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Vers une vision intégrée de l'éducation physique et de l'éducation à la santé en milieu scolaire ou, les étapes d'élaboration d'un modèle d'intervention personnalisé visant à assurer auprès des élèves du milieu scolaire, l'adoption d'un mode de vie sain e

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

Vers une vision intégrée de l’éducation physiqLle et de l’éducation la santé en milieu scolaire

ou

Les étapes d’élaboration d’un modèle d’intervention peisonnalisé visant I assurer auprès des élèves du milieu scolaire, l’adoption d’un mode de vie sain et actif

par

Jean-Claude 1’1agny

Département de didactique Faculté tics sciences de l’éducation

Thèse tic doctorat l)tésentée la Faculté des études supérieures en vue de l’obtention du grade de

Philosophiae Doctor (Plu))

en science de l’édtication, option didactique tic la santé

Mai 2007

(2)

G

V.

c;

(3)

Université

11h

de Montréal

Directïon des bibliothèques

AVIS

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(4)

Université de Montréal

Faculté des études supérieures

Cette thèse intitulée

Vers une VisiOn intégrée cÏe Ï ‘écitication physiqueet de ï ‘éducation à la santé

présentée par:

Jean-Claude Magny

a été évaluée par un jury composé des personnes suivantes

Soph ie René de Cotret. Président-raporteur

Réai Larose. directeur de recherche

Cécilia Bor2es. Membre dujury

Gilles i-larvey. Examinateur externe

(5)

RÉSUMÉ

L’arrivée des concepts liés à l’éducation à la santé. dans le cadre de la réforme du programme d’éducation physique (MÉQ. 200]). soulève de nombreuses questions et une certaine appréhension auprès des éducateurs physiques du Québec. à qui on a confié ce nouveau domaine disciplinaire tout en leur imposant une façon différente d’aborder l’enseignement.

En effet, dans cette réforme tme assez grande importance est accordée à l’éducation à la santé. De plus. parmi les orientations pédagogiques mises de l’avant par ces concepteurs, il faut souligner le remplacement des concepts d’objectifs d’apprentissage. par une approche de l’enseignement apprentissage organisée autour des notions de développement de compétences disciplinaires et transversales.

Intéressés depuis plusieurs années à l’éducation à la santé. nous avons voulu apporter notre contribution dans les tentatives entreprises jusqu’à présent pour implanter cet enseignement dans le milieu scolaire. Afin d’avoir une idée plus objective des besoins des éducateurs physiques. nous avons entrepris, dans un premier temps. une enquête sur l’état de l’implantation de cette nouvelle matière. clans la région de Montréal et de ses environs. Cette démarche a perniis de mettre en lumière la compréhension qu’ont certains éducateurs physiques des concepts en cause et des stratégies qu’ils ont développées pour les mettre en application.

Par la suite, tenant compte des besoins identifiés lors de notre enquête. nous avons élaboré une démarche d’intervention innovatrice, intégrant les grands courants dans le domaine de l’édtication à la santé et les dispositifs didactiques déjà expérimentés dans le milieu scolaire, Cette démarche a pris la forme d’un dispositif didactique original permettant de véhiculer un contenu d’apprentissage complémentaire à celui proposé dans le programme de formation. Elle vise la mise en application d’une éducation à la santé personnalisée, susceptible de répondi’e aux attentes des intervenants du ni il eu.

Nous pensons. par ce travail. apporter notre contribution aux actions déjà entreprises par les éducateurs physiques du Québec. pour faire de l’édtication à la santé une partie intégrante de l’école québécoise.

Mots clés : Éducation physique: Éducation à la santé: Éducation physique et à la santé. Didactique de l’EPS: Innovation pédagogique: Dispositif didactique.

(6)

SUMMARY

The advent of education in health in regards to the reform of the physical education program (MEQ. 2001). seems to bring many questions to the table and even cast doubt in the minUs ofthe physical education teachers of Quebec. to whom this new task bas been entrusted and who have been forced to approach teaching differently.

As a matter of fact. in this reform great importance is given to the concepts of health education both concerning the part named by the developers in the genei-al areas of information and the one regarcling personal development to which the physical and health education program are attached.

Furthermore. arnongthe pedagogical orientations brought by this program. the replacement ofthe

objective concepts ofleaming. linked to “la taxonomie de Blooin (1972)” by a teaching approach

built around developing notions for disciplinary and transversal competences. linked to la taxonomie de Sato” (]999). should be emphasized

To get a more objective idea oC the situation prevailing in the educational environment. we decided to start with a qualitative investigation on the level of implernentation ofthis new topic in Monireal and its surroundings as vell as of the understanding that some physical education teachers have oC the subject or thesis in question and of the strategies they have developed to apply them.

After anahzing the present situation. and in light of the identifled needs. we presented the steps of an innovative intervention comprising aIl flelds in health and health education.

This approach has resulted in a teaching strategv conveying specific learning content towards a renovated education in health that will likelv address issues raised by the concemed participants.

We hope that this study vill contribute to the teaching techniques of the physical educators association of Quebec in order to trulv integrate education in health in the phvsical education program of Quebec schools.

Kev words: Phvsical education: l-lealth education: Domains of information: personal development: Teaching approach: Transversal competences: Teaching strategies: Innovative intervention.

(7)

TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ . ii

SUMMARY Erreur! Signet non défini.

LISTE DES TABLEAUX viii

LISTE DES FIGURES ix

REMERCIEMENTS xii

INTRODUCTION 1

CHAPITRE I LA PROBLÉMATIQUE 8

.1 Situation de Létude 9

1.2 Éducation physique et santé 12

1.2.1 Léducation physique et Léducation la santé au Québec 13 1.2.2 Une vision intégrée de Léducation physique et de Léducation la santé 18 1 .2.3 Les arguments en faveur «une éducation physique et «une éducation la

santé 22

1.3 Pertinence de Létude 24

1.3.1 La problématique 26

CHAPITRE 2 LE CADRE CONCEPTUEL 32

2. 1 La petite histoire de Léducation physique 34

2. 1.1 Les bienfaits de Léducation physique 35

2.1.2 Les objectifs généraux en éducation physique 37

2.1 .3 Education motrice ou éducation physique 43

2.2 Le constructivisme 46

2.3 La théorie de LAutopoïêse 48

2.3.1 Lorigine du vivant 4$

2.4 Les concepts en santé 56

2.4.1 Une conception dynamique de la santé 57

(8)

2.5 Prévention et promotion de la santé. 66

2.5.1 De la promotion à léducation à la santé 75

2.5.2 Les objectifs généraux de Léducation à la santé au Canada 79

2.5.3 Léducation à la santé ati Québec 81

2.5.4 Léducation à la santé ailletirs dans le monde 83

2.5.5 Les objectirs généraux de léducation à la santé 85

2.6 Les modèles «intervention en éducation à la santé 90

2.6.1 Les approches de type iconologiqtie 91

2.6.2 Pour une individualisation en éducation à la santé 94

2.7 Activité physique et santé 96

2.8 Retour sur la problématique soulevée 97

CHAPITRE 3 LA MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 100

3.1 Choix de loption méthodologique 102

3.2 Les différents volets de notre étude 104

3.3 Démarche méthodologique 105

3.4 La population de lenquête 108

3.5 Léchantillonnage III

3.5.1 La justification de notre démarche 112

CHAPITRE 4 L’IDENTIFICATION DES BESOINS 114

4.1 Les résultats 117

4.1.1 Les conceptions des éducatetirs physiques 117

4.1.2 Limportance accordée à Léducation à la santé 120

4.1.3 Le contenu véhiculéet les stratégies utilisées 123

4.1 .4 Les ressources disponibles 126

4.1 .5 Questions ouvertes 1 3 1

CHAPITRE 5 L’ANALYSE DES DONNÉES RECUEILLIES 132

5.1 Limites de cette enquête 134

5.2 Lanalyse des dilTérentes stratégies «implantation de [éducation à la santé

explorées dans les écoles primaires couvertes par notre enquête 1 35

(9)

