yn
ese
1
Amélioration de la gestion des sols
par l'introduction de légumineuses
dans les systèmes céréaliers des savanes africaines
R.J. Carsky
1B. Douthwaite
2V.M. Manyong
2N. Sanginga
3S. Schulz
2B.
Van
lauwe
3J.
Diels
2J.D
.H
.
Keatinge
41 International lnstitute of Tropical Agriculture, BP 08-0932.
Cotonou, Benin
<r.carsky@cgiar.org>
2 lnstitute of Tropical Agriculture, Oyo Road,
Ibadan, Nigeria
3 Tropical Soil Biology and Fertility lnstitute,
Nairobi, Kenya
4 International Crops Research lnstitute for the
Semi-arid Tropics,
Patancheru 502 324, Andhra Pradesh, ln dia
Tirés à part: R.J. Carsky
Résumé
Lïntégration des légumineuses fixatrices d'azote clans les systèmes techniques de produc-tion a donné lieu
à
de nombreux travaux de recherche destinés à améliorer ou restaurer la fertilité des terres, mais très peu de ces systèmes techniques sont vraiment appropriés parles paysans en Afrique de l'Ouest.
À
l
'
/11
1
e
rnati
o
11al
!
n
s
tilul
e a/
Tropi
ca
l
Ag
ricultur
e
(llTA
)
, les
recherches ont porté d'abord sur les systèmes agro-forestiers et les cultures de couverture. Ces deux systèmes, très performants biologiquement et agronomiquement, posent de grands problèmes d'adop-tion et de diffusion. En effet, la bibliographie et les expériences réalisées montrent bien que les paysans n·aclopcent pas une méthode uniquement pour améliorer la fertilité de
leurs terres, mais qu'ils en attendent aussi des avantages économiques. En conséquence, l'TITA a mis l'accent sur un effet positif additionnel des légumineuses : la réduction du parasitisme du
S
tri
ga
bermo11thica.
Une équipe pluridisciplinaire a été conscin1ée pouréLUdier plusieurs aspects des rotations céréales-légumineuses
à
graines et générer des recommandations pour les services de recherche f111alisée des pays d'Afrique de l'Ouest el d'Afrique centrale. L'impact de cet effort est très net au nord du igeria, où la rotation soja-maïs sur cieux ans augmente le revenu brut de-o
à70
% par rapport à la monoculturedu maïs, du fait cl"un contexte économique incitatif. Cela conduit beaucoup d'ONG
à
tester les rotations céréales-légumineuses à graines avec les paysans.Mols clés:
Agronomie ; Phytotechnie ; Environnement ; Afrique de l'Ouest.Summary
Lessons for appropriate soil management technology generation for the savan
-nas and their application to the grain legume-cereal rotation system
There are many legume-based technologies capable of regenerating soil fertility but few are being adopted by farmers in West Africa. At the Tnternational Institute of Tropical Agriculture (TTTA) we found that alley cropping and cover cropping systems are biologically sustainable but have low adoption by farmers in the medium term. Negacive reactions by farmers stimulated us to consider grain legume rotations for soi.J fertility maintenance, a decision that permined a concentration of efforts by several disciplines on the same system. The imrnediate payoff was the generation of a large body of scienlific information generatecl by a small number of researchers. Positive reactions of former has lecl to research at the farm level, focusing on the increases in maize yield due ro the
benefits and the recluction in
S
tri
ga bermonthica
parasicism. A preliminary estimate of the impact can be calculatecl for Northern igeria where gross revenue from soybean-maize rotation is50
Lo70%
higher than continuous maize cropping. Severa! research and development efforts are now underway testing soybean or cowpea rotation with maize. Keywords:
Agronorny; Phytotechny; Environment; West Africa; Central Africa.L
es rotations et les jachères incluant
des
légumineuses constitu
ent un
é
l
éme
nt important de
l
a gestion
durable de la fe
rtilité des terres des
sa
va-n
es
africaines.
