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L'effet-expectation dans le contexte d'une evaluation psychologique.

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Academic year: 2021

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(1)

L' EFFET-EXPECTATION DANS LE CONTEXTE D'UNE EVALUATION PSYCHOLOGIQUE .' / / /

.

,

(2)

\

1

1

PH.D. PSYCHOLOGIE

L'EFFET-EXPECTATION DANS LE CONTEXTE D'UNE EVALUATION PSYCHOLOGIQUE

Madeleine Huard

RésumE

L'existence de l'effet-expectation dans une situation natu-relIe d'évaluation psychologique fut étudiée. Deux requêtes de sources différentes (neurologique et psychiatrique) furent fabri-quées et deux styles vestimentaires (conformiste et non-conformiste) furent définis. Vingt-trois étudiantes firent partie de l'expé-rience et vingt d'entre elles furent leur propre contrôle en étant évaluées à deux reprises. Quatorze psychologues participèrent à leur insu à l'expérience. Une des deux requêtes (neurologique ou psychiatrique) était remise au psychologue par son supérieur immé-diat afin de l'insérer le plus possible dans un contexte familier.

;,J

Quarante-trois évaluations furent ainsi complétées. Aucun effet-expectation n'est observé au niveau des réponses des sujets aux

diverses épreuves

cognitive~,

perceptuelles et de

per~nnalité.

Un effet de biais est noté dans l'usage du W.A.I.S.

et~ans

l'emploi

plus fréquent des épreuves perceptuelles lorsque la requête est de

source neurologique. Les interprétations cli~iques des psycholog~es

indiquent que ceux-ci éliminent systématiquement l'hyp~~hè8e de

..

(3)

'

•.

'.l •

déficit intellectuel en présence d'une requête d'origine

neurolo-"

gique, ce qui n'est pas le cas avec la requête de source psychia-trique (symptomatologIe identique). De plus, des recommandations

.

d'ordre thérapeutique furent suggérées en plus grand nombre au

groupe qui s'est' présenté avec la requête psychiatrique

.

(X2 8ignificatif à .01). Le style vestimentaire n'exerça aucun

~

effet significatif pour aucune des étapes analysées. D'autres sources de biais

psychologique en

,"

furent discutées ainsi que le rôle de l'évaluat!on

milie~pitalier.

,\ "

.

..

,"" " ' I i ' , , ' , : é' J" rit' ,1"5"

.

.

.

-'

(4)

PH.D. PSYCHOLOGY

THE EXPECTANcY EFFECT IN THE CONTEXT " '1

OF A PSYCHOLOGICAL EVALUATION

Madeleine H~ard

't.

Abstract

This study examined the possible existence of expectancy

effect in the natural situation of a clinical psychological as-~

sessment. Referrals from two different sources were fabricated

(neurological and psychiatrie) and two styles of dress wére used ,

by the subject (conformist and non-conformist). Twenty-three

students participated in the study an~ twenty of these served as

their own controls by being evaluated twice. Fourteen psycholo~

gists were unknowing participants in the study. A referral (neurologist or psychiatrist) was given to the psychologist by his :lmmediate superior, in order to comply to usua1 ro!Unes.

-Forty-three assessments were ~mpl~~ed in this way.

tion effect was apparent in the student's responses

çj

No expectà-to the various tests. A bias was noted in the particular use made of the

intelligence test and of the more frequent use of perceptua1-motor

tests when the referra1 source was a neuro~ogist. The clinical

interpretation systematically eliminated the organic hypotheses for

the n~urologist's referrals. This was not the case vith the

re-ferrals froΠthe psychiatrist, despite the fact that in aIl cases

othe present!ng symptoms were the same. Also, recommendat~for

,

.

...

.

-(

(5)

.1

If

long term therapy were significantlY.1 more frequent among the psychiatrist's referrals

r (X2 ( .01).

.

The style of dress showed

~

r

no reliable effects,

~

Other sources of bias in the psychological assessment done in a hospital ,etting, are discussed.

(, 1

/

l, ; "" 1 " , ,

., "

(6)

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••

'.

...

L'EFFET-EXPECTATION DANS LE CONTEXTE D'UNE EVALUATION PSYCHOLOGIQUE

"" par

Madeleine Huard

1

o

Th~se p~ésen~ée au Département de PSychologie de

l'Université Mc Gill comme complément aux~~ concfitions

d'obt~ntion du doctora~en philosophie (psychologièt •

J;'" , ~ < -:, r. ~

...

~' , ') ~ Juillet 1973· , ,

.

"

,Madeleine

Huard

o

(7)

"

,

}

Table des matières

Introduc"t ion

('

Recherches de Robert Rosenthal et de ses collaborateurs (1960-1966)

Recherches récentes sur l'effet-expectation (1967-1972)

Recherches cliniques' Hypothèses

Description de l'expérience Schème expérimental

Description de~ réquisitions et des styles

vestimentaires

Description des post-questionnaires Psychologues et Sujets-complices

Recrutement des psychologues et des sujets-, complices

Déroulement de l'expérience

Résultats

.. .

Informations complémentaires à l'évaluation

psychologique

Résultats de l'évaluation psychologique

Discussion

Etude de l'effet-expectation

Observations complémentaires sur le travail d'évaluation psychologique Références Appfnftces (\ " Page 2 15 35 56 60 62 63 65 6] 72 74 94 150 164

/5'

(8)

J

"

Liste des appendices

A- ~uestionnaire envoyé au psychologue

B- Questionnaire complété par étudiantes

c-

Description des styles vestimentaires

D- géquisitions 2 sor~es

E- Affiche publicitaire

F- Nombre d'étudiantes recrutées

G- Résultats des sujets au W.A.I.S.

H- InterpréJ'tions $lu Rorschach: liste des descripteurs

1- Interprétations du Rorschach: liste des descripteurs

interprétatifs

J- Interprétations du Rorschach: liste des mécanismes de défense

K- Interprétations du Rorschach: mentions de "difficultés au

niveau de l'affect"

1..- Interprétations du Rorschach.: mentions de "problèmes d'

iden-tification"

M- Interprétations d~ach: mentions de "images du moi"

N- Interprétations du Rorschach: jugements sur la qualité du

"contact avec la réalité"

0- Interprétations du Rorschach: autres descripteurs

p- Interprétations du Rorschach: déterminat~on de la valeur

positive ou négative des descripteurs

. '

(9)

"

Remerciemehts6

!)

Nous tenons à remercier de façon particulière les services hospitaliers ainsi que les départements de psychologie qui ont rendu possible la réalisation de ce projet:

Tout au cours de ce~te longue expérimentation,

l'encoura-

/-,gement et la perspicacité de Monsieur Sam Rabinovitch, Ph.D.,

professeur agrég~, nous furent d'un grand secours pour ~ener cette

re~her;h~â bon terme. Nous sommes également redevable à

Monsieur

J.

Ramsay, Ph.D., professeur, qui nous a conseillée sur

le plan statistique.

-

"

Nous tenons également à remercier Mlle Claire Gagné,

Mme Michèle Lecours. et M. Camille Bouchard qui ont lu avec patience

et de façon critique la première version de c~ texte.

Enfin, nous désirons souligner notre appréciation à

Mme Denise Laper~ière qui a dactylographié la version fi~le de

cette thèse •

(10)

-

..

Introduction

L'étude des phénomènes d'influence~ entre individus intéressa très tôt la psychologie clinique (Freud, voir: Guil1aum~, 1965; Binet, 1903; Go1dstein, 1962; Satt1er, 1970)"tandis que ce même phé-nomène fut étudié au niveau des groupes par la psychologie sociale

(Asch, 1952; Lewin et Lippitt, 1939). De son côté, la psycholo~e

expérimentale ne crut pas nécessaire, jusqu'à tout récemment, de con-trôler les variables interpersonnelles dans le cadre des expérimenta-tions de laboratoire (Friedman, 1967; Kintz

~.,

1965).