CHAPITRE 6 ÉLABORATION Du dispositif didactique .142 6.1 Les catégories de décisions à prendre dans la constitution «un dispositif

DIDACTIQUE 143

6.2 Les étapes de Fapproche PRANDIAC 144

6.2.1 La planification 144

6.2.2 La structuration 145

6.2.3 La production 146

6.2.4 La rencontre 146

6.2.5 La révision 147

6.3 Justification de la démarche retenue 1 54

CHAPITRE 7 LE CHOIX D’UNE STRATÉGIE I)’IMPLANTATION 157

7.1 Fondements de la stratégie «application de notre dispositif 1 63

7.2 La validation du dispositif 168

7.2. I La rencontre 1 73

7.3 La révision du dispositif I 76

CHAPITRE 8 LA DISCUSSION GÉNÉRALE 177

8.1 L urgence

«

intervenir en éducation à la santé I $1

8. 2 Retour sur le cadre conceptuel 1 85

8. 2.1 Retour sur la problématique et la question de recherche 189 8.2.2 Les commentaires découlant de la comparaison de notre dispositif 190 8.3 Projet

«

implantation du dispositif didactique prandiac/cadeau 196

8.3.1 Le partage des responsabilités dans F implantation de Fapproche

PRANDIAC/CADEAU 197

8.3.2 La clientèle cible 198

8.3.3 Les limites de Fapproche PRANDIAC/CADEAU 199

CONCLUSION

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 209

(10)

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I Les secteurs «application de Léducation physique et sportive 21

Tableau 11 Stratégie de promotion et de prévention 82

Tableau III Étapes de notre démarche méthodologique 105

Tableau 1V Exemples «approches qualitatives adapté de Poupart (1 997) I 0$

Tableau V Population de létude 112

Tableau VI Quelques outils «intervention dont disposent les éducateurs physiques en

éducation i la santé 130

Tableau VII Sujets abordés 131

Tableau VIII Les étapes «élaboration du contenu «une communication éducative... 148

Tableau IX Étapes de la démarche PRANDIAC/C A D E A U 167

Tableau X Grille «évaluation du niveau «appréciation «une stratégie «intervention

enEPS 175

Tableau Xl Les composantes dune habitude de vie (Magny 2005) I $4

Tableau XII Portes «entrée et de sortie de la maladie 18$

Tableau XIII Comparaison entre: Prandiac/Cadeau et le Carnet santé 192 Tableau XIV Comparaison entre les deux approches : Prandiac/CADEAU et Portfolio

(11)

Figure I Vision intégrée de l’éducation physique et de l’éducation à la santé 1 $

Figure 2 Éducation physique et à la santé tOMS. 1997) 31

Figure 3 Les niveaux de conceptualisation adaptés selon les travaux de Maturana

(1987) 53

Figure 4 Approche intégrationniste en santé 63

Figure 5 Pyramide de la santé 6$

Figtire 6 Le triangle épidémiologique 71

Figure 7 Changements de comportement 94

Figure 8 Activité physique et santé 97

Figure 9 Conception de la santé I I 8

Figure 10 Conception de l’éducation physique 119

Figure II Conception de l’éducation à la satité 120

Figure 12 Importance accordée par les éducateurs physiques à l’éducation à la santé.... 121 Figure 13 Importance que les éducateurs physiques aimeraient accorder à l’éducation à la santé, si les besoins identifiés étaient comblés 122 Figure 14 L’accueil que les élèves font à l’éducation à la santé. selon le point de vue

des éducateurs physiques 123

Figure 15 L’intention éducative des éducateurs physiques 124

Figure 1 6 Les savoirs essentiels véhiculés 125

Figure 1 7 Les stratégies d’intervention 126

Figure 1 $ Pour planifier les situations d’enseignement apprentissage en éducation à la

santé 127

Figure 19 Les autres intervenants impliqués... 12$

(12)

figure 21 Les étapes dans la construction dune situation didactique selon Bass 144

Figure 22 Le trian2le didactique 149

(13)

LISTE DES SIGLES ET DES ABBRÉVIATIONS

CADEAU Connaître. Analyser. Découvrir. Établir. Accompagner. Utiliser

CAPFE Comité «agrément des programmes de formation des enseignants

CERI Centre pour la recherche et linnovation dans Fenseignement CLSC Centre local de services communautaires

ÉP Éducation physique

EPS Éducation physique et à la santé

ÉS

Éducation à la santé

MÉQ Ministère de lÉducation du Québec

OMS Organisation mondiale de la santé

PC Lapproche PRANDIAC/CADEAU

PRANDIAC Procédé «analyse didactique pour laction

PRI Profil réactionnel individuel

UQAM Université du Québec à Montréal

(14)

REMERCIEMENTS

J’aimerais profiter de l’occasion pour remercier tous ceux

et celles, qui de proche ou de

loin, m’ont aidé à compléter cette étude.

En particulier mon directeur de thèse, monsieur Réai Larose. qui a été pour moi une

source

d’inspiration en acceptant de partager le fruit de

ses

recherches en didactique.

À

mes collègues de travail, Émilia Kalinova et Frédéric Le Cren du Département de

kinanthmpologie de l’Université du Québec à Montréal. pour la validation des données

recueillies dans le milieu.

Aux éducateurs physiques siégeant à la table de concertation de la Montérégie et à ceux

de la Commission scolaire des Patriotes. Tout particulièrement à Michel Dazé de l’école

Monseigneur Gervais de St Bruno et à Michel Lupien de l’école Père Marquette de

Boucheiville. pour avoir accepté que leurs projets. Sponfoio

et

Carnet santé.

expérimentés auprès de leurs élèves, soient retenus pour évaluer la pertinence du

dispositif didactique que nous avons élaboré dans le cadre de celle étude.

Un remerciement mut spécial à madame Yvette Genet-Volet professeure associée au

Département de kinanthmpologie de l’Université du Québec à Montréal

et

André

Ledoux. ancien conseiller pédagogique en français. pour leurs précieux conseils. Aux

membres de ma famille, pour les sacrifices qu’ils ont dû faire durant ces cinq dernières

années pour que je puisse compléter cette étude.

À

messieurs Pierre Lemay et Zied Haj

Hamida, pour l’aide dans la mise en page. Enfin, aux membres du jury pour leur

professionnalisme en consacrant à ce travail tout l’intérêt

et

le temps nécessaires.

(15)
(16)

2001) . c’est aux éducateurs physiques que le gouvernement a confié en partie. la tâche

d’enseigner certains concepts en matière d’éducation à la santé. Dans cette perspective, il nous semblait. qu’il était approprié de proposer une démarche didactique originale d’intervention dans ce nouveau domaine disciplinaire qu’est l’éducation physique et à la santé. Une démarche respectant le cadre de référence de cette réforme et s’inspirant des expériences d’implantation déjà faites dans le milieu scolaire. Enfin, une démarche tenant compte des acquis récents en didactique. en neurosciences et proposant une vision non biomédicale de l’éducation à la santé.

Mais. comment définir les étapes d’une telle démarche «intervention didactique qui soit véritablement le fruit d’une synthèse des théories qu’on retrouve dans ces deux secteurs d’intervention, différents mais complémentaires, que sont l’éducation physique et l’éducation à la santé ? Une démarche également en conformité avec le courant socioconstructiviste que prône la réforme scolaire et qui ne rejette pas les acquis des intervenants du milieu ?

