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Nationalisme et racisme : analyse de dix ans de discours du Parti Québécois à l'égard des communautés minoritaires du Québec (1981- 1990)

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Texte intégral

(1)

(

(

Natlon."lmI ••

gel

1'"

i

.nl'Y . . . .

dix

Inl

dt dl_yr. du

,.,.1 QyM4cg11 •

1'''nI

.... commynlu",

mlnorlt.l .... du Out . . .

n.,.,.)

~ric K. Desrosiers,

cMpartement de scienCe politique, Universit6 McGill, Montrul,

juin 1992

M6moir.

pr6sent6 • la Facu1t6 dei Mudes

et

recherches gradu6es

comme exigence

partielle de

la

maftrise en science politique

(2)

Nationalisme et ra~isme; 1 e di scours du Parti Qu~bé('oi s

(3)

(

(

BEIEBCIEMENTS

en

plus de mon directeur de mémoire. M. Alain-G.

Gagnan.

professeur au

dé-partement de science politique de l'UniverSit6 McGiII. qui a

été.

tout au long de

la dernière année. le critique exigeant que j'attendais de lui; je voudrais remer-cier iCi M. Lawrence Olivier. professeur au cMpartement de science politique de

l'Université du Québec • Montrul. pour leS comm.uires qu'il a bien wulu

apporter • la démarche méthodologique de cette recherche; Mme Pauline Desrosiers. ma mère

et

professeure

à

la faculté des SCiences de l'éducation de

l'Université Laval. qui fut ma conseilltre et ma correctrice privil6giée; Anik de St-Hilaire. ma blonde et colocataire.

pour

son

appui moral ainsi

que

M. Andrew

Delille. M.

""a"-Claude lcart.

M. Bernard Landry

et

M. Lan

MacDonald qui ont

accepté de m'accorder une entrevue. À vous. ainsi

qu'.

tous ceux

que

je

(4)

ii

RelUMe

En quoi les accusations de racisme à l'endroit des nationalistes québécoiS

sont-elles fondées? Aucune recherche ne s'est arrêtée à cette questtOn en r. gard du Québec contemporain Les auteurs qui se sont Interrogés sur le lien pouvant exister entre le nationalisme et le racisme divergent d'opinion Dans le

cas

québécoiS. il

appen

qu'il

faille

définir

le

concept

de

racisme

d'une

façon

souple et élargie. Cette rec;herche procède à une analyse du contenu du dis-cours du

Parti

Québécois de '1981 à 1990 à l'égard des communautés minori-taires tel

que

rapporté dans ,. presse écrite. Une originalité de cette recherche

est de

soumettre ensuite les

résultats

obtenus

à

trois

représentants

des

com-munautés

minoritaires

et

à

un

représef'l8nt du Parti Québécois pour

que

ceux-Ci jettent dIS éclairages différents sur l'interprétation des résultats. Il ressort des

conclusions de ,. recherche q~ le Parli Québécois n'a pas tenu un discours

raciste

dl 1981 à 1990 et qu'il

faut en conclure

qu'on

ne

peut

dresser

un lien di-rect

entre

nationalisme et

racisme.

"STRACT

How weil founded are accusations of radsm against Quebec natiOnaliSts? No

r .... rCh has been done on this question regarding contemporary Ouebec.

AuthorS whO have 8xamined the linle between nationalism and racism in other

contaJCts have disagraed about its

relevance.

10 provide an anawer, a broad

and flexible definition d the concept cf rlCism is ,equired. Thislhesis analySes

the

content

of the

Parti

Q~' poIiticai

diseau, ..

conc:erning

minority communitieS as ,eported in newspapers betw •• n 1981 to 1990. An original

aspect 01 tnis reMlrch ÎI the fact it submits ils reNts

to

representatiVeS 01 the

Parti

QLMIt*ois and minority communitils to shed _ • •

nt

lights on the

aUlhol's intIrpretation d his resultS. The r_rch supports the conclusion thlt

the Parti

Qu6b6coIs' discour .. trom

1981 to 1990

was

not

raciat.

As

a

relUIt,

a

(5)

(

i(

(

nlLE DES MATlèBES

p.ge

; .11. .1': •. 11. .1.' ... i

Ns'"",'-...

.ii

T.., ..

1II!IIItIw ...

.iii l. 1 l' ... ": 1 ., • • 1 ... 1 CMplIr' Ii La

tbMde

Le

,acl • •

La notion ambigüe cie tcracisnMt ... 4

Les

nIWIUX du diIcotM's rlCill8 ...

9

Peut-on

tir.

victime 81 . . . . ? ... 11

RIel ....

et

n.tlon.II ...

Le bon et le mIUVIis r18tionaIiIfne ... 14

Les similitudes entre le nationalisme et le racisme ... 17

L'obIICtIf

cil

Il , . . . .

... 23

Ch"'" IIi LI mMbgdgI"It

L'.n.I, ..

de

contenu

Les comm&.N~"

SUlClptiblea

cr..,.

victimes

de rac::iIIM ... I • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • I l • • • f • • • • • f • • ' " • • • • • • • • • • • • • • • • • • 1 • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • f I ' " Il.29 Les sources -La prlII16crI8 ...

31

-La cortItiIuIioI1

crurl

corpus

de

pr_

... 31

l'analyse

de

ccnenu

-La dMlrmr.tiOn ciel

'*'-...

33

-La ~ l1Iic:atkJ11 ... , ... , f i " f i . . . f I f I • • • • f I ' I l ' " • • • • • • • • • • • • • • • f l • • • • • 35 ... ..,.., ... 35

(6)

,

! ,

.

, ~ 1 , h'

Chigi", III;

Ln

mu"".

pa,e

fllgIId d'en. IrnbIe ... 38 Reg.rd

lur ...

th . . . .

Le Québec et les Québécois

1. La nation qu6t)éc~li...

. ... 42

2.

Le Qu6bec

ml.llticult\.r'a ... 42

3. Le Qu6bec frar1COphone... .. ... 45 4. La communauté québécoise francophone

rnenac6e... . .. ... ... ... .. ....

48

5.

Le

degr6 de

toI6rance

des Qu6bécois

et

leur

niveau de sympathie pour la ca~ autochtone ... 47 8 .... . . , . . Ils dei QIItb6cois ... 49

7. La reeponubilit6 du ~ ... 49

Les

communeut.

minoritair.

8.

La VlIN des

comm\N,,* minoritlir ...

50

9 ....

nations ~ ...

50

10.

Le statut particulier de la

communaut6

qu6b!k:oise

~ ... 52

11. Le dIgr6 de risque

rlttlCh6 aux

cornm ...

m~

...

53 12. La

mawai_

fOi des

commune"".

rnia'tIIirII ... 53

13. L'jntol6rance

dei

communautâl

rnia'tIIirII ...

56

14.

Les

lIntiments des

comm ....

"*

rnia'tIIirII ...

56

15. Le

trIitIment ~

aux communa&dl

rnia'tIIirII ...

56

18.

L'importancedll'*"'~

... 58

17.

Les

communa'* minoritai ...

tant

~.,

... 58

Les

objectifs • atteindre

18. Le

~

dei

comml.l18'* ...

59

19. L'i,.,ation

dis

commLNutM

minoritaires ...

60

(7)

(

(

(

Les principes

p_ge

20. Les valeurs dérnocr ... 61

21. La xénophobie et le racisme ... 62

Ch"'" IVi

Le,"",.""

dllCII . . on ... 68

Un

a ....

ouvert •

'1

dlft ... ce

Cr8UIII ou mosaïque? ... 69

L'inttgration nbssaire ...

73

UM potitique cil

toI*ance ...

7 ..

LeI

communlut_ mlnorl .. I, . .

La cornmLN~ ~

...

77

Las

cornmlN ...

~

...

8()

Les

commlNutés

cUU'"

et les

immigrants ...

81

A

propo.

cie . . . .

In. ,.., ...

et

de

l'u_

de

Il ..,.... comme

aouree d'In'or.tlon

À PftJpOI dl ca't8inI r6IuIats ... 84

À

propos

dl l'usage de la presse

comme source

d'information... . ... 86

Ch..,,.

Vi

LI

parti

A . . . " 1. qgl.-Lt

rlCl ...

l*inilion ~ et largI dI.I raciIrne ... 91

Victime Il •••••

ur ...

93

HMlon,II..

et

r-=I.-La

bon

et.

fnI&NIMI ~ ... 93

Lee

similitudll . . . nationIIIiIme et r.cilme ...

95

... ·.1":, .',1 • • • , • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 1 . . . 100

t • • • • r 1 J ... ., ... 102

., A.T..

