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Natlon."lmI ••
gel
1'"
i.nl'Y . . . .
dixInl
dt dl_yr. du,.,.1 QyM4cg11 •
1'''nI.... commynlu",
mlnorlt.l .... du Out . . .n.,.,.)
~ric K. Desrosiers,
cMpartement de scienCe politique, Universit6 McGill, Montrul,
juin 1992
M6moir.
pr6sent6 • la Facu1t6 dei Mudes
et
recherches gradu6escomme exigence
partielle dela
maftrise en science politique
Nationalisme et ra~isme; 1 e di scours du Parti Qu~bé('oi s
•
(
(
BEIEBCIEMENTS
en
plus de mon directeur de mémoire. M. Alain-G.Gagnan.
professeur au dé-partement de science politique de l'UniverSit6 McGiII. qui aété.
tout au long dela dernière année. le critique exigeant que j'attendais de lui; je voudrais remer-cier iCi M. Lawrence Olivier. professeur au cMpartement de science politique de
l'Université du Québec • Montrul. pour leS comm.uires qu'il a bien wulu
apporter • la démarche méthodologique de cette recherche; Mme Pauline Desrosiers. ma mère
et
professeureà
la faculté des SCiences de l'éducation del'Université Laval. qui fut ma conseilltre et ma correctrice privil6giée; Anik de St-Hilaire. ma blonde et colocataire.
pour
son
appui moral ainsique
M. AndrewDelille. M.
""a"-Claude lcart.
M. Bernard Landryet
M. LanMacDonald qui ont
accepté de m'accorder une entrevue. À vous. ainsiqu'.
tous ceuxque
jeii
RelUMe
En quoi les accusations de racisme à l'endroit des nationalistes québécoiS
sont-elles fondées? Aucune recherche ne s'est arrêtée à cette questtOn en r. gard du Québec contemporain Les auteurs qui se sont Interrogés sur le lien pouvant exister entre le nationalisme et le racisme divergent d'opinion Dans le
cas
québécoiS. ilappen
qu'ilfaille
définirle
concept
deracisme
d'unefaçon
souple et élargie. Cette rec;herche procède à une analyse du contenu du dis-cours du
Parti
Québécois de '1981 à 1990 à l'égard des communautés minori-taires telque
rapporté dans ,. presse écrite. Une originalité de cette rechercheest de
soumettre ensuite les
résultatsobtenus
àtrois
représentantsdes
com-munautés
minoritaireset
àun
représef'l8nt du Parti Québécois pourque
ceux-Ci jettent dIS éclairages différents sur l'interprétation des résultats. Il ressort desconclusions de ,. recherche q~ le Parli Québécois n'a pas tenu un discours
raciste
dl 1981 à 1990 et qu'ilfaut en conclure
qu'onne
peutdresser
un lien di-rectentre
nationalisme etracisme.
"STRACT
How weil founded are accusations of radsm against Quebec natiOnaliSts? No
r .... rCh has been done on this question regarding contemporary Ouebec.
AuthorS whO have 8xamined the linle between nationalism and racism in other
contaJCts have disagraed about its
relevance.
10 provide an anawer, a broadand flexible definition d the concept cf rlCism is ,equired. Thislhesis analySes
the
content
of theParti
Q~' poIiticaidiseau, ..
conc:erning
minority communitieS as ,eported in newspapers betw •• n 1981 to 1990. An originalaspect 01 tnis reMlrch ÎI the fact it submits ils reNts
to
representatiVeS 01 theParti
QLMIt*ois and minority communitils to shed _ • •nt
lights on theaUlhol's intIrpretation d his resultS. The r_rch supports the conclusion thlt
the Parti
Qu6b6coIs' discour .. trom
1981 to 1990was
not
raciat.
Asa
relUIt,a
(
i(
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nlLE DES MATlèBES
p.ge
; .11. .1': •. 11. .1.' ... i
Ns'"",'-...
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1II!IIItIw ...
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Le,acl • •
La notion ambigüe cie tcracisnMt ... 4Les
nIWIUX du diIcotM's rlCill8 ...9
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victime 81 . . . . ? ... 11RIel ....
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Le bon et le mIUVIis r18tionaIiIfne ... 14Les similitudes entre le nationalisme et le racisme ... 17
L'obIICtIf
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th . . . .Le Québec et les Québécois
1. La nation qu6t)éc~li...
. ... 42
2.
Le Qu6becml.llticult\.r'a ... 42
3. Le Qu6bec frar1COphone... .. ... 45 4. La communauté québécoise francophone
rnenac6e... . .. ... ... ... .. ....
485.
Le
degr6 detoI6rance
des Qu6bécoiset
leurniveau de sympathie pour la ca~ autochtone ... 47 8 .... . . , . . Ils dei QIItb6cois ... 49
7. La reeponubilit6 du ~ ... 49
Les
communeut.
minoritair.
8.
La VlIN descomm\N,,* minoritlir ...
50
9 ....
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10.
Le statut particulier de lacommunaut6
qu6b!k:oise~ ... 52
11. Le dIgr6 de risque
rlttlCh6 aux
cornm ...
m~...
53 12. Lamawai_
fOi descommune"".
rnia'tIIirII ... 53
13. L'jntol6rance
deicommunautâl
rnia'tIIirII ...
56
14.
Les
lIntiments descomm ....
"*
rnia'tIIirII ...
56
15. Le
trIitIment ~aux communa&dl
rnia'tIIirII ...
56
18.
L'importancedll'*"'~... 58
17.
Les
communa'* minoritai ...
tant~.,
... 58
Les
objectifs • atteindre18. Le
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comml.l18'* ...
59
19. L'i,.,ation
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minoritaires ...
60
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20. Les valeurs dérnocr ... 61
21. La xénophobie et le racisme ... 62
Ch"'" IVi
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113\
l
"
De mon grand pays solitaire
Je crie avant que de me taire
A
tous les hommes de la terre Ma maison c'est votre maison Entre mes quatre murs de glace Je mets mon tempset
monespace
A
préparer le feu la place Pour les humains de l'horizon Et les humainssont
de ma race (Gilles Vigneault)•
{
(
,INTRODUCTION
Au Québec. le courant nationaliste n'est ni une nouveauté ni à l'abri de la cri-tique l'une de ces critiques vise. d'une façon générale. à affirmer l'existence d'un lien historique entre les idéologies nationalistes et le racisme. donc à attri-buer à la mouvance nationaliste québécoise un caractère raciste. Il arrive que. par extrapolation. on en vienne à dire simplement que les Québécois tendent à
être culturallement plus racistes que le reste de la population canadienne. Depuis les horreurs du nazisme. il ne peut Atr- imaginé pire étiquette. Le racisme est devenu depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale le symbole du mal absolu. Il est accolé
à
ce qu'il y a de plus détestable. Aussi l'accusation est grave.et
peut"tre très lourde en conséquences.
Si elle finit par convaincre . Le 'ait que ces accusations viennent généralement d'opposants au nationa-lisme québécoiset
de membres de la majorité anglophone canadienne'. suffit généralement. au yeux des nationalistes. pour discréditer ces propos. Les na-tionalistes ont tOt fait de rappeler que cela ne serait pas la première fois qu'un dominant tente de saboter les projets d'émancipation d'un dominé, en repro-chant à ce dominé de faire des distinctions entre les membres de l'ensemble dela communauté. ql.8 le dominant ne souhaite évidemment
pas2.
Des Observa-teurs diront que la victime de racisme est plut6t la majorité francophone du Québec elle-mtme: que dans le procès mené au nationalisme québécois, il y a plus qu'un simple calcul politiqua, mais aussi l'expression non pas d'un ra-cisme qu6bécois. mais d'un rara-cisme canadien anglophone à l'jgard desQuébécois3.
