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II : Machines, 502
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photographiques, 16
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électricité, p a r FRAUDET e t MILSANT.
— Tome
I : Courant continu, 264 p., 13,5x18, 155 fig. - C art. 13,00 F
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n : Courant alternatif, 262 p., 13,5x18, nombreuses fig.
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COURS DE MECANIQUE, par THOMAS.
— Tome I : Classe de seconde industrielle, 310 p. 13,0x18, 305
figures. Cartonné ...
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m entées, par THOMAS.
(17 problèmes), 156 p., 13,5
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B accalauréat technique m athém atiques, p a r FRAUDET e t
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technique mathématiques). 324
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tiques), 448 p., 16 X 25, 160 figures, 221 exercices. Cartoimé ..
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— Mécanique. Unités et mesures. Energie (classe de technique
mathématiques. Livre I), 416
p. 14,5 x 23, 306 figures,
2 tableaux. Cartonné ...
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— Phénomènes périodiques. Electricité (classe de technique
mathématiques. Livre H ), 320 p.
16 x 25, 231 figures,
3 tableaux. Cartonné ...
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COURS D'ELECTRONIQUE (à l'usage des techniciens supérieurs),
p a r MILSANT.
— Tome I : Circuits à régime variable, 144 p. 16 x 25, 120 figures.
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— Tome II : Tubes et semiconducteurs, 300 p. 16 x 25, 146 figures.
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N* 77 Juillet 1966
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N° 77
JUILLET 1966
B U L L E T I N
T R I M E S T R I E L
DE
L ° â i i © C D â l T D © ! N j â l N I D C â l L I
des Anciens et Anciennes Elèves des Sections Normales
e t de l'Ecole Norm ale Supérieure de l'Enseignem ent Technique
Présidents d ’honneur :
MM. les Directeurs généraux honoraires de l ’Enseignem ent Technique. M. le Directeur adjoint honoraire de l'Enseignem ent Technique.
MM. les anciens Directeurs de TEcole Normale Supérieure de l'Enseignem ent Technique.
M. le Directeur de l’Ecole Normale Supérieure de l'Enseignem ent Technique. Mme la Sous-Directrice de TE.N.S.E.T.
Secrétaires généraux et Présidents honoraires :
H. COURT, Inspecteur général de l'Enseignem ent Technique. G. GABORIT, Professeur honoraire.
A. BIGUENET, Chargé de m ission d ’inspection générale. M. NESPOULOUS, Directeur du Lycée Technique de Vincennes.
A. THUIZAT, Professeur à l’E.N.N.A. de Paris. Secrétaire régional honoraire du Groupe de Paris :
JUTTET, 45, rue Bernard-Palissy, à Gien (Loiret).
COMITE
Président :
SAUVALLE (B 46-48), 33, rue Pelleport, Paris (20“ ®). Vice-Présidents :
Mme JEANEAU (D 41-43), 15, avenue de Taillebourg, Paris (11“ ®). DE KANDYBA (D 46-48), Lycée de Tournus, Tournus (71). Secrétaire général :
CANTAREL (B 56-59), 6, rue du 18-Juin, Gagny (93). Secrétaires adjoints :
Mlle MEGE (E F 46-48), 47, rue de Rennes, Paris (6“ ®). BAZIEU ( G 43-45), 7, rue du Docteur-Thomas, R eim s (51). CLEMENT, 15, rue des Peupliers, Longjumeau (91). PUECH, 4 bis, avenue de Verdun, Saint-Maurice (94). Trésoriére :
Mlle STAPFER (D 43-45), 12, rue Lacretelle, Paris (15“ ®). Trésorier adjoint :
RESSAYRE (D 56-59), 30, rue Palouzié, Saint-Ouen (93).
AUTRES MEMBRES DU C O M ITE
Mme BLANQUET (A2 35-37), Mlle PR OUHET ( 0 41-43), Mme REVEILLERE (C 49-51), MM. ASPEELE (A l 45-47), AUBRY (B 29-31), BARRAUD (B 48-50), BERMOND (B 55-58), BILLANT (B 52-55), BRUN (B 53-57), FARGIER (EF 39-42), GAGNOL (F 38-41), GARNERO (B 46-48), GAYRARD (A l 56-59), GREUZAT (E F 38-40), KOSCHER (F 40-42), PORCHER (B 53-56), POULAIN (D 48-50), SAILLARD (F 46-48), THUIZAT (A l 42-44).
Adresse et Compte courant postal :
ASSOCIATION AMICALE DES ANCIENS ELEVES E.N.S.E.T.
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GEOGRAPHIE, p a r G. DANGUILLAUME e t M. ROUABLE.
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C R O Q U IS DE GEOGRAPHIE, par L. PELICIER et M. ROUABLE.
r ' a n n é e . S o u s p o c h e t t e . . 2,20 F 2 ' a n n é e . S o u s p o c h e t t e 2,20 F
3 ' année. S o u s p o c h e tte 2,60 F
GEOMETRIE DESCRIPTIVE, par F. HARANG et J. AVIGNANT. C a rto n n e 9 F
PHYSIQ UE, p ar J. NEY. Broché . . 10,20 F C a r to n n é 11.40 F
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Tome I : Statique. B roché ... 9 F C a r to n n é 10,60 F
Tome II : Cinématique et dynamique. Br oché 17,20 F ; C a r t o n n é 18,80 F
ELECTRICITE, pa r J. NEY. Broché ... 10,60 F ; C a r to n n é 11,80 F
ELECTRONIQUE, p a r A. SIREDEY. Tome I.
B roché ... 18 F ; C a r t o n n é 19,60 F
TECHNOLOGIE PROFESSIONNELLE DE C H IM IE , p a r L. PECHINEY.
B ro ché ... 9,80 F ; C a r t o n n é ... 11,40 F
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B roché ... 6,20 F ; C a r t o n n é ... 7,80 F
COURS DE DESSIN INDUSTRIEL, p a r R. MACHERET. Tome I Tome II Tome III Broché. A paraître en s e p t e m b r e 1966. B roché ... 12,80 F ; 3 ' a nnée. B roché ... 14,40 F
C O U R S RESUME DE DESSIN DU BATIMENT, par R. FAVERJCN.
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COURS DE REPARATION AUTOMOBILE, p a r Y. DHERMY.
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COURS DE COMPOSITION FRANÇAISE, p a r J. ANGLADE e t R. BARON. B ro c h é ... 7,80 F ; C a r to n n é ... 9 F HISTOIRE, p a r G. DANGUILLAUME e t M. ROUABLE.1'^” a nnée. Broché et cartonné. A paraître en s e p t e m b r e 1966.
2' a n n é e . B ro c h é ... 11,30 F ; C a r t o n n é ... 12,90 F 3' a n n é e . B roché ... 10,40 F ; C a r to n n é ... 12 F L’ARITHMETIQUE d a n s les c l a s s e s é co n o m iq u es, par R. BEDCUET. C l a s s e d e 3”. C a r t o n n é ... 6,80 F L’ALGEBRE d a n s les c l a s s e s é c o n o m iq u e s et c o m p lé m e n ts d ’arithmétique ( e n se ig n e m e n t général), par R. CHAPPELET. C l a s s e d e 3 ”.
