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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Bulletin de l'Association Amicale des Anciens Élèves de l'École Normale Supérieure de l'Enseignement Technique n° 110

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Texte intégral

(1)

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DE L’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE

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des flflCILOS {L(V{S

NORUALE

N* 110 - 4' trimestre 1974

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Le numéro ... 15 F

(2)

D o i n

éditeurs

Biologie appliquée

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Déc. 1974

8, Place de l'Odéon • F 75 Paris 6

CARP ET , E d i t e u r , Ta

L. et A. ARNAUD

Professeurs

Anciens élèves de rEcole Normale Supérieure de rEnseignement Technique

A n n e c y

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G. FONTAINE

Expression graphique et lecture

des dessins techniques

Recueil d’initlatlon technologique n°1, broché à feuillets perforés.

(3)

N° 110______________________________________________ 4* trim estre 1974

B U L L E T I N T R I M E S T R I E L

DE

L'ASSOCIATION AMICALE

des Anciens et Anciennes Elèves des Sections Normales

et de i’Ecoie Normale Supérieure de l’Enseignement Technique

Présidents d’honneur ;

M M . les Directeurs généraux honoraires de l ’Enseignement Technique.

M M . les anciens Directeurs de l ’Ecole Normale Supérieure de l’Enseignement Technique.

M . le Directeur de l ’Ecole Norm ale Supérieure de l ’Enseignement Technique. M . le Directeur adjoint de l ’E.N.S.E.T.

M m e la Sous-Directrice de l ’E.N.S.E.T.

M . P. PASTO UR, recteur de l ’Académie de Nancy-M etz.

Secrétaires généraux et Présidents honoraires :

A. B IG U E N E T (Ai 26-28), Inspecteur général honoraire de l ’Instruction publique

R. C A N T A R E L (B. 56-59), I P J l . MontpelUer. '

H. C O U R T (D. 24-26), Inspecteur général honoraire de l ’Instruction publique

+ M . NESPO ULO US (Ai 27-29), Proviseur honoraire du L.T.E. de Vincennes

P. P U E C H (Al 44-46), Professeur au L .T . Jacquard, Paris.

J.M . R E F E U IL (EP. 39-42), Professeur au L .T . de Cham pigny-sur-M am e D. S A U VA LLE (B. 46-48), Professeur à l ’I.U .T . de Paris-Saint-Denis.

A. T H tn Z A T (Al 42-44), Professeur à l ’E.N.N.A. de Paris-Nord.

Secrétaire régional honoraire du Groupe de P aris :

G. J U T T E T (B. 13-15), 45, rue Bemard-Palissy, 45500 Gien.

COMITE

Présidente :

M lle M E G E (EP. 46-48), 48 bis, rue Bobillot, 75013 Paris.

Vice-Présidents :

M m e H . B A Z IE U (A j 44-46), Directrice C S.S., Les Chatillons, 51100 Reims

A. B O N M A R T IN (B. 42-44), Directeur adjoint de l ’E .N .N A .. 4 rue A -M u sset

69100 Villeurbanne.

Secrétaire général :

R. P R U N E T (As 57-61), 71, boulevard P.V.-Couturier, 94240 L ’Hay-les-Roses.

Secrétaires adjoints :

M m e A. B E R N A R D (EP. 46-48), 35, rue Jean-Hébert, 14000 Caen. M . BO SO M (B. 56-59), 100, rue J.-Jaurès, 92290 Châtenay-M alabry. R. C H A S S IN A T (Ai 44-47), 2, rue des Possés-Saint-Marcel, 75005 Paris

S C H W A R T Z (Al 48-50), 3. rue Dangon, 69004 Lyon.

Trésorier :

M . R ES S A Y R E (D. 56-59), 4, avenue du P as teu r-M a rtin -L u th er-K ln g , 78230 Le Pecq.

Trésorier a d jo in t:

G . P O R C H E R (B. 53-56), 37, avenue de Saint-M andé, 75012 Paris. A U TR ES M E M B R E S D U C O M IT E

M lle D U PU Y (E P. 60-64), M lle PROUHETT (C. 41-43), M m e R EV E IL LE R E (C. 49-51)

B O IS S IE R (B. 46-48), C H EPD EV ILLE (Ai 52-55), PA RCÎIER (Ea^'. 39-42), G A B IO N (d’ 27-29), G A R N ER O (B. 46-48), GAY RA RD (Ai 56-59), G R E U ZA T (EP. 38-40), M E R Y

(B. 56-60), K O SC H E R (P. 40-42), LASSA RAT (B. 58-61), D E KAN DYBA (D. 46-48).

ADRESSE et C O M P T E C O U R A N T PO STA L :

A S S O C IA T IO N A M IC A L E DES A N C IE N S ELEVES E.N.S.E.T. 61, avenue du Président- Wilson, 94230 Cachan (V al-d e-M arn e ). C.C.P. Paris 5488-99

(4)

SOMMMRE

Page

★ Etude sur le cadre de vie à I'E.N.S.E.T...

3

★ Centrales nucléaires et environnement ...

11

★ Organigramme des études à I’E.N.S.E.T. (Il) ...

19

★ La vie de l’amicale ...

29

★ C ourrier

...

31

★ Vie fam iliale ...

33

★ Distinctions - Succès ...

35

★ Ce que publient nos camarades ...

36

★ Nous avons lu ...

38

★ Ouvrages reçus ...

40

★ A travers les revues...

41

(5)

étude sur le

’e.n.s.e.t.

LE LIEU ÉTUDIÉ est le Centre National d ’EnseIgnement T echnique (C.N.E.T.), 61, ave­

nue du Président-W ilson, 94230 Cachan, dont la mise en service date de 1952.

il se com pose de l’Ecole Norm ale Supérieure de l’ Enseignement T echnique (E.N.S.E.T.), de bâtim ents d ’internat, d ’un restaurant ; de lycées techniques industriel et com m ercial : d un pavillon de la Coopération technique (A.C.T.i.M.) ; d ’équipem ents spo rtifs et d ’espaces verts. L’ensem ble couvre environ 17 ha.

L’E.N.S.E.T. a pour fon ction d ’assurer la form ation de professeurs de toutes matières des lycées techniques (ou m odernes), des I.U.T., etc. La durée habituelle des études est de 4 ans.

Le régim e prévu pour les élèves célibataires est l’ internat ; à cet effet, le C.N.E.T. dispose de tro is résidences, deux à cham bres individuelles et une à cham bres de trois ou quatres lits. Une quatrièm e résidence est en construction et sera ouverte à la rentrée d ’octo bre 1974. Les élèves mariés ne sont pas logés sur place.

La population du C.N.E.T. est im portante. A elle seule, l ’E.N.S.E.T. com pte 1 350 élè­ ves, dont la m oitié sont internes. Les autres personnels sont les professeurs, les per­ sonnels adm inistratifs et les agents de service, les coopérants étrangers, les étudiants de l’ i.U.T. voisin, les professeurs techniques adjoints en form ation, les lycéens. La population visée par l’enquête a été lim itée, dans une prem ier tem ps à celle des élèves de l’ E.N.S.E.T. internes des résidences à cham bres individuelles F et G (550 personnes).

L’DEE DE DEPART peut s’énoncer ainsi ;

— L’entrée à l’ E.N.S.E.T., c ’est l’accès et la form ation à une profession. C ’est aussi l’accès à :

— un niveau de vie (les élèves sont salariés au titre de fonctionnaires-stagiaires dès leur entrée à l’Ecole) ; exprim e le standing.

— Des con ditions de vie : exprim ent l’environnem ent social (logement, mode de restauration, distance au lieu de travail, sécurité de l’em ploi, etc.).