C’est pourquoi. notre principale préoccupation en entreprenant cette recherche, consistait à concilier l’enseignement de ces deux disciplines.

À

contourner certains des obstacles identifiés jusqu’à présent dans l’implantation de cette nouvelle matière intégrée à l’éducation physique et à assurer l’efficacité des interventions proposées.

Divers facteurs contraignants ont déjà été identifiés pour expliquer les difficultés rencontrées dans l’implantation de l’éducation à la santé dans le cadre de la réforme actuelle (MÉQ. 2001). Certaines de ces contraintes ont été relevées dans plusieurs études

comme celles de Bédard (2001). Michaud (2002). BIais (2004).

Citons. entre autres

• le manque de temps alloué à l’enseignement de l’éducation physique:

• la crainte des éducateurs physiques de voir l’éducation à la santé empiéter sur le temps de pratique des activités motrices, ou de l’engagement moteur des élèves: • la perception qu’ont les éducateurs physiques du mandat qui leur a été confié:

(17)

le manque de ressources

matérielles

et financières dont disposent les éducateurs

physiques:

le manque de préparation professionnelle des éducateurs physiques:

le manque d’ouvertures de certains collègues à cette nouvelle discipline;

la difficulté d’évaluer et de planifier les tâches dans ce domaine.

De même, les éducateurs physiques interrogés dans ces recherches, se disent quelque peu

démunis et se sentent peu outillés pour mettre en place cette partie de la réforme.

Mais au-delà de ces facteurs pédagogiques

et

administratifs non négligeables, n’existe-t-il

pas d’autres éléments plus fondamentaux pouvant expliquer les difficultés rencontrées

dans cette implantation? Par exemple. cette difficulté d’intégrer l’éducation à la santé

(Ès)

aux cours d’éducation physique (ÉP) pourrait être selon Marcotte (1996) en lien

avec les différences conceptuelles de ce domaine d’étude qu’est l’ÉS par rapport à

certaines traditions assez anciennes en Ép. Chacun de ces deux domaines d’étude

constitue un champ disciplinaire à part entière, possédant ses propres concepts

et

modèles

d’intervention, lesquels ne sont pas obligatoirement compatibles.

Il en est de même des stratégies d’intervention privilégiées jusqu’à présent pour véhiculer

le contenu à enseigner dans ces deux disciplines. De l’avis de Tureotte (2003). en

éducation à la santé. les approches retenues sont de moins en moins de type béhavioriste.

tandis qu’en éducation physique on retrouve un modèle de conditionnement opérant

essentiellement technique. donc descriptif

et

prescriptif. Ce qui est assez loin de la vision

constructiviste que prône la réforme actuelle.

Nous envisageons donc. d’entreprendre la mise au point d’un modèle d’intervention

adapté à l’esprit de la réforme. Cependant avec la préoccupation de garder un lien avec

les moyens d’intervcntion et stratégies déjà mis en place pour développer cette

compétence disciplinaire en éducation à la santé. Soit celle de voir adopter par les élèves

et étudiants. un mode de vie sain et actif. Une telle intention éducative oblige les

intervenants dorénavant à se pencher non seulement sur les savoirs véhiculés, mais

également sur la pertinence et l’efficacité des interventions qu’ils proposent

(18)

La question que nous nous sommes posée en débutant cette recherche.

était:

« Comment

concilier

ces

deux

champs

disciplinaires

complémentaires, que sont î Wducation physique et l’éducation à la

santé, pour en faire une

approche

intégrée efficace, répondant ara

besoins

des

intervenants du milieu tout en conduisant à l’adoption

de saines habitrides de vie par les élèves ? »

Pour répondre à cette question. nous avons mené dans un premier

temps

une enquête

pour évaluer

létat

de la situation. Elle a été thite à

partir

de questions ouvertes

posées

à

plusieurs éducateurs physiques (voir questionnaire en annexes) du niveau primaire.

impliqués dans ltactuelle réforme.

Suite à lanalyse des données recueillies dans

cette

enquête, nous avons pu

dégager

les

arguments venant appuyer la pertinence de notre intention d’élaborer un dispositif

didactique innovateur. Un modèle dlntervention en éducation physique et à la santé.

permettant

dintégrer le meilleur de ce que

proposent.

Cune part. les gens du milieu et

dautre

part.

les

résultats

de recherches dans divers domaines en lien avec léducation

physique et léducation à la santé à savoir, les sciences de lactivité physique. de

léducation. celles de la santé. du comportement et de la communication. entre autres.

Pour y arriver, il nous a fallu tenir compte des

débats

idéologiques actuels dans le monde

de la santé. celui de ltéducation à la

santé

et de léducation physique, afin de faire le point

sur certaines conceptions dans ces domaines Cest ainsi que nous avons entrepris:

une réflexion sur la notion de santé:

une

synthèse

des pratiques des éducateurs physiques:

une comparaison approfondie des deux disciplines directement concernées. à savoir

léducation physique et léducation à la santé:

un inventaire et une analyse des éléments contraignants à flmplantation (une

éducation à la santé efficace:

De plus. nous avons tenté de trouver une réponse à un certain nombre de questions

soulevées dans le milieu lors de notre enquête. comme celles:

du nouveau rôle social que les éducateurs physiques sont appelés à jouer en matière

(éducation à la santé:

(19)

champ disciplinaire qu’est l’éducation i la santé:

• des ressources disponibles et des moyens d’assurer l’implantation efficace d’un

quelconque dispositif

Ainsi, pour réalisercette étude. nous sommes partis de la situation actuelle en éducation à

la santé en milieu scolaire, pour ensuite faire l’analyse des « possibilités » que sont en

quelque sorte les tentatives du milieu québécois pour répondre à cette exigence du ministère de l’Éducation. Enfin, imaginer une situation désirée réaliste, permettant de rencontrer certaines attentes et de contourner les difficultés ou obstacles que nous aurons

identifiés lors de notre enquête.

En ce qui concerne notre méthodologie de recherche, nous avons placé l’enquête qui nous a permis de faire l’analyse de la situation actuelle dans une démarche d’évaluation qualitative inspirée dc Poupart et collègues (1997). Tandis que la conception du modèle d’intervention a été faite dans le cadre méthodologique relié à l’élaboration d’une innovation pédagogique en suivant les différentes phases du procédé d’analyse didactique pour l’action (PRANDIAC). que propose Larose (1999), Enfin, pour ce qui

est de la stratégie d’application du dispositif l’approche CADEAU. inspirée des travaux

de Rochon (I 988) est venue compléter la démarche proposée.

Les points essentiels qui nous ont guidés tout au long de cette étude. sont ceux caractérisant totite recherche qui doit obligatoirement s’appuyer sur les quatre éléments fondamentaux identifiés par Manderscheid (1996). à savoir

• une investigation préliminaire des résultats des recherches antérieures sur le même

thème:

• une observation rigoureuse et méthodique des données recueillies, avec des

techniques éprouvées:

• un effort de conceptualisation pour ordonner. structurer les données d’observation et leur accorder un sens:

• une ouverture d’esprit et d’honnêteté intellectuelle pour pouvoir s’interroger stir le bien-fondé et l’efficacité de la démarche de recherche adoptée.

(20)

Les observations. les mesures. l’enregistrement de données. la modélisation, la simulation

font partie de cette démarche rigoureuse. L’important pour nous, était de pouvoir faire

émerger de nouvelles connaissances, de les confronter. de pouvoir maîtriser la démarche

retenue pour qu’éventuellement elle puisse être reproduite et enfin de pouvoir discuter

des résultats obtenus.