Broché 5,20 F ; C a r to n n é 6,40 F
E I G N E M E N T T E C H N I Q U E
CORRIGES DES EXERCICES DE L’ALGEBRE d a n s l e s c l a s s e s é c o n o m i q u e s e t c o m p lé m e n ts d ’arithmétique ( e n se ig n e m e n t général, p ar R. C HA PP ElET et R. BEDOUET. C l a s s e d e 3». B ro ché ... ... 7,50 F MATHEMATIQUES APPLIQUEES AUX ETUDES ECONOMIQUES. STATISTIQUE DESCRIPTIVE. C l a s s e d e 1 " , p ar G. RICHARD et R. CHAPPELLET.
B roché ... 5,60 F ; C a r t o n n é 6,80 F CALCULS RAPIDES, CALCULS SIMPLIFIES, p a r P. e t G THEVENEAU.
C a h ie r n“ 1. — 1 ' ' a n n ée . Broc hé. A pa raître en s e p t e m b r e 1966. C ah ie r n" 2. — l " année. Broché 5,40 F
C ah ie r n” 3. — 2 ' a n n ée . Broché 5,40 F
C ah ie r n“ 4. — 2 ' a n n ée . B roché 3,50 F
POUR REDIGER CORRECTEMENT LE COURRIER, p a r P. MANDOUNE.
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DACTYLOGRAPHIE, p a r R. BLAZQUEZ e t J. TOUZET.
Tome I : B roché 9,60 F
Tome il : Bro ché ... 10,80 F C O U R S DE STENOGRAPHIE ( S y s tè m e Prévost -D elau nay), p a r M. ARTAUD et M. TESSIER. B roché ... 9,80 F ; C a r t o n n é 11,40 F STENOGRAPHIE, p a r J. TOUZET e t R. BLAZQUEZ.
T o m e I : B ro c h é . . . 8,80 F ; C a r t o n n é 10,40 F
Tome II : Broché 4,30 F
COURS DE COMPTABILITE p a r la p r a ti q u e r a i s o n n é e , p a r A. RAPIN.
Tome I : B ro c h é ... 11,20 F C a r t o n n é 12,80 F Tome II : A paraître en s e p t e m b r e 1966.
COMMERCE BY EASY STAGES (L’anglais commercial par é t a p e s faciles), par P. FERAUD e t J.-P. CHAMPION.
B ro c h é 12,10 F ; C a r t o n n é ... 13,TO F PRACTICE IN COMMERCIAL ENGLISH (2nd y e a r ) , p a r S. HUMBERT.
B roché 13,90 F ; C a r t o n n é 15,50 F
A COMMERCIAL PHRASE - BOOK, p a r R. LEMOINE. C a r to n n é ... 12,80 F PRECIS DE LEGISLATION DU TRAVAIL, p a r M. RIDEAU.
B roché ... 6,80 F ; C a r t o n n é 8,40 F
CES TITRES SONT EXTRAITS DE NOTRE
C A T A L O G U E E N S E IG N E M E N T T E C H N IQ U E
1966-1967
envoyé gracieusem e nt
aux m em bres de l ’Enseignem ent qui en fo n t la demande
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G. TREHERNE, A grégé de l ’U n ive rsité
B. ROULET, ancien élève de l'E.N.S.E.T., Professeur à l ’E.N.R.E.A.
• TRAVAUX PRATIQUES DE PHYSIQUE, classe de seconde
G et I ...
4,00 F
• PHYSIQUE, classe de seconde T ... 13,50 F
Bien que les program m es des classes de Seconde G et de
Seconde I so ie n t m aintenant identiqu es, après a vo ir été longtem ps
vo isin s, les auteurs o n t cru nécessaire de d iffé re n c ie r les ouvra
ges par l ’in tro d u ctio n de « pages techniqu es ». Dans celle s-ci,
ils ont étudié des m achines ou des d is p o s itifs em pruntés au
monde in d u s trie l actuel, qui m e tte n t en a pplicatio n les p ro p rié té s
de la leçon. C ertes, dans c e rta in s cas, il a fa llu s im p lifie r, sché
m atiser, et il ne fa u d ra it pas que nos élèves c ro ie n t q u ’on passe
fa c ile m e n t de l ’Ecole au Bureau d ’études ; m ais il est indispen
sable q u ’ils sachent reconnaître les phénomènes physiques et
leurs lois m is en a pplicatio n dans les appareils rencontrés dans
la vie in d u s trie lle .
• P H Y S IQ U E ,
classe de prem ière T^à paraître pour la rentrée 1966)
Dans ce tte classe, les program m es sont d iffé re n ts , l ’horaire de
S ciences Physiques de T ' I étant in fé rie u r d ’une heure à celui
de 1 " G.
Le program m e de la T" T est tra ité dans le même e s p rit que
celui de la
T
I avec des pages techniqu es venant c o m p lé te r
certa in s chapitres.
J . CESSAC e t G . TREHERNE
• CH IM IE,
classe de seconde A , C e t T (sous presse)
• CHIM IE
classe de p re m iè re C et T (sous presse)
S O M M A I R E
8
EDITO RIAL...
CEUX QUI S’EN V O N T ...
^
LE DESSIN D’ENFANT, UNE NECESSITE...
“IS
STAGE PEDAGOGIQUE DE PAQUES
IN V IT A T IO N ...
LE LYCEE TECHNIQUE HOTELIER DE STRASBOURG
32
LA VIE DE L’AMICALE
• ELECTIONS AU C O M IT E ...
37
• COMPTE RENDU DE L’ASSEMBLEE GENERALE...
38
• 25“= ANNIVERSAIRE...
47
LE BACCALAUREAT DE TEC H N IC IEN ...
52
HISTOIRE ET GEOGRAPHIE DANS LES CLASSES TERMINALES
5 4A PROPOS DES
I.U.T
...
55
UN EXPOSE DE M. PIERRE LA U R E N T ...
59
DISTINCTIONS ET S U C C E S ...
67
SUJETS D’E X A M E N S ...
70
CE QUE PUBLIENT NOS C A M A R A D E S ...
73
OUVRAGES REÇUS ...
75
LA VIE F A M IL IA L E ...
83
M U T A T IO N S ...
85
TRESORERIE...
87
ÉDITORIAL
Un é d ito ria l é c rit in e xtre m is dans un b u lle tin publié ta rd iv e m e n t a
au m oins ceci de bon q u ’il pe rm e t de m ieux s a is ir l'a c tu a lité — l ’a c tu a lité
qui dépasse ce rta in s a rtic le s m oins récents. A in s i, lorsque vous lirez, dans
le com pte-rendu de l ’A ssem blée générale, que le p ro je t de voyage au
M exique est sur le p o in t d ’aboutir, vous saurez déjà que ce p ro je t a fin a
lem ent échoué.
Echec trè s vo isin — au sens m athém atique du m ot — de la réus
site . Un nom bre un peu plus grand de p a rtic ip a n ts , un peu plus d ’aide à
notre camarade A la in EYGOUT, et « l ’aventure m exicaine
» d evena it une
ré a lité im m édiate.
A la in EYGOUT n ’a pas seulem ent fa it la preuve de ses ta le n ts d ’orga
n isateur, il a aussi dém ontré que l ’e s p rit d ’e n tre p rise n’est par m ort.
