologiques des individus sont formées de traits

généralement stables dans le temps. Ces traits de personnalité constituent des déterminants potentiels de l'ajustement dyadique et de la dissolution d'union. Ainsi, afin de clarifier la relation entre les caractéristiques personologiques et l'enjeu des relations, certains auteurs ont examiné la valeur prévisionnelle de divers traits de personnalité qu’ils ont regroupé en cinq grandes classes soit le névrotisme, !'extraversión, l'ouverture à des expériences nouvelles, l'amabilité et la tendance à être consciencieux (Costa & McCrae, 1985; Golberg, 1981). D'abord, les individus obtenant un score élevé à l'échelle de névrotisme se caractérisent par une plus grande incapacité à contrôler leurs émotions de même qu'à composer avec le stress. Les personnes qui obtiennent une cote plus basse semblent moins vulnérables aux émotions contrariantes. Les personnes ayant une cote élevée à l'échelle d'extraversion, quant à elles, se définissent comme sociables, assurées, dynamiques alors que les individus obtenant une cote faible, les introvertis, font davantage preuve de réserve au plan social. Ils préfèrent se

retrouver en présence de quelques personnes plutôt que dans un grand groupe. Les personnes qui obtiennent une cote élevée à l'échelle d'ouverture à l'expérience font preuve de curiosité, de créativité et d'imagination. À l'inverse, celles qui obtiennent une cote faible, sont plutôt conservatrices et conventionnelles. Les gens qui ont un score élevé à l'échelle amabilité, pour leur part, se caractérisent par de l'altruisme et une attitude sympathique et bienveillante

envers les autres tandis que les personnes qui obtiennent un score faible sont davantage sceptiques, hostiles et égocentriques. Enfin, les individus manifestant une propension à être consciencieux se définissent comme persévérants, entreprenants, dignes de confiance alors

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que les personnes à l'autre extrême de cette dimension s'avèrent négligentes, hédonistes et relâchées.

Les études longitudinales sur la personnalité font surtout ressortir la place prépondérante du névrotisme dans !'explication tant de !'insatisfaction conjugale que de l'instabilité des couples. Sentier et Newcomb (1978), dans une étude s'échelonnant sur une période de 4 ans auprès de 162 couples nouvellement mariés, observent que les individus dont l'union s'est soldée par un divorce ont précédemment obtenu des cotes élevées de névrotisme. Une autre étude menée par Kelly et Conley (1987) auprès de 300 couples sur une période de 40 ans révèle aussi clairement que les individus insatisfaits de leur relation conjugale rapportent plus de névrotisme avant le mariage que les conjoints satisfaits. Ces auteurs avancent même que le névrotisme pourrait s'avérer un déterminant plus puissant de l'ajustement dyadique et de l'instabilité conjugale que les variables sociodémographiques typiques (ex. statut des parents, nombre d'années de scolarité, etc.). Récemment, cependant, les résultats d'une étude longitudinale effectuée par Kamey and Bradbury (1997) (n=60 couples nouvellement mariés) n'ont pu démontrer cette association entre le névrotisme et la dissolution d'union et ce, après une période de quatre ans. Les auteurs attribuent toutefois l'absence d'association entre le névrotisme et l'instabilité conjugale à un biais

d'échantillonnage, celui-ci se composant uniquement de couples au tout début de leur premier mariage. Ils affirment que la période écoulée depuis le mariage n'est pas encore assez longue pour détecter un effet direct du névrotisme sur la décision finale de se séparer, voire même de divorcer. Enfin, il semble que le névrotisme prédispose également l'apparition de symptômes psychologiques (Gershuny & Sher, 1998; Gest & Gilbert, 1996; Widiger & Trull, 1992). Une

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attention toute spéciale devrait donc être portée au névrotisme dans nos modèles explicatifs de la dissolution d'union.