L
a
présence
des
l
égumi-neuses
fixatrices d'azote
diminu
e
l
e
be-soin d
'
azo
te et génère des prod
uits à
forte
teneur
protéique
po
ur
l
a consommation
humaine ou
a
nim
ale.
Les
l
ég
umin
e
uses
utilisées permettent
aussi
de diminu
er
l
es
qu
antités d
'engrais azoté nécessaires pour
les céréales suivantes
.
Dans sa
quête de
teclmiques
de gestio
n durable
du
sol
,
l
'
J
ntematio11a/
!n
s
titut
e of
Tropical
Agri-culture
(IITA) a
s
u
ccess
ive
me
nt mis
l
'
ac-cent
sur plus
i
e
urs systèmes
tech
ni
ques
susce
ptibles
de se substitue
r
ava
ntageu-sement
à
la
j
achère
pratiquée par
les
paysans.
L
'
inté
rêt
pour
ces systèmes
de
"
jachère artificielle
•
a ainsi évolué
des
cultures en
coul
oirs
de
19
76
à
19
92,
aux
systèmes à plantes de couverture de 19
80
à
1
999
et
,
finale
ment, aux
rotations
in-cl
uant
des
légumineuses à graines
depuis
1
994
.
Dans ce
parcours,
les expériences
de
nos
prédécesseurs o
nt
été
d
'
une
grande utilité.
Aussi
,
souhaito
ns-nous
par
ce
t
a
rticle
partager
largement
l
es e
nsei-gneme
nts
que
no
us en
avons tirés.
La culture en couloirs
Douthwaite
e
t
al.
[l] ont
retracé
le
chemi-nement
des travaux menés
p
ar l'IITA sur
l
a c
ulture
en
co
ul
o
irs,
e
n
fa
i
sa
nt ressortir
quelqu
es évé
neme
nts sailla
nts.
Le tout
premier fut la
publ
i
ca
tion
en
1
98
1
de
Kang
e
t
al.
[2], qui montre que
la culture
e
n coulo
irs
ré
ussit
à
maintenir les
rend
e-ments du maïs pe
ndant quatre années de
culture co
ntinue al
ors qu
e
l
es rende
me
nts
chutent
sur l
a parce
ll
e témo
in.
Sur
l
a
base
des
résultats expérimentaux
obtenus par l
'
IITA, le réseau de recherche
sur l
'
agriculture
en coul
oirs pour l
'
Afrique
tropicale (AFNETA)
fut c
r
éé
en
1
989
clans
l
e
but d
'expé
rim
enter
cette
technique
dans
diverses zones éco
l
ogiqu
es
des
sa
-vanes humides et des
forêts
de
l
'
Afrique.
En
1
992
,
l
'
AFNETA
coordo1mait
déjà des
essais
dans
20
pays
et il
en est résulté de
nombreuses
publicatio
ns sur ce
thème.
À
partir des
années
1990
,
certains
cher-che
ur
s
ont
commencé à s
'
inté
resser
à
l'adoption
des
cultures en couloirs
par
les
paysa
ns.
Des études conduites
par
Whit-tome
[
3],
Dvorak
[4], Swinke
l
s et Franze
l
[5]
ains
i que
Adesina
e
t
al.
(6] re
l
evèrent
l
es contraintes
inhérentes à ce systè
me
ainsi
que
la
faibl
esse
de
l
a
diffusion de
paysa
n
à paysa
n.
Un
exemple
fo
urni
par
Aclesina
e
t
al.
montre qu
e
l
es paysa
ns qui
ont
été
informés
de
cette
techniqu
e
par
d'autres paysans ne l
'ont pas testée. Smith
[7]
s
uggère
que
l
a culture e
n
coulo
ir
s
sera
it
pe
rtine
nte dans
des
zo
nes à densité
de
population
é
l
evée
ayant
un
fa
ibl
e
ac-cès
aux
marchés. Cette
id
ée
r
epose sur
l
e
fait qu
'
il
faut beaucoup de
trava
il
et
que
l
es
mê
mes effets
bénéfiques peuvent
aussi
être fo
urnis
par
l
es engrais et
l
es
herbi
cides ;
l
a culture en
co
ulo
irs
doit
clone
viser
l
es zones denséme
nt pe
upl
ées
mais
ne
disposant
pas
d
'
un
accès facile
aux engra
is.