La situati~ d'évaluation psychologique est celle qui se

rap-4~

,t::,

proche le plus de l'expérience contrôlée de laboratoire puisqu'elle. fait appel à des tests normalisés et exige une administration identi-que par chaidenti-que examinateur. Nombre d'auteurs cliniciens insistent sur la nécessité d'une bonne relation entre le sujet testé et l'examina-teur, le rendement pouvant être modifié selon la qualité de cette

.

relation. Les créateurs de ces tests disposent cependant d'un nombre

'\

,

limité de donn~e.s ~ér~iées expérimentalement qui indiquent les com-portements de l'examinateur qui influencent les résultats du

sujet.'-\.

D'autre part,

î'influe~ce

possible du comportement du sujet sur lès observations et les interprétations del'examiruteur-ne fut qu'excep-tionne11ement considérée (Hasling, 1957, ~959).

Nous nous sommes donc proposée dans le cadre de cette recherche 0 de faire un premier inventaire des phénomènes d'influences qui peuvent

co~ner les conclusions écrites du psychologue dans uneVsituation

,

\ \ \

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~1 ( --

..

1

,

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(11)

a

..

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naturelle d'évaluation psychologique. Cette contamination ou ce

biais peuvent proveni~ de ~ifféréntes sources et celleg que nôus avons

il-choiJies constituent un prolongement des recherches de Robert

Rosen-thal sur l'effet-expectation: les attentes d'un individu à l'égard

du comportement d'un autre amèneront ce dernier à agir de manière à

",'

réaliser ces attentes (Rosenthal, 1966). Lors d'une demande

d'éva-luation psychologique provenànt da diverses sources

(n~~Ologtque

ou

psychiatrique), l'inf2rmation communiquée

~u

psychologue sur le sujet

à voir pourrait éventuellement orienter le di~gnostic dans le sens des

hypothès~~ que suggère cett~ source de référenae. De plus, le atyle

,

l'"

"-vestimentaire du sujet examiné fut contrôlé en tant que variable

CI

susceptible d'influencer la perception globale du ·psychologue.

C~pendant,

avant d'entrer dans le détail de la

recher~

elle-même, nous allons passer en revue l~.secteurs de la littérature qui

ont traité qe ces phénomènes d'influences entre ~n expérimentateur et

(

un sujet. Globalement, les études se divisent en deux groupes

prin-cipaux: 1) un ensemble de rec~erches conduites par Robert Rosenthal

et ses collaborateurs (Rosenthal, 1966; Rosenthal and'Rosnow (Ed.), 1969) ainsi que des travaux plus récents effectués par plusieurs

autres chercheurs; 2) un ensemble d'expériences cliniques d'apparence

disparate par les problème~ étudiés et ~s techniques 4~~isées mais

o

r ..

:;'.1,.. ~ 0

qui ont toutes comme point commun l'évaluation du travÀtl' clinique.

",

( ,

Recherches de Robert Rosenthal et de ses collaborateurs (1960-1966)

Robert,Rosenthal est sans doute

à

l'heure actuelle le

(12)

,. f

" 3

tant le plus connu et If! plus p!;olif ique d'un groupe de chercheurs qul \,

étudi~t systématiquement les systèmes de communication para-linguisti-'

~)

que entre un expérimentateur et un (ou des) sujet(s) en tant qu'artefact. Boring (dans Rosentha1 et Rosnow (Ed.) 1969, p. 3) définit le concept

artefact en relation avec un aut~e con~~~~lui de contrôle. Par

,contrôle, il entend la stabilité des conditions exPérimentales tandis (

que l'artefact représente les é1êmen~s non contrôlés de toute

expérien-ce et qui peuvent contaminer les résultats., Cependant, avant de passèr ces études en revue, nous définirons brièvement les principaux titres

~\ ,

sous lesquels Rosentha1 a regroupe ces expérimentations.

Déf init ions

" l :1'

"Effets -de l'observateur" (",Observer Effect") "Effets de 'biai§"

("Bias"). Les- "effets de 1 t observateur" et les "effets de biais" sont

parmi les premiers concepts définis.par Robert Rose~hal (1966). ~ès

\

1962, Rosentha1 et Halas r~pportent 'que, parmi un groupe

d'expérimen-tateurs observant et no~nt les mOQv~ments de pl~naires, des

diffé~en-1 V

-ces individuelles signifi~atives apparaissent entre les observateurs.

De plus, des différenc~s(individuelles , :> se retrouvent qua~t à leur

J

facilité à conditionner ces invertébrés. A ces purs "effets'de

l'observateur" peuvent être greffés les effets d'une attente Quant ii-x

la performance éventuelle du sujet étudié. Cordaro et Ison (1963)

tentèrent d'évaluer cette dimension. Dans une de leu~s expériences,

,..

ils utilisent le même contexte,exp

"

mais svec l'attente suivante: ils leurs

(13)

.~

réponses et à l'autre moitié que leurs planaires effectueront

mouvements. Le groupe espérant un t~x élevé de réponses rappor

de cinq à vingt f~is plus de comportements cibles ("target behavi

(déplacement de la tête, contractions) q~e le groupe espérant peu(d

réponses. Ce dernier effet peut être décrit comme un neffet de biais".

<:

La distinction opérationnelle qu'a tentée Rosenthal peut se résumer

comme suit: étant donné un certain nombre d'observations, une lIvra ie"

valeur peut être choisie, soit la moyenne par exemple, et toute dé-viation autour de cette moyenne représente un "effet de l'observateur". Lorsque cette répartition ne se fait plus au hasard mais prend une

direction systématique, donc qu'elle peut

êl~e

prédite, elle peut se

définir comme un "effet de biais" (Rosenthal, 1966, pp. 13-14). ~.

'''Effet-expectation de l'expérimentateur" ("Experimenter Expectancy

Effects"). Si l'expérimentateur est sujet à des fluctuations

indivi-duelles dans sa perception des phénomènes qu'il' soumet à l'étude

'\

expérimentale, ,une autre distorsion apparatt, engendrée par la situa- /

tion elle-même,' qui est intm.-actionnelle de nature. Il s'agit de

l'influence, par quelque moyen que ce soit,

.

qu~ l'expérimentateur

exerce sur le sujet, l'amenant à répondre ou à réagir dans la direc~

.'

tion désirée. Ce biais est constamment présent (implicitement ou

explicit~ment) ~ l'esprit du chercheur Qui formule des hypothèses de

travail. Il est ~mené à espérer certains résultats, qui, confirmés_

seront la source de nouvelles hypothèses, et ainsi de suite. En

"

sociologie, Herton (~948: vo~ Rosentha1. 1966) avait développé le

concept de "self fulftlling prophecy". Les attentes d'un

(14)

c

, \

5

teur amènent le sujet à agir d'une façon te~le que la performance de Q

ce dernier est davantage fonction de la "prophétie" de

il

expérimenta-I

teur que de la performance absolue du sujet, c'est-à-dire, que cette ,performance pourrait être tout à fait autr~ avec un expérimentateur

(le même ou un autre) ayant des attentes différentes. Aussi, une question qui vient i~édiatement à l'esprit est de savoir comment s'effectue ce transfert dl informations (expect,ations) de l' expérimen-tateur au sujet. C'est une des questions que s'est posées Robert Rosentha1 (1966) Qui a entrepris depuis quelques années des recherches systématiques sur l'effet-expectation et sa transmission tant chez le chercheur en laboratoire que chez le clinicien dans le milieu hospita-lier et chez le professeur dans sa classe.

