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Possibilités de mécanisation agricole dans le delta du fleuve Sénégal

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Academic year: 2021

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(1)

THÈSE

PRÉSENTÉE

À L'ÉCOLE DES GRADUÉS

DE L'UNIVERSITÉ LAVAL

POUR L'OBTENTION DU GRADE DE

MAÎTRE ES SCIENCES (M.Sc.)

PAR

© MASSAËR N'DIR

INGÉNIEUR DU GÉNIE RURAL DE

L'INSTITUT DU GÉNIE RURAL V.P. GORIATCHKINE MOSCOU

POSSIBILITÉS DE MÉCANISATION AGRICOLE

DANS LE DELTA DU FLEUVE SÉNÉGAL

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L'auteur (titulaire du droit d'auteur) se reserve les autres droits de publication; ni la thèse

extraits de

ni de longs celle-ci ne doivent être imprimés ou autrement reproduits sans son autorisation écrite.

(3)

Mes rermerciements vont tout d'abord à mon directeur de thèse, Monsieur Jean-Marie Fortin, à mon co-directeur de thèse, Monsieur Roger Thériault, ainsi qu'à Messieurs Denis Désilets, vice-doyen à la re­ cherche de la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimenta­ tion, Régis Boily, professeur au Département de génie rural de 1'Univer­ sité Laval, et Philippe Savoie, chercheur Agriculture Canada, qui ont su me conseiller et m'encourager à tous points de vue durant ce travail.

À l'Agence Canadienne de Développement International et au Gouvernement du Sénégal dont les accords ont permis la réalisation de cette étude, toute ma reconnaissance.

Je sais gré à la direction et au personnel du Centre de forma­ tion de la Société d'aménagement et d'exploitation des terres du Delta du fleuve Sénégal et des vallées de la Falémé, pour leur disponibilité durant mon stage d'été 1984. Je les en remercie.

Je dédie cette thèse à mes parents, à ma très chère épouse et à mes deux enfants jumeaux Adam et Eve. Particulièrement à ma mère, pour tout ce qu'elle a fait pour moi, je renouvelle ma reconnaissance et ma profonde affection.

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La présente étude évalue les possibilités de mécanisation agri­ cole dans la vallée du fleuve Sénégal, plus précisément au niveau de la délégation de Dagana caractérisée par la présence des grands périmètres sur des sols lourds à vocation rizicole.

La collecte des informations sur les conditions climatiques, pédologiques, agronomiques et sociales permet d'étudier et de bâtir un système de production apte à réaliser les objectifs de production visés dans le cadre de la mise en valeur du fleuve Sénégal pour une maîtrise complète de l'eau.

L'établissement d'une rotation culturale de huit ans permet d'éviter au mieux le tassement du sol que cause une culture continue du riz et permet une meilleure maîtrise de la technique culturale de cha­ cune des productions, soit le riz, le sorgho, le maïs et la tomate. Chaque culture est pratiquée au moins une fois par an dans chacun des six périmètres que compte la délégation de Dagana.

Pour mécaniser la production agricole au niveau des grands pé­ rimètres, le calendrier cultural de chaque production est considéré comme étant la contrainte principale à satisfaire.

La double culture annuelle est seulement possible avec un res­ pect des délais imposés par le calendrier cultural; sinon, la récolte de la culture d'hivernage peut être tardive et compromettre l'implantation de la deuxième culture annuelle en contre saison.

La récolte traditionnelle s'échelonne sur une longue période. La mécanisation permet de réduire la durée de cette récolte et d'implan­ ter la culture de contre saison au meilleur moment.

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Les facteurs techniques, économiques et sociaux constituent des éléments très déterminants pour la mécanisation rentable du processus de production. Malgré ces contraintes, le système de production et d'équi­ pements proposé dans cette étude permet de réaliser la couverture des superficies aménagées en double culture annuelle, avec un respect du ca­ lendrier cultural supprimant toute possibilité de retards d'exécution causés par la machine.

L'impact économique se traduit par la réalisation d'un profit annuel de 430$ par hectare, ce qui peut être considéré comme un facteur déterminant dans la lutte contre l'exode des populations rurales vers les centres urbains. D'autre part, on a une meilleure motivation du monde rural et un espoir de réaliser les objectifs de production. Ce­ pendant, la sensibilité économique du système de production et d'équipe­ ments par rapport aux coûts des retards d'exécution possibles se traduit par une baisse de 34 pour cent du profit à l'hectare qui, dans la pers­ pective d'une extension des superficies pourrait conduire à un déficit. Il est donc nécessaire d'orienter les efforts de recherche vers une meilleure maîtrise des paramètres techniques, climatiques et sociolo­ giques qui contribuent à la création des retards d'exécution.

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Page

AVANT-PROPOS ... ii

RÉSUMÉ ... iii

TABLE DES MATIÈRES ... v

LISTE DES TABLEAUX ... viii

LISTE DES FIGURES ... xi i INTRODUCTION ... 1

CHAPITRE 1 : REVUE DE LITTÉRATURE ... 5

1.1 Programme de développement ... 5

1.1.1 Organismes impliqués ... 5

1.1.2 Difficultés de réalisation ... 6

1.2 Conditions générales de culture ... 8

1.2.1 Climatologie ... 8

1.2.2 Pédologie ... 8

1.2.3 Aptitudes culturales des sols ... 9

1.3 Techniques culturales ... 9

1.3.1 Riz ... 10

1.3.2 Maïs ... 11

1.3.3 Sorgho ... 12

1.3.4 Tomate ... 12

1.4 Mécanisation et choix des équipements ... 12

1.4.1 Contraintes particulières à la vallée du fleuve Sénégal ... 13

1.4.2 Choix technique des équipements ... 13

1.4.3 Choix technico-économique des équipements 15 1.4.4 Choix technico-économique du tracteur .... 16

1.4.5 Essais d'intégration du choix ... 18

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Page

CHAPITRE 2 : ÉVALUATION DES PARAMÈTRES DE L'ÉTUDE ... 23

2.1 Paramètres techniques ... 23

2.1.1 Cultures et rotations ... 23

2.1.2 Opérations à mécaniser ... 28

2.1.2.1 Travail du sol ... 31

2.1.2.2 Choix des autres opérations à mécaniser en fonction de la main-d'oeuvre ... 31

2.1.3 Efficacité des machines agricoles et vitesses de travail ... 35

2.1.4 Probabilité de temps réel de travail ... 36

2.2 Paramètres économiques ... 40

2.2.1 Achat des équipements ... 40

2.2.2 Amortissement ... 41 2.2.3 Réparations et entretien ... 41 2.2.4 Carburants et lubrifiants ... 42 2.2.5 Main-d'oeuvre ... 42 2.2.6 Prestations de services ... "42 2.2.7 Aménagement... 42 2.2.8 Intrants ... 43

2.2.9 Pertes de récolte par indisponibilité .... 43

2.2.10 Valeur des productions ... 46

2.3 Coefficients techniques ... 46

2.3.1 Opérations culturales ... 51

2.3.2 Transport des engrais ... 52

2.3.3 Récolte et transport des produits ... 55

2.4 Coefficients économiques ... 58

2.4.1 Charges fixes des machines ... 59

2.4.2 Charges variables des machines ... 59

2.4.3 Coût des retards d'exécution ... 64

2.4.4 Coût annuel d'opération ... 64

2.5 Résultats découlant de l'application des para­ mètres techniques et économiques ... 66

2.5.1 Méthode technique ... 66

2.5.2 Méthode technico-économique ... 72

CHAPITRE 3 : ANALYSE DES RÉSULTATS ... 79

3.1 Analyse des résultats de la méthode technique ... 79

3.1.1 Recherche du nombre d'équipements de travail du sol, de récolte et de transport 79 3.1.2 Recherche du nombre de tracteurs néces­ saires par périmètre... . ... 80

3.1.3 Recherche du nombre d'unités d'équipements de transport de la récolte et des engrais 85 3.1.4 Synthèse des résultats de la méthode technique ... 85

(8)

Page

3.2 Analyse des résultats de la méthode de choix

technico-économique ... 85

3.2.1 Critères de choix du nombre d'unités ... 87

3.2.2 Méthode de choix des équipements ... 87

3.3 Parc choisi ... 88

CHAPITRE 4 : CALCUL DE RENTABILITÉ ... 97

4.1 Rentabilité du système de production ... 97

4.2 Sensibilité économique du système de production défini, par rapport aux retards d'exécution possibles ... 98

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS ... 101

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ... 103

APPENDICE A : Tableaux relatifs à la climatologie, à la pédologie et aux rendements culturaux ... 106

APPENDICE B : Figures et tableaux relatifs aux rotations culturales, aux calendriers culturaux et au potentiel de main- d'oeuvre ... 112

APPENDICE C : Programmes FORTRAN de calcul des besoins en équipe­ ments et des coûts annuels d'opération ... 118

(9)

