HAL Id: tel-00008839
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Submitted on 21 Mar 2005
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application au Bassin parisien (faibles érosions) et au
Rhône messinien (fortes érosions)
Julien Gargani
To cite this version:
Julien Gargani. Modélisation de l’érosion fluviatile long-terme : application au Bassin parisien (faibles
érosions) et au Rhône messinien (fortes érosions). Géologie appliquée. École Nationale Supérieure des
Mines de Paris, 2004. Français. �NNT : 2004ENMP1235�. �tel-00008839�
pourobtenirlegradede
Do teur de l'E ole des Mines de Paris
spé ialité : Geos ien es etRessour esNaturelles
présentéepar
Julien Gargani
Modélisation de l'érosion uviatile
long-terme
appli ation au Bassin parisien (faibles
érosions) et au Rhne messinien (fortes
érosions)
Jury
M. Pierre ANTOINE Rapporteur
M. Bernard BEAUDOIN Examinateur
M. Ja ques BRULHET Examinateur
Mme. Isabelle COJAN Dire tri ede thèse
M. Olivier STAB Dire teurde thèse
1 Introdu tion 7
1.1 Lesfa teursforçants . . . 7
1.1.1 Le limat . . . 9
1.1.2 Late toniqueet lerelief . . . 9
1.1.3 lalithologie . . . 10
1.2 Lesterrassesuviatilesetl'in isiondesvallées . . . 10
1.3 Aspe tstraitésetdémar he . . . 12
2 Modalités de l'érosionuviatilelong terme 15 2.1 Lesvariations limatiques: auseset onséquen es . . . 15
2.1.1 Causes. . . 15
2.1.1.1 Lesignald'insolation . . . 15
2.1.1.2 Stadegla iaireetintergla iaire . . . 16
2.1.1.3 Lamodi ationdela ir ulationdesmassesd'airàlasurfa edelaterre 17 2.1.2 Conséquen es . . . 17
2.1.2.1 Dynamique limatiqueet u tuationduÆ 18 O marin . . . 17
2.1.2.2 Lesvariationsduniveau marin . . . 18
2.1.2.3 Variationsdetempératureetdepré ipitation . . . 20
2.1.2.4 Evolutiontemporelledurégimehydraulique . . . 20
2.1.2.5 Lesapportsdeversantenmatériel solide . . . 25
2.1.2.6 Variationsdelataille dubassinversant . . . 27
2.1.3 Enregistrementuviatiledesvariations limatiques . . . 27
2.1.3.1 Lesphasesd'in isionsdufonddevalléedurantledernier y le limatique 27 2.1.3.2 Les phasesdesédimentation en fonddevallée durant ledernier y le limatique . . . 29
2.1.3.3 Lesvalléesin iséeset lesséquen esdedépts . . . 30
2.2 Déformationste toniques: auseou onséquen e? . . . 31
2.2.1 L'érosion omme onséquen e . . . 31
2.2.2 L'érosion omme ause. . . 31
2.3 Altérationdesro hes . . . 32
2.3.1 Mé anismesd'altération . . . 32
2.3.2 Vitessesd'altération . . . 33
3 Etat de l'artdans la modélisationde l'érosion 35 3.1 Mé anismesetéquationsdebase . . . 35
3.1.1 Modèledela onservationdelamasse . . . 37
3.1.2 For estra tri esetvitessedel'é oulement. . . 38
3.2.1 Relationsgéométriqueset ara térisationdupaysage . . . 39
3.2.2 Modèleempirique multifa teurs(USLE) . . . 40
3.2.3 Modèleàbasesphysiques . . . 41
3.3 Modélisationdusystèmeuviatile . . . 41
3.3.1 Appro he hydrodynamique pour la des ription du mouvement d'une parti ule dansunuide. . . 42
3.3.1.1 Rappelsd'hydrodynamiquespourl'é oulementuvial . . . 42
3.3.1.2 Transportdesparti ules. . . 42
3.3.1.3 Miseenmouvementdesparti ules . . . 43
3.3.2 Appro hesempiriquespourlades riptiondusystèmeuviatile . . . 44
3.3.3 Modèlesdetransportsédimentaires. . . 45
3.3.4 Appro hesthéoriquesdel'érosionuviatilesurlelong-terme . . . 47
3.3.4.1 Modèlesd'érosionàpartirdel'équationde onservationdelamasse . . 47
3.3.4.2 Modèled'érosionparproportionnalitéàl'intensitéduux(StreamPower) 50 3.3.4.3 Modèled'érosionensous- hargesédimentaire . . . 52
3.3.4.4 Modélisationdelasur hargesédimentaire. . . 54
3.3.4.5 Con lusion . . . 55
3.3.5 Prolsd'équilibres . . . 56
4 Con eption d'un modèlesur des bases mé aniques 59 4.1 Seuil d'érosionet desédimentation . . . 59
4.1.1 Bilandesfor es . . . 60
4.1.2 Vitesse ritique . . . 61
4.1.3 For eenF(1=r 2 ) . . . 65
4.1.4 Utilisationpourledéveloppementdeséquationsd'érosionuviatilelong-terme . 68 4.1.5 Con lusion . . . 70
4.2 Lesdé alagesentredébitetapportlatéral . . . 70
4.3 Modélisationdel'érosionuviatilelong-terme . . . 73
4.3.1 Lemodèle on eptuelpourlasimulationdu y ledel'érosion . . . 73
4.3.2 Lemodèlephysique . . . 74
4.3.3 Dé ouplagedesvariablestemporellesetspatiales . . . 75
4.3.4 Simulationdel'inuen edesdiérentsparamètresdansdes assimples . . . 76
4.3.4.1 Simulationdelavariationspatialedudébitparunitédelargeursurle prold'équilibre . . . 76
4.3.4.2 Simulationdu rlede lapente dansle pro essus d'érosion et de sédi-mentation. . . 76
