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Corruption et ouverture commerciale

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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cahier n° 2002-04

Corruption et ouverture commerciale

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Emmanuelle LAVALLEE.

EURIsCO, Université Paris IX Dauphine Place du Maréchal de Lattre de Tassigny 75775 PARIS Cedex 16 Emmanuelle.Lavallee@wanadoo.fr

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RESUME :

Les relations entre corruption et ouverture commerciale ont été peu étudiées. Pourtant, plusieurs raisons portent à croire que la corruption influence l’ouverture commerciale, et que, inversement, l’ouverture commerciale d’un pays joue sur son niveau de corruption. On peut penser, par exemple, que la corruption en accroissant l’insécurité des échanges agit comme une taxe cachée sur les importations et les exportations et en réduit le volume. On peut aussi envisager que l’ouverture commerciale en réduisant le pouvoir de marché des firmes nationales, et leurs rentes, diminue l’incitation des fonctionnaires qui les contrôlent à mener des pratiques de corruption. Les résultats économétriques obtenus à partir de deux indices de corruption et de plusieurs indicateurs d’ouverture commerciale confirment ces hypothèses. La corruption apparaît comme une barrière institutionnelle aux échanges commerciaux. L’ampleur de l’effet trouvé est plutôt importante, et ce même en contrôlant les effets de la corruption par d’autres déterminants de l’ouverture commerciale. Les résultats obtenus montrent aussi que l’ouverture commerciale tend à réduire la corruption, et ce quel que soit l’indice de corruption utilisé.

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INTRODUCTION :

Bien qu’il semble difficile de s’accorder sur une définition précise, le mot corruption désigne, généralement, le détournement de fonctions publiques à des fins personnelles. La corruption se situe donc à l’interface entre la sphère publique et la sphère privée. Trois types de corruption sont souvent distingués : la « grande corruption » ou prévarication, la petite corruption, et la corruption législative. La « grande corruption » désigne l’exploitation abusive par l’élite politique de son pouvoir de concevoir et de mener la politique économique. En tant qu’élus (dans les démocraties), les hommes politiques, les agents, sont sensés prendre les décisions concernant l’allocation des ressources uniquement sur la base des intérêts de leur principal : le peuple. Une élite politique corrompue peut, pour servir son seul intérêt personnel, façonner les politiques nationales ou leur mise en œuvre, et ce quel qu’en soit le coût pour la population. Ce type de corruption est très difficile à identifier et à mesurer, et par conséquent peu de recherches ont été faites à ce sujet. Néanmoins, la « grande corruption » est plus facile à étudier lorsqu’elle prend sa forme extrême : lorsqu’un dictateur confond sa richesse personnelle avec celle de son pays ou qu’il ne prend que des décisions politiques servant exclusivement ses intérêts personnels. Par opposition, la « petite corruption » ou corruption bureaucratique fait référence aux pots-de-vin versés par le public aux fonctionnaires pour obtenir un service ou accélérer les procédures bureaucratiques. Enfin la « corruption législative » désigne la manière dont les votes des législateurs peuvent être influencés. Par exemple, les groupes d’intérêt peuvent acheter le vote de certains législateurs pour qu’une loi augmentant leurs rentes soit votée.

Alors que la corruption est un phénomène très ancien, elle suscite un regain d’intérêt depuis le début des années 1990. Un nombre croissant d’articles académiques ont été publiés à ce sujet, et les organisations internationales telles que la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International (F.M.I) et l’Organisation de Coopération et Développement Economique (O.C.D.E) tentent d’en combattre les différentes formes. Ainsi depuis 1997, les pays de l’O.C.D.E se sont engagés, par la signature de la convention « Combating International Bribery of Foreign Public Officials in International Business Transactions », à interdire le paiement de dessous de table dans les transactions commerciales internationales, alors que de telles pratiques étaient tolérées dans certains pays.

La prise de conscience de ce phénomène, a engendré une littérature économique abondante sur les causes, les conséquences et les manifestations de la corruption. Pourtant, la relation entre ouverture économique et corruption a été peu étudiée. Wei (2001) étudie le lien entre l’ouverture naturelle d’un pays, c’est à dire l’ouverture commerciale que devrait avoir un pays compte tenu de ses caractéristiques géographiques et culturelles, et son niveau de corruption d’un pays. Il teste l’hypothèse selon laquelle une économie « naturellement très ouverte », consacre plus de ressources à la construction de bonnes institutions et, de ce fait, rencontre, à l’équilibre, moins de corruption. Les tests économétriques effectués par l’auteur confirment son hypothèse. Cette étude permet à Wei de conclure que la globalisation, en accroissant l’ouverture naturelle des pays, contribuerait à la réduction de la corruption. L’approche de Shang Win Wei n’éclaire qu’une partie des relations entre ouverture commerciale et corruption. En effet, l’ouverture commerciale ne se résume pas à l’ouverture naturelle. Le terme d’ouverture commerciale a plusieurs facettes. Il peut désigner aussi bien l’ouverture commerciale observée d’un pays, soit le volume effectif de son commerce avec le reste du monde, que sa politique commerciale. Quelles sont donc les interactions entre ouverture commerciale et corruption ? Pour répondre à cette question nous présenterons et

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justifierons, dans un premier temps, nos hypothèses, ensuite nous exposerons nos données, pour enfin détailler nos stratégies de tests économétriques et nos résultats.

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La relation entre l’ouverture commerciale et la corruption n’est pas univoque. En effet, la corruption peut avoir un impact sur l’ouverture commerciale d’un pays et l’ouverture commerciale d’un pays peut jouer sur le niveau de corruption. Comment justifier cette hypothèse ?

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Plusieurs raisons portent à croire que la corruption réduit l’ouverture commerciale d’un pays. La faible intensité du commerce de certains pays pourrait alors s’expliquer par leurs niveaux élevés de corruption.

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La protection de l’industrie domestique génère des rentes importantes. Selon Anne Krueger la rente engendrée par les licences d’importations représentait 15% du P.I.B. turc en 1968. Pour Gallagher, elle se situerait entre 6 et 37% du P.I.B. entre 1975 et 1987 sur un échantillon de pays africains. Or, selon Shleifer et Vishny (1999), les pays où les firmes bénéficient des rentes les plus importantes sont aussi ceux où la corruption est la plus élevée. Lorsque les perspectives d’une industrie et ses rentes futures dépendent de la politique commerciale, alors le groupe d’intérêt la représentant peut participer au processus politique pour influencer la politique commerciale en sa faveur. L’homme politique responsable de l’élaboration de la politique commerciale, et de sa mise en œuvre, prendra en compte les offres des lobbies1. En effet, il ne maximise pas le bien être collectif, mais sa propre fonction d’utilité, s’exprimant en terme de réélection, de revenu, etc. La politique commerciale sera alors le résultat d’un arbitrage entre le soutien financier proposé par les différents groupes de pression et la désaffection des électeurs que pourrait engendrer une politique socialement coûteuse.