113

(8)

\

l

"

De mon grand pays solitaire

Je crie avant que de me taire

A

tous les hommes de la terre Ma maison c'est votre maison Entre mes quatre murs de glace Je mets mon temps

et

mon

espace

A

préparer le feu la place Pour les humains de l'horizon Et les humains

sont

de ma race (Gilles Vigneault)

(9)

{

(

,

INTRODUCTION

Au Québec. le courant nationaliste n'est ni une nouveauté ni à l'abri de la cri-tique l'une de ces critiques vise. d'une façon générale. à affirmer l'existence d'un lien historique entre les idéologies nationalistes et le racisme. donc à attri-buer à la mouvance nationaliste québécoise un caractère raciste. Il arrive que. par extrapolation. on en vienne à dire simplement que les Québécois tendent à

être culturallement plus racistes que le reste de la population canadienne. Depuis les horreurs du nazisme. il ne peut Atr- imaginé pire étiquette. Le racisme est devenu depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale le symbole du mal absolu. Il est accolé

à

ce qu'il y a de plus détestable. Aussi l'accusation est grave.

et

peut"tre très lourde en conséquences

.

Si elle finit par convaincre . Le 'ait que ces accusations viennent généralement d'opposants au nationa-lisme québécois

et

de membres de la majorité anglophone canadienne'. suffit généralement. au yeux des nationalistes. pour discréditer ces propos. Les na-tionalistes ont tOt fait de rappeler que cela ne serait pas la première fois qu'un dominant tente de saboter les projets d'émancipation d'un dominé, en repro-chant à ce dominé de faire des distinctions entre les membres de l'ensemble de

la communauté. ql.8 le dominant ne souhaite évidemment

pas2.

Des Observa-teurs diront que la victime de racisme est plut6t la majorité francophone du Québec elle-mtme: que dans le procès mené au nationalisme québécois, il y a plus qu'un simple calcul politiqua, mais aussi l'expression non pas d'un ra-cisme qu6bécois. mais d'un rara-cisme canadien anglophone à l'jgard des

Québécois3.

Toutes

ces

questions sont d6licates et trop importantes pour être écartées négli-gtrYI,ment. À la comparaison faisant des Québécois des gens culturellement plus racistes que les autres Canadiens, de nombreuses recherches

et

en-qu6tes viennent répondre que cela ne correspond d'aucune façon à la réalité. Le populatiOn du Québec ne rMIe. en effet. pas plus de racisme que le reste de la population canadienne4. Aussi cetIt piste comparative entre les

Québécois

et

les autres Canadiens apparaft-elle comme un faux débat larg. ment alimenté. des fins plus politiques que SCientifiques. Mais cela n'implique pas que le racisme existant au Québec n'a pas cela de particulier qu'il est en partie inspiré par le nationalisme. Ainsi donc, le th6me central de cette r.

(10)

.-

cherche est le lien pouvant être établi entre le nationalisme québécois et le racisme.

2

Il est à remarquer, qu'au Québec, les recherches abordant le thème du racisme sont rares5; et plus spécialement celles faisant mention de la question du natio-nalisme québécois et de son lien possible avec le racisme. Tout porte à croire que la présente recherche est l'une des premières à se concentrer spécifique-ment sur cette question et la première à se faire sur un autre nationalisme qué-bécois que celui de l'entre-deux guerres. Elle sera également lB première au

Québec en science politique à comprendre dans sa méthodologie une soumis-sion de ses résultats aux commentaires de témoins directs de la réalité étudiée. Le présent mémoire est organisé en cinq chapitres. Le premier chapitre

s'arrête aux éléments théoriques traitant spécifiquement du lien pouvant être établi entre le nationalisme et le racisme, mais ce après avoir d'abord défini ce qui sera entendu par racisme dans la recherche. Il consistera, ensuite, de dé-terminer cie façon plus précise quels sont les objectifs de cette recherche avant

de passer au second chapitre consacré à l'explication de la méthodologie em-ployée. Le troisième chapitre présente les résultats de la recherche. Le qua-trième chapitre discute et analyse ces résultats. Le cinquième chapitre fait un retour critique sur la théorie parcourue au premier chapitre,

à

la lumière du cas québécois: une conclusion y fait suite.

1 Voir les r6cents e)(8mples des d6clrratlons de Pierre Trudeau à r6gard de la ,;'JCI6t6 distincte qU~lse (L. Qtyglr, 7 oct. 1991, p. 1), du QuM)ec tet que ~nt par Mordecal Richier ("A.

report" st large", dans The

New

yorklr. 23 SIPt 1991, pp 40-82) ou des pseudOs conctuSiOns prtMiminlll"es du groupe de traVIII **al aupr. des communaut6s ethniques du QMbec (1.1

Pr,.. 26mlfs 1991, p 82).

2 Dans

Portr.

dy cgIonl. (Utrecht (Pays-Bas), Jean-Jacques Pauvert lIditeur, 1966, 185 p),

Albert MemmllOUligne la gratU1t6 de ces .eculltions du dominant· -Ain., Il (le coIonl.) . . a nation.,l ... et non, bien entnu, Int.,,~ste Bien sûr, ce f.unt, il "KlU8 de verser dana l'exclUlivilme et le chawlnieme, de s'en tenir au plus tltrolt, d'oppo_lalOlldant. nationale à la

soIidMt' humaine, et mtme la lOIidIrit6 ethnique

*

la 1OI1d1llt. nationale Mals anendre du

coIonil6, qui a tint lDuffert de ne pu exister par lOi, qu'illO!! ouva1 sur le monde, humaniste et

internatlonaltlt •• paratt d'une 6tourderie comique .. p. 171

3 Robin Phtlpot, Oka

mjlr

"lb!

dy

CIo""

n'.',

Montr6", VbB «tlteur, 1991, 175 p.

4 Voir entre autres Andr' Bernard, "Les attitudes des CfY1ldiens-Français à l'.rd des autres groupes ethniques", dans CpnjpDClyre PA'!IIg", lU Qu4IW d g _ mjDQriIM dy

gy . .

no 4, automne 1983, pp 81-86, Denis Bolduc et Pierre Fortin, La ErIOGQPbonn lOOf-j'splya

-xtnophPbM-qlJllManqlophonM NI autbIc? UDlIDIIyM qyantltltlyl txpIOrI1Qlrt,

au . .

,

a.partement d'6conomique de l'Unlverllt' LaYII, 1990, 34 p., SylVIe Gir.d et Jean-FrançoiS Mantgre, L'lmmpratJgn Il l'ggnlQO publia"'. cr..,.n dl. r •

.,nat.

_'And . . .

d'OPinIOn sur rjmmgatjgn MI QyttbIc Il MI

Cao.

1152-1., Montr"', Conseil des

(11)

..

~---(

(

IOnt mllUx tra""Jau Qu6bec", La pr • • 27 mara1992, p A1, Anthony H RIChmond, "Immegration

ano

AllClai

Pretudice

ln 8ritIIn and can.da", dans JeM Leonard Eliot (ed ),

IIfR

NltKl!' Mn EmOtC grpyps in Ctnada· Scnorough. Prentice-Hall, 1979, pp 290-310

5 Pterr.Andr. Tremblay, La diSCrIminatiOn envers les mlnomn VI_bits au au.bec, ChicOutImi,

(12)

r

t

!

f

4 CHAPlTBE li LA TH'OBIE

La littérature traitant du nationalisme .t du raciSm. est volumineuse et une sélection a nécessairement dO être faite. Le choix des ékknents ttWiques présen* dans ce Chapitre s'est fait avec le but d'une application la plus pertinente possible au

contexte

quti1QCOis. La

prem.e

partie du

chapitre

est consacrée ""~t au racism •• la deuxitme situe les principaux eMbats th60riques liant ou dissociant racisme

et

natiOnalisme.

et

finalement, une troisi6me partie fixe l'objectifs qui anime la présente recherChe.

LI racl ....

La

notion am""" ".

"'IIC'."'.

Loin de susciter l'unanimité. la notion de ~acisme

peut

impliquer des diff6rences de

compr6hension

telles _

toute r .... xian

et

discullion ..

trouvent

rapidement emptché. par manque de ba . . commune. Aussi doit-il Mfe

.xpliqué ce qui . a entendu iCi par .. racism ....

et

surtout ce qui a

mené •

pareil entendement. Des

auteurs

font une utilisation du concept de

raCisme

em""ement large;

ils iront jusqu" parler de

racisme

anti-jeunes. anti-femmes, anti-ouvriers. anti-roux. anti-chauves

mtme,1

L'une des

rIiIons.

pareil

us.

est sQrem_ le fait _le

racisme a ...

, .

au

cours

du

XX tme

1i6cIe.

et

tout partiCuli6rement depuis la

fin

de la Deuxi6me

Guerre

mondiale. l'incarnation du mal

abIOIu2.

Certains ont cru bon de • cMmarquer de

cette

tendance,

cherchant'

retrouver

une

rigueur apparemment

perU.