C’est ainsi qu’on peut résumer dans toute démarche qui se veut scientifique. quallt

critères complémentaires toujours présents. H s’aait d’une question de recherche. d’une

hvnothèse de travail et d’une expérimentation et d’une analyse des résultats.

Ce sont ces quatre critères, indissociables qui nous ont guidés dans notre étude.

En ce qui concerne le cadre conceptuel, les bases épistémologiques du dispositif

didactique que nous avons élaboré. seront celles du courant socioconsflctiviste. en

particulier celui de type énactioniste en didactique. En ce qui concerne la vision en santé.

elle est inspirée des travaux de Maturana et de Valera (1987) sur l’autopotèse et

l’autonomie du vivant Les données découlant de ces travaux. constitucront la toile de

fond sur laquelle reposera l’essentiel de notre réflexion en matière d’une approche

intégrée en santé. en éducation physique

et

en éducation à la santé.

Nous avons abordé la gestion de l’apprentissage dans ce domaine sous l’angle d’une

vision didactique. dans laquelle les éléments

et

les relations qui s’établissent entre

l’enseignant l’apprenant et le savoir, visent l’organisation des conditions favorables à

l’apprentissage. Le dispositif didactique qui en découlera a été élaboré à la lumière des

principes de l’analyse didactique que propose Larose (2000). Pour ce dernier. le problème

majeur de l’éducation n’est pas l’apprentissage en soi. mais bel

et

bien le

« management » ou la gestion de cet apprentissage.

Enfin, nous avons procédé par comparaison pour évaluer la pertinence du dispositif

didactique proposé en lieu

et

place d’une expérimentation. Cette étape a été complétée en

comparant des dispositifs déjà expérimentés par des éducateurs physiques avec le nôtre.

Ce qui nous a permis d’identifier les avantages

et

les inconvénients, en vue d’une

éventuelle expérimentation et implantation de notre dispositif dans le milieu.

(21)

Dans les pages qui vont suivre, nous allons donc aborder les points suivants • la problématique présentant ta situation. la pertinence et l’objet de cette étude:

• le cadre conceptuel faisant mention de notre vision intégrée en éducation physique. en santé et en éducation à la santé à la lumière des principes fondamentaux du courant socioconstructiviste. les modèles d’intervention en éducation physique et éducation à la santé et de la théorie de Maturana sur l’autonomie du vivant:

• la méthodologie de recherche retenue:

• la collecte. l’organisation et l’analyse des données dc l’enquête: • l’élaboration du prototype:

• l’évaluation du prototype par comparaison:

• les possibilités d’expérimentation et d’implantation.

Tous ces éléments devront permettre d’alimenter une discussion générale et d’aider à trociver les pistes «implantation «une démarche «intervention innovatrice permettant «aborder différemment l’éducation physique et l’éducation à la santé en milieu scolaire.

Nous défendrons enfin l’idée d’une vision phénoménologique dti monde telle que proposé par l’énactionisme. différente de celle plus représentationniste. propre au courant behavioriste. Car. nous pensons qu’une t’elIe vision devrait être prise en considération par tout éducateur. quelle que soit la discipline qu’il enseigne. s’il a compris la portée pratique de cette approche originale et non pas seulement par les éducateurs physiques et à la santé

Enfin, dans cette recherche. nous défendrons l’idée qu’il est essentiel que la didactique trouve une plus grande place dans la formation initiale des intervenants en éducation physique et à la santé. Car. il nocis apparaît important que les éducateurs physiques soient mieux formés à certains concepts didactiques en lien au courant socioconstructiviste que recommande la réforme en cours. Nous pensons qu’une telle formation permettrait d’accorder toute l’importance nécessaire ait dépistage de certaines fausses conceptions.

en particulier dans le secteur de la santé. érigés en dogmes et qui peuvent être nuisibles à l’évolution globale d’un apprenant.

(22)
(23)

1.1 SITUATION DE L’ÉTUDE

Selon les données de statistique Canada. les jeunes des années 1 940 I 970 bougeaient de trois i quatre Fois plus qtie ceux des années 1980 2000. Si Lon déplore aujourdhui la mauvaise condition physique des jeunes. est-ce la faute des jeux électroniques. des

vidéoclips ou dun quelconque système éducatif déficient ?

Selon les éducateurs ph)siques la cause principale résiderait dans le manque de temps alloué i Eéducation physique dans les écoles. Potitiant. ces mêmes jeunes passent en

moyenne 23 heures par semaine devant le petit écran ! Pourquoi alors bkimer seulement le milieu scolaire ?

Nous pensons que. comme pour la majorité des problèmes de société. les causes de cette sédentarité sont plurifactorielles. Cependant dans notre réflexion sur ce problème de

société. nous nous sommes surtout penchés sur deux facteurs. E un lié aux champs de connaissances et de pratiques quest Eéducation physique. Lautre concerne les structures

en place pour faire la promotion de ce domaine disciplinaire.

a) Le domaine disciplinaire

Dans la conception que Pineau (1990) se fait de Léducation ph sique. trois erreurs son avis se sont glissées au fil de son évolution comme champs de connaissances et de pratiques.

- La confusion conceptuelle Faite entre Eéducation physique et Eactivité physique

Alors que Léducation physique nous réfère avant toute chose un processus éducatif global de la personne. Eactivité physique. quant elle, est un concept intégrant toute

forme d’activité impliquant un corps en action ou en mouvement. (Exemples : marcher

ou faire le ménace.)

Relié au contexte d’éducation physique, le concept d’activité ph siqtie prend une connotation plus spécifique. avec une intention plus éducati\ e. Elle devient alors un simple mo\en d’action utilisé par une catégorie de professionnels pour développer des habiletés cognitives, affectives ou motrices d’un apprenant. Dans un tel contexte.

(24)

ractivité physique peut alors prendre la forme d’activités ludiques. d’activités sportives

ou autres. mais avec des intentions éducatives différentes. Comme celle d’amener l’élève

à adopter une démarche réflexive dans le développement de saines habitudes de vie sur le

plan de la santé. du bien-être, de la

sexualité

et de la sécurité.

2- L’activité ohvsique comme une fin en

soi

plutôt aue comme outil d’amwentissaQe

Cette seconde erreur découle directement de la première que nous venons de présenter.

En confondant un but à savoir l’éducation physique à un moyen. l’activité physique.

beaucoup

d’éducateurs

physiques n’ont pu résister à la tentation de réduire l’éducation

physique à l’enseignement exclusif de simples moyens d’action. C’est ainsi que dans

plusieurs milieux scolaires, l’enseignement de l’éducation physique se résume à

des

séances d’activités ludiques. sportives. de conditionnement physique ou de plein air.

L’intention éducative première devient alors celle d’assurer un engagement « moteur »

maximum du « participant

».

L’éducation physique s’associe alors à des slogans comme:

«

participe

action

».

« va jouer dehors

».

« grouille ou rouille » qu’on pourrait résumer

par la conception « bouger pour bouger

».

3- Le caractère éducatif explicite de l’activité Dhvsiaue

La troisième erreur qui découle de la deuxième a été de prendre pour acquis que l’activité

physique est de nature éducative en soi. Malheureusement ce n’est pas en jouant à un

sport collectif que l’on développe la coopération ou en faisant une course d’endurance

que l’on développe le goût de l’effort dans la vie courante. Comme ce n’est pas en allant

à une bibliothèque que l’on développe le goût

pour

la lecture. On a besoin d’un certain

enseignement ou cadre pour apprendre à bouger ou à lire.

Faire une activité physique sans une démarche ou une intention éducative, demeure un

simple passe-temps. un loisir et non un acte éducatif. Pouvoir mettre en lumière et

développer le potentiel d’un apprenant c’est là le principal rôle de l’éducateur physique.