Page

TABLEAU 1.1 : Définition des deux systèmes conventionnels et de

travail minimum du sol ... 19

TABLEAU 2.1 : Rotations retenues pour un cycle de huit ans ... 27

TABLEAU 2.2 : Comparaison des trois rotations retenues ... 28

TABLEAU 2.3 : Identification culturale des parcelles selon la

rotation 1 choisie, l'année et la saison ... 29

TABLEAU 2.4 : Répartition des superficies (ha) par culture et par

périmètre ... 30

TABLEAU 2.5 : Répartition des attributaires selon les périmètres . 31

TABLEAU 2.6 : Choix de la méthode de préparation du sol ... 32

TABLEAU 2.7 : Temps de travaux manuels (jours/ha) suivant les niveaux de rendement et les types d'opérations

culturales pour le riz ... 32

TABLEAU 2.8 : Temps nécessaire à l'exécution manuelle des opéra­

tions selon les niveaux de rendement et le périmètre 33

TABLEAU 2.9 : Récapitulation des temps maximums disponibles par

opération selon le calendrier cultural ... 34

TABLEAU 2.10 : Résultats de l'analyse du mode d'exécution des

opérations à adopter ... 35

TABLEAU 2.11 : Récapitulation en gamme des coefficients techniques

obtenus dans la vallée du fleuve Sénégal ... 36 TABLEAU 2.12 : Moyenne mensuelle des jours de pluie de 1965 à 1980 37

TABLEAU 2.13 : Probabilité mensuelle de travailler au champ ... 37

TABLEAU 2.14 : Résultats de l'enquête sur la conduite des opéra­

tions mécanisées ... 38

TABLEAU 2.15 : Moyennes mensuelles des heures travaillées ... 39

TABLEAU 2.16 : Probabilité cumulative de travailler ... 40

(10)

Page TABLEAU 2.18 : Coût des prestations de services pour les opérations

culturales (valeurs subventionnées) ... 43

TABLEAU 2.19 : Coût des semences ... 44

TABLEAU 2.20 : Coût des engrais ... 44

TABLEAU 2.21 : Coût des pesticides ... 44

TABLEAU 2.22 : Valeurs du coefficient d'indisponibilité ... 45

TABLEAU 2.23 : Rendements et valeurs des productions ... 46

TABLEAU 2.24 : Calendrier opératoire des productions (technologie culturale) ... 47

TABLEAU 2.25 : Distances moyennes de transport (km) ... 53

TABLEAU 2.26 : Vitesses techniques en transport agricole (km/h) ... 53

TABLEAU 2.27 : Coefficients (% RE) pour le calcul du coût des répa­ rations et de l'entretien des machines agricoles ... 60

TABLEAU 2.28 : Taux de charge des tracteurs ... 62

TAB. 2.29 a) : Détermination des coefficients de charges variables des tracteurs suivant les différentes opérations ... 63

TAB. 2.29 b) : Détermination des coefficients de charges variables des machines automotrices pour la récolte suivant les cultures ... 63

TABLEAU 2.30 : Masse totale d'engrais et de produits transportée et distance de transport ... 65

TABLEAU 2.31 : Activités annuelles des équipements agricoles ... 67

TABLEAU 2.32 : Valeurs spécifiques des coefficients techniques et économiques ... 68

TABLEAU 2.33 : Superficies annuelles couvertes par type d'ins­ trument et par périmètre (ha) ... 69

TABLEAU 2.34 : Résultats pour les opérations culturales (méthode technique) ... 70

TABLEAU 2.35 : Résultats des besoins en équipement pour le transport des engrais ... 73

TABLEAU 2.36 : Résultat par le choix technique des équipements de récolte et de transport simultanés ... 74

(11)

Page TABLEAU 2.37 : Rapport du nombre d'unités de transport sur

le nombre d'unités de récolteuses (NTU/NHU) ... 74

TABLEAU 2.38 : Résultats du choix technico économique; valeurs optimales de NU, HA, HU et CAO : a) Périmètres : Lampsar, Boundoum et Grande Digue . 75 b) Périmètres : Richard-Toll, Ndombo-Thiago et Dagana ... 77

TABLEAU 3.1 : Méthode analytique de détermination des besoins en instruments pour les opérations culturales (Lampsar) 81 TABLEAU 3.2 : Méthode analytique de détermination des besoins en équipements de récolte et transport simultanés (Lampsar) ... 82

TABLEAU 3.3 : Méthode analytique de détermination des besoins en tracteurs (Lampsar) ... 83

TABLEAU 3.4 : Résultats finaux de la méthode technique ... 86

TABLEAU 3.5 : Parc choisi pour le périmètre du Lampsar ... 90

TABLEAU 3.6 : Parc choisi pour le périmètre de Boundoum ... 91

TABLEAU 3.7 : Parc choisi pour le périmètre de Grande Digue ... 92

TABLEAU 3.8 : Parc choisi pour le périmètre de Richard Toll ... 93

TABLEAU 3.9 : Parc choisi pour le périmètre de Ndombo Thiago ... 94

TABLEAU 3.10 : Parc choisi pour le périmètre de Dagana ... 95

TABLEAU 3.11 : Coût annuel d'opération du parc de chacun des six périmètres (on suppose aucun retard) ... 96

TABLEAU 4.1 : Facturation de l'eau d'irrigation à l'hectare par la SAED ... 97

TABLEAU 4.2 : Bilan de production pour le périmètre du Lampsar ... 99

TABLEAU 4.3 : Bilan de production pour les six périmètres ... 100

TABLEAU 4.4 : Bilan de production en considérant le manque à gagner dû aux retards d'exécution ... 100

TABLEAU A-l : Variations en % par rapport à la normale interannuelle des stations pluviométriques ... 107

TABLEAU A-2a : Répartition des variations en pourcentage et nombre d'années selon les stations pluviométriques ... 107

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Page TABLEAU A-2b : Répartition générale des variations pluviométriques 108 TABLEAU A-3a : Températures moyennes annuelles ... 108 TABLEAU A-3b : Moyennes mensuelles des jours de pluie observées

de 1965 à 1980 aux stations de Matam-Rosso et

St-Louis ... 108 TABLEAU A-4 : Pédologie et aptitude culturale des sols ... 109 TABLEAU A-5 : Comparaison des rendements de riz selon le mode

d'implantation ... 109 TABLEAU A-6 : Comparaison des durées des pépinières classiques

et Dapog ... 109 TABLEAU A-7 : Influence du dénivellement sur le rendement du mais

en sol hollaldé ... 110 TABLEAU A-8a : Rendements variétaux du sorgho ... 110 TABLEAU A-8b : Rendements des variétés de sorgho améliorées sous

filet de protection contre les oiseaux ... 110 TABLEAU A-9 : Comparaison des systèmes de travail du sol

conventionnel et de travail minimum du sol ... 111 TABLEAU B-l : Comparaison des rotations possibles de huit ans .... 114 TABLEAU B-2 : Comparaison des besoins en temps nécessaire par

rapport au temps disponible ... 116 TABLEAU B-3 : Sondage sur les temps d'exécution des travaux

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Page FIGURE 1.1 : Localisation de la Délégation de Dagana au Sénégal et

identification de ses six périmètres ... 4 FIGURE 2.1 : Calendriers culturaux des différentes cultures

pratiquées ... 26 FIGURE B-l : Différentes rotations culturales de deux et trois ans

(semis direct du riz) ... 113 FIGURE B-2 : Récapitulation des rotations retenues sous forme de

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La vallée du fleuve Sénégal et les régions avoisinantes repré­ sentent une partie importante du territoire Sahélien des trois pays ri­ verains : le Sénégal, le Mali et la Mauritanie. La population totale de la vallée du fleuve Sénégal est estimée à environ 1 620 000 habitants, soit 16% de la population totale des trois pays. La partie sénégalaise compte environ 578 140 habitants, soit 9,81% de la population du pays, et couvre une superficie d'environ 375 000 à 400 000 hectares (Figure 1.1) dont 267 000 hectares environ sont irrigables.

La plus grande priorité est donnée au développement du bassin du fleuve Sénégal en attente d'une sécurisation des conditions de vie des populations sahéliennes concernées et la consolidation d'un environ­ nement rendu de plus en plus vulnérable par le déséquilibre croissant entre les ressources disponibles et la croissance démographique.

Dans le cadre de la mise en valeur du fleuve Sénégal, un cer­ tain nombre d'objectifs principaux sont dégagés eu égard à la production agricole nationale, à savoir : combler le déficit vivrier de 300 000 tonnes de céréales dont les deux tiers en riz, implanter définitivement au niveau de la vallée du fleuve une agriculture intensive, mettre fin à l'agriculture traditionnelle itinérante afin d'augmenter le coefficient d'intensité culturale et permettre l'approvisionnement régulier des in­ dustries de transformation déjà en place le long du fleuve.

La prédominance des sols lourds le long de la vallée, le rythme d'extension des superficies cultivées de 4 000 hectares par an, la né­ cessité de réaliser deux récoltes par an dont une en hivernage qui dure de juin à octobre et l'autre en contre saison allant de décembre à mai et la rarification de la main-d'oeuvre agricole à cause du phénomène migratoire devenu un véritable fléau en Afrique de l'Ouest, sont autant

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de facteurs qui plaident en faveur d'une mécanisation accrue, d'autant plus que la culture intensive manuelle présente des signes d'essouffle­ ment très préjudiciables aux rendements, surtout pendant les pointes de

travail (travail du sol, repiquage, récolte, battage). Il est donc évi­ dent que pour améliorer sa productivité et demeurer compétitive, l'agri­ culture doit être mécanisée et motorisée.