4.3.4.3 Simulationdurledelalithologiesurleprold'équilibre . . . 77
4.3.5 Simulationdudé alageentre ledébitet l'apportlatéral . . . 77
4.3.6 Simulationdesseuilsdeq(t)et B(t)surlesphasesd'érosionet desédimentation 80 4.4 Relationentreérosionet ompensationisostatique . . . 84
4.4.1 Présentationdumodèlepoursimulerl'isostasie . . . 85
4.4.1.1 Appli ationàl'érosionuviatile . . . 86
4.4.1.2 Sensibilitéauxdiérentsparamètres . . . 88
4.4.2 Couplageentre isostasieetérosion . . . 88
5 Appli ation au as des faiblesérosions :le Bassinparisien 95
5.1 Cadregénéraldel'étude . . . 95
5.1.1 Rappel on ernantl'histoiregéologiqueduBassinparisienetsa lithologie . . . . 96
5.1.2 Late toniquequaternaireduBassin parisien . . . 98
5.1.2.1 Lesdéformationsa tuelles . . . 98
5.1.2.2 Lesindi ationsdedéformationparlespaléo-plages. . . 98
5.1.2.3 Quelquesindi ationsdedéformationsplio-quaternaires . . . 98
5.1.2.4 Lesstru turesmajeuresdubassinparisien . . . 99
5.2 Simulationdel'évolutiontemporelle . . . 99
5.2.1 Basedelasimulationtemporelle . . . 99
5.2.2 Estimationdespaléo- ourantsparl'analysedelagranulométrie. . . .102
5.2.2.1 Lespaléo- ourantsdubassindelaSomme . . . .102
5.2.2.2 Con lusion . . . .105
5.2.3 Laformedusignaldel'apport latéraletdudébit . . . .105
5.3 Simulationsspatialesdudébitetdel'apportlatéral. . . .107
5.4 LaSomme . . . .109
5.4.1 Lesterrasses . . . .109
5.4.2 LesvariationsspatialesdesparamètreshydrauliquespourlaSomme . . . .111
5.4.3 Laparamétrisationdesdéformationsetdelalithologie. . . .113
5.4.3.1 Late tonique. . . .113
5.4.3.2 Lalithologie . . . .113
5.4.4 Résultats . . . .114
5.4.4.1 Inuen e dela ompensationisostatique. . . .114
5.4.4.2 Résultatdelasimulationdesterrasses . . . .116
5.4.4.3 Erosion etsédimentationenunpointdonnéduprol . . . .119
5.4.4.4 Con lusionpourlaSomme . . . .122
5.5 LaSeine . . . .123
5.5.1 Lesvariationsspatialesdesparamètreshydrauliques . . . .123
5.5.2 Laparamétrisationdeladéformationetdelalithologie . . . .125
5.5.2.1 Late tonique. . . .125
5.5.2.2 Lalithologie . . . .125
5.5.3 Lesterrasses . . . .125
5.5.4 Lesrésultats . . . .127
5.5.5 Con lusionpourlaSeine. . . .127
5.6 LaMarne . . . .131
5.6.1 Lesvariationsspatialesdesparamètreshydrauliques . . . .131
5.6.2 Lesterrasses . . . .132
5.6.3 Paramétrisationdesdéformationsetdelalithologie . . . .132
5.6.4 Résultats . . . .132
5.6.5 Con lusion . . . .135
6 Appli ation au as des fortes érosions :la rise messinienne. 139 6.1 LeRhneMessinien . . . .141
6.1.1 Lesdéformationspost-messinienneset leprolduRhneMessinien. . . .141
6.1.2 Conséquen esdel'in ision messinienne. . . .143
6.1.2.1 Con lusionsurles onséquen es del'érosionmessinienne . . . .146
6.1.3 Conséquen esdel'abaissementdelaMéditerranée . . . .146
6.1.4 Con lusionsurlerledel'isostasieexuraledanslagenèseduprollongitudinal duRhnemessinien . . . .148
6.1.6 Géométrie duprolet érosionrégressive . . . .153
6.1.7 S enarioprobabledela risemessinienne . . . .156
6.1.8 Con lusionsurleRhnemessinien . . . .156
6.2 Impa t régionaldela rise messinienne. . . .158
6.2.1 Appli ationàlaDuran emessinienne . . . .158
6.2.1.1 Déformationsante-messiniennesetpost-messiniennelelongdelaDuran e158 6.2.1.2 Déformationsmessiniennesprovoquéesparl'érosion . . . .159
6.2.1.3 Déformationsmessiniennesprovoquéesparl'abaissementdelamer Mé-diterranée. . . .159
6.2.1.4 Remarqueset on lusionssurlaDuran emessinienne . . . .159
6.2.2 Appli ationauNilmessinien . . . .162
6.3 Détermination delarigitéexurale parl'analysedesrivières . . . .162
7 Con lusion 167 8 Annexe 185 8.1 Solutionanalytiqueàl'équationde onservationdelamasse. . . .185
8.2 Méthodedesdiéren esniespourle al uldela onservationdelamasse . . . .185
8.3 Donnéesdegranulométrie . . . .187
Introdu tion
Lesreliefsrésultentd'uneintera tion omplexeentrepro essusdesurfa e,mouvementste toniques
et limat.Les mé anismesagissantsur lasurfa ede laterre àtraversl'érosion et le transport de la
matière à la surfa e des ontinents sont la onséquen ede l'intera tion de mé anismes étroitement
ouplés(g.1.1). Deladiversitédes pro essusprenantpartau ontrledusystème uviatilerésulte
une dynamique omplexeàl'é helle lo alesurlelongterme.Les onséquen es de ette dynamique à
l'é helle ontinentalesurlesrythmesd'in ision,levolumedematièredépla éet lesintera tionsentre
es pro essus ne sontpas en orepleinement omprises.L'obje tifde ette thèse est deproposerune
modélisationde ettedynamique,dansle adredefaibles perturbationste toniques.
