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La perte d’autonomie des personnes âgées à domicile - Quelles disparités entre départements ?

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(1)

AV R I L 2 0 1 9 / / / N ° 3 4

Par Mathieu Brunel (DREES) et Amélie Carrère (DREES et Ined)

La perte d’autonomie

des personnes âgées

à domicile

Grâce à l’enquête Vie quotidienne et santé (VQS) réalisée en 2014, la perte d’autonomie des personnes âgées vivant à domicile peut être comparée entre les départements français (hors Mayotte), pour divers indicateurs de limitations fonctionnelles, restrictions d’activité, ou recours à des aides professionnelles ou de l’entourage.

Dans l’Ouest de la France (Bretagne, Pays de la Loire, Centre-Val de Loire), jusqu’aux départements de l’Ouest de l’Ile-de-France, les prévalences de la perte d’autonomie à domicile sont faibles. Elles s’accompagnent d’un faible recours à l’aide professionnelle et de l’entourage. À l’inverse, les départements ultra-marins, le nord et le nord-est de la France, et une grande partie de la moitié sud de la France combinent de fortes prévalences de la perte d’autonomie à domicile et un fort recours à l’aide. Les limitations cognitives sont plus fréquentes dans les départements du sud, alors que les prévalences des limitations physiques sont plus élevées dans le nord et le nord-est

de la France.

Ces disparités de besoins et de recours à l’aide peuvent être liées à l’offre proposée sur le territoire pour prendre en charge la perte d’autonomie. Les territoires où le taux d’équipement en établissements est faible ont une prévalence des incapacités à domicile forte. Les départements où l’aide professionnelle à domicile est importante sont aussi ceux où les besoins sont élevés.

(2)

La perte d’autonomie

des personnes âgées

à domicile

Quelles disparités

entre départements ?

Avril 2019 /// Nº 34

La perte d’autonomie  des personnes âgées  

à domicile 

3

  > Mathieu Brunel (DREES), Amélie Carrère (INED, DREES)  3  Des territoires marqués inégalement par la perte d’autonomie à  domicile  Des disparités de perte d’autonomie liées au contexte socio‐ économique et d’offre sur le territoire  24  Conclusion  31  Bibliographie  33  Annexes  35  Annexe 1 ‐ Mesures de dispersion chez les 60 ans ou plus  35 

Annexe  2 ‐  Régressions  linéaires  des  prévalences  départementales  de  l’indicateur  GALI,  des  limitations 

fonctionnelles physiques et cognitives  36 

Annexe  3 ‐  Quartiles  des  rangs  chez  les  personnes  âgées  de 

60 ans ou plus  37 

Annexe  4 ‐  Quartiles  des  rangs  chez  les  personnes  âgées  de 

75 ans ou plus  40 

   

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La perte d’autonomie

des personnes âgées

à domicile

Quelles disparités entre départements ?

Mathieu Brunel (DREES), Amélie Carrère (INED, DREES)

   

Les collectivités locales ont en charge l’aide et l’action sociales en direction des personnes  âgées  en  perte  d’autonomie.  Ces  politiques  peuvent  influencer,  de  façon  directe,  l’offre  d’aide à destination des personnes âgées mais aussi, indirectement, la demande d’aide ou  le besoin que ce soit à domicile ou en institution : en effet, les départements orientant leur  politique gérontologique vers le domicile, notamment avec des financements plus grands  de la prise en charge ou une meilleure offre de service, peuvent induire un besoin plus fort  à domicile lié à un moindre recours à l’institutionnalisation.  Pour la première fois, une enquête nationale permet de dresser le portrait de la population  des personnes âgées de 60 ans ou plus vivant à domicile, et notamment leurs conditions de  santé  et  d’autonomie,  département  par  département  (voir  encadré 1).  L’enquête  « Vie  quotidienne et santé » (VQS) a été menée à la fin de l’année 2014 et au début de l’année  2015  auprès  de  166 800  personnes  vivant  à  domicile  en  métropole  et  dans  les  départements d’outre‐mer (hors Mayotte). Sans pouvoir affiner l’analyse jusqu’à l’échelle  départementale,  la  précédente  enquête  VQS  de  2007  avait  déjà  permis  d’identifier  des  disparités régionales de dépendance (Midy, 2009). Les (anciennes) régions pour lesquelles  la prévalence des limitations fonctionnelles était la plus élevée étaient alors la Guyane, la  Réunion,  la  Champagne‐Ardenne,  la  Picardie,  le  Nord,  le  Limousin,  l’Auvergne  et  la  Guadeloupe. C’est en Île‐de‐France, Basse‐Normandie, Bretagne, Pays de la Loire, Alsace et  Rhône‐Alpes qu’elle était la plus faible. 

L’enquête  VQS  2014  permet  d’identifier  le  même  type  de  profils  de  territoires  mais  le  niveau plus fin d’analyse révèle aussi des cas plus atypiques. Bien que le questionnaire soit  court,  il  couvre  différentes  dimensions  de  la  perte  d’autonomie :  les  trois  types  de  limitations  fonctionnelles  (physiques,  sensorielles  et  cognitives),  les  restrictions  dans  les  activités  et  l’aide  reçue.  Ces  différentes  dimensions  sont  synthétisées  en  une  mesure  unique,  dite  « score  VQS »,  permettant  ensuite  de  distinguer  au  sein  de  la  population  vivant à domicile quatre groupes de  seniors, dits « groupes VQS », allant du groupe I (les 

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seniors  les  plus  autonomes)  au  groupe  IV  (les  seniors  très  dépendants)1.  Ces  indicateurs  construits et présentés dans ce dossier sont détaillés dans l’encadré 1.  

Encadré 1 • L’enquête Vie quotidienne et santé (VQS)

Conçue par la DREES et réalisée par l’Insee en fin d’année 2014 et au début de l’année 2015, l’enquête VQS permet de décrire les difficultés rencontrées par les personnes âgées vivant à domicile pour réaliser des actes de la vie quotidienne.

Les 24 questions posées lors de l’enquête dégagent différents types de limitations fonctionnelles ou de restrictions dans les activités :

‐ Les limitations fonctionnelles physiques repèrent les seniors ayant des difficultés pour marcher, lever le bras, se servir de ses mains ou pour se pencher ;

Les questions mobilisées sont les suivantes « [La personne] a-t-elle des difficultés pour monter un étage d’escalier ou marcher sur 500 mètres ? » ; « A-t-elle des difficultés pour lever le bras (par exemple pour attraper un objet en hauteur) ? » ; « A-t-elle des difficultés pour se servir de ses mains et ses doigts (par exemple pour saisir un crayon ou utiliser des ciseaux) ? » et « Lorsqu’elle est debout, a-t-elle des difficultés pour se pencher et ramasser un objet ? ». Les personnes ayant déclaré « beaucoup de difficultés » ou « ne [pouvant] pas du tout » faire au moins une de ces activités sont considérées comme ayant des limitations fonctionnelles physiques.

‐ Les limitations fonctionnelles sensorielles repèrent les seniors ayant des difficultés pour voir (avec lunettes ou lentilles de contact le cas échéant) ou pour entendre (avec un appareil auditif le cas échéant) ;

Les questions mobilisées sont les suivantes « La personne a-t-elle des difficultés pour voir, même avec ses lunettes ou lentilles de contact si elle en porte ? » et « A-t-elle des difficultés pour entendre ce qui se dit au cours d’une conversation avec plusieurs personnes, même avec son appareil auditif si elle en porte un ? ». Les personnes ayant déclaré « beaucoup de difficultés » ou « ne [pouvant] pas du tout » faire au moins une de ces activités sont considérées comme ayant des limitations fonctionnelles sensorielles.

‐ Les limitations fonctionnelles cognitives repèrent les seniors ayant des difficultés pour se concentrer plus de 10 minutes, pour se souvenir des choses importantes, pour résoudre les problèmes de la vie quotidienne, pour comprendre les autres ou se faire comprendre des autres ;

Les questions mobilisées sont les suivantes « A-t-elle des difficultés pour se concentrer plus de 10 minutes ? » ; « A-t-elle des difficultés pour se souvenir des choses importantes ? » ; « A-t-elle des difficultés pour résoudre les problèmes de la vie quotidienne ? (comme se repérer sur un itinéraire ou compter l’argent) » et « A-t-elle des difficultés pour comprendre les autres ou se faire comprendre des autres ? ». Les personnes ayant déclaré « beaucoup de difficultés » ou « ne [pouvant] pas du tout » faire au moins une de ces activités sont considérées comme ayant des limitations fonctionnelles cognitives. ‐ Les limitations d’activité générales sont mesurées par la question « GALI » (Global Activity Limitation

Indicator, ou « indicateur de limitations d’activité générales ») : « Êtes-vous limité depuis au moins 6 mois, à

cause d’un problème de santé, dans les activités que les gens font habituellement ? ». Les personnes ayant déclaré être « fortement » limitées sont considérées comme dépendantes au sens du GALI (les personnes déclarant ne pas être limitées ou « un peu » limitées sont considérées comme autonomes).

