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Vers une meilleure compréhension des facteurs d'attractivité et des impacts des IDE (investissements directs étrangers) en Afrique : proposition d'un modèle d'évaluation bidimensionnelle

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Academic year: 2021

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Vers une meilleure compréhension des facteurs d’attractivité et des impacts des IDE (investissements directs étrangers) en Afrique : proposition d’un modèle d’évaluation

bidimensionnelle

Mémoire

Fatimata Mireille Audrey Ouedraogo

Maîtrise en science de l’administration - Gestion internationale Maître ès sciences (M.Sc.)

Québec, Canada

(2)

Vers une meilleure compréhension des facteurs d’attractivité et des impacts des IDE (investissements directs étrangers) en Afrique : proposition d’un modèle d’évaluation

Mémoire

Fatimata Mireille Audrey Ouedraogo

Sous la direction de :

(3)

iii R

Rééssuumméé

L’Afrique est un continent aux nombreuses opportunités et un continent d’avenir. Autrefois délaissé, l’Afrique est aujourd’hui au cœur du développement. C’est ainsi qu’avec la mondialisation, les investissements directs étrangers n’ont pas cessé de croître, permettant ainsi à ce continent d’être l’un des principaux bénéficiaires de ces investissements.

Avec l’ampleur grandissante des investissements directs étrangers (IDE), plusieurs auteurs se sont penchés sur les facteurs attractifs ainsi que sur les effets de ces IDE sur les pays d’accueil. Malgré la multitude d’études sur le sujet, très peu font référence à l’Afrique.

L’objectif de cette recherche est d’analyser les facteurs d’attractivité et les impacts des IDE en Afrique, et ce, à travers une analyse multidimensionnelle (dimension économique et environnementale). On a procédé à une analyse économétrique basée sur des équations simultanées. En effet, cette analyse a permis d’observer des corrélations entre les investissements directs étrangers, la croissance économique, le capital humain, les ressources naturelles, l’ouverture au commerce extérieur ainsi que le transfert de technologie. On a également remarqué une corrélation entre les flux d’investissements directs étrangers et l’émission du dioxyde de carbone.

Mots-clés : Investissements directs étrangers, attractivité, OLI, impacts, Afrique, croissance économique, environnement, CO2, pollution, équations simultanées.

(4)

iv A

Abbssttrraacctt

Africa is a continent with many opportunities and a future continent. Formerly abandoned, Africa is today at the heart of development. Thus, with globalization, foreign direct investment has continued to grow, enabling the continent to be one of the main beneficiaries of these foreign direct investments.

With the growing magnitude of foreign direct investment (FDI), several authors have examined the attractive factors and the effects of these FDI on host countries. Despite the multitude of studies on the subject, very few refer to Africa.

The objective of this research was to analyze the attractiveness factors and the impacts of FDI in Africa through a multidimensional analysis (economic and environmental dimension), an econometric analysis based on simultaneous equations was carried out. This analysis revealed correlations between foreign direct investment, economic growth, human capital, openness to foreign trade, and technology transfer. There was also a correlation between foreign direct investment flows and CO2 emissions.

Key words: Foreign direct investment, attractiveness, OLI, impacts, Africa, economic growth, environment, CO2, pollution, simultaneous equations.

(5)

v T

Taabbllee ddeess mmaattiièèrreess

Résumé ... iii

Abstract ... iv

Table des matières ... v

Liste des tableaux ... x

Liste des figures... xi

Liste des annexes ... xii

Liste des acronymes et sigles ... xiii

Remerciements ... xv

Introduction ... 1

PREMIÈRE PARTIE : INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS ET FACTEURS D’ATTRACTIVITÉ ... 8

Chapitre 1 : Les IDE dans le processus de la mondialisation ... 9

I) Définition et état des lieux ... 9

1. Classification des investissements directs étrangers ... 10

1.1 Les investissements à stratégie horizontale ... 11

1.2 Les investissements à stratégie verticale ... 11

1.3 Les investissements à stratégie hybride ... 14

2. Évolution temporelle et spatiale des investissements directs étrangers dans le monde ... 16

3. Répartition géographique non uniforme des IDE ... 21

3.1 Au sein des pays développés ... 22

3.2 Pays en transition... 24

3.3 Pays en développement ... 26

II) Tendances et caractéristiques des IDE en Afrique... 30

1. Afrique de l’Est ... 30

2. Afrique Subsaharienne ... 31

3. Afrique Centrale ... 32

4. Afrique Australe ... 33

(6)

vi

6. Afrique de l’Ouest ... 34

III) Principaux investisseurs et secteurs d’investissements des IDE ... 36

1. Principaux investisseurs ... 36

1.1 Pays de l’OCDE ... 36

1.1.1 Les pays européens ... 37

1.1.2 Les pays du continent nord-américain ... 39

1.2 Économies émergentes... 40

1.2.1 La Chine ... 40

1.2.2 L’Inde ... 42

1.3 Pays africains ... 44

1.3.1 L’Afrique du Sud ... 44

1.3.2 Les Émirats Arabes-Unis ... 45

2. Distribution sectorielle des IDE ... 46

2.1 Le secteur des technologies de l’information et de la communication... 47

2.2 Le secteur financier ... 47

2.3 Le secteur des produits de consommation et du détail ... 47

2.4 Le secteur des ressources naturelles ... 48

CONCLUSION DU CHAPITRE 1 ... 51

Chapitre 2 : L’attractivité des investissements directs étrangers ... 52

I) Déterminants de l’attractivité des IDE ... 52

1. Facteurs déterminants : THÉORIE OLI ... 53

1.1 Les avantages de la firme : O ... 55

1.2 Les avantages de localisation : L ... 56

1.3 Les avantages d’internationalisation : I ... 56

2. Revue de littérature : Facteurs déterminants de la localisation ... 57

3. Déterminants microéconomique et macroéconomique des IDE ... 60

3.1 Au niveau des firmes ... 60

3.1.1 Stratégie de pénétration : Ressources Seekers ... 60

3.1.2 Stratégies de délocalisation : recherche de ressources ou Efficiency Seekers ... 61

3.2 Au niveau des pays hôtes : avantages ... 63

II) Synthèse des déterminants des IDE ... 65

(7)

vii

1. Faible niveau du capital humain ... 67

2. Risque pays ... 68

3. Régime commercial ... 69

CONCLUSION DU CHAPITRE 2 ... 70

DEUXIEME PARTIE : ÉTUDE DE L’IMPACT DES IDE SUR LA CROISSANCE ET L’ENVIRONNEMENT ... 71

Chapitre 3 : Relation entre IDE et la croissance économique ... 72

I) Caractéristiques des économies africaines ... 72

1. La Croissance de l’économie africaine : État des lieux ... 72

2. États des lieux sur le développement humain et les infrastructures. ... 81

2.1 Infrastructure de transport ... 81

2.2 Télécommunications ... 83

2.3 Infrastructures d’éducation ... 85

II) Analyse du processus de croissance ... 86

1. Différentes écoles de pensées ... 86

1.1 Adam Smith et la division internationale (1776) ... 86

1.2 Le modèle néoclassique : l’approche de Solow... 87

2. Étude de l'effet de l'IDE sur la croissance économique : Théorie de la croissance endogène ... 88

2.1 Déterminants de la croissance endogène ... 90

2.2 Modèle de ROMER ... 92

2.3 Revue de la littérature sur la relation IDE et croissance ... 92

2.4 Externalités produites par les IDE ... 95

2.4.1 IDE et développement du commerce ... 95

2.4.2 IDE et développement des ressources humaines ... 98

2.4.3 IDE et investissement domestique ... 103

2.5 Enseignements tirés des travaux empiriques ... 106

CONCLUSION DU CHAPITRE 3 : ... 109

Chapitre 4 : Relation entre IDE et l’environnement des pays d’accueil africains ... 110

I) Mondialisation et environnement des pays africains ... 110

(8)

viii

1.1 États des lieux de la situation environnementale des pays africains :