Cependant, si l'escalade vers des puissances supérieures semble être encouragée par les constructeurs et concessionnaires de machines agricoles de plus en plus coûteuses, on note une tendance à la baisse assez nette du revenu brut agricole des paysans de la vallée du fleuve Sénégal. Il est donc nécessaire de bien choisir les systèmes de produc­ tion et les équipements appropriés.

La vallée du fleuve Sénégal s'étend sur 1050 kilomètres, de Saint-Louis à Bakel. Tout le potentiel de terres irrigables est exploi­ té par la Société d'Aménagement et d'Exploitation des terres du Delta et de la Falêmé (SAED). Cette société nationale est organisée sous forme de délégations avec trois types d'aménagements sur des sols de struc­ tures différentes.

La présente étude est axée sur la délégation de Dagana aménagée en type "grand périmètre" sur des sols de type lourd communément appelés "hollaldé" (Figure 1.1).

Tout choix de matériel agricole dans une exploitation pose une série de problèmes dont l'importance ne doit pas être sous-estimée. L'avenir de l'exploitation agricole peut en effet dépendre des équipe­ ments que sa main-d'oeuvre emploie. Le travail et le capital sont deux facteurs complémentaires dont les combinaisons sont multiples mais qu'il faut étudier en même temps en vue d'un choix judicieux.

L'objectif de cette étude est donc de rechercher un système de production et d'équipement optimal pouvant permettre de bâtir une

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agriculture mécanisée rentable selon les niveaux locaux de rendement, le coût des investissements et la politique de subvention de l'État sur certains services offerts par la SAED.

Les formules de choix des équipements agricoles, telles que développées par les chercheurs européens et américains, sont appliquées dans ce travail. En conséquence, la définition des coefficients tech­ niques et économiques applicables aux conditions du Sénégal constitue une partie importante dans l'utilisation de ces formules.

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CHAPITRE 1

REVUE DE LITTÉRATURE

La revue de littérature apporte un éclairage particulier sur le programme de développement, les conditions générales de cultures, les techniques culturales, la mécanisation et le choix des équipements, tout cela pour la vallée du fleuve Sénégal.

1.1 PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT

Le cinquième plan quinquennal de développement national du Ministère du plan et de la coopération (MPC, 1980-1985) élabore les grands axes de développement des différents secteurs de l'économie na­ tionale.

1.1.1 Organismes impliqués

Dans le cadre de l'Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS), un programme de développement intégré du bassin visant à valoriser ses immenses potentialités agricoles a été arrêté.

Par la réalisation d'infrastructures comme le barrage hydro­ électrique de Manantali et le barrage antisel de Diama (Figure 1.1), dont l'objectif principal est la maîtrise de l'eau en zone sahélienne pour permettre l'irrigation de 276 000 hectares, il est possible de vi­ ser l'autosuffisance vivrière par l'intensification et le développement rapide des cultures céréalières comme le riz, le blé, le maïs et le sorgho.

(19)

La Société d'Aménagement et d'Exploitation des terres du Delta et de la Falêmé (SAED) est un établissement publique à caractère agro­

industriel chargé, dans la zone du bassin, de construire et d'entretenir les aménagements hydro-agricoles sous responsabilité gouvernementale, de programmer les cultures, d'organiser le peuplement, d'encadrer, d'animer et d'assister les paysans isolés ou regroupés, de commercialiser et éventuellement transformer les productions agricoles et, d'une façon gé­ nérale, de réaliser toutes les opérations entrant dans le cadre de la mise en valeur et du développement économique de la zone. Selon le Co­ mité Inter-État de la Recherche et du Développement Agricole (CIERDA, 1981), le programme à court terme de la SAED est d'améliorer l'aménage­ ment des périmètres du Delta, de remettre en état les périmètres ancien­ nement aménagés à Dagana, Nianga et Boundoum, de réparer ou renforcer les stations de pompage et d'équiper en matériel agricole toutes les su­ perficies aménagées.

1.1.2 Difficultés de réalisation

Le rapport FAO-OMVS-SAED (1981) révèle que les programmes fixés sont loin de se dérouler comme dans un modèle, car des facteurs socio- économiques écartés se sont révélés comme étant des données avec les­ quelles il faut composer. Divers ajustements ont été effectués, comme l'éclatement des coopératives en groupements homogènes et la révision du maillage hydraulique, sans qu'on soit arrivé à résoudre les difficultés rencontrées au cours de la mise en exploitation des grands périmètres. Ces difficultés creusent de plus en plus l'écart entre la réalité et les objectifs initiaux.

A. Organisation sociale de la production

Sous l'égide de la SAED se sont constitués les groupements de producteurs. Ces groupements se définissent comme une exploitation agricole collective, constituée d'agriculteurs regroupés par affinité dans un but de cohésion et d'efficacité. D'autre part, la formation des

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groupements facilite la tâche à la SAED qui préfère transiger avec un groupement plutôt qu'avec les paysans individuellement, ce qui confère plus de garantie pour le remboursement des crédits accordés sous forme de services. Cependant, le processus de constitution des groupements de producteurs n'a évidemment pas échappé à l'influence des forces sociales traditionnelles modernes et politiques (Ba, 1983).

B. Contraintes de fonctionnement des groupements

On observe un certain nombre de signes montrant les difficultés de fonctionnement des groupements. Le plus évident est l'instabilité des effectifs : en 1977, on enregistrait sur le périmètre de Nianga 59 démissionnaires en moins de 12 mois, soit environ 10% des effectifs, sans compter que trois groupements ont, pendant la même période, quitté en bloc le périmètre. Les causes sont imputables au manque de motiva­ tion, aux défauts d'organisation et aux faibles revenus engendrés dans les grands périmètres. Selon l'étude socio-économique de 1'OMVS (1981), de grandes difficultés apparaissent quand il faut concilier les activi­ tés connexes des exploitants et les travaux agricoles sur les grands pé­ rimètres. La conséquence est un taux élevé d'absentéisme malgré les sanctions que l'on parvient d'ailleurs à détourner en faisant jouer les liens de parenté. Pour les activités connexes, 58% des exploitants en font en dehors de la culture irriguée : 12% de la pêche, 23% de l'éle­ vage, 1% du commerce, 12% de l'artisanat, 10% diverses autres activi­ tés. Ces activités connexes constituent des sources de revenus assez appréciables.

Le facteur le plus lourd de conséquence sur la bonne marche du groupement est le caractère coercitif de l'entrée du paysan dans le groupement de producteurs.

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1.2 CONDITIONS GÉNÉRALES DE CULTURES

1.2.1 Climatologie

La direction nationale de la météorologie (DNM, 1980), selon l'examen des bilans annuels observés sur une période assez stable de 31 ans, entre 1942 et 1972, dans le bassin du fleuve Sénégal, de Saint- Louis à Bakel, constate des variations annuelles importantes par rapport à la normale pluviométrique de chaque station considérée (Tableau A-l).

Il apparaît également que les variations de 10 à 30% par rap­ port à la moyenne pluviométrique sont les plus fréquentes et que les an­ nées déficitaires sont deux fois plus nombreuses que les années excéden­ taires sur la période considérée (Tableaux A-2a et A-2b).

Les températures moyennes annuelles varient légèrement d'une station à une autre (Tableaux A-3a et A-3b).

1.2.2 Pédologie

Les études poursuivies par l'institut Sénégalais de Recherche agronomique (ISRA, 1974), par 1'Agence de Développement de la Rizicul­ ture en Afrique de l'Ouest (ADRAO, 1975), et par l'Office de Recherche Scientifique et Technique d'Outre-Mer (ORSTOM, 1973) ont permis de clas­ sifier les sols de la vallée du fleuve Sénégal.

A. Les fondés

Les fondés sont caractérisés par une teneur en argile infé­ rieure à 30%. Ils deviennent perméables s'ils sont bien travaillés, mais durcissent rapidement après ressuyage.

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B. Les hol laides

Les hollaides ont des teneurs en argile supérieures à 60%, leur perméabilité est faible. C'est une argile gonflante très dure à sec et accompagnée de larges fentes de retraits. Ces caractéristiques restrei­ gnent considérablement la période pendant laquelle ils peuvent être tra­ vaillés.

C. Les faux hollaides

Les faux hollai dés renferment de 30 à 60% d'argile.

1.2.3 Aptitudes culturales des sols

Les fondés sont aptes à la polyculture, à l'exclusion du riz, en raison d'une perméabilité trop forte et des* problèmes de drainage.

Les hol1 al dés conviennent pour la riziculture avec intercala­ tion de fourragère pour des raisons phytosanitaires.

Les faux hollaldés, à vocation mixte, sont adaptés à la rizi­ culture hivernale ainsi qu'à d'autres céréales comme le blé en saison sèche seulement, le maïs, le sorgho, les fourrages et les cultures ma­ raîchères en toutes saisons (Tableau A-4).

1.3 TECHNIQUES CULTURALES

Les conditions spécifiques de sol et de cultures de la vallée du fleuve Sénégal nécessitent une mise au point de techniques culturales efficaces.