‐ Katz et al., 1963 proposent différentes activités élémentaires (ADL, pour activities of daily living, c’est-à-dire « activités de la vie quotidienne ») avec lesquelles mesurer les restrictions d’activité : « faire sa toilette », « se nourrir », « s’habiller », « se coucher/se lever », « aller aux toilettes ». Seule l’activité « faire sa toilette » est présente dans VQS 2014. Cette ADL capte bien à elle seule l’ensemble des autres ADL. Généralement peu fréquentes, les restrictions ADL représentent les formes les plus sévères d’incapacité approchant la notion de dépendance. Les personnes concernées par ces difficultés ont besoin de l’aide d’une tierce personne régulièrement. Les personnes ayant déclaré au moins « un peu de difficultés » pour réaliser cette activité sont considérées comme ayant une restriction pour se laver.

       

1

 Pour ce faire, un score a été calculé à l’aide des réponses au questionnaire, il est incrémenté de 0 à 12 points selon le  degré de difficulté. 

(5)

 

Des questions portent également sur les aides reçues par les seniors, ce qui permet de repérer ceux recevant une aide de l’entourage et/ou professionnelle. La question « En raison d’un problème de santé, d’un handicap, ou de son âge, la personne reçoit-elle l’aide de professionnels (infirmier, aide-ménagère…) dans la vie quotidienne ? » permet de détecter l’aide professionnelle reçue (modalités « oui » ou « non ») tandis que la question « En raison d’un problème de santé, d’un handicap, ou de son âge, reçoit-elle l’aide de proches (conjoint, famille, ami…) dans la vie quotidienne ? » permet de repérer l’aide de l’entourage reçue. Nous considérons que les personnes déclarant « un peu » ou « beaucoup » d’aide de l’entourage reçoivent de l’aide d’un proche.

Un score décrivant le degré de dépendance a été construit à partir des réponses au questionnaire VQS. Chaque réponse ajoute de 0 à 12 points au score selon que la modalité représente l’absence de limitation, une faible limitation, une limitation moyenne ou une forte limitation. Ainsi, plus le senior déclare de difficultés1, plus son score est élevé. Ce

score est ensuite divisé par le score maximal possible pour chaque individu, et enfin normalisé : il est compris entre 0 et 100. À l’aide de ce score VQS, chaque senior se voit attribuer un groupe VQS de dépendance allant du groupe I (les seniors les plus autonomes) au groupe IV (les seniors très dépendants)3.

L’enquête VQS permet donc de mesurer la prévalence de la dépendance2 grâce à un indicateur assez global puisque

le score prend en considération presque l’ensemble des questions de VQS.

1

 Les modalités de réponse sont de type : « Non / oui, un peu / oui, beaucoup / ne peut pas du tout ».

2

 Mathieu Brunel (DREES) et Amélie Carrère (DREES et INED), 2017, « Incapacités et perte d’autonomie des personnes  âgées en France : une évolution favorable entre 2007 et 2014 – Premiers résultats de l’enquête Vie quotidienne et santé  2014 »,  Les  Dossiers  de  la  Drees  n° 13,  mars.  Rapport  « Enquête  Vie  Quotidienne  et  Santé  2014  –  Résultats  départementaux d’une enquête auprès des seniors » – octobre 2016. 

3

  Carrère  A.,  Haag  O.  et  Soullier  N.,  2015,  « Enquêtes  VQS  et  CARE  :  ou  comment  prendre  en  compte  le  tirage  d’échantillons dépendants dans le cadre du NCEE », Actes de la XIIe édition des Journées de méthodologie statistique, 

INSEE, avril. 

(6)

 

Des territoires marqués inégalement par la perte

d’autonomie à domicile

Dans  cette  étude,  l’analyse  porte  sur  les  individus  âgés  de  75  ans  ou  plus.  En  effet,  les  prévalences  de  la  perte  d’autonomie  sont  plus  élevées  pour  cette  tranche  d’âge.  Par  ailleurs, les résultats sont assez similaires à ceux des 60 ans ou plus (voir en annexe 1). Les  résultats  présentés  par  la  suite  correspondent  aux  prévalences  brutes,  elles  ne  sont  pas  standardisées sur l’âge et le sexe (une telle standardisation s’avérant n’avoir pas d’impact  sur les résultats – voir encadré 2). 

Carte 1 • Part des seniors âgés de 75 ans ou plus vivant à domicile en groupe IV VQS

  Lecture > Dans un quart des départements, la prévalence des personnes âgées de 75 ans ou plus, classées en groupe IV VQS, est inférieure à 9,8 %.

Champ > Individus de 75 ans ou plus résidant à domicile, France entière (hors Mayotte). Source > Enquête Vie quotidienne et santé (VQS) 2014, DREES.

La  prévalence  de  la  perte  d’autonomie  à  domicile  est  plus  faible  dans  les  régions  Bretagne, Pays de la Loire, Centre‐Val de Loire et Île‐de‐France 

La  proportion  d’individus  classés  en  groupe  VQS  IV  permet  d’identifier  les  départements  regroupant le plus d’individus dépendants (en proportion) au sens de l’indicateur VQS qui  synthétise les réponses aux diverses questions de l’enquête. Il existe de grandes disparités  de risque de perte d’autonomie à domicile entre les départements. Chez les individus âgés  de  75  ans  ou  plus,  la  prévalence  moyenne  et  la  prévalence  médiane  d’individus  très  dépendants au niveau national sont identiques et égales à 12 % (tableau 1). La Guadeloupe  est le département pour lequel la prévalence est maximale (24 %) (carte 1). Elle est plus de  trois fois plus élevée que celle du Morbihan (7 %) qui a la plus faible prévalence. Un quart  des  départements  français  ont  une  prévalence  de  la  dépendance  à  domicile  parmi  les  individus  âgés  de  75 ans  ou  plus,  inférieure  à  9,8 %  (beige).  Il  s’agit  majoritairement  de  départements situés dans les régions Bretagne, Centre‐Val de Loire et Pays de la Loire ainsi  qu’en  Île‐de‐France.  Un  quart  des  départements  français  ont,  à  l’inverse,  une  proportion 

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d’individus  classés  en  groupe  VQS  IV  supérieure  à  13,4 %  (rouge  très  foncé).  Il  s’agit  majoritairement de départements situés dans le Nord et le Nord‐Est, dans la moitié Sud de  la France et dans les départements d’outre‐mer. 

Tableau 1 • Mesures de dispersion des prévalences départementales de dépendance dans la population âgée de 75 ans ou plus vivant à domicile

Mesures de la dépendance  Moyenne  (en %)  Écart‐ type (en  points de  %)  Maximum  (en %)  3e  quartile  (en %)  Médiane  (en %)  1er  quartile  (en %)  Minimum   (en %)  Score VQS  Groupe IV  12,0  3,2  24,3  (Guadeloupe)  13,4  11,6  9,8  7,1  (Morbihan)  Restrictions d’activité  GALI  20,2  3,0  29,9  (Guadeloupe)  21,7  19,8  18,5  14,1  (Essonne) 

Difficultés pour se laver  25,8  3,9  (Guadeloupe)39,1    28,3  25,3  22,7  (Morbihan) 18,4 

  Limitations fonctionnelles  Au moins une limitation  fonctionnelle  45,2  4,8  60,0  (Guadeloupe)  47,1  45,0  42,4  35,0  (Yvelines)  Au moins deux limitations  fonctionnelles  27,0  5,2  45,5  (Ariège)  29,4  26,4  24,3  18,4  (Essonne)  Au moins une limitation  fonctionnelle physique  35,5  4,6  (La Réunion) 49,1  37,4  34,7  32,8  26,6  (Yvelines)  Au moins une limitation  fonctionnelle sensorielle  21,3  2,7  29,3  (Ariège)  22,5  21,2  20,0  15,6  (Essonne)  Au moins une limitation  fonctionnelle cognitive  15,4  3,5  31,6  (Guadeloupe)  16,9  14,8  13,7  10,0  (Morbihan)    Santé  Mauvais ou très mauvais  état de santé déclaré  21,3  5,1  51,0  (Guadeloupe)  22,5  20,8  18,9  14,9  (Essonne)  Maladies ou problèmes de  santé chroniques  62,0  3,9  77,3  (Guadeloupe)  64,3  61,3  59,7  54,2  (Vienne)    Aides  Au moins une aide humaine  50,8  5,4  72,0  (La Réunion)  53,6  50,4  47,6  41,6  (Paris)  Aide de l’entourage  41,4  5,5  64,9  (La Réunion)  44,5  40,3  37,9  32,4  (Paris) 

Aide professionnelle  31,8  4,5  (Haute‐Corse) 44,5  34,5  31,9  29,1  23,6 (Oise)  Au moins une aide  technique pour se déplacer  34,6  3,8  47,4  (La Réunion)  37,0  34,4  31,8  27,0  (Haute‐Savoie) 

Note > Les estimations des moyennes, écart-types, médianes etc. des valeurs départementales sont calculées en pondérant chaque département par sa population de 75 ans ou plus vivant à domicile (telle qu’estimée dans l’enquête).