— Un m ilieu de vie : exprim e l’environnem ent physique (espaces verts, horizons de béton, air pur ou vicié, silence ou bruit, etc.).

(6)

Le sentim ent individuel ou c o lle ctif de satisfaction ou de frustration dépend de ces trois term es dont l’ influence psychologique est plus ressentie confusém ent que perçue et calculée.

Un élém ent plus ou moins apparent et comm un à chacun de ces termes est le cadre bâti. Ainsi est-il un tra it caractéristique de l’E.N.S.E.T. ; E.N.S.E.T. étant entendue aussi bien comme centre de form ation in tellectuelle et professionnelle que comme lieu de vie d ’une collectivité im portante.

Dans le processus éducatif, dans l’espace des com portem ents quotidiens, le cadre bâti n’est certes q u ’un paramètre... Mans dans le contexte ensétien actuel, la prise de conscience d ’abord des con ditions spatiales de la vie individuelle et collective à l’ Ecole, et ensuite leurs m odifications, pourraient intervenir comme catalyseurs d ’une évolution globale.

LA DEMARCHE DE L’ETUDE ne s’est précisée q u ’au fu r et à mesure de ses avan­

cées et de ses impasses.

Evaluer à l’ E.N.S.E.T. les relations entre l’espace et les personnes qui l’occupent, tel était donc son objectif. Une double docum entation sur « l’espace d ’un point de vue psychologique» (1) et sur « l ’espace d ’un point de vue a rc h ite ctu ra l» (2) a mis à jo u r des aspects souvent m éconnus des élém ents architecturaux et du com portem ent humain, et a fourni des outils d ’approche.

D’autre part, la consultation de divers dossiers relatifs à la construction de l’Ecole, et une étude sur l’architecture de l ’E.N.S.E.T. ont perm is de situer le problèm e dans son contexte et de tra ce r les lignes directrices.

Pour q u ’une enquête puisse se développer, il m anquait alors une chose : ne pouvant être menée auprès de la population concernée q u ’en des term es recevables par chacun des individus qui la com posent, des « entretiens non directifs » ont été faits auprès d ’un échantillon très réduit de com position variée. Cette phase a permis de resituer les thèmes centraux d ’intervention et d ’en connaître une form ulation adaptée.

La dém arche suivie et aussi les résultats ont con du it à dépasser le seul cadre bâti et à élarg ir au cadre de vie. Il était, en effet im possible de tra ite r de l’architecture et de l’aménagement de l’espace sans soulever des questions d ’ordre institutionnel et adm inistratif.

Par cadre de vie, on peut entendre, ce qui constitue l’espace et environne les personnes qui s’y trouvent : décor, entourage, milieu.

Cette extension de l ’étude, qui la fait pa rtir un peu en tous sens, lui donne tou te­ fois une dim ension globale, où l’architecte, l’enseignant, l ’adm inistrateur et l’occupant sont im pliqués et se trouvent confrontés.

LES RESULTATS se présentent sur tro is plans.

Plan A. — Celui des idées qui, vers 1950, ont présidé au projet d ’organisation géné­

rale et de répartition des surfaces bâties du C.N.E.T., et qui après (en p a rticu lie r dans un num éro spécial de la revue « L a construction m oderne» de 1956 et à l’occasion du cinquantenaire de l’ E.N.S.E.T. en 1962) ont perm is de le ju s tifie r et de le faire valoir. A ce niveau est intéressante la com paraison entre les prévisions, les réalisations et la situation présente.

Plan B. — Celui de l’observation concrète et m éthodique, menée par un groupe

d ’étudiants du départem ent Sciences de l’Education de l’Université de Paris V lll-V in cen nes en janvier-février 1973, sur deux espaces privilégiés : ceux où la plupart des élèves de

(1) La thèse d ’Yves GUYOT, psychopédagogue sur « le s obstacles préexistants à la com m unication », datant de 1966-1967.

(2) Des extraits de l ’étude sur « les conditions d ’habitat favorables au développe­ ment harm onieux de l’enfant », menée par Jean BORIS, architecte, maître de recherche, et parue dans le numéro 95-96 des Cahiers pédagogiques, de janvier 1971.

(7)

l’E.N.S.E.T. passent une grande partie de leur tem ps ; — Un espace individuel : la cham bre dans la résidence.

— Un espace c o lle ctif : la salle de classe, lieu consacré de la relation pédagogique. Etude lim itée dans son étendue mais fou illé e dans le détail. Par l’im pact précis des lieux choisis, et les sig nifica tion s qui leur sont attachées, il est perm is d ’a ttrib u e r aux résultats une résonance assez grande.

Plan C. — Celui des im pressions liées au vécu, fou rn i par l’enquête. L’intervention

auprès de la population se fa it par la distribu tion d ’un questionnaire. Cela perm et de re cu e illir un grand nom bre de tém oignages, de les analyser, de les confronter. Et ainsi, il est possible de dégager une photographie de la collectivité , et de la lui restituer ensuite (enquête participation).

Cette enquête est en cours. Une pré-enquête sur un échantillon de 5 % de la population visée a été menée à titre d ’essai. A défaut de donner des résultats précis, elle perm et de dégager des tendances.

BILAN. Les lignes qui suivent n’ont pas à être lues comme une conclusion. Cette

étude sur le cadre de vie à l’E.N.S.E.T. n’est pas parvenue à son aboutissem ent. Un bilan provisoire ne peut fo u rn ir que des indications. Les voici, rangées par thèmes prin­ cipaux, chacun étant présenté sur deux plans.

L’ORGANISATION GÉNÉRALE

A. — C’est l’option illustrée par la mise au point d’un ordre d’urgence qui a été

retenue par le pro je t d ’organisation générale et de répartition des surfaces bâties. Cette option consiste à construire en « d é fin itif » les divers bâtim ents et successivem ent dans le temps. Cela suppose qu’ ils seront adaptés tou t le tem ps q u ’ ils auront à servir, et que l’ensemble de la construction prévue sera term iné un jo ur. L’examen de ces deux conditions dans le C.N.E.T. a u jo urd’hui tend â disqu alifier l’option. En effet, c ’est une certaine inadaptation des locaux existants du fa it de leur no n-convertibilité et l’absence de bâtiments adjacents ou com plém entaires program més qui expliquent en partie le désajustem ent sensible entre l’usage prévu et l’usage e ffectif des lieux d ’une part, et qui entravent un usage souhaitable d ’autre part.

C. — L’idée de place perdue est très ressentie ; elle est liée à l’inoccupation ;

conception m onum entale du bâtim ent E.N.S.E.T. (grand hall de réception) ; aspect géné­ ral et am énagement des salles du bas des résidences (« style hall de gare ») ; espace de sport insuffisam m ent équipé couvrant un tiers de l’étendue du C.N.E.T. et délaissé par la grande m ajorité des élèves (ceci, avant la mise en service des nouvelles instal­ lations sportives de 1974).

QUELLE URGENCE POUR LES ACTIVITÉS CULTURELLES?

A. — La prévision en cinquièm e et dernière urgence du groupe culturel est vérifiée

a u jo urd’hui par son absence sur le terrain. La m aigre activité théâtrale, l’ installation « provisoire » de la bibliothèque dans le bâtim ent des études et par là sa réduction à une fonction scolaire, le nombre réduit d ’occasions de rassem blement sont im putables en partie à l’absence d ’espaces prévus à ces effets, et relèvent à la fois des réticences de l’ institution et d ’une certaine indifférence de la population.