Albert Memmi3 •• CI chlpitre. souligne

qu'""

lInS large

et

li' ....

Mroit

pe&Mnt ..,.

doriI6s au

concept de

racisme.

Selon

cet . . .

,

le . . large est celui attribuant li'

car-=*e raciste.

touIles

discours ou comportementllOciaux relevant

de

la Iogiqa. du racisme. sans

nt-ces.alrement faire ,., . . . dei car~ bioIogIqws. Le . .

*rott.

quant • lui.

est

Cllui lOUIignant un

upect

biologique sine qua non de la notion

de

race,

donc

a.

du

racisme.

MImmi dit

prtNr.

r . . . .

le

mot

-raCisme ..

• sa

cMfinition

jtroite.

alOrs

qu'il invente le mot

-hM*ophabie ..

peu

r6fI6ter

la

définition 6largie du

raci8me.

L'auteur reconnait n6anmoins que l'usage

courant ne changera

problblement

pas et

que

l'on .ra encore

CIl

deux

(13)

(

(

(

.,

auteurs

ont

eu le

mtme

souci d'une d6finition plus rigoureuse du racisme et ont proposé,

.18

SUite

de l'ffh6térophObie. de

Memmi,

leS

mots: ..

préjug6s.

au

sens large4, ffautoritarisme .. S, .raCisme primaire .. a, ffautrisme.,7,

"panekhthrisme ..

a,

et

bien d'autres.

La volonté de réintjgrer l'aspect biolOgique du racisme, donc aussi d'une r6f6-rence biologique dia races. exprirMe ici par Memmi, prend un sens particulier

lorsqu'el. est

mi ..

en para. a-= les recherches et

rMlexions qui ont . .

me"" sur ces

Hm ..

depuis la

fin

de la

Deuxi6me Guerre

mondiale.

particu-li6rement dans le champ dia 8Cia'aI naturelles et de l'histoire des

icMes

poli-tiques. En effet, les rlCll y apparaiSsent lire les Plft fruits de l'imagination

humaine; comme 6tant fondées

sur

aucune caract*i8tiq~ biologique

pertt-nente

et vérifllbfe8. Jaccb,

Cité

par

Taguilff.

dit:

. .Ia di"'nce biologique entre deux perlOn'" d'un mime groupe, d'un

mime viIIIQe, lit li grande qu'. rend inlignifilnte'a diltlnCe entre lei moyen . . de deux groupes, ce qUi ,"lM tout contenu au concepI de

race. 10

Cela

m6ne

donc •

faire

lN

premitre

constatatiOn:

mtme

dans le

cal

d'une d6finition stricte du concept

de

racisme. impliquant une

Matton

de

caract6ris-tiqueS biologiques, ces caract*ïstiq.s bioIogiq.s ne peuvent qu' . .

imagi-naires. qu'ke

le produit

d'une

cr6ation

de l'esprit

de

l'acte\I" rlCisant

les

indivi-dus

ou

les

comrmN ...

qui

l'entcuent.

Cela VI dans

le . . .

de la

des-cription que fOnt les

ob.lrva"'"

du phtnorn6ne

raciste.

MImmi

dit •

propos

des baMS biologiques du diIcours raciste:

.c'''

une ICCUIllion . . . VIIiabIe, qui utiN. tout ce qui •

pr6 •• nU, .. mtme ce qui ne _ pr6 •• nte pu, puilqU'lIIelnvente.

rOOCIIion. Pour foncttonner. il lUi

,IUt

un piVOt, n'lmporte 1IqueI: la couleur de la PMU. lei ... du \1IID8, la forme des daiQIa,

ou

le CII'ICI6re, lei

moeurs ...

St rien de CIIa n· ... COfWIincanl, il propoIII'a quelque tnit mythique: un . . d'une teneur PII'tiCuIike, une mlll6diction 1nCIIb'_.11

L'aspect imaginaire des races est central

peu

une borill appr6ciatlon du ra-cilme.

Clr.

en effet. cela permet une compMhension beaucoup pluslUbtile

(14)

(,

des mécanismes de racialisation et du discours raciste. Robert E. Park, cité par Michel Wieviorka. explique:

la conlCience de race [ . ) doit Itr. considérée comm. un phMomn du

mtme ordre Que la CDnIClenCe de dalle ou de eut. [.

J.

les relation. de

races [. ) ne eont pas tant dei relation. entre indIVIdus de dlff*ent .. rIIC8I

qu'entre dei individus conscient. de ces ditf*encn 12

Ces pseudo-ditf*ences. bien qu'exprimées en termes biologiqa.s. n'ont pas

n6cessairement * Mfe d'ordre physique ou

bioIogiq~.

C'.t-*-dire

que

tout en

s'exprimant

en

terme.

de caract6ri~ biologiques

propres.

chaque

groupe.

l'acteur

r&Ci .. nt peut fair. appel

*

des diff6rences aAnIIes ou

lC)-a

ciales

entre

ces

groupes;

Taguieff dit ~ les

th60ries racistes op6rent:

.... la fol. une natu~ du culturel

.uou

du SOCIal.

trait"

[le cultwel eUou le IOdaI)

comme

*lit .. bIoIogiquII. et

une

fatllisation du

cours

de rhillOir. hum . . . , la contingence Mant " .... IMonVlltie en Mceuit6, ilia nbI·

lit.

trMlfonn" en dIItin.13

Les

races

pr"nl8l'1t

ici

graduellement

la

forme

de

constructions

lOCiales

sur

.s-quel • • baN largement le dtlccus radlle. Colette GuinaLmin14 rappelle

aux

chercheurs

en

sciences tunaiMi

qu'eux seuls

ont la

patemit6

du concept

dei racea humai ... et que 118 sciencH naturelles n'y

ont

aucune

fIIPO"IIbi-lit6.

Le

concept de rlCll tuilai,..

est bien

plus le produit d'lN perception subjeCtNe dl la r.-it6 sociale que celai d'une analyse rigOur . . dl

cette

.... 11t •. Guillaumin l'exprime ainsi:

La

-r . .

- ... une

notion

aulli

peu concepIUIIIe,

..,.Iite

et froide que PO"

1ibIe, . . . donc concIm6I au prem" potnt . . la pM inconIciInIe dl nos

rn6caniImeI dl comli ... dl r.'1Jtton avec . . . hurn ••. 15

Cela vient

appuyer

l'Id6e.

vue pr6c6demment.

que

les

races n'ont pas

pour

baN quelque

sorte

dl

constatation

empirique de la biologie ou de la

physiolo-gie humaine. mais plut6t l n perception IOCilie dei

groupes.

Est-ce

*

dire

que

parce

que les

races

n'existent

PlI

scienlifiquement il lit irnpouible de

t.

nir compte dl tels

groupes?

Non.

il faut dlNrencier la r6a1it6 empirique dei

races

tunai .... et la

r6aIit6 empirique

de la perception sociale de

races

(15)

(~

(~

humaines. Il a été cUHnontré qu'une approche de la r"lité sociale en termes

de races humaines empiriques fait fausse route. Les races humaines n'existent que dans l'imaginaire collectif des membres d'une société. Ces races sont

dé-finies selon c:tas caract*ïstiques biologiques, culturelles ou sociales propres

*

l'imaginaire des membres de cette

socMM6.

Le caractère imaginaire des races n'en

enlève

pas l'intérêt ou la pertinence scientifique; la perception de la

so-ciété

en termes

raciaux reste

une

r.libi. Guillaumin dit:

Que la rllCllOit un .. fllt de nature. ou . , qU''''Dt un .. flit m .... ou

pas, elle ... aejOUrd'hUl, lU XX tme

*",

une rUlit6 JUridique. politique

hiI-tonqu.nent InlCrite dlnllel fllt., et qui jOue un r6Ie ertectif et contrllgnant

dIn. 1el1OCi6t61 concem6eI. [ ... ) Nier IOn exiltlnce. comme tentent de.

f.e lellCiInCeS de l'homme. 1OCi1l •• puis natur .... , nier I0I'l . . ence de

ca,.",..",~""" une choie - vr" --qui ne IUpprime en

rien la r'" 6tatique et la r6llit.1OCi1ll dl

œns

CII6gorie. qui ne tuppriml

en rien • tilt que .l1li n'" pu empiriqUlment valide . . . pourUnt

.,,-piriqWment flftectw..16

Ailleurs, Colette GuHIa&.rnin rappelle

que

l'objectif n'est

pas

da faire de la lin-guistique mais des rechlrches sociolOgiques pertinent .. , col . . . la

r6a1it6

sociaIe17.

Peu importe

alors li le

racisme

Mudi6

fait

r""'" •

des

rial

qui, empiricpment, n'existent

pal

et

qui

sont ...

dei

caract*lltiquel cu1tu-relles

et

sociales plut6t

que

biologiques. En fait, il faut

Mre

bien conecient

que

la d6n0mination de -racisme.