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1.3.1 Riz

A. Semis et repiquage classique

Selon les résultats communiqués par Trinh (1977), le semis di­ rect a donné pratiquement les mêmes résultats que le repiquage, avec toutefois un léger raccourcissement du cycle évolutif de 5 à 6 jours.

Cependant, les résultats obtenus par Moscal (1978) (Tableau A-5) révèlent que le repiquage donne un rendement supérieur à celui ob­ tenu en semis direct d'environ deux tonnes par hectare. La pratique du semis direct, qui exige un nivellement parfait, connaît des difficultés pour le désherbage aux premiers stades de végétation avec de fréquents dégâts causés par les oiseaux.

B. Technique de pépinière 'Dapog*

Pour la technique de pépinière 'Dapog1, il n'est pas nécessaire de labourer le terrain destiné à la pépinière. Un mètre carré de pépi­ nière permet de repiquer 300 à 500 mètres carrés de rizière au lieu de 10 à 25 mètres carrés en pépinière classique. On a une plus grande flexibilité pour la date d'établissement de la pépinière.

Ce type de pépinière est de plus courte durée. Pour atteindre le même âge de pépinière, il faut de 50 à 60 jours pour les semis de novembre-décembre et 30 jours pour ceux de janvier-février avec la pépi­ nière classique alors que la technique Dapog permet d'attendre des pé­ riodes plus chaudes de mi-février pour réaliser la pépinière et repiquer 19 â 25 jours après. On dépense 30 fois moins d'eau qu'en pépinière classique (Tableau A-6).

C. Repiquage sans labour

Selon le projet de recherche agronomique de l'OMVS (1980), le repiquage sans labour permet de respecter les dates optimales de semis par l'élimination de la contrainte du travail du sol.

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Les rendements obtenus varient de 6,2 à 10,9 t/ha comparative­ ment à environ 5,5 t/ha pour le semis direct et à 7,8 t/ha pour le repi­ quage traditionnel. La riziculture en maîtrise de l'eau donne de bons rendements avec un travail superficiel du sol (ISRA, 1979a).

Bien que donnant de meilleurs rendements par rapport au semis direct, les techniques de pépinière Dapog et de repiquage sans labour sont limitatives du point de vue des superficies à pouvoir exploiter an­ nuellement, à cause de leur grande demande en main-d'oeuvre.

Dans la perspective de valorisation du potentiel agricole de la vallée du fleuve, le semis mécanique semble présenter beaucoup plus d'intérêt.

1.3.2 Maïs

La recherche sur le maïs a été axée sur l'amélioration variê- tale, les techniques culturales et la fertilisation. Les tests varié- taux menés par 1'ISRA depuis 1976 montrent que les hybrides sont supé­ rieures aux composites du point de vue des rendements (ISRA, 1979b).

Les composites donnent par contre une bonne qualité de graines et une possibilité d'utiliser les descendants pendant trois ou quatre générations.

Le maïs est surtout une culture de contre saison froide. Les essais ont démontré l'importance du semis précoce (deuxième quinzaine d'octobre) et qu'il ne faut jamais dépasser le 15 novembre. Avec un re­ tard de semis, il faut réduire la densité de semis de 53 000 plants à 40 000 plants à l'hectare. Moscal (1978) démontre que le mauvais nivel­ lement cause des baisses de rendement de 4,7 à 3,8 tonnes à l'hectare

(25)

1.3.3 Sorgho

Les travaux de sélection (IRAT, 1979) ont abouti à des variétés locales typiques pour la saison sèche froide. Ces variétés possèdent un potentiel de rendement très intéressant mais sont attaquées par les oi­ seaux granivores (Tableau A-8a).

Le CNRA (1979) a employé, en conditions expérimentales, un filet de protection contre les oiseaux et a obtenu avec des variétés améliorées de rendement de 7 à 11 t/ha (Tableau A-8b).

1.3.4 Tomate

Les travaux de recherches menés depuis quelques années par la Société de Conserves Alimentaires du Sénégal (SOCAS) et le Centre de recherche Horticole de Cambéréne (CDH) ont entre autre porté sur la mise au point de techniques de production de la tomate et de légumes divers en vue de l'alimentation des industries de transformation de Savoigne et de Dagana.

D'autre part, à la station de recherche de NDiol, avec la va­ riété Rossol VFN réputée comme résistante aux nématodes, l'ISRA a obtenu un rendement de 74 tonnes à l'hectare avec un repiquage le 1er novembre dans le fond des sillons et recommande de ne pas cultiver de tomate sur le même sol plus d'une fois en trois ans.

1.4 MÉCANISATION ET CHOIX DES ÉQUIPEMENTS

L'introduction de la mécanisation est toujours liée à un en­ semble de facteurs dont seuls l'analyse et le choix judicieux conduisent à des résultats satisfaisants.

(26)

1.4.1 Contraintes particulières à la vallée du fleuve Sénégal

Compte tenu des contraintes climatiques et de leurs répercus­ sions sur la durée des cycles végétatifs des cultures, les calendriers culturaux ne laissent dans le bassin du fleuve Sénégal que de trop brefs délais pour la réalisation des différentes opérations agricoles. On reconnaît que le non respect de ces calendriers entraîne par ailleurs une forte diminution des récoltes pouvant aller jusqu'à des cas de si­ nistre total.

Il se pose donc le problème de l'articulation de deux campagnes agricoles surtout dans la perspective de l'intensification de la rizi­ culture et d'une pratique généralisée de la double culture.

La division des systèmes de production de l'ISRA confirme que le labour profond pour le riz n'est indispensable qu'une fois tous les trois ou quatre ans et que le travail de hersage (premier et deuxième passage) doit se faire aussitôt après la récolte pour profiter de l'hu­ midité du sol. Une telle organisation facilite le travail et conserve le matériel agricole en bon état.

Les essais FAO-OMVS indiquent que le hersage n'est pas toujours indispensable pour la tomate et qu'il peut être remplacé par le billon­ nage et l'irrigation avant le repiquage (Constantinov, 1983).

1.4.2 Choix technique des équipements

Un équipement de production est à la fois un matériel de pro­ duction et un investissement.

Il faut faire le travail en temps opportun, ce qui implique le choix des paramètres techniques (vitesse, efficacité, largeur, capa­ cité). Renoll (1981) a réalisé une étude de prédiction de la capacité au champ (Cap) dans des conditions spécifiques de champ et d'opération :

(27)

Cap = O,1*L*V*EFF (ha/h) (1.1)

L : largeur d'instrument (m); V : vitesse de travail (km/h); EFF : efficacité (décimale).

Kepner (1978) a déterminé l'efficacité au champ d'une machine en considérant les temps théoriques (To), les temps effectifs (Te) et les temps perdus, non proportionnels à la superficie (Th) et proportion­ nels à la superficie (Ta) :

EFF = 100 *---—--- (%) (1.2) Te + Th + Ta

Renoll (1981) propose dans son étude de capacité des machines agricoles une formule où le temps total au champ (T) par unité de sur­ face comprend : le temps théorique d'exécution d'une opération spéci­ fique (A) et les temps alloués aux différentes activités de support (B).

T = A + B (h/ha) (1.3)

Les normes EP 391 et D 230.3 de l'American Society of Agricul- tural Engineers (Yearbook, 1983) donnent les procédures de détermination des paramètres techniques liés au choix rationnel des machines agri­ coles. On a :

Cap = A/(D*H*PWD) (ha/h) (1.4)

Cap : capacité de la machine (ha/h); A : superficie (ha);

D : nombre de jours disponibles (j);

H : nombre d'heures de travail par jour (h); PWD : la probabilité de jours ouvrables.

(28)

TC : Coût des retards d'exécution estimé à partir d'un coeffi­ cient d'indisponibilité (K) (1/j);

Y : rendement cultural (t/ha); VA : valeur de la production ($/t);

X : constante.

1.4.3 Choix technico-économique des équipements

Il faut viser à une dépense la plus réduite possible et à ce que l'investissement soit financièrement possible.

Le coût d'utilisation des équipements comprend des charges de possession ou charges fixes et des charges d'opération liées au fonc­ tionnement de la machine. La méthode de choix des équipements dévelop­ pée par Hunt (1983) en tient compte. On a alors : le coût annuel en fonction de la largeur d'un instrument :

CA = %CF*p*L +--- - --- (MO + T + 0 + F + RE*p*L) $/an (1.6) O,1*V*EFF*L

V : vitesse de travail (km/h); L : largeur (m);

p : prix du mètre d'instrument ($/m); %CF : % des charges fixes;

MO : coût de la main-d'oeuvre ($/h); T : charge du tracteur ($/h);

0 : coût du lubrifiant ($/h); F : coût du carburant ($/h);

RE : prix des réparations et entretien en décimal du coût d'achat par heure

Le coût annuel devient minimal pour :

dCA = 0 dL

(29)

On peut alors déduire la largeur optimale de l'instrument :

Lopt =

l/ . . A... - (MO + T + ^^) (m)

V O,l*%CF*p*V*EFF X*H*PWD (1.8)

Pour rendre le choix de la largeur optimale beaucoup plus flexible, on introduit dans l'équation 1.8 un montant insignifiant d'ar­ gent (d) par rapport au coût annuel, ce qui donne :

Ll,2 = Lopt + —^---± l/—É_ (Lopt +--- ---) (m) (1.9) 2%CF*p V %CF*p 4*%CF*p

1.4.4 Choix technico-économique du tracteur

Le choix du tracteur se doit d'être le plus près possible des besoins réels de l'exploitation dans le but de minimiser les dépenses inutiles d'énergie.