Toutes
ces
questions sont d6licates et trop importantes pour être écartées négli-gtrYI,ment. À la comparaison faisant des Québécois des gens culturellement plus racistes que les autres Canadiens, de nombreuses rechercheset
en-qu6tes viennent répondre que cela ne correspond d'aucune façon à la réalité. Le populatiOn du Québec ne rMIe. en effet. pas plus de racisme que le reste de la population canadienne4. Aussi cetIt piste comparative entre lesQuébécois
et
les autres Canadiens apparaft-elle comme un faux débat larg. ment alimenté. des fins plus politiques que SCientifiques. Mais cela n'implique pas que le racisme existant au Québec n'a pas cela de particulier qu'il est en partie inspiré par le nationalisme. Ainsi donc, le th6me central de cette r..-
cherche est le lien pouvant être établi entre le nationalisme québécois et le racisme.2
Il est à remarquer, qu'au Québec, les recherches abordant le thème du racisme sont rares5; et plus spécialement celles faisant mention de la question du natio-nalisme québécois et de son lien possible avec le racisme. Tout porte à croire que la présente recherche est l'une des premières à se concentrer spécifique-ment sur cette question et la première à se faire sur un autre nationalisme qué-bécois que celui de l'entre-deux guerres. Elle sera également lB première au
Québec en science politique à comprendre dans sa méthodologie une soumis-sion de ses résultats aux commentaires de témoins directs de la réalité étudiée. Le présent mémoire est organisé en cinq chapitres. Le premier chapitre
s'arrête aux éléments théoriques traitant spécifiquement du lien pouvant être établi entre le nationalisme et le racisme, mais ce après avoir d'abord défini ce qui sera entendu par racisme dans la recherche. Il consistera, ensuite, de dé-terminer cie façon plus précise quels sont les objectifs de cette recherche avant
de passer au second chapitre consacré à l'explication de la méthodologie em-ployée. Le troisième chapitre présente les résultats de la recherche. Le qua-trième chapitre discute et analyse ces résultats. Le cinquième chapitre fait un retour critique sur la théorie parcourue au premier chapitre,
à
la lumière du cas québécois: une conclusion y fait suite.1 Voir les r6cents e)(8mples des d6clrratlons de Pierre Trudeau à r6gard de la ,;'JCI6t6 distincte qU~lse (L. Qtyglr, 7 oct. 1991, p. 1), du QuM)ec tet que ~nt par Mordecal Richier ("A.
report" st large", dans The
New
yorklr. 23 SIPt 1991, pp 40-82) ou des pseudOs conctuSiOns prtMiminlll"es du groupe de traVIII **al aupr. des communaut6s ethniques du QMbec (1.1Pr,.. 26mlfs 1991, p 82).
2 Dans
Portr.
dy cgIonl. (Utrecht (Pays-Bas), Jean-Jacques Pauvert lIditeur, 1966, 185 p),Albert MemmllOUligne la gratU1t6 de ces .eculltions du dominant· -Ain., Il (le coIonl.) . . a nation.,l ... et non, bien entnu, Int.,,~ste Bien sûr, ce f.unt, il "KlU8 de verser dana l'exclUlivilme et le chawlnieme, de s'en tenir au plus tltrolt, d'oppo_lalOlldant. nationale à la
soIidMt' humaine, et mtme la lOIidIrit6 ethnique
*
la 1OI1d1llt. nationale Mals anendre ducoIonil6, qui a tint lDuffert de ne pu exister par lOi, qu'illO!! ouva1 sur le monde, humaniste et
internatlonaltlt •• paratt d'une 6tourderie comique .. p. 171
3 Robin Phtlpot, Oka
mjlr
"lb!
dyCIo""
n'.',
Montr6", VbB «tlteur, 1991, 175 p.4 Voir entre autres Andr' Bernard, "Les attitudes des CfY1ldiens-Français à l'.rd des autres groupes ethniques", dans CpnjpDClyre PA'!IIg", lU Qu4IW d g _ mjDQriIM dy
gy . .
no 4, automne 1983, pp 81-86, Denis Bolduc et Pierre Fortin, La ErIOGQPbonn lOOf-j'splya-xtnophPbM-qlJllManqlophonM NI autbIc? UDlIDIIyM qyantltltlyl txpIOrI1Qlrt,
au . .
,
a.partement d'6conomique de l'Unlverllt' LaYII, 1990, 34 p., SylVIe Gir.d et Jean-FrançoiS Mantgre, L'lmmpratJgn Il l'ggnlQO publia"'. cr..,.n dl. r •.,nat.
_'And . . .d'OPinIOn sur rjmmgatjgn MI QyttbIc Il MI
Cao.
1152-1., Montr"', Conseil des..
~---(
(
IOnt mllUx tra""Jau Qu6bec", La pr • • 27 mara1992, p A1, Anthony H RIChmond, "Immegration
ano
AllClaiPretudice
ln 8ritIIn and can.da", dans JeM Leonard Eliot (ed ),IIfR
NltKl!' Mn EmOtC grpyps in Ctnada· Scnorough. Prentice-Hall, 1979, pp 290-310
5 Pterr.Andr. Tremblay, La diSCrIminatiOn envers les mlnomn VI_bits au au.bec, ChicOutImi,
r
t
!
f
4 CHAPlTBE li LA TH'OBIELa littérature traitant du nationalisme .t du raciSm. est volumineuse et une sélection a nécessairement dO être faite. Le choix des ékknents ttWiques présen* dans ce Chapitre s'est fait avec le but d'une application la plus pertinente possible au
contexte
quti1QCOis. Laprem.e
partie duchapitre
est consacrée ""~t au racism •• la deuxitme situe les principaux eMbats th60riques liant ou dissociant racismeet
natiOnalisme.et
finalement, une troisi6me partie fixe l'objectifs qui anime la présente recherChe.LI racl ....
La
notion am""" ".
"'IIC'."'.
Loin de susciter l'unanimité. la notion de ~acisme
peut
impliquer des diff6rences decompr6hension
telles _toute r .... xian
et
discullion ..
trouvent
rapidement emptché. par manque de ba . . commune. Aussi doit-il Mfe
.xpliqué ce qui . a entendu iCi par .. racism ....
et
surtout ce qui amené •
pareil entendement. Des
auteurs
font une utilisation du concept deraCisme
em""ement large;
ils iront jusqu" parler deracisme
anti-jeunes. anti-femmes, anti-ouvriers. anti-roux. anti-chauvesmtme,1
L'une desrIiIons.
pareilus.
est sQrem_ le fait _leracisme a ...
, .
au
coursdu
XX tme1i6cIe.
et
tout partiCuli6rement depuis la
fin
de la Deuxi6meGuerre
mondiale. l'incarnation du malabIOIu2.
Certains ont cru bon de • cMmarquer de
cette
tendance,cherchant'
retrouverune
rigueur apparemmentperU.
Albert Memmi3 •• CI chlpitre. soulignequ'""
lInS largeet
li' ....Mroit
pe&Mnt ..,.doriI6s au
concept deracisme.
Seloncet . . .
,
le . . large est celui attribuant li'car-=*e raciste.
touIlesdiscours ou comportementllOciaux relevant
de
la Iogiqa. du racisme. sansnt-ces.alrement faire ,., . . . dei car~ bioIogIqws. Le . .
*rott.
quant • lui.
est
Cllui lOUIignant unupect
biologique sine qua non de la notionde
race,
donca.
duracisme.
MImmi ditprtNr.
r . . . .
lemot
-raCisme ..
• sa
cMfinitionjtroite.
alOrs
qu'il invente le mot-hM*ophabie ..
peur6fI6ter
ladéfinition 6largie du
raci8me.