Groosman et Helpman (1994) adoptent cette approche pour analyser la formation de la politique commerciale dans un petit pays démocratique. Leur modèle théorique s’intéresse aux interactions entre un gouvernement soucieux du bien être de l’électeur moyen, et les contributions aux campagnes électorales des lobbies, intéressés uniquement par le bien être de leurs membres. Les auteurs étudient les contributions aux campagnes électorales. Ils les considèrent comme un moyen d’influencer la politique commerciale, puisque la réélection du gouvernement en place dépend aussi de ces contributions. Dans ce modèle, les offres de contributions politiques émanant des groupes d’intérêt sont fonction de la politique commerciale adoptée par le gouvernement. Pour sa part, le gouvernement fixe la politique commerciale maximisant ses objectifs. L’objectif principal du gouvernement est d’être réélu.

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Puisque, la probabilité de réélection est une fonction croissante des contributions électorales reçues ; alors les contributions politiques des lobbies influencent la politique commerciale.

Si de telles pratiques de financement des campagnes électorales sont légales et ne sont pas considérées comme corrompues dans de nombreux pays, elles peuvent très bien être assimilées à de la corruption légalisée2. Il ne s’agit ni plus ni moins que du marchandage de la politique commerciale qui s’établit au détriment du bien être collectif. En effet, le pays considéré par les auteurs est une petite économie ouverte, preneuse de prix. Pour une telle économie, le libre échange est efficace, donc toute modification de la politique commerciale est à attribuer au processus politique.

Par conséquent, la corruption conduirait à ériger et perpétuer des barrières à l’entrée au marché national, et même simplement aux marchés les plus profitables.

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De nombreux auteurs présentent la corruption comme un moyen efficace de contourner des réglementations ou des procédures administratives lentes ou tatillonnes. Leff (1964) et Huntington (1968) avancent que la corruption favorise l’efficacité économique car elle permet de dépasser les rigidités imposées par les gouvernements entravant l’investissement et interférant avec d’autres décisions économiques favorables à la croissance. Selon ces auteurs, la corruption, de manière générale, facilite la vie économique en en graissant les rouages. Beck et Maher (1986) et Lien (1986) ont construit des modèles théoriques démontrant que dans des situations de concurrence entre firmes, par exemple pour l’obtention d’un contrat, les entreprises les plus efficientes sont celles qui payent les pots-de-vin les plus élevés. La corruption serait donc efficace car elle permettrait de sélectionner par une sorte d’enchère le concurrent le plus performant. Lui (1986) élabore un modèle de file d’attente. Il montre que corrompre est un bon moyen pour les entreprises les plus pressées de gagner du temps. Dans ces conditions, il est envisageable que la corruption des services douaniers permette d’augmenter les échanges d’un pays protectionniste. La corruption des douanes, en offrant la possibilité de contourner les barrières tarifaires et non tarifaires, faciliterait les échanges.

Cependant, plusieurs raisons portent à croire que la corruption est, au contraire, une entrave aux échanges.

Les observations accompagnant le classement de l’Héritage Foundation sur la politique commerciale de différents pays indiquent clairement que la corruption des services douaniers est un obstacle aux échanges. Il y est mentionné, par exemple, qu’en Angola, à Djibouti, en Somalie, et au Zaïre les droits de douane jouent un rôle mineur dans les restrictions aux échanges, par rapport à la barrière non tarifaire que constitue la corruption des services douaniers.

Kaufmann et Wei (1999), battent en brèche la conception selon laquelle la corruption serait efficace. Pour eux, les conclusions de leurs prédécesseurs tiennent uniquement parce qu’ils considèrent la corruption comme un élément exogène aux réglementations et procédures administratives. Les auteurs construisent puis testent un modèle dont la particularité est de considérer la corruption comme un élément endogène à la fixation de l’ensemble des règles et procédures administratives. Ils postulent une relation perverse entre la réglementation et la corruption. Celle-ci a déjà été suggérée par de nombreux auteurs. Myrdal dans « Asian Drama » (1968) avançait déjà cette idée. Plus récemment Banejee (1997) a formalisé plusieurs aspects de ce problème, et Bardhan dans « Corruption and development » écrivait : « dans les modèles du « second best », il est présumé que certaines distorsions sont atténuées par les effets de la corruption ; mais, bien souvent, ces distorsions et la corruption sont causées ou aggravées par les même facteurs. Les distorsions ne sont pas

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exogènes au système ; elles font, au contraire, partie de pratiques de corruption construites au sein d’un système politique clientéliste ».

Le modèle construit par les auteurs est un jeu de Stackelberg entre un fonctionnaire à la recherche de rente et une firme représentative k. Le fonctionnaire joue en premier, il choisit le niveau de bureaucratie à annoncer à la firme pour lui extraire le maximum de pots-de-vin. La firme, preneuse de prix, joue en second, et détermine le niveau de dessous de table à verser pour diminuer les tracas bureaucratiques. A l’équilibre de ce jeu, le fonctionnaire annoncera à la firme juste assez de tracas bureaucratiques pour obtenir la gratification maximale qu’elle est prête à payer, compte tenu de ses caractéristiques (taille, tolérance face à la corruption, pays d’origine etc). Une autre implication de ce modèle est que corrompre n’est pas efficace, car les firmes qui payent le plus sont aussi celles qui rencontrent réellement le plus de bureaucratie. Les tests empiriques effectués par les auteurs, grâce aux résultats de différentes enquêtes effectuées auprès de plusieurs milliers d’entreprises (Global Competitiveness Report,1996 et 1997, World Developpment Report, 1996), confirment les implications de leur modèle. En effet, ils trouvent :

que les pays où la corruption est étendue sont aussi les pays où les firmes perdent le plus de temps à discuter sur les réglementations ;

une relation positive et significative entre les pots-de-vin versés et la bureaucratie effective rencontrée par les firmes.

Plus qu’un lubrifiant, la corruption est donc un grain de sable dans les rouages du commerce. Elle est une source d’inefficacité qui peut dissuader certaines entreprises de commercer avec des pays corrompus. Plus encore, la corruption est vecteur de risque et d’incertitude. En effet, il s’agit la plupart du temps d’un acte illégal, et le « contrat » entre le corrupteur et le corrompu n’est protégé par aucune loi en cas d’inexécution. Enfin, lorsque la corruption et ses conséquences deviennent incontrôlables, la crédibilité du gouvernement s’amenuise, la protection du droit de propriété s’érode et le niveau de risque et d’incertitude dans l’économie s’accroît. En détériorant l’efficacité des institutions non marchandes et en favorisant l’instabilité politique, la corruption pourrait empêcher une partie du marché potentiel de se réaliser.

