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L'Inter – vol. 11, no 2, oct. 1969

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Texte intégral

(1)

Octobre 1969,

volume 1 1 , no 2

M e n s u e l d ' i n f o r m a t i o n des D i p l ô m é s de l'Université ^ e M o n t r é a l

Jean-Marc Léger

3e récipiendaire

du " M é r i t e Annuel'

des Diplômés

Cette d i s t i n c t i o n a p r é c é d e m m e n t été a t t r i b u é e à feu D a n i e l J o h n s o n et au Dr Paul D a v i d . P a g e s

En présence...

trois directeurs

du Quartier Latin.

J a c q u e s Hébert Jacques Guay R o m é o Bouchard page 1 0

Cette race d'hommes

qui font reculer

les frontières.

"Laissons la lune aux A m é r i c a i n s . Vénus aux Soviétiques. La respon-sabilité scientifique internationale du Canada c'est de connaître la

terre". page 1 8

Y A - T - I L U N PROBLÈME DE

(2)

'^/'=? P A c e '^

A

A I D E Z - N O U S À VOUS PARLER

ET À PARLER DE V O U S !

Quoi de neuf?

Emploi? Promotion? Nomination?

Déménagement? Téléphone? Mariage?

Quoi de neuf chez vos amis diplômés? reçoivent-ils l'Inter?

F A I T E S - N O U S LE S A V O I R

B O U G E Z - V O U S ? de toute façon

B O U G E Z - V O U S ! ! !

L'IIMTER

Direction et rédaction / Les Diplômés de l'Université de Montréal

Nouvelles et reportages sur I Université / Le Bureau de l'information de l'Université de Montréal Publicité / J e a n Séguin et Associés

Maquette et supervision tectinique / Guilbault, Spénard et Associés Typographie / Rive Sud Typo Service

(3)

1 interne ne

1 ter

OCTOBRE 1969 VOLUME 1 1 , N o 2

L ' I N T E R . organe officiel des D i p l ô m é s de l U n i -versilé de M o n t r é a l , parait 10 fois par an Les bureaux de L'INTER sont situés à 2 9 1 0 , b o u t E d o u a r d - M o n t p e t i t . cfiambre 3. à tVlont-r é a l T é l 3 4 3 - 6 2 3 0

R E P R O D U C T I O N D E S

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(4)

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Ibault, Spénard et Associés ive Sud Typo Service

(5)

linter

Le Quartier Latin...

l'ancien...

et le nouveau...

La publication du nouveau Quar-tier Latin constitue un point tour-nant dans l'histoire du journalisme étitdiant au Québec. Les autres média d'information ont largement commenté cet événement et tentent encore d'en évaluer les conséquen-ces dans le milieu étudiant et dans la société en général.

Les diplômés qui ont tous été des lecteurs du Quartier Latin ont des raisons tout à fait spéciales de s'intéresser à l'évolution de "leur journal étudiant".

C'est pourquoi nous avons mis

"EN PRÉ.SENCE" deux anciens

directeurs du Quartier Latin et l'actuel rédacteur en chef et, en contrepartie, dans la chronique HIER - AUJOURD'HUI - DE MAIN nous avons demandé à trois lecteurs de nous donner leur opi-nion sur le nouveau Quartier La-tin.

2,000

nouveaux

lecteurs

La présente livraison de l'Inter sera prochainement distribuée à plus de 2,000 étudiants finissants de l'Université qui deviendront di-plômés lors de la prochaine colla-tion des grades.

C'est la première fois que l'As-sociation entre directement en communication avec ses futurs membres et nous sommes heureux de profiter de l'occasion pour leur souhaiter la bienvenue parmi les lecteurs de l'Inter et bientôt dans l'association des Diplômés.

Le directeur général

Pierre Gravel

1 ter

OCTOBRE 1969

VOLUME 1 1 , N o 2

L ' I N T E R . organe officiel des Diplômés de l U n i -versité de M o n t r é a l , parait 10 fois par an Les bureaux de L'INTER sont situés a 2 9 1 0 , boul Edouard M o n t p e t i t , chambre 3, à M o n t -réal. Tel 3 4 3 6 2 3 0

R E P R O D U C T I O N D E S A R T I C L E S A U T O R I S É E

Affranchissement en numéraire au tarif de la troisième classe — permis no 1 0 0 1 2 — Port de retour garanti

LE C O N S E I L D ' A D M I N I S T R A T I O N M e Claude-R. M a r c h a n d . Droit 53 président M , Yves Guérard, Sciences ' 5 6 , vice-président Dr Roger Desjardins. Sciences ' 4 5 ,

vice-president

M , Gaston Pelletier, H E C 59, secrétaire M e Georges-E. M a r c h a n d . H E C 59 et Droit

58, Trésorier

Dr Paul David, Médecine 4 4 , directeur M , Guy J , C , Joron, Sciences sociales ' 6 4 .

directeur

M , Claude Lafontaine. Pharmacie ' 5 6 , direc-teur

M l l e Huguetto M a r l e a u . Droit 54, directeur M Robert P a n e t - R a y m o n d . Poly 6 5

direc-teur

M , Guy Sicard, Poly 5 6 , directeur

M . Jacques Villeneuve. Sciences sociales 4 9 , directeur

M e J e a n - C l a u d e D e l o r m e . Droit 59 prési-dent 1 9 6 8 69

LES M E M B R E S D U C O N S E I L DE L ' U N I -V E R S I T É

n o m m e s sur r e c o m m a n d a t i o n des Diplômés J e a n - P a u l Gignac. Poly 4 7

Hon, J u g e Guy Guérin, Droit ' 5 3 N O S R E P R É S E N T A N T S

C o m i t é de la C a m p a g n e du Cinquantenaire Gérard Fillion, H E C ' 3 4 , président de la

section des Diplômés, viceprésident de la c a m -pagne

Commission des sports de l'Université J e a n Allaire. Droit ' 5 4

Richard Bienvenu, Lettres ' 6 5 R é a m é n a g e m e n t du Centre social Gilles Duplessis. Architecture 3 8 Les États généraux du Canada français Gaston Pelletier, H E C 59

LES C A D R E S P E R M A N E N T S Pierre Gravel, directeur général Albert Ricard, directeur administratif

Dominique Léger, directeur de la campagne (section des Diplômés)

J e a n - P i e r r e Papineau, chef du secrétariat Les articles qui portent la m e n t i o n B I U M pro-viennent du Bureau de l'information de l'Uni-versité de M o n t r é a l ,

N O S R E G I O N S

A b i t i b i - T é m i s c a m i n g u e , M Yvan Dessureault. HEC ' 4 8

Bois-Franc, M Louis Presseault HEC 4 0 D r u m m o n d v i l l e , Me Jacques Biron, Droit 59 Victoriaville, M Victor Paul, HEC ' 4 1

Sherbrooke, Me Charles Leblanc, Droit 5 2 Sorel, M Jacques Messier, HEC 4 9

S a g u e n a y - L a c - S a i n t - J e a n , M Ernest Dau-phinais, Poly ' 4 1

O t t a w a - H u l l , M Pierre Camu, Lettres ' 4 7 Québec, M M a x i m e Langlois, Droit ' 5 5 M o n t r é a l , M Gaston P M a r c h a n d , HEC ' 4 0 Dorion-Vaudreuil, M Robert Caron HEC 4 5 S a i n t - H y a c i n t h e , M Paul Murray, HEC ' 3 7 S a i n t - J e a n , M e Yves Deland, Droit ' 4 8 Sranby, M Roger Giroux, A g r o n 51

(6)

3,600...

Diplômés

en voyage

Plusieurs diplômés profitent des divers services mis à leur disposi-tion ; celui des voyages intéresse le plus grand nombre. En effet, entre le premier vers Paris en 1962 et le vingt-troisième à la mi-septembre

1969, plus de 3,600 diplômés ont maintenant voyagé avec nous.

Votre association sera heureuse de vous offrir, dans les prochaines livraisons de l'Inter, un program-me complet et varié de voyages, y incluant évidemment le vol vers

Osaka en mai prochain.

Nous apprécierions votre coopé-ration, si vous nous faisiez connaî-tre vos suggestions et préférences en utilisant le questionnaire de la page 24.

Le stationnement à l'Université

Le nouveau stationnement étage de l'Université est un édifice qui directement ou indirectement n'a pas fini de faire parler de kii . . . Quoi qu'il en soit, c'est un élément

2 L'INTER / OCTOBRE 1969

qui retient grandement l'attention découvrir le nouveau visage de de tous les diplômés qui se ]îréva- l'Université peuvent toujours le lent des visites du campus

organi-sées par l'Association. Ceux qui n'ont pas encore eu l'occasion de

luire en c o m m u n i q u a n t avec le secrétariat des diplômés à 343-6230 . . . Il n'y aura pas de problè-me de s t a t i o n n e m e n t !