Lorsquel'ons'intéresseàladynamiquedusystèmeuviatilesurlelongterme,onnepeut
qu'obser-verlagrandediversitémorphologiquedesobjetsgéologiqueset onstaterlesla unesdansl'information
dontonauraitbesoinpourpouvoirre onstruirel'histoireet omprendrel'évolutionde esphénomènes.
Ilest,deplus,rarementpossibledeles ompareràpartirdesystèmesa tuelsquisoientdesanalogues
vraimentpertinents. Fa e à ette di ulté à observeret à quantier ladynamique uviatile surdes
é hellesdetempsdel'ordredu y le limatiqueetsurdesdimensionsd'ordrerégional,lamodélisation
onstitue une appro he omplémentaire aux travaux menés sur le terrain. Elle permet d'étudier la
dynamique del'érosionuviatiledepuisl'é hellelo alejusqu'àl'é helle ontinentale.
1.1 Les fa teurs forçants
Pour omprendre les systèmes omplexes, il faut dis riminer les fa teurs prin ipaux inuençant
l'évolutiongénérale dusystèmede euxn'intervenantquelo alement.L'analysedel'érosionuviatile
long-terme onduitàdistinguerdeuxsortesdeparamètres:
-lesfa teurs allo y liques (lithologie, limatette tonique),
-lesfa teursauto y liques(largeuretprofondeurdelarivière,variationdu ourantenfon tionde
lagéométriedu henal,...).
Par ette distin tion, on ara térise des é helles de travail spatio-temporelles qui permettent de
faire abstra tion de nombreux paramètres (par exemple on n'intègre pas le mouvement de haque
grainsurlefonddelarivièrepoursimulerladynamiquesurlelongtermedusystèmeuviatile).Pour
lesétudeslong-termedel'érosionuviatilelaparamétrisationdesfa teursallo y liquesestné essaire
andedé rirelesgrandestendan esdusystème.
Sansnégligerl'importan e defa teurslo auxinuençantlesé oulementsliésnotammentàla
géo-métriedu henaletàlarépartitiondesvitessesàl'intérieurde elui- i,nousadopteronsuneappro he
permettant de travailler à l'é helle ontinentale ( 100 km), malgré les in ertitudes atta hées aux
LITHOLOGIE
DEBIT SEDIMENTAIRE
CLIMAT
COUVERTURE VEGETALE
TECTONIQUE
MORPHOLOGIE
DE LA VALLEE
DEBIT HYDRAULIQUE
AIRE DE DRAINAGE
LARGEUR
DE LA
RIVIERE
RIVIERE
DE LA
PROFONDEUR
TAILLE DES PARTICULES
SUR LE LIT DE LA RIVIERE
PENTE DU LIT
DE LA RIVIERE
VITESSE
VITESSE DE
SEDIMENTATION
D’EROSION
1.1.1 Le limat
Le limatintervientdire tementet indire tementsur l'érosion et le transport dessédiments.
Di-re tementparl'intermédiairedespré ipitations(pluieetneige),delatempérature(quijouesur
l'alté-ration desro hes)etduvent(érosionéolienne) et indire tementparl'intermédiaire delavégétation,
en inuençantlespro essus d'altérationdes ro hesainsique l'érosiondesversants(don l'apporten
matériel solidejusqu'aufonddevallée).
La vitesse d'érosion entre des bassins versantsen périodesgla iaires et non-gla iaires est en ore
l'enjeu d'études [110℄. Dans ertaines régions telle que l'Alaska, les ux sédimentaires des bassins
gla iaires sont de l'ordre de grandeur, voire supérieurs, à eux des bassins non-gla iaires ayantdes
onditionsdepré ipitation,denaturedesro hesetdesurre tionsimilaires[82℄.
Le limatpeutaussiintervenirparlebiaisdesvariationsàlongtermeduniveaumarin, onséquen e
dudéveloppementdela alottegla iaire.Labaisseduniveaumarin ontrlepartiellementl'évolution
delagéométrieduprollongitudinaldeseuves,lorsquelagéométrieduprollongitudinaldeseuves
mise ànun'estpasunprolàl'équilibre[181℄.
Lalargegammed'é hellesdetempssurlaquellele limatvarie omplexieénormémentletravailde
modélisation,d'autantquel'importan e relativede haquetyped'é helledanslefaçonnementàlong
terme desreliefsesten oremal omprise.Letempsderéa tiondesparamètreshydrauliques(hauteur
d'eau, largeurdulit,...) àdes hangementsderégime n'estpasle mêmeet peutaller del'instantané
jusqu'à mettreplusieursannées [103℄. En e qui on ernele limat,onpeutdistinguer deuxgrandes
é hellesdetemps:
-lapremièreestliéeàlasto hasti itédu limatà ourtterme (i.e.<5 ka).