Les effets de la corruption sont souvent assimilés à ceux d’une taxe. Néanmoins, il faut préciser que la corruption introduit plus de distorsions qu’un simple impôt, car, contrairement à une taxe, la corruption est généralement illégale et doit rester secrète. Ainsi, Shang Win Wei (2000) montre qu’une augmentation du niveau de corruption de Singapour à celui du Mexique a, ceteris paribus, le même effet négatif sur les Investissements Directs Etrangers (I.D.E) qu’une augmentation du taux d’imposition de 50 points. Nous pouvons très bien imaginer qu’il en va de même pour les importations et les exportations. La corruption en augmentant l’insécurité des échanges agirait comme une taxe cachée sur les importations et les exportations. Alors, la corruption réduirait l’ouverture commerciale en renchérissant le prix des biens et services échangés.

Enfin, il faut aussi envisager les effets indirects de la corruption sur l’ouverture commerciale, et plus particulièrement ceux qui passent par le biais des I.D.E. En effet, de récentes études empiriques montrent que la corruption réduit fortement les I.D.E. entrants 3.

Or de nombreux travaux théoriques comme empiriques montrent une relation positive entre les mouvements de capitaux et le commerce international.

Il est donc possible que la corruption, en diminuant les entrées de capitaux, soit un obstacle à l’ouverture commerciale.

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La corruption apparaît largement comme une entrave aux échanges, que nous pouvons assimiler à une barrière institutionnelle, par opposition aux barrières naturelles. Par conséquent, l’ouverture d’un pays devrait être une fonction décroissante de son niveau de corruption.

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Par quels biais l’ouverture commerciale contribuerait-elle à réduire la corruption ?

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Un des avantages reconnus de l’ouverture commerciale est qu’elle remet en question le pouvoir de marché des firmes sur leurs propres marchés nationaux. Elle accroît donc la contestabilité des marchés protégés « naturellement » ou « politiquement ». L’ouverture commerciale permettrait donc une intensification de la concurrence au sein des marchés nationaux, et une diminution des rentes sur ces mêmes marchés.

Le lien entre concurrence et corruption a été examiné par Ades et Di Tella ( 1999). Ils testent l’hypothèse selon laquelle le niveau des rentes, et la structure de marché peuvent influencer la corruption dans une économie. Moins de concurrence signifie que les entreprises ont plus de rentes. Par conséquent, les fonctionnaires et les hommes politiques qui les contrôlent ont des incitations plus grandes à mener des pratiques de corruption, afin de s’approprier une partie des rentes perçues par les firmes. Les résultats empiriques obtenus par les auteurs montrent que, toutes choses égales par ailleurs, les pays où les entreprises bénéficient des rentes les plus élevées tendent à subir des niveaux de corruption plus importants. En utilisant des données sur la corruption issues de deux sources distinctes, les auteurs trouvent que la corruption est plus élevée dans des pays où :

les entreprises sont protégées de la concurrences étrangère par des barrières naturelles ou des politiques commerciales protectionnistes ;

l’économie est dominée par un faible nombre de firmes ;

la politique de la concurrence ne permet pas de prévenir les pratiques anti-concurrentielles.

La taille de l’effet trouvé est plutôt importante. Un tiers de l’écart de corruption entre l’Italie et l’Autriche peut être expliqué par la faible exposition des firmes italiennes à la concurrence internationale. (Ades et Di Tella, 1999, p 987).

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Lorsque le marché s’élargit et devient plus global, le succès d’une entreprise exportatrice tend à dépendre plus de sa stratégie concurrentielle que de réglementations nationales protectrices. Dès lors, de telles entreprises réduisent leurs contributions aux campagnes électorales, puisque les rentes associées à la protection législative diminuent. Jain

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et Tirtiroglu (2000) montrent que l’industrie des services financiers aux Etats-Unis a répondu à la globalisation en réduisant ses contributions électorales. Les contribuions électorales de l’industrie financière aux élections de 1996 étaient plus faibles que celles versées aux élections précédentes. Pour les auteurs, cette chute du financement des partis de la part des institutions financières serait à mettre en relation avec la globalisation des marchés financiers des années 1990. Dans un contexte globalisé, des législations nationales conférant à certaines institutions des avantages concurrentiels ne sont plus utiles, payer les législateurs pour maintenir de telles lois devient alors superflu.

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Une politique d’ouverture implique souvent l’importation d’institutions de l’étranger. Il s’agit parfois d’une politique délibérée d’harmonisation des institutions économiques et sociales du pays avec celles de ses partenaires commerciaux. Etre membre de l’O.M.C., par exemple, nécessite l’adoption d’une série de normes institutionnelles comme la non-discrimination dans les politiques commerciale et industrielle, la transparence dans les règles commerciales, la protection des droits de la propriété intellectuelle, etc…. Appartenir à l’O.C.D.E. signifie aujourd’hui criminaliser le paiement de pots-de-vin dans les transactions commerciales internationales. Dans d’autres cas, les changements institutionnels sont le résultat des forces de marché. Par exemple, l’intégration financière valorise la stabilité économique et rend l’indépendance des banques centrales encore plus désirable. Enfin, l’ouverture économique peut changer les institutions nationales en altérant les préférences qui les soutiennent. Selon Rodrik (2000, a, p11) : « les libertés civiles et politiques sont parmi les concepts importés les plus importants dans les P.V.D. ; la demande de démocratie auxquelles ces idées donnent naissance sont la conséquence de l’ouverture ». L’ouverture économique se traduirait globalement par une amélioration des institutions, condition sine qua non à la lutte contre la corruption. 4 4.. OOuuvveerrttuurree,,ccoonnvveerrggeenncceedduupprriixxddeessffaacctteeuurrssddeepprroodduuccttiioonneett c coorrrruuppttiioonn..

Il est largement reconnu que la faiblesse des salaires des fonctionnaires nourrit la corruption. Plusieurs études empiriques l’ont d’ailleurs confirmé. Goel et Nelson (1998) trouvent qu’aux Etats-Unis, des traitements élevés découragent la corruption. Van Rijckeghem et Weder (1997) examinent si le concept de « fair wage » affecte le comportement des fonctionnaires. Utilisant l’index de corruption de Political Risk Services, ils testent les relations entre la corruption et des variables reflétant le désir et la capacité des fonctionnaires à gagner de l’argent grâce à la corruption. La variable salaire est donnée par le ratio « salaires des fonctionnaires sur salaire dans l’industrie ». Les résultats empiriques montrent une relation négative entre le salaire relatif des fonctionnaires et le niveau de corruption d’un pays en voie de développement. Une hausse du salaire relatif des fonctionnaires égale à l’écart type se traduit, à long terme, par une amélioration de l’indice de corruption (classé de 1 à 6) de 1 point.