(7)

Jean-Marc Léger

3e récipiendaire

du

"Mérite Annuel"

des Diplômés

L'association des Diplômés re-m e t t r a p r o c h a i n e re-m e n t son 3e Mé-rite A n n u e l à Jean-Marc Léger, se-crétaire exécutif provisoire de l'A-gence de coopération culturelle et t e c h n i q u e des pays francophones et secrétaire général de l'Association des universités partiellement ou en-tièrement de langue française.

Le Mérite A n n u e l des Diplômés est a t t r i b u é à un ancien de l'Uni-versité q u i s'est distingué par sa carrière personnelle et a contribué

P H O T O : R- D E V A R T

de façon exceptionnelle au déve-loppement de toute la collectivité et au rayonnement de l'Université de Montréal. Récemment, M M . Yves G u é r a r d (notre photo) et Pierre Gravel, respectivement

vice-président et directeur général de l'Association, ont rencontré Jean-Marc Léger à Paris pour lui faire part de l'heureuse nouvelle et lui offrir les félicitations de ses confrè-res diplômés.

Jean-Marc LEGER

né à Montréal le 8 janvier 1927

— licencié en droit de l'Université

de Montréal

— licencié en sciences politiques de

la même université

— journaliste à "La Presse"

quoti-dien de Montréal, de 1950 à 1956

— journaliste au "Devoir" quotidien

de Montréal, de 1956 à 1961, spé-cialement chargé du secteur de l'information étrangère

— directeur de l'Office de la langue

française, au Ministère des Affai-res culturelles du Québec, de 1961 à 1963.

— rédacteur de politique étrangère

puis éditorialiste au Devoir, de 1963 à 1968.

0 0 0

— Fondateur en 1950 de l'Accueil

franco-canadien à Montréal (plus tard : Association France-Canada)

— membre fondateur puis secrétaire

aénéral du comité canadien de l'Union culturelle française 1954 à 1958)

— secrétaire général (1954 à 1959)

puis président (1959 à 1961) de l'Union professionnelle des jour-nalistes de langue française du Canada

— Président de l'Association

interna-tionale des journalistes de langue française de 1960 à 1962

— Secrétaire général de l'Association

des universités partiellement ou entièrement de langue française

(AUPELF) depuis sa fondation, en septembre 1961

- secrétaire exécutif provisoire de l'Agence de coopération culturelle et technique des pays francopho-nes depuis février 1969. A publié notamment :

— "Afrique française, Afrique

nou-velle", en 1958, sur l'évolution

po-Le symbole

Le "Mérite a n n u e l " est un bron-ze constitué d'un noyau central relié, par u n e série de tiges, à u n e enveloppe entr'ouverte. Le symbo-lisme : le noyau de la connaissance accumulée lors des études univer-sitaires, qui rayonne ensuite dans la société et influence profondé-m e n t l'évolution ; c'est ainsi le le-vain q u e constituent les diplômés de l'Université dans le Québec actuel. Le m o u v e m e n t d'enrichisse-m e n t est réciproque et circule dans les deux sens, grâce a u x n o m b r e u x c a n a u x q u e sont les tiges, entre le noyau et l'enveloppe de cette ma-gnifique fleur de bronze.

litique et sociale des pays d'Afri-que francophone ;

— "L'avenir économique des

Cana-diens français" en 1956 ;

— "le Québec, face à l'immigration",

en 1958.

Collaborateur régulier aux émissions de politique étrangère du secteur français de Radio-Canada

Collaborateur de divers périodiques canadiens-français

Marié, trois enfants.

(8)

Cudule

en

campagne

par Jacques Guay

Lfudule /-.. O.-yV. oLrsL.cJ.. et Z— a aâiocLei

AVOCATS CENTRE PROFESSIONNEL 5, RUE PRINCIPALE SJ.NÉCIPHORE Le 32 septembre 1969 Cher(e)s diplômé(e)s.

Je devrais plutôt dire, comme au bon vieux temps de La Veuve, du Minuit ou du Fai-san Doré : "Chers Carabins, Chères

Poutchinet-tes".

Au nom des belles années me voilà ! Je viens vous exhorter à ne pas oublier votre aima mater. C'est un devoir civique de bon citoyen. Mais je ne vous ferai pas de discours. Je laisse cette glorieuse tâche au président de la Campa-gne dont je ne suis qu'un modeste porte-parole. (Je n'avais pas le temps moi-même de la prési-der vu que je suis tout dévoué à mes conci-toyens.)

Le président, c'est Monsieur Gérard Fi-lion, l'ancien directeur du Devoir. C'est un homme qui s'y connaît en campagne de charité. Il en fait beaucoup pour sauver l'oeuvre de Bourassa qu'il a remise intacte entre les mains de son successeur. C'est un homme de grand mérite, qui, modeste fils d'habitant, a su devenir grand journaliste et grand firésident de compa-gnie. U administre, entre autres, un chantier maritime qui n'a pas fermé.

C'est un homme très occupé. Il faudrait pas lui faire perdre son temps. Il faut donc souscrire en grand nombre sinon il sera pas content et il va dire ce qu'il pense de nous et ça sera pas drôle. Imaginez ce qu'il va dire si, par exemple, il n'y a que les sociologues qui donnent à l'Université.

En donnant à l'Université vous encoura-gez une bonne oeuvre et c'est déductible de vos

impôts. Pour les Souverainistes, c'est ça de moins qu'ils verseront à Ottawa. Et s'ils ne veulent pas nuire au gouvernement québécois ils n'ont qu'à ne pas se servir de leur reçu aux fins de l'impôt provincial.

Dans ce numéro de l'Inter, il y a une enve-loppe de retour. Faudra la retourner au plus xiite parce qu'avec le nouveau seiuice des postes si vous tardez, la Campagne a le temps de finir avant qu'on ait de vos nouvelles. Répondez en grand nombre parce que j'ai entendu dire par mon associé, l'ancien député, qui a encore des contacts, que bientôt le facteur ne livrera le courrier que lorsque ce sera payant. C'est-à-dire que lorsqu'il y aura assez de lettres pour que ça vaille le déplacement.

Si vous avez le temps, venez porter votre enveloppe vous-mêmes. C'est plus sûr. Sans compter que je me demande si, via les postes, le fédéral ne se trouve pas dans cette Campagne à envahir une compétence provinciale, l'Educa-tion. Un peit comme lors des fameux octrois fédéraux aux universités en 1957. Faudra que je demande ça à Monsieur Ryan.

Enfin n'oubliez pas: "Si l'Université du Québec est à l'Etat, l'Université de Montréal est à nous-autres, ses diplômés."

Bien à vous,

Gudule Z B.A. LL.L.

(9)

NIVERSIT

Souscrire c'est bien

souscrire et faire souscrire c'est mieux !

R i e n ne remplace le contact personnel lorsqu'il s'agit de convaincre q u e l q u ' u n de contribuer à u n e c a m p a g n e de souscription. Lors de la première phase d e la c a m p a g n e plus de 400 diplômés avaient accepté de collaborer à la réalisation d'un premier objectif. A u j o u r d ' h u i nous devons renouveler nos cadres et nous croyons n o r m a l q u e d'autres p r e n n e n t la relève.

Nous souhaitons q u e des centaines d'anciens acceptent de participer activement à cette deuxième tranche de la campagne et qu'ils utilisent l'enveloppe ci-jointe p o u r nous faire part de leur collaboration. Nous d e m a n d o n s peu ; contacter cinq confrères de promotion et recueillir leur contribution.

Préférez-vous nous rejoindre par téléphone au-j o u r d ' h u i même ? Allez-y et composez 343-6230.

• • . sommes-nous si pauvres

pour être g é n é r e u x . . .

Il n'est pas mauvais, à l'occasion, de regarder ce q u i se passe ailleurs et, à p a r t i r de certains points de repère, c o m p a r e r n o t r e effort et notre participation en regard de l'expérience des autres.

Depuis toujours les Universités font appel, tout p a r t i c u l i è r e m e n t , à leurs anciens afin de les inviter à c o n t r i b u e r financièrement au progrès de leur Aima mater.

Le tableau, ci-contre, vous p e r m e t t r a de voir dans quelle mesure cette collaboration existe ailleurs et chez nous et laissera à votre bon jugement le soin de déterminer si vraiment . . . nous sommes si pauvres p o u r être généreux . . .

Parmi les 'quelque 33,000 diplômés de l'Univer-sité de Montréal n'y en aurait-il q u e 1,675 financière-ment en mesure de contribuer au développefinancière-ment de leur institution ? . . .