GALI > Global Activity Limitation Indicator, ou « indicateur de limitations d’activité générales ».

Lecture > La prévalence moyenne des personnes de 75 ans ou plus classées dans le groupe IV VQS est de 12 %. La prévalence départementale maximale est de 24,3 % alors que la prévalence départementale minimale est de 7,1 %.

Champ > Individus de 75 ans ou plus résidant à domicile, France entière (hors Mayotte). Source > Enquête Vie quotidienne et santé (VQS) 2014, DREES.

 

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Encadré 2 • Faut-il standardiser les prévalences pour tenir compte des disparités de structure par sexe et âge ?

Pour pouvoir faire des comparaisons de territoires qui ne sont pas forcément identiques, il est d’usage de standardiser les prévalences par sexe et âge. Cela permet de comparer chaque département dans la situation hypothétique où ils auraient tous la même structure par sexe et âge. Il a été envisagé de réaliser une standardisation pour contrôler cet effet de structure. Or, les classements des départements avec et sans standardisation restent quasiment identiques (voir exemple ci-dessous avec l’indicateur GALI). Seuls 13 départements changent de classe. Certains départements se retrouvent dans des degrés de dépendance plus faible : les départements Haute-Garonne et Tarn-et-Garonne passent de l’intervalle [1er quartile ; 2e quartile] à l’intervalle [Minimum ; 1er quartile] ; les départements Gironde,

Indre-et-Loire et Hautes-Pyrénées passent de l’intervalle [2e quartile ; 3e quartile] à l’intervalle [1er quartile ; 2e quartile] ; les

départements Aube et Haute-Corse passent de l’intervalle [4e quartile ; maximum] à l’intervalle [2e quartile ; 3e quartile].

D’autres départements se retrouvent dans des degrés de dépendance plus élevés : les départements Ain et Hérault passent de l’intervalle [Minimum ; 1er quartile] à l’intervalle [1er quartile ; 2e quartile] ; les départements Ardèche, Rhône

et Haute-Saône passent de l’intervalle [1er quartile ; 2e quartile] à l’intervalle [2e quartile ; 3e quartile] ; le département

Gard passe de l’intervalle [2e quartile ; 3e quartile] à l’intervalle [3e quartile ; Maximum]. Par soucis de simplification, il a

donc été décidé de ne garder que les prévalences non standardisées.

Tableau • Comparaison des distributions non standardisées et standardisées pour l’indicateur GALI

GALI

Non standardisé Standardisé

Moyenne  20,2 % 20,1 % Coefficient de variation  142 % 142 % Maximum  29,9 % 29,1 % 3e quartile  21,7 % 21,8 % Médiane  19,8 % 19,7 % 1er quartile  18,5 % 18,3 % Minimum  14,1 % 14,6 %

Note > Les estimations des moyennes, écart-types, médianes etc. des valeurs départementales sont calculées en pondérant chaque département par sa population de 75 ans ou plus vivant à domicile (telle qu’estimée dans l’enquête).

Coefficient de variation > Rapport de l'écart-type à la moyenne. Plus la valeur du coefficient de variation est élevée, plus la dispersion autour de la moyenne est grande. Sans unité, il permet la comparaison de distributions de valeurs dont les échelles de mesure ne sont pas comparables (source : INSEE, définitions).

GALI > Global Activity Limitation Indicator, ou « indicateur de limitations d’activité générales ».

Lecture > La prévalence moyenne du nombre de personnes de 75 ans ou plus ayant des limitations d’activité est de 20,2 %. Elle est de 20,1 % lorsqu’une standardisation sur l’âge et le sexe est réalisée.

Champ > Individus de 75 ans ou plus résidant à domicile, France entière. Source > Enquête Vie quotidienne et santé (VQS) 2014, DREES.

 

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Carte • Comparaison des prévalences départementales non standardisées et standardisées pour l’indicateur GALI

Prévalences non standardisées

Prévalences standardisées

Lecture > Chez les 75 ans ou plus, la prévalence des limitations d’activité générales à domicile est comprise entre 21,84 % et 29,14 % dans le Finistère.

Champ > Individus de 75 ans ou plus résidant à domicile, France entière. Source > Enquête Vie quotidienne et santé (VQS) 2014, DREES.  

 

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Une  prévalence  des  limitations  d’activité  générales  (GALI)  à  domicile  plus  élevée   en Guadeloupe 

L’indicateur de limitations d’activité générales, dit « GALI » (pour Global Activity Limitation 

Indicator),  est  un  autre  indicateur  générique  de  la  dépendance.  Il  est  présent  dans  de 

nombreuses  enquêtes :  l’enquête  européenne  sur  les  revenus  et  les  conditions  de  vie  (SRCV / EU‐SILC), l’enquête santé et protection sociale (ESPS), le Survey of Health, Ageing  and  Retirement  in  Europe  (SHARE),  le  baromètre  santé,  etc.  (Dubost,  2018),  et  permet  d’avoir  une  vision  générale  des  limitations  d’activité  des  personnes  sans  spécifier  une  activité particulière.  

La  distribution  de  cet  indicateur  est  un  peu  plus  concentrée  que  le  groupe  IV  VQS.  Si  les  départements  qui  se  distinguent  par  une  proportion  élevée  de  groupe  IV  VQS  ont  généralement  également  une  part  élevée  d’incapacités  au  sens  de  l’indicateur  GALI,  et  réciproquement,  la  corrélation  des  deux  indicateurs  n’est  pas  non  plus  totale,  et  leur  comparaison fait ressortir des différences pour certains départements. 

La prévalence moyenne de l’indicateur GALI chez les 75 ans ou plus vivant à domicile est de  20 %,  il  en  est  de  même  pour  la  prévalence  médiane  (tableau 1).  La  prévalence  de  la  Guadeloupe  est  la  plus  élevée  (30 %),  soit  plus  de  deux  fois  celle  de  l’Essonne,  où  la  prévalence est la plus faible (14 %).  

Carte 2 • Part des seniors âgés de 75 ans ou plus vivant à domicile déclarant être limités dans leurs activités depuis au moins 6 mois (GALI)

  GALI > Global Activity Limitation Indicator, ou « indicateur de limitations d’activité générales ».

Lecture > Dans un quart des départements, la prévalence des limitations d’activité générales parmi les personnes de plus de 75 ans est inférieure à 18,5 %.

Champ > Individus de 75 ans ou plus résidant à domicile, France entière (hors Mayotte). Source > Enquête Vie quotidienne et santé (VQS) 2014, DREES.

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Les départements en rouge très foncé sur la carte 2 sont ceux pour lesquels la prévalence  départementale  des  limitations  d’activité  générales  est  supérieure  à  21,7 %  (dernier  quartile).  Il  s’agit  des  départements  situés  au  Nord  de  la  France  (Nord,  Pas‐de‐Calais,  Somme et Aisne), de certains départements situés à l’Est (Moselle, Meuse, Haute‐Marne,  Aube et Doubs), d’une majorité des départements du centre (Cher, Creuse, Haute‐Vienne,  Dordogne,  Lot,  Corrèze,  Puy‐de‐Dôme  et  Haute‐Loire),  des  départements  d’outre‐mer  (Réunion,  Guadeloupe,  Martinique  et  Guyane)  et  de  quelques  départements  du  Sud  (Ariège, Bouches‐du‐Rhône et Haute‐Corse). Les départements pour lesquels la prévalence  est  inférieure  à  18,5 %  (1er  quartile)  sont  la  plupart  des  départements  franciliens  (Paris,  Hauts‐de‐Seine,  Seine‐Saint‐Denis,  Essonne  et  Seine‐et‐Marne)  et  aux  alentours  (Loiret,  Loir‐et‐Cher,  Eure,  Oise,  Indre,  Nièvre  et  Vosges),  ainsi  que  des  départements  de  la  Bretagne  et  des  alentours  (Morbihan,  Ille‐et‐Vilaine,  Loire‐Atlantique,  Maine‐et‐Loire  et  Vendée)  et  quelques  départements  du  Sud  (Hérault,  Aveyron  et  Landes)  et  Sud‐Est  (Ain,  Haute‐Savoie, Hautes‐Alpes et Alpes‐Maritimes). 