-ladeuxièmeest liéeaux hangements limatiquesàlongterme (i.e.>5 ka).
Cettedistin tion orrespondnonseulementàune modulationintensité-fréquen edesévènements
limatiques, maiségalementàdes hangementsdela nature despro essus d'érosion (érosionpar les
gla iers,uvio-gla iaire,gélifra tion,soliuxion...).
Durantla suite de ette étude,nous nous restreindrons aux hangements limatiquessur le long
terme (i.e.>5 ka),et n'aborderons euxdeduréeplus ourte,quepourmieux omprendreles
mé a-nismes qui ontrlentl'érosionuviatilesurlelongterme.
1.1.2 La te tonique et le relief
Al'é helleduglobe,latopographieestessentiellement ontrléeparladéformationdes ontinents,
'est-à-direau niveaudes limites desplaqueste toniques,et dans leszonesintraplaques. Lesystème
s'organiseenbassinsversantsélémentaires ontrlantles heminsdetransfertdelamatièreàl'é helle
ontinentaleet lesux quiytransitent.
Iln'estpas rareque lesvalléesse réent lelongd'a idents te toniquestels quedes failles(faille
de laDuran e,faillede laSomme,...)etsedéveloppentlàoùs'est forméeunemorphologiefavorable
àla olle teduruissellementtels quel'axe dessyn linaux oulesfosséste toniques(dansla Man he
parexemple).
Late tonique, en réantdes pentes et des ruptures de pente,inuen e le relief et sonévolution.
Les déformations provoquées par la te tonique laissent des tra es aussi bien dans les terrasses des
paléo-rivièresquedanslamorphologiedeseuvesa tuels[95℄.
Suivantl'é helledetempsàlaquelle onregardelate tonique,on onsidère elle- isoit ommeun
phénomène stable dansle temps,soit ommeayantunfon tionnementsa adé. En eet,les é helles
detemps ara téristiquess'é helonnentdepuisladuréed'unséisme,pouvantdévierun oursd'eauou
dé len herdesglissementsdeterrain, jusqu'àl'é helledetempsdelaréponse isostatiqueet duuage
dela roûteinférieure hangeantlaformedesreliefs.
Dans le asdes massifs àfortedéformation ommel'Himalaya,la ohéren e entre lesdonnéesde
Fig.1.2Partde l'érosion himique etde l'érosion mé anique(Summereld etHulton,1994)[169℄.
auxpetitesetgrandesé hellesdetempsestvalide[43℄.
Nousallonsnous on entrersurdesphénomènesdontl'é helledetempsestsupérieureà1ka.Ce i
nous onduitànégligerlesdéformationsinférieuresà etteé helledetemps.
1.1.3 la lithologie
En fon tion de la nature des ro hes traversées, l'érosion uviatile sera diérente. En eet, les
ro hes résistent plus ou moins bien à l'érosion uviatile. Elle réagissent diéremment aux limats
les plus rudes (notamment aux y les gel/dégel, à l'inltration). La part de l'érosion mé anique et
del'érosion himiquen'est pas nonplus lamême suivant lalithologie. Les al airessontsensibles à
l'érosion himique, e qui setraduitparla formationdekarsts. Ceux- i permettent uneérosion plus
diusequel'érosionuviatile[62℄.
L'érosionmé aniquetendàarra herlesparti ulesquisontensuitetransportéesparleruissellement
de surfa e versles euves. L'érosion himique tend à approfondir les sols au détriment des ro hes.
L'érosionmé aniqueet l'érosion himiquesontdeuxmé anismesquipeuvent oexister,maisl'érosion
himiqueestsouventlepréludeàl'érosionmé anique.Lapartdel'érosionmé aniqueestglobalement
supérieure à elle de l'érosion himique [169℄ [148℄ (g. 1.2). Le phénomène de la karsti ation et
l'érosion himiqueneserontpasabordésdire tementdanslasuitede ette étude.
1.2 Les terrasses uviatiles et l'in ision des vallées
Lesou ide onfronterlemodèleàlaréalitéainsique eluideparamétriserlesfa teursforçantsdu
modèledefaçonréalisteposentleproblèmedel'enregistrementdespaléo-euves.Ceux- isemanifestent
enlaissantdesvalléesin iséeset desdéptsuviatiles.
Une terrasse uviatile est un objet géomorphologique qui orrespond à un dépt alluvial. Une
terrasse onstitueunetra e,unenregistrementd'unan ien oursd'eau.La ompréhensiondelagenèse
de esobjetsestsus eptibledenousfournirdesinformationssurlesévolutionspasséesdeseuves,mais
aussisurl'environnementglobalpourlesdiérentespériodes.Eneet,lesystèmeuviatileréagitaux
Fig.1.3 Terrasse uviatile et y le limatique (Bourdier, 1969) [36 ℄. Enphase froide, les versants
sont hargésde débrisgrossiersetdeloess.Les fondsde vallées sontengorgésde sédiments. Enphase
(T1)
(T2)
(T4)
(T3)
A
B
SUBSTRAT
Lit de la Riviere
Fig.1.4Diérentstypes de terrasses: A : terrassesemboîtées, B : terrasses étagées.
s'entrouvemodié.Maispuisquelesrivièress'adaptentauxvariationsde limat(g.1.3),dete tonique
etdelithologie,ellespeuventpotentiellementenregistrerlesu tuationsquiles ontrlentetpermettre
delesquantierparrétrodi tion.Ellesenregistrentmêmelessignesdel'a tivitéanthropique,àtravers
lesperturbationsdumilieuuviatilegénéréesparladéstabilisationdesversants,lorsdesdéfri hements
surles5000dernièresannées [7℄[10℄.