M ie u x : il a si bien convaincu les quelques cent personnes intéressées
que la p lu p a rt de ce lles-ci iro n t au M exique, par T in te rm é d ia ire s d ’agences
ou d organism es divers... Faute d ’un « voyage ENSET », il y aura donc
une « présence ENSET » au M exique, et nous attendons pour le B ulletin
— n ’est-ce pas, GABION ? — des reportages docum entés.
Ce n est pas to u t. Si une dem i-douzaine de cam arades résolus v e u le n t
bien apporter leur aide à A la in EYGOUT, dès les pre m ie rs m ois de l ’année
sco la ire , d ’autres espoirs sont perm is pour les vacances 1967 : le M exique,
le Canada, l ’Inde ?.. Sceptiques, ne souriez pas ; contre vous, les auda
cieux auront raison.
D. SAUVALLE
(B 46-48)
CEUX Q U I S’EN V O N T
André
NOGUES
(D 2 8 - 3 0 ) In spec teu r Général.
L 'In spec tion générale,le Centre de Recherches de P ro d u c tiv ité de l E n sei g n e m e n t T ec hn iqu e, l ’E n se ig n e m en t te ch niqu e, l ’E du cation nationale sont en deuV : A n d r é Noguès, In spec teu r gênerai de l ’In stru ction P ublique, s ’est étein t le 24 mars dernie r, après un longue et douloureuse m ala die q u ’il su pporta avec sérénité. Il venait d ’avoir soixante an".
L ’In spec tion générale p e r d en lu i l ’un de ses plu s brillants représe ntants, le Centre de Recherches de P r o d u c tiv ité de l ’E n se ig n e m en t T e c h n iq u e {d é p a rtem en t C o m m e r c e ) un a n im ate u r exceptionnel. l ’E n se igne m en t T ec h n iq u e et l Education
nationale un grand serviteur.
Professeur, D ire cte u r de Lycée te ch niqu e. In spec teu r d ’A c a d é m ie en A friq u e, Directe ur d ’Ecole Supérieu re de C om m erc e et d ’Ecole N o rm a le Nationale d ’A p
prentissage, chargé de mission en A rgen tin e, In specteu r général, en toutes circons tances A n d r é N oguès donna libre cours à une in te lligence brillante, à une p u is sance de travail re m arqu able, f it p r e u v e de cette droitu re de caractère et de ces qualité s de cœ u r qu i lu i v a lu re n t la sy m p a th ie , l’e s tim e et l ’affection de tous ceux q u i le connure nt. T ra va ille u r infatigable , d ’un d é v o u e m e n t sans lim ite , il f u t pou r ses su bordonnés u n chef respecté, pou r ses collègues un a m i sûr, pou r ses supérieurs un collaborateur écouté, pou r tous u n h o m m e de grand cœur.
I l d e m e u r e un e x e m p le et u n guide.
Paris lu i a rendu le 28 mars un h o m m a g e ém o u v a n t, par son am ple u r, par sa sim plic ité, par son recueillement. P lu s é m o u v a n t encore, peut-être, f u t le dernier adie u en sa p ro v in c e natale, dans ce village de m onta gne où ra c c o m p a g n è re n t en un silencie ux cortège, avec les au torité s locales, civiles et militaires, les enfants des écoles, de n om breu x professeurs, chefs d'établissements, inspecteurs, ses am is et ses proches. M. le R e c te u r Jean Capelle en personne avait te nu à lu i rendre u?i u ltim e hom m age.
M M . les In specteu rs généraux Josserand e t Cou rt à Paris, R e n on à A xat, e x p r im è re n t à l'issue des cérémonies, avec ém otion et sim plic ité, les s e n tim en ts de tous ceux qu i connurent, apprécièren t et a im è re n t A n d r é Noguès.
E n tém oig nage de f id élité et d'affection au disparu nous reproduisons dans le bu lletin d e l'A m ic ale des A n cien s è'èves de l'E .N .S.E .T., le te xte des allocutions
prononcées à P aris et à Axat.
Ch. RENON,
(D 2 8 - 3 0 ) .
Allocution de Monsieur l’Inspecteur Général COURT
à
Paris, le 28mars 1966
M. l’Inspecteur Général Court salue d ’abord les hautes personnalités
nrésentes ou représentées, puis s ’adresse à l’assistance dans les term es
suivants :
M esdames et M essieurs,
Au nom des Inspecteurs G énéraux des disciplines économiques,
du Centre de Recherches de P roductivité de l’Enseignem ent Technique,
de l’Association am icale des anciens élèves de l’Ecole N orm ale Supérieure
de l’Enseignem ent technique, de ses nom breux amis, je viens dire com bien
notre peine, n otre tristesse sont grandes et com bien nous partageons
la douleur q u ’éprouvent Mme Noguès, son fils Michel, leur famille
entière.
Mes collègues. Inspecteurs généraux et moi-même, le personnel du
Centre de Recherches de P roductivité avons m esuré, depuis quelques
semaines, le vide que créait, dans l’action quotidienne, l’absence d ’André
Noguès. Mais a u jo u rd ’hui, ce vide est devenu si profond q u ’il nous
p araît inhni. Nous ne pouvons e n tre r dans le bureau de la rue Pigalle
sans éprouver un fo rt serrem ent de cœur. Nous étions, les uns et les
autres, to ujou rs accueillis avec ta n t de cordialité et de gentillesse que
nous pensions vraim ent — comme le sou haitait André Noguès — être
chez nous.
Ainsi, avait-il form é le groupe de travail q u ’il anim ait et qui, sous
sa direction, sans b ru it, sans éclat, entrepren ait une œuvre considérable.
Il savait que rien de valable ne pouvait se faire sans la collaboration
confiante de tous. Le sens de l’équipe, il l’a tou jo urs eu, de l’école n o r
male de Perpignan où il était l’élém ent m o teur d ’une b rillante association
sportive, au Centre de Recherches de P roductivité où il devait donner
la pleine m esure de ses capacités.
Il savait gagner l’am itié d ’abord, l’affection ensuite. Sans doute,
les h asards de la vie lui ont-ils perm is de souder fortem ent le groupe
des Inspecteurs généraux de sa spécialité, puisqu ’il connaissait bien
10l’un de nous depuis dix ans, un second depuis trente-huit ans et moi-
même depuis q u aran te ans.
Je me trouvais à l’Ecole m ilitaire de Saint-Maixent dans la même
com pagnie que lui et je le revois, studieux quand il fallait travailler,
com m andant fréquem m ent la leçon m atinale d ’éducation physique de sa
section, rie u r e t quelque peu fro n d eu r dans les tem ps de repos. Très
vite, son activité débordante lui valut d ’ètre connu des élèves-officiers
de réserve du q u artier où nous étions logés, et, très vite aussi, il gagnait
la sym pathie de tous parce q u ’il était direct et franc. Le jeune in stitu
teur des Pyrénées-Orientales s'im posait d ’ailleurs p ar la vivacité de
son intelligence, la rapidité et l’exactitude de ses réparties, son sens
m éridional de l’hum our.