Le théorème H.O.S. établit que la libre circulation des biens tend à égaliser la rémunération des facteurs dans les pays qui participent à l’échange. Cette convergence doit conduire à la réduction des salaires dans les pays où ils sont les plus élevés et à leur hausse dans les pays où ils sont les plus bas. Selon ce théorème, l’ouverture commerciale conduirait à une augmentation des salaires dans les P.V.D. Si l’augmentation des salaires est commune à l’ensemble des secteurs de l’économie alors l’ouverture commerciale pourrait avoir à moyen

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ou long terme des effets sur le niveau de corruption d’un pays. Toutefois, si la hausse des salaires n’a lieu que dans le secteur des biens échangeables, l’ouverture commerciale, en diminuant le salaire relatif des fonctionnaires, se traduirait par une augmentation de la corruption.

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Mauro (1995) trouve une relation significative entre le niveau de corruption et son degré de diversité ethnique. Selon lui, plus un pays est hétérogène ethniquement plus il est corrompu. Cette relation s’expliquerait par le fait que les fonctionnaires utiliseraient leurs pouvoirs pour favoriser les membres de leur communauté. Plus encore, les conflits ethniques peuvent conduire à l’instabilité politique, et, dans les cas extrêmes à la guerre civile, facteurs aggravant de la corruption. Shleifer et Vishny (1993) suggèrent que dans les pays peuplés de différents groupes ethniques, il est vraisemblable de rencontrer le type le moins organisé et donc le plus dévastateur de corruption.

La globalisation permet de réduire les désavantages de la petite taille et pousserait à la réduction de la taille optimale des nations. Le modèle théorique et empirique de Alesina, Spolaore et Warcziag (1997) établit l’opposition entre taille des nations et degré d’ouverture. La libéralisation des échanges faciliterait la prolifération d’Etats plus petits. En assurant la viabilité de petits Etats, et pousserait des groupes linguistiques, ethniques ou culturels à se scinder de leur pays d’attachement, pour se constituer en nation autonome et indépendante.

Ainsi l’ouverture commerciale en réduisant la taille des nations, et potentiellement leur diversité ethnique pourrait-elle réduire la corruption.

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Nous utiliserons plusieurs indicateurs d’ouverture commerciale : le ratio d’ouverture commerciale, le niveau moyen des droits de douane et enfin les résidus. Ces indicateurs mesurent différents aspects de l’ouverture commerciale. Par exemple, le niveau moyen des droits de douane permet de saisir directement les mesures restrictives de la politique commerciale, alors que le taux d’ouverture rend compte de l’intensité du commerce d’un pays. Si une même relation entre corruption et ouverture commerciale est obtenue grâce à l’utilisation de plusieurs indicateurs d’ouverture commerciale, celle-ci pourra être considérée comme robuste.

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Le ratio d’ouverture commerciale est un indicateur d’ouverture absolu. Il s’agit de mesurer l’ouverture d’un pays par l’intensité de son commerce. Cet indicateur mesure à la fois l’ouverture observée d’un pays, et de manière indirecte sa politique commerciale. Cette variable est appelée « MTrade », elle est égale, pour chaque pays, au ratio moyen de la somme des importations et des exportations de biens et de services sur le P.I.B. pour la

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période 1995-1999. Les données sont issue des World Development Indicators de la Banque Mondiale.

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Cette variable sera nommée « Tariffs », elle est égale pour chaque pays aux tarifs douaniers moyens sur la période 1995-1999. Les données sont là encore issues des World Development Indicators de la Banque Mondiale.

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La méthode des résidus consiste à évaluer les déterminants non structurels de l’ouverture commerciale, dont font partie la politique commerciale. Le degré d’ouverture s’obtient alors comme le résidu de l’équation du volume du commerce par ses facteurs structurels. Ainsi, si, pour un pays, la valeur du résidu est positive, alors celui-ci pourra être considéré comme ouvert puisqu’il a tendance à commercer plus que ne laissent prévoir ses caractéristiques structurelles. Il s’agit d’un indicateur relatif du niveau d’ouverture d’un pays. En effet, si le résidu obtenu pour un pays est nul cela ne signifie pas que ce pays est fermé, mais seulement que ses choix en matière d’ouverture ne sont pas différents de ceux de la moyenne des pays de l’échantillon.

Nous avons construit cette variable, appelée « Resid01 », en estimant une équation dont la variable à expliquer est le taux d’ouverture moyen sur la période 1995-1999. Notre objectif est d’expliquer cette variable par les mêmes déterminants que ceux des modèles de gravité. Dans ces modèles, l’intensité du commerce d’un pays est expliquée par sa taille et son niveau de développement. La taille du pays est approximée par sa population et sa superficie. Le niveau de développement est mesuré par le PIB/Tête. Nous avons donc introduit comme variables explicatives : la population moyenne du pays sur la période (« population »), le revenu par tête moyen entre 1995-1999 (« ytête »), et la superficie1 du pays en kilomètres carrés (« superficie »). Il est possible d’introduire d’autres variables pour rendre compte des coûts de transport, ou de l’isolement géographique et culturel d’un pays. Nous disposons de plusieurs variables géographiques. La variable « Cote » est égale, pour chaque pays, au ratio du nombre de kilomètre de cotes sur la superficie totale du pays. Cette variable traduit l’isolement géographique du pays. « Access », « English », « Spanish » et « French » sont des variables muettes. Le degré d’ouverture est donc donné par le résidu de l’équation suivante:

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Où Xi est un vecteur de caractéristiques géographiques, et Yi un vecteur de spécificités

culturelles.

Les résultats de l’estimation sont donnés dans le tableau suivant. Pour chaque spécification la méthode d’estimation est celle des Moindres Carrés Ordinaires (M.C.O.). L’estimation est effectuée sur un échantillon de 110 pays.

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D’après le modèle (1), toutes les variables ont le signe attendu. Plus le pays est grand moins il a tendance à commercer avec le reste du monde. En effet, la superficie et la population jouent négativement sur le volume des échanges. Le ratio commerce sur P.I.B croît avec le revenu par tête. Enfin la variable « cote » influe positivement sur le volume des échanges. Il faut ajouter que toutes les variables sont significatives au seuil de 5%.

Dans le modèle (2), nous avons introduit la variable « access ». L’introduction de cette variable ne change pas le signe des coefficients des autres variables. Le coefficient attaché à la variable « access » est cohérent. L’accès à la mer est un facteur influant positivement sur l’ouverture commerciale.

Enfin, dans le modèle (3), nous avons ajouté les variables linguistiques, « english » et « french ». Aucune de ces variables n’est significative, mais les coefficients attachés à ces variables ont le signe attendu.

La variable « Resid01 » sera égale au résidu de l’équation estimée par le modèle (1). Nous avons choisi ce modèle car c’est celui dont les résultats sont les plus cohérents avec la théorie, et dont tous les coefficients estimés sont significativement différents de zéro au seuil de 5%.