Quelques faits ... 110

1.2 Pratique et droit environnemental des pays africains ... 114

II) Impact des IDE sur l’environnement ... 117

1. Modèle économique environnemental : Commerce international et la courbe de Kuznets (EKC) ... 117

2. Revue empirique de l’impact des IDE sur l’environnement ... 122

CONCLUSION DU CHAPITRE 4 ... 128

TROISIEME PARTIE : ÉTUDE ÉCONOMÉTRIQUE DE L’IMPACT DES IDE SUR LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ET L’ENVIRONNEMENT EN AFRIQUE ... 129

Chapitre 5 : Méthodologie de recherche ... 130

I) Échantillon et collecte de données ... 130

II) Définition et mesure des variables de l’étude ... 131

1. Les variables endogènes ... 131

2. Les variables exogènes ... 132

III) Étude économétrique de l’effet de l’IDE sur la croissance économique ... 134

1. Présentation du modèle ... 134

2. Système d’équations simultanées ... 136

IV) Étude économétrique de l’effet de l’IDE sur l’environnement ... 143

1. Présentation du modèle ... 143

2. Tests et méthodes économétriques ... 148

V) Considérations éthiques ... 150

Chapitre 6 : Résultats et discussion ... 151

I. Analyse descriptive ... 151

II. Analyse multi variée ... 162

1. Impact des IDE sur la croissance ... 162

1.1 Présentation générale des résultats ... 162

1.2 Interprétation et discussion des résultats ... 169

1.2.1 Croissance et IDE ... 169

1.2.2 Capital humain, IDE et croissance ... 171

1.2.3 Ouverture, IDE et Croissance ... 173

1.2.4 Investissement domestique, IDE et croissance ... 175

(9)

ix

2. Impact des IDE sur l’environnement ... 179

2.1 Les déterminants des IDE... 180

2.2 Modèle de l’environnement... 182

CONCLUSION DU CHAPITRE 6 ... 187

CONCLUSION GÉNÉRALE ... 188

(10)

x L

Liissttee ddeess ttaabblleeaauuxx

Tableau 1: Investissements directs étrangers en zone CEMAC en milliards de dollars .... 33

Tableau 2: IDE en Afrique du Nord en millions de dollars ... 34

Tableau 3: IDE en Afrique de l'Ouest en milliards de dollars ... 35

Tableau 4: Résumé de la Théorie OLI ... 54

Tableau 5: Effets de quelques variables économiques sur les IDE ... 59

Tableau 6: Synthèse des déterminants des IDE ... 66

Tableau 7: Écarts des revenus de quelques pays entre 1960 et 2003 ... 73

Tableau 8 : Indice de développement humain 2010-2013 ... 79

Tableau 9: Déficit infrastructurel de l’Afrique ... 80

Tableau 10: Les statistiques descriptives ... 155

Tableau 11: Matrice de corrélation-Investissements directs étrangers et croissance économique ... 159

Tableau 12: Matrice de corrélations-Investissements directs étrangers et environnement ... 161

Tableau 13: Modèles de la croissance économique (CR) ... 163

Tableau 14: Modèles de l’investissement direct étranger (IDE) ... 164

Tableau 15: Modèles du capital humain (EDUC1 et EDUC2) ... 166

Tableau 16: Modèle de l’ouverture au commerce extérieur (X) ... 166

Tableau 17: Modèle de l’Investissement domestique (I) ... 168

Tableau 18: Modèle de Transfert de technologie (TT)... 168

(11)

xi L

Liissttee ddeess ffiigguurreess

Figure 1: Courbe du sourire et positionnement ... 13

Figure 2: Flux des investissements directs étrangers par types d'économies en millions de dollars (1980-2008) ... 18

Figure 3:Entrées des investissements directs étrangers à l’échelle mondiale et par catégorie de pays, de 1995-2014 (en milliard de dollars). ... 21

Figure 4:Entrées mondiales des investissements directs étrangers de 2005 à 2015 et projection 2016-2018 ... 24

Figure 5: Flux des investissements directs étrangers entrants et sortants entre 1990 et 2015 ... 25

Figure 6: Flux des investissements directs étrangers entrants entre 1980 et 1990 ... 28

Figure 7:Entrées d'investissements directs étrangers par région entre 2013 et 2015 en milliards de dollars ... 29

Figure 8:Investissements directs étrangers entrants et sortants en Afrique subsaharienne entre 1990 et 2012 ... 31

Figure 9: Flux des investissements directs étrangers entrants en millions de dollars des principaux pays d’accueil d’Afrique subsaharienne entre 2004 et 2015 ... 32

Figure 10: Top 15 des principaux investisseurs par projet en 2014 ... 40

Figure 11: Part des investissements directs étrangers en Afrique des économies émergentes (2003-2015) ... 43

Figure 12: Part sectoriel des investissements directs étrangers en Afrique ... 46

Figure 13: Investissements directs étrangers en Afrique : pays riches vs pays pauvres en ressources ... 49

Figure 14: Les investissements directs étrangers dans le paradigme OLI ... 57

Figure 15 : Synthèse du « Diamant de Porter » ... 64

Figure 16:Part des technologies dans le monde ... 84

Figure 17:Coût de l'internet en dollars dans certains pays africains ... 85

Figure 18: Pollution de l'air dans les villes africaines ... 113

(12)

xii L

Liissttee ddeess aannnneexxeess

Annexe A : Liste des pays retenus pour l’étude ... 206 Annexe B : Résultats des tests ... 208

(13)

xiii L

Liissttee ddeess aaccrroonnyymmeess eett ssiigglleess

AI Africa Investors

APE Accords de Partenariats Économiques

BAD Banque Africaine de développement

BM Banque Mondiale

CAE Communauté des États de l’Est

CEA Comité Économique Africaine

CEDEAO Commission Économique des États de l’Afrique de l’Ouest

CEI Communauté des États Indépendants

CEI Communauté des États Indépendants

CEMAC Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale

CNUCED Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement

DIT Division Internationale du Travail

DRSP Document de stratégie de réduction de la pauvreté

EAU Émirats Arabes-Unis

ECK Environnemental Courbe Of Kuznets

FMI Fond Monétaire International

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xiv IDE Investissement Direct Étranger

IDE Investissements Directs Étrangers

ISI Industrialisation par substitution aux importations

NDIT Nouvelle Division Internationale du Travail

NEPAD New Partnership for Africa's Development

OCDE Organisation de Coopération et de Développement Économique

PAS Programme d’Ajustement Structurel

PHE Pollution Heaven Effects

PHH Pollution Heaven Hypothesis

PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement

PNUE Programme des Nations Unies pour l’environnement

PVD Pays en voie de développement

SADC Communauté de développement de l'Afrique australe

TIC Technologie de l’Information et des Communications

UE Union Européenne

UEMOA Union Économique Monétaire Ouest Africaine

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xv R

Reemmeerrcciieemmeennttss

Mes remerciements vont à l’égard de plusieurs personnes, grâce à qui, la réalisation du mémoire n’aurait été possible.

Je voudrais tout d’abord, adresser ma gratitude au professeur Zhan Su, directeur de ce mémoire, professeur titulaire de stratégie et de management international, de la Chaire Stephen A. Jarislowsky en gestion des affaires internationales et responsable du MBA en gestion internationale qui a accepté de me guider et de diriger mon travail. Par ailleurs, je vous remercie pour votre aide précieuse, pour le temps consacré ainsi que la patience que vous avez eue à mon égard.

Marie-France Lebouc (Professeure agrégée) et Serge Kablan (professeur agrégé) pour avoir accepté d’évaluer mon travail.

Je remercie également mes parents ainsi que mes frères et sœurs pour leur soutien multiforme et indéfectible durant mes études.

Et finalement, un merci chaleureux à toutes les personnes, qui de près ou de loin, m’ont soutenue tout au long de mon programme d’étude.