A. Selon Chancellor (1969)

Le coût du tracteur est proportionnel à sa puissance à la prise de force; le coût de la main-d'oeuvre est calculé seulement pour les heures d'opération du tracteur; la quantité d'énergie requise par hec­ tare est indépendante de la grosseur du tracteur.

CA = %CF*pa*H + B*H*Tps + M0*Tps ($) (1.10)

pa : coût du kilowatt à la prise de force du tracteur ($/kW); H : puissance à la prise de force (kW);

B : coût du carburant, entretien et réparation ($/kW.h); Tps : temps d'opération par an (h/an).

(30)

W : quantité de kW.h nécessaires par année par unité de sur­ face en fonction de la production et des conditions de sol (kW.h/ha).

Le coût annuel minimal s'obtient pour la puissance optimale :

Hopt = \rU (H° * A*D2 (kW) (1.12) u æF*pa

D : coefficient de synchronisation des opérations représentant une pénalité en $/ha/h.

B. Selon Hunt (1983)

L'équation du coût annuel incluant le coût des retards d'exécu­ tion est exprimée en fonction du niveau de puissance (PWR).

CA = ll£f2*t*PWR +EJA11LL 100

(MOj + CREXi ) + 9J,*Wi ) ($/an)

R1*PWR PWR R2 R3

(1.13)

t = prix du tracteur par unité de puissance ($/kW); E = consommation énergétique unitaire (kW.h/ha);

Rl, &2» R3 = taux de charge du tracteur respectivement pour les opérations culturales, de transport et de transformation;

CREX = coût des retards d'exécution;

C = coefficient de conversion (kW.h/tonne.km); D = distance de transport (km);

W = volume annuel de travail (tonnes);

(31)

Le niveau optimal :

PWRopt = V^l^i (MOi + CREXi) + 100*MQi (£^î + âi^l) (kW) ’Rl(%CF)*t (%CF)*t R2 R3

(1.14)

1.4.5 Essais d1intégration du choix

Indépendamment du système d'équations de sélection considéré, la recherche d'un système d'équipements optimum est une préoccupation majeure pour la plupart des chercheurs oeuvrant dans le domaine. La sé­

lection du système d'équipements pour une exploitation est assez com­ plexe. L'interaction entre les machines, le climat et le sol soulèveun problème dont la résolution nécessite une approche systématique.

La présence d'innombrables variables et de relations mathéma­ tiques a favorisé l'orientation de la recherche de solutions optimales vers la mise au point de modèles de sélection.

Burrows et Siemens (1974), partant d'une approche de coût mini­ mal du système machines, évaluent le coût de systèmes de différentes grosseurs pour la production de maïs et de fèves en rotation. La limite de leur modèle était qu'il ne pouvait pas assortir les équipements.

D'autres modèles furent développés avec comme objectif de sé­ lectionner les équipements sur la base des contraintes de temps pour différentes opérations culturales.

Hughes et Holtman (1976) décrivent un algorithme sélectionnant et assortissant les équipements et les unités de puissance pour les fermes à production variée.

Singh (1978) et Wolak (1981) ont amélioré l'algorithme de Hughes et Holtman et obtenu des résultats satisfaisants. C'est le choix

(32)

du meilleur équipement, au point de vue dimension, connaissant les con­ traintes de temps, les jours disponibles et convenables et la spécifici­ té de chaque opération culturale. L'imperfection décelée pour ce modèle est la non considération de la valeur économique de l'opportunité. Une correction a été apportée en considérant les pertes de récolte.

Rotz et al. (1983) réalisent une étude pour évaluer les sys­ tèmes de labour conventionnel et de travail minimum du sol avec une con­ sidération de l'opportunité (Tableau 1.1).

TABLEAU 1.1 : Définition des deux systèmes conventionnels et de

travail minimun du sol (Rotz et al., 1983)

ÉQUIPEMENT SYSTÈFt CONVENTIONNEL

SYSTÈÆ AVEC TRAVAIL MINIMUM DU SOL

Charrue à versoir Oui Non

Chisel modifié Non Oui

Herse à disques Oui Non

Cultivateur de grande culture

Oui Oui

Sarcleur Oui Non

Les objectifs de cette étude étaient d'étendre le développement de l'algorithme basé sur la contrainte de temps à une analyse de coût pour déterminer le profit maximum selon le système de préparation du sol déterminé sur différents types de sol et de rotation, d'étudier, d'autre part, la sensibilité du modèle par rapport à l'évolution des paramètres principaux et, enfin, de comparer les caractéristiques des systèmes requis selon le mode conventionnel ou travail minimum pour des superfi­ cies variées. Ils ont employé le modèle mathématique de D. Hunt et les paramètres de 1'American Society of Agricultural Engineers.

(33)

L'étude révèle qu'au fur et à mesure que la probabilité de tra­ vail diminue les équipements de petites dimensions deviennent prati­ cables. Les grandes superficies permettent d'utiliser la machinerie pour un coût inférieur par unité de surface. Le coût par hectare du la­ bour conventionnel est supérieur à celui du système à travail minimal

(Tableau A-9).

1.4.6 Conclusion

Pour résoudre le problème posé, différentes solutions sont pro­ posées. Le choix d'une des méthodes de résolution se fera sur la base de la disponibilité de certains paramètres.

La présente étude étant axée principalement sur la satisfaction d'une contrainte de temps imposée par le calendrier cultural, l'équation de la capacité (1.4) sera employée pour le choix technique des équipe­ ments.

La détermination du coût annuel d'opération en fonction de la largeur de l'instrument présente un certain intérêt pour le choix technico-économique. Cette équation (1.6) donne la meilleure approche. Par contre, elle ne semble pas être valide pour les grandes superficies qui requièrent plusieurs machines.

Il faut tenir compte du coût supplémentaire de chaque machine additionnelle. Également, il faut considérer le coût de la puissance pour les opérations culturales, car le seul coût de l'unité de largeur d'instrument ne reflète pas la réalité. Une modification de l'équation 1.6 donne les équations 1.15, 1.16, 1.17.

CAO = (%CF)*NU*PM + [(%CF)*PT + (%CV)PT + (%RE)*PM + MO] *NU*HU + CREX HA + HU ($/an)

(34)

CAO : coût annuel d'opération ($/an); NU : nombre d'unités;

PM : prix de la machine ($); PT : prix du tracteur ($);

HA : heures d'utilisation du tracteur sur d'autres opéra­ tions;

HU : heures d'utilisation par unité. CREX : coût des retards d'exécution.

HU =--- (1.16) EFF*NU*WU*V

WU : largeur de l'instrument (m); A : superficie totale (ha);

CREX =--- 1O*K*A2*YV--- ($/an) (1.17) EFF*WU*NU*V*H*PWD*X

YV : Valeur de la production ($/ha).

L'équation 1.12 pour le choix technico-économique des tracteurs selon Chancellor est très dépendante de la quantité d'énergie nécessaire par année par unité de surface qui elle-même dépend de la production et des conditions spécifiques de sol. Le coefficient de synchronisation également influence largement la valeur du niveau de puissance. L'in­ existence au niveau du Sénégal de ces paramètres ne permet pas de choi­ sir cette équation.

L'équation de Hunt (équation 1.14) n'échappe pas à cette situa­ tion si on considère la consommation énergétique unitaire et le coût des retards d'exécution.

Le choix technique doit permettre de déterminer pour chaque type d'opération la capacité minimale effective et la largeur totale

(35)

minimale nécessaire qui satisfait la contrainte de temps. Il permet également de déterminer le nombre d'instruments minimum nécessaire et la puissance requise pour chaque opération.

Le choix technico-économique permet de déterminer le nombre d'équipements de toutes sortes satisfaisant la contrainte technique ci­ tée ci-dessus, au coût annuel d'opération le plus réduit possible.

Il faut donc déterminer tous les paramètres techniques et éco­ nomiques nécessaires à la résolution des équations de choix.

(36)

CHAPITRE 2

ÉVALUATION DES PARAMÈTRES DE L'ÉTUDE

L'étude du choix rationnel des équipements agricoles amène à la détermination de différents paramètres d'ordre technique et économique.

2.1 PARAMÈTRES TECHNIQUES

2.1.1 Cultures et rotations

A. Cultures partiquées et nécessité des rotations

Dans le cas du Delta de la vallée du fleuve Sénégal, avec des sols hollaldés où les éléments fins prédominent, le tassement du sol est à craindre; il faut donc utiliser des façons culturales appropriées. On observe aussi des phénomènes de toxicité après quelques campagnes de ri­ ziculture continue. Le riz n'utilise qu'une tranche assez superficielle du sol; l'intercalation de cultures utilisant des tranches de sol plus profondes est recommandée. Le sorgho et le mais donnent de très bons résultats sur ces sols.