Malgré ces différences, seulement neuf départements ont une prévalence départementale  significativement  différente2  de  la  prévalence  nationale  (graphique 1).  La  Guadeloupe,  la  Martinique,  la  Réunion,  le  Nord‐Pas‐de‐Calais  et  la  Moselle  se  démarquent  par  une  prévalence significativement plus élevée que la prévalence nationale. Pour la Guadeloupe  l’écart de prévalence est estimé à 10 points de pourcentage. À l’inverse, la Seine‐et‐Marne,  le  Morbihan,  l’Ille‐et‐Vilaine  et  l’Essonne  ont  une  prévalence  significativement  plus  faible  que la prévalence nationale. L’écart s’élève à ‐6 points de pourcentage pour l’Essonne.  

       

2

 Le fait que certains écarts observés par rapport à la moyenne nationale soient considérés comme « non significatifs »  est  lié  au  fait  que  l’enquête  repose  sur  un  échantillon  de  la  population  et  non  sa  totalité.  Un  écart  est  jugé  non  significatif statistiquement si son ampleur est inférieure à la marge d’erreur liée à l’échantillonnage. 

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Graphique 1 • Écart à la moyenne de l’indicateur GALI

Intervalles de confiance à 95 % > Les intervalles des prévalences départementales sont représentés par les traits grisés autour des barres. Celui de la prévalence nationale est représenté par les rectangles noirs. La méthode d’estimation est décrite dans l’Encadré 3. Les départements représentés en bleu clair ne sont pas significativement différents de la moyenne nationale au risque de 5 %. GALI > Global Activity

Limitation Indicator, ou

« indicateur de limitations d’activité générales ». Lecture > En Essonne, la prévalence départementale de l’indicateur GALI chez les individus de 75 ans ou plus est inférieure de 6 points de pourcentage à la prévalence moyenne française d’après l’enquête VQS. En tenant compte de l’imprécision liée au fait que cette enquête repose sur un échantillon de la population et non sa totalité, cet écart se situe dans un intervalle de confiance allant de -10 à -2 points en dessous de la moyenne.

Champ > Individus de 75 ans ou plus résidant à domicile, France entière (hors Mayotte). Source > Enquête Vie quotidienne et santé (VQS) 2014, DREES.       -9 -7 -5 -3 -1 1 3 5 7 9 11 13 15 Essonne Ille-et-VilaineMorbihan Seine-et-MarneHaute-Savoie Vendée Maine-et-LoireEure Oise Loir-et-Cher Seine-Saint-DenisAveyron Hautes-AlpesCôte-d'Or Indre VosgesNièvre ParisAin Hauts-de-SeineLoiret Hérault Alpes-MaritimesLoire-Atlantique Landes Yvelines Eure-et-LoirBas-Rhin Tarn-et-GaronneHaut-Rhin Deux-Sèvres Haute-GaronneCorse-du-Sud VienneSarthe Marne Charente-MaritimeVal-d'Oise Isère Rhône Haute-SaôneArdèche Jura Pyrénées-OrientalesSeine-Maritime Gironde Côtes-d'ArmorSavoie MayenneLozère Indre-et-LoireManche Loire Pyrénées-AtlantiquesDrôme Cantal Alpes-de-Haute-ProvenceYonne Hautes-PyrénéesArdennes Lot-et-GaronneGard OrneVar Tarn Val-de-MarneAude Charente VaucluseGers Allier Meurthe-et-Moselle Territoire de BelfortSaône-et-Loire FinistèreMeuse Aube Bouches-du-RhôneHaute-Loire Somme Calvados Haute-CorseDordogne Cher Nord Creuse Haute-VienneHaute-Marne Puy-de-DômeMoselle DoubsAisne Lot Guyane CorrèzeAriège Pas-de-CalaisLa Réunion Martinique Guadeloupe

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L’indicateur GALI permet d’avoir une vision générale des disparités de perte d’autonomie  entre  les  départements.  Cependant,  bien  que  la  plupart  des  indicateurs  de  perte  d'autonomie soient corrélés, des disparités départementales différentes existent lorsqu’on  considère  d’autres  indicateurs.  Ces  écarts  peuvent  être  liés  à  des  spécificités  départementales  (environnement,  spécialisation  du  bassin  d’emploi,  etc.).  Les  mêmes  dispersions sont donc présentées, ci‐dessous, pour d'autres indicateurs d'autonomie. 

Le Morbihan est le département au sein duquel le risque de déclarer des difficultés pour  se laver à domicile est le plus faible 

L’indicateur des difficultés pour se laver est très corrélé à la dépendance en général. Cette  activité  fait  partie  de  la  liste  des  ADL  (« activities  of  daily  living »,  ou  activités  de  la  vie  quotidienne),  couramment  utilisées  pour  mesurer  les  restrictions  d’activité  c’est‐à‐dire  la  perte  d’autonomie.  Réaliser  sa  toilette  constitue  l’activité  la  plus  discriminante  des  ADL.  Dans l’enquête Capacités, Aides et REssources des seniors en ménages de 2015, 63 % des  individus  ayant  une  restriction  ADL  ont  au  moins  quelques  difficultés  pour  se  laver  (68 %  pour les 75 ans ou plus). La prévalence moyenne des difficultés pour se laver à domicile est  de  26 %,  et  25 %  pour  la  prévalence  médiane.  La  Guadeloupe  a  une  prévalence  de  39 %  (maximum)  alors  que  le  Morbihan  a  une  prévalence  de  18 %  (minimum).  L’ordre  des  prévalences des départements est assez similaire à celui de l’indicateur GALI, excepté pour  les  Hautes‐Alpes  et  l’Aveyron  qui  ont  une  prévalence  de  l’indicateur  GALI  très  faible  (prévalence pour les Hautes‐Alpes : 17,1 % inférieur au premier quartile ; prévalence pour  l’Aveyron :  17 %  inférieur  au  premier  quartile)  et  une  prévalence  des  difficultés  pour  se  laver très élevée (prévalence pour les Hautes‐Alpes : 28,5 % supérieur au dernier quartile ;  prévalence pour l’Aveyron : 27,8 % proche du dernier quartile). Pour l’Aveyron, l’écart peut  être  lié  à  la  faible  proportion  de  personnes  utilisant  un  aménagement  du  logement,  qui  peut faciliter l’activité toilette. En effet, seulement 12,2 % des personnes de 75 ans ou plus  résidant  en  Aveyron  déclarent  utiliser  un  aménagement  de  leur  logement  alors  qu’en  France  entière  (hors  Mayotte),  20,5 %  des  personnes  de  75  ans  ou  plus  déclarent  en  utiliser. Pour les Hautes‐Alpes, la proportion est très proche de celle au niveau national. Par  contre,  la  proportion  de  personnes  de  75  ans  ou  plus  utilisant  une  aide  technique  à  la  mobilité y est plus basse (22,6 % contre 27,3 % en France entière hors Mayotte). 

L’Ariège est le département où les individus de 75 ans ou plus vivant à domicile cumulent  plus souvent au moins deux limitations fonctionnelles 

L’écart  entre  la  prévalence  maximale  (60 %  en  Guadeloupe)  et  la  prévalence  minimale  (35 %  dans  les  Yvelines)  d’au  moins  une  limitation  fonctionnelle,  tout  type  de  limitations  confondues, est élevé mais le rapport interquartile3 est proche de 1 (1,1). Ceci indique une  forte  concentration  des  départements  autour  de  la  prévalence  médiane  qui  est  de  45 %.  Par contre, la prévalence des individus ayant « au moins deux limitations fonctionnelles sur  les  trois »  est  beaucoup  plus  variable  d’un  département  à  l’autre :  l’écart  entre  la  prévalence minimale (18 % en Essonne) et la prévalence maximale (46 % en Ariège) est de  28  points  de  pourcentage.  La  forte  prévalence  du  cumul  d’au  moins  deux  limitations  fonctionnelles  pour  l’Ariège  s’explique  par  la  forte  prévalence  des  limitations  sensorielles 

       

3

 Il s’agit du rapport entre le troisième quartile et le premier quartile, il donne une mesure relative des écarts entre les  25 % de la distribution les plus bas et les 25 % de la distribution les plus élevés. 

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sur  ce  territoire.  Cet  indicateur  combine  plusieurs  dimensions  de  l’incapacité,  or  les  départements ayant une prévalence élevée pour un type de limitation fonctionnelle l’ont  souvent pour d’autres types, ce qui accentue les inégalités territoriales sur cet indicateur.  Ainsi,  de  plus  fortes  disparités  sont  visibles  lorsqu’on  s’intéresse  aux  situations  plus  complexes d’incapacité, c’est‐à‐dire aux situations de cumuls de limitations fonctionnelles.  