D
'
un point
de
vue
plus général
,
le
princi-pal enseignement
de
cette expérience
des
c
ul
tures
en
co
ulo
ir
s est qu
'
il
faut q
u
e
l
e
paysa
n
e
n
tire
des ava
ntages
économi-ques
directs et
pas
se
ul
ement une amé
li
o-ration du
sol.
Dans
le sud
du Bénin
,
par
exemple.
c
'
est
le
besoin de bois de
chauffe
qui
stimule
l
'
ado
ptio
n
des
j
ac
hè-res
plantées
cl
'
Acacia
auricul((ormis.
Mais
,
même si
un
avantage éco
nomique
est
pos
ible,
les
paysans
ont besoin d
'
es-sayer la
technique
et
de
la mod
ifier
pour
se
l
'
approprier
;
de plus
,
des
systèmes
complexes et
nouveaux
comme la culture
en co
uloirs
sont plu
s difficiles à compre
n-dre
et
à
tes
ter
que des
techniques é
l
é-mentaires
simples comme
de
nouvelles
cultures ou
bien de nouvelles
va
riétés
.
Au
deme
urant,
d'autres
systè
mes
agrofo-restiers
sont mis en œ
uvre par
l
es paysans
en
Afrique
de
l
'
Ouest.
La jachè
r
e
à
pal-mi
e
r
s à
huil
e est une
pratiqu
e
ancienne
d
'
agroforesterie
au s
ud
du
Bénin [
8].
Tout
en améliorant la fe
rtilité
du
sol, ce
sys-tème
prod
uit
de
l
'
huile e
r des
matériaux
de va
nn
erie
pou
r
l
'a
rti
sanat
,
puis du
vin
de
palme et
de
l'al
cool
l
ors
de
l
'
abattage
des
pa
lmi
ers, en fin de
"
jachère
»
.
Tou
s
ces
produits
génèrent
des ressource
mo-nétaires et
font de l
a jachère à
palmiers
à
huile
un investisseme
nt
à avantages
éco-nomiques multiples.
La plantation
cl
'
Acacia auriculiformis
est
un
autre système ag
roforestier
qui
gagne
actue
ll
ement
du terrain
clans
le sud
du
Bénin. Outre
l'amélioration de la
fertifüé,
ce système
fournit du bois de
chauffage,
de
construction et de me
nuiseri
e,
denrées
rares
clans
l
es sa
van
es s
urp
e
u pl'
es
cl u
littora
l
béninois. Dans
certa
in
es
régions
du Bénin, son
expa
nsion
se
poursuit
même
au-delà
des
projets
qui
l'onr promu
[Douthwaite,
Carsky et
Fl
oquet
,
non
pu-blié.
200
1].
Les cultures de
couverture : le cas du
mucuna
(Mucuna
pruriens
var. utilis)
Les travaux
de
plus
i ur
s
aut
e
ur
s ont établi
qu
'une co
urte
jachère à
mu
cuna (de
moins
d
'
un an) acc
r
oît
l
e
rendeme
nt
des
cultures s
uivantes,
clans diverses
situa-tio
ns [91.
Dans
certains cas
,
ce
la a
pu
ê
tre
attribué à
l
'
amé
li
orat
ion des
propriétés
phys
i
co-chimiqu
es
du
so
l
,
mais
l
e
plus
souvent
l
'
augme
ntation du rendeme
nt
après une jachè
re à mu
cuna est liée à une
me
illeure
nutritio
n
azotée
de
la culture
céréalière
,
grâce
essenti
e
ll
ement à la
pro-duction
de
biomasse et à
la
te
ne
ur
e
n
azot
e de
l
a j
achè
re
à
mu
c
una
[
9).