Les cultures pratiquées sont essentiellement le riz de contre saison (RCS), le riz d'hivernage (RH), le sorgho de contre saison chaude (SCSC), le sorgho de contre saison froide (SCSF), le sorgho d'hivernage (SH), le maïs de contre saison froide (MCSF), le maïs d'hivernage (MH), la tomate industrielle (T) et l'intercalation de jachères (J).

D'autre part, si la plupart des espèces trouvent des conditions favorables à leur développement, elles rencontrent aussi des ennemis

(37)

nombreux. La zone est infestée d'adventices dont le contrôle est parti­ culièrement difficile dans les rizières. Les rotations culturales sont souvent le remède au mal.

B. Critères de choix des rotations

Le choix des rotations est lié aux contraintes et priorités suivantes :

a) respecter la vocation de la zone qui est principalement ri- zicole; ainsi, la culture du riz aussi bien hivernale que de contre saison doit être prépondérante;

b) maintenir le sol en culture le plus longtemps possible pour obtenir une production annuelle maximale;

c) prévoir un approvisionnement régulier en matière première aux industries de transformation de la tomate installées le long de la vallée;

d) contourner les contraintes d'ordre pédologique liées à la tomate qui ne doit pas être cultivée sur une même parcelle plus qu'une fois tous les trois ans pour éviter les infes­ tations du sol;

e) utiliser le mais et le sorgho pour réduire les dangers de toxicité et de tassement du sol causé par une culture con­ tinue de riz; et,

f) disposer de temps suffisant pour enlever une récolte et in­ troduire la suivante selon les délais agronomiques.

(38)

C. Choix des rotations culturales

Pour l'ensemble des cultures pratiquées, seul le riz connaît deux options de calendriers, c'est-à-dire une version avec repiquage et une version avec semis mécanique qui rencontre le mieux les priorités établies.

Les calendriers culturaux évoqués à la figure 2.1 permettent d'établir certaines possibilités de rotations culturales sur deux ou trois ans. On a retenu cinq possibilités :

I : RCS + RH + SCSC + RH II : MH + RCS + T + RH III : SCSC + T + MCSF + RH

IV : RH + MH + RCS + RH V : SH + RCS + T + SCSF

Le calendrier de ces cinq possibilités de rotations bi­ annuelles est schématisé à la figure B-l.

Dans la recherche d'une rotation répondant le mieux aux priori­ tés et aux contraintes déjà citées, on établit une combinaison des cinq rotations bi-annuelles en neuf possibilités de rotations d'une durée de huit à neuf ans (Tableau B-l).

Le tableau 2.1 présente les trois rotations retenues en fonc­ tion de leur plus grande conformité aux priorités fixées.

La succession culturale, selon chacune des trois rotations préalablement retenues est présentée à la figure B-2.

(39)

FIGURE 2.1 : Calendriers culturaux des différentes cultures prati­

(40)

TABLEAU 2.1 : Rotations retenues pour un cycle de huit ans IDENTIFI­ CATION DES ROTATIONS DE 8 ANS COMPOSANTES BIANNUELLES DE LA ROTATION DE 8 ANS

FRÉQUENCE DES CULTURES PENDANT LE CYCLE (n fois)

DURÉE DE LA JACHÈRE

(Ji)*

TOMATE RIZ SORGHO MAÏS

1 I + III + IV 1 7 2 2 24

2 I + IV + V 1 7 3 1 23

3 I + II + IV 1 8 1 2 25

* Ji = Jachère d'une durée de i mois

D. Morcellement et répartition des superficies

Suivant la composition de la délégation de Dagana (Figure 1.1), la superficie de chacun des six périmètres est morcelée en huit par­ celles prévues en double culture annuelle (6 x 8 x 2 = 96 soles par an).

L'attribution des superficies aux différentes cultures de riz, maïs, sorgho et tomate est faite pour chaque rotation suivant la fré­ quence de la culture. La superficie parcellaire est fixée au huitième de la superficie aménagée du périmètre pour permettre à chacune des cul­ tures de se pratiquer annuellement.

Ainsi, il est possible de réaliser pour chaque rotation un ta­ bleau identificateur de l'activité agricole de chaque parcelle en toutes saisons. D'autre part, cette répartition permet de déterminer la sur­ face annuelle occupée par chaque culture et la jachère au niveau de chaque périmètre.

En définitive, une analyse comparée des trois rotations préala­ blement choisies sur une période de huit ans (Tableau 2.2) confirme le choix final de la rotation 1 qui évite le mieux le tassement du sol par le biais du sorgho tout en maintenant un niveau élevé des superficies en riz.

(41)

TABLEAU 2.2 : Comparaison des trois rotations retenues ROTATION SUPERFICIE CULTIVÉE (ha) SUPERFICIES EN JACHÈRE (ha) SUPERFICIE TOTALE EN CULTURE (ha) RIZ MAÏS SORGHO TOMATE

1 10 640 3000 3000 1500 5860 18140

2 10 520 1500 4500 1500 6010 18020

3 12 000 3000 1500 1500 6010 18000

La rotation 1 ainsi choisie donne la succession culturale sui­ vante :

RCS+RH+SCSC+RH+SCSC+J3+T+J4+MCSF+J3+RH+J6+Rh+J4+MH+J4+RCS+RH

Les tableaux 2.3 et 2.4 présentent respectivement une identifi­ cation de l'activité agricole en toutes saisons et une répartition des superficies par culture et par périmètre.

2.1.2 Opérations à mécaniser

La persistance du phénomène migratoire, l'extension continue des superficies et l'existence de problèmes d'ordre sociaux au niveau des grands périmètres font douter des capacités de la main-d'oeuvre locale à réaliser les objectifs de production. D'autre part, on note une répartition non uniforme du potentiel de main-d'oeuvre (attribu­ taires) suivant les différents périmètres (Tableau 2.5).

(42)

ANNÉES 1 2 3 4 5 6 7 8 SAISONS PARCELLES CS H CS H CS H CS H CS H CS H CS H CS H PI R R S R S J3 +T T J4 +M J3M+ R J6 R J5 J4M+ R R P2 S R S J3 +T T J4 +M J3M+ R J6 R J5 J4M+ R R R R P3 S J3 T J4 M R J6 R J5 M+ J4 R R R R S R P4 T J4 +M J3M+ R J6 R J5 J4M+ R R R R S R S J3 +T P5 M+ J3 R J6 R J5 J4M+ R R R R S R S J3 +T T J4 +M P6 J6 R J5 M+ J4 R R R R S R S J3 +T T J4 +M J3M+ R P7 J5 M+ J4 R R R R S R S +TJ3 T J4 +M J3M+ R J6 R P8 R R R R S R S J3 +T T J4 +M J3M+ R J6 R J5 +J4M. Note : CS = contre-saison H = hivernage M = maïs R = ri z S = sorgho T = tomate

Ji = jachère d'une durée de i mois Px = parcelles

(43)

PÉRIMÈTRES SURFACE TOTALE AMÉNAGÉE (ha) SURFACE CULTIVÉE PAR AN (ha) SURFACE EN JACHÈRE PAR AN (ha)

SURFACE ANNUELLE PAR CULTURE (ha) RH RCS

scsc

T MH MCSF Lampsar 1920 2976 864 1240 496 496 248 248 248 Boundoum 3440 5310 1570 2300 860 860 430 430 430 Grande Digue 2080 3120 1040 1300 520 520 260 260 260 Richard Toll 1500 2244 756 935 374 374 187 187 187 Ndombo Thiago 590 888 292 370 148 148 74 74 74 Dagana 2400 3600 1200 1500 600 600 300 300 300 CO O

(44)

TABLEAU 2.5 : Répartition des attributaires selon les périmètres PÉRIMÈTRES NOMBRE D'ATTRIBUTAIRES NOMBRE D’HECTARES /ATTRIBUTAIRE Lampsar 1621 1,18 Boundoum 994 3,46 Grande Digue 1050 1,98 Richard Toll 1192 1,25 Ndombo Thiago 726 0,81 Dagana 1782 1,34 2.1.2.1 Travail du sol

Les opérations de travail du sol sont réalisées suivant diffé­ rentes méthodes et différentes conditions de sol. Une enquête sur le sujet (SICAI, 1980) a été menée dans le Delta du fleuve (Tableau 2.6).

Ainsi, on a une prédominance des travaux de préparation en sec. Le hersage, suivi d'un deuxième passage en croisé, est pratiqué presque partout et sur une bonne partie des superficies : 40 à 57% à Dagana et Nianga, 70% des superficies au niveau des coopératives d'utilisation du matériel agricole.

Le hersage (un seul passage) est assez fréquent sur les diffé­ rents périmètres et pratiqué sur environ 18% des superficies à Nianga et jusque sur 56% dans le Lampsar.

2.1.2.2 Choix des autres opérations à mécaniser en fonction de la main- d'œuvre

Le tableau 2.7 donne les normes de temps requis, en travaux manuels, selon les rendements de riz en culture irriguée. Ces normes ont été établies en 1980 par la SICAI et l'ISRA.