Profil démographique et instabilité conjugale

Les profils sociodémographiques des conjoints (antécédents) s'avèrent aussi des facteurs potentiellement associés au développement, au maintien et à la dissolution de la relation de couple. Plusieurs des caractéristiques sociodémographiques telles l'âge des conjoints lors du mariage, leur niveau de scolarité, leur revenu, le statut de leur parent, la présence de grossesse pré-maritale et la cohabitation pré-maritale, ont fait l'objet d'études plus approfondies au cours des dernières décennies et ce, tant à l'aide de protocoles transversaux que longitudinaux. De façon générale, les résultats laissent entrevoir que les conjoints qui affichent un plus jeune âge au début de la relation, qui sont moins scolarisés, qui rapportent un faible revenu familial, qui ont vécu, comme couple, une grossesse pré-maritale ainsi que ceux dont les parents se sont préalablement séparés vont vivre plus de détresse conjugale et, conséquemment, s'exposent à un plus grand risque de rupture que les autres (voir Kamey & Bradbury, 1995 ainsi que White, 1990 pour une recension des écrits; Kurdek, 1991 a; 1991 b). Les résultats entourant les effets de la cohabitation pré-maritale sur la satisfaction et la stabilité des couples mariés sont toutefois beaucoup plus controversés. En fait, alors que certains auteurs avancent que le risque de rupture est nettement plus élevé chez les couples qui choisissent de cohabiter avant d'officialiser leur union (Bennett, Blanc & Bloom. 1988), d'autres stipulent que les effets de la cohabitation sur le statut du couple ne sont pas

significatifs si l'on s'attarde à la durée entière de la relation, c'est-à-dire à partir du début des fréquentations (Teachman & Polonko, 1990). De plus, comme une plus grande proportion de

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couples choisisse la cohabitation sans même envisager d'officialiser leur union, il importe donc que les chercheurs en psychologie du couple prennent en considération cette importante transformation démographique en incluant dans leurs études subséquentes, à la fois des couples mariés et des couples qui cohabitent. La majorité des études américaines toutefois porte sur des couples mariés.

Prédiction de la dissolution d'union à l'aide de variables contextuelles Stress et instabilité conjugale

La trajectoire des couples est bien souvent parsemée de périodes de stress plus ou moins intenses qui affectent parfois plus particulièrement un des conjoints ou à d'autres moments, les deux membres du couple. Ces expériences stressantes, souvent de nature très différentes, peuvent être à l'occasion lourdes de conséquences. En effet, un grand nombre de recherches documente !'association entre les stress mineurs vécus et la diminution du bien- être physique et psychologique (Bolger, Delongis, Kessler, & Schilling, 1989; Clark & Watson, 1988; Larsen, Diener, & Emmons, 1986). De plus, les quelques recherches portant sur l'effet des stress sur le couple démontrent que, de façon générale, la présence de stress est reliée à une diminution de la satisfaction et de la stabilité conjugale, à l'exception de certains stress, qui de par leur nature, peuvent influencer différemment le degré d'ajustement et le taux de stabilité. Par exemple, l'arrivée d'un premier enfant peut s'avérer une expérience stressante associée à une diminution de la satisfaction conjugale (Belsky & Pensky, 1988; Belsky,

Ward, & Rovine, 1986) mais contrairement aux autres stress vécus, cette expérience engendre aussi fréquemment une augmentation de la stabilité maritale (Heaton, 1990). Le départ des enfants, quant à lui, augmente considérablement le risque de rupture conjugale.

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Toutefois, ce lien entre le départ des enfants et le risque de rupture peut être modéré par la durée de la relation maritale (Heidemann, Suhomlinova, & O'Rand, 1998).

Jusqu' à tout récemment toutefois, outre l'étude de certains événements biographiques spécifiques comme la naissance ou le départ des enfants, très peu de recherches avaient porté sur la présence d'événements stressants comme déterminants potentiels de la stabilité conjugale, la plupart des chercheurs s'étant intéressés aux stress subséquents à la fin d'une union. Toutefois, de plus en plus d'auteurs commencent à inclure dans leur modèle explicatif de la qualité et de la stabilité des relations conjugales la présence d'événements stressants vécus par les conjoints (Cohan & Bradbury, 1997; Davila, Bradbury, Cohan, & Tochluk, 1997). Les résultats de ces recherches laissent entrevoir que les événements biographiques seraient associés à une baisse de satisfaction et de stabilité conjugale.