Mon collègue, M. Renon, qui, dem ain, lui adressera u n ultim e adieu,
le ren con tra p o ur la prem ière fois à l’E.N.S.E.T. en octobre 1928. Une
am itié sincère et solide les lia aussitôt. M aîtres d ’in tern at à l’Ecole
Jean-Baptiste Say pen dan t deux ans, ils m enèrent alors une vie com mune,
heureuse et enrichissante. A l’E.N.S.E.T. et plus q u ’ailleurs sans doute,
André Noguès nouait d ’am icales relations qui se sont révélées durables.
Bien souvent, ses cam arades de prom otion nous ont dit com bien, dès
l’école norm ale, ils appréciaient celui que nous pleurons a u jo u rd ’hui.
Au cours de sa vie, tro p tô t brisée, André Noguès continua à faire
preuve de ces qualités hum aines qui grandissent l’hom m e et en font un
véritable chef.
Il ne com prenait pas que l’on puisse dire du mal d ’au trui, être
m échant. Q uand il se croyait attein t, sa souffrance était réelle et p ro
fonde. Il lui arriv ait — rarem ent d ’ailleurs — au cours de ses inspec
tions ou dans ses services, d ’être am ené à prononcer des paroles
désagréables à entendre, mais, sitô t les avait-il prononcées q u ’il crai
gnait d ’avoir dépassé sa pensée et blessé celui auquel il s ’adressait.
Sa bonté était grande et se m anifestait en toutes occasions. Il ne
savait pas refuser u n service.
A son sens du social, il joignait l’am our du travail. Son intelligence
brillante, sa vaste culture, la largeur de ses vues, la v irtuosité de ses
analyses et de ses synthèses, la pro m p titu d e de ses adaptations, une
expression de pensée claire et persuasive, son besoin d ’action, facilitaient
sa tâche ; m ais de cette facilité qui eût pu lui p erm ettre se se m énager
quelque repos, il tira it argum ent p o ur travailler tou jou rs davantage.
Le travail lui a p p o rta it plaisirs et joies, m ais il était guidé aussi p ar
son attachem ent à la fonction publique. Il était, à ju ste titre, fier d ’avoir
reçu, après un contrôle de la Cour des Comptes relatif à la gestion
du Centre de Recherches de P roductivité de l’Enseignem ent Technique,
les félicitations du contrôleur.
Il a, sans aucun doute, au cours de ses dernières années, alors que la
fatigue grandissante se trad u isait p ar des ennuis de santé, dépassé ses
Dossibilités physiques. Il l’a fait p a r devoir, avec courage.
■Teune, au sein de l’équipe nationale scolaire française, il lu tta it sur
le terrain de rugby de C ardiff p ou r arrach er finalement la victoire à
l’adversaire Gallois.
P endant la guerre, il se b a tta it de toutes ses forces contre l’envahis
seur et m éritait deux citations et naturellem ent la croix de guerre.
A la fin de janvier dernier, m alade et déjà épuisé, il se ren d ait au
M inistère, en dépit des conseils des siens et de ses am is et assistait
à une réunion im portante, donnant ainsi un très bel exemple de cons
cience.
Tel a été p ou r nous André Noguès : une personnalité forte, brillante,
hum aine, courageuse. Il a certainem ent voulu une vie pleine. Il l’a eue,
encore que trop courte.
A M adame Noguès, qui, avec am our, s’est dévouée à lui sans
relâche, à son fils Michel qui a soigné son père avec ta n t de constance
et de tendresse, à sa famille, j ’exprim e no tre attachem ent et la p a rt
que nous prenons à leur grand chagrin.
E t à toi, m on cher Noguès, am i et cam arade, je dis l’im m ensité de
la peine que nous ressentons à la pensée de ne plus te revoir, de ne plus
entendre ta voix chaude et affectueuse.
Adieu, Noguès, adieu.
Allocution de Monsieur l’Inspecteur Général JOSSERAND
à Paris, le 28 mars 1966
Une fois de plus, le m alheur s ’est a b attu sur nous. Après d ’autres
dont le souvenir est vivace en nos cœurs, Noguès nous quitte, avant
l’heure... Noguès, la vie. le m ouvem ent mêmes !
R arem ent vie hum aine fu t aussi pleine que la sienne. Elève de
l ’Ecole N orm ale Supérieure de l’Enseignem ent Technique, professeur de
Sciences économ iques, il devint, très tôt. D irecteur de Lycée technique.
C’est en cette qualité que je l’ai rencontré pour la prem ière fois, il y
n Quelque vingt années, dans la p etite ville de Fourm ies, loin de sa
Catalogne natale. Déjà il affirm ait sa puissance de travail. Chacun sait
Que la direction d ’un établissem ent scolaire est une tâche lourde. Mais
Noguès ne s ’en contentait pas ; il p réparait, en même tem ns, l’Agrégation
d ’Esnagnol. Son succès, son b ril'a n t succès lui ouvrit l’insnection aca
dém ique. E t ce fut un prem ier séjo ur outre-m er. à Dakar, où le Recteur
Capelle fit de lui son adjoint. On n ’a pas oublié son passage dans l’an
cienne Afrique Occidentale : je m ’en suis convaincu récem m ent. Après
ouelnups armées d ’une vie. dans une certaine m esure vie de pionnier, d
veioignit la M étropole comme D irecteur de l’Ecole N orm ale N ationale
d'Apprentissage de Nantes. Tâche nouvelle, com bien passionnante ! Il
s” t m aintenir à un Faut nivean rette maison nue son nrédécesseur avait
déjà animée de sa foi. E t c’est de là que ses m érites l’appelèrent à
l’inspection générale.
D ésorm ais il m it tnacen son sillon dans un cFam n très vaste, auprès
de ses aînés d ’abord, puis comme doyen, lorsque l’âge conduisit ces aînés
à la retraite. L’équipe des Inspecteurs généraux des Disciplines écono
m iques q u ’il anim ait était solide et les cœ urs y b attaie n t à l’unisson :
vous l ’avez entendu to u t à l’heure. Quel travail elle a accom pli ! Que
d'innovations, de progrès ! Je ne citerai que la création de cette Agré
gation des techniques économ iques de gestion à laquelle Noguès s ’était
attaché avec passion, qui est, je crois, u n peu, beaucoup, son œuvre
personnelle et à laquelle il a donné vie, au prix, peut-être de sa santé !
Mais il n ’était pas l’hom m e d ’une voie étroite, si féconde soit-elle.
P endant très longtem ps, non seulem ent il s ’occupait des sciences écono
m iques, sa spécialité prem ière, m ais il inspectait aussi l ’enseignem ent
de l’espagnol à travers les Lycées techniques de France et, ju sq u ’au
bout, il dirigea — avec brio — l’une des branches du Centre de Recher
ches de P roductivité de l’Enseignem ent Technique, de même q u ’il assurait
le rôle de secrétaire de notre Amicale. Et, m algré ces tâches écrasantes, il
trouvait encore le moyen de dépouiller des revues, des livres qui s ’entas
saient sur son bureau. Il gard ait l’œil ouvert su r l’économie. Sur l’éco
nomie m ondiale comme su r l’économ ie française. Il avait les relations
les plus variées avec le m onde du com merce, le m onde professionnel,
comme avec l'Enseignem ent supérieur. Sa renom m ée s ’étendait même
à l’étranger où il fu t appelé plusieurs fois. Il assu ra même une longue
m ission dans l’Amérique latine p o u r y organiser l’Enseignem ent tech
nique.