Le
mucun
a fut
l
'une
des
nombreu
es
es-pèces de
l
égumineuses
de
couverture
te
-rées
par l
'
IITA
clan
des système
de
cou-verture vivante
au
mili
eu
des
années
1980
[1
0].
Cette es
pèce
fut
rapid
eme
nt
testée
dans
l
e s
ud
du Bé
nin
, clans
l
e cadre d
'
une
recherche
parti
cipati
ve
[l)
intég
rant
plu-sie
urs autres techniqu
es
de maintien de
la
fertilité du
sol.
Certa
ins
paysans
ont
ainsi
pu
obse,ver
que
l
a
jachère
à mucuna
a1Taib
lit
l
'
!mp
era
t
a cylin.drica,
facilit
a
nt
ainsi
sa
maîtrise.
Pa
r l
a suite
,
bea
u
co
up
de
demandes
de semen
ces
de
mucuna
ont été adressées aux agences
de
recher-che et
de déve
l
oppement. Selon
Manyong
e
t
a
l.
[11]
,
les
taux cl'acloption
initiale
furent relativement élevés
dans
l
es
villa-ges o
ù
l
a
technique
fut testée
au
dépa
rt.
Le fa
it que
les
paysans
aient r
éagi s
urtout
à
l
'inhibitio
n
des
adventices
par
l
e
mu-cuna
indique que
l
'
a
mé
liorati
on
de
l
a
ferti
lité du
sol ne suffit
pas
à e
ll
e-seu
l
e
pour promouvo
ir
l
'adoption des
j
ac
h
è
res
améliorantes
qui occupe
nt
l
es terres sans
produit
économique
direct.
L
'
aptitude
à
affaib
lir
l
'
lmp
era
ta
s
'
est avé
rée
un
ato
ut
décis
if
pour
l
'
adoption
de l
a
jachère
culti-vée en
mucuna.
Le cas
du mucun
a a
auss
i
montré
qu
'
un
produit
économiqu
e
peut
promouvo
ir
l
'
adoption d
'
une
jachère cu
ltivée.
Au
Bé-nin
,
un marché actif des
semences s'est
e
n effet
développé tant que l
a culture
du
mucuna était
en
expan ion.
Manyong
e
t
a
l.
[11)
ont
suiv
i
l
'
évolution du
ratio
coût/bé
n
éfice pour
un
paysan
ad
optant
l
e mu
cuna
et ont consta
té
que l
a vente en
tant que
seme
nces
des
graines produites
doub
l
e
le
bénéfice. Le
prod
uit
économi-qu
e
direct généré
par
le système
techni-que
constitue
une
forte
incitation
pour
Taux d'adoption(%)
--+--Adoptants - Nouveaux utilisateurs
8
7 --... Abandons
~ Zones plantées en Mucuna 6
1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997
Figure 1. Dynamique de l'adoption de la jachère à mucuna dans le sud du Bénin, de 1991 à 19971121).
Figure 1. Dynamics of mucuna fallow adoption in Southern Benin from 1991 ta 1997112]).
d
es
pa
ysa
n
s
dému
ni
s
r
ec
h
e
r
c
hant d
es
profits
économiques
imm
éd
i
ats
.
U
n
e
étude effec
tu
ée e
n
s
ui
te
dans
l
e s
ud
du
Bénin
d
a
n
l
a fou
l
ée
d
es
projets de
d
éve-l
o
pp
eme
nt
[12]
a
m
o
ntr
é
qu
e
l
es
tau
x
d·adoption
éta
i
e
nt
v
i
s
ibl
e
m
ent en
bais
e
e
t qu
e
l
es
tau
x
d'aba
n
don
a
u
gme
ntai
e
nt
(figure
1
)
. A
u
c
un
e é
tud
e
d
'a
d
op
ti
o
n n
'a
s
uivi
,
m
a
i
s
d
es
disc
u
ss
i
o
n
s
informe
ll
e
avec
l
es
pays
a
n
s ont
fa
it r
esso
rtir
l
e
m
a
n
-que
d
e
débouchés
p
o
ur
l
es g
r
a
in
es
p
r
o-duites
co
mm
e
l
a ca
u
se
m
a
j
e
ur
e
de
l'a
ba
n
-d
o
n
du mu
c
un
a
.