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Les déterminants structurels et/ ou géographiques de l’ouverture commerciale.** (1) (2) (3) Constante 2,1168 (0,00)* 2.350423 (0.0004) 1.794111 0.0058 Population -0,1006 (0,0225) -0.111199 (0.0135) -0.083484 0.0570 Superficie -0,0997 (0,0131) -0.099444 (0.0135) -0.116412 0.0042 Ytête 0,4591 (0,000) 0.450187 (0.0000) 0.477528 0.0000 Cote 0,0143 (0,0390) 0.017961 (0.0143) 0.013336 0.0534 English 0.203183 0.0532 Spanish French 0.197119 0.0948 Access 0.022650 (0.8582) 0,704 0,71 0.72 N 104 101 104 Prob (F-Statistic) 0,0000 0,0000 0.0000

* : probabilité associée au t de Student, si cette probabilité est inférieure à 0,05 le coefficient est significativement différent de 0 au seuil de 5%.

Le principal danger de l’utilisation des résidus comme un indicateur de la politique commerciale est lié à une mauvaise spécification du modèle. Les variables structurelles utilisées sont sensées être indépendantes de la politique commerciale menée, mais rien n'indique qu’elles ne soient pas polluées par la politique économique. De plus, il n’existe pas de consensus sur les variables structurelles qui devraient expliquer l’échange. PB de l’appréciation relative.

B

B.

.

L

L

EESSIINNDDIICCEESSDDEECCOORRRRUUPPTTIIOONN

.

.

Nous utilisons deux index de corruption :

1

1.. LLiinnddiicceeddeeTTrraannssppaarreennccyyIInntteerrnnaattiioonnaallddee22000011..

L’index de Transparency International est un indice de perception de la corruption. Il s’agit du plus important index en la matière, publié jusqu’ici par cette O.N.G luttant contre la corruption. 91 pays y sont classés sur un échelle de 0 à 10. Les pays perçus comme les moins corrompus obtenant une note proche de 10.

L’index des Perceptions de la Corruption est construit sur la base de plusieurs sondages, mettant à contribution des études d’experts comme le point de vue du public quant à l’étendue de la corruption dans plusieurs pays du monde. Cette variable sera notée « Ti2001 ».

(14)

2

2.. LLiinnddiicceeiissssuudduuWWoorrllddDDeevveellooppmmeennttRReeppoorrttddee11999977..

Pour construire cet indice nous avons utilisé les résultats d’une enquête, effectuée en 1997 par la Banque Mondiale, en préparation de son rapport annuel. Ce sondage a été fait auprès de 3 866 firmes sur 73 pays.

Nous utiliserons plus précisément la réponse à la question 14. Cette question est la suivante : « Est-il fréquent pour les firmes de votre type d’avoir à effectuer des paiements supplémentaires pour que les choses soient faites ? ». Il est demandé à la personne interrogée de ranger le niveau de corruption sur une échelle de 1 à 6, où 1 signifie « toujours » et 6 « jamais ».

Les résultats de cette enquête nous permettent de construire un indice de corruption pour 64 pays, que nous appèlerons « Nivcor ».

L’emploi de deux indices de corruption se justifie par plusieurs raisons. Premièrement les deux indices ne couvrent pas exactement les mêmes pays. Deuxièmement, le principal défaut de ce genre d’indice est qu’ils retranscrivent la perception des personnes interrogées du niveau de corruption existant dans un pays. Il s’agit de mesures subjectives, et non objectives de l’étendue de la corruption. L’utilisation successive de ces deux indices dans nos tests économétriques nous permettra de corroborer nos résultats.

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C.

.

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NN PPRREEMMIIEERR RREEGGAARRDD SSUURR LLAA RREELLAATTIIOONN OOUUVVEERRTTUURREE CCOOMMMMEERRCCIIAALLEE

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ETTCCOORRRRUUPPTTIIOONN

.

.

Matrice des corrélations.

Au regard de cette matrice, plusieurs remarques peuvent être faites. Les indices de corruption sont assez fortement corrélés, tandis que les indicateurs d’ouverture commerciale ne le sont que peu, ce qui confirme l’idée selon laquelle ils représentent pas les mêmes aspects de l’ouverture commerciale. Cette matrice montre l’existence d’une corrélation importante entre les différentes mesures de l’ouverture commerciale et les deux indices de corruption. Cette relation décroissante entre ouverture commerciale et niveau de corruption est particulièrement flagrante pour le taux d’ouverture et les droits de douane. Ainsi plus le taux d’ouverture est élevé, plus l’indice de perception de la corruption de Transparency International est élevé, c’est à dire que moins le pays est corrompu. Une relation identique est observée entre le taux d’ouverture et le l’indice de corruption du World Development Report de 97. De façon identique, nous observons une relation décroissante entre les droits de douane moyens et l’index de Transparency International. Plus le niveau des droits de douane est élevé plus l’indice de perception de la corruption est faible, c’est à dire que plus le pays est corrompu. La relation entre corruption et ouverture est beaucoup moins évidente lorsqu’on s’intéresse aux résidus, et ce quel que soit l’indice de corruption utilisé.

MTRADE RESID01 TARIFFS TI2001 NIVCOR

MTRADE 1.000000 0.333397 -0.512175 0.673754 0.625258

RESID01 0.333397 1.000000 -0.053629 -0.097938 0.079206

TARIFFS -0.512175 -0.053629 1.000000 -0.613637 -0.502612

TI2001 0.673754 -0.097938 -0.613637 1.000000 0.796562

(15)

Si la relation entre corruption et ouverture commerciale apparaît ici explicite, nous ne pouvons pas nous en tenir à des relations aussi simples. C’est pourquoi nous allons effectuer des tests empiriques plus complets.

I

I

I

I

I

I

.

.

R

R

E

E

S

S

U

U

L

L

T

T

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S

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I

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R

I

I

Q

Q

U

U

E

E

S

S

Notre objectif est d’établir s’il existe un lien entre l’ouverture commerciale et la corruption. Nous voulons tester deux hypothèses :

La corruption influence l’ouverture commerciale, c’est à dire que la corruption réduit l’ouverture commerciale.

L’ouverture commerciale joue sur le niveau de corruption d’un pays, c’est à dire que une ouverture commerciale élevée diminue la corruption.

A

A.

.

T

T

EESSTTDDEELL

HHYYPPOOTTHHÈÈSSEE

1

1

.

.

Pour tester l’incidence de la corruption sur l’ouverture commerciale, nous allons effectuer une régression linéaire entre l’ouverture commerciale d’un pays et son niveau de corruption, en contrôlant l’effet de la corruption par d’autres déterminants de l’ouverture commerciale.