(8)

A lo rs que s’exprim ent des réserves à l’égard des structures de regroupem ent Impo­ sées (les cham bres ouvrent par quatre sur un même balcon ; au restaurant les tables

de huit personnes devaient être rem plies’*), l’intérêt manifesté pour les organisations constituées autour de goûts ou convictions com munes est très grand.

En ce qui concerne l’anim ation, la plupart des élèves estim ent non inutiies les tentatives d ’un bureau des élèves. Et beaucoup pensent que les occasions de regroupe­ ments informels, de rencontres fortuite s existent. Toutefois, Il est pensé que le C.N.E.T. ne rem plit q u ’im parfaitem ent sa fonction de lieu de vie d ’une collectivité.

LE C.N.E.T., ENSEMBLE TRES VASTE ET TRES COMPLEXE

A. — Le C.N.E.T. forme « un ensemble très vaste et très com plexe » m algré la non-

réalisation de plusieurs équipem ents prévus. D’où la fa cilité pour l’occupant de mécon- naitre le C.N.E.T. dans sa totalité, et de se cantonner dans les activités et les lieux seuls qui sont directem ent de son ressort (lieux de fréquentation obligatoires ou inévi­ tables, trajets habituels...).

C. — La plupart des élèves n’ont de l’ensemble du C.N.E.T. qu’une connaissance

partielle ; ils sem blent peu enclins à « prendre sa mesure », ce qui restreint l’espace de leurs com portem ents quotidiens et peut-être les em pêche de s’y m ouvoir à l’aise.

UNE CITÉ DANS LA CITÉ

A. — L’ im portance des services et installations diverses qu’exige « une aussi vaste

cité » tend à faire d ’elie une cité dans la cité, c ’est-à-dire q u ’elle peut se suffire à elle-m êm e et par là suffire à ses occupants (autarcie ?).

C. — Certains élèves pensent que la tendance de l’ E.N.S.E.T. à être une sphère

close est irrém édiable.. Et une grande m ajorité des élèves pense que son ouverture sur et à d ’autres m ilieux peut être agrandie, et la souhaite sans doute.

L’IMPORTANCE DE L’E.N.S.E.T. DANS LE C.N.E.T.

A. — La place de l’ E.N.S.E.T. est prédom inante dans le C.N.E.T. Celle-ci se tra d u it

dans l ’occupation des sois, dans un certain nom bre de dispositions adm inistratives (diverses priorités et services accordés aux élèves de l’ Ecole pour le logement, les repos, le stationnem ent des véhicules), dans le nom bre de sa population et aussi dans le com portem ent — induit ou délibéré — de cette population.

La situation « au centre de gravité de la cité » et la conception «monumentale » du bâtim ent E.N.S.E.T. révèlent autant dans les grandes lignes que dans le détail une certaine idée de i ’Ecole et de l’enseignement, qui peut im prégner ceux qui la fréquentent et s’y destinent.

C. — Le style arch itectura l de l’ Ecole est trouvé plutôt agréable ; dans l ’aménege-

m ent du te rrito ire est ressentie surtout la caractéristique de dém arcation des différents espaces d ’étude dans leur vie, dans la classification et le cloisonnem ent des différents personnels ; donc en des term es de contraintes plus que de privilèges.

Enfin peu d ’élèves voient dans l’architecture une quelconque signification idéolo­ gique.

(*) Depuis octobre 1973, le restaurant des élèves de l’E.N.S.E.T. est un self-service (par décision adm inistrative).

(9)

LE PAYSAGE ENSETIEN

A- « Unité mais non uniform ité dans la construction, harmonie entre la pierre et la verdure » : tel fut le souci des architectes pour soigner le cadre de vie. < elui-ci aide vraisem blabifem ent à l'adaptation des élèves dans leur nouveau m ilieu ; mais la préoccupation, voire l’obsession de sauvegarde (et les consignes ou incitations de l’adm inistration en découlant directem ent) freine les m oindres idées ou tentatives de transform ation, ou sim plem ent d ’occupation.

La ju stificatio n de la situation de la centrale therm ique dans le dom aine illustre de façon saisissante un tra it des privilèges dont a voulu se doter le Centre National en ce qui concerne la qualité de la vie : « Normalem ent située au centre de gravité des besoins therm iques, la chaufferie a pratiquem ent trouvé sa place à la pointe nord-est du terrain, de façon que les vents d ’ouest ne rabattent pas sur le Centre les produits gazeux évacués ».

0 . — Le cadre de verdure a pour tous une très grande im portance ; il est apprécié surtout par le regard et moins par le oontact. Il est vu comme un élém ent décoratif plutôt que comme un lieu d ébats. En cela, il est à la fois bienfaisant et contraignant.

LA CHAMBRE INDIVIDUELLE

La cham bre semble être l’ob je t d ’investissem ents précis. D’abord, il y a satis­ faction à passer de la cham bre collective du bâtim ent H à une cham bre in dividuelle du G ou du F, puis, dans ces résidences, d ’une « petite cham bre » à une « grande cham bre ».

D’une façon générale la cham bre individuelle, « petite » ou « grande » est caracté­ risée :

Par I étroitesse du lieu (8,70 m2 ou 11 m2), vue les m ultiples fonctions q u ’il assure : sommeil, toilette, travail, accueil, loisirs, repas éventuellement...

par la no n-convertibilité dans I aménagement : lit et table sont inamovibles. Par des possibilités ornem entales (décoration) et d ’aménagements com plém en­ taires (étagères).

Par les relations imposées ou permises (mauvaise insonorisation, position par rapport au balcon, passage quotidien de la femme de ménage).

Par la po ssibilité d ’iden tification ou d ’anonymat du résident (nom, affiches, des­ sins... sur la porte).

Par la possibilité qu 'il a de ferm er sa cham bre à clef lors de toute absence ou de la laisser ouverte à tout venant.

Les avantages de la « grande cham bre » sur la « petite cham bre » sont très vivement ressentis : il y a non seulem ent plus de surface mais aussi davantage d ’aisance de com m odité, d ’intim ité, ce qui va ju sq u ’à entraîner les occupants de la « petite cham bre » à des attitudes d ’indifférence ou de fuite à l’égard de leur cadre bâti.

Les principaux atouts de la « grande cham bre » apparaissent être ; la ta ille de la table (permet le travail à deux », l ’isolem ent possible du balcon sans ce couper de la lum ière du jo u r (au bâtim ent G), la séparation du coin lavabo et un seuil de transition entre la porte d ’entrée et le lit, une plus grande surface libre accentuée par le sens d ’ouverture de la porte du balcon, une plus grande lum inosité (la fenêtre et la porte vitrée, au bâtim ent G, sont distinctes et sur deux faces).

LA SALLE DE CLASSE

C’est un parallélépipède où le petit carré est suivant le m odule de base (sol, plafond, vitres). La rectitude des lignes est totale. La présence d ’une porte à l’avant

(10)

et les élèves. Le parfait rangem ent des tables et des chaises, l ’ordonnance du lieu, rendent saugrenue toute attitude ou com portem ent qui ne s ’in scrirait pas dans cet ordre. Les tables du prem ier rang sont rarem ent occupées. Permanence dans les places occupées, im m obilité, acceptation ou indifférence du lieu sont des traits caractéristiques du com portem ent des élèves.

Les murs sont nus et ternes. Le passage d ’une classe ne laisse de traces que ce pour quoi il y a un service spécialisé ; tableau à effacer, craies à ranger, papiers et mégots à ramasser ; rien de perm anent ne personnalise la salle. Ne serait-elle q u ’un lieu de passage où le professeur trouve assistance pour parler et tableau pour écrire et où les élèves trouvent chaises pour s ’asseoir et tables pour cop ie r ?