Ainsi cet hom m e eu t le privilège, rare dans l’Université, d ’étaler
son action, d ’une m anière durable, su r trois continents ! Il n ’en fallait
pas moins p ou r répondre à son dynam isme.
Nous avons connu ce dynam isme, cette étonnante vitalité. Lorsque
nous le voyions arriv er dans une réunion, il venait déjà d ’une au tre
com m ission, d ’un au tre com ité et il était pressé parce q u ’on l’attend ait
ailleurs ! Je l’ai rencontré en province où il se précipitait d ’un lycée à
un autre, tou jo urs harcelé p a r le tem ps. Il fallait sa v irtuosité p our
répondre à des tâches q u ’il ne refusait jam ais. Il n ’était jam ais en repos !
Je me rappelle encore certain jo u r où nous attendions, avec quelques
collègues, le com m encem ent d ’un déjeuner d ’affaires. Nous bavardions,
laissant couler le tem ps. Mais lui s’était enferm é dans une salle avec
un collaborateur et, pend an t ce b ref in stant, cherchait des sujets d ’exa
men ! La pensée, en lui, était constam m ent en éveil et si rapide que
la parole avait peine à la suivre, parfois.
Il n ’est pas su rp ren an t q u ’à ce rythm e trépidant, il ait surm ené
la m achine et l’ait usée avant l’heure. Depuis des semaines, des mois,
on le suppliait de s ’arrêter, de se reposer, de se soigner. Son ardeur,
sa conscience, sa foi ne le lui ont pas perm is : il fallait faire son devoir,
d ’abord ! Sans doute pensait-il, comme d ’autres, que l’hom m e n ’est rien
pourvu que l’idée flam boie !
M aintenant il a trouvé le repos, hélas ! l’éternel repos ! Nous ne
verrons plus sa dém arche accélérée, son visage mobile, nous n ’enten
drons plus sa voix qui avait gardé fidèlement l’accent de son te rro ir
ensoleillé ! Nous en sommes atterrés !...
Nous disons to ute n o tre sym pathie à nos collègues des Disciplines
économ iques qui p erdent en lui un guide, un frère. Nous disons à Michel,
son fils, q u ’un modèle lui reste. Vous savez. Michel, com bien il était
un père attentionné, com me il a suivi vos études, m algré sa vie d ’hom m e
d ’action que j’ai essayé d ’évoquer. Gardez le culte, Michel ! E t soutenez
votre m ère ! Madame, je n'ai pas de consolation à vous app orter, sinon
notre respectueuse am itié et no tre souffrance com m une. Vous souffrez,
Madame, mais vous pouvez être fière ! Vous avez vu cet océan de fleurs !
Vous voyez cette foule venue ap p o rter à votre défunt l’homm age de son
estim e et de son amitié.
Au milieu de cette foule, ami Noguès, la vieille garde de l’Inspection
Générale, m eurtrie, serre les rangs au to u r de votre cercueil. Consciente
de ce que vous avez été, de ce qui vous avez fait et adm irative, elle
essayera de m ain ten ir votre œuvre. Pour vous être fidèle.
D ouloureusem ent, au nom de vos collègues qui sont aussi vos amis,
je vous dis adieu, Noguès, adieu !...
Allocution de Monsieur l’inspecteur Général RENON
à Axat, le 29 mars 1966
M onsieur le Recteur,
M onsieur le Préfet,
M onsieur le Maire,
M esdames, M essieurs,
Au bord de cette tom be, nous ne voulons pas croire encore à
l'affreuse réalité. Depuis jeudi dernier, André Noguès n ’est plus, et nous
le voyons to ujou rs vivre intensém ent : dans les services de ce Minis
tère qui l’accueillaient avec ta n t de plaisir e t q u ’il anim ait d ’une ardeur
com m unicative, dans ces nom breuses réunions et com missions où sa
présence, ses interventions, ses rép arties venaient à bout des problèm es
les plus délicats, dans ce b ureau du Centre de Recherches de Productivité
de l’Enseignem ent Technique où il œ uvra ces dernières années magis
tralem ent, organisant et réalisant les actions les plus utiles, dans les
dom aines les plus divers, où il donna la pleine m esure d ’une intelligence
brillante, d ’un esprit d ’initiative p articulièrem ent efficace, d ’un dévoue
m ent e t d ’un courage sans lim ite, parm i ses collègues où la vivacité
de son esprit, la spontanéité, la pro m p titu d e de ses réactions, la fra n
chise, la loyauté, la sincérité de ses sentim ents étaient unanim em ent
appréciées, dans le cercle restreint, enfin, de cette Inspection générale
des Disciplines économ iques où le vide de sa disparition est si profon
dém ent et si cruellem ent ressenti !...
Chère M adame Noguès, cher Michel,
C’est une foule d ’am is, parm i les innom brables amis de votre époux
et père, qui vous ento urent en cet in stan t pénible de l’ultim e séparation.
Leur peine est à la m esure de l’estim e, de l’adm iration, de l’affection
q u ’éprouvent p o ur celui que nous accom pagnons tous ceux qui l’ont
connu. Le message de leur présence — q u ’il vienne d ’A dm inistrateurs
de tous grades, de Professeurs de toutes disciplines — est celui de
l ’E ducation N ationale to u t entière, à laquelle il s ’est passionném ent
donné, toute sa vie, et ju sq u ’à la lim ite de ses forces...
B rillant élève-maître à l’Ecole N orm ale d ’in stitu teu rs, b rillan t pro-
tesseur après de solides études à l’Ecole N orm ale Supérieure de l’Ensei
gnem ent Technique, D irecteur de Lycée, Inspecteur d ’Académie, Direc
teu r d ’Ecole Supérieure de Commerce et d ’Ecole N orm ale N ationale
d ’A pprentissage, Insp ecteur général de l’Enseignem ent Technique et
de l’In stru ctio n Publique, au ta n t d ’étapes où il fit m on tre — sans
défaillance — avec brio, des plus belles qualités d ’intelligence, d ’ini
tiative, d ’efficacité.
Fougueux, ardent, spontané, infatigable, il fu t to ujo urs anim é p ar
le plus authen tiq ue désintéressem ent.
Jeune étudiant, rugbym an aux qualités étincelantes il sut conduire
à la victoire son équipe en ren contre internationale et il en éprouva une
légitime fierté ; élève-officier rem arqué, officier courageux payant de
sa personne dans les circonstances les plus dangereuses ta n t au com bat
que d u ran t la ténébreuse période d ’une longue captivité, il m it constam
m ent au service de son intelligence une volonté inébranlable.
Ses réussites universitaires — certifié de Sciences et Techniques éco
nom iques, certifié de Lettres-Langues, titu laire du Certificat d ’études
supérieures de psychologie et sociologie, agrégé d ’espagnol — tém oignent
de sa large culture et de sa puissance de travail. Assoiffé de savoir, attiré
p ar les Lettres com me p a r les M athém atiques, il lui suffisait de s ’atteler
à la tâche p o u r s ’ad ap ter à toutes les recherches com me à toutes les
'■esDonsabilités, com prendre, se faire com prendre, ad op ter et obéir.