Laformationdesterrassesestsouventinterprétée ommeétantdueàdes hangementsdepro essus
desédimentationdes oursd'eauave :
-unephased'érosiondurantlaquellele oursd'eau reusesesalluvionsets'yenfon e,
-unephasedesédimentationau ours delaquelle le oursd'eaudéposedesalluvions.
Selon l'intensité des phasesde dépt et d'érosion,on peut obtenir diérents typesde terrasses :
emboîtéesouétagées (g.1.4). Maisla omplexité des onditions dedépts génèreune diversité des
morphologies.Deplussuivantles onditionsdumilieu, elles- ipeuventsoitnepasseformer,soitne
pasêtre onservées.Enrevan he,unemigrationlatéraledulitdelarivièredansletempspeutfavoriser
la onservationdesterrasses.
Lesvalléesin isées,elles,sontinterprétées ommetraduisantessentiellementlesmouvements
te to-niquesetlesvariationseustatiques.Lesin isionssontprovoquéesparl'érosionrégressivequis'ee tue
del'avalversl'amont.
1.3 Aspe ts traités et démar he
Dans le but de traiter toutes les dimensionsde e problème omplexe, une appro he
multidis i-plinaire intégrant une réexion sur les pro essus physiques et lesdonnées géomorphologiques,et un
travaild'implémentationdesmodèlesaétémené.
pour des é helles spatiales supérieures à la entaine de kilomètre. Ce i nous onduira ànégliger la
géométrie lo aledesé oulementsetlesu tuations limatiquesinférieuresaumillierd'années.
Ande onstruirenotremodèle,uneanalysepréalableduphénomèneétudiés'impose.Pouressayer
de omprendre omment ara tériserl'érosionuviatilesurlelongterme,nousavonsd'abord her hé
à savoirquand et sousquelles onditions elle- i seproduisait. An d'y parvenir nous noussommes
appuyésurdesélémentsd'observationspubliésdanslalittérature( hapitre 2).
Nousavonsensuitefait unesynthèse surlesprin ipaux modèlesd'érosion( hapitre 3) quinous a
onduit àdévelopper une appro he tenant ompte des mé anismes inuençant le omportement du
système uviatile surle longterme ( hapitre 4). Dans le adre de e modèlelong-terme, nousavons
in lus leseetsde ouplageliésàla ompensationisostatique.
Puisnousavonsappliquélemodèledéveloppépré édemmentdansle asdesfaiblesin isions
( ha-pitre 5).Nousavonsenparti ulierétudiélerle onjointdesvariations limatiquesetdelate tonique
pourlebassindeParissurplusieurs y les limatiquesau oursduderniermilliond'années.
Enn,nousavonsappliquélemodèleau asdesfortesin isionsdansle adredela risemessinienne,
il yaplusde5Ma,pourpouvoiranalyserlerledesbaisses duniveaumarinsurl'érosion régressive
Modalités de l'érosion uviatile long
terme
Aprèsavoirrappelél'origine desvariations limatiques etleurimpa t surleniveaumarin,
surla températureetla pluviométrie,nous présentonsnotreanalysesurl'évolution
tempo-relledudébitliquideetde l'apport latéral en matière solideau ours d'un y le limatique
pourl'Europedu Nord-Ouest. Les phasesd'in ision et de sédimentation dufond de vallée
pourledernier y le limatique àl'é helle del'EuropeduNord-Ouestsont répertoriées.
2.1 Les variations limatiques : auses et onséquen es
Depuis que les géologues ont re onnu les signes de l'avan ée et du re ul des gla iers, au milieu
du 19ème siè le, de nombreuses re her hes ont été menées an de omprendre les mé anismes qui
ontrlaientles hangements limatiques.Lasu essiondesâgesgla iairesetintergla iairesestd'abord
apparue ommeétantirrégulièredansletemps.Puis,danslesannées1960-1970,ave l'améliorationdes
te hniquesdedatationetl'analysedesenregistrementsdes hangements limatiquesdanslessédiments
o éaniques, il est apparu de plus en plus lairement que les variations limatiques étaientdominées
pardes y lesastro limatiquesde19ka,23ka,41kaet100ka[98℄ainsiquede400ka, onrmantla
théoriedeMilankovit h.
2.1.1 Causes
2.1.1.1 Le signal d'insolation
Lesmodèlesastronomiquesprédisentles hangementsd'in iden edesradiationssolaires(insolation)
sur la surfa e de la terre par la onnaissan e des variations de la pré ession, de l'obliquité et de
l'ex entri ité [31℄. Ils permettent de reproduire ave une bonne pré ision la y li ité des variations
limatiques(g.2.1).
Pluspré isément,laterredé ritdansl'espa euneellipsedontlesoleilo upeundesfoyers.Cette
ellipse se déforme de deux façons : d'une part elle tourne très lentement par rapport à des étoiles
-60
-40
-20
0
20
40
60
0
50
100
150
200
250
unites arbitraires
Temps (milliers ans)
Correlation Oxygene (d18O) /insolation
O18
insolation
Fig. 2.1 Corrélation entre les variations d'insolation et la teneur en Æ
18
O. (Courbe d'insolation
d'après Berger, ourbe teneur en Æ
18
O d'après Bassinot (1993)). La ourbe de Æ
18
O provient du site
MD900963,05003'N-73051'E.
d'une onguration presque ir ulaire à une valeur maximum de 6%. Cette variation présente une
pseudo-périodi itéde100ka.