C. — Les term es : architecture, ornement, aménagement, entretien, sont déclarés

ajustés à la form e sous laquelle se présente et s’acco m plit l’enseignem ent à i’écoie, et ils sont reconnus comme des élém ents pouvant co n tribu er plus ou moins à son change­ ment, par leurs propres m odifications (plutôt m oins que plus).

LE RESTAURANT

A.

— Le restaurant, par sa situation « entre les blocs d ’internat » se présente comme le tra it d ’union entre la résidence des fille s et celle des garçons. (Jusqu’en 1968 n’habi­ taie nt et ne pouvaient pénétrer dans les cham bres de la résidence F que les filles et dans celles de la résidence G que ies garçons).

Le bâtim ent a trois niveaux qui ont chacun leur singularité dans ia conception ; ceia pour perm ettre de séparer les catégories et pour répondre à des fonctionnem ents différents. Ainsi i’ensétien se retrouve avec i’ensétien (et l’ensétienne), servi par un personnei spéciaiisé (*) ; et il ne lui est norm alem ent pas perm is de prendre ses repas avec des étudiants, des lycéens, des professeurs, des agents ou des étrangers.

C. — L’architecture du restaurant plaît : hall vaste fa it d ’escaliers et de plates-

formes, espaces de restauration bien déiim ités mais non cioisonnés, façade largem ent vitrée. Par contre, son organisation (à chaque catégorie son niveau), son aménagem ent (en p a rticu iie r l’ob iigation d ’être huit à table) et son fonctionnem ent (le service des agents (*)) sont sérieusem ent contestés.

Et le restaurant des élèves semble être, à peu près égalem ent l’occasion des retrou­ vailles, des rencontres nouvelles ou d’ un côte-à-côte anonyme.

CHACUN A SA PLACE

A. — « Des raisons d ’organisation » sont avancées pour ju s tifie r la répartition des

personnels au restaurant et des sexes dans les résidences.

C. — La classification des personnels et leurs cloisonnem ents plus ou moins Ins­

taurés sont ressentis comme l’ un des intervenants principaux dans l’espace relationnel.

SE FAIRE SERVIR OU S’AUTO-ORGANISER ?

— L'am énagem ent des lieux est ju stifié par « des raisons de facilités de service », ce qui revient — en même tem ps que de leur rendre souvent la vie plus fa c ile — à réduire l’intervention des élèves, et par là à rendre minimum leur pouvoir sur l’évolu­

tion ou simplement le déroulement de divers moments de la vie à l’Ecole.

— Au restaurant, il y a autant d ’èlèves pour, que d ’élèves contre la prise en charge du service par eux-mêmes. O r une m ajorité des élèves n’apprécie pas l’existence du

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service par les agents, il apparaît donc une réticence à voir, dans ia prise en charge du service par les élèves, la solution de rechange (*).

Quant au passage de ia femme de ménage dans les chambres, ia m ajorité des élèves I apprécient, mais certains disent q u ’à ia rigueur, iis pourraient s’en passer.

Ce sont là les aspects majeurs du cadre de vie de i’ E.N.S.E.T. Mais il est d ’autres indications intéressantes qui apparaissent au plan G, c ’est-à-dire à une lecture attentive des résultats de ia pré-enquête :

1 Plus que le cadre bâti, et I adm inistration, c ’est la condition de ses occupants

(élève-professeur fonctionnaire-stagiaire) qui s ’avère être le ressort essentiel de ce qui se passe ou ne se passe pas à l ’E.N.S.E.T.

Toutefois, i architecture et l’am énagem ent des lieux d ’une part, les structures et la présence adm inistrative d ’autre part, sont ressentis comme des élém ents influents.

2° Il y a reconnaissance d'un effet exercé par l’espace sur les com portem ents. Son rôle peut être de conservation (conservation du mode d ’enseignement, par l’architecture, i ornement, I aménagement et l’entretien de la salie de classe, par exemple) ou i’inoitation (incitation au service des convives, par la ta ille et ia form e de ia table au restaurant).

3“ Apparaît chez les élèves ia conviction q u ’il existe un déterm inism e ensétien la ritualisation. D’autre part, les élèves sem blent avoir une conscience claire de la dialectique fécondité-stérilité du potentiel humain de l’ E.N.S.E.T. et du C.N.E.T., en accordant un léger avantage à sa fécondité « la conjonction de plus d ’un m illier d ’individus qui s ’entrem êlent et interfèrent entre eux est un capital pour l ’ensem ble et un atout pour chacun « opposé à » n’y a rien à attendre de ia conjonction des ensétiens entre eux tant au niveau individuel que co lle c tif ».

Et les élèves ont une conscience assez marquée, parfois inavouée, de leur dispo­ sition au conformisme par ia vie à i ’E.N.S.E.T.

4° La d a p ta tio n (illustrée par le sentim ent du « ch e z s o i» dans la cham bre et le besoin modéré du partir) est pa rtielle voire problém atique ; et surtout si i’éléve occupe une « petite cham bre » (cela donc en général lors des deux ou tro is premières années, en vertu de ia prom otion résidentielle à l ’ancienneté).

5° L’habitat antérieur en maison individuelle, le non-sentim ent du «chez soi » dans sa chambre, la perception négative de ia vie co lle ctive à i’Ecoie, ia conscience q u ’un co n fo r­ misme gagne ceux qui vivent à i’E.N.S.E.T. et ia crainte de se laisser intégrer sont des facteurs qui poussent au refus du m ilieu, à la fuite.

Par l’enquête, se trouvent mis en évidence des secteurs cruciaux de la vie à

I E.N.S.E.T. C’est-à-dire des lieux ou des fonctions où convergent des attitudes d ’adhé­ sion ou de rejet. On reoère ces secteurs critiques par ia manière de répondre aux questions : elles ne suscitent l'in différe nce de personne et donnent lieu à des prises de position tranchées.

La dernière question in vitait le questionné à prendre ia parole. Les interventions soulignent l’opportunité de cette initiative d ’enquête, qui le sera d ’autant plus si elle a des effets positifs. Mais il est déploré que beaucoup de thèmes ou de choses mises en questions portent sur l’inaltérable...

C’est l’occasion, pour term iner, de rappeler quel fut ia perspective du travail. Si certains résultats ne sont pas porteurs d ’un pouvoir de transform ation des choses, iis révèlent au moins com m ent l'habitat est vécu, ce qui n’est pas sans im portance.

Et puis les architectes ayant dit avoir été soucieux « d ’une réussite im peccable » pour ia cité de Cachan « centre de form ation pédagogique et haut bien de l’intelligence et de l ’esthétique française de notre époque », cette belle affirm ation appelait une réplique.

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CENTRALES

NUCLEAIRES

environnement

Les rivages méditerranéens du Languedoc sont avant tout une région à vocation touristique. Cette situation présente des avantages indiscutabies ; mais aussi des incon­ vénients, en particuiier sur ie pian économique, car on peut presque dire que ia vie n’y existe qu’en été. Or, i’Eiectricité de France a projeté d’impianter dans ce secteur (Port-La- Nouveiie, Leucate) des centraies nuciéaires importantes — deux à quatre tranches de 1 000 MW chacunes.

Ces projets ne manquent pas d’attraits, car iis pourraient être l’amorce d’un déve­ loppement industriel et économique de ia région.

Toutefois — et ce d’autant que les problèmes d’environnement sont enfin pris au sérieux — E.D.F. reconnaît ia nécessité d’études préalables approfondies, spécifiques aux sites, en fonction des changements de tous ordres que ia construction, puis la pré­ sence des centraies entraînera.