Il."*,,- . .

largement

dGe

*

lI't

_IOde

par-ticulier du ph6nomtne en tant

que

tel. Taguieff lOUIigne:

.,. M" inportlnt de fIPIIlr. que ce qui ni nomm6 .. r-=t ... ne tient

ce

nom , . . . que d'un incident de

.-coure.

voire d'une ,..contre auIIi .x:i-dentel. que ~ dl mlflnlendul, • savoir une incurIIOn lUr III terres

dIIlCiIncII ~. peine . . . . un PlU trop _ _ de leurs

rM-thodII d'objectivation du donn6

hum... [ ... )

CnI iii ... entendre que •

rlCi."e doit aujOurd'hui tire ~ ""'a que clin. III diIcourI

No-riques expliCtt. pNtendInt IIltgitimer.18

Apr" avoir abander'" l'id6e d'identifier des races biologiques correspondant • une r.lit. scielltifique,

et

cravoir vu CllIes-ci remplac6el par dei races hu-maines biologiques

Im-ainair.

bI .... sur dei caract*iltiquel cul" ....

et

(16)

,

r

8

sociales, il faut reconnattre que le racisme n'a j.mais fondament.1ement impli-qué une idée de race, de division biologique de l'esp6ce humaine. Le racisme, sous l'éclairage apporté par Taguieff. mais aussi suite aux différentes idées qui

ont été présent_s ci-desSus, prend l'aspect d'un phénom6ne de ségrégatiOn

ou de discrimination se basant sur la c:ltfférence, qu'elle soit de nature

biolo-gique, culturelle ou sociale. P . . . . c6té de ce fait ser.it risquer de m.nquer

l'aspect central du racisme, et ce particul.ement dans la forme qu'il

prend

de

nos JOUrs. Étienne Balibar dit:

Dan. CIl conditions, une ~ gjMrale de ·rlClne-n'est PlI une abs-traction. m . . . . de perdre en pr*=t1lOn et pertinence histonque ce qu' ....

gagne en univerulit6; mail c'est une notion plUI concrMe, prenant en

compte. poIymorphilme "....,. du r8CIlme • • fonctIOn globlllilne.

MI conneXlOnI avec 1'.,.".bIe . . pratIqUeS de normaIiIItiOn et

crec'ulion lOCiale. comme on peut le montr.

*

propo. du Mo-racisme, dont l'objet privil6gi6 n'lit pul'.Ara-ou le -Noir-. m •• hAra (en tint QUI)

drag.-, .cNlinquint-,

-violeur-.

etc .. ou auai bien le violeur et le

_in-QUMt en tant qu'.Ar""-, .Noirs_.1IC.19

Taguietf insiste de son c6té beaucoup plus sur l'importance

toute

relative du mot, ou du concept mtme de -races .. , dans le cIscours raciste:

... 1IIorI qUI le n6cH1CiIme de la nouvelle droite _ conllitue, ","aIde du

mol

-r_-

el

en

,nt6gr_

mtme la cNnonciation du

-rmlml-,

lUIoUr de

'a

-=r1lll1atiOn de la dIfNrence, IIIlntiraci . . . croient pouvoir l'Y oppoIIt' en

tenant un

dilCOUrl

non

moin.

diII*entiIIII.e, ne _

dillingUant g ...

e

que PlI'

une cer1Iine inIiItInce ." .renrict'l~ent-,....,.. PlI' lei ditf. rencel.20

Dans

le

cas

de la p" .... rechercM,

l'en""'"

de

cette à6m0nstration sur

la pertinence d',"", conceptiOn plus souple cilla notion dl race .. de racilm.,

permet

de donner des ... ~ •

une

perception

jusqu'.

m.intenant

largement

intultNe

de

1

...

Ht.

~...

....

communaut6s

minoritaires

au

au.bec

sont distingué.

entre elles par des caract6ristiqull f.llant parfois rt-f6rence • la couleur de la peau, mail .UISi, parfOis, • dei caract6ristiquellin-guistiques, culUelles ou religilu_. En quoi ..,.it-H pertinent, lU nom de la

(17)

(

(

(

communaut6s en termes de racisme que dans le cas de la couleur de la peau?

If y a fortement. croire

qu'en ce

qui

concerne

le Québec, l'appartenance. la

communauté linguistique soit un fait au moins aussi dMerminant que la dite couleur de peau.

La présente recherche adOpte donc la logique de Colette Guillaumin qui encourage les chercheurs, lorsqu'ils

Mudient

le racisme, •

se

coller le

plus

possible • la r.lité des

groupes

tel qu'ils

sont

perçus par les acteurs. Ainsi,

dès

qu'un diseotn attribue des caract*istiques MgitiVeS

permanentes. un

groupe

sur

la seule

base

d'un trait distinctif

rMl ou

imaginaire de

ce

groupe, que

ce trait

soit d'ordre culturel, linguistique, ethnique, religieux

ou autre,

cela

doit

être considéré comme

relavant dl la

lOgique

du racisme. Il

ne

peut

être raisonnablement

concevable, dans

le

cas

du Cu6bec, de

se vouloir plus

strict

dans

l'acceptation du concept de racisme

lins

exclure arbitrairement les

as-pects eseentiels et les

plus

pertinents de

la

r6a1itt

des

relations avec

les diffé-rentes communaut6s

composant

la

soci6té

q~ ...

.... nlvuu1f du dlacouf8 'IICI.,.

Est-il

possible de

déterminer

des

_6a

de

gravité

de racisme, de

d6terrniner

le degr6 d'importance

cr",

discours ou

d'", mouvement raciste? Michel

WilViorka21

propose

une grille d'évaluation bal •• sur le

niveau

d'organisation

atteint

par

un

diIcours

ou '"

mouvement

raciste,

ainsi que

sur

le

niv.u

que

ce

diSCCU's ou ce mouvement a atteint

au

sein

des

institutions d'une commll1lut6.

De cette

façon

un

discours

bas6 sur

une doctrine

structur6e est

perçu

comme

ayant un

dlgr6 de

gra""

sup6rieur •

un discours comp0e6 d'LN

s6rie

de

préjug6a

diffus. Le

fait qu'", discours soit ~16 par un

parti

politique impor· tant . .

a

perçu

comme

6tant

ct",

ni\WIU de

gravité sup6rieur par rapport •

mtme

diIcourS WhicuI6,

cette

foi.,

par aucun

mouvement

organi16.

Le

mOd6Ie

de Wieviorka est &.118 *=hIt1e comptant

quatre

nMlaUX22

le

pusage

du second niveau

au

troili6me

repr ... un

changement

qualitatif majeur.

En effet, selon Wieviorka, les deux

premi . .

niveaux de racisme obIerVabIes

dans une soc*'

sont

essentiellement des ph6nom6nes

diffus, sans orge ...

tien, ni

doctrine orgari....

Le

racisme

prend

alors

la

forme

de lriJug6s

plus

ou moins

consciIntS.

peut-ttre d'une certaine

x6nophobie. Des actes de

(18)

10 violenCe peuvent survenir lors de crises, mais n'ont pas un aspect syst6matiq~

et

organisé. À un degré plus aigu, l'ensemble du phénomène peut être plus

structuré et permettre l'éclosion de groupes qui se dotent d'un discours et de

moyens d'action pouvant constituer un problème qui n'est plus secondaire. Cette forme de racisme peut être mesurée

è

l'aide de sondage, et parfois reliée au discours de certains idéologues.

Le saut qualitatif important se fait lorsque le disccus

et

les rnouverIWnts

ra-cistes

r6ussissent

è

s'organiser politiquement.

Il peut compter alors sur des partis politiques, ou parapoiitiQues, ayant un discours et une id6ologie

coh6-renta. L'utilisation de la violenCe

est

syst6matiqu8, la promotion de la discrimi-nation

est

owerte. L'id6oIogie raciste a alors sa

place sur

l'échiquia' politique. Si cette icMoIogie se fraie un chemin jusqu'au pouvoir, elle peut mtme alors laisser sa marque U' 1 . . institutions du ptlYl, Mfe constitutionnali ....

L'exemple

qui vient en

tête

pour ce

degré

ultime

de racisme est évidemment le rjgime d'apartheid sud-africain.

On comprend

bien,

è

l'aide de

cette

6cheI1e

de gravïtt du racisme propo'" par WieYiorka, l'importance qualitative que repraente le passage de l'opinion pu-bI_, plus ou moins diffuse et organi", au parti poI~ structuré. L'impact

et

1.

conl6quenctl d'W1 dilCOWl raciste exprimé au niveau de la

poImq.,.

or-gani"

sont

incomparablement plus grands

que

lorsque le racisme rel6ve d'individus discrets

et

isol6s. Le passage

au niveau

de la politique

organiUe

structure

le

racisme,

permet de le coordor"tiW, de le

renforcer

et

d'en fbOrtser

le d6valoppement. Wieviorka l'exprime ainsi:

Il (le rlCi . . . ., niWIiU politique) aynNtiIe "' ... ditfu. qui

con _ _

.,..,.. . . .