"Rôle de l'expérimentateurl l (IIExperimenter Effect"). Parallèlement

à

l'influence des attentes de l'expérimentateur, d'autres variables

jouent également un rôle important. Robert Rosenthal (1966) a regroupé les plus importantes en distinguant: les variables biosoaia1es, tels la couleur de la peau, l'âge, le sexe; les variables psychosociales, telle une attitude hostile, chaleureuse ou anxieuse; les variables situationnel1es. tels l'expérience de l';xpérimentateur et son degré de familiarité avec le 8ùjet ainsi que l'aspect nhysique du laboratoire où se déroule l'expérience; finalement, un effet d'imitation

("modelingl l

) , le sujet ayant tendance à obtenir des résultats

simllai-res à ceux de l'expérimentateur pour une même épreuve. Toutes ces variables s'inscrivent à l'intérieur d'uq ensemb~ de facteurs dont il • est difficile d'évaluer le rôle exact mais qui n'en constituent pas

(15)

1

moins un "climat" susceptible de se répercuter su: le comportement de l'expérimentateur et sur la performance du sujet.

Recherches

t Les conclusions d'une thèse de doctorat (Rosenthal 1956: voir

Ro~enthal,

1966)

furen~

le point de départ de l'intérêt de Rosenthal

pour ces qUè~tions. Dans ~ette thèse, il étudia principalement la

nature du mécanisme de projection à l'aide d'une épreuve d'évaluation de photos en termes d'échec ou de succès, épreuve qui sera utilisée

régulièrement par la suite. Une analyse pl~s pou~sée de ces résultats

(supplémentaire à l'étude elle-même) lui fit prendre conscience du fait

qU'il avait, sans le vouloir. amené ses sùjets à répondre de façon

telle qU'il vérifiait automatiquement ses hypothèses dès la première partie de son expérience, indépendamment des réponses obtenues dans la deuxième partie. En .tant qu'expérimentateur il était donc biaisé et ce sont ces conclusions inattendues qui déclenchèrent ,ses études sur les "effets de l'expérimentateur" ("Experimenter Effects"). Parallè-lement, il tenta de définir certaines des variables d'interaction en jeu.

!

Dès 1960 débuta véritablement le programme de recherches sur

l'effet-expectation du chercheur et immédiatement les expériences allèrent dans plusieurs directions à la fois. Plusieurs groupes d'expérimentateurs-sujets administrèrent l'épreuve de perception de Rosenthal à des étudiants (Roaenthal, 1966) tandis que d'autres groupes travaillèrent avec des animaux, tels les planaires (Rosenthal et

-,

"

(16)

7

l

Halas, 1962) et les rats (Rosenthal et Fade, 1963; Rosenthal et Lawson, 1964).

Leurs études avec des sujets animaux, tout en indiquant le rôle d'une expectation, ne contrôlaient pas certains modes possibles de communication de l'expérimentateur avec l'animal. Dans les re-cherches effectuées avec des sujets étudiants, Rosenthal et Fode

for-'>

mulent très clairement le double but de leurs observations

systéma-tiques: d'une part. vérifier l'existence de ce phénomène div~rsement

appelé "effet des expectations de l'expérimentateur", "effet de l'ex-périmentateur biaisé" ou "effet de l'exl'ex-périmentateur sur les résultats"

("Experimenter Outcome Orientation Effectif), et, d'autre part, en connaItre les mécanismes de transmission (Rosentha1'et Fode, 1963b,

p. 493). La façon la plus simple de vérifier le rôle d'une

expecta-~

tion sur les réponses obtenues est de suggérer un résultat, défini,

arbit~airement, quant à la performance du sujet ~ que ne débute

l'expérience. L'évaluation de ce biais est définie comme étant la

différenc~ entre la performa9ce suggérée et la performance réelle.

La présence d'un effet-expectation ne prend son sens oue par rapport

..

à l'ensemble des sujets vus par un expérimentateur. Certaines

recher-ches demandent en4plus à l'expérimentateur de pr~d~re la performance

de ses sujets et il est ainsi p~ssible'd'établir le degré de

corr~la-tion entre la performance prédite et la performance réalisée. Dans

l'article de 1963 (Rosenthal. 1963. p. ~71), quatre des douze études

citées possèdent\cette seconde évaluation. La majorité ~e ces Etude •

utilisent l',épreuve d'évaluation fies figures humaines ên termes de

(17)

/

.,

-~

.

8

succès ou d'échec telle que fabriquée par Rosenthal.

Comme chacune de ces expéri~entations tente de vérifier

,plusieurs hypothèses à la fois, des modifications furent souvent

ap-portées, soit dans la présentation du test, comme par exe~le "

v

ét'ifier

des résultats obtenus auparavant sur ce même test", "vérifier des ré-sultats obtenus dans le domaine du conditionnement" (Rosenthal, 1966, p. 183); soit dans l'administration de l'épreuve elle-même, tels des renfdTcements verbaux pour un type de réponses (Rosenthal, 1966,

p. 18i), la non-manipulation des cartes (Rosenthal et Fode, 1963: voir

Rosentha1. 1966, p. 287). De plus, dans la lecture des instructions

aux expérimentateurs, la motivation est souvent confondue avec

l'ex-pectation. Une phrase fréquemment incluse dans leur consigne est la

suivante: 'Vous serez payés $1.00 l'heure pour votre travail. Si vous obtenez de bons résultats, comme nous pouvons nous y attendre, vous serez payés $2.00 au lieu d'un dollar. Les sujets que vous devez voir devraient obtenir une moyenne de "'5" (traduction,littérale,

Rosenthal et Fode, 1963b, p. 507). Il existe cependant au ~ins deux

études qui tentent de contrô1er'cette variable en définissant deux , ,

niveaux de motivati~ ~osenthal, Fode, Friedman, Vikan-K1ine, 1960;

Rosentha1 et Fode. 1963b).

(\

Les douze premières études (jusqu'en 1963 environ) sur le rôle

..

des attentes de l'expérimentateur indiquent toutes, l des degrés

divers, l'influence d'un bia!}rde la ~t de l'expéri~entateur avec une

valeur p moyenne de .02 (Rosenthal, 1963, p. 270). Ulle fois reconnue

l'existence de cet artefact, l'élape suivante eet de comprend'e dans

~

..

.

"

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(18)

" } , \ ,1

)

(

" f "-\

,

\ ) 1 9

son ensemble le système de communication par lequel s'opère cet échange d'informations entre un exPérimentateur et un-sujet. Suivant une des principales hyoothèses de Rosentha1, chacune des deux parties en cause

développe un système parallèle de communication fonctionnant â l'insu

du partenaire. Il est possible que l'expérimentateur transmette s's

attentes de façon intra-1inguistique, par l'intonation de la voix~ ou

encore par un comportement gestuel et moteur subtilement différent.