L'in linaisondel'axedelaterresurleplandesonorbitevariede1
o 30
0
autourd'unevaleurmoyenne
de 23
0 30
0
, ave une périodi itéde 41 ka. Lorsquel'in linaison est forte, les zones de haute latitude
reçoivent davantage d'énergie en été, mais moins en hiver, e qui amplie le ontraste saisonnier.
L'inverseseproduit enpériodedefaiblein linaison.
Lapré essionprovientdufait quelaterren'estpasparfaitementsphérique.L'a tion dusoleil,de
lalune et desplanètessurlerenementéquatorialdelaterreprovoqueune rotationdesonaxe ave
une doublepériodi ité (dontun y lemineur de19 ka). En onséquen e,lemomentoù leple nord
pointeverslesoleilne orrespondpastoujoursàlamêmepositiondelaTerresursonorbite.
PourdéterminerlessaisonspendantlesquelleslaTerreestprèsdusoleil(a tuellementdurantl'hiver
pour l'hémisphère nord) et elles pendant lesquelles elle est loin (pendant l'été a tuellement), il est
né essairedetenir ompte dulentmouvementdedéformationdel'orbiteelliptiquedenotreplanète.
2.1.1.2 Stadegla iaire et intergla iaire
Sur la base de ette y li ité des variations limatiques, s'est forgé le on ept de y le
limati-que.Celui- ipeut-êtredé rit simplementen ledivisanten 4phases:laphase gla iaire,laphasede
ré hauement(transitiondugla iaireàl'intergla iaire),l'intergla iaireet laphasederefroidissement
(transitiondel'intergla iaireaugla iaire).
Laphasegla iaire,à ausedeladiminutiondel'insolation,semanifesteparl'avan éedesgla iers
etla réationd'importantes alottesgla iairess'étendantbienau-delàdesplesar tiqueetantar tique
a tuels.A ausedupiégeagedel'eaudansles alottes,leniveaumarindespériodesgla iairesestplus
bas que elui des périodes intergla iaires. L'amplitude des variations de température moyenne d'un
(g.2.5).Bienquelimités, es hangementsdetempératureproduisentdes hangementsmajeursdans
lafauneet laore[182℄.
Unediminutionimportantedela ouverturevégétalepouvantfa iliterladéstabilisationdesversants
(phénomène de soliuxion). Ces hangements de température ont également des in iden es sur le
sol: eneetave lerefroidissement,leNord-Ouestde l'Europesetrouve onfrontéàdespériodesde
gel hivernalde plusen pluslongues, ae tant parfois le soljusqu'à plusieurs dizaines de mètres de
profondeur(permafrost)[6℄.Deplus,étantdonnélesdiéren esdemassevolumiqueentrel'eauliquide
et lagla e,larépétitiondes y lesgel/dégela ertainementfavorisélafra turationdesro hessuiteà
l'inltration d'eau (phénomènede gélifra tion).Les périodes gla iairessontégalement marquées par
une baissedelapluviométrie[81℄, etsontdon onsidérées ommedespériodesplussè hes(g.2.5).
Laphasederé hauementmarquelatransitiondelapériodegla iaireverslapériodeintergla iaire.
Elle se ara tériseparunré hauementdestempératuresquientraînelafontedesgla iersetdes
a-lottesgla iaires.Ce iprovoquelaremontéeduniveaumarin.Enoutrel'améliorationdestempératures
permet uneinstallationdela ouverturevégétale.
Laphaseintergla iaire( omme elle quenousvivonsa tuellement)est marquéepardes
tempéra-turesmoyennesplus haudes, equiimpliqueuneprésen emineuredesgla iersetsurtoutdes alottes
gla iairesrelativementpeudéveloppées.De efait,leniveaumarinsetrouveêtrerelativementélevé
du-rantlesstadesintergla iaires.Les ontrastessaisonnierssontplusimportantsenpériodeintergla iaire
qu'enpériodegla iaire.Deplus,lapluviométrieestplusimportante, equi,asso iéàdestempératures
plusélevées,favorisel'établissementd'une ouverturevégétaleimportanteetprote tri eenEuropede
l'Ouest[89℄.
Ennlapériodederefroidissementest ara tériséeparunedégradationdela ouverturevégétale,
une huteduniveaumarin etla roissan edela alottegla iaire.
2.1.1.3 La modi ation de la ir ulation des masses d'airà la surfa e de la terre
Sur de longues périodes de temps (> million d'années), les modi ations induites parl'a tivité
te toniquepeuventmodierla ir ulationdesmasses d'airet don le limat: 'estnotammentle as
pour l'Himalaya. Ce phénomène ne sera pas abordé dans la suite de e travail qui portera sur des
périodesplus ourtes(<milliond'années).
2.1.2 Conséquen es
2.1.2.1 Dynamique limatiqueetu tuation du Æ
18
O marin
La roissan edesgla ierset unrefroidissementsetraduisenttousdeux paruneaugmentationdu
rapport 18
O= 16
Odes oquillesdeforaminifèresdessédimentsmarins.Inversement,unré hauementet
lafontedesgla iersquis'ensuitsont ara térisésparunediminutiondurapport
18 O=
16
Ode esfossiles.