Et encore faudra t-il que les valeurs ou intentions véhiculées soient en accord avec celles

de la

société

et signifiantes pour l’apprenant. Car on peut dire que l’école ne donne pas

du talent à l’élève, il met à sa disposition les moyens pour le développer.

(25)

b) Les structures en place

Au cours de sa formation initiale, l’éducateur physique aura â suivre le courant

philosophique et scientifique des intervenants

chargés

de le former. â savoir:

professeurs

titulaires, chargés de cours. enseignants formateurs,

superviseurs

universitaires et autres.

Malheureusement on peut dire qu’il y a presque autant de façon de concevoir

l’enseignement de l’éducation physique qu’il y a de départements d’éducation physique.

pour ne

pas

dire d’éducateurs physiques au Québec. Même s’il

est

vrai que

les

programmes universitaires de formation sont approuvés par un

Comité dagrément des

programmes de formation des enseignants

(CAPFE). qui visent une certaine

harmonisation de la formation initiale. Et qu’en déposant un programme d’étude en

éducation physique pour les niveaux primaire, secondaire

et

collégial. le Ministère de

l’éducation du

Québec

(MÉQ) a voulu officialiser la place de l’éducation physique dans

le curriculum de ces institutions, tout en dotant les éducateurs physiques d’un outil de

travail commun pour échanger pédagogiquement entre eux.

Le rôle

et

la tâche de l’éducateur physique sont loin de faire l’unanimité au Québec. Et

que dire de la place que l’on devrait accorder â

cette

discipline dans l’assiette

horaire.?

Depuis plusieurs années les dirigeants d’associations régionales en éducation physique

réclament un minimum de 120 minutes par semaine, â tous les niveaux d’enseignement

même si au Canada la moyenne est présentement de 150 minutes. Au Québec. elle

est

â

60 minutes, même avec l’ajout du volet

santé

au

programme

de formation.

Selon le nouveau régime pédagogique qui a été déposé â l’hiver 2005. le nombre de

minutes consacrées â l’éducation physique devrait passer â 120 minutes. La balle

est

donc

maintenant entre les mains des conseils d’établissement chargés de mettre en application

ces

nouvelles dispositions et des éducateurs physiques de mettre une composante

éducation â la santé dans leurs cours.

(26)

1.2 ÉDUCATION PHYSIQUE ET SANTÉ

De plus en plus de recherches. Cogérino (1999). Mérini (2004). tendent à démontrer que les pratiques corporelles peuvent influencer, non seulement une. mais plusieurs dimensions de la personne. Utilisées adéquatement. elles créent des situations favorables au développement simultané du corps. de I’ intelligence. de Lestirne de soi. du sens moral. des relations interpersonnelles. de l’autonomie et de la responsabilité dans un climat de plaisir et de confiance. De plus. l’éducation physique peut utiliser également des pratiques corporelles et des situations pédagogiques qui favorisent L intégration des autres disciplines ou matières académiques.

Car, il s’agit d’activités dans des contextes où les interrelations et les interdépendances entre les participants sont multiples. créant par le fait même des situations éducatives riches que l’éducateur physique peut exploiter avec des intentions éducatives diverses. selon ses compétences et le mandat qui lui est confié.

Cependant. l’éducation physique a toujours entretenu des liens assez étroits avec le domaine de la santé, en particulier depuis qu’elle a été codifiée comme discipline scolaire à part entière. Il est donc possible de trouver les traces de cette relation, par exemple dans des ouvrages comme celui de D’Amours (1990). oit de Belbenoit (1973) portant sur l’histoire de l’éducation physique.Aussi bien que dans les recommandations plus officielles. que nous verrons plus loin, faisant mention de ce lien étroit entre Léducation physique et la santé.

Ce fut d’abord une affaire d’hygiène de vie. au sens usuel du terme : hygiène de l’enfant. hygiène de l’adulte aussi. La vie moderne faisant de plus en p1is de l’individu un homo

sedentarizis

Les données publiées par Kino-Québec (1999) ne font-elles pas mention que plus de 50 % des adultes de plus de quarante ans sont actuellement des malades en puissance pour n’avoir pas éprouvé le besoin de respecter une certaine hygiène élémentaire en délaissant très jeune la pratique régulière d’activités physiques ?

(27)

De plus, on sait très bien que la sélection naturelle et les mécanismes «adaptation ont rendu l’organisme humain dépendant de l’activité. Finira-t-il par s’adapter aussi à l’inactivité physique ? La preuve est loin «être faite à ce niveau.

C’est pourquoi, de l’avis général. c’est surtout à l’école que l’on peut parvenir à inculquer les habitudes de vie saines, sans lesquelles un individu ne peut parvenir à retrouver sa santé. Étant donné qu’il semble que le rattrapage. pour ceux qui. dans leur jeune âge. ont négligé «entretenir leur corps est. pour le moins qu’on puisse dire. difficile à entreprendre.

Les quatre grandes stratégies liées au volet santé dans le réseau scolaire sont • privilégier les activités d’apprentissage moteur intenses:

• intégrer des concepts de santé dans les activités motrices: • proposer des projets éducatifs reliés aux saines habitudes de vie:

• présenter des activités d’apprentissage cognitif visant la compréhension des mécanismes et des enjeux.

1.2.1 L’éducation physique et l’éducation à la santé au Québec

C’est suite au Rapport Parent (1963) que le cadre général du système d’éducation du

Québec a été défini avec la création du ministère de l’Éducation du Québec (MEQ) en

1964 avec la Loi 60.

Cependant. on petit dire que c’est seulement après le dépôt du document «L ‘école québécoise . énoncé de poÏilique e! pion d‘CictiOn » (1 979) que seront déterminés les finalités et les rôles que l’école doit exercer et que le développement de l’éducation physique comme discipline scolaire obligatoire a vraiment débuté.

Trente ans plus tard. confortés dans leur sécurité d’emploi, les éducateurs physiques

n’avaient pas jugé nécessaire de continuer à préciser les fondements de leur discipline et à poursuivre la lutte pour améliorer leur condition de travail. Le réveil fuit assez brusque pour eux lorsque, en 1992. un avis ministériel recommande de faire disparaître l’édtication physique de l’enseignement collégial. Le débat que cette proposition

(28)

déclenchera, passera par différentes étapes ponctuées de divers rapports de groupe de travail.

Suite à cette période de crise dans le monde de Féducation physique. le

MÉQ

constituera tin groupe de travail pour préparer une consultation de la population concernant les profils de formation au primaire et au secondaire principalement sur:

• les enjeux essentiels de Fécoleen fonction du XXIC siècle à venir:

• les questions les plus importantes pour la formation des jeunes: • un projet décole adapté aux exigences du monde actuel.

Dans les diverses pistes de réflexion qui devaient conduire à [identification des profils de formation, le groupe de travail privilégia six grands domaines «apprentissage. dont celui du développement personnel comprenant [éducation physique et les arts. Ce domaine fut

défini comme une discipline permettant à [être humain de slnsérer dans le monde par son corps quil doit connaître. comprendre. développer et exercer pour en assurer le bien-être et la santé.

Cest ainsi que léducation physique figurera parmi les disciplines nécessaires à [élève.

a) Les États généraux (1995-1996)

Un peu plus tard. fut déposé le Rapport de la Commission des états généraux sur éducation. intitulé Rénover noire système cI ‘éducation. dix chcn7tiers prioritaires et les

iéches qui s y rattachent (1996). Ce document prenait appui sur les rapports précédents en procédant au réaménagement des profils de formation déjà identifiés. mais qui sarticulent dorénavant autour de six grands axes. dont celui du développement personnel. Dans ce dernier. [éducation physique sera alors dissociée du domaine des arts.

b) Le Rapport Inchauspé Réaffirmer l’école (1997)

Une fois de plus. le système scolaire québécois allait vivre dimportantes réformes. Parmi les changements proposés. ou retrouve une volonté politique de mettre plus demphase sur le concept « d’éducation à la santé ».