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1 I

Innttrroodduuccttiioonn

La mondialisation reste un phénomène complexe aux multiples retombées. En effet, elle est considérée à la fois comme un phénomène d’apport de la prospérité économique, mais également comme la source de tous les maux. Dans cette libéralisation, on assiste à l’expansion des Investissements Directs Étrangers (IDE), ainsi qu’à l’émergence de mouvements financiers transfrontaliers massifs qui constituent les principales caractéristiques de la mondialisation. Aujourd'hui, les IDE constituent un canal central dans l'internationalisation des processus de production des firmes multinationales. Il s’agit de l'une des plus importantes illustrations de la mondialisation productive et de la globalisation économique. Depuis les années 1980, on assiste à la croissance, de plus en plus rapide, des IDE. Selon le CNUCED (2008), cette croissance, en constante augmentation, devient de plus en plus rapide que le commerce ou la production mondiale.

Dans cette même vague de croissance, d’intégration et d’ouverture à l’économie mondiale, les IDE ont acquis un rôle prépondérant dans les stratégies de développement privilégiées au niveau national. Depuis, on assiste et plus précisément dans les pays en voie de développement d’Afrique (PVD), à une véritable libéralisation de tous les niveaux par rapport à cette forme spécifique d'apport financier. Aujourd’hui, l’Afrique est le continent qui attire le plus d’investisseurs après l’Amérique du Nord. En effet, depuis quelques années, l’Afrique peut se targuer d’avoir attiré d’importants montants d’IDE. Les montants s’élèvent à plus de 60 milliards de dollars, soit cinq fois plus qu’en2000, selon le rapport sur l’investissement mondial de 2014. Des pays comme l’Éthiopie, le Nigéria,

(17)

2

l’Afrique du Sud, ont bénéficié des IDE en provenance de la Chine en 2013 et la plupart des pays africains également.

Avec son milliard d’habitants, ainsi que sa classe moyenne émergente, l’Afrique est le continent de tous les regards. Les investisseurs s’intéressent davantage à ce continent aux multiples opportunités. Ces derniers prennent conscience que l’Afrique a un véritable potentiel. Cette augmentation ainsi que les préférences de destinations conduisent à se poser un certain nombre de questions :

Qu’est ce qui explique cet intérêt croissant pour cette partie du monde en l’occurrence les Pays en Voie de développement ? Pourquoi certains pays attirent plus d’IDE que d’autres ?

Est-ce que les politiques d’attractivité des pays permettent d’attirer les IDE ? Ces IDE ont-ils un impact sur le développement économique et social des pays ?

Afin de répondre à toutes ces questions, nous allons traiter plusieurs aspects liés aux IDE, tout en essayant de répondre aux différentes questions susmentionnées, en nous basant sur les différentes théories et en passant en revue les études empiriques à ce sujet.

À l’instar de cette augmentation croissante des investissements directs étrangers, on assiste, par la même occasion, à la dégradation de l’environnement due à l’intensification du commerce ainsi que des IDE. La pollution de l'environnement et la protection de l'environnement ont été l'une des questions les plus importantes, dans l'agenda politique international. De surcroît, la préservation de l’environnement devient un

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3

débat, de plus en plus, d’actualité. L’émergence de diverses politiques environnementales vise à réduire la pollution dans le monde. On dénombre entre autres, la conférence de RIO (1992), celle de Schotkolm (1972), la COP 21 etc. Selon le Protocole de Kyoto, les pays commencent à prendre conscience de la situation actuelle. Le protocole de Kyoto, adapté en 1997, contient une stratégie internationale visant à restreindre les émissions de gaz à effet de serre. Le principal apport du protocole est de réussir à réduire les émissions de gaz à effet de serre, en établissant des obligations quantifiées de limitation et de réduction aux états membres de l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) et d'Europe de l'Est.

Dans les années 1980, les problèmes environnementaux, tels que le réchauffement climatique, la biodiversité descendante et l'appauvrissement de la couche d'ozone ont conduit à des débats sur les effets de la dégradation de l'environnement sur la croissance économique des pays du monde. De nombreuses théories, notamment, celle de la courbe environnementale de Kuznets, la théorie de la Pollution Heaven Hypothesis, ainsi que des études empiriques qui ont prouvé que l’ouverture commerciale et les investissements directs étrangers étaient l’une des causes de la dégradation de l’environnement. Selon la théorie environnementale de Kuznets, la dégradation de l’environnement allait souvent de pair avec le revenu par habitant, et donc avec la croissance économique.

Problématique

Il existe une littérature abondante sur les déterminants et les impacts des IDE en Afrique, mais peu de recherches se sont intéressées aux dimensions économiques et

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environnementales, simultanément dans une même étude. La plupart des études (Akinlo, 2004 ; Alfaro & al., 2010 ; Asiedu, 2010 ; Bonnitcha, J, 2015 ; Blomstrom, M., & Kokko, A., 2003 ; Borensztein, E., De Gregorio, J., & J-W, L., 1998 ; Busse, M., & Hefeker, C., 2000 ; Fouda, D. E., 2004 ; Esso, 2010 ; Fereidouni, H. G., Tajul Ariffin, M., & Reza Ekhtiari, A., 2011 ; Levinson, A., & Taylor, M. S., 2008 ; List, J. A., & Co, C. Y.,2000) se sont focalisées soit sur la dimension économique (croissance économique), sociale (développement du capital humain; apprentissage), politique (politiques gouvernementales) ou environnementale (écologie, pollution.).

Dans le cadre du présent mémoire, l’originalité réside dans l’étude simultanée de l’attractivité des IDE et de ses impacts sur le continent africain à travers les dimensions économiques et environnementales. Nous essayons de répondre à la problématique de l’attractivité des IDE et de ses impacts sur la croissance économique, ainsi que sur l’environnement en Afrique. Pour cette raison, les hypothèses de recherches suivantes seront interpellées :

H1 : Les investissements directs étrangers sont un effet positif sur la croissance économique des pays d’Afrique.

H2 : Les IDE ont un impact sur la croissance économique par le biais du développement domestique, du capital humain, du commerce international et du transfert des technologies.

H3: Les investissements directs étrangers dégradent l’environnement des pays Africains.

(20)

5

H4 : Plus le revenu par habitant augmente, plus on assiste à une augmentation du niveau de pollution au sein des pays africains (courbe environnementale de Kuznets).

Plan du mémoire

Le mémoire est structuré en 4 grandes parties regroupées en 6 chapitres. Dans la première partie, il sera question des IDE et leurs facteurs d’attractivité.

On y retrouvera deux chapitres. On retrouve dans le chapitre 1, une définition ainsi qu’un état des lieux des IDE, leur classification, les principales tendances ainsi que les principaux investisseurs et pays receveurs des IDE. Ce chapitre a pour but une meilleure compréhension de l’importance portée à ce sujet et de dégager les principales tendances dans le monde et en Afrique. Après une présentation des IDE dans le monde et en Afrique, le chapitre 2 se focalisera sur l’attractivité des IDE. Pour cela, on analysera les déterminants principaux de l’attractivité des IDE. Il s’agira de définir les facteurs déterminants des IDE et la stratégie d’attractivité et d’en faire une synthèse. Nous exposerons la théorie OLI de Dunning qui explique le phénomène de l’attractivité des IDE. Nous nous basons sur l’aspect micro et macro-économique de l’attractivité des IDE, dans le but de déterminer les principaux déterminants du point de vue des FMN, mais aussi des pays d’accueil. Nous terminons ce deuxième chapitre par l’élaboration d’un tableau synthétisant les différents déterminants des IDE. Par ailleurs, nous nous penchons sur les obstacles confrontés par les pays par rapport à l’attraction des IDE. Le but ici est de montrer l’existence des conditions préalables pour attirer les IDE.

La deuxième partie de la première partie traitera l’étude de l’impact des IDE sur nos deux dimensions, à savoir celle de l’économie ou croissance économique et celle

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6

environnementale. Dans le chapitre 3, afin de mesurer l’impact des IDE sur la croissance économique, nous procédons dans un premier temps, à partir des données tirées de plusieurs publications, tels que la Banque Mondiale, le PNUD, le CNUDED, à présenter le visage de l’économie africaine en exposant un état des lieux sur le capital humain ainsi que les infrastructures présentes. Par la suite, une analyse du processus de croissance sera effectuée à travers les différentes écoles de pensée. Nous présenterons le modèle de la croissance endogène, comme cadre d’étude de notre mémoire. À la suite de cette partie théorique, nous présenterons les différentes validations au niveau empirique de la relation IDE et croissance économique.