Les ourbesisotopiquesmarinespermettentdon dere onstituerlasu essiondesgla iationsquiont
ae ténotreplanètedepuisplusieursmillionsd'annéesenrelationave lesu tuationsdel'insolation.
Ellesvarientenétroite orrélationave latempératuredel'airàlasurfa edes ontinentsenregistréepar
lespollenspiégésdanslessédimentsla ustres[76℄etlesu tuationsdematièreorganiqueenregistrées
danslesloess[89℄(g.2.2).
Étant donné le mode de onstru tion de la plupart de es ourbes et de leur alage temporel
(grâ e à la ourbe SPECMAP), les dé alages entre les ourbes Æ
18
O ave le signal d'insolation ne
sont pastoujours visibles. Seules les ourbes où haque é hantillon a été daté pardes méthodes de
datation absolue permettent de mettre en éviden e des dé alages temporels. Un dé alage entre la
ourbed'insolation et les ourbes Æ
18
O s'explique par l'inertie des systèmes physiques à réagir aux
Fig.2.2 Corrélation entre le signal Æ 18
O , la ourbe CO
2
et les u tuations de matière organique
enregistréesparleÆ
13
C(Hattéetal.,1999)[89℄Lesvariations prin ipalesdessignauxisotopiquessont
enphase.
Depuisle derniermaximumgla iaire, ledé alage observéest de2500 ansenviron[98℄.Parmi les
fa teurspouvantexpliquerleretarddusignalÆ
18
O surla ourbed'insolation,onpeut iterletemps
demélangedeseauxo éaniques.Cependant elui- iestinférieurà1000ansetnepeutêtreresponsable
delatotalitédudé alage[165℄.
2.1.2.2 Lesvariations du niveaumarin
Puisqu'uneaugmentationdelatailledes alottesgla iairesinuen edire tementleniveaumarin,
ilaétémis enéviden equ'ilexisteunerelationentreleniveau marinetla ourbeÆ
18 O.
Pourxerlesidées,si l'onestimelaprofondeur deso éansà3500m,et quel'on faitl'hypothèse
d'une ompositionisotopiquemoyenneen
18
Odelagla esto kéesurles ontinentsde3:5%,unebaisse
de100 m du niveau marin entraîne une augmentation dela omposition isotopique de l'eau de mer
de 0:1%. Cette variation de 0:1% du rapport isotopique pour 100 m de variation du niveau marin
est souvent itée dans la littérature [159℄ [163℄. Les auteurs s'appuient notamment sur la variation
d'environ0:12%durapportisotopiqueobservéesurbeau oupde ourbesisotopiquesentrel'A tuelet
lebasniveaumarinduderniermaximumgla iaire,ilya17000ansenviron.Cettevariationaentraîné
une huteduniveau marin estimée autourde 120m endessousduniveau a tuel parlesdonnéesde
terrain.
Cependantdesmodi ationsdetempératuredel'eaupeuventavoirétéprovoquéespardes
hange-mentsdansles ourantso éaniquesouêtreduesàladérived'i eberget,de efait, ertainesu tuations
dela ourbeÆ
18
Opeuventnepasêtre orrélablesave desu tuationsduniveaumarin.
Onpeut onsidérer ommesigni ativeslesévolutionsmajeures dusignal,touten gardantà
l'es-pritquelespetitesos illationshautes fréquen es duÆ
18
O,nesontpasfor ément orrélables ave les
Fig.2.3Variations 18
O surlederniermilliond'années(d'aprèsFunnel,1995) [73℄etinterprétation
en termes de variations eustatiques[57℄.Lesvariations sontde l'ordrede la entainede mètres.
lesbasniveauxmarinprévusàpartirdela ourbeÆ
18
O,permetd'estimerquel'in ertitudesurlesbas
niveaux marinssurlesderniersstadesgla iairesestdel'ordrede20m[159℄.
L'avantage de se baser sur une ourbe Æ
18
O marine (ou d'un signal qui simule es variations)
est que ela permet d'avoirune estimation desvariations eustatiques indépendantes des ontraintes
régionalesdelazoneétudiée (déformationste toniques).Plusieurs ourbesreprésentantlesvariations
eustatiquesontétéobtenuesàlafoispourlespériodeslesplusré entes(g.2.3),etpourdespériodes
plusan iennes(g.2.4)[84℄[72℄[73℄.
Signalonsque lesdiérents systèmes physiquesréagissentave des dé alagestemporels diérents
aux hangements d'insolation. Veldkamp et van Djike [187℄, prennent un retard de 1 ka pour les
variations du niveau marin sur la ourbe Æ
18
O, en se basant sur les travaux de S humm [161℄. Le
tempsderéa tiondessystèmesphysiquesauxvariations limatiquesestvariable[98℄.Commeletemps
de mélangedes eauxo éaniquesn'est pasimmédiat,mêmes'il est inférieurà1ka,ilest raisonnable
de onsidérerundé alageentrel'insolationetlesvariationsduniveaumarin.
L'inuen edesvariationsduniveaumarin surleréseauuviatileaétémis enéviden eaussibien
dansle adred'expérien esanalogiques[181℄,quedansle adredetravauxdeterrain[50℄.Ilfautdon
Fig.2.4Variationseustatiquessurles11derniersmillionsd'années(D'aprèsla hartedeHardenbol
etal., 1997) [86 ℄.