(29)

Dans son rapport ce groupe de travail sur la réforme du curriculum explique en quelque sorte pourquoi et dans quelle optique il recommande que Eéducation à la santé fasse partie du curriculum scolaire. Selon leur avis, les sociétés postindustrielles. Forganisation du travail ainsi que nos modes de vie et nos valeurs exercent une influence directe sur notre santé dont il faut tenir compte. Certains ont tendance à ne voir que des avantages dans ce développement, mais comme l’indiquent plusieurs études, ce serait une erreur de prétendre que l’état de notre santé suit cette progression constante et linéaire du développement et de l’espérance de vie.

C’est ainsi que le groupe insistera sur la promotion d’habitudes de vie saines en ces termes

« Il fiiztt intégrer très tôt dans les habitudes de vie de t ‘élève Ï ‘Ï?ygiène. te sport. tci cOi7naissance desfi)nCtiOfls p]wiologiques, Ici

diététique et la disciÏine cl ‘alternance entre le trcivcuÏ et tes loisirs. Ces sm’oirs sont eux aussi des Savoirs élémentcnre.5 et /bndcnnentaux ».

Donc. rien d’étonnant clans le Programme de formation de l’école québécoise (2001). si on assiste à un virage santé. tant dans les programmes de formation du primaire que du secondaire. après celui du collégial qui a précédé.

Cette action politique petit s’expliquer en partie par les revendications de certains milieux ciniversitaires qui militaient depuis longtemps pour le mariage de l’éducation physique avec l’éducation à la santé Marcotte (1996). D’autres analystes. Volet (1999) pensent au contraire, que ce qcii a fait pencher la balance en faveur de l’éducation à la santé dans le nouveau programme. c’est la suppression. au programme «études du primaire et du secondaire. de la discipline « Formation personnelle et sociale» (MEQ 1981) dans laquelle un volet du contenu était lié à la santé. Et considérant la préoccupation majeure de la population pour la santé. le Ministère de l’Éducation ne pouvait pas faire disparaître des écoles ce volet sans soulever tin tollé général.

Pour faire entendre leurs revendications. en particulier celles portant sur l’augmentation dti temps dans l’assiette horaire au primaire et au secondaire. les éducateurs physiques ont su marquer des points en utilisant une stratégie valorisant l’éducation physique. en

(30)

faisant un lien direct avec Féducation à la santé. TouteFois. de Lavis de Genest-Volet (2004) cette approche «est pas sans risque potir le développement fondamental de Lédtication physique en milieu scolaire, car Largurnent faire bouger les jeunes maintenant pour leur santé. peut avoir un effet pervers. En effet, une telle vision pourrait conduire à court terme à supprimer Lenseignement de léducation physique encadré par des spécialistes qualifiés qui seront remplacés par des « activateurs physiques » proposant toutes sortes dactivités physiques durant les récréations. à Lheure du dîner ou encore après Lécole. On revient à notre troisième erreur soit celle de résumer Léducation physique au concept simpliste de « bouger pour bouger ».

Pour le président de la fédération des éducateurs et éducatrices physiques enseignants du Québec (FÉÉPEQ 2004). 11 est urgent que les éducateurs physiques puissent apporter une argumentation solide faisant la preuve que lenseignement de Léducation physique donné par des spécialistes qualiflés. se distingue de la simple pratique «activités physiques. de Lentramnement sportif de Lanimation récréative ou du conditionnement physique.

Cest pour tocites ces raisons que les intervenants du réseau scolaire se posent beaucoup de questions sur la stratégie à adopter pour assurer leFficacité de Fintégration de Lédiication à la santé dans les écoles.

Le nouveau curriculum spécifie que Léducation à la santé. comme matière «enseignement obligatoire, relève de l’éducateur physique et doit, en plus. être prise en compte par l’équipe école par le biais du « programme des programmes » dans le cadre d’un des domaines généraux de formation à savoir celui de « santé & bien-être »

Il est vrai que de plus en plus d’intervenants, pédagogues et professionnels de la santé reconnaissent que l’école et la diversité des programmes d’études qu’elle offre constituent un bon moyen de participer pleinement à l’apprentissage en matière de santé

des jeunes.

De nos jours. il est largement admis que le milieu scolaire peut jouer un rôle considérable sur la détermination des comportements de santé et sur l’état de santé des jeunes. ces Futurs adultes.

(31)

Parmi les facteurs fhvodsant ce rôle clé du milieu scolaire, on cite en particulier:

la longueur du cursus scolaire:

le fait que l’enfant soit à un stade plus malléable de

son

développement personnel;

l’opportunité fournie par le milieu scolaire de meure en oeuvre un ensemble de

projets:

la présence d’une

équipe

éducative entraînée et compétente:

la possibilité de

renforcer

ce qui a été appris en

créant

un environnement scolaire

favorable.

Cependant être éducateur physique. c’est intervenir dans le cadre scolaire auprès

des

élèves, d’abord en rapport avec la matière obligatoire, spécifique à

cette

discipline.

ensuite d’établir des liens avec les autres matières au programme pour créer un

contexte

éducatif plus riche

et

signifiant. Le contenu de la matière d’enseignement

et

d’apprentissage a été défini à

travers

les programmes d’études qui se sont succédés

depuis le Rapport Parent jusqu’à aujourd’hui. Le programme d’études de 1981 allait

défini un contenu fondé sur l’action corporelle articulée à

travers

des thèmes

complémentaires dont l’un (Effort physique)

permettait

d’intégrer en grande

partie

l’éducation à la santé (Volet 1999). lI faut se demander de quelle éducation physique

et

de quelle éducation à la santé il est question dans l’actuel programme de formation.

lorsque les huit thèmes de l’ancien programme d’études sont remplacés par seulement

trois compétences qui. en quelque sorte, pourraient se résumer en une seule:

« Agir et interagir dans divers contextes d’adllvités

physique

en vue

d ‘adopter un mode de 4e sain et act(f».

Quels sont les valeurs

et

les principes qui doivent guider l’enseignement de l’éducation

physique

et

de l’éducation à la santé? Doit-on enseigner ces deux matières de tiçon

distincte ou complémentaire? Quelles sont les connaissances. habiletés et attitudes que

les élèves des différents cycles scolaires devraient acquérir progressivement pour

développer leurs compétences tant en éducation physique qu’en éducation à la

santé?

(32)

1.2.2 Une vision intégrée de l’éducation physique et de l’éducation a la santé

On ne parle plus ici de l’activité physique comme simple moyen d’action, mais comme

partie intégrante d’un domaine d’apprentissage. Cette vision fait de l’éducation physique et de l’éducation à la santé deux disciplines complémentaires.

Par le fait même. l’éducateur physique devient également un éducateur à la santé appelé à jouer te rôle de personne ressource responsable. avec la collaboration des difiérents intervenants dans l’école. de la mise en place de projets intégrateurs visant le développement des capacités en matière de santé. Pour leur mise en oeuvre. il aura à utiliser les compétences transversales, les domaines généraux de formation et tes domaines d’apprentissage véhiculés par le programme de formation de l’école q uébéco i se.

La figure Ï illustre cette modélisation de l’éducation physique et à ta santé. (MEQ. 2001) qui fait de l’éducateur physique un pointd’ancrage.