LA CAMPAGNE Section/diplômés

Statistiques comparatives concernant la participation financière des diplômés de six Universités américaines et deux Universités canadiennes à leur Aima mater.

UNIVERSITÉ

Baylor, Tex. (f.a. '67-'68) Brown, R.I. (f.a. '67-'68) Dartmouth, N . H . (f.a. '67- '68) NOMBRE DE DIPLÔMÉS 30,970 31,335 31,930 NOMBRE DE SOUSCRIPTEURS 4,127 12,574 19,915 MONTANT SOUSCRIT $1,163,556. 925,446. 1,604,371

Notre-Dame, Ind. (f.a. '67-'68)

Princetone, N.J. (f.a. '67-'68)

Vanderbilt, Tenn. (f.a.

McGill (f.a. '68-'69)

Montréal (cm. '68-'69)

'67-'68)

36,021

37,583

28,750

44,000

29,530

13.476

21,826

14,126

15,032

1,675

2,027,845.

2,491,364.

909,736.

678,198.

323,456.

f.a. : Fonds Aima mater c m . : Campagne majeure

(10)

rieur

r

K. A L'UNIVERSITE

K. errait déjà deux nuits et

un jour dans les

intermina-bles couloirs, mais déjà il

avait perdu la notion dit

temps. Il se souvenait être

entré un vendredi en fin

d'après-midi dans l'immeuble

du Droit .et des Sciences

so-ciales. Depuis, il déambulait

à la recherche de la porte

7324 bis. En avait-il

parcou-ru des corridors, remonté des

escaliers, franchi des portes

mystérieusement verrouillées

derrière lui. Il avait utilisé

des ascenseurs menant à

d'au-tres couloirs au long desquels

se dressaient d'autres longues

rangées de portes jusqu'à

l'in-fini de solitudes enténébrées.

Un moment le coeur de K.

battit plus vite. Un homme

marchait à sa rencontre et

son pas résonnait dans le

si-lence du grand bâtiment

vi-de. Je suis, dit-il à K., un

chercheur. — Moi aussi,

re-prit notre pitoyable héros, je

cherche deptiis longtemps la

porte 7324 bis; ils firent

rou-te de concert. L'homme

était géographe et parlait

tout en marchant des

ni-veaux techniques séparés ; il

était là aussi depuis de

nom-breuses heures et cherchait la

sortie. A une croisée de

pas-sage, K. et le géographe se

séparent pour explorer

cha-cun de son côté une

possibi-lité. Ils ne devaient jamais

se revoir. L'aube blanchissait

derrière les vitres scellées. K.

fit une autre rencontre. —

Du moins le crût-il, car il

dé-lirait déjà un peu. Ce

nou-veau compagnon, lui aussi,

professeur de l'Université,

tentait désespérément de

re-trouver son bureau oii il

avait oublié en fin de

semai-ne le texte d'usemai-ne conférence

sur l'influence du Dédalus

de Joyce sur le style de

Kaf-ka.

Puis K. se retrouva seul

en-RESULAxeufl DE iftWô-pt^oio ANn-ClAUSrKO.'HDeiHRTEUS, rJANErreS ^^»ûl^^* voirt Les CÉHFCÎRPiE HOUIOE AMTl.OLFACTIF PEOM.E . OOUCE OfrecTEuR Oe PORTfS OUVET^reS FUCIN OUKtrCMCE OXIGCNATflJR ENLUMINOPHAKeS PAtiE-PiitiF

lABVR l a t e r O R I ENTEUR DETECTÇUrt

OE COULOIR t«SANT RESSORTISSANT ÉTlVSNGCR

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core. — Il prit un escalier

qui descendait entre d'ingrats

7nurs de béton gris — les

marches menaient à une

por-te au-dessus de laquelle on

li-sait le mot libérateur

"Sor-tie," mais un appareil

com-pliqué bloquait la serrure et

une plaque déclarait que

tou-te tou-tentative d'ouverture de

cette issue déclencherait

l'a-larme d'incendie. K. n'insista

pas. Il y avait bien une autre

porte, mais elle se trouvait

sous l'escalier, on l'apercevait

à travers les contre-marches,

et nul passage ne semblait y

7nener. K. reprit son

angois-sante promenade.

Un gardien le sauva le lundi

matin. — Sortir de là est très

facile dit l'homme en

unifor-me ; montez par l'ascenseur

au troisième, prenez le

cou-loir à gauche, tournez à

droi-te jusqu'à l'escalier,

descen-dez d'un étage, suivez droit

devant vous jusqu'à la

café-téria et prenez la sortie de

gauche.

Voyant le visiteur perplexe,

le gardien s'offrit à ramener

K. vers la rue.

— Qu'alliez-vous faire au

bureau 7324 bis ? demanda le

guide.

K., d'une voix chevrotante,

expliqua :

— J'allais voir, pour le

re-mercier, un professeur,

spé-cialiste en psychiatrie, qui

m'a délivré de ma

claustro-phobie, mais je crois que tout

le traitement est à

recom-mencer.

LOUIS-MARTIN TARD

^

(11)

Flore

de

l'Anticosti-Minganie

Frère Marie-Victorin, é.c. et Frère R o l l a n d - G e r m a i n , é.c. Les Presses de l'Université de

M o n t r é a l v i e n n e n t de lancer l'ou-vrage : Flore de

l'Anticosti-Minga-nie d u Frère Marie-Victorin et du

Frère R o l l a n d - G e r m a i n .

Bien q u e publié vingt-cinq ans après la m o r t du Frère Marie-Victo-rin, cet ouvrage reste d ' u n e très g r a n d e i m p o r t a n c e p o u r les bota-nistes. Peu de recherches, en effet, ont été faites sur la flore du terri-toire étudié. Leur étude, considérée alors comme l'oeuvre de pionniers, n'a pas d o n n é lieu à d'autres publi-cations.

* * *

C'est à l'instigation d u profes-seur F e r n a n d . dont les études sur la flore de la Gaspésie et de T e r r e -N e u v e font a u t o r i t é en b o t a n i q u e , q u e le Frère Marie-Victorin entre-p r i t ses recherches dans la entre-partie insulaire d u Golfe Saint-Laurent désignée sous le n o m d'Anticosti-M i n g a n i e : d ' i m p o r t a n t e s relations biologiques existent en effet e n t r e ce territoire, la Gaspésie et Terre-Neuve. Flore de

l'Anticosti-Minga-nie complète l'ouvrage du frère

Marie-Victorin publié antérieure-m e n t a u x P.U.M. : Flore

lauren-tienne.

Les a u t e u r s effectuèrent cinq sé-jours dans l'île d'Anticosti et les îles M i n g a n . Le j o u r n a l de voyage, q u i constitue la première partie d u volume, r a p p o r t e leurs observa-tions et p e r m e t de suivre, j o u r après j o u r , leurs découvertes sur la flore et le terrain de cette région. L ' i m p o r t a n c e de ce j o u r n a l est

ain-si définie par le Frère Marie-Victo-rin : "Le botaniste qui étudie la flore d'une région d'un point de vue déterminé, t a x o n o m i q u e par exemple, ne peut se désintéresser totalement ni d u point de vue éco-logique ni du point de vue phy-togéographique. Si les résultats de travaux doivent être présentés dans la forme classique de leur catégorie spéciale, il serait d'autre part mal-h e u r e u x de laisser perdre, surtout s'il s'agit de longues campagnes en pays peu connus, la m u l t i t u d e des observations de détails faites cha-q u e jour".

A partir des notes recueillies dans le " j o u r n a l " , les auteurs o n t établi un inventaire des espèces trouvées, qui constitue en fait le premier catalogue complet de la flore du territoire. O u t r e cette liste exhaustive, qui tient compte de tous les travaux effectués dans cette région, ils ont dressé une liste^de la floride allogène, c o m p a r a n t leurs résultats avec ceux d'autres botanistes ayant étudié des régions environnantes.

1969. U n volume de 532 pages (61/2 X 91/2) relié toile sous ja-quette acétate : $13.50. (CBN 8405 0121 8).

D E J A P A R U A U X P.U.M.

Flore l a u r e n t i e n n e , par le Frère Marie-Victorin, é.c.

1964. U n volume de 928 pages (61/2 X 91/2), relié toile sous j a q u e t t e acétat"e : $16.50. (SBN 8405 0018 1).

LE CENTENAIRE D'ANDRE GIDE A L'UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

( B I U M ) L'Université de Mont-réal s'apprête à célébrer le cente-naire de Gide. Le 21 novembre prochain, la direction des études françaises (lettres) et celle de la librairie, secondées par le Bureau de l'information organisent u n "vendredi A n d r é Gide".