Oui, l’étude, le travail, étaient sa vie ; car il avait le souci constant
et im périeux de rechercher ce q u ’il croyait être la vérité. Il voulait, p a r
to u t et en toutes circonstances, le m ieux — dans la justice et l’équité —
p a r p ro bité intellectuelle, p o u r lui-même et p ou r tous ceux q u ’il avait
m ission de form er e t conseiller. C’est pourquoi il fu t et dem eure un
guide et un exemple.
Aux qualités de l’esprit, de l’intelligence que les diverses étapes
de sa carrière (en M étropole com me en Afrique ou en Amérique du Sud)
ont mis constam m ent en évidence, il joignait ces qualités de cœ ur que
découvraient très vite tous ceux qui étaient en contact ou en tra ien t en
relation avec lui. Educateur véritable — au sens le plus large et le plus
noble du term e — s ’il était très ju stem en t et très honnêtem ent exigeant,
il savait aussi, tou jou rs, être com préhensif et ouvert aux difficultés des
autres, de tous ceux avec qui et p o u r qui il trav aillait — de ses
collaborateurs et de ses subordonnés — . Combien de fois ne m ’a-t-il
pas prouvé être le confident des situations les plus délicates, des peines
et des dram es les plus discrets que la banalité ou la sécheresse des
docum ents ad m in istratifs ne révèlent pas. Avec discrétion, avec tact, mais
aussi avec franchise com m e avec force et conviction — cette force
et cette conviction que dicte la sincérité de la pensée — il défendait
les causes q u ’il estim ait ju stes, q u ’elles m ettent en jeu l’intérêt général
ou de légitimes intérêts particuliers. Avec fougue il s ’élevait contre les
jugem ents ou les décisions que son sens de l’équité condam nait.
Profondém ent hum ain, sensible, accueillant à la pensée d ’autrui,
’ î .
application ce principe qui a to ujo urs guidé son action :
1 intelligence la plus brillante, la volonté la plus ardente et la plus ferm e
doivent, pour agir et convaincre, s ’appuyer sur l’am itié et su r l’affect'on
de ceux avec qui l’on œuvre et p ou r qui l’on œuvre.
E t c’est bien ce clim at d ’am itié sincère, solide qui définit l’ensemble
des activités, quelles q u ’elles soient et où q u ’elles se situent, d ’André
Noguès.
André Noguès voua sa vie à son m étier. Il fut un grand serviteur
de l’E ducation N ationale et de l’E tat. Mais je sais aussi, tan t des rela
tions de près de q uarante ans, cim entées p ar une am itié et une affection
à toute épreuve, m ’ont perm is un rôle de confident, la place im mense
q u ’occupaient dans sa vie les problèm es familiaux.
Chère Madame, qui avez tou jou rs été si com préhensive devant les
exigences d ’un m étier insatiable, qui avez témoigné, et spécialem ent
depuis quelques mois, de ta n t d ’abnégation, sachez com bien votre dis
p aru s ’efforçait de concilier les responsabilités de sa fonction et les
im pératifs — si naturels — de sa vie familiale. E t vous, Michel, que
l’affection et l’adm iration que vous éprouviez p o u r celui que vous pleurez
ont transform é en m odèle exceptionnel de bonté, de dévouem ent, de
sacrihce, votre récom pense réside dans l’attachem ent si total que vous
p o rta it celui que vous avez soigné.
Puissent, chère Madame, cher Michel, les sentim ents q u ’éprouvent
tous ceux qui vous entourent, l’am itié réelle et profonde pour votre
époux et père de ceux qui l’ont connu, être un réconfort dans votre
im mense douleur. Que n otre respectueuse sym pathie soit p o ur vous,
et pour toute votre famille, un m otif et u n élém ent du courage qui vous
est nécessaire dans cette rude épreuve.
Vieil et très cher am i André Noguès, Paris t ’a adressé hier un
ém ouvant adieu ; te voici revenu dans ta province natale. C’est le m om ent
cruel et insupportable de la séparation.
Cher ami, au nom du M inistère de l’E ducation N ationale, au nom de
M. le Recteur Jean Capelle ici présent, au nom de M. le Préfet de l’Aude,
au nom de toute l’Inspection générale, du Centre de Recherches de Pro
ductivité de l’Enseignem ent Technique (de ses anim ateurs, de tous ses
collaborateurs, de son S ecrétariat), au nom des D irecteurs et D irectrices
de tous nos établissem ents (Lycées et Collèges) présents ou représentés,
au nom des services d ’inspection (Inspecteurs Principaux et Inspecteurs)
au nom de to u t le personnel enseignant et spécialem ent des professeurs
de sciences et techniques économ iques pour qui tu as ta n t travaillé, au
nom des anciens élèves de l’Ecole N orm ale Supérieure de l’Enseignem ent
Technique, de tes cam arades de prom otion, au nom de l’équipe de tes
collègues et am is Inspecteurs généraux des Disciplines économ iques, au
nom d ’une très vieille et si cordiale am itié personnelle, je t ’adresse un
dernier adieu.
Tu peux être sû r de notre fidèle, indéfectible, affectueux souvenir.
Adieu, vieil et très cher am i Noguès.
Madame P R O G N O N
née Yvonne TRIBERT (E F 37-39)
N otre cam arade Y. Prognon (Yvonne T ribert EF 37-39) nous a
quittés après une longue m aladie. Elle avait été nom m ée avec son m ari
(Al 33-35) à I'E.N.P. de Limoges en 1945. Elle ne s ’était mise en congé
que depuis quelques mois. P endant des années elle a accom pli coura
geusem ent sa tâche, refusant de se laisser dom iner p ar la m aladie,
déguisant son inquiétude et m asquant ses souffrances. Ni ses collègues,
ni ses élèves ne savaient la gravité de son m al dont elle ne p arlait
jam ais. Nous la croyions to u t entière absorbée p ar ses préoccupations
professionnelles et l’esprit ouvert à tous les problèm es de notre tem ps ;
nous adm irions sa vitalité, sa passion de la justice et son sens de
l’hum ain.
Sa disparition a laissé un grand vide dans no tre école à laquelle elle
a consacré vingt années de sa vie.
Nous renouvelons à n o tre cam arade Prognon et à sa fille, nos condo
léances ém ues et no tre douloureuse sym pathie.
Dans le n° 78, des a rtic le s se ro n t consacrés à M M . RACHINEL (D 14-16)
et Roger DUVAL (B 27-29).
L e B ureau re nou velle ses condoléances attristées aux fam illes d e ces deux collègues disparus.
L’article évoquant la m ém oire de RAYMOND RONZE, Professeur
d ’H istoire à l’E.N.S.E.T., qui fu t publié p ar e rreu r sans signature dans
le précédent num éro, est dû à M. E. FOLINAIS, (E F 29-31), D irecteur
du Lycée D iderot, et l’un des auteurs des ouvrages édités chez Aubier
de 1935 à 1937.
Au cas où ce rta in e s Ecoles ne re ce vra ie n t pas un nom bre de b u lle tin s
correspond ant aux c o tis a tio n s envoyées, q u ’elle s v e u ille n t bien le signa
le r à CANTAREL, 6, rue du IB -juin, GAGNY (9 3 ). Les m em bres du C entre
d ’E nseignem ent par C orrespondance qui ne vie n n e n t pas à Paris doive n t
s ’in s c rire com m e isolés. Les isolés changeant d ’adresse so n t p rié s d ’en
in fo rm e r l ’A sso cia tio n .