De telles études d’environnement ont été menées, en particuiier, par la C.E.A. dans ie domaine de ia radioécoiogle, mais il s’agissait d’une approche très générale et d’une vision « intérieure » des problèmes.

Notre camarade R. GAYRARD est intéressé à plusieurs titres à ces derniers. Il a été désigné comme animateur d ’une commission sur ces sujets, et II a rédigé un « mémoire préalable » qui constitue un travail de base et tente de délimiter les contours de ce problème difficile.

Ce mémoire est destiné à E.D.F. et il représente un abord « extérieur » et donc original du sujet. Nous en publions ici les passages d’intérêt ie plus général.

En considérant l ’ensemble des problèm es posés par l’im plantation d'une centrale nucléaire sur un rivage marin, je les classe de la m anière suivante, espérant n’en pas oublier;

1. R adioactivité ;

2. Problèm es de nuisances acoustiques que — si i’on peut dire — nous avions passés discrètem ent sous silence, ju sq u ’à présent ;

3. Problèm es de transferts d ’éventuels effluents gazeux qui paraissent d ifficile s à éviter, et dont il conviendrait de savoir où ils iront, selon le régime des vents.

4. Problèm es m écaniques concernant l’effluent liquide, qu’il s’agisse d ’effets liés au pompage ou au rejet de cette sorte de fleuve artificie l (à la fois inversé et direct) dont l ’écoulem ent reste à étu die r en fonction des courants marins, et des possibles évolutions de ces derniers ;

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5. Problèmes physiques posés par la présence d ’un fleuve Chaud en Mer, et qui pourraient avoir pour conséquence des m odifications clim atologiques locales, et donc des Incidences favorables ou non à divers points de vue, notam ment sur la végétation ; 6. Problèmes biologiques et connexes, qu’il s’agisse des baigneurs pour lesquels II convient d ’éviter toute présence de radioactivité dans les rejets, ou encore de flore et de faune m arine ; en particulier. Il faut te n ir com pte des espèces présentes et de l’exis­ tence de conchyliculture, surtout si l’on envisage un rejet partiel dans l’un des étangs ; 7. Problèmes techniques de construction de la centrale et de réalisation des ouvrages associés qui sont du ressort propre d ’E.D.F. mais pour lesquels doivent être respectées certaines conditions d ’esthétique afin de ne pas détruire les paysages ;

8. Problèmes enfin de l’exploitation économ ique de la présence d ’une centrale nucléaire (de très forte puissance) en fonction des utilisations diverses qui pourraient être faites de l’existence d ’énergie, et d ’une Im portante source d ’eau et de chaleur, et des Im plantations d ’ateliers ou d ’entreprises qui devraient alors en découler ; conséquem- ment, ceci entraînerait la création d ’emplois, dont, Il faut bien le reconnaître, la région a bien besoin, compte tenu de son niveau économ ique et social actuel dont les élus (responsables donc) se doivent de te n ir compte.

Cependant, ce dernier argum ent ne saurait être considéré comme prim ordial, du fait de divers Inconvénients, qui, en d ’autres domaines, pourraient égalem ent résulter de l’im plantation des centrales.

D’abord pour la radioactivité dont vous savez les craintes q u ’elle Inspire aux popu­ lations du fait des amputations, opérations ou maladies subies par les prem iers che r­ cheurs, du péché nucléaire originel que furent les bombes d ’Hiroshim a et Nagasaki (qui pourtant eurent, seules, le pouvoir d 'a rrê te r la guerre), des précautions extrêmes que l’on prend désormais, et qui, paradoxalem ent, confortent cette Image effrayante ; enfin, des Incidences signalées Ici et là sur les chaînes génétiques et écologiques et dont on est loin d ’avoir une connaissance sûre.

Outre l’approfondissem ent de ces derniers points qui serait souhaitable (et l’on dispose sem ble-t-il des certaines statistiques — aux Etats-Unis notam m ent — qui pour­ raient nous éclairer). Il me semble souhaitable aussi que l ’on procède, sur les sites envisagés d ’une part, autour d ’une centrale existante d ’autre part (avec et sans effluence radioactive) à une étude de radioactivité en « qualité » et « quantité » pour connaître de l’ Influence locale maximale de l’ Im plantation de l’usine. Que, dans le même sens, on déterm ine sur le site des « points tests » où des dispositifs de contrôle seraient installés et mis en état de veille perm anente lorsque les centrales fonctionneront, ou encore seront l’objet d ’opérations de chargem ent ou de déchargem ent de « com bus­ tib le nucléaire ».

Egalement, le problèm e de la suppression totale de tout risque d ’effluent gazeux radioactif me paraît devoir être posé même si de grandes difficu ltés sont à vaincre pour ob tenir un tel résultat. En attente d ’une telle solution, Il conviendra au moins d ’étudier leur transfe rt atmosphérique, ce sur quoi je vais revenir, et leur Influence radioactive aussi bien sur les sites et leur voisinage que sur les lieux probables où des retombées pourraient éventuellem ent survenir.

Sur l’effluent liquide, qui normalem ent ne devrait présenter aucune radioactivité, je dirai qu’ il est nécessaire de supprim er toute Injection d ’eau tritlé e ou de produits radio­ actifs au s o rtir de l ’usine, comme II est com m ode et tentant de le faire en d ’autres lieux. Ceci pourrait poser de graves problèm es de génétique étant donné les dizaines de m il­ liers de vacanciers qui se baigneraient, en saison, dans des eaux atteintes par l’effluent ; et, également, en ce qui concerne les chaînes écologiques alim entaires du fa it des activités de pêche et de conchyliculture. Il faut donc là trouver une solution qui pourrait être, après séparation de la partie radioactive, la mise en containers de béton de celle-ci, comme on le fa it pour les résidus de com bustible non réutilisables.

Reste enfin, l’accident maximum possible, dont la probabilité est fo rt heureusem ent infime et de très loin très Inférieure à un risque de conflagralton m ondiale qui libérerait toutes les bombes atomiques en réserve... Je laisse donc Ici cette question de côté, bien qu’il ne soit pas Inutile d ’en parler à l ’occasion.

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Pour term in er avec les risques de radioactivité, je citera i une réflexion paysanne pleine de bon sens, comme II se doit, et qui, me sem ble-t-ll, m érite une réponse positive, soit par un fait con cret : « Dem andez-leur à tous ces grands m essieurs de Paris (et de M arseille sans doute aussi) s’ils viendront, eux, faire m archer la centrale, et vivre à Leucate quand Ils l’y auront Installée » — je précise que je donne Ici la traduction, la réflexion ayant été faite en langue d ’Oc — . Je vous Invite donc. M onsieur le D irecteur de l’Equipem ent E.D.F. de Marseille, ainsi que vos collaborateurs, et, de même les hauts responsables parisiens dont votre Président-D irecteur général à répondre con crète­ ment à cette question ; non point bien sûr en venant faire « m arch e r» l’usine vous-même... ou en déplaçant vos bureaux à Leucate, mais en prenant l’engagement moral de venir prendre une partie de vos vacances sur notre com m une lorsque l’ une des usines (de Port- La-Nouvelle ou de Leucate) sera en fonctionnem ent. Le clim at est agréable. Il le restera espérons-le, l’environnem ent ne sera pas terni par vos constructions et ouvrages, et vous trouverez toute l’année, baignant les longues plages de sable fin, une eau chaude et quasim ent tropicale... Ce sera de toute manière, la réponse com plém entaire la m eil­ leure pour répondre aux Inquiétudes sur la radioactivité.