Des expositions de livres, de pho-tographies, de manuscrits, de films consacrés à l'auteur ou tirés de son oeuvre, des documents audio-vi-suels, des conférences, seront pré-sentés t o u t e la j o u r n é e au second étage du pavillon des Sciences so-ciales et Droit, ouvert à tous les

visiteurs. En fin de journée, au cours d'un "teach-in", organisé dans un a m p h i t h é â t r e , chacun p o u r r a interroger les gidistes spécialement invités et dialoguer avec eux sur l'homme que fut Gide, sur l'in-fluence qu'il a pu avoir sur notre société, par sa pensée et son oeuvre, tout entières vouées à la lucide re-mise en question des notions de notre temps dans les domaines du christianisme, de l'art, du marxis-me, du colonialisme et de la sexua-lité. La déclaration d ' A n d r é Mal-r a u x p o u Mal-r Mal-r a aloMal-rs êtMal-re confiMal-rmée ou infirmée : "Gide, n o t r e contem-porain capital."

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Dans notre dernière livraison nous présentions l'expression d'opinions de sept nouveaux diplômés sur des questions d'une brûlante actualité. Pour nous permettre d'effectuer une certaine comparaison nous

pre-SYSTEME

•> POLITIQUE

IDÉAL

PIERRE TANGUAY ANNE BROSSARD Poly 1950 Diététique 1956

Q u ' o n le veuille ou n o n , la démo- Le système socio-démocratique, cratie évolue vers une forme 03

sociale démocratie. ANDRÉ BROSSEAU Médecine 1953 Système d é m o c r a t i q u e et sociali-sant.

RELIGION

Les religions devraient évoluer vers la gauche, vers la protection des petits.

^^ INDEPENDANCE

û ^ DU

f^ QUÉBEC

C'est une question qui ne se pose-ra même plus dans quinze ou v i n g t ans quand tous les peuples auront atteint un degré avancé d'inter-dépendance. Quant au Qué-bec, il lui reste à trouver le moyen de prendre son destin en main tout en demeurant dans ce courant international.

La religion avec un g r a n d R de- La loi naturelle, meure nécessaire à l'homme.

L'Egli-se catholique a préL'Egli-sentement des cadres qui sont désuets mais elle tente de se moderniser afin de ré-pondre aux besoins des hommes. Je ne la souhaite pas du t o u t ! Ce serait notre faillite financière ef économique à très brève échéance.

Un d é f i à relever. — Il faudrait au préalable se métamorphoser en Nevada (Las Vegas - Reno) pour accumuler les capitaux. — Sans ca-p i t a u x , les Québécois devraient fai-re montfai-re d'héroVsme et de stoïcis-me qui ne sont plus des vertus mais du masochisme s'il faut en croire les psychiatres.

CONTESTATION

Nous aussi dans notre temps nous prétendions avoir inventé cette fa-çon de tout remettre en question pour faire avancer la société.

in

Elle est bonne et nécessaire Tant qu'elle recherche la vérité et la justice. Elle d o i t être faite sérieu-sement et consciencieusérieu-sement sans usurper les droits des individus ou de la collectivité.

Rarement nécessaire, souvent inu-tile et f r é q u e m m e n t nuisible. Il faut faire sienne la devise d u " D e -v o i r " Bien faire et laisser braire.

PARTICIPATION

PUBLICITE

<o

ARGENT

C'est certainement la f o r m u l e d'à- Devrait être très limitée de la part venir sur tous les plans. des étudiants en ce qui concerne

la gestion de l'Université. L'expé-rience a presque toujours raison.

Souhaitable. — L'individualisme semble être un de nos grands dé-fauts et souvent il s'enlaidit de jalousie et d'envie.

Le lavage de cerveau qui coûte le C'est une nécessité dans notre sys- Planifie t o u t , tue la personnalité, plus cher. tème économique. Cependant, il

serait souhaitable que nos lois soient plus sévères à l'égard de la publicité mensongère.

Plus on en a, plus c'est facile de Ceci encore est une nécessité dans C'est la base de la sécurité humal-parler de détachement vis-à-vis notre système. Se garder de le ne. — La Bourse est le baromètre l'argent. considérer comme seul critère de de la stabilité sociale.

succès.

L'art de faire payer aux innocents Un h o r r i b l e gaspillage à tous les Fléau inévitable. Empêche la théo-)e prix des erreurs commises par points de vue. Mais tant que nous rie de Malthus ( s u r p e u p l e m e n t ) de les dirigeants. serons humains . . . se faire jour.

GUERRE

C / ) AMOUR LIBRE

LU

DROGUE

Un amour qui n'est pas libre peut- Contraire au besoin de stabilité et A quarante ans, au d i r e de la jeu-il être un amour ? de permanence chez l'humain, ^e- nesse, nous sommes des crouIant<î.

tit jeu dangereux. A p r i o r i , cette question me dé-passe.

L'évasion des impuissants. Je n'ai jamais e n t e n d u parler de q u e l q u ' u n qui ait été amélioré par son usage régulier (je regrette Dr Leary), mis à part les personnes qui le f o n t sous prescription mé-dicale pour une courte période.

Utile et indispensable aux misé-reux, aux déshérités, baume peur la souffrance. Pour l ' h o m m e sain, la d r o g u e est un p i t o y a b l e m o y e n d'évasion.

^ RACISME

û

ART

ROBERT

CHARLEBOIS

C'est certainement une invention des Anglais.

Il ne devrait pas exister. Confor-tablement installée ici, je n'ai pas de problèmes, mais si je vivais au Mississipi . . .

Pour être authentique, l'art devrait être populaire et Imprégner la vie de chacun. Peut-on appeler arl un phénomène réservé à l'élite ?

Facette importante de l'homme. Le g o û t pour les arts s'apprend, se d é v e l o p p e graduellement. Beau-coup nous est o f f e r t au Québec mais est-ce q u ' o n en p r o f i t e ?

J'en suis. Nous avons de la d i f f i -culté à nous c o m p r e n d r e entre Canadiens, comment pouvons-nous décemment p r é t e n d r e intégrer le noir dans notre m i l i e u ? Je n'aime-rais pas que ma f i l l e m'impose un noir comme g e n d r e .

Personne ne peut être contre.

Je ne m'intéresse pas au hockey. Je n'ai jamais eu le plaisir de le v o i r sur scène ou même à la télé-vision.

M'est peu c o n n u . En g é n é r a l , je déteste les chanteurs q u i malmè-nent le français sous p r é t e x t e de faire plus canadien.

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sentons aujourd'hui les réponses qui nous ont été présentées aux mêmes questions par sept diplômés de gé-nérations différentes.

JEAN-F. GIROUARD CLAUDE LAMOTHE FRANCINE PANET-RAYMOND FERNAND DELHAES Droit 1952 Lettres ( M . A . ) 1961 Se. Sociales (Rel. Ind.) 1968 H.E.C. 1940 i l n'y a pas e n p r a t i q u e une d é m o - Le m o d è l e suédois m'apparaît

com-cratie vraie q u i évite les excès d u me très valable. Il s'agirait de v o i r l i b é r a l i s m e et si c'est d u socialisme dans quelle mesure le Québec

(les g r a n d s m o t s ) à retenir que p o u r r a i t l'adapter à sa réalité, c'est le système p r o b a b l e m e n t le

plus e x i g e a n t des g o u v e r n a n t s et des g o u v e r t é s .

Système socialiste q u i p e r m e t t r a i t la participation réelle de la p o p u -lation aux mécanismes de prise de décision et n o n plus l'illusion de p a r t i c i p a t i o n d u système actuel.

Le système p o l i t i q u e idéal est la démocratie à c o n d i t i o n q u ' i l res-pecte bien toutes les classes de le société et que ceux qui se présen-tent aux élections soient v r a i m e n t désintéressés et résolus à servir le bien c o m m u n .

Les principes et les exigences de base d e m e u r e n t t o u j o u r s . En fait ils ( e l l e s ) sont très peu n o m b r e u x et il y a encore lieu de chercher à r e t r o u v e r leur s i m p l i -cité o r i g i n e l l e et essentielle.

Je n'appartiens ment r e l i g i e u x .

a aucun g r o u p e - A chacun de faire son c h o i x . L'im-p o r t a n t c'est de resL'im-pecter celui des autres.

Il est essentiel pour t o u t le m o n d e d ' a v o i r une r e l i g i o n et je respecte l'opinion de ceux q u i p r é t e n d e n t n'en pas avoir.