(45)

TABLEAU 2.6 : Choix de la méthode de préparation du sol --- (SICAI, 1980)

PÉRIMÈTRES ENQUÊTÉS

CONDITIONS DE SOL

TYPE DE TRAVAIL DU SOL EN 1 DES SURFACES ENQUÊTÉES SURFACE TOTALE ENQUÊTÉE (ha) Jt EN SEC OU HUMIDE SEC HUMIDE A B C D E Lampsar Oui 1 3 - 56 40 232 92 Oui 10 43 47 16,5 8 Ni anga Oui 3 2 18 77 25 97 Oui 100 0,8 3 Dagana Oui 5 9 10 76 66,5 100 Oui Guédé Oui 55 45 1 25 Oui 75 Cuma Oui 30 70 20,5 100 Oui

Spécification : A - labour profond avec charrue à verso1rs B - labour profond + hersage premier passage

C - labour profond + hersage premier et deuxième passages D - hersage premier passage

E - hersage premier + deuxième passages

TABLEAU 2.7 : Temps de travaux manuels (jours/ha) suivant les niveaux de rendement et les types d'opérations culturales pour le riz (SICAI-ISRA, 1980)

NIVEAUX DE RENDEMENT

(t/ha)

BESOINS EN MAIN-D'ŒUVRE (Jours/ha)

PLANAGE REPIQUAGE ÉPANDAGE DÉSHERBAGE FAUCHE BATTAGE

5 à 6 7,5 81,5 2,0 15,4 41,3 80,4

(46)

Ainsi, en analysant ensemble le tableau 2.7 et le tableau 2.5, on détermine, au tableau 2.8, le nombre de jours nécessaires en fonction des superficies et des niveaux de rendement.

TABLEAU 2.8 : Temps nécessaire à l'exécution manuelle des opérations pour le riz selon les niveaux de rendement et le périmètre

PÉRIMÈTRES

NIVEAUX DE RENDEMENT

(t/ha)

DURÉE NÉCESSAIRE DES OPERATIONS (JOURS)

PLANAGE REPIQUAGE ÉPANDAGE DÉSHERBAGE FAUCHE BATTAGE

Lampsar 5-6 9,2 100,0 2,5 18,9 50,7 98,5 4-5 6,1 107,0 1,5 15,2 41,2 59,2 Boundoum 5-6 25,9 282,0 6,9 5,3 162,0 278,2 4-5 17,3 303,1 4,2 42,9 116,2 167,1 Grande 5-6 14,8 161,0 3,9 30,5 81,8 159,2 Digue 4-5 9,9 173,0 2,3 26,5 66,1 95,6 Richard 5-6 9,4 102,5 2,5 19,4 51,9 101,0 Toi 1 4-5 6,3 110,2 1,5 15,6 42,2 60,7 Ndombo 5-6 6,1 66,2 1,7 12,5 33,5 65,3 Th i ago 4-5 4,1 71,2 0,9 10,0 27,3 39,2 Dagana 5-6 10,1 109,7 2,7 20,7 55,6 108,2 4-5 6,7 117,9 1,6 16,7 45,2 65,1

Remarque : Dans la suite de l'étude, le planage ne sera pas considéré car on suppose un aménagement de bonne qualité. Il en sera de même pour le battage car il ne constitue plus une con­ trainte à la double culture si on le réalise en dehors du champ.

D'autre part, une analyse des contraintes agronomiques sur l'exécution des opérations culturales (Tableau 2.24) permet de déter­ miner pour chaque opération et chaque culture l'intervalle de temps maximum disponible pour une réalisation bénéfique (Tableau 2.9).

(47)

TABLEAU 2.9 : Récapitulation des temps maximums disponibles par opéra­ tion selon le calendrier cultural

OPÉRATIONS CULTURALES

TEMPS MAXIMUM DISPONIBLE EN JOURS

RH RCS SCSC SCSF SH MH MCSF T

Repiquage 60 15 15 60 45 45 30 30

Épandage 7 10 6 6 5 6 9 7

Désherbage 150 90 120 120 120 120 150 180

Fauche 45 15 25 25 45 45 45 120

Le choix définitif de la méthode d'exécution des opérations doit se faire sous l'angle de comparaison entre le temps nécessaire et le temps disponible pour chaque opération.

On trouve, au tableau B-2, la comparaison des besoins et des disponibilités en temps.

L'analyse montre, par exemple, que l'opération de repiquage manuel du riz est irréalisable dans les délais requis. Le tableau 2.10 résume les résultats de cette analyse.

Pour les périmètres de Richard Toll et Ndombo Thiago, il y a une possibilité de faire la récolte manuelle ou mécanique. Le choix est porté sur l'option mécanique eu égard aux perspectives d'extension des superficies. Finalement, on préconise un semis mécanique, un épandage manuel, un désherbage manuel et une récolte mécanique. Le choix final du semis mécanique confirme le choix du calendrier cultural avec version du semis mécanique du riz évoqué à la figure 2.1.

(48)

TABLEAU 2.10 : Résultats de l'analyse du mode d'exécution des opérations à adopter

PÉRIfÈTRES

REPIQUAGE (SEMIS)

ÉPANDAGE DÉSHERBAGE FAUCHE ET BATTAGE

MA 1 ME 2 MA 1 ME 2 MA 1 ME 2 MA 1 ME2 MA 1 ME2 Lampsar X X X X X Boundoum X X X X X Grande Digue X X X X X Richard Toi 1 X X X X X X Ndombo îhlago X X X X X X Dagana X X X X X Manuel 2 Mécanique

2.1.3 Efficacité des machines agricoles et vitesses de travail

L'expérience acquise dans le Delta et la moyenne vallée du fleuve Sénégal sur l'emploi des équipements agricoles a permis au projet SICAI, en 1980, de réaliser un sondage sur la capacité réelle des équi­ pements agricoles. L'analyse des résultats du sondage évoqués au ta­ bleau B-3 permet de déterminer les valeurs moyennes de l'efficacité pour différents types d'instruments et les vitesses moyennes de travail avec différents équipements. Le tableau 2.11 résume ces coefficients et présente ceux qui sont tirés directement du ASAE Yearbook (1983).

(49)

TABLEAU 2.11 : Récapitulation en gamme des coefficients techniques obtenus dans la vallée du fleuve Sénégal

1 Données de l'ASAE Yearbook (1983) ÉQUIPEMENTS OPÉRATIONS COEFFICIENTS TECHNIQUES EFFICACITÉ (%) VITESSE (km/h) Herse à disques Hersage premier Passage 50 à 86 3,7 à 6,0 Hersage deuxième passage 64 à 85 5,0 à 9,5 Charrue à versoir Labour profond 48 à 84 2,9 à 6,4 Semoir Semis 78 à 89 6,5 à 8,5 Cultivateur 1 Billonneuse 1 Moissonneuse 1 Sarclage Billonnage Récolte 65 80 65 à 80 5,5 5,0 3,2 à 5,4 ‘

2.1.4 Probabilité de temps réel de travail

Les normes de rendements des équipements agricoles dans les conditions du Sénégal et de la vallée du fleuve en particulier sont in­ férieures à celles réalisées dans les pays industrialisés. Parfois la différence est assez importante à cause des facteurs suivants : l'état technique de la machine, la gestion des équipements, la formation tech­ nique des utilisateurs, les conditions climatiques et l'état des par­ celles.

Du point de vue climatique, la probabilité d'effectuer les tra­ vaux est assez élevée. On considère que seule la pluie empêche l'exécu­ tion d'une opération culturale. En référence aux observations réalisées sur une période de douze ans par les services de la Météo-Nationale, la répartition du nombre de jours de pluie en moyenne par mois est donnée au tableau 2.12.

(50)

TABLEAU 2.12 : Moyenne mensuelle des jours de pluie de 1965 à 1980 (Météo-Nationale, 1980) J F M A M J J A S 0 N D Nombre de jours de pluie 0,15 0,15 0 0 0,15 0,7 5 16 11 3 0,21 0,31 Nombre de jours disponibles 30,85 27,85 31 30 30,85 29,3 26 15 19 28 29,79 30,69

Dans l'étude, on considère que, durant le mois, seuls les dimanches sont chômés. Ainsi on peut évaluer la probabilité d'aller travailler au champ mensuellement, en supposant d'avoir des équipements toujours prêts à servir, par l'équation suivante :

UpL = NBJD * NBJTM (2.i)

NBJM NBJM

UPL : probabilité mensuelle d'aller travailler au champ (sans pluie);

NBJD : nombre de jours disponibles par mois (sans pluie); NBJTM : nombre de jours travaillés par mois;

NBJM : nombre de jours du mois.

Les résultats sont exprimés au tableau 2.13.

TABLEAU 2.13 : Probabilité mensuelle de travailler au champ

MOIS J F M A M J J A S 0 N D

(51)

L'efficacité des équipements agricoles dans la vallée du fleuve Sénégal ne reflète pas réellement la fiabilité de ces derniers. Il faut alors tenir compte des possibilités très faibles d'approvisionnement en pièces de rechange et du peu d'expérimentation des matériels avant leur introduction dans le pays. Ces nouveaux éléments amènent à considérer la probabilité de panne du matériel. Pour évaluer cette probabilité de panne en double culture, on se réfère à une enquête menée sur la con­ duite des opérations mécaniques (OMVS, SICAI, ISRA, 1980). L'enquête a porté sur le suivi d'un échantillon composé de :

- quatre chenil lards + un tracteur à roues à Lampsar; - trois chenil lards + trois tracteurs à roues à Dagana; - trois chenillards + deux tracteurs à roues à Nianga.