Passons m aintenant aux nuisances acoustiques, pour lesquelles, al-je remarqué, nous avons ju sq u ’à présent observé une grande discrétion. Il faut à mon sens distinguer deux cas : celui des bruits nettem ent audibles qui provoquent une gêne consciente, celui des bruits qui ne le seraient pas, que leur fréquence soit trop basse ou tro p haute, ou que le milieu de propagation soit le sol ou la mer, mais qui pourraient avoir cependant des conséquences néfastes pour les organism es placés dans une telle am biance ; et II faut penser, non seulem ent aux hommes, aux animaux terrestres et aux oiseaux (Il existe une zone zoologique protégée dans le voisinage), mais aussi aux anim aux de la mer qui « habitent » la région et notam ment le Cap Leucate. Pour les poissons en particulier, les pêcheurs de la région n’apprécieraient guère que les sites favorables soient désorm ais désertés ; mais peut-être aussi n’y a-t-ll pas de risques de ce point de vue, d ’autres param ètres Intervenant par ailleurs ; la question vaut cepen­ dant d ’être posée puisque, autant que faire se peut, on ne doit rien négliger.

On sait les grandes d ifficu lté s que posent les problèm es de bruits, la polém ique engagée par les Etats-Unis au sujet de « Concorde » ayant suffisam m ent alerté l ’opInlon. On sait qu’en l’état actuel de nos connaissances. Il n’est pas possible d ’éviter cette dissipation énergétique et donc cette perte qui correspond finalem ent à une création d ’entropie. Au-delà de la m inim alisation difficile, c ’est vers le confinem ent d ’une part, vers la directio nna llté de l ’ém ission d ’autre part, q u ’il faut se tourner. Ces problèm es relèvent à la fols des acousticlens et des spécialistes de génie civil afin d ’adopter des dispositions d ’ouvrages favorables aux buts recherchés. A cet égard, et considérant essentiellem ent l’ém ission aérienne (à supposer encore qu’elle soit faib le verticalem ent sans quoi la réflexion sur la zone d ’InversIon de tem pérature de l’atm osphère serait sensible) le site du Cap des Frères à Leucate, paraît favorable à une réduction de l’Incidence des effets acoustiques sur les zones habitées ; en est-ll de même pour le site retenu à Port-la-Nouvelle ? La form e des excavations rocheuses dans lesquelles s’in scriraien t les centrales est-elle adaptée à une bonne directivité vers la mer ? Les variations d ’hum idité de l’air entre terre et mer, ne seraient-elles pas susceptibles de créer des effets de réflexion par de légères variations de l’Im pédance acoustique ? N’y a-t-ll pas des inconvénients pour la circu latio n m aritim e ?

Ce dernier point me ramène à la nature des bruits et à leur puissance, donc aux sources ém ettrices. Dans un prem ier examen qui laisse de côté diverses annexes, je vols trois possibilités principales de sources de bruit ; d ’une part, les pompes perm et­ tant d ’aspirer et de refouler le fleuve (puisqu’il est question de centaines de mètres cubes par seconde) artificiel de refroidissem ent constituant en sortie l’effluent liquide ; d ’autre part les tuboalternateurs de 900 ou 1 300 MW chacun (!) qui, certainem ent ne seront pas silencieux ; enfin les soupapes qui, ici ou là, assureront des sécurités de fonctionnem ent (notam m ent dans le c irc u it therm ique des turbines...), et qui de tem ps à autre s’ouvriront, aussi bien à midi qu’à deux heures du matin, et qui, selon les conceptions musicales des constructeurs, nous fou rn iro nt un son de corne de brume ou d ’hypersifflet à roulette. Certes, mes craintes sont peut-être exagérées, mais dans une région touristique, le calm e des nuits d’été qui sont en Languedoc, si douces et si

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lim pides, sous un ciel m erveilleusem ent étoilé, do it être respecté. C ’est aussi cela, vous en conviendrez, la qualité de l’environnem ent, et, donc, la Q ualité de la Vie.

Je souhaite donc une étude sur ce sujet et ne demande q u ’à être convaincu par les résultats obtenus. Il conviendrait d ’une part de déterm iner les caractéristiques de spectre et de puissance acoustique (aux différents régimes) des diverses sources de bruit ce qui peut sans doute être fa it sur des installations existantes ; il conviendrait ensuite de se livrer à des sim ulations sur le site, en exam inant les propagations dans les différents m ilieux Intéressés afin de déterm iner les im plantations les plus souhaitables ; également. Il serait bon, comme je l’ai déjà indiqué, que des dispositions appropriées soient adoptées pour les bâtim ents pour confirm er et atténuer au mieux les émissions acoustiques. Enfin, comme par la radioactivité, un système perm anent de surveillance do it être déterm iné et mis en piace pour l ’avenir.

Parlant m aintenant du transfert des effluents gazeux, sans doute seralt-il intéressant de provoquer des émissions de traceurs sur les sites à des hauteurs convenables, et, tenant com pte du régime des vents, bien connu au sol, d ’étudier leur dispersion dans l’atmosphère selon les différentes éventuaiités. Ainsi, on pourrait évaluer les probablités quant aux risques de retom bées éventuelles en tel ou tel lieu pour les produits radioactifs qui risqueraient d ’être émis.

Ceci étant, il est bien évident que la connaissance de la phénom énologie des mou­ vements atm osphériques à différentes altitudes aurait d ’autres intérêts, y com pris sur le plan Génie civil pour les constructions à édifier, étant donné la violence de la Tram on­ tane ou du Gers lo rsqu’ils se mettent à souffler (les pointes obtenues étant, sem ble-t-il, les plus élevées de toutes les côtes françaises).

En ce qui concerne le quatrièm e point, celui des effets m écaniques liés au fleuve artificie l de refroidissem ent, un des prem iers problèm es est la connaissance des par­ cours suivis en m er par cette énorme quantité d ’eau ; parcours conditionné par les courants marins (que ces fleuves a rtificie ls peuvent éventuellem ent perturber locale­ ment), eux-mêmes liés sem ble-t-ii aux états ou perturbations atm osphériques. En outre, il faut noter que des eaux de tem pératures différentes ne se m élangeant pas nécessaire­ ment avec une grande facilité, cela peut conduire à des chem inem ents curieux peu prévisibles sans sim ulations ou essais sur maquette.

Outre l ’intérêt pour E.d.F. de bien connaître les écoulem ents pour s’assurer d ’une perm anence du débit, donc du taux de refroidissem ent et ainsi d ’un bon rendem ent therm ique de la centrale, une des prem ières conséquences à envisager, tant au captage qu ’au rejet, concerne les m odifications de fonds m arins qui pourraient résulter de l’existence de ces fleuves, par des déplacem ents im portants de bancs de sable dont la côte est constituée en cette région. N’y a-t-il pas de risques de destruction de certaines plages magnifiques ? N’y a-t-il pas à l’inverse des risques d ’ensablement en d ’autres lieux, création de nouvelles superficies de plages venant en com pensation peut-être, mais aussi ensablem ent des entrées des ports q u ’il s’agisse du port industriel de Port- la-Nouvelle ou du port de plaisance de Port-Leucate ; en ce cas, qui paierait les dégâts, c ’est-à-dire les frais de dragages continuels nécessaires au dégagem ent de ces ports ? Il est donc expressém ent utile de mener des études très sérieuses en cette affaire aussi. Egalement, il conviendrait d ’exam iner l’incidence du point de vue m écanique, d ’un rejet partiel en étang ou dans les ports, ce qui aurait peut-être pour avantage d ’em pê­ cher l’ensablem ent de l’entrée de ceux-ci.