L'indépendance absolue, je n'y crois Très f a v o r a b l e . pas p o u r toutes sortes d e choses

et de m o t i f s . O n d é p e n d t o u j o u r s d ' u n autre, même plus petit que soi. Une a u t o n o m i e la plus large possible à c o n d i t i o n q u ' o n s'en serve à l'intérieur d'une f é d é r a t i o n d e m e u r e à m o n sens la solution la plus réaliste, judicieu.se et p r a t i q u e .

Plus que jamais nécessaire pour éviter l'assimilation au g r a n d " m e l -t i n g p o -t " américain.

Tant q u ' i l y aura des hommes l i - U t o p i q u e q u a n d elle est g l o b a l e ,

1 Tl . . - . . _ _ J _ l _ . . _ - . _ _ ' : _ _ J - - - r . i . . _ » r

Ce serait un beau rêve réalisable si le Québec était 3, 4 ou 5 fois plus p o p u l e u x et d o n t la p o p u l a -t i o n é-tai-t au moins à 8 0 % de mê-me langue. Dans l'état actuel des choses l'indépendance entraînerait une baisse du niveau de vie q u e l'immense majorité de la p o p u l a -t i o n du Québec n'es-t pas prê-te à accepter.

La contestation c'est d e v e n u la re-l i g i o n de 65-70, bien du v e n t , beau-c o u p de tapage et bien des mois mis bout-à-bout, et puis après ? La c o n t e s t a t i o n sert d'échappa-toire.

bres t i o n

il y aura de la contesta nécessaire pour des situations concrètes. Pour être efficace, doit t o u -jours proposer une nouvelle situa-t i o n .

Je suis f a v o r a b l e à la contestation et surtout f a v o r a b l e à la contesta-t i o n du bien-fondé de ce que cer-taines personnes v e u l e n t implanter.

Il en f a u t , mais avec des partici- Si t o u t le m o n d e p o u v a i t s'enten- Favorable à la participation à tous pants q u i savent, q u i c o m p r e n n e n t , dre pour la d é f i n i r on pourrait les niveaux : à l'entreprise, à l'Unt-q u i v e u l e n t , l'Unt-q u i échangent, l'Unt-q u i être plus facilement pour ou con- versiîé, au g o u v e r n e m e n t , concluent et qui avancent. tre . . .

Je suis en faveur de la participat i o n à la c o n d i participat i o n que les p a r participat i -cipants aient les connaissances requises, la compétence et les q u a l i -tés d ' u n chef.

Publicité q u i i n f o r m e ? d'accord. Publicité q u i arrache le consente-m e n t ? n o n . Publicité q u i caconsente-mou- camou-f l e ou q u i t r a h i t ? n o n .

M o t sophistiqué au nom d u q u e l o n Nécessaire pour Informer et éclai-permet aux "mass m é d i a " de con- rer le consommateur mais d o i t être d i t i o n n e r les gens. soumise à un contrôle sévère de façon à en éliminer Tout le con-tenu fallacieux.

Un ma! nécessaire qui c o n t r i b u e à créer les besoins. Ce q u i i m p o r t e c'est que la publicité permette au consommateur de connaître toute la gamme des p r o d u i t s et de les comparer.

Evidemment, ce n'est pas une f i n en soi, mais c'est un m o y e n m . . . c o m m o d e . Facile de le d é d a i g n e r l o r s q u ' o n n'en a pas, facile de le d o m i n e r q u a n d on en a.

Un o u t i l c o m m o d e . Devrait être un simple m o y e n d'échange et non pas le moteur et l'objectif de toutes nos actions.

C'est encore la meilleure f a ç o n q u ' o n ait t r o u v é de monnayer le travail et de capitaliser les éner-gies en vue d ' u n usage ultérieur. I g n o b l e chez les êtres dits raison- La bêtise humaine poussée à son Stupide reliquat du passé.

Déchéan-nables. Il f a u t en certains cas plus p a r o x y s m e . . . ce de l'humain. Que les Américains de courage à y aller qu'à se dé- sortent d u Viêt-Nam et les Russes clarer objecteur. de Tchécoslovaquie.

La guerre est d é p l o r a b l e . Etant d o n n é l ' h u m a i n , il n'est pas pos-sible d'entrevoir encore le jour où la guerre ne sera plus q u ' u n mauvais souvenir.

Pour ceux q u i le v e u l e n t ainsi. Mais Les partenaires sont seuls respon- Ephémère et superficiel. Ne le pra-q u ' i l s n'essaient donc pas de l'im- sables de leur façon de s'épanouir, tipra-querais pas personnellement mais poser à ceux q u i en v e u l e n t un accepte que d'autres le p r a t i q u e n t , autre . . . t o u t aussi libre.

L'amour libre est à déconseiller : il entraîne avec lui des problèmes d o n t la société ne sera pas en me-sure de payer le p r i x de la solu-t i o n .

S ' i n f o r m e r d ' a b o r d , éliminer les Je ne f r é q u e n t e pas le m o n d e de Tragique que certains d o i v e n t re- Voir réponse précédente, frousses inutiles et savoir v r a i m e n t la d r o g u e mais je le côtoie . . . Ma courir à un tel m o y e n pour

échapce q u i en est. Là o c'est un p r o vérité estelle m e i l l e u r e ? Du moins per à la réalité et à leurs p r o b l è -blème y voir. je le pense p o u r l'instant. mes.

P r o b l è m e facile à trancher e n t h é o - C o r r u p t i o n de l'esprit à laquelle Tous les hommes sont égaux, rie, dans la p r a t i q u e d ' u n jour et échappent peu des personnes,

d ' u n lieu précis le plus charitable f e r a i t q u o i ? c'est t e l l e m e n t plus facile de régler la g u e r r e e n C h i n e .

Les humains d o i v e n t se respecter entre eux et être bien conscients q u ' a u c u n g r o u p e n'a plus de po-tentiel q u ' u n autre.

L'une des plus belles activités de A u Québec c'est un m o t g a l v a u d é Le maintien et le d é v e l o p p e m e n t L'art a sa place p a r t o u t et t o u t e l ' h o m m e tant q u ' e l l e n'est pas et souvent le r e f u g e des " d é s i n - de l'art sont essentiels pour échap- personne q u i refuse de croire à évasion i n u - c a r n é s . " per à l'emprise de plus en plus en- la nécessité de l'art renonce par le p r é t e x t e paresse.

t i l e , commerce ou f u m i s t e r i e . vahissante d u technique. fait même à la culture.

Relire la réponse à la q u e s t i o n Est-il un p r o d u i t de la p u b l i c i t é ou A m u s a n t , divertissant, m e r v e i l l e u x Pour m o i , Robert Charlebois c'est v r a i m e n t le reflet d'une société ur- sens d u r y t h m e . la musique électrifiée jusqu'au barne et " j o u a l i s é e " q u i se décou- p o i n t de p r o d u i r e le t o n n e r r e ,

vre en lui . . . ^ ^ ^ _ ^ ^ ^ ^ _ - ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ _ — ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ p r é c é d e n t e .

(14)

EN PRÉSENCE...

3

directeurs

du

Quartier Latin

N.D.L.R.

Trois journalistes qui se sont intéressés ou s'intéressent encore activement au journalisme étudiant s'interrogent sur ce que doit être AUJOURD'HUI le journalisme étudiant en général et le Quartier Latin en particulier. Deux anciens directeurs du Quartier Latin,

à des époques différentes, confrontent leur opinion avec celle de

l'actuel directeur du Quartier Latin. L'INTER :

Nous avons devant nous le nou-veau Quartier Latin et nous som-mes en présence de son actuel di-recteur et de deux anciens direc-teurs des années 1945 et 1960. J'ai-merais que vous puissiez confronter vos opinions sur le journalisme étudiant d'aujourd'hui et sur le Quartier Latin en particulier. Le journalisme étudiant existe-t-il vrai-ment ? Est-ce un journalisme très particulier ou simplement du jour-nalisme destiné à des lecteurs étu-diants ?

JACQUES GUAY :

J e crois qu'à mon époque, il exis-tait u n journalisme différent. Pour ma part, j'ai toujours essayé de faire un journal le plus profes-sionnel possible ; malheureuse-ment, l'équipe était beaucoup plus jeune dans l'ensemble et faisait ni plus ni moins son apprentissa-ge ; p o u r t a n t les critères étaient les mêmes et surtout pas de tabou à l'intérieur de l'équipe. J e leur de-mandais surtout de rédiger u n e nouvelle puis d'en vérifier la sour-ce. J e ne voulais pas que ce soit du journalisme étudiant.