L'auteur reconnait n6anmoins que l'usagecourant ne changera
problblement
pas et
que
l'on .ra encore
CIldeux
(
(
(
.,
auteurs
ont
eu lemtme
souci d'une d6finition plus rigoureuse du racisme et ont proposé,.18
SUite
de l'ffh6térophObie. deMemmi,
leSmots: ..
préjug6s.au
sens large4, ffautoritarisme .. S, .raCisme primaire .. a, ffautrisme.,7,"panekhthrisme ..
a,
et
bien d'autres.La volonté de réintjgrer l'aspect biolOgique du racisme, donc aussi d'une r6f6-rence biologique dia races. exprirMe ici par Memmi, prend un sens particulier
lorsqu'el. est
mi ..
en para. a-= les recherches etrMlexions qui ont . .
me"" sur ces
Hm ..
depuis lafin
de laDeuxi6me Guerre
mondiale.particu-li6rement dans le champ dia 8Cia'aI naturelles et de l'histoire des
icMes
poli-tiques. En effet, les rlCll y apparaiSsent lire les Plft fruits de l'imagination
humaine; comme 6tant fondées
sur
aucune caract*i8tiq~ biologiquepertt-nente
et vérifllbfe8. Jaccb,Cité
parTaguilff.
dit:. .Ia di"'nce biologique entre deux perlOn'" d'un mime groupe, d'un
mime viIIIQe, lit li grande qu'. rend inlignifilnte'a diltlnCe entre lei moyen . . de deux groupes, ce qUi ,"lM tout contenu au concepI de
race. 10
Cela
m6ne
donc •faire
lNpremitre
constatatiOn:mtme
dans lecal
d'une d6finition stricte du conceptde
racisme. impliquant uneMatton
decaract6ris-tiqueS biologiques, ces caract*ïstiq.s bioIogiq.s ne peuvent qu' . .
imagi-naires. qu'ke
le produitd'une
cr6ationde l'esprit
del'acte\I" rlCisant
lesindivi-dus
ou
lescomrmN ...
quil'entcuent.
Cela VI dansle . . .
de lades-cription que fOnt les
ob.lrva"'"
du phtnorn6neraciste.
MImmi
dit •propos
des baMS biologiques du diIcours raciste:.c'''
une ICCUIllion . . . VIIiabIe, qui utiN. tout ce qui •pr6 •• nU, .. mtme ce qui ne _ pr6 •• nte pu, puilqU'lIIelnvente.
rOOCIIion. Pour foncttonner. il lUi
,IUt
un piVOt, n'lmporte 1IqueI: la couleur de la PMU. lei ... du \1IID8, la forme des daiQIa,ou
le CII'ICI6re, leimoeurs ...
St rien de CIIa n· ... COfWIincanl, il propoIII'a quelque tnit mythique: un . . d'une teneur PII'tiCuIike, une mlll6diction 1nCIIb'_.11
L'aspect imaginaire des races est central
peu
une borill appr6ciatlon du ra-cilme.Clr.
en effet. cela permet une compMhension beaucoup pluslUbtile(,
des mécanismes de racialisation et du discours raciste. Robert E. Park, cité par Michel Wieviorka. explique:
la conlCience de race [ . ) doit Itr. considérée comm. un phMomn du
mtme ordre Que la CDnIClenCe de dalle ou de eut. [.
J.
les relation. deraces [. ) ne eont pas tant dei relation. entre indIVIdus de dlff*ent .. rIIC8I
qu'entre dei individus conscient. de ces ditf*encn 12
Ces pseudo-ditf*ences. bien qu'exprimées en termes biologiqa.s. n'ont pas
n6cessairement * Mfe d'ordre physique ou
bioIogiq~.C'.t-*-dire
quetout en
s'exprimanten
terme.
de caract6ri~ biologiquespropres.
chaque
groupe.
l'acteur
r&Ci .. nt peut fair. appel*
des diff6rences aAnIIes oulC)-a
ciales
entre
ces
groupes;
Taguieff dit ~ lesth60ries racistes op6rent:
.... la fol. une natu~ du culturel
.uou
du SOCIal.trait"
[le cultwel eUou le IOdaI)comme
*lit .. bIoIogiquII. etune
fatllisation ducours
de rhillOir. hum . . . , la contingence Mant " .... IMonVlltie en Mceuit6, ilia nbI·lit.
trMlfonn" en dIItin.13Les
races
pr"nl8l'1t
icigraduellement
laforme
deconstructions
lOCialessur
.s-quel • • baN largement le dtlccus radlle. Colette GuinaLmin14 rappelle
aux
chercheursen
sciences tunaiMiqu'eux seuls
ont lapatemit6
du conceptdei racea humai ... et que 118 sciencH naturelles n'y
ont
aucune fIIPO"IIbi-lit6.Le
concept de rlCll tuilai,..est bien
plus le produit d'lN perception subjeCtNe dl la r.-it6 sociale que celai d'une analyse rigOur . . dlcette
.... 11t •. Guillaumin l'exprime ainsi:
La
-r . .
- ... une
notionaulli
peu concepIUIIIe,..,.Iite
et froide que PO"1ibIe, . . . donc concIm6I au prem" potnt . . la pM inconIciInIe dl nos
rn6caniImeI dl comli ... dl r.'1Jtton avec . . . hurn ••. 15
Cela vient
appuyer
l'Id6e.
vue pr6c6demment.
que
lesraces n'ont pas
pourbaN quelque
sorte
dlconstatation
empirique de la biologie ou de laphysiolo-gie humaine. mais plut6t l n perception IOCilie dei
groupes.
Est-ce
*
dire
que
parce
que les
races
n'existentPlI
scienlifiquement il lit irnpouible det.
nir compte dl telsgroupes?
Non.
il faut dlNrencier la r6a1it6 empirique deiraces
tunai .... et lar6aIit6 empirique
de la perception sociale deraces
(~
(~
humaines. Il a été cUHnontré qu'une approche de la r"lité sociale en termes
de races humaines empiriques fait fausse route. Les races humaines n'existent que dans l'imaginaire collectif des membres d'une société. Ces races sont
dé-finies selon c:tas caract*ïstiques biologiques, culturelles ou sociales propres
*
l'imaginaire des membres de cettesocMM6.
Le caractère imaginaire des races n'enenlève
pas l'intérêt ou la pertinence scientifique; la perception de la so-ciétéen termes
raciaux resteune
r.libi. Guillaumin dit:Que la rllCllOit un .. fllt de nature. ou . , qU''''Dt un .. flit m .... ou
pas, elle ... aejOUrd'hUl, lU XX tme
*",
une rUlit6 JUridique. politiquehiI-tonqu.nent InlCrite dlnllel fllt., et qui jOue un r6Ie ertectif et contrllgnant
dIn. 1el1OCi6t61 concem6eI. [ ... ) Nier IOn exiltlnce. comme tentent de.
f.e lellCiInCeS de l'homme. 1OCi1l •• puis natur .... , nier I0I'l . . ence de
ca,.",..",~""" une choie - vr" --qui ne IUpprime en
rien la r'" 6tatique et la r6llit.1OCi1ll dl
œns
CII6gorie. qui ne tupprimlen rien • tilt que .l1li n'" pu empiriqUlment valide . . . pourUnt
.,,-piriqWment flftectw..16
Ailleurs, Colette GuHIa&.rnin rappelle
que
l'objectif n'estpas
da faire de la lin-guistique mais des rechlrches sociolOgiques pertinent .. , col . . . lar6a1it6
sociaIe17.Peu importe
alors li leracisme
Mudi6
faitr""'" •
desrial
qui, empiricpment, n'existentpal
et
quisont ...
dei
caract*lltiquel cu1tu-relleset
sociales plut6tque
biologiques. En fait, il fautMre
bien conecientque
la d6n0mination de -racisme.
Il."*,,- . .
largementdGe
*
lI't_IOde
par-ticulier du ph6nomtne en tant
que
tel. Taguieff lOUIigne:.,. M" inportlnt de fIPIIlr. que ce qui ni nomm6 .. r-=t ... ne tient
ce
nom , . . . que d'un incident de
.-coure.
voire d'une ,..contre auIIi .x:i-dentel. que ~ dl mlflnlendul, • savoir une incurIIOn lUr III terresdIIlCiIncII ~. peine . . . . un PlU trop _ _ de leurs
rM-thodII d'objectivation du donn6
hum... [ ... )
CnI iii ... entendre que •rlCi."e doit aujOurd'hui tire ~ ""'a que clin. III diIcourI
No-riques expliCtt. pNtendInt IIltgitimer.18
Apr" avoir abander'" l'id6e d'identifier des races biologiques correspondant • une r.lit. scielltifique,
et
cravoir vu CllIes-ci remplac6el par dei races hu-maines biologiquesIm-ainair.
bI .... sur dei caract*iltiquel cul" ....et
,
r
8
sociales, il faut reconnattre que le racisme n'a j.mais fondament.1ement impli-qué une idée de race, de division biologique de l'esp6ce humaine. Le racisme, sous l'éclairage apporté par Taguieff. mais aussi suite aux différentes idées qui
ont été présent_s ci-desSus, prend l'aspect d'un phénom6ne de ségrégatiOn
ou de discrimination se basant sur la c:ltfférence, qu'elle soit de nature
biolo-gique, culturelle ou sociale. P . . . . c6té de ce fait ser.it risquer de m.nquer
l'aspect central du racisme, et ce particul.ement dans la forme qu'il
prend
denos JOUrs. Étienne Balibar dit:
Dan. CIl conditions, une ~ gjMrale de ·rlClne-n'est PlI une abs-traction. m . . . . de perdre en pr*=t1lOn et pertinence histonque ce qu' ....
gagne en univerulit6; mail c'est une notion plUI concrMe, prenant en
compte. poIymorphilme "....,. du r8CIlme • • fonctIOn globlllilne.