(le 1'IC11me., . . .

mv.u

de ropinlon publIqUe),

mIÎI u10ut H lellIrucbn id6oIogiquement, il leur donne

un

lM.

in6dit,

une

poItte~, Il

en

fldltllea trlnlfarmldianl, la rM6cII..-n, Il progreuiOn.

Il ~deI'" et dII~qui

pouv.n

lui ... , mlilqui trouvent en lui dei condition. favor .... un clinat propjCe. La violence,

mtm ••

'H

ne

r ....

pu expIicIImInt

ou

directement, . , . , . .

avec

lui

d'un cont .... qui

raueon ..

et

rlllm ...

23

Ce

rappel que fait WieYiorka de l'importance du nNeau d'organisatiOn politique auquel se situe le disccus raciste ~ la pr6Iente rec:herc:M vera les

panil

(19)

,

(

(

(

11

politiqueS organisés du Québec. La

question

est donc dit .voir si au niveau du

discours

politique partisan québ6coi$ pewent

ttra

obsenMs des

jlémems

relevant du discOurs raciste. Le chOix du Parti Québécois comme sujet de la r. cherche est expl~ un

peu

plus loin dans ce chapitre, mais il est _

possible

de constater l'intérêt que représente l'Mude de ce parti politique qui en plus d'être présentement l'un des deux plus importants au

Qu6bec,

a

6galement d6j6 exercé la fonction de la

gouverne;

CIl faitS

repr . . .

certainement W\

niveau d'importance sup6rieur en regard de CI qui vient

d'Mf.

w

avec Michel

Wieviorka.

Cet autew souligne qu'au niveau de la politique organiMe. il n'est pas

n6ces-saira de faira prewe de tellement de radicalisme

pour

qu'url

discours

raciste •

rapr_nte

un

danger r.... Wieviorka dit:

, M'" d.,.I'eXistence crlCteura

poIttiqueI . . . de flire frlnChlr

au

rlCllme

la'"

qui 11'1 ,lit une force de mobIIillliOn coIIIctive. CIpIbII_ mime. tvIntuIIIImInt.

cr ....

julQU'" pouvoir

d'âat.

De t •• . . , , .

peu-vent""

crembIM

ouver1ImII'It et ~ rKi . . .

m •• M

n'y a

PlI"

une

condttion ,... If lUfftt que lIur lICIIon porte 1ft gIrm.

un

PfOJIII rlCilte. rntme tr . . 1imII6 ou _ ••• Dire .. cNpIIt. pour que le gIm'Ie ... fil du temps. porte _ fruits empoilonntl,24

Dans l'observation du Para

auM*oiI,

il ne suffit donc pal CIe chercher dis 616menta de diIccuI d'''' r8Cilrne virulent ou

mtme

conICient. mail il faut

6ga1ement . . MnIIbIe 6

tout

aspect powant constiUr urie bise 6 un di. cours raciste plus radical.

l'eu''''''

lite

,,'cf''''' ., .. ,...",

Pour conclure

cette

premNn

grande

partie t'*»rIque COI1IIICrW lU

rlCilme, et

avant

d'initier la lICOnde partie

se

penchant . . l'ttude

comparative

du racisme

et

du nationalisme, H parait utile d'examiner LN aUire dimension

retenue

par

Albert

Mlmmi25.

Cet

auteur

s'interroge sur

la

validit6

de

ralibi

lOU\W1t invoqu6

par

ClUX 6tart

accus6s

de

racisme

et

qui . . ~

(20)

When the "ltIng system of IIhnlc stratification Il percliVld by more and

mare membera of InllhnlC mJnOnty _ unju. and corrupt, .. contrait

c0ncep-tions-mly deveIop in WhICh the mlllOlitY ethnIC group Il pen:etved as

the.,

enemy opprellOr, and the mlnonty u the good and Innocent VICtIm of mapdy

oppreIIIOn. SUCh contrat conceptlOnllharpen and ngldtfy ethnlC

stereo-types and proVlde marli justifiCatIOn for concerted . . . ,HliVeaction by the

minorlty IgIInst the liteged .ennemy-26

I l

Dans ce cas de racisme en r.Ction • une oppression, peut-on rMtlIement

par-Ier

de racisme? PIUSietn ne le croient pae27. Ces dernierS disent que l'on ne peut pas honn6tement qualifier de racisme la rNction ~itime des Palestiniens • 1'6gard du pouvoir israllien,

par exemple, ou celle

des Noirs d'Af~ du Sud

• 1'6gard du

sys*"

d'apartheid,

ou encore

celle dis

autochtones

d'Am6rique • 1'6glrd des blancs,

etc.

Il serait erron6 d'attribuer • du racisme une simple et

I6gitime autod6fense contre une agression qui, elle, r"""

probablement

du

racisme.

Memmi contredit

cette

a",rmation. D'abord il rappelle qu'un domin6, victime du

racisme

d'un dominant, peut

tr"

bien

trouver

une autre

commlNut6 encore

plus faible que la sienne u IaqUilIe il f.ait porter le poidl de Il domination et

de ion

racisme.

Cela

n'lit alors

pal

autre

choie que le

racisme

tel

qu'on a

l'habitude de le concevoir. Quant au racisme du domin6 • 1'6gard de IOn d0-minant, MImmi

parte

simplement dl retour d'un pendule

cp

peut

tout

aussi

a'-1er

trop loin, donnant lieu • une

perte

de

contr6Ie

et

bllcullnt dans le rlCilme.

Ce racisme du dami". • 1'6gard du dominant comporte _nmoins certaines 'imites; en

arret,

Memmi dit:

Si ron l'IIMrQU8 moins. , . . . . dia PIUVNI. c'1It qu'il 1 dis ecu • .

*=Ir-*

(lie) de

nomtnu.

jOuI_ . . , objIta de • dari, dont il rM plu.

flbuleu-.nt . . . qu'il

en ...

PIW,

trop toUYent spoIi6 .. quelque foi •

. . . . , comfnlnt ne "'-11 PM

'*'"

de,...ca • • r •••• l i n . . contre

ceux

qu'il croit

terela cau.

de lOrI cMnuIment ... qui te eant DMnt,

en ..

-fet? Et. utout, .,..ce que celtI....". de

rame

du cNmuni porte peu •

CDnI6QuInce: lU pir lIIeCIdII ~ ou . . dis acteI impulsifs.

dont Il lit durImInt

pun,

le

cMr,,,"

ne _ _ _ _ • vloIInce. De sorte

(21)

(

(

(

l'opinIOn Le rac;"". du pauvre est orrIr".".",.,., un rl/Clsme *Ienté .ut

s'.f s'exerce contre plus .,.,vres 28

Il doit être retenu de cette dernière préciSion sur les caractéristiques du racisme que le discours de l'acteur et le milieu dans lequel il s'inscrit doivent Atre disso-ciés. À partir du

moment

où le discours emprunte la logique

et

la rhétorique ra-ciste, cefui-Ci ne peut pas pr6tendre

*

l'innocence, même s'il est une rilponse au disccus d'un

aominant

oppresseur,

et

mtme si

cet

oppI'8SMUr tient un

dis-ecus raciste

*

son

"'d.

Un discours

est

raciste, ou ne l'est

pas,

~ soit le

contexte

duquel il est issu.

Dans le cas partiCulier du Cube, le fait ~ les Q~s puissent Mre , comme certains le prMendentft, eux-mimes victimes du racisme de la majorité

canadienne anglophone ne peut donC

pas lire

conIicMr6 comme la preuve

_ leS QuMMkx)is ne

sont

pas

racistes. Que ce racisme canadien anglophone existe ou non, cela n'exclut en rien la possibilit6 que la r . . . . quticoise francophone

*

ces attaques, ou

*

crautr .. , ne relève pas elle aLUi de la 10-gique arg&.mentatNe r.ciste. Une pareille approche peut perartre

*

la fois

in-transigeante et candide dans le contexte de la rtalitt du jeu politique, maia elle constitue l n condition' de riguI&I'

pour

la

pr"'"

recherche.

La

présente recherche vile donc

*

dMecter

les 6I6ments racistes du dÎICOws

du Parti QuMMkx)is; il appartiendra

*

d'autres de

**

et

dl reiatMaer ce

cIscours par rappor1i

W1

contexte.

Ainsi il

est

concevable

que

certains

en

vtet1i18nt • la conclusion

que,

de façon ,.Iiate, le Parti Qu6b6coiI ne peut faire autrement que de tenir un certain type de c:Iiacours compte

tenu

du

contexte

politique

ou

social canldien.