Encadré 3 • Intervalles de confiance des écarts à la moyenne Les intervalles sont estimés sur l’échantillon, grâce à la formule suivante :

1,96 ∗ 2 ∗ ; 1,96 ∗ 2 ∗

Où :

‐ est la prévalence estimée au niveau départemental, ‐ est la prévalence estimée au niveau national,

‐ est la variance départementale estimée par : 1 ∗ ∗ , ‐ la taille de l’échantillon dans le département,

‐ la taille de la population dans le département.

Un Design effect de 2 a été appliqué (multiplication par 2 de la variance d'un sondage aléatoire). Le « design effect » est calculé comme : le rapport entre la variance (telle qu’elle est estimée dans l’échantillon et compte tenu du plan de sondage mobilisé) et la variance d’un sondage aléatoire simple. Ce chiffre « 2 » correspond donc à l’accroissement de la variance liée au plan de sondage. L’intervalle de confiance pour le « zéro » c’est-à-dire l’écart à la moyenne nationale de la prévalence nationale est estimé par :

1,96 ∗ 2 ∗ ; 1,96 ∗ 2 ∗ ⇔ 1,96 ∗ 2 ∗ ; 1,96 ∗ 2 ∗

V est la variance estimée au niveau national.

La prévalence départementale est significativement différente de la prévalence nationale lorsque ces deux intervalles ne se recouvrent pas (graphiquement lorsque les barres en gris clair ne sont pas inclues dans les rectangles noirs).Les départements représentés en bleu clair ne sont pas significativement différents de la moyenne nationale au risque de 5 %.

 

À  domicile,  La  Réunion  est  le  département  le  plus  touché  par  les  limitations  dans  les  fonctions physiques 

La  prévalence  moyenne  à  domicile  des  limitations  physiques  est  de  36 %  (35 %  pour  la  prévalence médiane). La Réunion (maximum) a une prévalence de la dépendance de 49 %  contre 27 % pour les Yvelines (minimum). 

Le risque d’avoir des limitations physiques est le plus élevé (prévalence supérieure à 37,4 %  qui  correspond  au  dernier  quartile,  carte  3)  pour  les  départements  situés  au  Nord  de  la  France  (Nord,  Pas‐de‐Calais,  Somme  et  Aisne  ainsi  que  le  Calvados),  pour  certains  départements  situés  plutôt  à  l’Est  (Moselle,  et  Haute‐Marne),  pour  une  majorité  des  départements du centre (Cher, Allier, Creuse, Haute‐Vienne, Charente, Dordogne, Corrèze,  Puy‐de‐Dôme  et  Saône‐et‐Loire),  pour  les  départements  d’outre‐mer  (Réunion,  Guadeloupe, Martinique et Guyane) et pour quelques départements du Sud (Gers, Ariège,  Tarn, Aveyron et Haute‐Corse). Les départements pour lesquels la prévalence est inférieure  à 32,8 % (1er quartile) sont la plupart des départements franciliens (Paris, Hauts‐de‐Seine,  Yvelines et Essonne) et aux alentours (Loiret, Oise, Eure, Loir‐et‐Cher, Nièvre et Côte‐d’Or  ainsi  que  le  Territoire  de  Belfort),  la  plupart  des  départements  de  la  Bretagne  et  des  alentours  (Morbihan,  Ille‐et‐Vilaine,  Maine‐et‐Loire,  Sarthe  et  Vienne)  et  quelques 

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départements  du  Sud‐Est  (Hérault,  Lozère,  Drome,  Var,  Alpes‐Maritimes,  Corse‐du‐Sud,  Ain, Haute‐Savoie et Savoie). 

Dix‐huit départements ont une prévalence départementale significativement différente de  la  prévalence  nationale  (graphique 2).  La  Réunion,  la  Guadeloupe,  le  Pas‐de‐Calais,  la  Haute‐Corse,  l’Aisne,  la  Guyane,  la  Moselle,  la  Martinique,  la  Haute‐Marne  et  le  Nord  se  démarquent par une prévalence significativement plus élevée que la prévalence nationale.  Pour La Réunion l’écart de prévalence est estimé à 14 points de pourcentage. À l’inverse,  Paris,  le  Maine‐et‐Loire,  les  Hauts‐de‐Seine,  l’Ille‐et‐Vilaine,  la  Haute‐Savoie,  l’Essonne,  le  Morbihan,  et  les  Yvelines  ont  une  prévalence  significativement  plus  faible  que  la  prévalence nationale. L’écart s’élève à ‐9 points de pourcentage pour les Yvelines.  

Le  centre  de  la  France  est  plus  touché  par  les  limitations  fonctionnelles  sensorielles  à  domicile 

Les prévalences départementales des limitations sensorielles sont encore moins dispersées  que  pour  les  limitations  physiques.  Ces  écarts  entre  départements,  bien  que  faibles,  peuvent trouver leur origine dans des disparités de catégorie socioprofessionnelle et donc  d’exposition  aux  risques.  Les  employés  et  ouvriers  ont  des  risques  de  rencontrer  des  limitations sensorielles et/ou physiques plus accrus que les cadres (Cambois, Robine, 2004).  Plus  récemment,  l’enquête  CARE‐M  a  mis  en  évidence  des  inégalités  de  difficultés  d’audition et de vision liées à la catégorie socioprofessionnelle (Rolland‐Guillard, 2018). Ces  résultats  avaient  déjà  été  mis  en  évidence  grâce  aux  enquêtes  handicaps‐incapacités‐ dépendance (HID) en 1999‐2000 (Sander M.S., 2007), Handicap‐Santé en 2008 chez les plus  de  20  ans  en  ménage  et  en  institution  (Haeusler  L.,  2014)  et  Handicap‐Santé  en  ménage  (2008)  pour  les  limitations  fonctionnelles  de  vision  (Calvet  L.,  2014).  Or,  les  différences  départementales  de  ratio  ouvriers/cadres  sont  très  marquées.  On  retrouve  un  nombre  beaucoup plus important d’ouvriers que de cadre dans les régions du Nord par rapport à  l’Ile‐de‐France par exemple. 

Les habitants du Sud vivant à domicile sont plus touchés par les limitations fonctionnelles  cognitives comparativement aux autres types de limitations fonctionnelles 

La prévalence moyenne des limitations cognitives est de 15 % (il en est de même pour la  prévalence  médiane).  La  Guadeloupe  à  une  prévalence  de  32 %  (maximum),  elle  est  supérieure  de  16  points  de  pourcentage  à  la  moyenne  nationale  et  représente  plus  de  3  fois celle du Morbihan (10 %, le minimum). 

La  plupart  des  départements  ayant  une  prévalence  élevée  pour  les  limitations  physiques  ont également une prévalence élevée pour les limitations cognitives ; et inversement ceux  ayant  une  prévalence  faible  pour  une  des  limitations  l’ont  pour  les  deux  types  de  limitations  fonctionnelles  (graphique 2).  Toutefois,  les  départements  plus  au  Sud  sont  davantage  touchés  par  les  limitations  cognitives  que  les  limitations  physiques  (carte 3).  L’Ariège,  le  Gers  et  la  Corrèze  ont  des  prévalences  significativement  plus  élevées  de  la  moyenne nationale pour les limitations cognitives, alors qu’ils sont dans la moyenne pour  les limitations physiques. À l’inverse, le Nord, la Moselle, la Haute‐Marne, la Haute‐Corse se  distinguent  par  une  prévalence  significativement  plus  élevée  que  la  moyenne  nationale  seulement pour les limitations physiques (et non cognitives). Par ailleurs, Paris, le Maine‐

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et‐Loire,  les  Hauts‐de‐Seine  et  l’Ille‐et‐Vilaine  ont  des  prévalences  significativement  plus  faibles  de  la  moyenne  nationale  pour  les  limitations  physiques,  alors  qu’ils  sont  dans  la  moyenne  pour  les  limitations  cognitives.  À  l’inverse,  la  Marne  se  distingue  par  une  prévalence  significativement  plus  faible  que  la  moyenne  nationale  seulement  pour  les  limitations cognitives (et non physiques). 

L’exposition à certaines pollutions, des conditions de travail difficiles, l’obésité (Qizilbash et  al.  2015),  le  diabète  (Cooper  et  al.  2015)  constituent  des  facteurs  déclenchants  de  limitations  cognitives.  Ils  sont  plus  présents  sur  certains  territoires.  Par  ailleurs,  des  réponses institutionnelles ou familiales mieux adaptées  aux personnes ayant ces troubles  peuvent  leur  permettre  de  rester  plus  longtemps  à  domicile  contrairement  à  d’autres  territoires dans lesquels les personnes ayant ces troubles peuvent être contraintes d’entrer  en institution et donc sortent de notre champ d’étude4 (voir infra).  