Deux autres points encore (et je dois en ou blier bien d ’autres) sur ce même sujet : pompage et rejet créeront sans doute de forts remous en certaines localisations plus ou moins étendues. O r nous sommes dans une région ou l’Am énagement du T erritoire (à to rt ou à raison) a misé sur un fo rt développem ent de la navigation de plaisance et des sports nautiques, plongée comprise... D’éventuels remous ne créeront-ils pas de graves dangers pour les amateurs de détente et de sport ? Que sera le « d ro it de I environnem ent » dans le voisinage de la centrale ? Quelles précautions pourront être prises notamment au Gap Leucate, très poissonneux (actuellem ent) très beau paraît-il également, et port prisé des plongeurs pour ces deux raisons ? Il ne faudrait tou t de même pas q u ’on en arrive à l’interdire, sinon, de proche en proche, dans une telle voie, on en arrivera à interdire à l ’homme sa propre planète. G’est déjà ce que l’on fait depuis trop longtemps.

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En la m atière donc, une étude des courants marins qui pourrait être menée à la fois grâce à des moyens terrestres et par satellites (certains ont déjà réalisé des photos de la région qui sont fo rt précises et paraissent très intéressantes) ; ces études devraient être corrélées avec des observations sur le régim e des vents, ca r II semble bien, d après les tém oignages locaux (et quelques autres indices) q u ’il y ait influence directe entre les deux phénomènes, la causalité restant à définir. Enfin, une étude prévisionnelle et une sim ulation devraient être menées quant aux déplacem ents éven­ tuels de bancs de sable et aux conséquences entraînées. Bien sûr, là encore, un dispo­ s itif de surveillance do it être prévu et mis en place pour l ’avenir.

Passant aux probièm es physiques liés à la présence d ’une rivière chaude, soit au 5 ' point, c ’est surtout aux questions d ’évaporation que je pense, et, puisqu’un courant, d ’ordinaire nord vers sud, semble devoir plaquer quelque peu les effluents sur les plages au sud de Port-la-Nouveile, c ’est aux Incidences clim atologiques iocales que j aim erais voir porter intérêt. Certes, l’eau de mer sera localem ent plus chaude et l’on pourra peut-être se baigner plus tôt et plus tard dans l ’année, la saison pouvant alors etre portée des huit semaines actuelies (à peine) à plus de six mois dans le cas favo­ rable (puisque c ’est essentiellem ent la tem pérature de l’eau qui lim ite la durée des baignades et par là de la saison), et surtout, si par i ’eau chaude venue alors de la mer, la bande côtière se réchauffait elle-même, rendant les dem i-saisons plus douces et ainsi plus accueillantes ; dans ce sens. Il faudrait aussi étudier l’ intérêt que pourrait présenter au plan clim atique un rejet partiel dans l ’étang... Port-Leucate et Port-Barcarès seraient-elles alors pourvues de palm iers et de cocotiers et répondraient-elles enfin à I appellation de Floride française qui leur a été si souvent donnée ? Les alligators en moins.

Mais ne faudrait-il pas craindre plutôt q u ’une évaporation plus Intense ne crée de plus fréquentes brumes et que celles-ci, par la salinité q u ’elles apporteraient, ou qu elies m ettraient en action (car il sem ble bien que le problèm e soit plus com plexe qu on ne pourrait ie croire de prime abord) n’aient des conséquences néfastes sur une végétation qui subsiste difficilem e nt et q u ’on a eu tant de mal à « In s ta lle r» sur les unités touristiques. Où est-le bien, où est le mal ? De si puissants points d ’ém ission therm ique et si proches (deux centrales à moins de dix kilom ètres) peuvent-ils ou non m odifier le clim at environnant, de queile manière, et en quelles p ro p o rtio n s ? On ne peut rester sur cette interrogation.

J ’aborde m aintenant ies aspects biologiques où je n’ai vraim ent pas de com pétence, et où de ce fait je ne puis que suivre des avis (argum entés cependant), et q u ’essayer de rapporter ici divers éléments avancés. Certainem ent faut-ii suivre l’opinion exprim ée par bon nom bre de généticiens et écologistes, notamm ent dans la presse spécialisée ou dans des com m unications scientifiques, et éviter tout rejet de substances radio­ actives ou toxiques, ou qui pourraient encore le devenir d'une m anière ou d ’une autre provoquer une toxicité quelconque, en fonction des m illiers de baigneurs qui envahissent nos plages, chaque saison. Je l’ai déjà dit.

Mais il faut te n ir com pte égalem ent de la flore et de la faune et aussi des chaînes écologiques qui entraînent parfois des concentrations radioactives ou de toxines au niveau des produits consomm és ; et j ’ai rappelé plusieurs fois l ’existence d ’activités de pêche et de con chylicultu re dans la région. Il conviendrait sans doute que des spécia­ listes se penchassent sur ces problèmes... mais peut-être est-ll tou t aussi sim ple de les résoudre directem ent en évitant tout rejet...

Reste alors l ’élévation de tem pérature qui po urra it localem ent m odifier la flore m arine et par voie de conséquence, la faune. Sans pa rle r des quelques requins qui auraient été vus à un ou deux kilom ètres au large ces dernières années, et q u ’il ne conviendrait pas d a ttire r davantage (certains disent qu’il y en a déjà suffisamm ent à terre) par une eau plus chaude pourtant plus agréable au baigneur, il est vraisem blable que la pondération des espèces actuellem ent présentes sera notablem ent m odifiée au voisinage des rejets. Mais dans quel sens ? Il convient donc, me sem ble-t-il, de rép ertorier flore et faune locale et environnante, et « d ’évaluer » en laboratoire l’évolution probable en tenant com pte d ’éventuels apports extérieurs, actuellem ent absents, mais qui trouve- raients aiors des conditions favorables de développem ent.

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Le problèm e est certainem ent plus com plexe encore si on s’intéresse aux étangs, où, de toute manière, de l’eau pénétrera, soit par les flux et reflux de la mer selon les vents, le temps et les légères marées (le niveau de l’eau peut varier de plus d ’un mètre dans l’étang de Leucate), soit q u ’on « Injecte » volontairem ent une partie de l’effluent. En effet, com pte tenu de la masse d ’eau Intéressée, considérablem ent plus faible, c ’est peut-être tout l’équilibre écologique, de la bactérie, à l’huître et l’anguille, qui po urra it être com plètem ent m odifié. Mais là encore. Il ne peut y avoir prévision sans études (elles serviraient là à quelque chose) et, autant II serait néfaste d afficher un optim ism e béat, autant II serait stupide d ’être systém atiquem ent pessimiste. Un examen de ce d iffic ile problèm e est donc utile, sinon nécessaire.

Je passe pour l’heure, sur les problèm es plus proprem ent E.d.F. de construction de la centrale et des ouvrages associés. Horm is des conditions d ’esthétique (et II sem ble bien que de ce point de vue, la maquette Cap des Frères soit une réussite ; mais ce n’est q u ’une maquette... et pour les hommes, les jouets sont toujours beaux . ils rappellent aux adultes leur enfance), diverses conditions se sécurité sont à observer notamm ent bien sûr au sujet des lignes à T.H.T. qui effectivem ent devront être enterrées si elles ont à traverser le p la te a u ; nous reviendrons sur cela en détail en tem ps utile. De toute façon. Il sera bon que, par quelques conférences, les populations connaissent les épaisseurs de béton, d ’acier, etc. ; mais ceci sort du cadre de la présente corre s­ pondance, q u ’il vaut mieux appeler « m ém oire » en fonction de sa longueur.