Le chapitre 4 quant à lui, sera consacré à l’étude théorique de l’impact des IDE sur l’environnement. Pour se faire, nous présenterons premièrement, un état des lieux de la situation environnementale dans les pays d’Afrique. Dans un second temps, nous développerons notre hypothèse relative à l’effet des IDE sur l’environnement, en se basant sur la courbe environnementale de Kuznets et les résultats des différentes études empiriques.

La troisième et dernière partie du mémoire sera consacrée à l’essence même de notre étude. L’étude des facteurs d’attractivité et des impacts des IDE en Afrique. Elle est également divisée en deux grands chapitres.

Le chapitre 5 est consacré à la méthodologie du mémoire. Nous y présenterons l’échantillon qui est composé de 69 pays africains (Afrique subsaharienne et Afrique du nord et moyen orient) ainsi que nos variables endogènes et exogènes. Nous présenterons

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7

aussi nos différentes équations pour nos deux dimensions (économiques et environnementales) ainsi que les différents tests et méthodes économétriques.

(23)

8 P

PRREEMMIIÈÈRREE PPAARRTTIIEE :: IINNVVEESSTTIISSSSEEMMEENNTTSS DDIIRREECCTTSS ÉÉTTRRAANNGGEERRSS EETT F

FAACCTTEEUURRSS DD’’AATTTTRRAACCTTIIVVIITTÉÉ

La première partie de ce mémoire s’attèle à présenter les investissements directs étrangers, en faisant un état des lieux de ces investissements dans le monde, et particulièrement, en Afrique. Dans ce chapitre, nous essayons dans un premier temps, de définir ces investissements, leurs tendances et caractéristiques en Afrique. Dans un second temps, nous survolons les différents investisseurs et les secteurs d’investissement en IDE.

Le second chapitre, quant à lui, est consacré à l’étude des facteurs d’attractivité des investissements directs étrangers. En effet, plusieurs déterminants micro et macro-économiques peuvent être à l’origine de la décision d’investir à l’étranger. Nous passons en revue ces déterminants et évoquons les obstacles à l’attractivité des IDE.

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9 C

Chhaappiittrree 11 :: LLeess IIDDEE ddaannss llee pprroocceessssuuss ddee llaa mmoonnddiiaalliissaattiioonn

Ce chapitre présente le cadre introductif de notre étude. La première section sera consacrée à une définition et à un état des lieux du phénomène des IDE, selon les dimensions temporelles et géographiques. Dans la seconde section, nous présenterons les différentes tendances, ainsi que les caractéristiques des IDE en Afrique. Enfin, dans la troisième section, nous allons nous attarder sur la présentation des principaux investisseurs, ainsi que les secteurs d’investissements privilégiés par ces derniers.

I) Définition et état des lieux

En 2008, dans son manuel de la balance des paiements, le FMI indiquait que les IDE désignent « les différentes opérations financières qui ont pour but d’agir sur le fonctionnement et la gestion des entreprises présentes dans un pays différent de celui de la maison mère ». Ces opérations financières sont le plus souvent réalisées par une croissance, soit interne ou externe. La croissance interne consiste à développer les bonnes stratégies à partir des capacités propres à l’organisation ou l’entreprise et la croissance externe consiste à intégrer, selon Bost (2004), deux caractéristiques principales dont les privatisations d’entreprises publiques et les fusions et acquisitions. Ces dernières sont généralement destinées à placer les firmes ou entreprises en situation d’oligopole à travers une optimisation des alliances.

Selon le FMI, il existe quatre formes d’IDE :

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10

-L’acquisition d'au moins 10 % du capital social d'une entreprise étrangère déjà existante;

-Le réinvestissement des bénéfices de quoi? par une filiale ou une succursale située à l'étranger ;

-Les opérations entre la maison mère d'une firme transnationale et ses filiales.

Les IDE se font sous forme de participation étrangère dans le but d'influencer durablement la gestion d'une entreprise hôte. Cette gestion joue un rôle important dans le processus de la mondialisation et stratégique pour le pays d’accueil à travers la création d’emplois, l’amélioration de la productivité locale et des transferts de technologies (Dunning, 1993, 1998, 2008 ; Graham & Krugman, 1995; Almsafir, 2014). Traditionnellement, la grande majorité des investissements extérieurs provenaient des pays développés et des pays du Nord. On assiste actuellement à un bouleversement quant à la provenance des IDE. De plus en plus, les investissements sont orientés Sud-Sud (FMI, 2010) Lors de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement de 2010, le FMI soutenait que dorénavant, 60% des IDE émaneront des pays en développement et des pays en transition.

1. Classification des investissements directs étrangers

Il existe deux raisons principales qui conduisent les entreprises à s’internationaliser. La première raison est de servir un nouveau marché étranger et la seconde raison est d’obtenir des intrants à moindre coût (Lipsey, 2003). Ceci nous permet

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de distinguer les trois principaux types d’IDE à savoir les IDE à stratégie horizontale, verticale et celle hybride.

1.1 Les investissements à stratégie horizontale

Les IDE à stratégie horizontale se réfèrent à la fabrication, à l'étranger, de produits et de services à peu près semblables à ceux que l'entreprise produit sur son marché domestique. Cette stratégie est utilisée par les multinationales exerçant les mêmes activités dans différents pays. La raison de l’utilisation de cette stratégie s’intègre dans une configuration de réduction des coûts (économie d’échelle) (Markusen, 1984). Il s’agit également d’éviter les barrières commerciales liées aux processus d’exportations entre autres. La motivation principale des FMN reste la négociation des coûts (Markusen, 1984 ; Brainard, 1997 ; Markusen & Venables, 2000). Selon Brainard (1997), ces économies d’échelle sont en étroite relation avec les coûts de transports. Cet auteur estime que l’IDE horizontal, apparaît comme une alternative à l’exportation dans le cas où les coûts de l’échange sont supérieurs aux coûts d’internationalisation. Cette stratégie permet, entre autres, un transfert de technologie, de main d’œuvre et un transfert de nouvelles connaissances (Gorodnichenko & Terrel, 2007, 2014).

1.2 Les investissements à stratégie verticale

On parle d’IDE à stratégie verticale, lorsque les multinationales délocalisent leur chaîne de production de façon géographique. Markusen (1995) Cette délocalisation se réalise au sein de différentes industries, différents produits, mais surtout entre les différentes étapes de la chaîne de valeur. Cette stratégie a vu le jour avec le processus de DIT. La DIT est une extension de la division du travail appliquée au commerce

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international. Elle désigne le fait que les pays se soient spécialisés pour produire certains biens économiques. La division internationale du travail traditionnel, attribue aux pays développés la fabrication des biens manufacturés et des services et aux pays pauvres, souvent les pays du Sud, la fourniture des produits primaires, en général (produits agricoles, matières premières).

Au fur et à mesure du développement des techniques et des pays, la division du travail se transforme, d’où la naissance de la NDIT avec la notion de la chaîne de valeur mondiale (Mouhoud, 1993).

Dans le contexte de la mondialisation et de la NDIT, l’enjeu stratégique, pour une entreprise ou pour un pays, consiste avant tout à savoir se positionner sur la courbe (Figure 1) pour réaliser des activités qui génèrent plus de valeur. Aujourd’hui, avec la nouvelle configuration mondiale, le modèle de Porter (1985) devient classique. Il convient maintenant de pouvoir se positionner sur la chaîne de valeur mondiale. Zhan Su (2010), dans son étude intitulée la place réelle des produits « made in China », illustre bien l’idée selon laquelle, des fabricants peuvent augmenter leurs recettes en s’aventurant, en amont et en aval, de leur chaîne de valeur par utilisation de la courbe du sourire (Figure 1).