Les résultats des estimations sont donnés dans les tableaux suivant :

(1) (2) (3) (4) (5) (6) Constante 4,230 (0,000)* (0,000) 5,924 2,248 (0,005)* (0.000) 4.35 Population -0,0725 (0,0846) -0,1443 (0,000) -0,12 (0,09) -0.139 ** Superficie -0,1176 (0,0019) (0,0539) -0,073 -0,062 ** -0.125 ** Ytête 0,1148 ** 0,023 ** 0,281 (0,0001) (0.02) 0.207 Cote 0,010 (0,0990) (0,026) 0,013 0,007 ** 0.02 ** Ti2001 0,47 (0,000) (0,000) 0,1517 (0,000) 0,1148 Nivcor 1.20 (0,000) 0,347 (0,000) -0.23 (0.0147) EEE 0,354 (0,0084) 0.32 ** ALENA 0,413 (0,0827) 0.49 ** ASEAN 0,563 (0,000) 1.17 (0.008) MERCOSUR -0,284 (0,100) Tariffs -0,014 (0,032) 0,489 0,756 0,832 0.378 0,68 0.75 N 90 87 83 64 61 53 PROB (F-Statistic) 0,000 0,000 0.000 0.000 0.000 * : probabilité associée au t de Student, si cette probabilité est inférieure à 0,05 le coefficient est significativement différent de 0 au seuil de 5%.

(16)

Les modèles (1) et (4) donnent le coefficient de corrélation entre le taux d’ouverture et le niveau de corruption. Quel que soit l’indice de corruption utilisé, le coefficient de corrélation entre le taux d’ouverture et le niveau de corruption est élevé et positif.

Dans les modèles (2) et (5), nous avons introduit les variables structurelles expliquant l’intensité du commerce de chaque pays. Les coefficients estimés sont tous du signe attendu, mais ils ne sont pas tous significatifs au seuil de 10%. Dans les deux tableaux, le volume du commerce apparaît comme une fonction décroissante de la taille du pays, et comme une fonction croissante du revenu par tête, et du ratio kilomètres de cotes sur superficie totale du pays. Malgré ces contrôles, les coefficients attachés aux mesures du niveau de corruption sont positifs et significatifs au seuil de 5% et sont d’ailleurs relativement élevés. Toutes choses égales par ailleurs, si l’indice de perception de la corruption du Bangladesh (0.4) atteignait celui du Botswana (6), son taux d’ouverture doublerait. L’estimation effectuée avec la variable « Nivcor » donne des résultats similaires. Si le niveau de corruption de la Bulgarie (2.44) devenait celui de la Hongrie (4.37), alors son taux d’ouverture augmenterait, ceteris paribus, de 17 points. Notre hypothèse selon laquelle la corruption réduirait l’ouverture commerciale, en agissant comme une barrière institutionnelle aux échanges, est donc confirmée.

Dans les modèles (3) et (6), nous avons introduit des indicateurs de la politique commerciale tels que le niveau moyen des barrières tarifaires (« tariffs »), et l’appartenance à une union douanière. Lorsque le modèle est estimé avec la variable « Ti2001 » les résultats sont intéressants. Tous les coefficients sont significativement différents de zéro, sauf celui associé au PIB par tête. Seul le signe associé à la variable « MERCOSUR » est curieux. Appartenir au MERCOSUR réduirait l’ouverture commerciale des pays. Toutefois, il faut noter que malgré ces contrôles le coefficient associé à la variable « Ti2001 » reste élevé, et significativement différent de zéro au seuil de 5%.

La corruption agirait bien comme une barrière institutionnelle aux échanges. Mais, qu’en est-il des effets de l’ouverture commerciale sur la corruption ?

B

B.

.

T

T

EESSTTDDEELL

HHYYPPOOTTHHÈÈSSEE

2

2

.

.

Notre objectif est de tester si l’ouverture commerciale d’un pays a une incidence sur son niveau de corruption. A cette fin, nous allons effectuer des régressions linéaires et des modèles à variables qualitatives binaires de type logit entre le niveau de corruption et l’ouverture commerciale en contrôlant l’effet de l’ouverture commerciale par d’autres déterminants de la corruption.

Quels sont les déterminants de la corruption ?

Les contrôles internes : La probabilité de détection d’un acte de corruption dépend de la qualité des systèmes de contrôles et d’incitations existants à l’intérieur de l’administration de chaque pays. Le contrôle de la corruption rencontre le plus souvent deux obstacles majeurs : la collusion des fonctionnaires, et des réglementations excessives et/ou peu transparentes. En effet, la collusion peut réduire l’efficacité des contrôles même si ceux ci sont clairement définis. Par exemple, un fonctionnaire corrompu peut acheter un de ses supérieurs ou de ses collègues pour que celui ci ne le dénonce pas en lui proposant de partager les bénéfices de ses pratiques de corruption. Des comportements de collusion avancés rendent donc les contrôles internes inefficaces. Plus encore, les contrôles internes peuvent être affaiblis par des régulations et réglementations excessives et/ou peu transparentes. De telles réglementations nourrissent la corruption en permettant aux fonctionnaires de jouer sur les

(17)

flous de la réglementation pour abuser de leurs pouvoirs discrétionnaires. L’exemple classique est celui du fonctionnaire qui peut oublier un dossier en bas d’une pile, ou proposer de le traiter immédiatement contre paiement.

Pour représenter les contrôle nous utiliserons les réponses données à la question 18 de l’enquête effectuée en préparation du World Developpment Report de 1997. Il est demandé à la personne interrogée d’évaluer la véracité de la phrase suivante : « Si un agent du gouvernement agit à l’encontre des règles, je vais voir un autre fonctionnaire ou son supérieur et j’obtiens gain de cause ». L’évaluation se fait sur une échelle de 1 à 6 où 1 signifie toujours et 6 jamais. Par conséquent, si la réponse est 1 cela signifie qu’il n’y a aucune collusion entre les différents fonctionnaires, et donc que les contrôles internes sont relativement efficaces. Cette variable sera appelée « Contint ».

Les contrôles externes sont un autre déterminant de la probabilité de détection de la corruption. Dans les pays démocratiques de tels contrôles peuvent se faire par le biais des élections. A chaque élection, les citoyens ont la possibilité de jeter hors du pouvoir les hommes politiques corrompus. Mais d’autres contrôles externes sont envisageables. La liberté de la presse et la liberté d’association ou l’existence d’institutions de contrôle de l’Etat ( cours constitutionnelle, cours des comptes, etc.…) peuvent jouer un rôle important dans la dénonciation de la corruption.