MI conneXlOnI avec 1'.,.".bIe . . pratIqUeS de normaIiIItiOn et
crec'ulion lOCiale. comme on peut le montr.
*
propo. du Mo-racisme, dont l'objet privil6gi6 n'lit pul'.Ara-ou le -Noir-. m •• hAra (en tint QUI)drag.-, .cNlinquint-,
-violeur-.
etc .. ou auai bien le violeur et le_in-QUMt en tant qu'.Ar""-, .Noirs_.1IC.19
Taguietf insiste de son c6té beaucoup plus sur l'importance
toute
relative du mot, ou du concept mtme de -races .. , dans le cIscours raciste:... 1IIorI qUI le n6cH1CiIme de la nouvelle droite _ conllitue, ","aIde du
mol
-r_-
elen
,nt6gr_
mtme la cNnonciation du-rmlml-,
lUIoUr de'a
-=r1lll1atiOn de la dIfNrence, IIIlntiraci . . . croient pouvoir l'Y oppoIIt' en
tenant un
dilCOUrlnon
moin.diII*entiIIII.e, ne _
dillingUant g ...e
que PlI'une cer1Iine inIiItInce ." .renrict'l~ent-,....,.. PlI' lei ditf. rencel.20
Dans
lecas
de la p" .... rechercM,l'en""'"
decette à6m0nstration sur
la pertinence d',"", conceptiOn plus souple cilla notion dl race .. de racilm.,permet
de donner des ... ~ •une
perceptionjusqu'.
m.intenantlargement
intultNe
de1
...
Ht.
~.......
communaut6s
minoritairesau
au.bec
sont distingué.
entre elles par des caract6ristiqull f.llant parfois rt-f6rence • la couleur de la peau, mail .UISi, parfOis, • dei caract6ristiquellin-guistiques, culUelles ou religilu_. En quoi ..,.it-H pertinent, lU nom de la(
(
(
communaut6s en termes de racisme que dans le cas de la couleur de la peau?
If y a fortement. croire
qu'en ce
quiconcerne
le Québec, l'appartenance. lacommunauté linguistique soit un fait au moins aussi dMerminant que la dite couleur de peau.
La présente recherche adOpte donc la logique de Colette Guillaumin qui encourage les chercheurs, lorsqu'ils
Mudient
le racisme, •se
coller leplus
possible • la r.lité des
groupes
tel qu'ilssont
perçus par les acteurs. Ainsi,dès
qu'un diseotn attribue des caract*istiques MgitiVeSpermanentes. un
groupesur
la seulebase
d'un trait distinctifrMl ou
imaginaire dece
groupe, quece trait
soit d'ordre culturel, linguistique, ethnique, religieuxou autre,
celadoit
être considéré comme
relavant dl lalOgique
du racisme. Ilne
peut
être raisonnablementconcevable, dans
lecas
du Cu6bec, dese vouloir plus
strict
dans
l'acceptation du concept de racismelins
exclure arbitrairement lesas-pects eseentiels et les
plus
pertinents dela
r6a1itt
desrelations avec
les diffé-rentes communaut6scomposant
lasoci6té
q~ ....... nlvuu1f du dlacouf8 'IICI.,.
Est-il
possible dedéterminer
des_6a
degravité
de racisme, ded6terrniner
le degr6 d'importancecr",
discours ou
d'", mouvement raciste? MichelWilViorka21
propose
une grille d'évaluation bal •• sur leniveau
d'organisationatteint
parun
diIcoursou '"
mouvement
raciste,
ainsi quesur
leniv.u
quece
diSCCU's ou ce mouvement a atteint
ausein
desinstitutions d'une commll1lut6.
De cette
façon
undiscours
bas6 surune doctrine
structur6e estperçu
comme
ayant un
dlgr6 degra""
sup6rieur •un discours comp0e6 d'LN
s6rie
depréjug6a
diffus. Le
fait qu'", discours soit ~16 par unparti
politique impor· tant . .a
perçu
comme
6tantct",
ni\WIU degravité sup6rieur par rapport •
mtme
diIcourS WhicuI6,
cette
foi.,par aucun
mouvement
organi16.Le
mOd6Iede Wieviorka est &.118 *=hIt1e comptant
quatre
nMlaUX22où
lepusage
du second niveauau
troili6merepr ... un
changementqualitatif majeur.
En effet, selon Wieviorka, les deux
premi . .
niveaux de racisme obIerVabIesdans une soc*'
sont
essentiellement des ph6nom6nesdiffus, sans orge ...
tien, nidoctrine orgari....
Le
racisme
prendalors
laforme
de lriJug6splus
ou moins
consciIntS.peut-ttre d'une certaine
x6nophobie. Des actes de10 violenCe peuvent survenir lors de crises, mais n'ont pas un aspect syst6matiq~
et
organisé. À un degré plus aigu, l'ensemble du phénomène peut être plusstructuré et permettre l'éclosion de groupes qui se dotent d'un discours et de
moyens d'action pouvant constituer un problème qui n'est plus secondaire. Cette forme de racisme peut être mesurée
è
l'aide de sondage, et parfois reliée au discours de certains idéologues.Le saut qualitatif important se fait lorsque le disccus
et
les rnouverIWntsra-cistes
r6ussissentè
s'organiser politiquement.
Il peut compter alors sur des partis politiques, ou parapoiitiQues, ayant un discours et une id6ologiecoh6-renta. L'utilisation de la violenCe
est
syst6matiqu8, la promotion de la discrimi-nationest
owerte. L'id6oIogie raciste a alors saplace sur
l'échiquia' politique. Si cette icMoIogie se fraie un chemin jusqu'au pouvoir, elle peut mtme alors laisser sa marque U' 1 . . institutions du ptlYl, Mfe constitutionnali ....L'exemple
qui vient en
tête
pour ce
degréultime
de racisme est évidemment le rjgime d'apartheid sud-africain.On comprend
bien,è
l'aide decette
6cheI1e
de gravïtt du racisme propo'" par WieYiorka, l'importance qualitative que repraente le passage de l'opinion pu-bI_, plus ou moins diffuse et organi", au parti poI~ structuré. L'impactet
1.
conl6quenctl d'W1 dilCOWl raciste exprimé au niveau de lapoImq.,.
or-gani"sont
incomparablement plus grandsque
lorsque le racisme rel6ve d'individus discretset
isol6s. Le passageau niveau
de la politiqueorganiUe
structure
leracisme,
permet de le coordor"tiW, de lerenforcer
et
d'en fbOrtser
le d6valoppement. Wieviorka l'exprime ainsi:
Il (le rlCi . . . ., niWIiU politique) aynNtiIe "' ... ditfu. qui
con _ _
.,..,.. . . .
(le 1'IC11me., . . .mv.u
de ropinlon publIqUe),mIÎI u10ut H lellIrucbn id6oIogiquement, il leur donne
un
lM.
in6dit,une
poItte~, Il
en
fldltllea trlnlfarmldianl, la rM6cII..-n, Il progreuiOn.Il ~deI'" et dII~qui
pouv.n
lui ... , mlilqui trouvent en lui dei condition. favor .... un clinat propjCe. La violence,mtm ••
'Hne
r ....
pu expIicIImIntou
directement, . , . , . .avec
luid'un cont .... qui
raueon ..
etrlllm ...