Une étude très interessante de Rosenthal et Fode (expérience II, 1963b) tente justement de trouver quelques-uns de ces indices dans les secteurs visuel et auditif en formant trois groupes expérimentaux avec une expectation positive (+5). Un groupe contrôle auquel une expec-tation négative ( -5) est suggérée, sert de critère pour calculer

l'existence du biais. Le groupe qui ne reçoit que des indices visuels

(présence de l'expérimentateur) n'indique aucun effet-expectation,

tandis que le groupe qui obtient â la fois des indices visuels et

auditifs (presence et lecture des instructions) présente un effet

nettement significatif. Le groupe qui communique avec des indices auditifs (lecture des instructions) montre également un effet de transmission de l'expectation, mais dans une proportion moins

impor-tante que le précédent. Il semble donc que les indices visuels~ pris

\

isolément~ ne sont pas indispensables, mais que l'effet maximum est

obtenu lorsqu'ils sont combinés avec les indices auditifs, qui eux le sont •

Une autre technique utilisfe fut l'analyse de comportements

..

filmfs (R.osenthal ~ •• 1964: voir R.osenthal •. 1966, pp. '259 etD

J

(19)

1 .. ;

suivantes). Ces films permettent de se faire un~ première idée des

différences possibles de comportements entre un groupe d'expérimenta-,teurs espérant des résultats positifs et un autre groupe espérant des

résultats négatifs. Ils permettent aussi de verifier si un même

expé-rimentateur se comporte différemment face à deux groupes de sujets

distincts. (Rosenthal. 1966, pp. 293-297). Les variables qui

présen-tent le plus d'écart (simples soustractions entre les deux groupes) selon l'expectation donnée sont l'attitude professionnelle et

l'atti-tude amicale, et ceci autant pou~ les divers groupes d'expérimentateurs

"

que pour un même expérimentateur •• Les analyses statistiques effectuées sur les expérimentateurs rencontrant trois groupes de sujets (expecta-tion positive, négative et aucune expecta(expecta-tion) n'indiquent aucune

différence

8ignif~tive

dans l'observation des comportements au seuil

de .05 pour aucune des variables. Cependant, une analyse des

compor-tements observés à différents, moments de l'interaction (préparation,

lectuTe des consignes, administration de l'épreuve) indique la

Btabi-lité du comportement de ~mi~nce en tant que corollaire d'un

effet-expectation chez l'expérimentateur éspérant des résultats posit,lfs (+5) pour ses 8uje'ts (Rosenthal, 1966, pp. ,294-297).

Après la rencontre, Rosenthal a obtenu, 1 l'aide d'échelles bipolaires, des descriptions subjectives du comportement de

l'expiri-mentateur par le sujet et par l'exp~rimentateur lui-même (Rosenthal,

Fode, Friedman, Vikan-Kline, 1960). L'expirfmentateur, qui biaise

davantage les réponses de sea sujets peut être décrit comme ~~'~

personne chaleureuse et expre.slve. ayant des tendances à Itactivlté

.'i,

(20)

.'

-,.

l i

motrice. Il faut souligner cependant que les mouvements moteurs étaient

très peu présents chez l'ensemble des expérimentateurs (Rosenthal, 1966, pp. 221-223). D'autres études permettent également de vérifier la stabilité de ces données. (Rosenthal, 1966, pp. 251-259). Les

cor-•

rélations de ces études sont faibles mais Rosentha1 en dégage de façon

hypothétique le portrait suivant: L l'expérimentateur qui transmet le

,

plus efficacement ses intentions aura à la fois une allure

professiop-nelle et efficace; il sera modérément détendu, intéressé, enthousiaste; il emploiera de façon très subtile des mouvements de tête ou de jambes et il aura tendance à parler lentement mais de manière expressive. Ceci ne ferait donc que renforcer les hypothèses concernant le rôle probable des variables infra-linguistiques et kinétiques (Rosenthal, 1966,

p. 258). Nous avons signalé la fragilité des corrélations précédentes;

à cela s'ajoute un autre facteur d'incertitude qui nous rend prudente dans l'interprétation de ces résultats: les études cit,es (Rosenthal, 1966, p. 251) ne démontrent pas clairement la présenc,e d'un effet d'expectation (Barber et Silver, 1968a, pp. 3, 10, 12) et il est bien

évident que toute interprétat.i0n est hasardeuse. /

Ces hypothèses sur le rôle des variables infra-linguistiques et kinétiques demeurent valables pour d'autres études, après avoir

stabi-lisé le concept de biais et éltminé les e~urs de jugement, de co~ation

des résultats et

d'influenc~intentio~le.

Sur ce dernier point,

Barber et Silver (1968a). dans leur revue critique de "1 'effet Ro.entha~,

,

émettent beaucoup de réserves. Des douze études précédemment signalées

...

et dàns lesquelles Rosenthal rapporte le rôle significatif des

inten-. /

'. '

(21)

tions de l'expérimenta~r sur les réponses de ses sujets, Barber et

Silver font, valoir, d'une part, certaines faiblesses dans l'analyse , ,

statistique des rêsultats et, d'autre part, ils proposent d'autres

~

interprétations possibles de ces mêmes résultats.

Sur le plan statistique, ces auteurs reprochent entre autres à Rosenthal et à ses collaborateurs: a) le grand nombre de variables indépendantes et dépendantes choisies et dont l'interprétation repose sur des tests t ou des corrélations rho plutôt que sur une analyse

12

globale (analyse statistique multiple) (Barber et Silver, 1968a, p.6;

étude citée; Ro~a1, Persinger, Vikan-Kline et Mulry, 1963); b) des

analyses post hoc qui servent de conclusions, lorsque les analyses globales n'ont pu rejeter l'hypothèse nulle (Barber, 1969a); c) un choix arbitraire des variables sélectionnées pour les analyses et qui

se recoupent fréquemment (Barber et Silver, 1968a, pp. 8-9); d) u~e

élimination des résultats "négatifs" (opposéS à l'hypothèse d'une

~-expectation) des analyses statistiques. qui montrent un effet de biais

(Barber et Si1ver, 1968a, p. 3; Barber: voir Travers (Ed.), SOU8 presse;

étude citée: Rosenthal, Persinger, MuIry, Vtkan-Kline'et Grothe, 1964). ,

S~r le plan de l'tnterprét~tion, Barber et Silver signalent la

prudence avec laquelle les études employant des étudiants

expérimenta-t~ur8 doivent être interprétées. Le plus grand nombre des expérimen-tations de Rosenthal.et aL, font appel à diverses populations

d'étu-diants, que celles-ci so'ient volontaires ou non,

de

niveau colUgia!' ou

universitaire, du département de paycbolo et finalement

dtadolescénts ou d'étudiante adultes cours d'été, ,dont

"

"

..

(22)

13

quelques cas rapportés par Rosenthal étaient âgés de plus de 45 ans). Rosenthal rapporte quelques cas isolés d'erreurs de cotation et le déroulement des expériences (sauf en ce qui a trait à celles qui sont

~ filmées en présence d'un responsable) est peu contrô1é~ Ces erreurs

risquent d'être davantage présentes dans les études où la motivation de l'expérimentateur est modifiée par un salaire plus ou moins élevé

(Rosenthal, Friedman, Vikan-Kline, 1960; Rosenthal, Fode,l963b).

Dans les études où l'expectation de l'expérimentateur joue un

rôle significatif, ROBenthal,~istingue les variables qui sont

cons-tantes d'une expérience à l'autre (traits biosociaux et psychosociaux) et c,elles qui ne le sont pas (désirs, expectatlons, erreurs de

cota-1

tion). L'influence des premières peut être réplle, mais leur rôle est

"passif", tandis que plusieurs parmi les secondes ont un rôle "actif"

parce qu'elles se déroulen~ au cours de l'interaction (Rosenthal, 1966,

~

p. 40). Nous avons vu précédemment le rôle des systèmes auditif et visuel dans cette communication non-intentionnelle; Barber et Silver

y ajoutent d'autres modalités possibles: renforcement verbal

incons-)

cient selon les réponses attendues; erreurs de jugement de la part de ,

l'expérimentateur, de façon non-intentionnelle; erreurs dans l'enre-gistrement des réponses, de façon non-intentionnelle. Ces cinq va-riables peuvent également exister de façon intentionnelle chez

l'expé-rimentateur. Finalement. il y a l'invention des données (Barber et (J

Sl~er. 1968a, p. 18). Dans leur critique des recherches~sur l'effet de biais, Barber et Silver essaient toujours d'éliminer les erreurs

(23)

14

que leuméquivalents intentionnels chez l'expérimentateur avant

d'en-'''visager , la plausibilité des hypothèses de Rosentha1 et a~ et c'est

une des raisons pour laquelle ces auteurs diffèrent souvent d'inter-prétation.