En résumé, les résultats des études effectuées jusqu'à maintenant révèlent que la détresse individuelle des conjoints, la détresse conjugale, l'expérience d'événements biographiques importants, l'adoption de styles d'attachement anxieux et évitants, le névrotisme ainsi que certains profils démographiques peuvent s'avérer des facteurs

potentiellement associés à !'intensification du nombre de ruptures. Dans quelle mesure ou sous quelle forme toutefois l'ensemble de ces variables sont reliées l'une à l'autre pour prédire la dissolution d'union reste à déterminer. Des études permettant de regrouper ces divers facteurs sont nécessaires.

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Objectifs de la thèse

L'objectif général poursuivit dans les deux articles de la thèse consiste donc à cerner la contribution respective de diverses variables distales, proximales et

contextuelles dans !'explication de la dissolution d'union. La réalisation des présents travaux va permettre l'élaboration et la vérification de deux modèles médiationnels, chacun de ces modèles correspondant précisément à un article scientifique.

Conformément aux recommandations de Kamey et Bradbury (1995), le premier article vise à évaluer le rôle médiat!onnel de la détresse conjugale (variable proximale) dans la relation entre des variables distales, des variables contextuelles et le risque de rupture alors que le deuxième article s'attarde au rôle médiationnel de la détresse individuelle (variable proximale) dans la relation entre des variables distales, des variables

contextuelles et le risque de rupture.

Le premier article se veut un article qui vise l'exploration d’un modèle plus général, celui-ci permettant d’examiner la valeur prévisionnelle de divers facteurs dans !'explication de la détresse et de l'instabilité conjugale. Le choix d'un modèle plus général tient au fait que peu d'études ont, jusqu'à maintenant, tenté d'évaluer des modèles

complexes pour ensuite faire ressortir certaines spécificités. De plus, comme le modèle du premier article s’intéresse à la détresse conjugale comme variable médiationnelle, son évaluation doit s'effectuer auprès d'un échantillon de couples. Le deuxième article, quant à lui, est beaucoup plus spécifique. B est inspiré de modèles théoriques cliniques

largement utilisés dans le domaine psychiatrique. Ces modèles stipulent que la

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de détresse individuelle, la présence de ces symptômes ayant une grande influence sur la vie des individus. Étant donné que la variable médiationnelle du deuxième article est le degré de détresse individuelle, le modèle du deuxième article sera évalué auprès d'un échantillon d'individus et plus précisément, un échantillon de femmes préalablement en relation de couple. Le choix du sexe féminin pour composer notre échantillon est basé principalement sur le fait que les femmes rapportent généralement plus de symptômes dépressifs que les hommes et que l'effet négatif des symptômes dépressifs de la femme sur l'issue des relations est plus clair que chez l'homme (Davila, Bradbury, Cohan & Tochluk, 1997; Weissman, 1987). De plus, !'utilisation d'un échantillon de femmes s'inspire aussi des résultats de recherche montrant que les femmes tendent à se définir davantage en fonction de leur relation que les hommes (Koemer, Prince & Jacobson,

1994).

Voyons donc plus en détails le rationnel sous jacent de ces deux articles.

Article 1: Les prédicteurs psvchosociaux de la dissolution d'union: Examen d'un modèle médiationnel

Le degré de détresse conjugale des conjoints s'avère l'un des prédicteurs les plus fréquemment reliés à la désunion (voir Kamey & Bradbury, 1995, pour une recension). De façon générale, plus les conjoints sont insatisfaits de leur relation, plus ils risquent de mettre un terme à celle-ci. Plusieurs facteurs peuvent toutefois influencer le degré de détresse conjugale des conjoints. Par exemple, une étude transversale effectuée par Bégin, Sabourin, Lussier et Wright (1994) révèle que les conjoints insatisfaits de leur relation se décrivent comme plus névrotiques, moins extravertis, moins ouverts aux

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expériences nouvelles, moins aimables et moins consciencieux comparativement aux conjoints dont le degré d'ajustement dyadique est élevé. La valeur prévisionnelle du névrotisme dans !'explication de la qualité et de l'issue des relations a aussi été confirmée dans plusieurs autres études (Bentier & Newcomb, 1978; Kelley & Conley, 1987).