Cette façon d’aborder l’éducation physique et l’éducation à la santé. tout en faisant ressortir la richesse d’application de ces domaines disciplinaires, mettent en lumière la complexité du mariage de ces deux disciplines après une longue période de fiançailles. pour ne pas dire de flirt.

[

COMPÉTENCES TRANSVERSALES

1

EDUCATJON PHYSOUE

ET ÉDUCATJONÀLA SANTÉ

2r

CDOMAINES CÈNÈRAUX DOMAINES

ILDE FORMATION

J

DISCIPliNAIRES

(33)

Déjà. la situation de léducation physique en milieu scolaire. «était pas toujours clairement comprise et bien définie. Certains intervenants tentent par tous les moyens de la faire mieux admettre en lassociant davantage au concept «éducation à la santé. Leurs argumentations semblent avoir convaincu les décideurs publics puisquils ont décidé «augmenter le nombre «heures consacrées à lenseignement de cette discipline au primaire. Mais ce «est pas encore fait. car usquà présent. notre système scolaire relativement rigide, repose sur une tradition basée principalement sur Lenseignernent des « grosses matières » dites académiques. comme le français et la mathématique. Un grand nombre «intérêts souvent divergents, rendent difficile un changement «orientation. Déjà plusieurs réclament plus de temps «enseignement également pour les arts et l’anglais.

La fédération des directeurs d’école semble être d’accord à l’augmentation du temps «enseignement en éducation physique. si l’on se réfère à la lettre «appui envoyée à la fédération des éducateurs physiques. Mais elle semble pour le moment avoir «autres priorités à combler. comme celle d’un ordre professionnel des enseignants.

Les enseignants. eux. ne seraient pas contre l’augmentation du temps «enseignement. Mais cela représente. des coûts additionnels et c’est là une question qui devrait relever des conseils d’établissements.

Il y dix ans de cela. les recommandations du régime pédagogique qui étaient. fautil le rappeler, seulement indicatives et non prescriptives. en ce qui concerne l’éducation. répartissaient les matières du primaire comme suit. dans une assiette horaire de vingt— trois heures

• sept heures par semaine au français ou à l’anglais langue maternelle (prescriptives): • cinq heures à la mathématique (prescriptives):

• deux heures à la religion ou à la morale (prescriptives): • detix heures à l’éducation physique (indicatives): • cieux heures pour l’art (indicatives):

• deux heures pour l’histoire et la géographie (prescriptives): • tmc heure pour les sciences de la nature (prescriptives) et

(34)

Il n’y avait pas de temps prescrit pour la formation personnelle et sociale: l’atteinte des

objectifs de

cette

discipline devait

être assurée

à

travers

les autres disciplines.

À

cette

même

époque.

une enquête interne menée

par

la Fédération

des

enseignants

des

commissions scolaires (FECS) auprès

d’enseignants

relevait que les matières les plus

négligées étaient l’éducation physique. les sciences humaines et l’anglais langue seconde.

Entre 66 % et 75 % des enseignants leur accordaient moins que le

temps

prescrit. Plus de

13 % négligeaient complètement les sciences de la nature. En revanche, la langue

maternelle (français ou anglais)

et

la mathématique

étaient

les matières favorites : plus de

60 % des enseignants leur consacraient plus que le temps prescrit

Par contre.

dans

les écoles anglaises. plus de 80 % des enseignants accordaient davantage

à l’enseignement du français langue seconde, tandis que dans les écoles françaises 66 %

donnaient moins de temps à l’anglais langue seconde. Quant au programme de formation

personnelle

et

sociale dans le calendrier de l’époque. seulement 39 % des enseignants le

donnaient Les enseignants invoquaient pour justifier ces lacunes. un manque de

formation. des difficultés d’organisation des activités d’apprentissage et l’absence de

matériel adéquat

Par contre. pour l’enseignement de la langue maternelle

et

de la mathématique. ils

estimaient nécessaire d’en faire DIus pour atteindre les objectifs du programme

et

ils

pensaient que si leurs élèves ne faisaient pas les apprentissages dans ces matières de

base.

ils ne pourraient pas atteindre ceux des autres matières. De plus. ils étaient d’avis que

c’était aussi la position des

parents

et des cadres scolaires.

Cette enquête concluait que les objectifs de certains programmes n’étaient pas atteints et

que la formation générale visée par ces derniers était en partie compromise.

Plus de dix ans après ce rapport. on peut dire que. pour le grand public,

et

les parents en

particulier, le but immédiat dc l’éducation physique (ÉP) est d’enrichir les expériences

vécues par les enfants en leur offrant toutes sortes de possibilités de pratiquer des

activités physiques. contribuant à leur développement moteur et potentiellement à leur

santé. C’est ainsi qu’on peut dire que le but ultime de l’ÉP est le maintien de cette

(35)

pratique dune vie active et éventuellement saine jusqu’à l’âge adulte. Le succès de cet

enseignement ne peut donc être estimé immédiatement à la fin de la scolarité, mais seulement beaucoup plus tard. lorsque l’on pourra évaluer la conduite de vie librement choisie par l’enfant devenu adulte.

L’éducation physique et à la santé devrait donc lui offrir la possibilité de participer aux

décisions, de choisir librement certaines activités afin de le préparer à assumer personnellement l’orgaiiisation de ses futures activités «adulte.

Cela ne va pas sans une certaine complexification de l’enseignement de cette discipline. fait trop souvent par « commandement ». Certains éducateurs physiques invoquent.

comme prétexte pour ce choix d’approche. la sécurité de l’apprenant pour excuser en quelque sorte le recours à une telle approche plus directive mais pédagogiquement plus simple et moins contraignante.

En conclusion, on peut dire que l’éducation physique est un ensemble très complexe d’approches pédagogiques avec des moyens «action différents selon les objectifs visés. Elle n’est pas limitée aux seuls buts scolaires. car elle fait pallie d’un ensemble de champs plus vaste, comme présenté dans le tableau I suivant, mettant en lumière quelques secteurs «application visés par ce domaine disciplinaire.

Tableau I Les secteurs d’application de l’éducation physique et sportive (FÉÉPEQ2004)

Champs d’application Rôles jotiés par Préparation physique Kinésiologue Activités ludiques Récréologue Réadaptation physique Réadaptateur Apprentissage moteur Éducateur physique Activités sportives Entraîneur

(36)

123

Les arguments en faveur d’une éducation physique et d’une éducation

à

la

santé

Selon les autorités de santé publique du Canada. 90 %

des

causes de mortalité sont reliées

à des comportements acquis pendant l’enfance et l’adolescence (Chandrakant (1995).

C’est

la raison pour laquelle, selon Manderscheid (19%) un

peu partout

dans le monde.

on assiste à la montée d’un mouvement qualifié « d’école promotrice de

santé

» qui a pris

naissance il y a une quinzaine d’année. au moment où les

intervenants

dans le domaine de

la santé ont pris conscience de l’importance d’intervenir le plus tôt possible auprès

des

jeunes. afin de prévenir l’apparition de certains

comportements

jugés à

risque

comme par

exemple la

sédentarité.

D’où la volonté et la nécessité de la mise sur pied de

ces

écoles

promotrices de

santé.

Le déploiement de ces écoles

s’est

effectué grâce à une

étroite

collaboration entre les directions de la santé publique, les responsables scolaires

et

la

communauté en général.

Au Québec. selon l’Agence de la

santé

et des services sociaux de Montréal (2006) le

projet « École en

santé

» vise à inculquer aux jeunes de bonnes habitudes de vie en

passant par le tabagisme. l’estime de soi

et

les comportements sécuritaires dans les

pratiques sportives et sexuelles en leur fournissant les outils dont ils ont besoin pour les

maintenir. Ce mouvement s’est répandu comme une

traînée

de poudre à travers la

province depuis sa création il y a quelques années.