Un autre point important sig~alé par ces critiques concerne le

déroulement de l'expérience elle-même. Ils découpent ce déroulement

en huitjtapes, commençant par la transmission de l'expectation du "'"

principal chercheur à l'expérimentateur, la compréhension et la

réten-1

tion de celle-ci par l'expérimentateur, les tentatives (intentionnelles ou non) de transfert au sujet concerné, la réception consciente ou non par le sujet, la compréhension consciente ou non par le sujet, la

mJ-morisation consciente ou non de l'expectation de l'expé~iment8teur, et

finalement l'acte du sujet ~ui volontairement ou non agit en accord

avec le souhait de l'expérimentateur (Mc Guire, 1967: voir Barber et Si1ver, 19688, p. 25). L'ùti1isation de ce modèle offre la possibilité

"'>

d'un grand nombre d'explications des résultats de l'effeb-expectation.

En effet, à moins que l'expérimentateur ne formule par ~cr~t ses

pr~-dictions, il est impossible de savoir si la suggestion émise quelques

heures ou quelques jours auparavant fut retenue dans 'les cas où

i'ex-pectation ne joue aucun rôle sur les résultats obtenus •

Un débat s'est engag~, surtout sur le plan statistique, entr.

ces deux équipes de chercheurs. En réponse aux arguments de Barber, Rosentha1 justifie le choix de ses instruments 8tatisti,ues en

con_i-d~rant ses nombreuses expérimentations non pas comme ~tant indépendântea les. unes des autrès mais comme formant un ensemble d' explrieneea

"

'1

(24)

~ 1 r'

15 j

étudiant, sous différents angles, une hypothèse unique (le rôle non-intentionnel de l'expérimentateur). En d'autres mots, il s'agit de reprises ("replications"), qui ne sont pas identiques sur le plan de

la procédure, mais qui se rejoignent sur le plan des hypothèses à

vérifier. (Rosenthal, 1968, p.3-4). De plus, il considère qu'une

interprétation trop rigide de p devient fallacieuse en ce sens que la limite de signification fixée par un auteur n'est pas nécessairement identique pour tous (Rosenthal, 1968, p. 35). Un certain

non-conformisme en recherche, tel que préconisé par Rosenthal, ne peut qu'être bénéfique mais il est bien évident que les critiques formulées

par Barber et a19 ne sont pas sans fondement.

Recherches récentes sur l'effet-expectation (1967-1972)

L'intérêt suscité par la publication de Rosenthal (1966) fut

considé~~~le et de nombreuses recherches reprirent l'expérimentation de Rosenthal ou tentèrent d'en appliquer le modèle à d'autres tâches. Plusieurs hypothèses furent de plus formulées quant aux mécanismes possibles de transmission de "l'effet Rosenthal" •

Depuis 1965,rde,nombreuses recherches utilisèrent la tâche

d'évaluation des figures humaines. Le plus grand nombre

~e c~

études

sont des thèses (B.A.; K.A.; Ph.D.) qui ne furent pas publiées. Dans un volume édité conjointement avec R.L. Rosnow (Rosenthal et Rosnow,

1969), Rosentha1 fait un relevé systématique de la documentation d~

1962 à 1968. Durant la période 1962-1965, trois autres chercheurs

"r

seulement avaient étudié l'effet-expectation avec 1& tâche d'évaluation

....

'

(25)

\

{

" ,

-l

des figures tandis que pour la période 1965-1968, douze chercheurs,

/'

pour un total de 26 expérimentations, reprirent, sous différents angles, les expériences de Rosenthal. Depuis 1966,-le laboratoire de Rosentha1 a effectué dix expérimentations et quatre d'entre elles sont des ,pro-jets de thèse. Depuis 1968, huit nouvelles études furent publiées.

Ce relevé révèle que, pour la tâche d'évaluation des figures, l'effet-expectation est très modéré puisque près de la moitié (soit 27 études sur 57) n'indique aucun effet significatif. Rosentha1 tente

d'expliquer ces résultats en signalant que p1usieurs~~~érimentateurs

• ' U~~

minimisèrent les effets possibles en utilisant par example un écran ou

q ,

un magnétophone. D'autres utilisèrent des expérimentateurs et des

~

sujets du même âge et, selon Rosentha1, un expérimentateur prestigieux

" d

a plus de facilité à communiquer ses attentes et à les faire açcepter par ses sujets. Il en conclut que l'effet est présent, relativement

stable mais beaucoup moins élevé que pour d'autres tâches (Rosenthal , G

et Rosnow, (Ed.),1969, p. 227-228). De leur côté, des tâches simples ,

..

~

de temps de réaction et de jugements psychophysiques sont diversement

susceptibles d,gtre bia,sées~ plusieurs chercheurs n'obtenant que des

résultats négatifs ou suggestifs d'un effet-expectation. Les épreuves

qui répondent le

m=tx

attentes des expérimentateurs sont les tests ,

1

y

p-rojectifs: une tseu1e e ces études ne verifie- pas "l'effet-Rosenthal"

(Rosenthal et Janow,

(Ed.~,

1969, p. 216).

-':~

..

Le modèle expérimental proposé par Rosenthal est relativement

facile d'applica,tion et il est aisé d'évaluer la présénce d'un

effet-expectation indépe~damment de tout autre facteur. Cependant, ,.~ .J!' est au

(26)

J

"

niveau de l'explication de ce phénomène que les ciles à interpréier ou carrément contradictoire

tion de ces info~tions est rertdue ardue par de g

~7

dans les expériences elles~mêmes. , les dont il

est fait mention dans les ré~tes recherches, nous en discuterons

brièvement les plus imp~rtantes.

/

La nature de la tâche et son administration. Parmi un éventail

d'é-preüves psychologiques, la tâche de Rosenthal est définie comme étant

"

relativement ambigue (moins que le Rorschach mais plus qu'un test n

de rythme), surtout à cause de la difficulte.que le sujet éprouve

a

trou-h . ;

'1er ce qu'on attend de lui, c'est-à .... dire là "bonne"réponse (Wessler,

1968, 1969; Compton, 1970).

Pour~ssler

(1968), il serait plus facile

...

"

pour un expérimentateur d'influencer un su~t avec une tache ambigue,

c~r ce dernier rechtrcheràit toute information supplémentaire afin de

'1

savoir s'il répnnd corvectement ou non. Il compare donc chez un même

"

sujet l'effet-expectation pour diverses tâche~,la plus ambigue étant

, " \~"

l'évaluation des figures, la moins ambigue une épreuve de rythme

pré-cédée d'une tâche'd'évaluatlon des longueurs. Aucune des tâch~s

, n'indique un effet ~ignificatif pour la variable expec~tion, les r~­

pons es à l'épre~e de Rosenthal présentant même une tendanc~ à des

résultats 6ppOS~8 à l'attente ~e l'expérimentateur. t'épreuve

d'esti-...

mation des longueurs est celle qui obtient les

.

résul~ats les plus

bi~és. L'épreuve de rythme n'indique' aucun effet. Cependant,

o

Compton (1970), dans une expérience égale.ent comparative,obti.~t des

-rfsu1tats significatifs pour une tâche de temps de réaction(définie

'-,l I~~

-...

(27)

'.

J

l'

..

comme non ambigue) et des résultats négatifs pour la tâche de Rosenthal.