Ou

que CI type de dilccul

se

baie

et

r ....

l n

certaine r.lit6. Il

n'.

pas

du

propos

de

cette

recherche

de

d6termlner

le

dlgr6 de I6gitimU du dIscoLn du Parti Q~I mail llUlement de le cerner et de le qualifier

par rappor1au racisme.

(22)

.-1 ..

BlCI.... "

nl1lonl".101

Le

bon ., ,.

mauv.'.

n.tlon.".",

Il est courant de 11er nationalisme et raCisme. Lien direct de causalité pour cer-tains, lien indirect de dégénérescence pour d'autres; cette question constitue le

centre de la présente problématique de recherche. Ce lien parait tellement évi-dent

*

certains auteurs30 que ceux-Ci ne cherchent même pas

*

le démontrer.

Une recherche qui a laissé longtemps sa marque sur l'approche du nationa-lisme par rapport au racisme a

jté

menée dans les années 1950

et

a fait appel

*

une explication relevant de la psychologie. Les auteurs de

The

Aythqjtarjan

PlflOOlljty3'

cherchent

*

idelltifier et • décrire la

personnalité

type de

".individu autoritaire ... Cette approche avance que le raCisme relève d'un syn-drome de personnalité dO

*

une perception partiCulière et scientifiquement identifiable, de la réalité. Adorno et son 6quipe de cherchUs de "université Berkeley ont associé des indicateurs de sympathie. 1'6gard des Noirs, des in ..

dicete""

de sympathie. l'égard des minorités et des indicate .... s du niveau de

patriotisme (qui est assimilé, plus tard, au nationalisme) chez lews sujets; ces trois

groupes

d'indicateurs composent une échelle dite d'ethnocentrisme32.

À la suite d'étUdeS comparativeS, ils ont démontr6 que le niveau d'ethnOcen-trisme est en relation directe avec deux autr_ jchalles, composant 6galement le degré gén6ral d'autoritarisme, soit l'échelle de conservatisme poIitico-b

nomique

et

1'6chll1e de

fucisme.

Cette

dlmi6re

6cheI1e

"'nt

consid6rée

comme findicatw principal quant au degré de racisme des sujetS. L'analyse détaillée des r6sultats, repn .. largement plus tard par crautres chercheurs, fera ressortir une

corrélation

entre le niveau de patriOtisme et les différentes

compo-santes

de

1'6che1ll

d'autoritarisme,

et

ce particulitrement avec

1'~1e de

fiS-dsme. En réswné,

les

résultats

ont ~

une corrélation directe entre

le ni-veau de fascisme (racisme) et le niveau de

patriotisme (nationalisme).

Ces

constats

ont

ti,

par

la suite,

"ament ramis en

ClUIe tant

du

point de

vue

~

que

th6orique.

Rayet FWf1hIm34

critiquent

paniCuMr.

ment le lien fait entre raCilme

et nationalisme en

pointant du doigt la cMfinitiOn

boiteuse

du patriotisme

retenue.

Rayet

Fwnham soulignent qu'Adorno

et "

(23)

-(

(

(

...

1;

•• moins noble .. , ne retenant que le deuxième pour leur enquête. "est possible,

en effet, de lire dans

Tba

Authqjtarjan

pwsonalïty:

The term "patnOtlsrn" as uSld hare does not me.n "lOve of country" Rather,

the preaent concept .nvolves blend attachment to certaen national cultural va-lues, uncrltlClII confomuty WIth the preva.ling group ways, Md re,ection of other natIOns as outgroups. (

J

The genLllne patnot, Il wouId appe.-. can

If)-precaate the values and ways of oth_ natIonS, and can be pennillive town much lha! he CMnot peraonllly accepI for him.... He Il free of ngtd

confor-mllm, outgroUp fIIIChOn, Md Impenaliltic SlrMng for power.3S

" apparait dans

cette

définitiOn que le patriotisme, tel que compris par Adorno et

", n'est qu'une autre forme de conservatisme jtroit de cara.e autoritaire. Il

est alors aisé. expliquer qu'il y ait eu corrjlation entre le patriotisme, dMini de

cette façon, et le conservatisme poIiticcHconomique

ou

le fascisme

qui sont, •

toutes fins utiles, semblables. La partie concernant le lien entre le racisme et

patriotisme a été reprise par des auteurs qui, cette foil,

ont

dMini ce dernier d'une façon se rapprochant de la version ·nobIe- (/ Adorno et .,. Ces auteurs

sont arri • • la conclusion que la corr6lation entre le patriotisrM (natiOnalisme) et le fascisme (racisme) n'existait

pas.36

Cette distinctiOn, faite par Adorno

et ",

entre

un nationalisme ..

noble ..

et

un

na-tionalisme .. moins noble- rappelle une remarque amusa,. mais aL.8li fort

pertinente faite

par

Hugh Seton-Watlon:

Il (natIOnIIIIm.) Il ott., ulld to dInote any form of collective .... lhnea or

aggrIIIivenIII of which the wrttIr or ..,.._ diupprCMI. tt hM bIcoml •

PIjorItiYe tIrm, ulld ln contr . . to the retpICtabIe word

-PIdt'iOtitm-.

In flet, -1 lm .,..,.: VOU". " . " . . . •. 37

Ne .... ait·t-on pas port6 • imaginer ~ les nationalistes qu6b6cois, lorsqu'Us sont accusés de racisme,

sont

justement victimes de la conrusion pouvant ap-parartre, ou 6tre

provoquM,

entre un natioMlilme respectable et un autre condamnable?

Le

nationalisme quticois

est

peut ttre accusé de racisme parce qu'il est conakMré, peut 6tre • tort, comme relevant de la

version ..

moins

(24)

,

16 noble ... Anthony O. Smith38 soulève un point qui permet de mieux comprendre le mécanisme de la confusion ou du double discours entourant le nationalisme. Smith Situe le problème au niveau de la définition du concept de cc nation.. . Il

souligne qu'il y a une grande confusion chez plusieurs auteurs entre «nation" dans le sens de «communautés distinctes- et «nation" dans le sens de d'cc État .. 39.

De

cette confusion, nait, d'abord, une négation du droit au statut national

à

toute communauté cherchant

è

se

définir autrement que dans les limites d'un état déjà constitué. Ainsi, une communauté luttant pour son

indé-pendance dans des limites territoriales et humaines plus petites

que

celles de l'État pr.xistant,

se

verra refusée son caractère national, ou nationaliste, pour se voir p1ut6t qualifiée de séparatiste, de tribaliste,

etc.

Il est évident que ce

refus de reconnaitre le statut national. une communauté

en

lutte pour

sa

sou-veraineté politique relève non seulement de la confusion des termes mais aussi du calcul politique.

Mais l'aspect le plus important de cette confusion, soulignée par Smith, entre ccnation,. en tant

que

eccommunaut6 distincte .. et

en

tant qu'ccétat ..

se

retrouve lorsque

l'on

a à juger du caractère positif

ou

négatif du discours nationaliste. En effet, il est clair

que

le fait de tenir un discours faisant

une

large

place

aux intérêts

natiOnaux lorsque

l'on

est en

qutte

de

reconnaissance

et

de

sauverai-net.

politique pour cette nation n'est

pas

de même naue que le fait de tenir un

disco"",

semblable

ator.

que la reconnaisaance et la souveraineté

sont

déjà

acqui....

Il serait difficile de reprocher.

une

commlNut. de tenir l.Il discours

nationaliste lorsque

cette

communautj est justement en lutte

pour

être

recon-nue en

tant

que

commW1lutj nationale.

La

chose est tellement vraie que Smith souligne que mime 1. dictionnair. font la nuance entre discours nationaliste élanant d'une communauté nationale d6jà constituée en État-nation.

et

dilCCUl nationali •• émanant

d'une

communauté nationale

en

lutte pour l'*-'tian de pareils cadres. Par exemple l i Pttjt RgbIrt:

... : 1° Exaltation du sentiment

natiOn,,:

attlChement pauk)nn6 •

la nation èllQUllle on appar1Ient,

.ccomP1G"6

pwtoil dl x6nophobie et d'une

volant.

d'llOlement. Voir Chauvinisme, patrtotilme. [ .. J 3· Doctrine, mouvement politique qui revendique pour une

nation.

le droit de former une nation.40

(25)

(

(

Ainsi, dans Je cas du nationalisme québécois, on peut tirer deux leçOns impor-tantes des explicatiOn de Smith. La premitre leçOn est ql.e du fait que le

natio-nalisme québécois

remet justement en cause

le

_tu

quo de l'~tat

canadien,

il est susceptible de se VOir refuser le statut natiOnal et de se faire pI~ taxer de tribalisme, de s6cessionnisme

et

autres 6pithMes clairement piajoraWs;

et

ce, autant par confusion entre lei concepts de nation en

tant

q~ commw.autés

et

de nation en tint que cadre ... -,-, que par calcul

poImq..