De façon générale, les individus qui adoptent un style d'attachement anxieux/ambivalent ou évitant vont aussi vivre davantage de détresse conjugale

(Lapointe, Lussier, Sabourin, & Wright, 1994; Mikulincer & Erev, 1991; Pistole, 1989; Senchak & Leonard, 1992). De plus, il semble que les conjoints tendent à s'acoquiner en fonction de leur style d'attachement (Senchak & Leonard, 1992). Par exemple, les gens sécurisants vont davantage rechercher un conjoint éprouvant plus fréquemment des émotions positives et faisant preuve d'aisance dans les relations (Hazan & Shaver, 1990). De même, les personnes ayant un style d'attachement anxieux vont se retrouver plus fréquemment en relation avec des personnes se décrivant comme évitantes. Ainsi, l'étude du lien entre les styles d'attachement et la détresse conjugale, dans une perspective

interactive, peut s'avérer fort intéressante.

Il semble aussi que les conjoints qui affichent un plus jeune âge au début de la relation, qui sont moins scolarisés, qui rapportent un faible revenu familial, qui ont vécu, comme couple, une grossesse pré-maritale ainsi que ceux dont les parents se sont

préalablement séparés vont vivre plus de détresse conjugale (voir Kamey & Bradbury, 1995 ainsi que White, 1990 pour une recension des écrits; Kurdek, 1991 a; 1991 b).

Enfin, l'arrivée d'un premier enfant peut être associée à une diminution de la satisfaction conjugale (Belsky & Pensky, 1988; Belsky, Ward, & Rovine, 1986)

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contrairement aux autres stress vécus, cette expérience engendre aussi fréquemment une augmentation de la stabilité maritale (Heaton, 1990). Le départ des enfants, quant à lui, semble augmenter le risque de rupture (Heidemann, Suhomlinova & O’Rand, 1998).

Plusieurs de ces variables ont été examinées conjointement dans Γexplication de la qualité des relations. Par exemple, Kurdek (1991) a évalué la valeur prévisionnelle des facteurs de personnalité et des caractéristiques sociodémographiques pour rendre compte du degré d’ajustement dyadique des conjoints. Toutefois, à notre connaissance, aucune étude n’a examiné l’ensemble de ces variables dans un même modèle. Ainsi, tel que présenté à la figure 1, le premier article vise essentiellement à examiner, dans une

perspective longitudinale, le rôle médiationnel de la détresse conjugale entre d'une part, le jumelage des styles d'attachement des partenaires, les traits de personnalité de chacun des

conjoints, leurs caractéristiques sociodémographiques ainsi que certains événements liés à l'arrivée et au départ des enfants et d'autre part, le risque de rupture conjugale.

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Attachement Détresse conjugale Instabilité conjugale Variables sociodémo Stress

Figure 1. Examen du rôle médiationnel de la détresse conjugale dans !'explication de l’instabilité conjugale

Article 2: La nature du lien, chez la femme, entre les événements biographiques vécus, la détresse individuelle, le névrotisme et la dissolution d'union: Examen d'un modèle

médiationnel et modérationnel.

Plusieurs études font état d'une association entre la détresse individuelle des conjoints et la détresse conjugale. B semble, par exemple, que les couples où l'un des partenaires rapporte la présence de symptômes dépressifs vont faire preuve de plus de problèmes de communication et vont aussi faire l'usage plus fréquent d'attributions

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négatives (Johnson & Jacob, 1997). Également, les résultats d'une étude récente laissent entrevoir que les gens présentant des symptômes dépressifs rapportent davantage de stress provenant directement de leur relation de couple (Davila, Bradbury, Cohan, & Tochluk, 1997). B est donc fort possible que la présence de symptômes dépressifs affectent l'issue des relations.

Dans un autre contexte, plusieurs études révèlent aussi que les caractéristiques personologiques des individus, qui par définition sont des traits généralement stables dans le temps, prédisposent à l’apparition de symptômes de détresse psychologique (Widiger & Trull, 1992). Le trait de personnalité le plus fréquemment relié à l'émergence de

symptômes psychologiques est le névrotisme (Gershuny & Sher, 1998; Gest & Gilbert, 1996). Ce même trait a aussi été fréquemment relié à la qualité et à l'issue des relations (Sentier & Newcomb, 1978; Kelly & Conley, 1987). Toutefois, l'évaluation de la relation entre le névrotisme, la présence de symptômes de détresse psychologique et la dissolution d'union ne semble pas avoir été effectuée jusqu'à ce jour. Le deuxième article de la présente thèse vise donc à examiner, chez la femme, le rôle médiationnel de la détresse individuelle et plus particulièrement, des symptômes dépressifs dans la relation entre le névrotisme et le risque de rupture.