9

Compton rapporte aussi un effet-expectation chez plusieurs sujets

lors-que l'épreuve d'évaluat,lon des figures est administrée en second lieu~

L'auteur conclut qu'une analyse globale ne révèle pas u~ effet très

I-~important

mais qu'une analyse individuelle fait ressortir de très

gran-des différences d'un expérimentateur à l'autre.

Tout conune Compton, d'autres chercheurs utilisant des épreuves de jugement rapportent une tenQance ou un effet-expectation. Zoble et Lehman (1969) trouvent un effet-expectation nettement significatif pour une tâche d'évaluation de longueurs de sons à la fois chez

l'expérimen-tateur et le sujet. L'expectation du sujet est aussi efficace qu~

l'expeçtation de l'expérimentateur et, lorsque les deux sont en accord, il Y a addition de l'effet. Par contre, s'il y a conflit, il dispa-rait. Avec une tâche d'estimation de points, Adair (1968: voir Rosenthal et Rosnow (Ed.), 1969) et Weiss (1968) obtiennent un

effet

-expectation en interaction avec le sexe de l'expérimentateur et celui du sujet. De plus, Weiss avait défini trois niveaux d'ambiguïté selon

~ . c

le temps d'exposition (très grande ambiguïté, 1/100 sec';rambiguïté moyenne, 1 sec.; peu d'ambiguïté, 5 sec.). Seule la sitUation de très

u

grande am~ig~ït~ intervient pour tous 1e~ autres effets gignificitifs

,,, J

(expectation, personnalité dU,sujet et de l'expé~1mentateur. sexe du

sujet et de l'expérimentateu!) •..

\

D'~utres

épreuves sont

~lativement

simples et·claires, teis

les tests de temps de réacti~n, de manipulation de bil~ea.

d'.S80Cia-•

.

-tion de mots ~t les situations de con4itionnement avec renforcements

, ,

.

"

(28)

fi

19

verbaux. Dans une autre expérience,

Wess~

(1968) a utilisé une

tâ-che de temps de réaction face à des stimuli visuels et il ~btie~t des

résultats qui tendent à vérifier l' effet-expectation. Vec une épreu-"

ve de billes (nmarb1e dropping"), Johnson (1970) et Yarom (1971),

rapportent un effet-expectation significatif et il en va de même avec une épreuve d'association de mots (Johnson et Adair, 1970). Les ré-su1tats de cette dernière épreuve par les mêmes auteurs ne purent

-on

cependant être vérifiés avec autant de vigueur dans une étude subsé-quente (Johnson et Adair, 1971). Une tâche de conditionnement verbal

de type Taffe1 fut également ~oumise à l'étude de l'effet-expectat1on.

Kennedy (1969) et Kennedy et aL (1970) vérifièrent.l'effet d'une at-tente positive ou négative de l'expérimentateur sur la performance ultérieure de ses sujets. Dans la première étude (Kennedy, 1969), les

sujets, indépendamment des attentes formulées à leur égard, donn~rent

un rendement équivalent en terme de nombre de mots clefs utilisés. La

seconde étude (Kennedy et al., 1970), différente à plusieurs points de

vue, fait ressortir un effet-expectation. \

~

D'autre part, Sheehan (1969),

ajoute un biais supplémentaire à cette même tâche: pour un-groupe

d'expérimentateurs, le sujet doit être conscient des contingences ("awareness in verbal conditioning") pour être conditionné. Avec ce

groupe, les sujets conscients de la contingence obtiennent des

résul-tats significa1:ivement plus élevés que les sujets non conscients et les sujets contrôle.

Il n'est donc pas facile d'établir la généralité de

l'effet-expectation. Pour plusieurs auteurs, il paraissait raisonqable

(29)

o

pliquer une ~artie de l'effet-expectation en fonction de la tâche

elle-même. D'une part, lorsque la tâche est ambigu~ et qu'il existe 4e

nom-~

breuses possibilités de réponses, le sujet est placé dans une situation

OÙ toute information supplémentaire (volontaire ou non) peut )ouer un

grand rôle sur son rendement et sur sa perception de l'expérience.

D'autre part, lorsque la tâche est simple et le but très clair (~preuve

de vitesse, par exemple). le sujet tentera de répondre de son mieux et sa performance sera un bon indice de ce qu'il peut effectivement faire. L'expérimentateur n'aura ici que peu d'occasions de transmettre ses attentes.

L'ensemble des recherches précédemment citées n'indique pas de façon définitive une relation entre la transmission d'un biais et l'ambigu~té de la tâche. A ce stade-ci, de multiples hypothèses sont

,

p08sibles, mais si nous nous en tenons aux méthodes d'exécution des recherches discutées, trois remarques s'imposent:

1) Lorsqu'une tâche est très simple (la manipulation de billes,

par exemple), l'expérimentateur, une fois la lecture des

1os-~

tructions cbmplétée, a très peu à faire et Johnson (1970)

for-mule l'hypothèse que l'expérimentateur a ainsi plus de liberté d'action pour communiquer ses attentes au sujet. Selon lui,

lorsque la tâche est ambigu~. le sujet rechercherait les indices,

mais,lorsque la situation est simple, l'exp~rtmentateur

tente-rait d'influencer 80n sujet. Il y r~us8irait particulièrement

1

lorsque les partenalkes sont de sese appos'

(Adair; 1968.

Weiss,

~

(30)

2) Une définition des tâches plus ou moins ambigu~ est un critère

établi selon la perception qu'a le sujet dè cette tâche. Au niveau de l'enregistrement des réponses, Johnson et Adair (1970) remarquent que les épreuves d'asBoèiation de mots ou autres

~

tests de vitesse prédisposent les expérimentateurs à des erreurs d'observation et de manipulation de chronomètre., Ces facteurs sont absents dans l'épreuve d'évaluation des figures où les

réponses Bont des chiffres. Il est donc probable que des

er-reurs d'observation et de noS~tion soient présentes en plus, ou

à la place, du biais. En plus de l'effet-expectation, Silverman,

(1968), Johnson et Adair (1970) signalent la présence d'erreurs

de cotation, mais ces erreurs n'expliquent pas entièrement

l'ef-fet, de biais. De son côté, Rosenthal (1966) ne rapportait pas

un nombre tmportant d'erreurs lors de l'utilisation de sa tâche

et ceci renforce le point de vue de Johnson et Adair que~ selon

le type de réponse (unité discrète ou continue), l'expérimenta-te ur est plus· ou moins susceptible de nol'expérimenta-ter les réponses dans

la direction de ses hypothèses.

3) Un relevé de ces expérimentations confirmê une observ~tion de

Rosenthal: un expérimentateur influence dav~ntage les réponses

de ses ,~ujets lorsqu'il possède différentes expectatioDs pour

l'ensemble de ses sujets. Dans leurs études, WessIer (1968,

.

1969) et Kennedy (1969), qui rapportent des résultats négatifs,

communiquèrent deux ou trois types d'informations à deux ou ,

trois groupes d'expér~tateurs différents. Kennedy et

11..

"

J ,-,

,

.

>t'

(31)

(1970) notent qU'il est beaucoup plus facile pour un

expérimen-tateur de se croire fate à différents types de sujets plutôt

que face à un groupe homogène. Contrairement à une recherche

précédente (Kennedy, 1969), cette dernière étu!e, instaura des attentes différentes chez les expérimentateurs et les résultats confirmèrent l'effet-expectation.