JACQUES H E B E R T :

A mon épocjue, on avait l'impres-sion qu'on faisait des choses très révolutionnaires, pleines de colère. On n'était pas journaliste et le

])roblème du journalisme par lui-même était à peine soulevé. Il n'existait pour ainsi dire pas de j o u r n a u x étudiants, sauf ceux de l'Université Laval, de McGill et d'Ottawa, je crois . . . If faut dire aussi que le Quartier Latin avait pris une tournure très curieuse de-puis quelques années ; c'était une sorte de cahier littéraire, intellec-tuel, philosophique. Pour vous donner un exemple : toute la pre-mière page d'un n u m é r o du Quar-tier Latin était une étude sur Pas-cal. Inutile de vous dire que les étudiants se désintéressaient à un tel point du journal, q u ' u n jour ils en ont bridé tous les exemplaires sans même avoir défait le colis 1 C'était grave. Personne ne le li-sait, sauf les auteurs des articles et leurs blondes . . .

ROMEO B O U C H A R D :

Il y a eu au Québec des j o u r n a u x ,

des publications qui prétendaient se faire l'écho sur le Campus de la révolution tranquille. Ce qui change tout aujourd'hui, c'est la réforme de l'éducation. Ce n'est plus un petit groupe d'étudiants, ce sont des masses énormes provo-quées par l'arrivée des C E G E P qui essaient de se placer dans la société et qui posent de plus en plus de problèmes. Le journalisme étu-diant consiste à trouver des moyens, des média d'information, afin

qu'ils arrivent à se faire e n t e n d r e , car p o u r le m o m e n t ce sont tous les autres qui p a r l e n t d'eux.

JACQUES H E B E R T :

Il faudrait être juste p o u r ceux que j ' a i décrit précédemment. Cet-te année-là, est u n e année q u i a m a r q u é un m o m e n t dans l'histoire du Quartier Latin, il y avait Jean-Louis R o u x comme rédacteur en chef, Jean-Marc Léger et bien d'au-tres, des gars qui avaient certes une valeur. Ce qu'on a voulu avant tout c'est de faire lire le Q u a r t i e r Latin et p o u r cela éviter de gaspil-ler du papier. Sortir un j o u r n a l bien présenté avec u n e mise en page raffinée agrémentée de belles photos comme celle de Pascal, c'é-tait bien beau, mais u n p r o b l è m e se posait : il n'était pas lu, car tout le reste n'était q u e littérature . . . En somme, nous par la suite, on voulait s'intégrer au milieu, à cette espèce de b o u i l l o n n e m e n t qu'il y avait ; c'était peu de chose, mais à une époque de grande obscurité, cela prenait u n e grande impor-tance. On a décidé qu'il fallait que ce soit vraiment u n j o u r n a l étudiant, et non p u r e m e n t litté-raire. Parler des étudiants, pour qu'il y ait réellement u n e relation avec la réalité é t u d i a n t e , les nou-velles de facultés. Pour le r e n d r e plus vivant également, on décida de le rendre b i h e b d o m a d a i r e , de le publier deux fois par semaine. O n pensait q u ' o n ne devrait pas a t t e n d r e une semaine p o u r d o n n e r des nouvelles aux étudiants. En-suite, pour la première fois, cette année-là, pas de censure, u n des jalons était déjà po.sé. En effet, avant, les articles étaient lus par

l'aumônier des étudiants, l'abbé Deniger qui respectait la vieille tradition et lisait tous les articles. Les moindres phrases sur les filles étaient coupées. Puis il y eut l'abbé Llewellyn q u i était j e u n e , dynami-q u e et arrivait de France et dynami-qui avait q u a n d m ê m e un certain res-|)ect de la liberté é t u d i a n t e . C'est lui qui insista auprès du recteur pour qu'il n'y ait plus de censure. Il d u t supporter toutes les remar-ques du recteur, qui à cette

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q u e , était l'autorité ; m ê m e les vi-ce-recteurs d ' a u j o u r d ' h u i n ' o n t pas cette a u t o r i t é ; il avait le rôle d'un préfet dans u n collège. Enfin, l'ab-bé Llewellyn en p r e n a i t toute la responsabilité et ne m a n q u a i t pas de répéter au recteur q u e nous étions de "bien braves petits gars", ce q u i semblait le rassurer. Je dois d i r e q u e cela nous a b e a u c o u p ai-dés. L ' a u t r e fait nouveau était q u e nous d é b o r d i o n s les préoccupations p u r e m e n t étudiantes. O n s'intéres-sait à ce qui se pass'intéres-sait à l'extérieur au p o i n t de faire u n e p o l é m i q u e ou u n élément d ' u n e jiolémique c o n t r e la b i b l i o t h è q u e municipale, où l'on ne pouvait o b t e n i r tous les livres q u ' o n désirait : plus de 2 5 % des livres étaient censurés par les vieilles filles q u i étaient au comp-toir de réception. U n e campagne v i r u l e n t e contre la b i b l i o t h è q u e de-vient risible à notre époque, mais à ce moment-là, on était audacieux.

JACQUES GUAY :

En 1960, l'esprit était relié

direc-t e m e n direc-t à l'époque. O n sordirec-taidirec-t d'une p é r i o d e p o u r r e n t r e r dans u n e a u t r e très transitoire. U n e partie des é t u d i a n t s ressemblait peut-être à ceux d ' a u j o u r d ' h u i , des dignes p r o d u i t s du cours classique, tout ce qu'il y a de plus renfermé, sclé-rosé. Ils étaient d ' u n conservatis-m e iconservatis-mpensable, alors q u e nous, nous parlions d'assurance-santé, de g r a t u i t é scolaire, de participation à des débats ouverts sur la lutte anticolonialiste (la guerre d'Algé-rie p a r exemple). T o u t ceci était assez m a l vu p a r u n e b o n n e partie des é t u d i a n t s , détesté et très con-testé.

L ' I N T E R :

Est-ce q u e les journalistes du Quar-tier L a t i n d ' a u j o u r d ' h u i o n t déli-b é r é m e n t mis de côté toutes les nouvelles c o n c e r n a n t les é t u d i a n t s sur le c a m p u s ?

JACQUES G U A Y :

Ce n'est pas récent. Cela date déjà de m o n temps !

R O M E O B O U C H A R D :

C'est dans ce sens qu'il existe depuis q u e l q u e s années d u j o u r n a

-lisme é t u d i a n t qui dépasse le petit feuillet q u e l'on distribuait au col-lège, les petites annonces classées, les premiers prix, etc . . . Ceci est acquis depuis un bon m o m e n t , ce qui est nouveau c'est q u e les mé-dia qu'employait le journalisme étudiant sont "déphasés". Les jour-n a u x de campus sojour-nt perdus dajour-ns la masse, ils ne r é p o n d e n t plus à rien car l'information principale vient par les grands média, tout ce qui s'est passé sur les campus l'an dernier nous a été annoncé par Radio-Canada, le Devoir, La Presse. Beaucoup de j o u r n a u x ont disparu clans ces brassages à cause des transformations étudiantes, du rôle nouveau qu'ils ont dans la so-ciété et dans les média d'informa-tion. Pour cela, il faudrait inventer d'autres formes de médium, afin qu'ils puissent c o m m u n i q u e r entre eux et avec la société. C'est cela ce q u e représente u n e forme comme celle-ci, un plan national à destina-tion locale. Il faudrait même avoir de l'information internationale à l'ensemble du mouvement étu-diant.

JACQUES GUAY :

Je suis d'accord avec Bouchard, car

il est vrai cjue la grande différence actuellement c'est q u e les étudiants des C E G E P q u e vous embarquez ressentent déjà ce malaise qui ré-gnait depuis 3 ou 4 ans dans les universités québécoises. Les ten-dances à la formation de l'UGEQ, du syndicalisme étudiant ont été transmises, distribuées dans les classes terminales du cours classi-q u e via le Q u a r t i e r Latin. Les au-torités de l'Université ont dû tolé-rer un échange de publications des campus avec le Carabin par exem-ple et le Campus Estrien afin de pouvoir couvrir tous les campus d u Québec et de percer le m u r de l'indifférence. Certains articles étaient même repris. Mais on n'était pas au m ê m e diapason et il y eut "black o u t " à Sherbrooke, Québec et Ottawa. L'embryon de presse universitaire, la première tentative de vouloir d o n n e r plus d'information, ce fut lorsqu'il y eut le renvoi des trois étudiants de La-val. P o u r les a p p u y e r on réussit à faire entrer sur le campus de

Qué-bec, quelques milliers de Q u a r t i e r Latin.

R O M E O B O U C H A R D :

Il y avait l'aspect politique relié

au type d'école et d'université à cette é p o q u e qui était b e a u c o u p plus marginal. M a i n t e n a n t ils n'ont plus du tout le m ê m e rôle dans les professions libérales. La h a u t e .scolarisation se fait sur u n e grande échelle et est, en fait, l'ins-t r u m e n l'ins-t économique de base pour à peu près la majorité des entre-prises.