Enfin, conformément à la théorie de Hammen (1991) selon laquelle les gens déprimés vont créer leurs propres stress et être encore plus déprimés ensuite, il est fort possible qu'il y ait un lien entre les symptômes dépressifs, la présence d'événements stressants et la dissolution d'union. Nous tenterons donc, tel que présenté à la figure 2, de

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vérifier, dans le deuxième article, le rôle modérationnel et médiationnel des événements biographiques entre les symptômes dépressifs et la dissolution d'union.

Instabilité conjugale Détresse

individuelle

X Stress J

Figure 2. Évaluation de la nature du lien entre le névrotisme, la détresse individuelle, les événements stressants et l’instabilité conjugale.

En somme, les modèles conceptuels, développés dans le cadre des articles de la thèse, répondent en plusieurs points aux recommandations de Kamey et Bradbury (1995). D'abord, il s'agit de deux modèles complexes, l'un examinant le rôle médiationnel de la détresse conjugale, l'autre, le rôle médiationnel de la détresse individuelle ainsi que le rôle médiationnel et modérationnel des événements biographiques entre la détresse psychologique et le risque de rupture. Ces modèles visent l'étude de différents facteurs prévisionnels (satisfaction conjugale, attachement, personnalité, symptomatologie psychologique, caractéristiques sociodémographiques et stress biographiques) de la désunion. De plus, l’examen des perceptions des deux membres du couple, dans le premier modèle, fera ressortir le caractère dynamique de nos données. Qui plus est, le

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recours à un protocole longitudinal, dans la vérification des deux modèles, s'avère un atout des plus importants car il permet d'identifier, dans le temps, les facteurs qui

contribuent à la dissolution d'union. En fait, la décision de mettre un terme ou non à une union est influencée par une multitude de facteurs qui s'activent, bien souvent, avant que la décision en elle-même ne soit prise. Alors, contrairement au protocole transversal qui lui permet seulement l'étude de variables concomitantes, le protocole longitudinal, pour sa part, permet de mesurer les facteurs prévisionnels à un temps précis et d'examiner leurs effets sur le statut de la relation à un temps ultérieur. L'utilisation des analyses de

transition de Cox (Cox, 1972) comme technique statistique s'avère aussi une des principales forces de la thèse. En fait, le passage de l'union à la rupture, notre variable dépendante, est une variable qui varie dans le temps puisqu'au cours d'une période de temps relativement brève, peu de couples se séparent alors qu'au cours d'une période de temps plus longue, plus de couples se séparent. L'analyse de transition de Cox (1972) permet, de par la définition de la variable dépendante, de tenir compte du caractère dynamique de cette transition (voir annexe pour plus de détails sur cette procédure statistique). Enfin, le fait que !'échantillon soit composé de conjoints mariés et de

conjoints qui cohabitent sans avoir officialisé leur union vient rendre compte des récentes tendances démographiques.

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Psychosocial Precursors of Couple Dissolution: Examination of a Mediational Model

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Running head: PREDICTION OF UNION DISSOLUTION

Psychosocial Precursors of Couple Dissolution: Examination of a Mediational Model

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Abstract

The goal of this longitudinal study was to examine the mediational role of couple satisfaction between enduring vulnerabilities (in the present case attachment styles, personality traits and sociodemographic variables), family-based stressful life-events, and couple stability. Both members of 165 married or cohabiting couples who had completed a sociodemographic questionnaire, an attachment questionnaire, the NEO Five-Factor Inventory as well as the Dyadic Adjustment Scale accepted to participate in a follow-up study 30 months later. Among these couples, 53 had experienced union dissolution while 112 were still living together. Cox proportional hazard modeling was used to identify the potential factors associated with relationship stability. Results revealed that women's neuroticism, men's involvement in psychotherapy as well as any pairings involving an insecurely attached man covary with relationship quality which in turn, forecasts subsequent union dissolution.