Carte 3 • Part des seniors âgés de 75 ans ou plus vivant à domicile déclarant… … des limitations physiques

 

       

4

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… des limitations sensorielles

 

… des limitations cognitives

  Lecture > Dans un quart des départements, la prévalence d’au moins une limitation cognitive parmi les personnes de plus de 75 ans est inférieure à 13,7 %.

Champ > Individus de 75 ans ou plus résidant à domicile, France entière (hors Mayotte). Source > Enquête Vie quotidienne et santé (VQS) 2014, DREES.

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Graphique 2 • Écart à la moyenne de l’indicateur…

… des limitations physiques … des limitations cognitives

  -14-12-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 Yvelines MorbihanEssonne Haute-SavoieIlle-et-Vilaine Hauts-de-SeineVienne Maine-et-LoireLoiret Loir-et-CherParis Alpes-MaritimesSavoie Territoire de BelfortCôte-d'Or SartheEure Corse-du-SudAin HéraultLozère Nièvre DrômeOise Var Vaucluse Loire-AtlantiqueSeine-et-Marne Pyrénées-AtlantiquesEure-et-Loir Val-d'Oise Hautes-AlpesRhône Orne Haut-Rhin Indre-et-LoireHaute-Saône MayenneVendée Manche Haute-GaronneFinistère Landes Bas-RhinLoire Seine-Saint-DenisDoubs YonneIsère VosgesMarne Ardèche Tarn-et-GaronneAude Alpes-de-Haute-ProvenceIndre Côtes-d'ArmorGard Bouches-du-RhôneVal-de-Marne Deux-Sèvres Seine-MaritimeMeuse Hautes-PyrénéesCantal Lot Gironde Charente-MaritimeLot-et-Garonne Jura Pyrénées-OrientalesArdennes Aube Haute-Loire Meurthe-et-MoselleAveyron Allier CreuseTarn CalvadosCher Saône-et-LoireSomme Corrèze Charente Puy-de-DômeGers Dordogne Haute-VienneNord Ariège Haute-MarneMartinique Moselle GuyaneAisne Haute-Corse Pas-de-CalaisGuadeloupe La Réunion -9 -7 -5 -3 -1 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 MorbihanYvelines Marne Haute-SavoieEssonne CalvadosAube Nièvre Eure-et-LoirEure Oise Vosges Ille-et-VilaineMeuse Vendée Maine-et-Loire Seine-et-MarneParis Loiret Alpes-MaritimesIndre-et-Loire Var GirondeVienne Sarthe Manche Haut-RhinRhône Val-de-Marne Loire-AtlantiqueVal-d'Oise Loir-et-CherLandes Hauts-de-SeineMayenne Savoie Pyrénées-AtlantiquesCharente-Maritime Côte-d'OrAin Somme Bas-Rhin Côtes-d'Armor Seine-MaritimeOrne Puy-de-DômeIndre Aude VaucluseYonne Deux-SèvresAllier FinistèreCher ArdennesMoselle Corse-du-SudHaute-Corse Loire Drôme Haute-Saône Territoire de BelfortHaute-Garonne Lot-et-Garonne Alpes-de-Haute-ProvenceNord Meurthe-et-MoselleCharente GardJura Hautes-AlpesHaute-Marne Seine-Saint-DenisDoubs Hérault Saône-et-LoireAveyron Cantal Bouches-du-RhôneTarn AisneLot Hautes-PyrénéesTarn-et-Garonne Isère Pas-de-CalaisHaute-Vienne Ardèche Pyrénées-OrientalesHaute-Loire DordogneCreuse Lozère CorrèzeGers MartiniqueGuyane Ariège La Réunion Guadeloupe

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Intervalles de confiance à 95 % > Les intervalles des prévalences départementales sont représentés par les traits grisés autour des barres. Celui de la prévalence nationale est représenté par les rectangles noirs. La méthode d’estimation est décrite dans l’Encadré 3. Les départements représentés en bleu clair ne sont pas significativement différents de la moyenne nationale au risque de 5 %. Lecture > Dans le Morbihan, la prévalence départementale d’au moins une limitation cognitive chez les individus de 75 ans ou plus est inférieure de 5 points de pourcentage à la prévalence moyenne française d’après l’enquête VQS. En tenant compte de l’imprécision liée au fait que cette enquête repose sur un échantillon de la population et non sa totalité, cet écart se situe dans un intervalle de confiance allant de -8 à -3 points en dessous de la moyenne.

Champ > Individus de 75 ans ou plus résidant à domicile, France entière (hors Mayotte). Source > Enquête Vie quotidienne et santé (VQS) 2014, DREES.

L’Essonne  est  le  département  pour  lequel  la  proportion  de  personnes  se  déclarant  en  mauvaise et très mauvaise santé à domicile est la plus faible 

Pour l’indicateur de mauvaise et très mauvaise santé déclarée, les prévalences comprises  entre  le  1er  quartile  et  le  3e  quartile  sont  assez  proches :  entre  18,9 %  et  22,5 %.  La  moyenne  et  la  médiane  de  l’indicateur  sont  de  21 %  mais  les  valeurs  extrêmes  sont  très  éloignées.  La  prévalence  maximale  est  observée  en  Guadeloupe  (51 %)  alors  que  la  prévalence minimale est observée en Essonne (15 %). 

Les  maladies  ou  problèmes  de  santé  chroniques  touchent  de  manière  plus  uniforme  l’ensemble des départements 

La  prévalence  des  maladies  ou  problèmes  de  santé  chroniques  varie  de  54 %  (Vienne)  à  77 % (Guadeloupe). Il y a donc assez peu de différences entre les individus concernant cet  indicateur.  En  effet,  la  majorité  des  individus  de  75 ans  ou  plus  sont  confrontés  à  ces  problèmes de santé quel que soit leur lieu de résidence. Les maladies ou les problèmes de  santé  chroniques  (ou  « chocs  de  santé »)  sont  considérées  comme  la  première  étape  du  processus d’entrée en dépendance (Verbrugge & Jette, 1994).  

L’entourage est plus impliqué dans l’aide à la vie quotidienne à domicile à la Réunion 

La  prévalence  moyenne  de  l’aide  de  l’entourage  est  de  41 %,  et  40 %  pour  la  prévalence  médiane. C’est à Paris que la prévalence est la plus faible (32 %) et à la Réunion qu’elle est  la plus élevée (65 %). Ces disparités peuvent traduire des habitudes de solidarités familiales  différentes selon les territoires. On constate notamment que la taille des ménages avec au  moins  une  personne  de  60  ans  ou  plus  est  1,2  fois  plus  élevée  à  la  Réunion  qu’à  Paris  (2,0 habitants pour la Réunion contre 1,7 habitants pour Paris, source : VQS 2014, champ :  logements ordinaires). Ces écarts de taille de ménage sont liés à des pratiques différentes  de recohabitation avec les enfants lorsqu’un parent perd son autonomie mais aussi par des  contraintes  immobilières :  la  taille  des  logements  en  région  parisienne  limite  la  cohabitation avec des aidants de l’entourage. 

La  prévalence  est  la  plus  élevée  (supérieure  à  44,5 %  qui  correspond  au  dernier  quartile)  dans les départements situés plutôt dans le Nord (Nord, Pas‐de‐Calais et Aisne), plutôt dans  l’Est (Meuse, Moselle, Bas‐Rhin, Haut‐Rhin, Territoire de Belfort et Jura), au centre (Haute‐ Vienne,  Corrèze,  Puy‐de‐Dôme,  Cantal,  Lot,  Aveyron,  Lozère,  Ardèche,  Tarn,  Gers  et  Ariège), dans les départements d’outre‐mer (Réunion, Guadeloupe, Martinique et Guyane)  ainsi  qu’en  Haute‐Corse  (carte  4).  Les  départements  où  le  taux  de  recours  à  l’aide  de  l’entourage  est  la  plus  faible  (inférieur  37,9 %)  sont  les  départements  franciliens  (Paris,  Hauts‐de‐Seine, Yvelines et Essonne) ou autour de l’Île‐de‐France (Eure‐et‐Loir, Loiret, Loir‐

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et‐Cher,  Indre‐et‐Loire,  Vienne,  Nièvre  et  Marne),  les départements  bretons  ou  alentours  (Morbihan,  Côtes  d’Armor,  Ille‐et‐Vilaine,  Loire‐Atlantique,  Mayenne,  Maine‐et‐Loire,  Vendée et Calvados), quelques départements à l’Est (Rhône, Ain et Vosges) et au Sud‐Est  (Pyrénées‐Orientales, Var et Alpes‐Maritimes).  

Les  écarts  à  la  moyenne  sont  assez  importants  et  disparates  (graphiques  3).  Quinze  départements  ont  une  prévalence  départementale  significativement  différente  de  la  moyenne  nationale.  Les  écarts  de  prévalence  par  rapport  à  la  moyenne  peuvent  aller  jusqu’à +24 points de pourcentage à la Réunion et ‐9 points de pourcentage pour Paris.  