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13 Figure 1: Courbe du sourire et positionnement

Source : Zhan Su (2010)

La division internationale du travail se fait, de plus en plus, en fonction de la valeur ajoutée générée par les différentes étapes et activités de la chaîne de valeur d’un même produit. Les pays qui ont des niveaux de développement différents auront donc plus d’opportunité et d’intérêt de collaborer ensemble. Dans le contexte de la mondialisation et de la nouvelle division internationale du travail, l’enjeu stratégique pour une entreprise ou pour un pays consiste avant tout à savoir se positionner sur cette courbe pour réaliser des activités qui génèrent plus de valeurs (Zhan Su, 2010).

L’idée principale qui émane de cette stratégie, est qu'un processus de production, se compose de plusieurs étapes avec des conditions d'entrée différentes. Si les prix varient selon les pays, il devient rentable pour l'entreprise de diviser la chaîne de production.

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Par ailleurs, plusieurs raisons ont été évoquées dans la littérature empirique, en ce qui concerne l’utilisation des IDE à stratégie verticale. La première raison évoquée serait entre autres de pouvoir bénéficier des facteurs de prix entre les pays (Hanson & al. 2003 ; Brainard, 1993a ; Venables & Lankes 1997 ; Brainard, 1993b). L’objectif étant de mettre à profit les avantages comparatifs des pays hôtes par l’installation d’usine, tout en les spécialisant dans les différents stades de production.

D’autres concepts ont été avancés pour définir les IDE à stratégie verticale. Feenstra (1998) les qualifie de « désintégration de la production » Leamer (1996) préfère le terme « délocalisation » et rejoint Krugman (1996) qui définit ce type d’IDE comme « la segmentation de la chaîne de valeur ». Il est à souligner que les IDE à stratégie verticale sont étroitement liés au modèle de sous-traitance où la séparation de la production se fait sans les multinationales (Deardoff, 2001; Feenstra, 1998).

1.3 Les investissements à stratégie hybride

En plus des IDE à stratégie horizontale et verticale, on assiste également à un modèle d’intégration des FMN de plus en plus complexe à savoir les IDE à stratégie hybride. Cette stratégie résulte de la combinaison des deux précédentes stratégies, à savoir celle horizontale et verticale. Les multinationales s'engagent souvent dans des stratégies d'intégration complexe, intégrant à la fois la stratégie verticale dans certains pays et horizontale dans d'autres selon les objectifs recherchés (Markusen et Venables, 1997; Yeaple, 2003). L’utilisation de cette stratégie se fait en fonction des coûts de transport. Lorsque ceux-ci sont faibles, la main d’œuvre reste moins coûteuse et des coûts

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de transport élevés favorisent au contraire les IDE horizontaux puisqu'ils rendent les échanges commerciaux plus chers (Yeaple, 2003).

En conclusion, dans la stratégie de l’IDE verticale, la FMN divise son processus de production afin de minimiser ses coûts, maximiser ses profits et avoir une position de force envers ses concurrents locaux et internationaux. Selon Mucchielli et Mayer (2005), à partir du moment où le transport des biens est coûteux, il est avantageux d’approvisionner les consommateurs dans différents pays à partir d’une usine de production locale qui minimise les coûts de transport. Ce déterminant donne lieu à des multinationales horizontales, qui choisissent de produire le même bien final dans différents pays. Lorsque les firmes disposent de filiales dans plusieurs pays, elles peuvent exploiter les différences entre ces pays en choisissant par exemple de produire un bien intermédiaire et leur bien final dans des pays différents afin de profiter des avantages comparatifs, des différents pays, de ces différents biens (p.257). Ainsi, l’objectif des IDE à stratégie mixte est de minimiser les coûts tout en délocalisant la production.

Au cours des 30 dernières années, on a assisté à une forte mutation de l’environnement économique à travers la mondialisation. Cette mondialisation se traduit aujourd’hui par une multitude d’échanges entre pays transfrontaliers. Selon le FMI, la mondialisation désigne l’interdépendance de l’économie croissante des pays du monde via le volume et la variété croissante des transactions frontalières en marchandises et en services, de mouvements de capitaux internationaux libres, et de diffusion plus rapide et plus répandue de la technologie. Pour Anil K. Gupta et al. (2008), la mondialisation désigne une nouvelle configuration qui marque une rupture par rapport aux étapes

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précédentes de l’économie internationale. Une rupture qui se caractérise par la dispersion géographique des activités de la chaîne de valeur de la compagnie, avec l’objectif de localiser chaque activité (ou sous-activité) de la manière la plus efficace. Par conséquent, on constate aujourd’hui une proportion importante et grandissante d’échanges transfrontaliers qui est composée de marchandises et de services intermédiaires, c’est-à-dire de composants et de services situés au milieu de la chaîne de valeur. L’enjeu stratégique pour une entreprise ou pour un pays consiste avant tout à savoir se positionner dans le but de réaliser des activités qui génèrent plus de valeur.

On assiste par conséquent à un important flux d’investissement direct étranger (qui constitue certainement l’un des aspects les plus visibles de la mondialisation (Fouda, 2005; Mainguy, 2004). Cette libéralisation croissante et l’accès au marché a favorisé l’intégration mondiale des marchés de capitaux. En effet, l’IDE joue un rôle crucial dans le processus d’intégration économique mondiale. Il faut noter que ce phénomène a été favorisé par la libéralisation du commerce et la mondialisation. L’IDE reste l’un des grands moteurs de l’intégration économique, et peut être un facteur de stabilité financière.

Il favorise le développement économique et améliore le bien-être du corps social (OCDE, 2008). Il constitue l’un des moyens d’internationalisation des firmes à l’échelle mondiale.

2. Évolution temporelle et spatiale des investissements directs étrangers dans le monde

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Avec la mondialisation des économies dans les années 1980 et la libéralisation des échanges, le volume des flux d’IDE n’a cessé de croître en raison des nouvelles politiques d’investissement (Manguiy, 2004 ; Fouda, 2005 ; Kolstad & Wiig, 2009 ; Kamara, 2013 ; De Mello, 1999). Pouvoir attirer les investisseurs étrangers ou les maintenir, reste une préoccupation majeure pour un bon nombre d’économies. C’est ainsi que de nouvelles politiques ont vu le jour dans le but de supprimer les restrictions des investissements dans les pays. Ces politiques sont majoritairement axées sur la libéralisation, la promotion et la facilitation de l’investissement (CNUCED, 2015). Elles ont conduit par ailleurs à plusieurs vagues de dérèglementation, permettant dans les années 1980, une augmentation des IDE dans plusieurs pays.

D’abord au Japon (Levasseur, 2002), ensuite dans les années 1990 en Europe, ces différentes destinations s’expliquent par leur position géographique, les différentes réformes dans le but de la création de l’UE (Milan, 2005), ainsi que les divers programmes de privatisation et de politiques de stabilisation, qui ont constitué les principaux facteurs des IDE dans ces régions. Dans les autres régions du monde, selon le rapport sur l’investissement dans le monde du CNUCED (2003), plusieurs règlementations ont également vu le jour entre 1991 et 2004 dans le but de faciliter les investissements. Ceci a permis une recrudescence des flux d’IDE dans le monde passant de 55 milliards de dollars en 1980 à 240 milliards en 1990, puis à 347 milliards en 1996. En l’an 2000, les flux d’IDE dans le monde ont atteint le montant record de 1 200 milliards de dollars, après 1 000 milliards en 1999. Au total, en 20 ans, les flux d’IDE dans le monde ont ainsi été multipliés par plus de 20 (Figure 2).

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Figure 2: Flux des investissements directs étrangers par types d'économies en millions de dollars (1980-2008)

Source : CNUCED (2009)

Cette augmentation est plus prononcée dans les années 1990 en faveur des politiques de libéralisation entamées aussi bien dans les pays développés que ceux en développement. Ces années sont marquées par l’entrée de la politique des PAS sous la direction du FMI et de la BM. En effet, au début des années 80, la plupart des pays africains ont adopté des PAS qui reposaient sur des stratégies de croissance fondées sur l’exportation, lorsque ces derniers se sont trouvés aux prises avec de graves difficultés de la balance des paiements, nées des effets conjugués de la crise du pétrole, de la chute des prix des produits de base, des besoins accrus des industries locales en produits importés, de graves problèmes macro-économiques, sous la forme d’importants déficits budgétaires, d’un déficit intenable de la balance des paiements et aussi d’une forte

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inflation (Heckamn, 2000). Les buts poursuivis par ce PAS étaient la libéralisation du commerce à travers l'élimination des subventions et des contrôles, l’assouplissement des taux de change ainsi que la libéralisation économique.