La

seconde

le-çon

est que le nationalisme ~s n'.t pas de mtme nature _ . . natio-nalismes

pouvant ...

obserWs dans des . . . _ constitU6s comme

Il

France,

l'Allemagne,

la Grande-Bretagne,

etc. Le

fait qUi.

nationalisme

au Qu6bec soit inscrit dans "" pr~ de

lutte

pour la recofl .. 1IÏseance du statut

national

de

Il comm\Nut6

qu6b6coise

et pour son

ICC8llion • la

souverai-neté politique,

est

incontournable

pour

I l bonne compr6hension.

.... al.",,,,,.. .",,.

le

naI,one""", .,

le , . , . " .

Au M

des limples quIStiOi1S

impliquant III calCula

poIitiqUII

et

leS

c0ncep-tiOns plus ou moins ambigüll ~ l'on peut avoir du natiOnalisme, dei

auteurs

ont

directement

traI6

dis .... powant

exteter

encre ,.

natlOnaHsme.

le

r.

cisme, de lu degr6 de similitude. Trois de ces auteurs ont 6t6 principalement retenus ici: Tom Nam, Michel WiIMorka

et

é ....

1iW BaIIbIr. Les

NorieI

de

ces

autus

_ont

pr6 ••

nt6es

danll'ordre, commençant par une

Horle

flillnt du racisme un corroIIIire preIqU'autom~ du natIonaHne,

et

finisUnt par LN Norie disSOCiant totalement lei deux ph6nomtnes.

Tom

Naim4

1 Y va d'LN th6Ie par rapport tlaquelle, par la suite,

tous

devront

au moine I l Situer, linon r... Il

r.".

l'Id6e que deux natiOnllilmes, un bon

et

un mllNlis,

exiatent,

et tait du racisme le

d6riv6

du nationalisme. Il af·

firme:

.. it forced tg piCk out one lPIdmIn ln • compr .... h'*'Y lIIa\ for l0II'I'

InIIr-gMcac vIIiIar, one would have lIttII cho6ce. SIa\ ln lUfficiInt hllIortcaI

dIpIh, fllCilln tIII, UI more lboUt nationIIilln tMn lnY «*Ir 1PIIGde.42

Nalm avance que s'il n'est

pas

flUX de SCUigner que l'IICtion de certaine

(26)

...

11\

sont

morbic:l88, régressifs, chauvins,

etc.,

il . . ait faux cI'en faire la base d'LN

perception en termes cie cieux nationalismes clifférents. Tout nationalisme a en soi ces deux facett. du phjnorMne. Alors que le natiOnalisme peut tire • l'origine de grands projets sociaux (d'industrialisation, de prOlpjrité, cie r. cherche de la parité avec les autr. peuples, etc.), il ne

peut

pa. faire

l'économie

d'une qu6te cie

l'ime nationale,

ce

qui le

m6ne •

se ret.mer sur

lui·mtme, revenir au folklore, aux mythes,

etc.

Celte contradiction

est

consubstantielle. tous les nationali.mes; tous

sont

entach6s d'irratiomalit6 (prjjug6a, sentimentalit6, égoïsme collectif, agressions, eIC)43.

La

perception

qu'a Naim

d'un

nationalisme basé

u

etes facteurs irrationnels le

rNne • en conclure que sur cie telles ~, pareil rnouvetna1t ne peut ~ cM-raper, ql.-tomber dan. le racisme qui lui aussi est

basé

u

c:Ies

divisions artifi-cielles . . . lei

1Ir_

humains. Tom Nairn reconnait n6anmoins

que

le nati0-nalisme fait bora,. recette aupr. des mas •• e, que

"identit6

nationale

dl-mewe

beaucoup

pI~

populaire dans

leslOCiétH

que

des identit6s ba ••••• '"

des

facteurs plus ratiori1ell (comme les cil_ 1OCio-écononiq~ par

exemple)

et

que

peu

cette .... raison, il faut

bien coneid6r.

lei nationa· lismes comme failant partie d'une certaine

r6a1ité.

Le fait

que

le nationalisme conIIituIla baie identitaire l.I1 ...

nt

lei plus larges populations

et

Mant

la plus largement cllfus6e • trawra le monde, i~ _

l'identit6

nationale

doit

ttre

perçue

comme plus

concrtte

que

toute

autre

th60rie

ptus ratioritllle mai. non-incarn6e:

NItionIIiIm couId onIy have workld ln

wa . . .

,

...,.It

.:tUIIIy cid pro-vide . . ~ wIh lOIMINng relia importlnt·lOrMlhing .... cIMa

conlCtOu . . . potIuIIIId in a rwrowty intIIIIcluIIiIt mode couId ftIVIr have

h.rniItMId, a cuIbn wNch howeVIr dIpIorIbIe

wu

1IrQer, more acillible,

and

men ,...

te)

m_ rlll'"

'*'

thll1IIIonaIi." of

our

EnIight""-1nhIrIancI.

"'*

il 10, then Il cIMOt bI true ... ftIIonIIIIm la juil t ....

con..,....

n

mUli have had a tunctiOnaIity ln modem deVeIopmtnt.

Pl'hape

one more

Important.., .... of cIMa conICiOuMIII and formatiOn wIthin the indivtduaI

naaon· ...

of iii period.44

Il lit • rema~r q~ dans cette façon cie

cMfinir

"identit6 natiOnale

comme

relevant

d'w.

certaine

r.'it6, ne _ait-ce

qui

parce

qu'.

est largement

r.

pendue, Tom

Nam

reprend une m6thode d'approche que propoeait plus t6t

(27)

(

Colette Guillaumin il l'égard des races. Cette dernière disait, en effet, qu'il ne fallait pas chercher il fixer des ait.e. ratiOnnels. la d6finition des races mais bien plut6t se coller il la perception qu'en avaient les communautés elles-mêmes. L'idée que les natiOns, et les nationalismes qui s'y rattachant, soient le fait d'une identité trouvant beaucoup plus leurs sources dans un imaginaire

collectif

que dans toute caract«istique sociale ou culturelle objective a été dé-veloppée par plusieurs

autres auteura4

5.

Michel Wilviorka46 explore de façon beaucoup plus approfondie ce filon. Dans

L''IP''' dy rcame il dresse le tableau dl

cinq

processus de définition dl la conscience communautaire. dont le nationalisme

est

la forme la plus courante. expliquant comment. dans chacun dei cu, un discours raciste peut se

cMve-lapper. Trois de ces processus

sont

utiles

pour 6clair.

la compr6hension qua fon peut avoir du lien entre nattonalisme

et

raci..,...7 ".a

possible de

constater

que

Wieviorka, sans contredire totalement Tom

Naim.

reste beaucoup plus r6serv6

quant.

lier

automatiquement

le

nationalisme

au

racisme.

Selon un premier

pr0cessus48.

C'est • 18 disparitiOn d'un mode de vil (lors de

l'indultrialilation par exemple) q~ l'on peut voir une

1OIidarit6

communautaire

SI for,. en ~ •

ces

changements.

au

-progrts-.

Ncurie

par

les

an-... 6Iites.

cette

conlCience commnutaire (ce natiOnalisme) peut diriger son animolit6 contre n'importe quel bouc

6millaire.

se d6finisunt alors en • position avec CI gfCq)l

par

qui

est

arrW le changement. Et ce

tout

particulit-rament

lorsque le ctw1gIment SOCial peut

lire allOCi6 • un

groupe

en

particu-lier (par exemple

les

Juifs ou lei

Am*icalns).

On peut Wir ~ l'on a affaire alors • un mouvement .... ntiellement

coneervateur.

voire lMme r6actionnaire. pr6nant lei valeurs de la tradition

et

mtme

partoil d'LI"

retour • un

pu"

my-thique.

Ce procIIIUS. cMcrit par Wieviorka. rappelle

beaucoup

III r6sultats d'une Mude du

cae

du nationalleme canadien-françall m .... par

Esther

Delllle4t.

Celle-ci

apr6a

aWir

idltdi6 ...

porte-parole

lui

eemblant

Mre

les plus repr. sentatifs du nationalisme prMlant au Qu6bec

de

l'entre-dewc

guerres50.

a

ob-. ob-. ob-. synth6tiI6

et

analyl6

la teneur de leur

diICoura. et

ce

tout

particulltre-ment

dans une optique

dt

recherche

ct ...

menas •

teneur

raciste ou

antiMmite.

Delie" en

vient • la

conclusion que

le dilCCU's des actIWS nattonalistll

(28)

lO

aux changements sociaux amenés par l'industrialisatiOn (urbanisatiOn, bra .. sage culturel, arMricaniNtiOn, etc), qu'il faisait la promotion d'un retour aux valeurs religieuses

et

culturelles traditionnelles d'une race canadienne

my-thique consicMr.

comme en

voie de

cMgérWescence mais,

SLftout, Delisle souligne ,. haut degré d'antiMmitiSme de ce discours d6signant les Juifs comme premiers responsables des changements survenus au Québec5'.