Nous utilisons plusieurs variables pour représenter les contrôles externes. La première est l’index des droits politiques et civiques de Freedom House. Nous prendrons la moyenne des notes obtenues pour les droits politiques et civiques sur la période 1995-1999. Ces notes sont rangées de 1 à 7, 1 représente le cas où les libertés civiles et politiques sont élevées, et 7 le cas où elles sont inexistantes. Cette variable sera notée « FH ». Elle capture différents facteurs comme le droit de vote, le droit d’organiser des partis politiques, des élections libres, la liberté de la presse, la liberté d’association et de manifestation, une justice indépendante, et l’absence de terreur politique et de torture. Le revenu par tête et le taux d’inscription dans le secondaire sont aussi des variables représentant les contrôles externes. En effet, nous supposons que les pressions sociales contre la corruption sont d’autant plus élevées que la population est instruite et que le revenu par tête est élevé. Ces variables sont notées « gdptete » et « School ». Elles sont toutes les deux issues des World Development Indicators de la Banque mondiale. Il s’agit dans les deux cas de la valeur moyenne sur la période 1995-1999.

Distorsions dans l’économie :

Plus le gouvernement intervient dans l’économie, plus il y a de place pour l’interprétation discrétionnaire des réglementations. Tanzi (1994) montre qu’un pays caractérisé par une intervention importante du gouvernement dans l’économie a plus de chance d’être très corrompu. Les monopoles nationaux dans la fourniture de biens et de services, comme le contrôle des changes ou les barrières tarifaires et non tarifaires, donnent aux fonctionnaires le pouvoir de s’approprier les rentes que ces restrictions, et ces interventions créées. Néanmoins la taille du gouvernement n’est pas pour autant un bon indicateur de cette intervention, un petit gouvernement peut exercer une grande influence sur le secteur privé en réglementant les prix ou fixant les taux d’intérêt.

Nous ne disposons que d’une variable représentant les distorsions dans l’économie. Il s’agit des dépenses gouvernementales en pourcentage du P.I.B. Cette variable est appelée « Depgouv », elle est égale à la moyenne des dépenses gouvernementales exprimée en % du P.I.B., sur la période 1995-1999. Les données sont aussi issues des World Development Indicators. Néanmoins nous sommes sceptiques sur le bien fondé de l’utilisation de cette variable. En effet, des dépenses gouvernementales élevées peuvent aussi signifier que le

(18)

gouvernement consacre plus de ressources à la construction de bonnes institutions permettant de lutter contre la corruption.

Autres facteurs :

Shleifer et Vishny (1993) suggèrent que les sociétés les plus diverses culturellement et ethniquement ont plus de chances de rencontrer des niveaux de corruptions élevés. Mauro (1995) prouve l’existence d’un lien entre la corruption et un indice de « diversité ethnolinguistique ». Cet indice mesure la probabilité que deux individus choisis au hasard dans un pays donné n’appartiennent pas au même groupe ethnolinguistique. Nous disposons de l’indice de diversité ethnolinguistique, calculé par Mauro pour son article « Corruption and growth » (95), nous l’appellerons « E.L.F ».

1 1.. LLeessrrééssuullttaattssoobbtteennuussppaarrlleessMM..CC..OO.. (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) (10) Constante 2.117 (0.001)* (0.049) 2.132 (0.0033) 2.344 (0.003) 2.875 (0.011) 2.254 (0.008) 2.729 (0.000)* 5.541 (0.000) 5.742 (0.000) 6.309 (0.000) 6.452 FH -0.232 (0.0185) -0.299 (0.0296) -0.240 (0.029) -0.260 (0.06) -0.157 (0.181) -0.182 (0.208) -0.113 (0.0296) -0.1267 (0.072) -0.158 (0.0043) -0.108 (0.0848) School 0.029 (0.000) (0.006) 0.031 (0.000) 0.029 (0.003) 0.031 (0.001) 0.030 (0.0043) 0.03 Ytete 9.07E (-05) (0.000) 6.50E (-05) (0.001) 0.0001 (0.000) 9.41E(-05) (0.000) 0.0001 (0.000) 9.96E(-05) (0.0000) 1.93E (-05) (0.054) 1.65E (-05) (0.175) 3.01E (-05) (0.0037) 3.03E (-05) (0.01) ELF -0.007 (0.2436) (0.106) -0.009 -0.006 (0.295) (0.972) 0.0001 Contint -0.497 (0.0056) (0.0353) -0.497 (0.0021) -0.572 -0.5994 (0.004) Depgouv 0.018 (0.2998) Mtrade 0.013 (0,000) (0.000) 0.014 (0,0014) 0.014 (0.0254) 0.009 Resid01 0.696 (0.0327) (0.0550) 0.707 (0.0043) 0.433 Tariffs -0.014 (0.573) -0 .017 (0.571) -0.011 (0.445) 0.81 0.82 0.78 0.79 0.769 0.78 0.66 0.697 0.647 0.58 N 78 59 62 63 76 63 64 41 61 55 Prob(F-Statistic) 0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 0.000

* : probabilité associée au t de Student, si cette probabilité est inférieure à 0,05 le coefficient est significativement différent de 0 au seuil de 5%.

Dans le modèle (1), nous avons voulu expliquer le niveau de la corruption par le niveau de démocratie, le taux de scolarisation dans le secondaire, le revenu par tête et le taux d’ouverture. Les coefficients obtenus par l’estimation sont tous du signe attendu et significatifs au seuil de 5%. Un pays est d’autant moins corrompu qu’il est libre, que sa population est instruite, que son revenu par tête est élevé et que son taux d’ouverture est grand. Le coefficient associé au taux d’ouverture est par ailleurs relativement élevé. Toutes

Résultats obtenus à partir de Ti2001

Résultats obtenus à partir de Nivcor

(19)

choses égale par ailleurs, l’augmentation du taux d’ouverture de l’Inde (3,75%) jusqu'à celui de la Malaisie (86,37%) se traduirait par une amélioration de son indice de perception de la corruption de 1.

Le modèle (2) est identique au précédent sauf que nous avons ajouté deux variables explicatives, le pourcentage des dépenses publiques dans le P.I.B. et l’indice d’intensité ethnolinguistique. Le coefficient attaché au taux d’ouverture reste positif et significatif. Il faut noter, néanmoins, que le coefficient associé aux dépenses gouvernementales est positif, ce qui signifie que les dépenses gouvernementales réduisent le niveau de corruption d’un pays. Ce résultat confirme notre hypothèse selon laquelle les dépenses gouvernementales élevées peuvent être utilisées dans la construction de bonnes institutions permettant de lutter contre la corruption. Cependant, le coefficient associé à cette variable n’est pas significativement différent de 0 au seuil de 5%. Celui attaché à la variable ; « E.L.F » ne l’est pas non plus. Pourtant, son signe est conforme à celui attendu. Plus la population d’une société est hétérogène, plus celle-ci est corrompue.

Dans le modèle (3), l’ouverture commerciale n’est plus représentée par le taux d’ouverture mais par la variable « Resid01 ». Tous les coefficients estimés sont du signe attendus et sont significatifs au seuil de 5%. Le coefficient associé à la variable « Resid01 » est relativement élevé, il est égal à 0.696. Si l’Inde pratiquait une politique commerciale aussi ouverte que celle du Canada, son indice de perception de la corruption augmenterait de 25% pour atteindre 4.25.