LE DESSIN D'ENFANT, UNE NÉCESSITÉ
« Si l’on re c h e r c h e la signification originelle d e la poési e, aujourd'hui dissim ulé e s o u s les mille or ipea ux de la so ciété, on c o n sta te qu'elle e s t le véritable souffle d e l'homme, la s o u r c e de to u te c o n n a i s s a n c e e t cette c o n n a i s s a n c e elle-m ême s o u s so n a s p e c t le plus immaculé. »
Benjamin Pa rret : « Le d é s h o n n e u r d e s p o è te s . »
C e tt e p rem ière réflexion su r le d e ss in po rtera su r l'ex p re ssio n d e s enfants, d e 4 à 12 a n s environ, p a r les t e c h n iq u e s p lasti q u e s d a n s leur totalité, forme, couleur, volume. Hiie p r é c è d e le texte « Pourquoi le d e ssin ? », qui s e p r o p o s e d'e x am in er les principales v ale urs du d e ssin c h ez les e nfa nts a u -delà de 12 ans. Mais c o m m e le laiss e e n te n d r e la p h r a s e de Benjamin Perret, n ous ne p a rie ro n s p a s de la s e u l e technique du d e ssin ; n ous p e n s e r o n s au ssi à la po ési e, à la musique, à l'express io n corporelle.
Les limites fixées à c e tte étude, 4 a n s et 12 ans, s 'e x p liq u e n t p ar le fait q u e c e n 'e st g u è r e qu'au -d elà d e 4 ans, q u e l'enfant so rt du gribouillis ( s a n s q u e c e mot ait le moindre s e n s péjoratif), pour a b o r d e r d e s t r a c é s c o n s c ie n ts et p r o g r e s s iv e m e n t o rg a n is és . Pourquoi 12 a n s co m m e limite su p érieu re, p a r c e q u e c ' e s t l'âge où les fa culté s intellectuelles a tte i g n e n t leur plein d év elo p p em en t. L'enfant e s t c a p a b le d e c h o s e s to u te s nou ve lle s : o b se rv er, décrire, co n cev o ir s o u s forme synthétique. Sc oiairem ent, c ' e s t le m oment p o u r b e a u c o u p du p a s s a g e du Primaire au S e c o n d a ir e , c 'e s t- à - d ir e d e la diversification du travail, d e s maîtres, d e s a p pré cia tio ns . C ' e s t i'arrivée d a n s un cycle dit d'o b serv atio n , qui a p o u r but d e mettre en v ale ur le potentiel d e c h a q u e individu, en v u e d'u n prochain cycle, dit d'orientation, d e stin é à tirer parti au mieux d e c e potentiel.
C h a cu n a beso in d e s 'e x p rim e r et c hacun s'exprime, t o u s ies jours, d e façon plus ou moins parfaite. La paro ie e s t le moyen d 'e x p r e s sio n ie plus utilisé, mais il y en a bien d'a u tre s , t r è s impo rtants p a r c e qu'ils m et ten t en éveil e t en v ale ur d e s qua lités q u e la s e u l e paro le ne sau rait faire apparaître . Le véritabie é ta t de non -e x p re ssio n se r a it celui d'u n e p e r s o n n e qui ne pourrait ni parler, ni écrire, ni bo uger, ni sourire, ni chan ter, ni d essin er, ni to uch er, ni re garder. C e se rait ia négation d e la vie. A un d e g r é moindre, ne p a s pou vo ir s 'e x p rim e r complètement, c 'e s t ê tr e partiellem ent mutilé. Et il faut re connaître q u e notre civilisation qui pourrait fa voriser c e p a s s a g e du moi intérieur v e r s l'extérieur, ne le fait q u e pour d e s g e n s privilégiés.
Les h o m m e s primitifs, ne d isso ciaien t p a s ia vie et l'e x p re ssio n de la vie ; les parole s, les sig n es, les coule urs, formaient un tout au s e rv ice d e ia vie, d a n s s o n double a s p e c i quotidien et éternel (Art Populaire). Ils ne p a s s a i e n t p a s ieur vie (ils n 'a tte n d aien t p a s la retraite), ils la céléb ra ien t en m an ifestan t p a r to u te s les r e s s o u r c e s de leurs c o r p s et de leur intelligence la place et le rôle qu'ils s e r e c o n n a is sa ie n t d a n s la cité e t d a n s la chaîne humaine.
Notre civilisation, à n ous Français d e 1966, n ous éioigne d e l'express io n. A cela plu s ie u r s c a u s e s q u e n ous ne p o u v o n s a n aly se r ici en détail, mais q u e n ous citerons. D'abo rd, principaie raison, ia part ridiculement réduite, a c c o r d é e d a n s les e n s e ig n e m e n t s Primaire, S e c o n d a i r e et Su péri eu r, aux m atière s d 'éd u catio n artistique. C e n 'e s t q u 'e n d é c e m b r e 1965 que les jo urnau x ont repro duit une note administrative, indiquant aux maîtres de i'ensei- g n e m e n t primaire, q u e le d e s sin libre devait ê tr e largem ent utilisé en c la ss e . Doit-on r a p p e le r q u e les v a le u rs d e l'ex p re ssio n s p o n t a n é e s o n t r e c o n n u e s d ep u is plus d e 30 a n s ? Les maître s n'ont d'ailleurs re çu a u cu n e formation d a n s c e se n s . Trop so n t e n c o r e p o u s s é s p a r le « mythe du calcul et d e l'o rth o g rap h e ». O r n ous rap p elle ro n s plus loin, co mbien il importe de d o n n e r à c h a q u e â g e d e s poss ibilité s d 'e x p r e s s io n a cc e s sib le s.
D a n s l'Enseignement Technique, où ie p r o f e s s e u r d e d e s sin a une pl ac e plus g ra n d e q u e d a n s l'E nseignement S e c o n d aire, cette plac e e s t bien trop m o d e s te pour q u e l'on p u isse p a rle r d 'u n e édu cation ou m êm e d 'u n e information. Si l'on fait le c o m p te réel d e s h e u r e s d e d e ss in d'u n élè v e d e 4e, 3e M, ou d e 2e C om merc iale, on arrive en fin d ' a n n é e à 24 environ (32 maximum théorique), une j o u rn ée en une a n n ée . Tout c o m m en ta ir e se rait superfiu. il n'y a bien entend u, a u c u n e éd u catio n musicale, a u c u n e ex p res s io n corporelle.
D e v en u s a d u lte s les jeu n e s, les a n c ie n s élèves, ne p e n s e ro n t m êm e p a s q u e les moyen s d 'e x p r e s sio n ont une importance d a n s le d é v elo p p em e n t d e I individu, majeur, consc ient, efficace, iis ne le sa u r o n t p a s p o u r leurs e nfants !
Autres c a n r e s de c e tte a trophie d e s possibilité d 'e x p res s io n , la m is ère de I e n s e ig n e m e n . d e s métiers d'a rt d a n s les é c o l e s s p é c ia lis é e s, la sp écu la tio n p ro p re à notre siècle, qui s e s t a b attu e su r le c o m m e rc e d e s oeuvres d ’art, ou d 'œ u v r e s qui en so n t pa rfois bien élo ignées, le discrédit do nt so n t victimes les a r tiste s (ê tre artiste, c e n e s t p a s sérieux, c e n e s t p a s un métier, à quoi ç a sert...). R ares so n t les a rtiste s qui s o u h aite n t pourtant ê tr e mis érables.