Restent enfin les possibilités d ’exploitation économ ique de la présence de la centrale, aussi bien lors de sa construction éventuelle qu’ultérieurem ent. S’agissant des travaux et revenant à la maquette du Cap des Frères, le rem blai d ’une vingtaine de mètres qui serait fa it sur le plateau, pourrait perm ettre par exemple l’ Intégration de châteaux d ’eau qu’il s’agisse d ’eau potable ou de réserves therm iques, ou encore d ’installations d ’échanges de chaleur en vue de diverses applications. En fon ction de l’aspect prim ordial : source d ’énergie électrique, on peut évidem ment penser à des im plantations Industrielles créatrices de nouveaux emplois, soit dans l’environnem ent Im m édiat des centrales, soit sur les comm unes avolsinantes qui « profite raient » ainsi (elles aussi) de leur présence. Mais la solution Industrielle (au sens tradition nel et non au sens étym ologique) paraît m ieux convenir pour Port-la-Nouvelle qui a déjà affirm é une orientation en ce sens, que pour Leucate dont la vocation touristique est reconnue, mais qui po urra it ne pas rejeter pour autant certaines possibilités, que nous dirons non polluantes, et sur lesquelles 11 y aura Heu de revenir ultérieurem ent. De toute m anière il est bien exact que la seule construction des centrales, puis leur fonctionnem ent entraî­ neront des créations d’em plois et apporteront de nouvelles ressources, sur le plan local, par différentes voles. Egalement, et puisqu’il faudra assurer le logem ent des fam illes (ce qui correspond donc à un apport de population permanente supplém entaire... ceci pouvant également m odifier la carte po litiq ue de la région, d ’où peut-être certaines réticences Inavouées), Il est possible q u ’à Leucate, l’ Im plantation donne un coup de fouet, qui serait alors salutaire au développem ent de Port-Leucate où la Société d Eco­ nomie M ixte chargée de l'O pération d ’Am énagem ent n’obtient pas actuellem ent les heureux résultats qu'on avait espérés ; mais ce n’est pas le Heu Ici, de déterm iner les responsabilités ou Incom pétences en cette affaire ; sim plem ent. Il est souhaitable que, si Im plantation II y a, tou t soit fa it pour aider au développem ent Indiqué. Dans le même sens on peut espérer q u ’un nouvel apport de population permanente, et les exigences légitim es du personnel E.d.F., perm ettrait d’ob tenir sur la com m une de Leucate, et avec l’appui de l’E.d.F., un établissem ent d ’enseignem ent du second degré (qui pourrait devenir lycée, et en fonction d ’éléments clim atiques a cc u e illir des élèves pensionnaires d ’autres contrées) dont la présence serait souhaitable, à bien des égards — et qui par exem ple pourrait trouver sa place vers l’unité tou ristiqu e et com bler quelque peu le vide néfaste existant entre celle-ci et Leucate-Vllle.

De même, et je n’al aucune raison de le cacher, la réalisation d ’un certain nombre d ’études prélim inaires (dont diverses directions possibles ont été Indiquées), devrait conduire, avec l’appui de l’Aménagem ent du T erritoire (cette fols) à la construction d ’un em bryon de centre de recherches universitaire ou mixte (E.d.F.-UnIversItés) que la population leucatolse accu eille rait certainem ent beaucoup plus volontiers que la cen­ trale. Un tel centre, créé à l'occasion des prem ières Im plantations de centrales nucléaires

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de forte puissance en bord de mer, pourrait accroître ensuite ses activités en fonction des im plantations q u ’E.d.F. serait amenée à réaliser ultérieurem ent en d ’autres lieux. Ce serait là, une exploitation et un prolongem ent Intelligents — ce qui d ’ailleurs fait craindre que l’idée ne soit pas suivie — des prem iers efforts faits ; je soutialte, s’il y a im plantation, q u ’E.d.F. com prenne ce point de vue et aide à sa réalisation. Dans le même sens cela devrait in c ite r la Société d ’Econom ie M ixte à réaliser enfin (ce que je demande depuis plusieurs années), un centre de réunions, qui, si les circonstances devenaient favorables, pourrait devenir un centre de colloques et sém inaires scie nti­ fiques. Ainsi, Leucate affirm erait à la fois une vocation scientifique et de lieu de to u ­ risme, ce qui, on en conviendra, apparaît parfaitem ent cohérent, pour qui connaît le penchant naturel des universitaires (dont je suis) pour les vacances...

En ce qui concerne la source de chaleur, constituée par l’effluent, de nombreuses possibilités d ’exploitation sont suggérées. A titre in dica tif (mais non lim itatif bien sûr) je m entionne le chauffage urbain dont il est question dans toutes les conversations, et que l’on peut toujours envisager bien que le clim at soit plutôt clém ent du point de vue des tem pératures. Dans le même sens. Il serait stupide de ne pas réaliser par exemple une grande piscine d ’hiver chauffée (éventuellem ent associée à un établissem ent sco­ laire) ou toutes installations, notam m ent sportives, ou établissem ents, et par exemple de soins, susceptibles d ’utlllser la chaleur fournie avant q u ’elle ne soit rejetée à la mer. Ainsi des botanistes ont insisté sur les possibilités de constructions de serre où pour­ raient être développées des cultures florales aussi bien « q u ’alim entaires », avec éven­ tuellem ent im plantation d ’un centre de recherche associé...

Egalement, et puisque l’on disposerait d ’eau à diverses tem pératures, j ’avais per­ sonnellem ent pensé qu’ il serait aisé de réaliser des bassins therm orégulés et à salinité contrôlée perm ettant un élevage industriel de poissons, de crustacés ou de coquillages. En particulier, il conviendrait au moins de réaliser une écloserie d ’huîtres ce qui per­ m ettrait d ’exporter des naissains au lieu d ’avoir à les importer... Je suggérais la chose à l’un des ostréiculteurs et c ’est ainsi que vint à jo u r l’idée d’un projet plus vaste, mais beaucoup plus d iffic ile et sans doute Irréalisable, mais qui, à mon sens, et ne serait-ce que d ’un point de vue scientifique pour accro ître nos connaissances, m érite d ’être exa­ miné : celui d ’un rejet partiel dans l’étang de Leucate... Les écologistes vont frém ir et sursauter ; mais pourquoi ne pas exam iner la chose ? Est-on sûr d ’avance q u ’une régulation de tem pérature et de salinité de l’étang com binée à un apport d ’eau nouvelle et aérée, et à un mouvement de cette eau serait nécessairem ent mauvais ? Un ostréocul- teu r a posé la question ; il connaît bien l’étang et les « bêtes » q u ’il élève ; pourquoi ne pas essayer... en laboratoire.

En ce long exposé, je pense avoir examiné, à peu de chose près, l’ensemble des problèm es qui peuvent préoccuper une com m une comme Leucate, à l’annonce de l’éven­ tuelle im plantation d ’une centrale ; et sans doute les préoccupations de port-la-Nouvelle sont-elles voisines, et de même, pour les com munes de la réunion, qui, à mon sens, doivent être associées au débat, car elles aussi supporteront les conséquences de l ’im­ plantation.

J ’ai cru utile de prendre la peine de faire ce tou r d ’horizon afin justem ent de fix e r le cadre des dites préoccupations. Je vois un double intérêt : d ’une part celui de préciser sur quels point principaux les populations, et leurs élus attendent des réponses, d ’autre part, celui de perm ettre à tou t spécialiste intéressé à l’un des problèm es oû il se sent com pétence, de mieux situer son éventuelle intervention dans cet ensemble com plexe, et par là même, la rendre plus efficace.

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