Le phénomène est donc complexe et nous en avons étudié ici qu'un seul niveau, c'est-à-dire la tâche elle-même. De plus, nous

...

avons supposé une administration identique pour ~es mêmes tâches,

mais ceci n'étant pas toujours le cas, il est possible que le sujet

en tire des explications différentes. Brtiehl et Solar (1972) s'int~

réssèrent à ce problème et, avec la. tâche de Rosenthal, ils créèrent

trois situations: 1) le suj~t donne oralement ses réponses au fur et

à mesure que se déroule l'expérience; 2) l'expérimentateur voit

si-multanément deux sujets pou~.lesquels

11

a des expectations opposees;

3) le sujet écrit ses réponses et ne les remet qu'à la fin de l'expé-rience. Avec le groupe l, ils obtiennent un effet significatif, les expérimentateurs eqpérant des résultats positifs obtenant toujours des cotes plus élevées que les expérimentateurs espérant des résultats négatifs. Les deux autres groupes ne montrent aucun effet

significa-tif.

tA:

tableau 1 regroupe ces études ainsi que leur principale

con-clusion en regard de l'effet-expectation.

:Variables biosociales et psychosociales.. A 1. suite de Ros.ntbal. de nombreux chèrcheurs s'intéressètent aux traits de personne lit' des

(32)

:-;-.. . '. '. ... ,':::1<1 : ~; .' \;. .... ~

-:," ~' .. ~ ;.., ... , ~ < ~ .. ~ 'J' .. ~t : ~.' ; ~T"'''1.. ~>'" , .

/

,

Tableau 1 •

Nature de 1.a tâche et son administration Auteur (ann'e) Adair (1968) Bruehl (1972) . Compton (1970) Jobuaon (1970) Jobnson 6 Adair (1970) JohnsOD 6 Adair (1971) Kennedy (1969)

Kennedy

&

al., (1970) Sheehan (1969) Veua (1968) • W ••• 1er (1968)

W

...

1er (1969) Yaroa (1971) Tâche(s) Estimation de points Evaluation des figures

-3 administrations

différentes

Evaluation des figures

Temps de réaction Manipulation de billes Association de mots Association de mots Conditionnement verbal Conditionnement verbal Conditionnement verbal Estimation de points Temps de réaction Evaluation des figures Epreuve de rythme

Evaluation des longueurs Manipulation de billes : S

NS :

N • significatif non significatif n'gatif ~ ~~~~';~

h:

~~ Effet-expectation

Effet croisé avec le sexe des partenaires

Groupe 1 S Groupe 2 NS Groupe 3 NS N (S si passée en deuxième) S S S

NS (résultats sont cependant dans la bonne direction)

NS

S

S avec l'expectation de la n'cessit' pour le sujet d'être conscient des contingences et

qui l'est

Effet croisé avec le sexe des partenaires et le degré d'ambiguïté de la tâche

NS

(résultats sont cependant dans la bonne

direction). NS

NS

NS (résultats sont cependant dans la bonne direction)

S

't

...,

(33)

24

exp~r1mentateurs et des sujets, i leurs caract~ristiques (âge, sexe)

et à leur perception de l'expérience.

La dominan~e de l'expérimentateur fut ~tudiée par Bootzin

(1969)

qui confirma les données de aosenthal. Dans ses trois

recher-ches, les expérimentateurs les plus dominants obtiennent plus

fré-quemment des résultats en accord av~c leurs attentes. D'autre part,

Smith et Plenning (1971) s'intéressèrent à la relation possible entre

la recherche d'approbation d'un sujet et l'influence des attentes de

l'expérimentateur sur ce sujet (p. 383)._ Contrairement à Rosenthpl,

ils suscitèrent chez le sujet le désir d'être perçu favorablement en ajoutant une phrase supplémentaire impliquant directement sa bonne

volonté. De plus, ils ~odifièrent la pr~sentation de l'attente (les

figures représentent soit des hommes d'affaires gagnant $lotr;OOO. ou

des déficients mentaux) ~ l'expér1menta~eur. Les sujets les plus " ~

dépendants obtiennent de façon significative des résultats plus élevés lorsque l'attente est positive (+5) plutôt que négative (-5). De

même Fode

(1969)

avait obtenu des résultats semblables pour le même

type de sujets lorsq~e l'attente était positive.

Ce problème du !lujet qui s'efforce de répondre aux attentes

d'un expérimentateur fut étudié de façon théorique et exp~rtmentale

par plusieurs auteurs (Orne, 1962; Rosenberg, 1969: ~oir Roaenthal

et Rosnow, (Ed.)

1969,

.,

chap. 7). Le modèle propo8~ par Milton

Rosènberg (1969: voir Ro~enthal et Rosnow, (Ed.), 1969, ch. 7) fut

repris par Min~r

(1970).

Ce chercheur suppose

que,

face

à

la tâche

..b1gu~ dé Rosentbal et dans sou d'sir dt, répondre correctement, le

' " ,

'!.

(34)

o

25

-.

sujet sera plus sensible aux interventions discrètes de

l'expérimen-\

-tateur. Son étude signale un effet croise: l'influence de

l'atten-...

te de l'expérimentateur se trouve significativement liée au désir

d'une évaluation positive. Ce désir d'une évaluation positive 1m- ;

plique selon Rosenberg (Minor, 1970, p. 326) une légère anxiété chez

le sujet et il faut peut-être relier ceci à l'étude de Fode (1969)

déjà cirée. Ce dernier rapporte que le groupe le plus biaisé est celui formé des expérimentateurs et des sujets qui obtiennent un

r

score d'anxiété moyen à l'Echelle d'anxiété de Taylor. Un , degré

raisonnable d'anxiété allié à une certaine affinité entre les deux membres ne feraient que sensibiliser davantage les partenaires et les rendre plus réceptifs aux messages implicites.

Parmi les caractéristique's individuelles, la variable sexe

fut analysée par Rosenthal chez douze auteurs utilisant l'~valuation

des figures (Rosenthal et Rosnow, (Ed.), 1969, p. 240-241). Les

expérimentateurs masculins biaisent davantage la performance de

....

leurs sujets et il y aurait peut-être là un parallèle avec les r~

sultats de Bootzin (1969) dont les sujets les plus

dominants_pr~-•

sentent une plus grande influence. D'au~re part, il n'existe pas

d'effet lié au sexe du sujet. Une étude de l'interaction entre le

.

sexe de l'expérimentateur, celui du sujet et la présence d'une

ex-, 1

pectation fait clairement reBBo~tir l'influence de l'attente de

l'expérimentateur masculin pour seà sujets masculins et 1~m1nins.

par contre, l'expérimentateur féminin n'influence que le8 aujets

'.

f'-inins (Rosenthal et Rosnov, (Ed.), 1969, p. 240).

f' .,"

.. 1 tJ'

, ! 1 ~

J ' I r t>

(35)

,

Ce portrait de l'exp~rimentateur biaisé n'est cependant pas

le même lorsque d'sutres tâches sont utilisées.' Plusieurs études

,

(Johnson, 1970; Kennedy et aL, 1970) ne trouvent pas d~ différences,

tandis.que Weiss (1968) conclut que les expérimentateurs féminins

ont davantage tendance à biaiser leurs sujets. Selon elle, les

sujets les plus influençables sont les femmes et ceci indépendamment du sexe de l'expérimentateur. Enfin, les sujets masculins ne subis-sent que l'influence de leur expérimentateur féminin. De leur côté, Johnson et Adair (1970) rapportent un effet-expectation chez les expérimentateurs masculins et féminins mais les erreurs d'observation et d'enregistrement ne se retrouvent que chez ces dernières. Une

autre de leurs études (1971), qui étudie l'utilit~ de faire appel à

la mécanisation de l'expérimentation, signale un résultat difficile-ment explicable. L'effet-expectation est lié au sexe de

l'expérimen-tateur et au mode de présentation (enregistrement ou non des instruc-tions): les expérimentateurs masculins sont plus biaisés dans la situation non enregistrée, ce qui est en accord avec l'hypothèse des

~

auteurs, tandis que lès expérimentateurs féminins sont plu~ biaisées

dans la situation enregistrée. Ici encore, les erreurs d'observation

et d'enregistrement ne sont trouv~es que chez ~8 expérimentateurs

féminins, surtout dans la situation enregistrée. Ces auteurs

con-clùent que la réduction du rôle de l'expérimentate~r. telle que

~'

suggérée par RoseDthal, doit elle-même être vérifiée quant à soo

efficacité véritable. D'autres, comme Silverman (1968), obtiennent

un effet-expec~~ion maximal lorsque les partenaires sont de sexe

opposé. Ce groupe d'études est réaùm6 au tab1eaù 2.