Da
n
s
un
essa
i
co
mp
ara
nt
des légumineuses
à gra
in
es
au muc
un
a à
Kaduna,
a
u
N
i
ge
ri
a, o
n
a
n
oté
que
l
es
r
e
ndem
e
nt
s
d
u m
a
ï
s a
pr
ès
mu
c
un
a so
n
t
p
lu
s é
l
evés
qu
'ap
r
ès
niébé,
m
a
i
s
que
l
a
rotation
avec
du
ni
é
b
é es
t
éco
n
o
miqu
e-ment plus
int
é
r
essa
nt
e
[1
3
]
;
l
es
paysan
o
nt
clon
e
fini par
aba
n
donner
l
e
muc
un
a
a
u
pr
o
fit
d
u
ni
ébé.
S
uit
e à
l
'
ex
p
é
ri
e
n
ce avec
l
e
rnucuna du
B
é
nin
e
t
d'a
ut
res pays,
Ca
r
s
l
<y
et
al.
[9
1
pensent que
l
'
adopt
i
o
n
se
r
a assez
l
im
i
tée
e
n
Af
riqu
e
de
l
'Ouest
s
ur
l
a
base
d
es
seu
l
s
ava
nta
ges
prou
vés
qu
e so
nt l
'
amé
li
ora-tion de
l
a
fertilité du
so
l
et
l
a
lu
tte
co
ntr
e
l
es
mauvai
ses
h
e
r
bes.
Ce
p
e
n
dant, des
ni-c
h
es géog
raphiqu
es
r
es
tr
e
int
es on
t
é
t
é
id
e
ntifi
ées où
l
es
j
ac
h
è
r
es co
urt
es à
rnu
-c
un
a
so
nt
b
i
e
n
adap
t
ées
(figu
r
e
2).
Figure 2. Zone où le mucuna pousse bien (moins de 75 % de sols acides, moins de 90 % de sols fixateurs
de P, et longueur de la campagne supérieure à 150 jours), et où la saison est assez longue pour une culture vivrière ou de rente la même année que la jachère à mucuna (longueur de la saison de culture supérieure à 240 jours).
Figure 2. Area in which mucuna will grow well (coverage of acid soils lessthan 75 %, coverage of P-fixing
soils less than 90%, and length of growing period greaterthan 150 days) and where the growing season is
long enough for a food or cash crop and a mucuna fallow (length of growing season greater than
Une
extension du domaine
d'
adop
ti
on
peut
int
e
r
ve
nir
l
à où
l
e
mucuna possède
des
avantages seco
nd
a
ir
es
qui répondent
a
u
x co
ntr
a
in
tes
l
oca
l
es.
Dans
l
a
lutt
e
co
ntr
e
Striga
bermontbica
,
parasite des
cu
l
tures
cé
r
éa
li
è
r
es
des
sava
n
es
,
par
exe
mple
,
quelques
obse
r
va
ti
o
n
s
[14]
l
a
i
s-sent s
upp
ose
r
que
l
e
mucuna peut
r
é-duire
sa
nui
sa
n
ce.
Par
ai
ll
e
ur
,
l
'
utili
sa
ti
o
n
des
g
r
a
in
es
ou des feui
ll
es
de
mu
c
un
a
clans
l
'alimentation
a
nim
a
l
e es
t
possible.