L’objectif poursuivi par ces programmes est ainsi double. D’une part, la stabilisation macro-économique visant à rétablir une situation d’équilibre sans laquelle les réformes économiques seraient vouées, à l’échec et d’autre part, la transformation structurelle de l’économie pour s’attaquer aux causes fondamentales de la crise économique.

Ces programmes d’ajustement structurel sont essentiellement pilotés par le FMI et la BM. Le but de ces programmes était la réduction du rôle de l’État dans le processus d’industrialisation, de donner aux forces du marché plus de latitude en matière d’allocation de ressources et rétablir la stabilité macroéconomique (taux d’intérêt, taux d’évaluation des monnaies, rééquilibrage des comptes publics), ainsi que les réformes structurelles (privatisation, réduction des barrières douanières…). Les PAS ont eu pour effet, en général, de marginaliser les capitaux intérieurs, du fait qu’ils mettaient l’accent sur les capitaux étrangers et la privatisation, plutôt que, sur la constitution d’une capacité de production nationale (Lall, 1987 ; 1995 ; 2001). Malgré la volonté de libéralisation économique prônée, plusieurs fondements ont été à la base de l’échec des PAS. Plusieurs études ont montré que les PAS ont engagé l’Afrique dans la voie d’une croissance lente et conduit à l’érosion de l’infrastructure industrielle tout en provoquant parfois la pauvreté et enfonçant encore plus davantage les pays dans le cercle vicieux du sous-développement et de l’endettement (Sundaram &Von Arnim, 2008 ; Mkandawire, 2005 ; Soludo, Ogbu & Chang, 2004 ; Stein, 1992).

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Au cours des années 1980-2000, les flux d’investissement étaient principalement concentrés dans le monde développé, et plus particulièrement, dans la trilatérale (Union Européenne, Japon et États Unis), aussi bien en ce qui concerne les provenances que les destinations (CNUCED, 1995). Cependant, des années 2000 à 2015, les IDE ont connu de nombreux rebondissements à travers le monde. En effet, entre 2000 et 2003, les flux d’IDE connurent une baisse régulière passant du record de 1300 milliards de dollars à 560 milliards de dollars en 2003, soit un recul de 41 % en 2001, de 21 % en 2002 et de 18% en 2003 (CNUCED, 2003). Cette chute s’explique par la faiblesse de la croissance économique enregistrée dans la plupart des régions du monde, mais aussi par la dépréciation des valeurs boursières. Ensuite, de 2003 à 2007, nous assistions à un regain des flux d’IDE avec une augmentation de 30 % en 2007. Ce regain sera rapidement stoppé par la crise financière de 2008 amenant les flux d’IDE à 16, 37 et 40 % respectivement en 2008, 2009 et 2010 (CNUCED, 2012). Par la suite, les flux mondiaux d’IDE bondirent de 38 % pour atteindre 1 762 milliards de dollars, leur plus haut niveau depuis la crise économique et financière mondiale de 2008-2009 selon un rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED, 2015). Selon ce même rapport, 55 % des flux mondiaux seraient en faveur des pays en développement, atteignant 741 milliards de dollars, en hausse de 5 % par rapport à 2014 (Figure 3).

Les pays d'Asie en développement, avec des flux d'IDE dépassant 500 milliards de dollars sont restés la plus grande région bénéficiaire d'IDE dans le monde, représentant un tiers des flux mondiaux d'IDE (CNUCED, 2015). Les IDE restent l’une des formes les

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plus importantes de flux transfrontaliers de capitaux en direction des pays en développement.

Figure 3:Entrées des investissements directs étrangers à l’échelle mondiale et par catégorie de pays, de 1995-2014 (en milliard de dollars).

Source : CNUCED (2015)

3. Répartition géographique non uniforme des IDE

Au cours des années 1980, les flux ainsi que les stocks d’IDE connurent une véritable progression. Les firmes multinationales jouèrent un rôle important dans cette ascension. Ces dernières organisent leurs activités au niveau international, ce qui constitue une grande part du commerce. La CNUCED (2004) estime qu’il :

Existait environ 65000 entreprises multinationales dans le monde qui comptent 850000 filiales dans divers pays, et par ailleurs, ces multinationales très actives sur les marchés mondiaux sont impliquées dans près des deux tiers des relations commerciales internationales, si bien que les réflexions sur le développement du commerce mondial ne peuvent plus négliger aujourd’hui

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l’influence de ces acteurs du processus d’internationalisation des économies (p.17).

Les firmes multinationales occupent donc une place très importante dans la configuration actuelle et constituent l’un des principaux acteurs dans les investissements mondiaux. Ces dernières en fonction de leurs objectifs ainsi que des politiques d’attractivité en matière d’investissement décident de leurs choix de pays, ce qui permet une constatation assez claire de la répartition géographique des IDE dans le monde.

3.1 Au sein des pays développés

Force est de constater que les IDE sont le fait des pays développés. Entre 1980 et 1990, les flux d’IDE sortants sont attribuables aux pays développés. Ces derniers ont été à l’origine de près de 70 % des flux sortants d’IDE. Les États-Unis avec 17,4 % de flux d’IDE sortants et des pays européens tels que le Royaume-Uni avec 16,2 % de flux sortants sont parmi les premiers pays développés ayant une part considérable d’IDE sortants. Les IDE entrants, quant à eux, sont détenus par les États-Unis qui se positionnent en tête de liste avec 23,8 %, poursuivis des pays de l’Union Européenne (UE) avec près de 37 % des flux mondiaux. Il faut noter qu’entre la période 1980-1990, il y a eu une croissance de flux croisés entre les États-Unis et les pays de l’UE selon le Bureau des statistiques et entre les pays de l’UE. Cette importance de flux pourrait s’expliquer, entre autres, par l’introduction de l’Euro.

Au cours des années 2000, deux constatations principales ont été observées. Les flux d’IDE vers les pays en développement dépassaient ceux des pays développés selon UNCTAD (2013). En effet, leurs flux ont enregistré le deuxième niveau le plus élevé pour

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atteindre 52 % des flux d’IDE mondiaux. En 2014, les flux à destination des pays développés ont presque doublé pour atteindre 962 milliards de dollars, contre 522 milliards de dollars en 2014. La part des pays développés dans les entrées mondiales d’IDE a donc bondi, passant de 41 % en 2014 à 55 % en 2015 et inversant la tendance observée depuis cinq ans, période pendant laquelle les pays en développement et les pays en transition étaient devenus les principaux destinataires des flux mondiaux d’IDE dû aux nombreuses fusions et acquisitions aux États-Unis, en Europe (Figure 4).

En 2015, l’Europe est devenue la région du monde qui a le plus investi à l’étranger, avec 576 milliards de dollars de sorties d’IDE. Parmi les grands pays bénéficiaires figuraient aussi le Royaume-Uni, avec des entrées d’IDE à 40 milliards de dollars. En 2015, les entrées d’IDE en Amérique du Nord ont atteint 429 milliards de dollars, dépassant ainsi leur montant record de 2000. Aux États-Unis, les entrées d’IDE ont quasiment quadruplé (CNUCED, 2015).

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Figure 4:Entrées mondiales des investissements directs étrangers de 2005 à 2015 et projection 2016-2018

Source : UNCTAD (2016)

3.2 Pays en transition

À partir des années 1990, on observe que les flux des IDE entrants sont principalement tournés vers les pays en transition notamment la Chine, l’Inde, Hong-Kong et les autres pays d’Asie du Sud-Est et du Sud. Après 1990, les flux d’IDE entrants commencèrent à s’intensifier dans les économies en transitions en plus de celles des pays développés, comme nous le montre la Figure 5.