23Ce
rappel que fait WieYiorka de l'importance du nNeau d'organisatiOn politique auquel se situe le disccus raciste ~ la pr6Iente rec:herc:M vera lespanil
,
(
(
(
11
politiqueS organisés du Québec. La
question
est donc dit .voir si au niveau dudiscours
politique partisan québ6coi$ pewentttra
obsenMs desjlémems
relevant du discOurs raciste. Le chOix du Parti Québécois comme sujet de la r. cherche est expl~ un
peu
plus loin dans ce chapitre, mais il est _possible
de constater l'intérêt que représente l'Mude de ce parti politique qui en plus d'être présentement l'un des deux plus importants au
Qu6bec,
a
6galement d6j6 exercé la fonction de lagouverne;
CIl faitSrepr . . .
certainement W\niveau d'importance sup6rieur en regard de CI qui vient
d'Mf.
w
avec MichelWieviorka.
Cet autew souligne qu'au niveau de la politique organiMe. il n'est pas
n6ces-saira de faira prewe de tellement de radicalisme
pour
qu'urldiscours
raciste •rapr_nte
un
danger r.... Wieviorka dit:, M'" d.,.I'eXistence crlCteura
poIttiqueI . . . de flire frlnChlrau
rlCllme
la'"
qui 11'1 ,lit une force de mobIIillliOn coIIIctive. CIpIbII_ mime. tvIntuIIIImInt.cr ....
julQU'" pouvoird'âat.
De t •• . . , , .peu-vent""
crembIM
ouver1ImII'It et ~ rKi . . .m •• M
n'y aPlI"
une
condttion ,... If lUfftt que lIur lICIIon porte 1ft gIrm.un
PfOJIII rlCilte. rntme tr . . 1imII6 ou _ ••• Dire .. cNpIIt. pour que le gIm'Ie ... fil du temps. porte _ fruits empoilonntl,24
Dans l'observation du Para
auM*oiI,
il ne suffit donc pal CIe chercher dis 616menta de diIccuI d'''' r8Cilrne virulent oumtme
conICient. mail il faut6ga1ement . . MnIIbIe 6
tout
aspect powant constiUr urie bise 6 un di. cours raciste plus radical.l'eu''''''
lite
,,'cf''''' ., .. ,...",
Pour conclure
cette
premNn
grande
partie t'*»rIque COI1IIICrW lUrlCilme, et
avant
d'initier la lICOnde partiese
penchant . . l'ttudecomparative
du racismeet
du nationalisme, H parait utile d'examiner LN aUire dimensionretenue
par
AlbertMlmmi25.
Cet
auteur
s'interroge sur
lavalidit6
deralibi
lOU\W1t invoqu6
par
ClUX 6tartaccus6s
deracisme
et
qui . . ~When the "ltIng system of IIhnlc stratification Il percliVld by more and
mare membera of InllhnlC mJnOnty _ unju. and corrupt, .. contrait
c0ncep-tions-mly deveIop in WhICh the mlllOlitY ethnIC group Il pen:etved as
the.,
enemy opprellOr, and the mlnonty u the good and Innocent VICtIm of mapdy
oppreIIIOn. SUCh contrat conceptlOnllharpen and ngldtfy ethnlC
stereo-types and proVlde marli justifiCatIOn for concerted . . . ,HliVeaction by the
minorlty IgIInst the liteged .ennemy-26
I l
Dans ce cas de racisme en r.Ction • une oppression, peut-on rMtlIement
par-Ier
de racisme? PIUSietn ne le croient pae27. Ces dernierS disent que l'on ne peut pas honn6tement qualifier de racisme la rNction ~itime des Palestiniens • 1'6gard du pouvoir israllien,par exemple, ou celle
des Noirs d'Af~ du Sud• 1'6gard du
sys*"
d'apartheid,ou encore
celle disautochtones
d'Am6rique • 1'6glrd des blancs,etc.
Il serait erron6 d'attribuer • du racisme une simple etI6gitime autod6fense contre une agression qui, elle, r"""
probablement
duracisme.
Memmi contredit
cette
a",rmation. D'abord il rappelle qu'un domin6, victime duracisme
d'un dominant, peuttr"
bientrouver
une autrecommlNut6 encore
plus faible que la sienne u IaqUilIe il f.ait porter le poidl de Il domination etde ion
racisme.
Cela
n'lit alors
pal
autre
choie que leracisme
telqu'on a
l'habitude de le concevoir. Quant au racisme du domin6 • 1'6gard de IOn d0-minant, MImmi
parte
simplement dl retour d'un pendulecp
peuttout
aussia'-1er
trop loin, donnant lieu • uneperte
decontr6Ie
et
bllcullnt dans le rlCilme.Ce racisme du dami". • 1'6gard du dominant comporte _nmoins certaines 'imites; en
arret,
Memmi dit:Si ron l'IIMrQU8 moins. , . . . . dia PIUVNI. c'1It qu'il 1 dis ecu • .
*=Ir-*
(lie) denomtnu.
jOuI_ . . , objIta de • dari, dont il rM plu.flbuleu-.nt . . . qu'il
en ...
PIW,
trop toUYent spoIi6 .. quelque foi •. . . . , comfnlnt ne "'-11 PM
'*'"
de,...ca • • r •••• l i n . . contreceux
qu'il croitterela cau.
de lOrI cMnuIment ... qui te eant DMnt,en ..
-fet? Et. utout, .,..ce que celtI....". derame
du cNmuni porte peu •CDnI6QuInce: lU pir lIIeCIdII ~ ou . . dis acteI impulsifs.
dont Il lit durImInt
pun,
lecMr,,,"
ne _ _ _ _ • vloIInce. De sorte(
(
(
l'opinIOn Le rac;"". du pauvre est orrIr".".",.,., un rl/Clsme *Ienté .ut
s'.f s'exerce contre plus .,.,vres 28
Il doit être retenu de cette dernière préciSion sur les caractéristiques du racisme que le discours de l'acteur et le milieu dans lequel il s'inscrit doivent Atre disso-ciés. À partir du
moment
où le discours emprunte la logiqueet
la rhétorique ra-ciste, cefui-Ci ne peut pas pr6tendre*
l'innocence, même s'il est une rilponse au disccus d'unaominant
oppresseur,et
mtme sicet
oppI'8SMUr tient undis-ecus raciste
*
son"'d.
Un discoursest
raciste, ou ne l'estpas,
~ soit lecontexte
duquel il est issu.Dans le cas partiCulier du Cube, le fait ~ les Q~s puissent Mre , comme certains le prMendentft, eux-mimes victimes du racisme de la majorité
canadienne anglophone ne peut donC
pas lire
conIicMr6 comme la preuve_ leS QuMMkx)is ne
sont
pas
racistes. Que ce racisme canadien anglophone existe ou non, cela n'exclut en rien la possibilit6 que la r . . . . quticoise francophone*
ces attaques, ou*
crautr .. , ne relève pas elle aLUi de la 10-gique arg&.mentatNe r.ciste. Une pareille approche peut perartre*
la foisin-transigeante et candide dans le contexte de la rtalitt du jeu politique, maia elle constitue l n condition' de riguI&I'
pour
lapr"'"
recherche.La
présente recherche vile donc*
dMecter
les 6I6ments racistes du dÎICOwsdu Parti QuMMkx)is; il appartiendra
*
d'autres de**
et
dl reiatMaer cecIscours par rappor1i
W1contexte.
Ainsi ilest
concevableque
certainsen
vtet1i18nt • la conclusion
que,
de façon ,.Iiate, le Parti Qu6b6coiI ne peut faire autrement que de tenir un certain type de c:Iiacours comptetenu
ducontexte
politique
ou
social canldien.Ou
que CI type de dilcculse
baieet
r ....
l ncertaine r.lit6. Il
n'.
pas
dupropos
decette
recherchede
d6termlnerle
dlgr6 de I6gitimU du dIscoLn du Parti Q~I mail llUlement de le cerner et de le qualifier
par rappor1au racisme.
.-1 ..