De tels projets sont actuellement présents dans 11 des 12 régions de la province Par

exemple. dans la seule région de LavaI, une des premières régions à avoir mis ce projet

en place. on en retrouve déployés dans 12 écoles. alors qu’en 1996 il y en avait seulement

dans quatre d’entre elles. Au dire du Dr Lyne Areand. médecin-conseil à l’Institut

national de santé publique du Québec. responsable des projet « École en santé

».

«

On

sait

qu’un enftmt en

santé

apprend mieux et qu’un

enfant

bien

éduqué risque de rester en

santé plus

longtemps.

Nous voulons donc

outiller les enfants pour qu

ils

fassent

des

choix sains. Quand

I eqfant est capable d’avoir un discours solide, il est plus à même de

réstster et de faire les bons

choLv » (Nouvelles hebdo du Réseau

Protéus. 2004)

(37)

Le projet vise donc â aider les jeunes â acquérir de bonnes habitudes de vie dans une

foule de domaines liés aux habitudes de vie en passant par l’estime de soi et les

comportements sécuritaires. Chaque école qui décide de mettre un tel projet éducatif en

place choisit les priorités sur lesquelles mettre l’accent et des activités sont organisées

dans ce sens.

L’organisation et le déploiement sont effectués grâce â une collaboration entre la

Direction de la santé publique, la commission scolaire, le CLSC et l’école.

À

LavaI.

notamment, le CLSC offre les services d’une infirmière, d’une travailleuse sociale. d’un

travailleur communautaire. d’un organisateur communautaire, d’une hygiéniste dentaire

et d’une nutritionniste.

Les interventions se font aussi sur plusieurs plans. Par exemple. si les enfants sont

sensibilisés â l’importance d’une bonne alimentation, l’école verra â adapter le menu de

la cafétéria et les familles qui en ont besoin pourront recevoir un coup de pouce d’un

projet de cuisine collective.

Le courant « École en santé » se rattache â celui de la promotion de la santé de

l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui vise â aider les individus de tout âge (fig.

2).

« La promotion de la santé est un processus

visant à rendre I individu et la collectivité ccqpables d’exercer un

meilleur

contrôle

sur

les facteurs déterminants de la santé et de ce fait d ‘améliorer

leur santé. La promotion de la santé représente

une

stratégie de

médiation permanente entre ks gens et

kur

environnement, alliant

chott

personnel

et responsabilité sociale » (Manderscheid 1996)

C’est dans son désir de véhiculer ces savoirs essentiels en matière de santé auprès de sa

clientèle, que le ministère de l’Éducation du Québec a décidé de confier une partie de ce

mandat aux éducateurs physiques qui oeuvrent dans les écoles. Il décidait par la même

occasion de fusionner deux champs de spécialisation â savoir, l’éducation physique et

l’éducation à la santé, deux secteurs disciplinaires qui nécessitent chacun des

compétences professionnelles qui leur sont propres pour une intervention efficace.

(38)

Les questions que le jumelage de ces deux

champs

disciplinaires

suscite

sont de deux

ordres:

a) épistémologique

b) éthique

Ainstà notre avis, il

reste

encore à définir le rôle social de l’éducateur physique au

Québec. Une définition conceptuelle plus claire de l’éducation physique pourrait mener.

nous pensons. vers une meilleure définition de la mission sociale

répondant

mieux

aux

besoins de

notre société. Les

orientations à la base de l’éducation physique scolaire s’en

trouveraient en même temps éclaircies. On &aurait plus à défendre le bien fondé d’un tel

enseignement dans le curriculum des élèves, car ce serait quelque chose de fondamental.

Une

redéfinition

de

l’éducation

physique

signifierait

qu’autant

collectivement

qu’individuellement

les

éducateurs et éducatrices physiques du Québec se rattacheraient à

une philosophie de l’éducation, une philosophie de la personne humaine et une

philosophie de la santé globale à flntérieur desquels les intentions, les valeurs, les buts

ainsi que les moyens sont clairement définis.

13 PERTINENCE DE L’ÉTUDE

Les recherches préliminaires menées par l’équipe de Cogérino (2000). confirment que les

enfants qui ont vécu un cycle complet d’éducation physique manifestent en général

beaucoup plus d’habiletés et

d’intérêts

pour les activités extra murales ou parascolaires

qui représentent les moyens de continuer la réalisation de l’objectif général de l’éducation

physique scolaire en général. à savoir:

« De donner k

goût

à I enfant

d’une

pratique

régulière

et continue

dactMtéph,nique adaptée à son milieu

».

Malheureusement chez nous. le dernier

rapport

de Condition

physique

Canada sur

l’état

de la condition physique des Canadiens ne semble pas venir confirmer l’atteinte de cet

objectif général. Car. un pourcentage élevé de jeunes

et

de moins jeunes

ont

toujours un

faible niveau d’efficience physique

et

sont d’une sédentarité grandissante au pays.

(39)

C’est

pourquoi. qu’il semble que ce

soit

une

nécessité

que de promouvoir la santé en

milieu scolaire, car, de plus en plus d’intervenants, pédagogues et professionnels de la

santé,

reconnaissent

que l’école et les

programmes d’études

qu’elle

offre

constituent un

bon

moyen

d’assurer

à la fois

l’apprentissage

de savoirs scolaires et de ceux nécessaires

pour le maintien

d’une

bonne santé.

C’est

ainsi que I’ école est appelée à jouer de plus en

plus un rôle de premier plan auprès des jeunes dans la promotion et l’éducation à la santé.

Cependant le succès de cette tâche complexe exige à notre avis un changement

d’orientation et de nouveaux

partenariats.

Car, la

santé

en général

et

celle des enfants et

des adolescents en particulier, subit l’influence d’une multitude de facteurs.

Malgré la relation de réciprocité entre la

santé

et

l’apprentissage. jusqu’à tout récemment

ce dernier

était

considéré comme étant une responsabilité exclusive de l’école. Tandis

que la santé ou

l’éducation

à la santé. relevait directement du réseau de la santé publique.

De nos jours. le

partage

entre ces deux responsabilités commence à se faire

par

le biais

des programmes d’étude scolaire. Car. on commence à reconnaître que les apprentissages

en matière de santé et les apprentissages scolaires

sont

interdépendants et sont reliés

souvent par les mêmes déterminants (Cogérino. 1999).

Cependant malgré l’importance de son influence, l’école peut-elle assurer toute seule le

rôle d’éduquer à la santé? N’est-il pas généralement admis que d’autres intervenants

clés, comme la famille, la collectivité

et

la société en général ont leurs influences dans ce

secteur?

Ce constat ne laisse t-il pas sous entendre la nécessité, pour arriver à un programme

d’éducation à la santé vraiment efficace. d’une planification concertée entre ces différents

intervenants ou acteurs?

La famille n’est-elle pas reconnue comme le principal élément de la socialisation des

enfants?

Sans le soutien des

parents.

nous pensons qu’il serait difficile pour les élèves de mettre en

oeuvre des choix faits à l’école en ce qui concerne les habitudes de vie. Prenons pour

exemple. les choix à fhire dans le domaine de l’alimentation.

Figure

figure I Vision intégrée de l’édtication physique et de l’éducation à la santé
Tableau I Les secteurs d’application de l’éducation physique et sportive (FÉÉPEQ 2004)
figure 2 Éducation physique et à la santé (OMS, 1997)
Figure 3 Les niveaux de conccpttialisation adaptés selon les travaux de Maturana (1987)
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