Les résultats sont présentés au tableau 2.14.

TABLEAU 2.14 ; Résultats de l'enquête sur la conduite des opérations mécanisées (OMVS, SICAI, ISRA, 1980)

1

PERIMEIRÇS CONSIDERES

TYPES DE

MACHINES TYPE DE TRAVAIL

$ DE JOUÇS TRAVAILLES SUR LES JOUÇS OBSERVES HEURES DE TRAVAIL EN MOYENNE/ JOUR

Hersage 1er passage 34,7 8,5

W tt w 29,6 8,4

Enfouissement 42,9 8,6

Enfouissement 53,7 8,8

DELTA CHENILLARD Hersage 1er passaqe 38,0 8,0 80 CV Hersage 1er passage 36,6 8,0

Enfouissement 42,0 7,6

Hersage 1er passage 36,7 8,4

Labour 24,9 8,1

CHEN LLARD Hersage 2e passage 61,1 5,4 CHENILLARD Hersage 1er passage

Hersage 2e passage ’ Hersage 2e passage ’

18,0 4,8

CHENILLARD 86,5 5,4

CHENILLARD 80,0 5,4

DAGANA FIAT 880 DT Labour 76,6 6,4

w 750 Labour 14,2 4,1 n BlIlonnage 63,5 6,4 w Semis 78,8 5,3 w 480 Semis 20,8 4,0 w 480 Transport 64,2 5,3

FIAT 805 Hersage 1er passaqe 56,5 3,1

W Hersage 1er passage 51,0 3,6

NIANGA H Labour 29,0 2,8

W Hersage 1er passage 73,7 7,6

FIAT 480 Transport 92,3 7,6

(52)

Sur une base de 30 jours par mois, l'exploitation des données du tableau 2.14 permet de récapituler la moyenne d'heures travaillées pour les deux types de tracteurs de l'échantillon (Tableau 2.15).

TABLEAU 2.15 : Moyennes mensuelles des heures travaillées

(OMVS, SICAI, ISRA, 1980)

1 Le nombre d'heures mensuelles théoriques = 200 h.

PÉRIMÈTRES

CONSIDÉRÉS TRACTEURSTYPES DE MENSUELLE MOYENNE DES HEURES TRAVAILLÉES % DES HEURES TRAVAILLÉES PAR RAPPORT AUX HEURES MENSUELLES THÉORIQUES 1 Nianga Chenil lard 168 84 À roues 209 104 Dagana Chenil!ard 131 65 À roues 138 69 Delta Chenil!ard 162 84 Moyenne Chenil lard 162 83 À roues 147 74

Il y a donc en moyenne 147 heures pour les tracteurs à roues et 162 heures par mois pour les chenillards, soit respectivement 74% et 83% du nombre d'heures mensuelles théoriques.

D'autre part, selon la SAED (1981), on dispose de 10 à 15% de ce temps pour les déplacements au niveau des grands périmètres.

On doit également considérer le temps moyen mensuel de répara­ tion qui est évalué à 54,2 heures pour les chenillards et 67,7 heures pour les tracteurs à roues (SICAI-OMVS, 1982).

(53)

Le nombre d'heures de travail effectif disponible par mois est ainsi de 91,6 heures pour les chenillards et 64,2 heures pour les trac­ teurs à roues.

La possibilité de travailler sans panne devient, en appliquant l'équation 2,1, 0,50 pour le chenillard et 0,39 pour le tracteur à roues, pour chaque mois.

En considérant les deux pénalités, la pluie et les pannes, on évalue, au tableau 2.16, la probabilité cumulative de travailler (PWD).

TABLEAU 2.16 : Probabilité cumulative de travailler

MOIS

PWD J F M A M J J A S 0 N D

Chenl1 lard 0,43 0,42 0,43 0,43 0,43 0,42 0,36 0,21 0,27 0,39 0,43 0,43

Tracteur à roues 0,33 0,33 0,33 0,33 0,33 0,32 0,28 0,16 0,21 0,30 0,33 0,33

2.2 PARAMETRES ÉCONOMIQUES

La détermination de l'ensemble des paramètres économiques per­ met de mesurer le coût d'opération du système de production. Tous les coûts sont présentés en dollars canadiens de 1983.

2-2.1 Achat des équipements

Le coût d'achat des équipements employés dans la vallée du fleuve est exprimé en fonction des dimensions : largeur, puissance ou capacité (Tableau 2.17).

(54)

2.2.2 Amortissement

L'amortissement influence considérablement le coût d'utilisa­ tion des équipements.

TABLEAU 2.17 : Coût d'achat unitaire des équipements agricoles

ÉQUIPEMENTS AGRICOLES COÛT UNITAIRE

Tracteurs à roues 312 $/kW Charrues à versoir 4426 $/m Semoirs à riz 1200 $/m Semoirs à mais 4860 $/m Herses à disques 2350 $/m Cultivateurs 1050 $/m Billonneuses 1740 $/m Moissonneuses batteuses 14160 $/m Récolteuses de maïs 25100 $/m Wagon (9 tonnes) 1100 $

On note un manque de statistiques suffisantes pour déterminer la période d'amortissement technique du matériel. Cependant la SAED préconise une durée moyenne de cinq ans pour les instruments et trac­ teurs, et de quatre ans pour les moissonneuses. Le taux d'intérêt est fixé à 10%.

2.2.3 Réparations et entretien

Il est difficile de déterminer avec précision le coût des répa­ rations du matériel agricole au niveau de la vallée du fleuve Sénégal.

(55)

En effet, les pièces de rechange proviennent de différents dépôts et de différentes sources, ou sont récupérées sur des équipements momentané­ ment immobilisés. De plus, certaines réparations sont effectuées dans

les ateliers du périmètre voisin.

Aucune valeur spécifique n'a pu être attribuée à cause de l'in­ suffisance des informations obtenues; les valeurs données dans la litté­ rature consultée (Hunt, 1983) ont donc été retenues; elles apparaîtront au tableau 2.27.

2.2.4 Carburants et lubrifiants

Le coût des carburants et lubrifiants est fixé en moyenne pour la délégation de Dagana à : Gaz-oil : 0,37 $/L; Huile : 1,27 $/L.

2.2.5 Main-d'oeuvre

On considère les taux horaires appliqués par la SAED pour la rétribution des conducteurs et des mécaniciens à 0,75 $/h. Pour les ouvriers manuels, le taux est de 0,125 $/h.

2.2.6 Prestations de services

La SAED fournit des prestations de services aux exploitants. Le coût de ces services est, en partie, subventionné par l'État (Tableau 2.18).

2.2.7 Aménagement

Sur les périmètres considérés, l'aménagement est réalisé par la SAED ou par les entreprises de travaux publiques et facturé au coût de 1800 $/ha. Il est prévu une durée d'amortissement de huit ans.

(56)

TABLEAU 2.18 : Coût des prestations de services pour les opérations culturales (valeurs subventionnées)

OPÉRATIONS CULTURALES COÛT À L'HECTARE ($/ha)

Labour 33,00

Hersage 1er passage 21,70 Hersage 2e passage 21,70 Sarclage 17,25 Billonnage 26,00 Semis 31,00 Battage fixe 48,75 Récolte mécanique 115,00 2.2.8 Intrants

Les intrants sont les semences sélectionnées, les engrais et les pesticides (Tableaux 2.19, 2.20 et 2.21).

2.2.9 Pertes de récolte par indisponibilité

La théorie du calcul économique fournit la valeur du rendement de la machine dont le prix de revient est le plus faible.

Les frais fixes plus élevés des machines à haut rendement sont à comparer aux frais de fonctionnement plus importants et aux pertes dues à l'indisponibilité des machines à faible rendement. Les pertes de récolte sont estimées à partir d'un coefficient d'indisponibilité "K".

Figure

TABLEAU 1.1 : Définition des deux systèmes conventionnels et de  travail minimun du sol (Rotz et al., 1983)
TABLEAU 2.1 : Rotations retenues pour un cycle de huit ans IDENTIFI­ CATION DES  ROTATIONS  DE 8 ANS COMPOSANTES BIANNUELLES  DE LA ROTATION DE 8 ANS
TABLEAU 2.2 : Comparaison des trois rotations retenues ROTATION SUPERFICIE CULTIVÉE (ha) SUPERFICIES EN JACHÈRE  (ha) SUPERFICIE TOTALE EN CULTURE (ha)RIZMAÏSSORGHOTOMATE
TABLEAU 2.5 : Répartition des attributaires selon les  périmètres PÉRIMÈTRES NOMBRE  D'ATTRIBUTAIRES NOMBRE D’HECTARES /ATTRIBUTAIRE Lampsar 1621 1,18 Boundoum 994 3,46 Grande Digue 1050 1,98 Richard Toll 1192 1,25 Ndombo Thiago 726 0,81 Dagana 1782 1,34 2
+7

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