Ce
r
taines
équipes
o
nt
a
in
si
montré
lïnt
é-r
ê
t
d'
intr
o
duir
e
d
es g
r
a
in
es
[15,
1
6
]
o
u
des
feuilles
ll
7]
de
mu
cu
n
a
clans
l
a ration
des
pet
it
s
rum
inants.
E
nfin
, il peut
y avoi
r
des
ni
c
h
es éco
n
o
miqu
es
favorab
l
es a
u mu
-c
una
li
ée a
u l
abe
l
"agr
i
c
ultur
e
b
i
o
l
og
i
-que ..
:
pr
ésenteme
nt
, au 13é
nin
,
un projet
s
'
e
mploi
e à
produ
ir
e
du
"co
t
on b
i
o
l
og
i
-que ..
pou
r l
e
marché
e
ur
opée
n
.
La
ja-c
h
è
r
e à
mu
cu
n
a
p
o
urr
a
i
t alors
s'avé
r
e
r
la
m
e
ill
e
ur
e so
ur
ce
b
i
o
l
og
iqu
e
d
'azote
p
o
ur
l
e coto
n
e
t
être
plu
s fac
il
e à co
ntr
ô
l
e
r
sans
h
e
rbi
c
id
es
que
l
es advent
i
ces s
p
onta
n
ées
.
Rotations à base de
légumineuses à graines
Alors que
l
'
TITA
e
t
ses
partenaires
s'éver-tuai
e
nt
à
tr
o
uv
e
r
des
ni
c
h
es
po
ur l
a
c
ul
-tur
e e
n
co
ul
o
ir
s et
l
a
j
achère à
mu
c
un
a
,
l
a
c
ultur
e
du niébé
éta
it tr
ès
r
é
p
andue e
n
Afrique
d
e
l
'Ouest [
1
8
]
e
t
l
es
s
urfa
ces
c
ulti
vées e
n
so
j
a é
t
aient en
progression,
n
ota
mm
e
nt
a
u
N
i
ge
ri
a
. L
es var
i
étés
de
so
j
a
prop
osées
pa
r l
'
IIT
A furent
adop
t
ées
vers
l
a
fin
des
a
nn
ées
1
980 et
l
e
début
d
es
a
nn
ées
1990
g
r
âce
aux
efforts
dép
l
oyés
par
l
es
ONG
e
t
l
es
o
r
gan
i
s
m
es éta
tiqu
es
d
e
déve
l
oppe
m
e
nt.
Dans
l
'
Éta
t d
e
Benue,
zo
n
e
o
ù l
e
so
j
a es
t
c
ulti
vé
d
ep
ui
s
p
lu
-s
i
e
ur
s
d
éce
nnie
s
,
Sang
in
ga
[19]
a obse
r
vé
que
plus
de
50
%
des agricu
lt
e
ur
s e
nqu
ê-t
és
ava
i
e
nt
adopté
l
es
n
o
u
ve
ll
es
var
i
é
t
és
de
l
'
TI
TA
s
ur un
e
période de
10
a
n
s.
Dans
l
e s
u
d
d
e
l
'État de Kaduna
,
o
ù un
e a
utr
e
ONG
d
o
nn
a
it
d
es
se
m
e
n
ces
amé
li
orées
d
e so
j
a a
u
x
agricu
lt
e
ur
s
,
Manyong
e
t
al.
[20]
o
nt
co
n
s
tat
é
que,
d
ès
l
a
troisième
a
nn
ée, 35
paysans ava
i
e
nt tr
a
n
s
mi
s
l
es
se
m
e
n
ces
d
es
n
o
u
ve
ll
es va
n
e
t
es à
45 a
utr
es
paysans.
L
a co
n
som
m
atio
n du
soja
a
u
N
i
ge
ri
a
fut par
a
ill
e
ur
s s
timul
ée
par
un import
a
nt
effort co
n
sac
r
é à
l
'é
l
abo-r
ation e
t
à
l
a diffusion
d
e
r
ece
tt
es c
ulin
a
i
-r
es à
ba
se
de soja
o
u
in
cluant
ce
prod
uit
clans
l
es
p
l
a
t
s
traditionnels
[
21].