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Figure 5: Flux des investissements directs étrangers entrants et sortants entre 1990 et 2015

Investissements directs étrangers entrants entre 1990 et 2015

Investissements directs étrangers sortants entre 1990 et 2015

Source : Construction de l’auteur à partir des bases de données de l’UNCTAD (www. unctadstat.org)

L’intensification des flux d’IDE tournés vers les pays asiatiques peuvent s’expliquer par la diversification du tissu industriel dans cette région du monde. Dans d’autres régions,

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comme en Europe du Sud-Est, les entrées d’IDE ont progressé atteignant 6 % en 2015. Cependant, les flux d’IDE vers la Communauté des États Indépendants (CEI) ont diminué de 42 % à cause de la faiblesse des prix des produits de base, du fléchissement des marchés intérieurs et des réformes réglementaires (CNUCED, 2016).

Avec 541 milliards de dollars reçus en 2015, l’Asie a confirmé sa position de première région bénéficiaire de l’IDE. En Asie de l’Est, l’IDE a progressé de 25 %, pour s’établir à 322 milliards de dollars. En Asie du Sud, une hausse de 22 % a été enregistrée. La Chine et la Thaïlande demeurent les principaux pays investisseurs en Asie. La Chine reste cependant le troisième pays investisseur dans le monde avec des sorties d’IDE estimées à 128 milliards de dollars.

3.3 Pays en développement

La question de l’industrialisation en Afrique est un sujet sur lequel les chercheurs ont longtemps abordé mais sans trouver des solutions adéquates, efficaces mais surtout pérennes. Pour l’Afrique, l’industrialisation serait effectivement un moyen de passage d’une économie à faible revenu à celle de revenu intermédiaire par la transformation de la structure économique à des activités qui ont une prédominance agraire et d’extraction à des secteurs de l’industrie plus dynamique et à meilleure valeur ajoutée.

C’est dans cette logique que les différents processus d’industrialisation en Afrique ont vu le jour, passant de la phase d’industrialisation par ISI entre 1960 et 1970 (Mkandawire, 2001), à la phase des PAS entre 1970 et 1980 (Heckamn, 2000) pour terminer par celle des DRSP. Malheureusement, ces différents processus n’ont pas eu les résultats escomptés puisque ces différents modèles ne tenaient pas compte du contexte

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mondial et des réalités de chaque pays africain. Le but des PAS était de libéraliser l’économie en privatisant les entreprises, en supprimant les mesures protectionnistes pour ne citer que ces éléments. Les PAS ont engagé l’Afrique dans la voie d’une croissance lente et conduit à l’érosion de l’infrastructure industrielle tout en provoquant parfois la pauvreté et en enfonçant davantage les pays dans le cercle vicieux du sous-développement et de l’endettement (Sundaram & Von Arnim, 2008 ; Mkandawire, 2005 ; Soludo, Ogbu & Chang, 2004 ; Stein, 1992). Plusieurs données, par exemple, au Mozambique, indiquent que l’affaiblissement du rôle stratégique de l’État durant les PAS a mis en échec les tentatives de promotion du développement industriel. Par ailleurs, des données produites par la C.E.A montrent aussi qu’au Ghana, au Nigéria et en Zambie, la libéralisation commerciale dans le cadre des P.A.S a exposé les entreprises locales à la concurrence des produits importés et conduit à la fermeture de certaines d’entre elles (Lall & Mwangwe, 1998).

Les données extraites du CNUCED affichent clairement une baisse des flux entrants d’IDE à partir des années 1984 jusqu’en 1990, période des PAS (Confère Figure 6).

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Figure 6: Flux des investissements directs étrangers entrants entre 1980 et 1990

Source : Construction de l’auteur à partir des bases de données de l’UNCTAD (www. unctadstat.org)

Après cette vague de politiques industrielles africaines, une recrudescence des flux d’IDE a été constatée après les années 1990. Les flux moyens d’IDE entrants sur le continent africain ont connu des hauts et des bas. Après les années 1990, les flux d’IDE à destination de l’Afrique ont fini par atteindre le milliard de dollar sur la période 2005-2009. Ces dernières années, l’augmentation du cours des matières premières et la relative stabilité politique dans certains pays africains ont boosté les investissements sur le continent, et plus précisément, dans les pays comme l’Afrique du Sud, l’Angola, le Mozambique, l’Ouganda, la République Démocratique du Congo et la Guinée Équatoriale. Malgré cette avancée, les flux d’IDE accueillis par l’Afrique sont minimes comparativement à ceux des autres régions du monde (Figure 7). L’Afrique arrive derrière l’Asie en

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développement, l’Europe et l’Amérique du Nord. L’Asie en développement demeure la principale région d’entrée d’IDE dans le monde.

Malgré cela, selon le dernier rapport sur l’investissement mondial en 2016, il en ressort ces principaux points : L’Afrique du Nord et l’Afrique Australe sont les deux régions ayant obtenu une augmentation de leurs flux d’IDE respectivement de 9 % et de 2 %. En Afrique australe, cette augmentation a été reçue en grande partie par l’Angola. En Afrique de l’Ouest, les entrées d’IDE ont reculé de 18 %. En Afrique centrale, elles ont chuté de 36 %, (à 5,8 milliards de dollars) ; le Congo et la République démocratique du Congo, tous deux riches en produits de base ont attiré nettement moins d’investissements.

Figure 7:Entrées d'investissements directs étrangers par région entre 2013 et 2015 en milliards de dollars

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II) Tendances et caractéristiques des IDE en Afrique

Le volume et le flux des IDE restent tributaires à une logique macroéconomique qui est propre à chaque entreprise ou multinationale. Dépendamment des attentes de cette dernière, un territoire donné peut être attractif pour certaines activités et ne pas l’être pour d’autres. Le but de chaque partie étant une rentabilité à tous les niveaux, à savoir le choix du mode d’implantation ainsi que le choix du pays qui pourrait être la combinaison positive ou gagnante. Selon la BM en 2014, les IDE restent l’une des formes les plus importantes de flux transfrontaliers de capitaux en direction des pays en développement.

En 2012, les flux entrants dans les pays en développement ont totalisé plus de 790 milliards de dollars. Les flux sortants d’IDE en provenance des pays en développement et en transition s’élevaient à 481,6 milliards de dollars. En Afrique, ce flux correspondait à 54 milliards de dollars. On constate cependant une véritable disparité en ce qui concerne la variation des flux d’IDE d’une région à l’autre.

1. Afrique de l’Est

En 2013, les principaux pays d’accueil des IDE en Afrique de l’Est étaient le Kenya et l’Éthiopie principalement avec une augmentation des flux d’IDE de 11 %. Une progression est remarquée en République-Unie de Tanzanie et en Éthiopie qui est aujourd’hui l’un des centres de production pour les entreprises multinationales du secteur des textiles et de l’habillement. En effet, depuis 2014, l’Éthiopie se démarque de plus en plus à travers sa stratégie industrielle visant à attirer des capitaux asiatiques pour développer son secteur manufacturier (CNUCED 2012 ; 2013 ; 2014). En effet, selon le CNUDED (2016), le secteur industriel est porteur d’énormes opportunités. Les principales

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opportunités industrielles offrant de réels avantages aux investisseurs existent dans les secteurs du textile et de l’habillement, de l’alimentation et des boissons, du cuir et de l’électronique, des matériaux de construction, des minéraux non métalliques et métalliques.

2. Afrique Subsaharienne

Avec une population estimée par la BM en 2014 à près d’un milliard d’habitants, l’Afrique subsaharienne reste l’un des principaux points « chauds » des IDE puisqu’elle est une destination de forte croissance selon la CNUCED (2013). En effet, les flux d’IDE dans cette région n’ont cessé d’augmenter passant de 6,3 milliards de dollars à 35 milliards en 2010 selon la BM en 2014 (Voir Figure 8).

Figure 8:Investissements directs étrangers entrants et sortants en Afrique subsaharienne entre 1990 et 2012

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En 2012, la majorité des flux d’IDE en Afrique subsaharienne étaient destinés à quinze pays seulement à savoir le Mozambique, le Nigéria, Afrique du Sud, le Ghana et le Soudan entre-autres. En 2015, les trois premières nations à avoir bénéficié d’importants flux d’IDE entrants sont le Kenya, l’Éthiopie et le Rwanda. On remarque d’importantes fluctuations d’années en années des flux d’investissements (Figure 9), En effet, entre 2010 et 2013, l’Angola fût l’un des premiers pays d’accueil des IDE. En 2014, c’est le Congo, et en 2015 le Kenya.