JACQUES GUAY :

Le problème qu'on avait à l'épo-q u e était les grèves l'épo-qui étaient nombreuses cette année-là au point que l'on était obligé d'en tenir compte dans le Q u a r t i e r Latin. Il fallait relater tout ce qui se passait et on vit se développer le phénomè-ne de l'étudiant face à la politique. Il n'existait pas de groupe p o u r faire de l'action politique ou mê-me de q u e l q u ' a p p a r t e n a n c e politi-que et tout ceci contribuait à nous r a m e n e r inévitablement dans le Carnaval, dans l'élection d'une Miss Q u a r t i e r Latin. A chaque réu-nion de l ' A G E U M on devait se justifier et d o n n e r force détails afin de réunir un n o m b r e de votes suffisant p o u r se m a i n t e n i r à la

(16)

LES CARABINS EN PREMIERE PLACE

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AUTOPSIE DE LA PROVINCE

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direction, car les pressions étaient fortes et très souvent les membres de l'Ordre de Jacques-Cartier par exemple demandaient la démission

du directeur.

JACQUES HEBERT :

On voit que le syndicalisme n'était pas né !

JACQUES GUAY :

La grève dans toutes les

univer-sités, présentée, organisée par les étudiants a été celle qui concer-nait la gratuité scolaire. Trois étu-diants allèrent même à Québec faire le siège du cabinet du pre-mier ministre Duplessis. Sur le plan politique au Québec, cette inter-vention nous relançait dans l'opi-nion publique plus sensible dans certains milieux, mais par contre, nous passions pour des gauchistes, des communistes, pour certains groupes nous étions même tabou. Compte tenu de tout cela, inutile de vous dire que lorsque le direc-teur du Quartier Latin réussissait à se maintenir à la direction jus-qu'à la fin de l'année, c'était un miracle. Pour contrer les votes de non-confiance, et maintenir un certain équilibre, il fallait négocier avec des associations de faculté : je leur accordais deux pages de pu-blicité et j'étais presque assuré en leur d o n n a n t ces publi-reportages d'avoir leurs voix lors de la pro-chaine réunion.

L'INTER :

T o u t ceci nous laisse à penser q u e la vie de campus est assez artifi-cielle, que les étudiants collaborent de moins en moins. Qu'en pensent les directeurs ?

JACQUES H E B E R T :

Pour être bien honnête, la vie et la mentalité étudiante d'aujour-d'hui, je ne les connais pas. Ce que j'apprends c'est par les j o u r n a u x , par le Quartier Latin que j ' a i tou-jours reçu et que je lis. A notre époque, on n'a jamais eu ces grèves, ces tourbillons dont parlait Jac-ques Guay, c'était impensable ! aucun problème de cet ordre-là. Nos batailles à notre époque ont été dans l'ensemble insignifiantes en comparaison de celles d'aujour-d'hui. Une des grandes victoires de l'année qui pourrait faire rire aujourd'hui, ce fut celle de faire un bal à l'Université. Là encore c'était un péché, ce fut une dure lutte et grâce à l'abbé Llewellyn, ce projet a pu se concrétiser. O n n'en revenait pas ! Imaginez-vous un bal dans le hall d'honneur, les hommes en habit à queue et les femmes en robe longue . . . !

JACQUES GUAY :

C'est bHzarre, car nous, au con-traire, on s'opposait à l'AGEUM qui voulait organiser im bal alors que d'un autre côté, nous deman-dions la gratuité scolaire. C'est cet-te année-là que le carnaval s'est fait sous le signe de la danse, des farandoles.

JACQUES H E B E R T :

Je dois dire que l'équipe n'était pas favorable à l'idée d'organiser un bal, mais c'était plutôt pour vain-cre un tabou, une manifestation (]ui était (ondanuiéc par les auto-rités religieuses et le recteur. Notre but c'était de leur imposer le bal.

ROMEO B O U C H A R D :

C'est à la fois passionnant et très curieux de voir les problèmes avec lesquels Jacques Guay et Jacques Hébert étaient aux prises à 'ces deux époques. Ce n'est plus un pro-blème de faire son chemin à

tra-vers les aumôniers et les autorités de l'Université. Il faut a u j o u r d ' h u i faire son chemin à travers la j u n g l e de l'information. Les C E G E P sont des gens d'après la révolution ; j e veux dire qu'ils sont nés, en con-science après la révolution tran-quille. Il n'y a aucun impact, c'est un problème à résoudre, u n e orien-tation à donner. Essayer de d o n n e r de l'information en plus de l'édito-rial, ce n'est plus efficace à l'heure actuelle. Q u e le journaliste cesse d'être un professeur, et soit davan-tage un animateur.

L'INTER :

L'information q u e vous choisissez de mettre dans le Q u a r t i e r Latin, c'est à partir de quels critères ? dans le choix de nouvelles, est-ce que le Q u a r t i e r Latin est un orga-ne de combat ou d'information sélective ?

ROMEO B O U C H A R D :

Au départ, les sources d'informa-tion, de reportages nous provien-nent d'équipes qui sont placées sur tous les campus à travers le Qué-bec, tout vient des étudiants de partout. La seule référence ou plu-tôt le seul critère, c'est le choiîJ de ce qui apparaît significatif, ce qui est susceptible d'avoir u n e signi-fication pour les préoccupations étudiantes. Par exemple, même si les automobiles j o u e n t u n g r a n d rôle, on en parlera en t a n t q u e nouveau mode de vie p o u r les étu-diants, mais ce ne sera sûrement |3as un article (]ui intéressera les amateurs d'automobiles propre-m e n t dits.

L'INTER :

Le Q u a r t i e r Latin représente-t-il l'idéologie des directeurs ?

ROMEO B O U C H A R D :

Non, car on ne veut s'annexer à aucun m o u v e m e n t d'action politi-que. N o t r e but, c'est de créer un instrument, de trouver des moyens p o u r q u e les gens puissent s'expri-mer. Radio-Canada semble éprou-ver le même p r o b l è m e q u e nous dans le d o m a i n e de l'éducation. Ainsi le réalisateur se considère

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t r o p souvent comme u n professeur d e l'opinion p u b l i q u e , il d o n n e de l'information, ce n'est pas faux, mais ça r é d u i t é n o r m é m e n t la dé-mocratisation d u m é d i u m . Ces gens-là n ' o n t plus la m ê m e percep-tion. C'est de moins en moins effi-cace ; il faut q u e ce soit plus glo-bal, u n e suite d'articles p u r e m e n t logiques.

J A C Q U E S G U A Y :

L'idéologie d u directeur ou encore de l'équipe, ça peut être vrai ; à l'époque, on avait u n e idéologie b i e n précise dans le sens politi-que. O n sortait d ' u n e période où l ' é t u d i a n t ne s'était jamais posé de question sur sa position future. Il était i n é b r a n l a b l e et son b u t c'était avant tout de devenir méde-cin ou avocat et il se préoccupait bien peu de sa responsabilité socia-le. Cela a s û r e m e n t changé. Les mots d'ordre dans les éditoriaux sont inefficaces. Il faut p e r m e t t r e a u x gens de participer aux moyens d'information.

JACQUES H E B E R T :

A m o n époque, on était des

inno-cents, assez peu politisés. O n était en fait de braves gens sans idéolo-gie. La seule chose d o n t je m e souvienne très bien, c'est q u e nous étions contre le régime de Franco et nous avions m ê m e écrit quel-q u e chose, ça agaçait b e a u c o u p le recteur et cela nous satisfaisait. C'était à peu près la limite de no-tre sens p o l i t i q u e ; nous avions l'esprit libéral. Il ne faut pas con-fondre le cas d u Q u a r t i e r Latin où les gars avaient e n t r e 19 et 20 ans et l'équipe de Cité libre. C'est fort différent. J'ai presque h o n t e q u a n d j e feuillette ce j o u r n a l et q u e je lis ces enfantillages. De nos jours, des garçons de 15 ans o n t plus de p r é o c c u p a t i o n s q u e nous n'en avions à n o t r e é p o q u e , alors q u e nous étions en d r o i t ou en méde-cine ! . . .

L ' I N T E R :

S'il se posait u n p r o b l è m e bien pré-cis, est-ce q u e le Q u a r t i e r Latin s'engageait, p a r e x e m p l e p o u r de-m a n d e r q u e des escaliers r o u l a n t s r e m p l a c e n t l'escalier de bois ?

J A C Q U E S H E B E R T :

Oui, à cette époque, c'était le. gen-re de problème.