BlCI.... "
nl1lonl".101
Le
bon ., ,.
mauv.'.
n.tlon.".",
Il est courant de 11er nationalisme et raCisme. Lien direct de causalité pour cer-tains, lien indirect de dégénérescence pour d'autres; cette question constitue le
centre de la présente problématique de recherche. Ce lien parait tellement évi-dent
*
certains auteurs30 que ceux-Ci ne cherchent même pas*
le démontrer.Une recherche qui a laissé longtemps sa marque sur l'approche du nationa-lisme par rapport au racisme a
jté
menée dans les années 1950et
a fait appel*
une explication relevant de la psychologie. Les auteurs deThe
AythqjtarjanPlflOOlljty3'
cherchent*
idelltifier et • décrire lapersonnalité
type de".individu autoritaire ... Cette approche avance que le raCisme relève d'un syn-drome de personnalité dO
*
une perception partiCulière et scientifiquement identifiable, de la réalité. Adorno et son 6quipe de cherchUs de "université Berkeley ont associé des indicateurs de sympathie. 1'6gard des Noirs, des in ..dicete""
de sympathie. l'égard des minorités et des indicate .... s du niveau depatriotisme (qui est assimilé, plus tard, au nationalisme) chez lews sujets; ces trois
groupes
d'indicateurs composent une échelle dite d'ethnocentrisme32.À la suite d'étUdeS comparativeS, ils ont démontr6 que le niveau d'ethnOcen-trisme est en relation directe avec deux autr_ jchalles, composant 6galement le degré gén6ral d'autoritarisme, soit l'échelle de conservatisme poIitico-b
nomique
et
1'6chll1e de
fucisme.
Cettedlmi6re
6cheI1e
"'ntconsid6rée
comme findicatw principal quant au degré de racisme des sujetS. L'analyse détaillée des r6sultats, repn .. largement plus tard par crautres chercheurs, fera ressortir une
corrélation
entre le niveau de patriOtisme et les différentescompo-santes
de1'6che1ll
d'autoritarisme,et
ce particulitrement avec
1'~1e defiS-dsme. En réswné,
lesrésultats
ont ~une corrélation directe entre
le ni-veau de fascisme (racisme) et le niveau depatriotisme (nationalisme).
Ces
constatsont
ti,
par
la suite,"ament ramis en
ClUIe tantdu
point devue
~que
th6orique.Rayet FWf1hIm34
critiquentpaniCuMr.
ment le lien fait entre raCilme
et nationalisme en
pointant du doigt la cMfinitiOnboiteuse
du patriotismeretenue.
Rayet
Fwnham soulignent qu'Adornoet "
-(
(
(
...
1;
•• moins noble .. , ne retenant que le deuxième pour leur enquête. "est possible,en effet, de lire dans
Tba
Authqjtarjanpwsonalïty:
The term "patnOtlsrn" as uSld hare does not me.n "lOve of country" Rather,
the preaent concept .nvolves blend attachment to certaen national cultural va-lues, uncrltlClII confomuty WIth the preva.ling group ways, Md re,ection of other natIOns as outgroups. (
J
The genLllne patnot, Il wouId appe.-. canIf)-precaate the values and ways of oth_ natIonS, and can be pennillive town much lha! he CMnot peraonllly accepI for him.... He Il free of ngtd
confor-mllm, outgroUp fIIIChOn, Md Impenaliltic SlrMng for power.3S
" apparait dans
cette
définitiOn que le patriotisme, tel que compris par Adorno et", n'est qu'une autre forme de conservatisme jtroit de cara.e autoritaire. Il
est alors aisé. expliquer qu'il y ait eu corrjlation entre le patriotisme, dMini de
cette façon, et le conservatisme poIiticcHconomique
ou
le fascismequi sont, •
toutes fins utiles, semblables. La partie concernant le lien entre le racisme etpatriotisme a été reprise par des auteurs qui, cette foil,
ont
dMini ce dernier d'une façon se rapprochant de la version ·nobIe- (/ Adorno et .,. Ces auteurssont arri • • la conclusion que la corr6lation entre le patriotisrM (natiOnalisme) et le fascisme (racisme) n'existait
pas.36
Cette distinctiOn, faite par Adorno
et ",
entreun nationalisme ..
noble ..et
un
na-tionalisme .. moins noble- rappelle une remarque amusa,. mais aL.8li fort
pertinente faite
par
Hugh Seton-Watlon:Il (natIOnIIIIm.) Il ott., ulld to dInote any form of collective .... lhnea or
aggrIIIivenIII of which the wrttIr or ..,.._ diupprCMI. tt hM bIcoml •
PIjorItiYe tIrm, ulld ln contr . . to the retpICtabIe word
-PIdt'iOtitm-.
In flet, -1 lm .,..,.: VOU". " . " . . . •. 37Ne .... ait·t-on pas port6 • imaginer ~ les nationalistes qu6b6cois, lorsqu'Us sont accusés de racisme,
sont
justement victimes de la conrusion pouvant ap-parartre, ou 6treprovoquM,
entre un natioMlilme respectable et un autre condamnable?Le
nationalisme quticoisest
peut ttre accusé de racisme parce qu'il est conakMré, peut 6tre • tort, comme relevant de laversion ..
moins,
16 noble ... Anthony O. Smith38 soulève un point qui permet de mieux comprendre le mécanisme de la confusion ou du double discours entourant le nationalisme. Smith Situe le problème au niveau de la définition du concept de cc nation.. . Il
souligne qu'il y a une grande confusion chez plusieurs auteurs entre «nation" dans le sens de «communautés distinctes- et «nation" dans le sens de d'cc État .. 39.
De
cette confusion, nait, d'abord, une négation du droit au statut nationalà
toute communauté cherchantè
se
définir autrement que dans les limites d'un état déjà constitué. Ainsi, une communauté luttant pour sonindé-pendance dans des limites territoriales et humaines plus petites
que
celles de l'État pr.xistant,se
verra refusée son caractère national, ou nationaliste, pour se voir p1ut6t qualifiée de séparatiste, de tribaliste,etc.
Il est évident que ce•
refus de reconnaitre le statut national. une communauté
en
lutte poursa
sou-veraineté politique relève non seulement de la confusion des termes mais aussi du calcul politique.Mais l'aspect le plus important de cette confusion, soulignée par Smith, entre ccnation,. en tant
que
eccommunaut6 distincte .. eten
tant qu'ccétat ..se
retrouve lorsquel'on
a à juger du caractère positifou
négatif du discours nationaliste. En effet, il est clairque
le fait de tenir un discours faisantune
largeplace
aux intérêtsnatiOnaux lorsque
l'onest en
qutte
dereconnaissance
et
desauverai-net.
politique pour cette nation n'estpas
de même naue que le fait de tenir undisco"",
semblableator.
que la reconnaisaance et la souverainetésont
déjàacqui....
Il serait difficile de reprocher.une
commlNut. de tenir l.Il discoursnationaliste lorsque
cette
communautj est justement en luttepour
êtrerecon-nue en
tantque
commW1lutj nationale.La
chose est tellement vraie que Smith souligne que mime 1. dictionnair. font la nuance entre discours nationaliste élanant d'une communauté nationale d6jà constituée en État-nation.et
dilCCUl nationali •• émanantd'une
communauté nationaleen
lutte pour l'*-'tian de pareils cadres. Par exemple l i Pttjt RgbIrt:... : 1° Exaltation du sentiment
natiOn,,:
attlChement pauk)nn6 •la nation èllQUllle on appar1Ient,
.ccomP1G"6
pwtoil dl x6nophobie et d'unevolant.
d'llOlement. Voir Chauvinisme, patrtotilme. [ .. J 3· Doctrine, mouvement politique qui revendique pour unenation.
le droit de former une nation.40(
(
Ainsi, dans Je cas du nationalisme québécois, on peut tirer deux leçOns impor-tantes des explicatiOn de Smith. La premitre leçOn est ql.e du fait que le
natio-nalisme québécois
remet justement en cause
le_tu
quo de l'~tatcanadien,
il est susceptible de se VOir refuser le statut natiOnal et de se faire pI~ taxer de tribalisme, de s6cessionnismeet
autres 6pithMes clairement piajoraWs;et
ce, autant par confusion entre lei concepts de nation entant
q~ commw.autéset
de nation en tint que cadre ... -,-, que par calculpoImq..