S a c h o n s enfin q u e c ette situation n 'e s t p a s le lot de to u s les pays, q u e d e s sta tistiq u es r é c e n te s (journal « Le Monde »}, n o u s montraien t q u e la F ran ce était t r è s re ta rd ée , que nos voisins les plus p r o c h e s c o n s a c r a ie n t le do uble de t e m p s et d e r e s s o u r c e s à I Education Artistique, e t q u e le p a y s qui lui acc o rd ait le plus, 6 h e u r e s p a r se m ai ne, c é tait la Hongrie.
On doit po urtant distingu er d e s sig n e s e n c o u r a g e a n ts. C 'e s t la s o u d a in e floraison d e s é c o l e s de •< Peintres du jeudi », d'a te lie rs p our jeu n e s, pour a d o le sc e n ts, p o u r adultes. Les M aisons de jeu n e s, les Fo y e rs ruraux, ont d e s p r é o c c u p a tio n s artistiques , p a r c e que c 'e s t là q u e s e trouve le c o m p lém en t de p e n s é e et d ex p ress io n de la p e n s é e , in d isp en s ab le à c eux qui s e ve ule nt d e s ê tr e s actifs.
Les j e u n e s y t rcu v e n t donc d e s a p p o in ts tr è s utiies, d e s palliatifs effic ac es aux c a r e n c e s de notre s y s tè m e d'é d u catio n . C e s initiatives é la r g is s e n t les b a s e s de la scolarité, mais n ous élo ignent de l’édification d e « l'école p e r m a n e n te ».
C a r II faut imm édiatem ent souligner q u e c e s a ctio n s rejettent le d e s sin d a n s un rôle d'activité d e luxe, d e loisir, de supplém ent, de p a s s e - t e m p s , et en font oublier le rôle fo rm ateur fondame ntal. Et p our les enf ants, c e rôle e s t de favoriser l'éclosio n d e s v a le u rs p e rso n n elles, e t non d e » fab riq u er d e s a rtiste s ». Les t e c h n iq u e s a b o n d en t, peinture, model age, vannerie, etc., les m é t h o d e s varient, Freinet, Duquet, Stern..., le but e s t le même.
Le d e ssin e s t un langage. C ' e s t p ar c e la n g a g e q u e les e n fan ts vo nt r é u ssir à faire sortir d 'eux c e qu'ils re s se n ten t. D é s mai nten ant on perçoit la double fonction du d e s sin : eveiller et commun iquer. Pour l'enfant, le d e ss in va d onc être l'o ccasio n de p r e n d re c o n s cie n ce de s a particularité d 'ê tr e humain, c a p a b le d 'é m o tio n s e t d e faire connaître quelle s so n t c e s émotion s. Ce ci e s t primordial a lo rs q u e l'art du Cinéma, n ous dit c om bien de no s s e m b la b le s souffre nt d e l'incommunicabilité qui les • s é q u e s t r e », et les isole m êm e d a n s la foule.
L 'é d u c ate u r doit ê tre t r è s attentif au c o m p o rtem e n t de c h a q u e enfant. E duquer n 'e s t p as influencer, ni la iss e r faire. Son travail va c o n s i s t e r à ex p lo rer d 'abord, les fa cu lté s s e n s o rielles de l'enfant, p ar la varié té d e s matéria ux et d e s travaux qu'il p r o p o s e r a ; c hacun do n n e ra un a p e r ç u d 'u n e aptitud e ou d'u n m an q u e de l'enfant.
Il faut d onc partir d e s b e s o i n s d e s individus e t non d'un s y s tè m e d 'e n se ig n e m e n t, qui utiliserait les travaux d e s e n fan ts c o m m e a u ta n t de d ém o n s tra tio n s prouvant s a valeur. C h a q u e individu e s t f o n d a m e n ta lem e n t différent d e son voisin. C e n 'e s t d o n c p a s une m éth o d e q u e devra connaître l'éducateur, mais t o u te s les m éth o d e s, qu'il utilisera non pour en vérifier l'exactitude, mais co m m e d e s outils qui l'aideron t à faire é p an o u ir les v ale urs d e s e n fan ts qui lui s e r o n t confiés. Là s e b e r n e r o n t s e s efforts
En effet, au nivea u de l 'éd u c ate u r qui fait p ein d re les enfants, la vale ur d 'i ntrospectio n psychanalytique n 'e s t p a s utile à conn aître. T rès difficile à a p précie r, elle l'es t e n c o r e plus à exploiter. S e u ls d e s s p é c ia lis te s p e u v en t risq u er d e s h y p o t h e s e s et p r o p o s e r leurs utili sations . Il faut m êm e ê tr e particulièrem ent pru d en t c a r deu x d a n g e r s g u e tte n t l'é d u c ate u r ayant une certain e habitude de la lec ture d e s d e s s i n s d 'e n f a n ts . C 'e s t l'illusion qu'il p u is se ex is ter p our l'interprétation psy ch an aly tiq u e d e s d ess in s, une s o r te de ré p erto ir e permanent, p e rm e tta n t d 'e n c o n n aître la <■ clef » à c oup sûr. |i e s t vain, affirment les plus é m in en ts p s y c h o lo g u es , d e s'initier à la c o m p r é h e n s io n p sy c hanalytique du dessin, en d e h o r s de la t echnique de la p s y c h a n a ly s e elle-même. « C ' e s t e n c o r e l'erreur, explique J. Boutonier, qui c o n siste à p e n s e r q u e l'on p eu t d isso c ie r d e tout l’e n s e m b l e d e s c o n n a i s s a n c e s p s y c h a n a lytiques un c hapitre tel q u e celui d e l'interprétation d e s r ê v e s ou d e s d e s s i n s et utiliser les c o n n a i s s a n c e ainsi a c q u i s e s p our une s o r te de p sy c h a n a ly se sommaire. »
C e p en d a n t, l'ex p re ssio n artistique e s t a p p a r u e d ep u is Fre ud et Jung, un exce llent moyen ih eia p eu tiq u e , c o m p a rab le d a n s une certain e m es ure, à la libération q u 'a p p o r te le p s y c h o drame, ou mime d e s luttes intérieures. P o s e r su r du papier, form er d a n s de la terre, tr a c e r au crayo n, s e s craintes, s e s pe urs, s e s ra is o n s de m éc o n ten tem e n t, con duit s o u v e n t à les dominer, voire à s 'e n d é b a r r a s s e r . « L'enfant r e p r é s e n t e c e qui fait l'objet de s o n d é s ir ou d e s a peur, c 'e s t-à -d ire qu'il en de vie nt l'auteur s o u s une form e don t il e s t maître » (Juliette Boutonier). S avoir de quoi en souffre e s t so u v e n t le d é b u t de la guérison.
Le d e ssin e s t un lan g ag e e t c o m m e tel il a so n vocabulai re. Les é lé m en ts en so n t ie trait ferm e, contour), la v ale ur (les lumières et les o m bres, du blanc au noir p a r