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Résumé

La présente étude examine le rôle médiationnel de la satisfaction conjugale entre les traits de personnalité des conjoints, le style d'attachement des couples, les variables

sociodémographiques, certains stress spécifiques et le risque de rupture. Pour ce faire, 165 couples complètent la fiche sociodémographique, le questionnaire sur les styles d'attachement, l'Inventaire de Personnalité NÉO-FFI et l'Échelle d'Ajustement Dyadique à deux reprises et ce, à 30 mois d’intervalle. Après 30 mois, 53 couples ne sont plus

ensemble alors que 112 sont toujours en couple. Des analyses de transition de Cox ont été effectuées et les résultats montrent que le névrotisme de la femme, la consultation d'une ressource psychologique chez l'homme et tout pairage de couple incluant un homme dont le style d’attachement est anxieux/ambivalent ou évitant sont des facteurs en lien avec la qualité de la relation et c'est celle-ci qui en retour, influence le risque de rupture.

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Psychosocial Precursors of Couple Dissolution: Examination of a Mediational Model

The main goal of the present study is to determine, using Cox proportional hazard modeling, the relevance of attachment style pairings, personality traits, sociodemographic variables, family based stressful life events, and couple satisfaction in the prediction of union dissolution. Building on Kamey and Bradbury's (1995) review of the theoretical and empirical literature, we will argue (a) that union dissolution is a dynamic process best explained through both proximal and distal variables, (b) that union dissolution should be studied from both an intrapsychic trait-related approach and an interpersonal-transactional perspective, and (c) that given recent demographic trends and clinical practices in North America and Europe, longitudinal studies of relationship stability should include both married and cohabiting couples.

The past decade has evidenced a general stabilization of marital disruption rates. However, separation and divorce estimates remain dramatically high, currently reaching more than 50% in several Canadian provinces and American states (National Center for Health Statistics, 1995; Statistics Canada, 1995). This rise in relationship dissolution has generated a sustained interest for this phenomenon among the scientific community. The impact over time of marital status changes on health (e.g., Joung, Stronks, Van de Mheen, Van Poppel, Van der Meer, & Mackenbach, 1997) and on psychosocial outcomes (e.g., Kessler, 1997), for both parents and children is now relatively well documented. These causal effects are assumed to be mediated through diverse micro- and macro level processes, operating before, during and after union dissolution: an increase in

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psychosocial stressful life-events, the chronic activation of dysfunctional coping methods, the deterioration of the financial situation, the adoption of unhealthy behaviors, the

decreased efficiency of immunologic protective factors, and the erosion of social support. Current theoretical models describing causal processes underlying antecedents and consequences of relationship dissolution generally refer to the above mentioned

hypothetical predictors. However, the research literature on psychosocial precursors of couple dissolution is sparse. In comparison, the role of demographic and life course variables -age at marriage, premarital cohabitation, parental divorce, education, income, etc.- has been well delineated (see White, 1990 for a review). In the same vein, the prospective significance of specific marital problems -infidelity, spending money

foolishly, alcohol and drug problems, jealousy, moodiness, and irritating habits- has been explored with some success (Amato & Rogers, 1997; South & Llyod, 1995).

Kamey and Bradbury (1995) recently pointed out, however, that studies on marital stability have been mostly atheoretical, predicting relationship stability with a set of conceptually unrelated variables. Despite the fact that cumulative empirical indices have been largely used, some researchers have elaborated more sophisticated

conceptualizations of couple stability. The relationship stability literature gives prominence to four significant mediational models: the social exchange perspective (Berscheid & Lopes, 1997), the cognitive-behavioral model (Gottman, 1994), attachment theory, and finally the vulnerability-stress-adaptation model (Kamey & Bradbury, 1995).

Whereas there exists multiple variants of the social exchange perspective, Rusbult’s interdependence theory (Rusbult & Van Lange, 1996) has been used most extensively to predict relationship stability. Briefly stated, in Rusbult model, partners'

Figure

Figure 1. Examen du rôle médiationnel de la détresse conjugale dans !'explication de  l’instabilité conjugale
Figure 2. Évaluation de la nature du lien entre le névrotisme, la détresse individuelle, les  événements stressants et l’instabilité conjugale.
Figure 1. Pourcentage cumulé de non-transitions

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