Le

dluxitme processus de d6flnition de la conSCIenCe communautaireS2, selon Wieviorka, survient lorsque les cadres de "~tat

sont

remis en question. La crise des institutions poIltiqws aSlOCiant pI&.eieurs communautits cMcIenchera une

s6rie

de luttas poli' les territoires, l'influence politique, etc .• où la soIidarit6

com-munautaire se r~era Mfe celle de _ différent. composantes. De pareil. conflits intercommLnlutaires ne lignifient pas

n6ce1 ••

irernent qu'il

y

aura

ap-parition de racilme. Par exemple, le conflit libanais ne peut. toujo\n Illon Wieviork •• d'aucune façon Atre qualifi6 de raciste.

Ce

ca. de figure

est

tr"

intér_nt dans une optique québécoise du fait de

"important eMbat constitutionnel impliquant le QutIbec face au reste du pays

et

perdurant

depuis

des

an"'.

Il

est

certain que le

nationalisme

québécois

ne

peut ttre compris qu'en rapport

avec

celte remise en question dei CMtres

poli-. poli-. poli-.

canadiens.

Comme le lOUIigne WIeviorka, si pareil.

eMbats

constitution-nels peuvent dégérWer en conrlit raciste entre les

cIfNr . . . .

communaut6s compount un ensemble national mil en C8U., CIIa n'lit pas une ~n­

CI

in6vitable. Cela

ouvre

donc

Il poesibil.

que

le

nationalisme

quticois

ne

soit

pas

nécessairement raciste • l'égard dl _ minori* cuItur ....

et

immi-grantes mail qu'II le soit ll'égard

de

"autre commW18uC6 importante dl Il

f*M-ration canadier,"1I,

soit la

commlnlut.

anglophone

Clnadienne

ou

d,

oI&.e

particuli6remMt. la communauté anglophone q&Mb6coise.

Le

troili6me aspect du proceseus

de

cMfinition de la conecience communau-taireS3, IlIOn Michel Wie\iorka,

c'. qu'il

lit ln conIIInte

ftoIution.

Au

fil de sa marche, il peut s'inspirer succeelhlemtnt dl ... carlCt6r..- r.

ligieuIeI, culturelles

ou

ethniq.a,

tout

comme

il peut dorii1Ir

naillance • un

autre ou • plulieurs autres rnouv.nentI commLNutlifll.

la

redMinition

com-munautaire

est

donc constante, ce qui implique qu'un

mouvement

commw.u-taire peut

l'tire

Inspiré pendant un

temps

du racisme

peu

ensuite lui avoir

town6

le dos,

ou

vice....

L'exiltenCl d'un

mowMIent

commw.utaire,

(29)

(

(

(

rappelle encore

une

fois l'auteur, ou meme

un

passé montrant une forme de

racisme n'implique pas,per conMquent, qu'il soit bas6 prjaentement sur le racisme.

Cotte pr6ciSiOn permet de revenir aux conclUSiOns de la recherche d'Esther Delisle. Celle-ci semble vouloir lai . . . entendre que Si le nationalisme de l'entr.deux guerres au QuM»ec avait dei bases clairement intotjrantes, voire

mtme

rscist.

et

antis6mites, le

natiOnalisme

qu6b6cois

contemporain ne

peut

s'ttre totalement affranchi de ce lourd

\*ttage;

le natiOnalisme qLMM*ois dei

ann6es t 990

6tant

marqu6

d'un

p6ch6 originel commis sobcante • soixante-dix

ans plus

t6t.

Selon

le dernier aspect souIign6

par

Wieviorka S\l' le

processus

de cMfinition de la conscience commu ..

..

utaire,

cette

condamnation sur les

seules baIeS du

pa-

ne tient

pas

compte du fait

que les

fondements,

tout

comme la nature de la conscience communautaire d'une mame communaut6 peuvent changer du tout au

tout.

À la suite de la de8Cription de CIl trois prOClllUl de cMrinition de la

conscience

communautaire, Michel WieviOrka vient logiquement

*

dire ~ la conecience communautaire, ou le nationalisme, ne . . cMfInit pas ni ne s'exprime n6cessai-rement de

façon

raciste. L'auteu'

dit

en effet:

Le rlCill'M n'" PM r6ductibIe • rlCtion communlUtlire ... bien

dei'"

riencII qui reItYent dl cette immente flmll en lOnt totIIIement exempt.

--ce qui interdit de tr . . un NIn trop direct ou iMIucIIbIe entre tille ou tille

forme d'8Ctian communMltlire. et notImment " NtioNII . . e, et le rIICiIm •. 54

Donc,

contrairern.1t

*

ce qu'affirme Tom

Nain,

Wieviorka

affirme

~ le

ra-cisme

n'.t

pal

inh6rent au nationalisme. Le racisme

est

plut6t la

d606"e ..

cence dans laquelle le natiOnalisml

peut

facilement bucuIer du fait de sa grande

contigu,.

avec le racisme au niveau du mbnieme permettant leur éclolkx1.

ces

mclcanlames font

rMftncll

des car.~ ~rtI,

c'est-l-dire

ne

retevant

pal

d'616ment1 concrets.

objectifI

et

syst6matiquel. L'art

est

de

r"""ir • d6fin1r

un

eneemble

national, ou

comm&.nlutalre,

sans de-voir recourir • Id fermeture, l'irdrance ou l'hoItiIit6 • l'.rd de ceux n'6tant pas

conaiCMr.

comme

faisant partie de cet enIImbie. L'atteinte de

cet

6qui-libre

n'est

pas du

domaine

de l'utopie, mai. le

faux

pas est

facile:

(30)

le flCl."e. db Ior •. résulte de Il conJOnctIOn de cene cri. de la

modemt.

et de la dlfticult. QUI .'accroh d'auoc .. 1es vlleurs

_.I ..

tes du progrh et

de Il r • . , • une conlCMlnCe communautMe. et en J)IIbCUI .. natlOnlle [ )

Le rlClsme .. d6veloppe dll" la dalnt~ratlOn. ou flmpoSllble In~ratlOn

de la railOn et de.a nlllOn. des VIIeur. unlVer ... de la rlllOn .. de la r ....

rence • une sp(Iclficlt .... trouve IOn 8IPICI propre dans la tMlance qUI se

creuse entre ces deux registres et danll'elfOr1 pour la combler. IUr un mode biologlsant. 55

zz

Étienne Balibar56 est le dernier auteur dont l'analyse théorique du racisme et

du nationalisme sera a~rd6e. Cefut-ci

note

que les mouvements racistes de

l'après-Deuxitme Guerre mondiale ont préf6r6 s'afficher en tant que mouve-ments nationalistes.

Cela

s'explique du fait de la profonde disgrace dans la·

quelle les

concepts

racistes 6taient tomb6s. Personne

ne

peut, 6videmment, ti· r. de

ceIi

la conclusion

que

racisme et nationalisme

sont

1i6s.

La seule 0b-servation pouvant ttre faite 6tant que le concepI

du

nationalisme a semb16 plus respectable que celui du racisme aux tenants cr", discours qui s'Mait

w

frapp6 du sceau de l'infamie. la d6c0uverte des camps crext.mination nazis.

Balibar adopte, comme les derniers auteurs pr6sent6s dans

cette

partie de cha· pitre, l.N compr6hension dei nations

en

termes

de communaut6s imaginaires. Il va n6anmoins sensiblement plus loin que Naïrn et Wieviorka dans la disso-ciation entre racisme et nationalisme. Dans la position qu'il prend • ".rd du nazisme, il se d6ma~ totalement d'un auteur

comme Tom

Nairn qui rllduit le nazisme lU nationalisme. Balibar,

quant

'lui, dit:

Le nazI..,e lit uceptioMeI ( ... )

.-ce

qu'en lui la logique du rllCltme

cM-borde tout ••

'impOII.,.

cMpen. de la logique nationIIIIlte -pure": parce que

la -G'*'8 rICIIW, 1""'" Il . . . finit PIF Will' dl toute I l

coh6-rence

la

-guerre

natioNIIe-[dont III but. dl domination ,lItent dei buta po-1itIfII·57

Balibar d6flnit la relation entre le nationalisme

et

le racisme' l'aide du wcabIe

de 1'.unit6 dei contrair... Le nationalisme est le rtsultat du difficile 6quilibre entre l.N pou ....

universaliste

qui tend , , l.N extrtmit6 •• er.glober toujOurs plus d'individus

consid6r6s

comme membres de la communaut6 imaginaire.

tache

IimitM par les front*es natiOnales existantes. et lM paus • • limitative

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