(36)

~

: ~ " » . "

.-

. ~.;. \ -;~ .. ? ... :tJ'

r"".. ,

.j. .. - .• ,~

.

:-;",-, ' t

tJ. ... Tableau 2 -.A

,

Variables biosociales et psychosociales

-

.,

1. Personnalité des partenaires (tâche d'évaluation des figures)

Auteur (annfe) Trait - Expériment.

_. ___ ___ _ -sujet _ Bootzin (1969) Fode (1969) Hinor (197) Smith' (1911)

"

, Auteur (année) Dominance - Expér. Dépendance - sujet Anxiété moyenne-Expér. sujet Dfpendance - sujet Dépendance - sujet

2. Sexe de 1'expir1mentateur et du sujet

Tâcbe ~ Manipulation de billes Association de mots Association de mots " Conditiounement verbal Effet-expectation

s

s

s

s

s

"

Effet-expectation NS 41

S chez les expérimentateurs masculins et féminins

Effet d'interaction entre le mode de pré-sentation et le sexe des expérimentateurs NS

~

Johnson (1970) Johnson

&

Adair

(1970) Johneou • Adair (1971) Eetmedy let al (1970) S11verman (1968) ,weiss (1968) Association de mots Estimation de points

S lorsque le partenaires sont de sexe S pour les expérimentateurs féminins S pour les sujets féminins

opposé

1

S pour les sujets masculins face à un

~ ____________ ~'._. ______ ~ _ .. _ __exPérimentateur féminin

S : significatif NS: non significatif ~

: r

l\,)

(37)

Une dernière dim,nsion concerne la perception qu'a l'expérimentateur de l'expérience ellemême et le genre d'informations qu'il

-possèd~ sur le sujet. Adler (Rosenthal et Ro~now, (Ed.), 1969,

p. 227) définit différemment le but de l'expérience pour deux groupes

d'expérimentateurs. Lorsque l'insistanc,e porte sur la nécessit~ de

suivre certaines techniques scientifiques, les réponses des sujets se situent à l'opposé des attentes transmises à l'expérimentateur.

Au contraire, lorsqu'il suggère l'importance d'obtenir certains r~- f .

sultats, ces résultats sont obtenus.

La

conclusion est cependant

+-4afficile à tirer car le gro~pe contrôle, où n'existe aucune

orien-tation, présente également des résultats opposés aux attentes des

~xpérimentateurs.

L'expérimentation-type de Rosenthal est très sp~cifique dans

S8 communication du résultat que l'expérimentateur espère obtenir

("le sujet que vous aurez à évaluer devrait obtenir une moyenne aux

environs de+5", Rosenthal, 1966). L' expéri~ntateur qui n'a qu'une

information très générale sur ses sujets exercera-t-il la même

in-fluence sur le rendement de ces sujets? Compton (1970) utilise pour

.

-deux groupes la ptésentation de Rosenthal et pour deux autre, groupes

une description générale (sujet intelligent, qui est dans le premier

,

.

tiers de sa classe et est optimiste; sujet d'intelligence moyenne,

qui est dans le dernier tiers de la classe et qui est pessimiste;

p. 162-163). Les deux groupes ne présentent aûcun effet-expeetation

'"

et la question formuUe demeure pour le IlOII81lt sans r'Ponae •.

,

f J ~ ~ ~ .. ''''. ~ . ... r"':, .".' .l;'~~, .~ .. .f. ~fr .... ::.,_

(38)

Cl ,

1 • •

29

Applications. Toutes ces expériences furent complét~es en

labora-toire et sur une population étudiante. Une expérience originale de

Trattner (1966, 1968: voir Rosentha1 et Rownow (Ed.), 1969,.p. 259)

fit appel à des sujets schizophréniques hospitalisés et à des aides

psychiatriques comme expérimentateurs. La même procédure qu'en

1a-boratoire fut suivie et les effets des attentes des expérimentateurs

sont présents. Page (1972) fit également appel à trois popu1ation~

marginales (un groupe de schizophrènes, un groupe ~'alcooliques et

t

un troisième groupe compopé de personnes atteintes de troubles

psy-chologiques divers). Pour deux de ces e~ériences,- des pairs furent

utilisés comme expérimentabëurs et sujets, et, pour la troisième

expérience, les expérimentateurs étaient des infirmières. L'effet-expectatiotl est trouvé chez les alcooliques et chez les couples infirmières-schizophrènes, mais dans la direction opposée chez ces derniers.

Les études effectuées en milieu scolaire constituent une

autre application. Rosentha1 et Jacobson (1968) conc1u~rent à

" .I.~,..,

l'existence de l'effet-expectation dans la relation titulaire-élève.

Ces résultats déclenchèrent un grand intérêt pour une analyse ~es

interactions professeurs-élèves (Heichenbaum et Bowers, 1969;

Rothbar~, 1971; Rubovits et Maehr, 1971; Brophy, 1969; un relevé

sommaire de Dissertation Abstracts entre 1968--1971 indique que

vingt-et-un projets dp th~se furent présentés sur ce sujet.) T.,X.

Barber (voir Travers, sous p~esse) se montre cependant extrêmement

critique et plusieurs autres études ~treprises ne vArifient pas

le8

(39)

ré~~lta~s

originaux (GozaIt, et aL, 1971 ; C1ai6orn, 1969; Anderson et Rosentha1, 1968; onze dissertations sur vingt-et-une rapportent

des résultats négatifs)."

.

Systèmes de communication. , Un dernier seètêrir de recherch~s

"

...

est

celui de l'étude des syat~~~ transmi~sion de l'effet-expectation

dont les premières études.furent précédemment discutées. Dans une de leurs expériènces, Rosentha1 et Fode (1966) avaient signalé l'im-portance de la voix comme mode de transmission et deux recherches intéressantes furent publiées par la suite sur ce sujet. HeFal1 et

.

;

••

Saxman (1968) reprennent l'expérience de Rosenthal et Fode et malgré

.

une bonne ressemblance avec celle-ci aucun effet significatif n'est

obtenu. Pour expliquer ces ~ésultats contradictoires, McFa11 et

Saxman Fode.

remarquent là faibi~~el du plan exp'érimenta1 de Rosenthal et

Selon eux,

l'eXpé.t~~

nécessiterait ,{deu)t groupes

8upplémen-taires et ils notent que le déroulement des deux expérimentations présente de légères variations. Dans leur étude du même problème, Adair et Epstein (1968) utilisèrent des enregistrements de voix

d'expérimentateurs dont l'effet-expectation était connu. Les auteurs

rapportent que les sujets furent sensibles aux~attentes de ces voix

d'expérimentateurs. D'autres recherches faisant appel

à

d'autres

situations (Zoble, 1968: voir Rosentha1 et Rawnow (Ed.), 1969;

l'

Troffer et Tart~ 1964) insistent ég~lement sur l'importance de

l'au-dition, ce qui n'empêche pas qu'un effet maxi~l est o~~nu lorsque.

le sujet peut ~à la fois voir et eDt~ 80n interlo.uteut •

'.

, ~\;,

Figure

Table  des  matières

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