La
secondele-çon
est que le nationalisme ~s n'.t pas de mtme nature _ . . natio-nalismespouvant ...
obserWs dans des . . . _ constitU6s commeIl
France,l'Allemagne,
la Grande-Bretagne,etc. Le
fait qUi.nationalisme
au Qu6bec soit inscrit dans "" pr~ delutte
pour la recofl .. 1IÏseance du statutnational
deIl comm\Nut6
qu6b6coiseet pour son
ICC8llion • la souverai-neté politique,est
incontournablepour
I l bonne compr6hension..... al.",,,,,.. .",,.
lenaI,one""", .,
le , . , . " .Au M
des limples quIStiOi1Simpliquant III calCula
poIitiqUIIet
leSc0ncep-tiOns plus ou moins ambigüll ~ l'on peut avoir du natiOnalisme, dei
auteurs
ont
directementtraI6
dis .... powantexteter
encre ,.
natlOnaHsme.
ler.
cisme, de lu degr6 de similitude. Trois de ces auteurs ont 6t6 principalement retenus ici: Tom Nam, Michel WiIMorka
et
é ....
1iW BaIIbIr. LesNorieI
deces
autus_ont
pr6 ••nt6es
danll'ordre, commençant par uneHorle
flillnt du racisme un corroIIIire preIqU'autom~ du natIonaHne,
et
finisUnt par LN Norie disSOCiant totalement lei deux ph6nomtnes.Tom
Naim4
1 Y va d'LN th6Ie par rapport tlaquelle, par la suite,tous
devrontau moine I l Situer, linon r... Il
r.".
l'Id6e que deux natiOnllilmes, un bonet
un mllNlis,exiatent,
et tait du racisme led6riv6
du nationalisme. Il af·firme:
.. it forced tg piCk out one lPIdmIn ln • compr .... h'*'Y lIIa\ for l0II'I'
InIIr-gMcac vIIiIar, one would have lIttII cho6ce. SIa\ ln lUfficiInt hllIortcaI
dIpIh, fllCilln tIII, UI more lboUt nationIIilln tMn lnY «*Ir 1PIIGde.42
Nalm avance que s'il n'est
pas
flUX de SCUigner que l'IICtion de certaine...
11\
sont
morbic:l88, régressifs, chauvins,etc.,
il . . ait faux cI'en faire la base d'LNperception en termes cie cieux nationalismes clifférents. Tout nationalisme a en soi ces deux facett. du phjnorMne. Alors que le natiOnalisme peut tire • l'origine de grands projets sociaux (d'industrialisation, de prOlpjrité, cie r. cherche de la parité avec les autr. peuples, etc.), il ne
peut
pa. fairel'économie
d'une qu6te ciel'ime nationale,
ce
qui lem6ne •
se ret.mer sur
lui·mtme, revenir au folklore, aux mythes,
etc.
Celte contradictionest
consubstantielle. tous les nationali.mes; tous
sont
entach6s d'irratiomalit6 (prjjug6a, sentimentalit6, égoïsme collectif, agressions, eIC)43.La
perception
qu'a Naimd'un
nationalisme baséu
etes facteurs irrationnels lerNne • en conclure que sur cie telles ~, pareil rnouvetna1t ne peut ~ cM-raper, ql.-tomber dan. le racisme qui lui aussi est
basé
uc:Ies
divisions artifi-cielles . . . lei1Ir_
humains. Tom Nairn reconnait n6anmoinsque
le nati0-nalisme fait bora,. recette aupr. des mas •• e, que"identit6
nationaledl-mewe
beaucoup
pI~populaire dans
leslOCiétHque
des identit6s ba ••••• '"des
facteurs plus ratiori1ell (comme les cil_ 1OCio-écononiq~ parexemple)
et
quepeu
cette .... raison, il fautbien coneid6r.
lei nationa· lismes comme failant partie d'une certainer6a1ité.
Le faitque
le nationalisme conIIituIla baie identitaire l.I1 ...nt
lei plus larges populationset
Mant
la plus largement cllfus6e • trawra le monde, i~ _l'identit6
nationaledoit
ttre
perçue
comme plusconcrtte
que
toute
autre
th60rie
ptus ratioritllle mai. non-incarn6e:NItionIIiIm couId onIy have workld ln
wa . . .
,
...,.It
.:tUIIIy cid pro-vide . . ~ wIh lOIMINng relia importlnt·lOrMlhing .... cIMaconlCtOu . . . potIuIIIId in a rwrowty intIIIIcluIIiIt mode couId ftIVIr have
h.rniItMId, a cuIbn wNch howeVIr dIpIorIbIe
wu
1IrQer, more acillible,and
men ,...
te)m_ rlll'"
'*'
thll1IIIonaIi." ofour
EnIight""-1nhIrIancI.
"'*
il 10, then Il cIMOt bI true ... ftIIonIIIIm la juil t ....con..,....
n
mUli have had a tunctiOnaIity ln modem deVeIopmtnt.Pl'hape
one more
Important.., .... of cIMa conICiOuMIII and formatiOn wIthin the indivtduaInaaon· ...
of iii period.44Il lit • rema~r q~ dans cette façon cie
cMfinir
"identit6 natiOnalecomme
relevantd'w.
certainer.'it6, ne _ait-ce
quiparce
qu'.
est largement
r.
pendue, TomNam
reprend une m6thode d'approche que propoeait plus t6t(
Colette Guillaumin il l'égard des races. Cette dernière disait, en effet, qu'il ne fallait pas chercher il fixer des ait.e. ratiOnnels. la d6finition des races mais bien plut6t se coller il la perception qu'en avaient les communautés elles-mêmes. L'idée que les natiOns, et les nationalismes qui s'y rattachant, soient le fait d'une identité trouvant beaucoup plus leurs sources dans un imaginaire
collectif
que dans toute caract«istique sociale ou culturelle objective a été dé-veloppée par plusieursautres auteura4
5.Michel Wilviorka46 explore de façon beaucoup plus approfondie ce filon. Dans
L''IP''' dy rcame il dresse le tableau dl
cinq
processus de définition dl la conscience communautaire. dont le nationalismeest
la forme la plus courante. expliquant comment. dans chacun dei cu, un discours raciste peut secMve-lapper. Trois de ces processus
sont
utilespour 6clair.
la compr6hension qua fon peut avoir du lien entre nattonalismeet
raci..,...7 ".a
possible deconstater
que
Wieviorka, sans contredire totalement TomNaim.
reste beaucoup plus r6serv6quant.
lierautomatiquement
le
nationalismeau
racisme.Selon un premier
pr0cessus48.
C'est • 18 disparitiOn d'un mode de vil (lors del'indultrialilation par exemple) q~ l'on peut voir une
1OIidarit6
communautaireSI for,. en ~ •
ces
changements.au
-progrts-.
Ncuriepar
lesan-... 6Iites.
cette
conlCience commnutaire (ce natiOnalisme) peut diriger son animolit6 contre n'importe quel bouc6millaire.
se d6finisunt alors en • position avec CI gfCq)lpar
quiest
arrW le changement. Et cetout
particulit-rament
lorsque le ctw1gIment SOCial peutlire allOCi6 • un
groupe
en
particu-lier (par exempleles
Juifs ou leiAm*icalns).
On peut Wir ~ l'on a affaire alors • un mouvement .... ntiellementconeervateur.
voire lMme r6actionnaire. pr6nant lei valeurs de la traditionet
mtme
partoil d'LI"retour • un
pu"
my-thique.Ce procIIIUS. cMcrit par Wieviorka. rappelle
beaucoup
III r6sultats d'une Mude ducae
du nationalleme canadien-françall m .... parEsther
Delllle4t.