La  déclaration  du  recours à  l’aide  professionnelle  à  domicile  est  la  plus  forte  en  Haute‐ Corse 

La prévalence moyenne de l’aide professionnelle à domicile (infirmier, aide‐ménagère, …)  est de 32 % (identique à la médiane). La Haute‐Corse a une prévalence de 45 % (maximum)  contre 24 % pour l’Oise (minimum). Vingt départements ont une prévalence du recours à  l’aide  professionnelle  significativement  différente  de  la  moyenne  nationale  (graphique 3).  On constate des écarts de prévalences assez élevés entre les départements, avec des pics  pour  les  valeurs  extrêmes  positives :  la  Haute‐Corse  a  une  prévalence  plus  élevée  de  13 points  de  pourcentage  que  la  moyenne  nationale ;  respectivement  12  points  de  pourcentage  pour  la  Réunion.  Pour  les  valeurs  extrêmes  où  la  prévalence  est  plus  faible  que la moyenne nationale, les écarts sont au maximum de 8 points de pourcentage pour  l’Oise. 

Les cartes concernant l’aide de l’entourage et l’aide professionnelle sont assez différentes  (carte  4).  Pour  certains  départements5,  on  retrouve  à  la  fois  des  taux  de  recours  à  l’aide  professionnelle  et  de  l’entourage  élevés,  révélant  plutôt  une  complémentarité  de  l’aide  formelle  et  informelle  et  sans  doute  un  fort  maintien  à  domicile  des  personnes  en  perte  d’autonomie.  En  effet,  dans  ces  départements  les  prévalences  des  limitations  fonctionnelles  physiques  et  cognitives  sont  très  élevées.  À  l’inverse,  Paris,  les  Hauts‐de‐ Seine et les Yvelines ont des taux de recours faibles à la fois pour l’aide de l’entourage et  l’aide  professionnelle,  il  s’agit  aussi  de  départements  au  sein  desquels  la  prévalence  des  limitations  fonctionnelles  physiques  et  cognitives  est  plus  faible.  Ainsi,  soit  ces  territoires  sont caractérisés par un meilleur état de santé en général ne nécessitant pas un recours à  l’aide  professionnelle  et  de  l’entourage  fort,  soit  l’offre  à  domicile  et  l’implication  de  l’entourage  sont  insuffisantes  à  maintenir  les  personnes  à  domicile  lorsqu’elles  développent des incapacités. 

Certains départements ont un fort recours à l’aide de l’entourage mais le recours à l’aide  professionnelle  s’inscrit  dans  la  moyenne,  révélant  plutôt  une  substituabilité  de  l’aide  formelle et informelle (avec un recours plus fort à l’aide informelle). Il s’agit de la Moselle,  le Bas‐Rhin et la Guyane. D’autres départements ont à l’inverse un fort recours à l’aide de  professionnelle mais le recours à l’aide de l’entourage correspond à la moyenne : la Loire,  la Manche, la Haute‐Loire et le Tarn.          5  Nord, Pas‐de‐Calais, Haute‐Corse, Martinique, Guadeloupe et La Réunion. 

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Carte 4 • Part des seniors âgés de 75 ans ou plus vivant à domicile déclarant… … une aide de l’entourage

 

… une aide professionnelle

  Lecture > Dans un quart des départements, la proportion de personnes âgées de 75 ans ou plus déclarant une aide professionnelle est inférieure à 29,1 %.

Champ > Individus de 75 ans ou plus résidant à domicile, France entière (hors Mayotte). Source > Enquête Vie quotidienne et santé (VQS) 2014, DREES.

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Graphique 3 • Écart à la moyenne de…

… l’aide de l’entourage … l’aide professionnelle

  -14-12-10-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 1012141618202224262830 Paris Morbihan Ille-et-Vilaine Hauts-de-SeineMaine-et-Loire Yvelines Indre-et-LoireMayenne Loiret MarneAin Eure-et-Loir Loire-AtlantiqueLoir-et-Cher Vosges Côtes-d'ArmorVendée Rhône Calvados Alpes-MaritimesVienne EssonneVar Nièvre Pyrénées-OrientalesHaute-Savoie LandesSavoie Côte-d'Or Charente-MaritimeVaucluse FinistèreAllier Sarthe Seine-et-MarneEure Pyrénées-AtlantiquesManche Deux-Sèvres Lot-et-GaronneVal-de-Marne Oise Corse-du-Sud Tarn-et-GaronneHautes-Alpes Loire Somme Haute-GaronneAube Cher Alpes-de-Haute-ProvenceGironde Doubs Val-d'OiseYonne Hérault Seine-MaritimeIndre Aude Hautes-PyrénéesOrne CharenteGard CreuseDrôme Haute-SaôneArdennes Haute-Marne Saône-et-Loire Seine-Saint-DenisHaute-Loire Dordogne Bouches-du-RhôneIsère Meurthe-et-MoselleMeuse Corrèze Territoire de BelfortGers AveyronTarn Haute-VienneLot Puy-de-DômeArdèche Lozère Haut-RhinCantal Jura Ariège MoselleAisne Nord Bas-Rhin Pas-de-CalaisHaute-Corse Guyane Martinique GuadeloupeLa Réunion -14-12-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 Oise Eure-et-Loir Hauts-de-SeineYvelines Paris Haute-SavoieEssonne Val-d'Oise Alpes-MaritimesEure Seine-et-MarneCharente Côte-d'Or Seine-Saint-DenisAube Val-de-MarneMeuse MorbihanYonne Nièvre Bas-RhinRhône Marne VaucluseSavoie Deux-Sèvres Haute-SaôneVar Haute-MarneLoiret Doubs Charente-MaritimeMaine-et-Loire Lot-et-GaronneIndre-et-Loire Vosges Pyrénées-AtlantiquesVienne Isère Calvados Haut-Rhin Ille-et-VilaineAin Meurthe-et-MoselleLoire-Atlantique Landes Pyrénées-OrientalesCôtes-d'Armor Drôme Alpes-de-Haute-ProvenceCreuse Hautes-AlpesJura Sarthe Bouches-du-RhôneAllier Seine-MaritimeFinistère Gard GirondeSomme ArdècheCher Aude Loir-et-CherHérault Puy-de-Dôme Haute-GaronneMoselle Haute-VienneGers Hautes-PyrénéesSaône-et-Loire Mayenne Tarn-et-GaronneArdennes DordogneGuyane VendéeNord AveyronAisne Indre Pas-de-CalaisLoire Corse-du-SudOrne Cantal MartiniqueCorrèze Lot LozèreAriège Manche Territoire de BelfortGuadeloupe Haute-LoireLa Réunion Tarn Haute-Corse

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Intervalles de confiance à 95 % > Les intervalles des prévalences départementales sont représentés par les traits grisés autour des barres. Celui de la prévalence nationale est représenté par les rectangles noirs. La méthode d’estimation est décrite dans l’encadré 3. Les départements représentés en bleu clair ne sont pas significativement différents de la moyenne nationale au risque de 5 %. Lecture > Dans l’Oise, la prévalence départementale de personnes âgées de 75 ans ou plus déclarant de l’aide professionnelle est inférieure de 8 points de pourcentage à la prévalence moyenne française d’après l’enquête VQS. En tenant compte de l’imprécision liée au fait que cette enquête repose sur un échantillon de la population et non sa totalité, cet écart se situe dans un intervalle de confiance allant de -13 à -3 points en dessous de la moyenne.

Champ > Individus de 75 ans ou plus résidant à domicile, France entière (hors Mayotte). Source > Enquête Vie quotidienne et santé (VQS) 2014, DREES.

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Des disparités de perte d’autonomie liées

au contexte socio-économique et d’offre

sur le territoire

Afin  de  mettre  en  évidence  les  relations  entre  les  variables  d’incapacité  et  le  contexte  socio‐économique  et  d’offre  au  niveau  départemental,  plusieurs  types  d’analyse sont  réalisés : analyse des corrélations entre les différentes variables au niveau départemental,  analyse des correspondances multiples (ACM, voir encadré 4)6 et régressions logistiques de  chaque  prévalence  départementale  de  l’incapacité.  Ces  différentes  analyses  viennent  se  compléter  pour  donner  des  éléments  d’explications  aux  disparités  territoriales  de  perte  d’autonomie et repérer des départements atypiques.  

Encadré 4 • Analyse des correspondances multiples (ACM)

L’ACM est une méthode statistique descriptive permettant d’identifier les corrélations qu’il existe entre différentes variables individuelles. Ces variables ainsi que chaque individu (ici les départements) sont projetées dans un espace à plusieurs dimensions : chaque axe représente les variables utilisées. Sont sélectionnés les axes concentrant la majorité des variations (généralement deux ou trois axes). Ce type d’analyse permet d’identifier des groupes d’individus (ici départements) semblables.