L·érude
du
mar
c
h
é
urbain cl
a
n
s
un
e g
r
a
nd
e v
ill
e
co
mm
e
Ib
a
d
a
n
a
montr
é
que
l
e so
j
a, qui
240days).
Tableau 1.
Potentiels d'amélioration de la fertilité du sol et
d'appropriation par les paysans de jachères cultivées en légumineuses.
T
a
bl
e
1
.
P
o
t
e
nt
ia
l
so
il
i
mp
ro
v
e
m
e
nt
a
n
d far
m
e
r
a
dop
t
ion
of
l
e
gumin
o
u
s
fallow
s.
Type d
e
l
é
gumineuse
d
a
n
s
la j
a
ch
ère
Potentiel d
'
amélioration
du sol
Potentiel d
'
appropriation
p
ar
l
es p
ays
a
n
s
Li
gneuse
Fourragère
De
couverture
À
graine
s
É
l
evé
Élevé
Élevé
Très faible
T
rès fa
i
ble
Faible
Élevé
F
aible
à modéré
n
'
é
t
a
it
ve
ndu
que
s
ur
2
m
a
r
c
h
és e
n
1
987
,
l'
é
t
ai
t
s
ur
19
m
a
r
c
h
és e
n
1
990
et
qu
e
l
e
n
o
mbr
e
d
e
d
é
t
a
ill
a
nt
s ve
n
d
a
nt du
so
ja
é
t
a
it pa
ssé
d
e
4
à
419
[21]
.
Le niébé
éta
nt un
a
lim
e
nt tr
ès co
n
so
mm
é
en
Afrique de
l
'Ouest,
l'
a
d
o
pt
i
o
n d
e
rota-tion
s à
base
d
e
n
i
é
b
é es
t
fac
il
it
ée.
Ain
s
i
,
Dembele
[
22]
a e
nr
eg
i
s
tr
é
au Mali des
taux d
'
adop
ti
o
n p
l
u
s é
l
evés
pour
l
es
sys-tèmes
incluant d
es
l
ég
umin
e
u
ses à g
r
a
i
-n
es
qu
e
p
o
ur
l
es
l
ég
um
i
n
e
u
ses
fourragè-r
es.
Oyewo
l
e
e
t
a
l
.
[13
]
o
nt
a
u
ss
i
o
b
se
,
vé
que
l
es
paysans préfèrent
l
a s
u
ccess
i
o
n
ni
é
b
é
/
m
a
ï
s à
mu
c
un
a
/
m
a
ï
s
,
b
i
e
n
que
l
'
a
rr
i
è
r
e-e
ff
e
t du ni
ébé
p
o
ur l
e
m
a
ï
s so
it
moins bon que
ce
l
ui du
mu
cu
n
a.
Face à ce
tt
e s
itu
a
ti
o
n
,
11IT
A a
décidé
,
a
u
mili
e
u d
es a
nn
ées
1
990
,
d
e foca
l
i
se
r
ses
r
ec
h
e
r
c
h
es s
ur l
es
lég
umin
e
u
ses à gra
i
-nes,
n
ota
mm
ent ce
ll
es
r
e
l
eva
nt d
e so
n
m
a
nd
a
t
(soja et
ni
ébé)
.
Ce
tt
e
d
éc
i
s
i
o
n
a
é
t
é
pr
i
se
mal
g
r
é
l
es e
ff
e
t
s
tr
ès
faibles
d
es
l
ég
umin
e
u
ses à g
r
a
in
es s
ur l
es
taux
d
e
m
at
i
è
r
e o
r
ga
niqu
e
des
so
l
s
,
parce que
l
e
ur
potentiel d'
a
d
op
ti
o
n
est
bien plus
é
l
evé
qu
e ce
lu
i d
es
j
achères
c
u
l
tiv
ées e
n
l
ég
umin
e
u
ses
(
tabl
eau
1).