Celle-ci
apr6a
aWiridltdi6 ...
porte-parolelui
eemblantMre
les plus repr. sentatifs du nationalisme prMlant au Qu6becde
l'entre-dewcguerres50.
aob-. ob-. ob-. synth6tiI6
et
analyl6
la teneur de leurdiICoura. et
cetout
particulltre-ment
dans une optique
dtrecherche
ct ...menas •
teneur
raciste ou
antiMmite.Delie" en
vient • laconclusion que
le dilCCU's des actIWS nattonalistlllO
aux changements sociaux amenés par l'industrialisatiOn (urbanisatiOn, bra .. sage culturel, arMricaniNtiOn, etc), qu'il faisait la promotion d'un retour aux valeurs religieuses
et
culturelles traditionnelles d'une race canadiennemy-thique consicMr.
comme en
voie decMgérWescence mais,
SLftout, Delisle souligne ,. haut degré d'antiMmitiSme de ce discours d6signant les Juifs comme premiers responsables des changements survenus au Québec5'.Le
dluxitme processus de d6flnition de la conSCIenCe communautaireS2, selon Wieviorka, survient lorsque les cadres de "~tatsont
remis en question. La crise des institutions poIltiqws aSlOCiant pI&.eieurs communautits cMcIenchera unes6rie
de luttas poli' les territoires, l'influence politique, etc .• où la soIidarit6com-munautaire se r~era Mfe celle de _ différent. composantes. De pareil. conflits intercommLnlutaires ne lignifient pas
n6ce1 ••
irernent qu'ily
aura ap-parition de racilme. Par exemple, le conflit libanais ne peut. toujo\n Illon Wieviork •• d'aucune façon Atre qualifi6 de raciste.Ce
ca. de figureest
tr"
intér_nt dans une optique québécoise du fait de"important eMbat constitutionnel impliquant le QutIbec face au reste du pays
et
perdurant
depuis
desan"'.
Ilest
certain que lenationalisme
québécoisne
peut ttre compris qu'en rapport
avec
celte remise en question dei CMtrespoli-. poli-. poli-.
canadiens.
Comme le lOUIigne WIeviorka, si pareil.eMbats
constitution-nels peuvent dégérWer en conrlit raciste entre les
cIfNr . . . .
communaut6s compount un ensemble national mil en C8U., CIIa n'lit pas une ~nCI
in6vitable. Cela
ouvre
doncIl poesibil.
que
lenationalisme
quticoisne
soit
pas
nécessairement raciste • l'égard dl _ minori* cuItur ....et
immi-grantes mail qu'II le soit ll'égardde
"autre commW18uC6 importante dl Ilf*M-ration canadier,"1I,
soit lacommlnlut.
anglophone
Clnadienneou
d,oI&.e
particuli6remMt. la communauté anglophone q&Mb6coise.
Le
troili6me aspect du proceseusde
cMfinition de la conecience communau-taireS3, IlIOn Michel Wie\iorka,c'. qu'il
lit ln conIIInteftoIution.
Au
fil de sa marche, il peut s'inspirer succeelhlemtnt dl ... carlCt6r..- r.ligieuIeI, culturelles
ou
ethniq.a,tout
comme
il peut dorii1Irnaillance • un
autre ou • plulieurs autres rnouv.nentI commLNutlifll.la
redMinition
com-munautaire
est
donc constante, ce qui implique qu'unmouvement
commw.u-taire peutl'tire
Inspiré pendant untemps
du racismepeu
ensuite lui avoirtown6
le dos,ou
vice....
L'exiltenCl d'un
mowMIent
commw.utaire,
(
(
(
rappelle encore
une
fois l'auteur, ou memeun
passé montrant une forme deracisme n'implique pas,per conMquent, qu'il soit bas6 prjaentement sur le racisme.
Cotte pr6ciSiOn permet de revenir aux conclUSiOns de la recherche d'Esther Delisle. Celle-ci semble vouloir lai . . . entendre que Si le nationalisme de l'entr.deux guerres au QuM»ec avait dei bases clairement intotjrantes, voire
mtme
rscist.et
antis6mites, lenatiOnalisme
qu6b6cois
contemporain nepeut
s'ttre totalement affranchi de ce lourd\*ttage;
le natiOnalisme qLMM*ois deiann6es t 990
6tant
marqu6d'un
p6ch6 originel commis sobcante • soixante-dixans plus
t6t.
Selon
le dernier aspect souIign6par
Wieviorka S\l' leprocessus
de cMfinition de la conscience commu ..
..
utaire,cette
condamnation sur lesseules baIeS du
pa-
ne tientpas
compte du faitque les
fondements,tout
comme la nature de la conscience communautaire d'une mame communaut6 peuvent changer du tout au
tout.
À la suite de la de8Cription de CIl trois prOClllUl de cMrinition de la
conscience
communautaire, Michel WieviOrka vient logiquement
*
dire ~ la conecience communautaire, ou le nationalisme, ne . . cMfInit pas ni ne s'exprime n6cessai-rement defaçon
raciste. L'auteu'dit
en effet:Le rlCill'M n'" PM r6ductibIe • rlCtion communlUtlire ... bien
dei'"
riencII qui reItYent dl cette immente flmll en lOnt totIIIement exempt.--ce qui interdit de tr . . un NIn trop direct ou iMIucIIbIe entre tille ou tille
forme d'8Ctian communMltlire. et notImment " NtioNII . . e, et le rIICiIm •. 54
Donc,
contrairern.1t*
ce qu'affirme TomNain,
Wieviorkaaffirme
~ le ra-cismen'.t
pal
inh6rent au nationalisme. Le racismeest
plut6t lad606"e ..
cence dans laquelle le natiOnalisml
peut
facilement bucuIer du fait de sa grandecontigu,.
avec le racisme au niveau du mbnieme permettant leur éclolkx1.ces
mclcanlames fontrMftncll
des car.~ ~rtI,c'est-l-dire
ne
retevant
pal
d'616ment1 concrets.
objectifIet
syst6matiquel. L'artest
der"""ir • d6fin1r
uneneemble
national, oucomm&.nlutalre,
sans de-voir recourir • Id fermeture, l'irdrance ou l'hoItiIit6 • l'.rd de ceux n'6tant pasconaiCMr.
comme
faisant partie de cet enIImbie. L'atteinte decet
6qui-libren'est
pas dudomaine
de l'utopie, mai. lefaux
pas est
facile:
le flCl."e. db Ior •. résulte de Il conJOnctIOn de cene cri. de la
modemt.
et de la dlfticult. QUI .'accroh d'auoc .. 1es vlleurs
_.I ..
tes du progrh etde Il r • . , • une conlCMlnCe communautMe. et en J)IIbCUI .. natlOnlle [ )
Le rlClsme .. d6veloppe dll" la dalnt~ratlOn. ou flmpoSllble In~ratlOn
de la railOn et de.a nlllOn. des VIIeur. unlVer ... de la rlllOn .. de la r ....
rence • une sp(Iclficlt .... trouve IOn 8IPICI propre dans la tMlance qUI se
creuse entre ces deux registres et danll'elfOr1 pour la combler. IUr un mode biologlsant. 55
zz
Étienne Balibar56 est le dernier auteur dont l'analyse théorique du racisme et
du nationalisme sera a~rd6e. Cefut-ci
note
que les mouvements racistes del'après-Deuxitme Guerre mondiale ont préf6r6 s'afficher en tant que mouve-ments nationalistes.
Cela
s'explique du fait de la profonde disgrace dans la·quelle les
concepts
racistes 6taient tomb6s. Personnene
peut, 6videmment, ti· r. deceIi
la conclusionque
racisme et nationalismesont
1i6s.
La seule 0b-servation pouvant ttre faite 6tant que le concepIdu
nationalisme a semb16 plus respectable que celui du racisme aux tenants cr", discours qui s'Maitw
frapp6 du sceau de l'infamie. la d6c0uverte des camps crext.mination nazis.Balibar adopte, comme les derniers auteurs pr6sent6s dans
cette
partie de cha· pitre, l.N compr6hension dei nationsen
termes
de communaut6s imaginaires. Il va n6anmoins sensiblement plus loin que Naïrn et Wieviorka dans la disso-ciation entre racisme et nationalisme. Dans la position qu'il prend • ".rd du nazisme, il se d6ma~ totalement d'un auteurcomme Tom
Nairn qui rllduit le nazisme lU nationalisme. Balibar,quant
'lui, dit:Le nazI..,e lit uceptioMeI ( ... )
.-ce
qu'en lui la logique du rllCltmecM-borde tout ••
'impOII.,.
cMpen. de la logique nationIIIIlte -pure": parce quela -G'*'8 rICIIW, 1""'" Il . . . finit PIF Will' dl toute I l
coh6-rence
la-guerre
natioNIIe-[dont III but. dl domination ,lItent dei buta po-1itIfII·57Balibar d6flnit la relation entre le nationalisme
et
le racisme' l'aide du wcabIede 1'.unit6 dei contrair... Le nationalisme est le rtsultat du difficile 6quilibre entre l.N pou ....