Enfin, le modèle (4) présente les résultats obtenus à partir de la variable « Tariffs ». La spécification du modèle est identique à celle du modèle (1) sauf que la variable reflétant l’ouverture commerciale n’est plus le taux d’ouverture mais le niveau moyen des droits de douane. Tous les coefficients estimés sont du signe attendu, mais ils ne sont pas tous significatifs au seuil de 10%. Le coefficient attaché à la variable « Tariffs » n’est pas significativement différent de zéro. Néanmoins son coefficient est du signe attendu, il est négatif. Une augmentation des droits de douane se traduit, toute chose égale par ailleurs, par une augmentation de la corruption.

Les résultats obtenus à partir de la variable « Nivcor » sont sensiblement les mêmes que ceux obtenus grâce à la variable « Ti2001 ». L’ensemble des régressions effectuées avec « Nivcor » diffèrent car nous y avons introduit une variable explicative nouvelle, la variable « Contint ». Elle dénote l’efficacité des contrôles internes à l’administration. Dans toutes les spécifications, le coefficient associé à cette variable est significativement différent de 0 au seuil de 5%, et de signe attendu. Lorsque la variable « Contint » se rapproche de 6, c’est à dire lorsque les contrôles internes sont inefficaces, la corruption croit.

Les coefficients associés au taux d’ouverture, et aux résidus sont positifs et significatifs dans toutes les spécifications. Le coefficient attaché à la variable « Tariffs » est négatif, mais il n’est pas significativement différent de zéro. L’ouverture commerciale apparaît donc un élément déterminant dans la réduction de la corruption.

Les résultats obtenus par la méthodes des M.C.O. montrent que l’ouverture commerciale tend à réduire la corruption.

2

2.. LLeessrrééssuullttaattssoobbtteennuussppaarruunnLLooggiitt..

Nous avons choisi un logit, car les variables relatives au niveau de corruption et au niveau des libertés sont des variables qualitatives. Par conséquent, l’estimation d’un modèle à variables qualitatives nous paraissait approprié. Nous avons décidé d’identifier les variables associées à la réalisation de l’évènement : « le pays est très corrompu ». Nous considérons qu’un pays est très corrompu lorsque son indice de corruption est inférieur à l’indice moyen de l’échantillon considéré.

(20)

Les colonnes (1) et (2) présentent les résultats d’un modèle à variables qualitatives binaires. Dans ces spécifications nous avons transformé les deux indices de corruption en variable dichotomiques. La variable « Ti2001 » est égale à 1 si l’indice de perception de la corruption du pays est inférieur à 4.8, et 0 sinon. Le seuil est de 3.7 pour la variable « Nivcor ». Lorsque « Nivcor » ou « Ti2001 » sont égales à 1 cela signifie que le pays est très corrompu, ou plus corrompu que la moyenne des pays de l’échantillon. Dans ce type de modèle, la valeur numérique des paramètres estimés n’a pas vraiment d’intérêt en soi. La seule information réellement utilisable est le signe des paramètres, indiquant si la variable associée influence la probabilité que la variable dépendante soit égale 1 à la hausse ou à la baisse.

*: probabilité associée au t de Student, si cette probabilité est inférieure à 0,05 le coefficient est significativement différent de 0 au seuil de 5%.

Les résultats obtenus à partir de la variable « Ti2001 » et de la variable « Nivcor » sont similaires.

Un taux d’ouverture élevé diminue la probabilité qu’un pays soit très corrompu. Lorsque la variable « Resid01 » est introduite, son coefficient est positif et significatif (sauf des le modèle (4). Une politique commerciale d’ouverture diminue la probabilité que le pays soit très corrompu.

Les différents tests économétriques effectués confirment notre hypothèse selon laquelle l’ouverture commerciale réduit la corruption.

(1) (2) (3) (4) Constante 12.41 (0.002)* 6.96 (0.023) -3.635 (0.13)* -0.62 (0.72) FH -0.75 (0.061) -0.202 (0.502) 0.039 (0.90) 0.39 (0.16) School -0.06 (0.064) -0.057 (0.07) -0.014 (0.45) -0.018 (0.34) Gdptete -0.0002 (0.176) -0.0003 (0.02) 0.0002 (0.24) 0.0003 (0.07) Mtrade -0.129 (0.006) -0.10 (0.02) Resid01 -1.613 (0.09) -1.29 (0.13) 0.55 0.55 0.44 0.50 N 79 79 52 51 Résultats obtenus à

(21)

CONCLUSION :

Notre hypothèse de départ selon laquelle la relation entre corruption et ouverture commerciale n’est pas univoque est confirmée par nos tests empiriques. En effet, la corruption apparaît comme une barrière aux échanges, et ce quel que soit l’indice de corruption utilisé. Toutes choses égales par ailleurs, si l’indice de perception de la corruption du Bangladesh (0.4) atteignait celui du Botswana (6), son taux d’ouverture doublerait. Plus encore, l’ouverture commerciale semble réduire la corruption. Les résultats obtenus à partir des deux indices de corruption et des différents indicateurs d’ouverture le confirment.

Si l’ouverture apparaît comme un moyen efficace de lutter contre la corruption, force est de constater que nous ne prenons pas en compte ses effets au second ordre. Certaines conséquences de l’ouverture pourraient contribuer à une aggravation de la corruption. Par exemple, si l’ouverture commerciale se traduit par une augmentation des salaires dans les P.V.D, mais que celle-ci n’est pas répercutée dans les traitements des fonctionnaires, alors l’ouverture, se traduira par une diminution du salaire relatif des fonctionnaires et donc par une augmentation de la corruption.

Enfin, nous avons établi que la corruption constitue une barrière « institutionnelle » aux échanges. Néanmoins d’autres éléments relevant de la gouvernance, comme un environnement politique et économique instable, un système judiciaire inefficace, pourraient influencer l’ouverture commerciale des pays. Une étude sur les interactions entre gouvernance et ouverture commerciale, jusqu’à présent peu explorées, apparaît forte intéressante.

NOTES :

1. Il convient néanmoins de distinguer les activités de lobbying des activités de corruption. Le lobbying se distinguerait par sa légalité et par sa relative transparence, particulièrement lorsqu’il s’agit du financement des partis politiques. Cependant, si l’on considère, comme Bardhan (1999), que tous les types de corruption ne sont pas illicites, alors la frontière entre corruption et lobbying peut apparaître ténue.

2. Jain, A.K. (2001).

3. Hines (1995) montre que les firmes américaines tendent à investir moins dans les pays les plus corrompus depuis 1977. Wei ( 2000) trouve que la corruption dans un pays d’accueil à un effet négatif sur les flux entrants d’I.D.E, et ce pour tous les pays sources et d’une façon assez importante.

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