Dans ce dossier, les variables suivantes sont utilisées comme variables actives ou discriminantes (variables permettant de classer les individus sur les axes) : les limitations physiques, les limitations cognitives, le GALI (Global Activity Limitation Indicator, ou « indicateur de limitations d’activité générales ») et le groupe IV VQS. Les variables suivantes sont projetées comme variables supplémentaires ou auxiliaires : (1) le taux d’équipement en places d’hébergement pour personnes âgées, (2) le taux d’équipement en places de services de soins infirmiers à domicile, la densité d’infirmiers libéraux, le taux de recours à de l’aide de l’entourage, le taux de recours à de l’aide professionnelle (regroupé sous l’intitulé « aide à domicile » dans le Graphique 4), (3) le ratio des PCS* et (4) le taux de pauvreté des 75 ans ou plus (voir Encadré 5).

*. Ce ratio renvoi au nombre d'anciens ouvriers, d’anciens employés et d’anciens agriculteurs exploitants rapporté au nombre d’anciens cadres et d’anciennes professions intermédiaires (Encadré 5).

 

Des profils d’incapacités différents selon le territoire 

L’ACM  identifie  les  départements  pour  lesquels  la  dépendance  au  sein  de  la  population  vivant  à  domicile  est  plus  ou  moins  élevée  en  général  (axe  1  du  graphique  4).  Cet  axe  explique 83 % des variations départementales. Les départements situés à droite de l’origine  sont des départements où la dépendance à domicile est élevée. Il s’agit des départements  déjà  identifiés  précédemment :  départements  d’outre‐mer,  Pas‐de‐Calais,  Aisne,  Haute‐ Marne, Ariège… Ceux situés à gauche de l’origine sont des départements où la dépendance  à domicile est faible : Morbihan, Haute‐Savoie, Maine‐et‐Loire, Ille‐et‐Vilaine, Essonne… Le  deuxième axe qui ressort concerne le type d’incapacité (il explique 11 % des variations). Les  départements  situés  au‐dessus  de  l’origine  sont  des  départements  pour  lesquels  la 

       

6

 L’ACM est une méthode descriptive d’analyse des données ayant pour objectif de résumer les corrélations existantes  entre différentes variables (voir encadré 4). 

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prévalence  des  limitations  cognitives  est  élevée :  Lozère,  Guadeloupe,  Ariège,  Hérault,  Hautes‐Alpes…  Alors  que  les  départements  situés  en  dessous  de  l’origine  sont  des  départements  où  la  prévalence  des  limitations  physiques  ou  des  limitations  d’activité  générales sont élevées : Calvados, Aube, Moselle… On identifie d’ailleurs, que beaucoup de  départements du Sud de la France ont une perte d’autonomie plutôt moyenne mais sont  plus caractérisés par des prévalences de limitations cognitives à domicile élevées.  

Encadré 5 • Variables contextuelles au niveau départemental

Des variables contextuelles au niveau départemental ont été sélectionnées afin d’apporter des éléments d’explication aux disparités d’incapacité auxquelles font face les départements.

Taux d’équipement en places d’hébergement pour personnes âgées : nombre de places en établissement d’hébergement pour personnes âgées (EHPA), en logements-foyers (désormais résidences-autonomie), places d’hébergement temporaire et lits de soins de longue durée, rapporté à la population de plus de 75 ans du département. Sources : DREES, ARS, FINESS, STATISS 2015 ; INSEE, Estimations de population au 01/01/2015, arrêtées fin 2015.

Taux d’équipement en places de services de soins infirmiers à domicile : nombre de places rapporté à la

population, pour 1 000 personnes âgées de 75 ans ou plus. Les services de soins infirmiers à domicile pour personnes âgées regroupent les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) et des services polyvalents d’aide et de soins à domicile (SPASAD). Les services d’aide à domicile sont hors champ. Sources : DREES, ARS, FINESS, Statistique annuelle des établissements de santé, STATISS 2015 ; INSEE, Estimations de population au 01/01/2015, arrêtées fin 2015.

Densité d’infirmiers libéraux en activité : nombre d’infirmiers libéraux en activité au 1er janvier 2015 pour 100 000 habitants. Sources : DREES, répertoire Adeli ; INSEE, Estimations de population au 01/01/2014, arrêtées fin 2014.

Taux de recours à de l’aide de l’entourage à domicile : proportion de personnes de 75 ans ou plus déclarant avoir recours à de l’aide de l’entourage dans l’enquête VQS (question : En raison d’un problème de santé, d’un handicap, ou de son âge, la personne reçoit-elle de l’aide de proches (conjoint, famille, ami…) dans la vie quotidienne ?). Sources : DREES, enquête Vie Quotidienne et Santé 2014.

Taux de recours à de l’aide professionnelle à domicile : proportion de personnes de 75 ans ou plus déclarant

avoir recours à de l’aide professionnelle dans l’enquête VQS (question : En raison d’un problème de santé, d’un handicap, ou de son âge, la personne reçoit-elle de l’aide de professionnels (infirmier, aide-ménagère…) dans la vie quotidienne ?). Sources : DREES, enquête Vie Quotidienne et Santé 2014. ‐ Ratio des PCS (professions et catégories socioprofessionnelles : nombre d'anciens ouvriers, d’anciens

employés et d’anciens agriculteurs exploitants rapporté au nombre d’anciens cadres et d’anciennes professions intermédiaires. Source: Insee - recensement de la population 2014, exploitations complémentaires.

Taux de pauvreté des ménages dont le référent fiscal à 75 ans ou plus : Sources :

Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-Ccmsa, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi). En 2014, les indicateurs relatifs aux taux de pauvreté et au niveau de vie de la Martinique et de La Réunion sont calculés en utilisant un revenu disponible hors revenus financiers imputés alors qu’en France métropolitaine, cela comprend les revenus financiers imputés.

 

   

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Graphique 4 • Analyse des composantes multiples

PCS : Professions et catégories sociales * nombre d'anciens ouvriers, d’anciens employés et d’anciens agriculteurs exploitants rapporté au nombre d’anciens cadres et d’anciennes professions intermédiaires.

Lecture > La Guadeloupe est un département pour lequel la dépendance est assez élevée et notamment concernant les limitations cognitives.

Sources > DREES, ARS, FINESS, STATISS 2015 ; INSEE, Estimations de population au 01/01/2015, arrêtées fin 2015 ; DREES, ARS, FINESS, Statistique annuelle des établissements de santé, STATISS 2015 ; DREES, répertoire Adeli ; INSEE, Estimations de population au 01/01/2014, arrêtées fin 2014 ; INSEE - recensement de la population 2014, exploitations complémentaires ; INSEE-DGFiP-CNAF-CNAV-CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2014.

Afin  de  comprendre  ces  différences  de  profils  d’incapacité,  un  ensemble  de  variables  contextuelles a été sélectionné (voir encadré 5). Dans un premier temps nous avons calculé  les  corrélations  entre  les  variables  d’incapacité  au  niveau  départemental  et  les  variables  contextuelles (tableau 2). Puis, nous avons projeté les variables contextuelles sur les axes  de l’ACM (graphique 4). Enfin, une régression de chacune des prévalences départementales  sur  les  variables  contextuelles  a  été  réalisée  (annexe 2).  Cette  dernière  analyse  permet  d’identifier  l’effet  propre  de  chaque  variable  contextuelle  en  raisonnant  toutes  choses  égales par ailleurs. Cela identifie par exemple la variation de la prévalence des incapacités à  domicile  si  l’offre  en  institution  augmentait  mais  que  les  autres  caractéristiques 

Axe 1 (83%) : degré de dépendance global Axe 2 (11%) : Limitations cognitives surreprésentées Limitations physiques et générales (GALI) surreprésentées Guadeloupe Taux de pauvreté des seniors Équipement

en EHPA Ratio des

PCS* Aide à domicile Ariège Guyane La Réunion Martinique Corrèze Creuse Gers Lozère Hautes-Alpes Hérault

Seine-Maritime Tarn-et- Ardèche Isère Garonne Morbihan Haute-Savoie Paris Seine-et-Marne Maine-et-Loire Hauts-de-Seine Ille-et-Vilaine Essonne Eure Yvelines Marne Meuse

Somme Nord Haute-Marne Aisne Aube Calvados Puy-de-Dôme Haute-Corse Moselle Pas-de-Calais

Figure

Tableau 1 • Mesures de dispersion des prévalences départementales  de dépendance dans la population âgée de 75 ans ou plus vivant à domicile
Graphique 1 • Écart à la moyenne de l’indicateur GALI
Graphique 2 • Écart à la moyenne de l’indicateur…
Graphique 3 • Écart à la moyenne de…
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