De
plu
s
,
l
e so
j
a
,
et
peut-être
l
e
ni
é
b
é
,
p
o
urr
a
i
e
nt
ê
tr
e
d
e fa
u
x
h
ô
t
es
d
e
S
tr
iga
hermonlhica,
p
l
a
nt
e
para
s
it
e
cl
es cé
r
éa-l
e
s,
con
rn
1
l
'
on
t m
o
ntr
é
l
e c
ribl
age
in
u
i/
ro
d
'
un
gra
nd n
o
mbr
e
d
e
l
i
g
n
ées
d
e
so
j
a e
t
l
a
va
l
id
a
ti
o
n
e
n p
l
e
in
c
h
amp
d
es
r
és
ult
a
t
s
[
23
].
Ce
tt
e
découverte,
s
i
e
ll
e se
con
firm
e,
d
o
nn
era
it
à ces
l
ég
umin
e
u
ses à
g
r
a
in
es
un
ava
nt
age s
uppl
é
m
e
ntair
e, e
n
pl
u
s
des g
r
a
in
es
pour
l
'
alimentat
i
o
n
e
t cl
e
l
'
a
m
é
l
i
oratio
n
du
so
l.
En
co
n
sé
qu
e
n
ce
,
l
'é
q
u
ip
e
"
sava
n
es
humi-d
es
,,
cl
e
l
'
IITA
a
é
t
é
d
o
t
ée
cl
e
m
oye
n
s
i
mp
o
rtant
s
p
o
u
r l
u
i
permett
r
e
cl
e
tra-va
ill
e
r
s
ur l
es ca
ra
cté
ri
s
tiqu
e
·
qui
de-v
r
a
i
ent
r
e
n
fo
r
ce
r l
es ava
nt
ages
cl
es
l
ég
u-min
e
u
ses à g
rain
es
cl
a
n
s
l
es sys
t
è
m
es
d
e
c
u
l
ture :
a
m
é
li
oratio
n
de
la
fi
xa
ti
o
n
biolo-g
i
q
u
e
de
l
'
azo
t
e
,
utili
ar
i
o
n
effic
i
e
nt
e
du
phosphore du
so
l
e
t
des
e
n
g
r
a
i
s
,
produc-tion
d
e
biomasse
à
u
sages
mu
l
t
i
p
l
es e
t
s
timu
l
at
i
o
n d
e
l
a ge
rmin
at
i
o
n cl
es g
r
a
in
es
de
S
lri
ga
bermontbica
.
Meilleures pratiques
pour les rotations incluant
des légumineuses à graines
Cycle de l'espèce légumineuse
1
o
u
avo
n
obse
1
vé
qu
'
un
e c
u
l
tur
e
d
e
so
j
a o
u d
e
ni
é
b
é à cycle
l
o
n
g
a
un p
l
u
s
grand
e
ffet
s
ur
l
a cé
r
éa
l
e e
n r
o
t
at
i
o
n.
Tableau 2.
Bilan azoté (kg/ha) de cultures de soja (avec enfouissement
des fanes) dans des essais multilocaux (3 ou 4 sites par essai)
dans le nord du Nigeria.
Table 2
.
N balanc
e
(kg
/
ha) of
s
oyb
e
an
c
rops (wi
t
h haulms r
e
turn
e
d) in multi-location
a
l
trials (3 or 4 s
i
tes per trial) in Northern Nigeria
.
Lign
é
e de soja
Cycl
e
Essai 1
Essai2
TGx 1485-10
Précoce
- 5,4
- 7,2
TG
x
1
805-2E
Précoce
-
3,9
TG
x
1
681
-3
F
P
récoce
-
7,5
TG
x
536
-2
0
I
nte
r
médiaire
TGx 1809-12E
I
nte
r
médiaire
+
1
,
7
TG
x
923-2E
Tardif
+
9,5
TG
x
1670-1 F
Tardif
+
1
,
5
+
3,8
Essai 1