L ' I N T E R :

Et a u j o u r d ' h u i , en terme de con-testation qu'est-ce que c'est ? p o u r les frais de stationnement par exemple ?

R O M E O B O U C H A R D :

Avec la disparition de l ' A G E U M et de l ' U G E Q , il faut faire une dé-marcation très nette entre l'infor-mation et l'action. Ce n'est pas à un m é d i u m d'organiser l'action et s'il s'organise une action q u ' o n ju-ge utile ou essentielle, les fédéra-tions de faculté sont là.

J A C Q U E S GUAY :

Il y a une très grande différence avec son époque, car les gars du Q u a r t i e r Latin étaient directement plongés dans l'organisation. C'était le président de faculté qui était au Con,seil de l ' A G E U M et décidait, alors que le directeur du Quartier Latin n'avait pas le droit de vote. Par contre, il avait une très grosse voix morale et faisait l'impossible pour former un noyau pour in-fluencer le Conseil de l ' A G E U M . A l a g r a n d e grève, la lutte contre Duplessis se fit a u t o u r du Q u a r t i e r Latin. Ce fut une époque de com-bat, d'action prise en charge par toutes sortes de groupes.

R O M E O B O U C H A R D :

Actuellement toutes les personnes qui travaillent dans l'équipe sont très impliquées au niveau du jour-nal, mais seulement en terme d'in-formation.

J A C Q U E S G U A Y :

C'est certain qu'il y a un net chan-gement dans la situation. Si le mé-d i u m é t u mé-d i a n t ne s'inmé-dustrialise pas, il n'a plus de voix. C'est dans ce sens qu'il faut aussi faire partie du Centre d'information, à m o n avis c'est peut-être encore plus im-p o r t a n t q u e l'idée même d'un ma-gazine n a t i o n a l ; c'est un ensem-ble de média qu'il faut au m o n d e é t u d i a n t .

J A C Q U E S H E B E R T :

Il faut convenir que le Q u a r t i e r Latin n'était lu q u e par une mino-rité étudiante. Il fallait avoir de l'actualité pour stimuler le milieu é t u d i a n t qui était amorphe, peu conscient des problèmes et se limi-ter à ce qui nous paraissait impor-tant. Il n'y avait pas ou presque pas de manifestations étudiantes, pas assez à notre goût, ils ne s'oc-cupaient de rien, et si quelques-uns tentaient de s'exprimer, on décro-chait des tollés. P o u r t a n t on vou-lait, on souhaitait une espèce de réveil des étudiants qui devienne im élément d y n a m i q u e . O n vou-lait et on sentait que le ton du Q u a r t i e r Latin avait changé. La lit-térature aussi, on trouvait plutôt lettre o u \ e r t e à ma blonde, par contre l'élément intellectuel avait disparu ou presque ; on était éga-lement obligé de faire certaines concessions. En dehors de toutes ces considérations, un moyen q u ' o n prenait c'était la polémique. Les j o u r n a u x à cette époque n'étaient pas polémiques du tout et il y avait même u n e c h r o n i q u e dans le Quar-tier Latin qui s'intitulait "engueu-lades" ! O n essayait disons, d'être agressifs poiu' stimuler le milieu, que chacun puisse s'exprimer sans pour cela p r e n d r e la tête dans u n e organisation précise. Les moyens étaient faibles, bien sûr, mais c'était déjà u n pas en avant.

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l ' u g e q

MANIFESTE CET APRES-MIDI

devant le consulat américain

MÊÊÊ/Ê

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(18)

LE CaUARTIER Lffl-|IM

JACQUES GUAY :

A l'époque, il n'y avait pas concor-dance avec le motif politique. On se faisait sortir par l'AGEUM, on se faisait traiter d'insipide, d'insi-gnifiant. On était obligé de faire des concessions' pour avoir le Co-mité des bourses de notre côté, pour avoir de la publicité, autrement mon budget était sursaturé et j'é-tais obligé d'y mettre un frein. Je n'essayais pas d'attaquer pour ne pas me mettre toiu le monde à dos, j'essayais de me placer comme un catholique qui était ouvert. Lors-que j ' a i pris la défense du frère Untel à cette époque j'avais choi-si d'attaquer ; c'était même d'une certaine façon, ime prise de con-science individuelle. Il y avalit également le domaine sexuel. Je m'était juré de ne pas me laisser avoir au-dessous du niveau de la ceinture.

ROMEO B O U C H A R D :

Des situations comme celles que viennent de décrire Jacques Guay et M. Hébert ne sont à mon avis pratiquement plus possibles. Un problème aussi cette histoire de reflet, si jamais un jour le Quar-tier Latin l'était ce serait bien " p l a t e " terne.

JACQUES H E B E R T :

Evidemment on ne se serait cer-tainement pas permis de rabrouer

un évêque. On aurait dépassé les bornes de la liberté pour cette première année de censure. On discutait pour ne pas avoir à faire lire les articles par l'aumônier. Si on dépassait les bornes de cette victoire pour les années à venir ou si on en abusait un peu plus, on risquait de sortir un n u m é r o de plus au m a x i m u m et après on recu-lait. U n qui nous avait posé des problèmes, c'était le professeur Louis-Paul Dugas, un savant, un des bons professeurs qui avait quit-té l'Universiquit-té pour une offre plus intéressante et que les autorités de l'Université n'avait pas jugé bon de retenir ; nous avions écrit un article assez virulent à l'époque et il avait fallu nous réunir longue-ment pour savoir si nous pouvions passer l'article.

J A C Q U E S GUAY :

C'est peut-être paradoxal, mais on allait en contre-courant à la fois de l'opinion étudiante et de l'ad-ministration. Cela a failli nous coûter cher. On recevait des mena-ces, des lettres ouvertes, toutes les manoeuvres étaient possibles. D'un autre côté, le directeiu' des rela-tions extérieines téléphonait et nous disait que nous n'avions pas le droit de ternir l'Université com-me nous le faisions.

ROMEO B O U C H A R D :

C'est du journalisme critique. Maintenant on peut écrire n'im-porte quoi, ça ne dérange plus personne. Il faut sortir des clichés de la critique, mais je ne sais pas j)ar Cjuels moyens. La seule chose dangereuse, c'est qu'ils disent que nous sommes des radoteurs, tpie nous répétons ce qu'il y a eu dans Parti P r i s . . . Si l'on mettait une équipe dehors au mois de novem-bre, ça ne peut plus fonctionner. T u peux faire n'importe quel ar-ticle sur les gouverneurs, imjiossi-ble de les faire sortir, pas de réac-tion. Par contre dans les C E G E P la répression est systématique.

L'INTER :

Pourcjuoi le Quartier Latin doit-il être distribué en dehors du campus?

ROMEO B O U C H A R D :

A cause des événements passés, les étudiants ont m a i n t e n a n t u n e po-sition différente dès le d é p a r t . Ils sont avant tout un problème ma-jeur, u n rouage essentiel à la so-ciété actuelle. Q u i a parlé des étu-diants ? les journalistes, mais de quel point de vue ? Il faut qu'ils aient les moyens de parler à un pu-blic plus large, car il est impor-tant que q u i c o n q u e trouve q u e les étudiants forment un milieu inté-ressant ait une idée plus précise de ce qu'ils pensent. Je suis persuadé que le Quartier Latin peut avoir un impact dans le public.

L'INTER :

Le résultat intéressera sûrement les diplômés. Devraient-ils lire le Quartier Latin ?

ROMEO B O U C H A R D :

Je crois que les diplômés devraient au moins s'abonner au Q u a r t i e r La-tin sans parler de ce qu'il peut leur apporter au point de vue renseigne-ments, les éclairer sur la situation actuelle, car ce sont tous des gens en place et qui se font bousculer et qui doivent comprendre ce qui se passe.

JACQUES H E B E R T :

Je dois dire que je lis le Q u a r t i e r Latin régulièrement. A u j o u r d ' h u i , je me sens de plus en plus le besoin de le lire. C'est parfois un peu dif-ficile à suivre, mais en fait, même si c'est un peu ardu, c'est très im-portant de savoir ce qui se passe. A moins que le Q u a r t i e r Latin soit en dehors de la réalité é t u d i a n t e !

JACQUES GUAY :

La nouvelle formule d u Q u a r t i e r Latin me plaît davantage de toutes celles qui se sont faites jusqu'à m a i n t e n a n t . C'est une b o n n e .sour-ce de renseignements, l'article par exemple. "Ce que sont devenus les leaders de la révolution d'octobre" J e crois vraiment q u e c'est un ma-gazine qui doit être acheté par le public parce q u ' i l informe et ren-seigne.

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