Figure 9: Flux des investissements directs étrangers entrants en millions de dollars des principaux pays d’accueil d’Afrique subsaharienne entre 2004 et 2015

Source : Construction de l’auteur à partir des données de l’UNCTAD (www. unctadsat.org)

3. Afrique Centrale

Avec des flux d’IDE d’environ 12 millions de dollars, l’Afrique Centrale a connu une hausse de 33 % par rapport aux années précédentes en 2015. Le principal pays d’accueil

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est la République du Congo, où les flux ont doublé atteignant 5,5 milliards de dollars (Confère Tableau 1).

Tableau 1: Investissements directs étrangers en zone CEMAC en milliards de dollars

Pays 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Congo 2032 1274 928 2180 2152 2914 5502 Guinée Équatoriale 794 1638 2734 1975 2015 1914 - Gabon 773 573 499 696 832 968 973 Cameroun 21 740 538 652 526 326 501 Tchad 466 376 313 282 343 538 768 Centre-Afrique 117 42 62 37 70 2 3

Source : Construction de l’auteur

4. Afrique Australe

En 2014, l’Afrique Australe a reçu 10,8 milliards de dollars d’IDE, soit 2,4 % de moins qu’en 2013. En effet, en 2013, les entrées des IDE ont presque doublé, passant à 13 milliards de dollars principalement dirigés vers l’Afrique du Sud et le Mozambique. Si l’Afrique du Sud est restée le plus grand pays bénéficiaire de la région, le Mozambique a aussi joué un rôle important en attirant plus de 4,9 milliards de dollars. Les investissements se sont tournés vers les infrastructures dans ces deux pays et le secteur gazier au Mozambique (CNUCED, 2013 ; 2014 ; 2015).

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34 5. Afrique du Nord

Les flux d’IDE dans la région du Nord ont connu une diminution de 15 % en 2014, comme l’année précédente. Les entrées d’IDE ont chuté à cause des tensions et conflits, et des fortes instabilités politiques qui sévissent dans la région. Cependant des pays comme l’Égypte et le Maroc ont vu leur flux augmenter respectivement de 14 % et de 9% atteignant 4,8 milliard et 3,6 milliards de dollar (Confère Tableau 2) (CNUCED, 2016).

Tableau 2: IDE en Afrique du Nord en millions de dollars

Pays 2011 2012 2013 2014 2015 Égypte -483 6031 4256 4872 6903 Maroc 2568 2776 3298 3678 3162 Tunisie 1148 1602 1117 1067 1007 Algérie 2580 1487 1692 1509 -587 Source : Auteur 6. Afrique de l’Ouest

En Afrique de l’Ouest, les IDE ont reculé de 10 % atteignant 12,8 milliards de dollars, en raison de l’épidémie d’Ébola, des problèmes de sécurité et de la baisse du prix des produits de base, qui ont été préjudiciables à plusieurs pays en 2013. Par ailleurs, en 2015, les flux ont continué à baisser en raison d’un effondrement des investissements étrangers au Nigéria. Les principaux pays destinataires entre 2013, 2014 et en 2016 étaient le Nigéria et le Ghana (Tableau 3).

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Tableau 3: IDE en Afrique de l'Ouest en milliards de dollars

Pays 2000 2010 2015 Bénin 213 604 1666 Burkina Faso 28 354 1682 Cap vert 192 1256 1589 Côte d’Ivoire 2483 6978 7318 Gambie 216 326 400 Ghana 1554 10890 27134 Guinée 263 265 2178 Guinée- Bissau 38 69 134 Libéria 3247 4987 7026 Mali 132 197 2898 Mauritanie 146 2378 6428 Niger 5234 2267 5161 Nigéria 23789 60543 98456 Sénégal 295 1654 2809 Sierra Leone 284 432 1848 Togo 87 564 1356 Source : Auteur

En conclusion, six pays africains ont tout de même réussi à attirer plus de 3 milliards de dollars d’IDE : l’Angola (8,68 milliards) en raison de la hausse des prêts accordés par les multinationales à leurs filiales locales, comme le souligne le rapport du CNUDED (2016), l’Égypte, (6,88 milliards de dollars), le Mozambique (3,71 milliards), le Ghana (3,19 milliards), le Maroc (3,16 milliards) et le Nigeria (3,06 milliards). Les régions du Centre et de l’Est ont enregistré une énorme baisse en raison de la situation politique

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et la sécurité. Selon Ernest & Young (2016), les 20 pays les plus attractifs sont l’Afrique du Sud, le Maroc, l’Égypte, le Kenya, l’Île Maurice, le Ghana, le Botswana, la Tunisie, le Rwanda, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la Tanzanie, l’Ouganda, l’Éthiopie, le Nigéria, l’Algérie, la Zambie, le Namibie, le Bénin et la Mozambique.

III) Principaux investisseurs et secteurs d’investissements des IDE

Les IDE progressent à un rythme phénoménal depuis le début des années 1980. Les flux à destination des pays en développement notamment en Afrique ont augmenté depuis plusieurs années consécutives pour arriver en 2012 à 50 milliards de dollars, et en 2015 à 765 milliards de dollars, soit une augmentation de 9 %. Notons que malgré la hausse grandissante des investissements vers l’Afrique, l’Asie reste encore le premier bénéficiaire des IDE dans le monde (CNUCED, 2015 ; 2013).

1. Principaux investisseurs 1.1 Pays de l’OCDE

L’Afrique et plus particulièrement les pays de l’OCDE continuent d’être une destination privilégiée des investisseurs. Ils représentaient à eux seuls près de deux tiers de l’ensemble des flux mondiaux destinés aux 15 premiers pays bénéficiaires de l’Afrique entre 2000 et 2012.

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37 1.1.1 Les pays européens

On distingue, entres autres, la France, le Royaume -Uni, les Pays Bas, les États-Unis et l’Allemagne en 2011. En 2014, selon Ernest & Young (2015), l’Allemagne, la France, le Portugal, le Royaume Uni et l’Espagne étaient les principaux investisseurs en Afrique. Le dernier rapport sur l’investissement mondial de la CNUCED (2016) mentionne que les sorties d’IDE provenaient toujours de ces pays.

L’Europe en tête de liste de la région du monde qui a le plus investi à l’étranger, avec 576 milliards de dollars de sorties d’IDE. En termes de projets et de capital investis, l’Europe de l’Ouest a investi respectivement 252 et 47,6 billions de dollars à destination de l’Afrique, suivi de l’Amérique du Nord. Les investisseurs européens, parmi les investisseurs traditionnels sur les marchés africains, continuent d’investir le plus grand nombre de projets en Afrique. Les nations européennes avec en tête de liste le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, le Portugal et l’Espagne demeurent les principaux investisseurs dans l'ensemble (Voir figure 10). Les données montrent que l'engagement en faveur de l'Afrique en Asie-Pacifique en termes d'IDE s'est affaibli au cours de la dernière décennie, bien que les investissements chinois aient grimpé l'an dernier. L’UE cherche à promouvoir la croissance en Afrique en négociant des accords de partenariat économique (APE) avec des blocs régionaux sur le continent. Ces APE sont conçus pour offrir un accès en franchise de droits et sans contingent aux produits africains sur le marché de l'UE. C’est ainsi que la Communauté économique des États de l'Afrique de

Figure

Figure 2: Flux des investissements directs étrangers par types d'économies en millions de  dollars (1980-2008)
Figure  3:Entrées  des  investissements  directs  étrangers  à  l’échelle  mondiale  et  par  catégorie de pays, de 1995-2014 (en milliard de dollars)
Figure  4:Entrées  mondiales  des  investissements  directs  étrangers  de  2005  à  2015  et  projection 2016-2018
Figure  5:  Flux  des  investissements  directs  étrangers  entrants  et  sortants  entre  1990  et  2015
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