Cependant,l'ensembledeseuvesneréagitpasdelamêmefaçonauxvariationseustatiques.Cela
dépend enparti ulier deleurprollongitudinal[117℄.Ilestdon importantdeprendreen ompte les
variationsdu niveau marin dans les modèlespour omprendreles mé anismesqui peuvent favoriser
l'érosionuviatilelorsdesvariationsduniveaumarin,etquantierl'inuen ede elle- isurl'érosion.
2.1.2.3 Variations de température etde pré ipitation
L'amplitudedesvariationsdetempératuredepuislePlio ènen'a jamaisdépasséles20
Æ
Cd'après
lesre onstru tionsee tuéesparZawijn(1989)[200℄surlabased'assemblagespolliniques.
L'étudedesvariationsdetempératuresur140kaee tuéedanslaVienne(gure2.5)[71℄indique,
quantàelle,unediéren edetempératured'unedizainededegrésenvironentrelesphasesgla iaires
etlesphasesintergla iaires.
Sur une plus ourtedurée (de 7000avantJC à1950), Lamb [111℄ a estiméque lesvariationsde
températureétaientde2
Æ C.
En e qui on erne la pluviométrie, elle- i est également obtenue par l'interprétation des
dia-grammespolliniques.Fauquetteetal.(1999)[71℄estimentàenviron500mm/anledé itdela
pluvio-métriedurantlespériodesgla iairesparrapport aupériodesintergla iairespourlaVienne(g.2.5).
Surlelongterme,lesvariationsdepluviométrieet detempératuresemblentaller danslemême sens
(gure 2.5).
Lesvariationsdetempératureetdepluviométriejoue unrle importantdanslamiseenpla ede
la ouverturevégétaleet danslespro essusd'altération.
2.1.2.4 Evolution temporelledu régimehydraulique
- Débitmoyen/débit ara téristique:
Commele régimehydraulique ontrle lefon tionnement généralde larivière,son estimationest
fondamentale pour la modélisation de l'érosion uviatile. En eet e sont les for es d'entrainement
généréesparl'é oulementdel'eauenfonddevalléequisontàl'originedel'érosionuviatile.
Fig.2.5Re onstru tiondesanomalies(déviationparrapportau limata tuel)pourlestempératures
et lespré ipitationsannuellessurlesderniers 140ka (Fauquette etal., 1999) [71℄.
pluviométrie et ledébithydraulique n'estpassimple.Elle dépend notammentdutauxd'inltration,
de l'évapotranspiration et de lagéométrie du bassinversant.Suivantle typede solet la ouverture
végétale, il yaura une quantité de pluie variable qui ruissellera jusqu'aux rivières et qui parti ipera
àl'a roissementdudébithydraulique.Ledébit hydrauliqueu tueégalementd'unesaisonàl'autre
ave desdébitsliquides moyensplusfaiblesl'étéquel'hivera tuellementenEuropedel'Ouest.
Dans le adred'uneétude long-terme,le débitannuelmoyenn'estpas for émentleparamètrele
plusadaptépourdé rirel'évolutiondes oursd'eau. Eneet,ledébit peutêtreirréguliersur l'année
et se on entrerau oursdespériodesprintanièresaumomentdelafonte desneiges.Cesmomentsde
déba le sontsus eptiblesd'êtreàl'originedufaçonnementdelamorphologiedefonddevallée.C'est
pourquoinous préferonsparlerenterme dedébit ara téristique an deprendre en ompte l'impa t
des rues printannièresouestivales.
- Debitsédimentaire:
Les rivières et les euves se ara térisentaussi par la harge sédimentaire qu'elles transportent.
Le débit sédimentaire est proportionnel audébit hydraulique. Plus le ourantest important,plus la
hargesolideensuspensionest grande,pouvanttroublerl'eaujusqu'àlarendreopaque.
- Quanti ation despaléodébits:
Lapaléohydrologieestunedis iplinequis'estlargementdéveloppéedepuisune inquantaine
d'an-nées[118℄.Elle estbaséesur l'étudedessystèmesa tuelset surleprin ipedelatransposition deses
règles de fon tionnement auxsystèmes passés. Les di ultés pourladétermination despaléo-débits
hydrauliques sont nombreuses.Lesvariationsderégime hydraulique peuventêtre estiméesau moins
detrois manièresdiérentes:(1) parl'analyse delagéométrie, (2)parl'analysedelagranulométrie,
(3)parunbilandesux.
(1)Analysegéométrique
Desrelationsontétéétabliesdefaçonempiriqueentreledébithydrauliqueetlalongueurd'ondedes
méandres[67℄[118℄(g.2.6).Ce ipermetd'estimerlespaléo-débits.Onobserveainsiquelalongueur
Fig.2.6Relationentredébitetlongueurd'onde desméandres[67 ℄.
étaitplusimportant.Les oursd'eaudel'EuropeduNord-Ouestetdel'AmériqueduNordprésentent
defaçonsystématiquedes oursinadaptés parrapportàleurvalléealluviale.Lesvariationsdedébits
né essaires pour expliquer es hangementssont de l'ordrede 4 à6 parrapport auxdébits a tuels,
soulignant en ore l'importan e des forts débits lors des périodes froides, malgré des pré ipitations
réduites[58℄.
Rotni kiutilise,quantàlui,unerelationprenantégalementen omptelagéométriedu henalentre
ledébit hydrauliqueQ,lerayonhydrauliquedu henalRet lapente S [150℄:
Q= 0:9208 N m R 1 6 p R S+2:3616
Cette formule est valable dans le as d'un henal alluvial sableux méandriforme ave une pente
ompriseentre0.00001et0.002,unevitessemoyenneduuxdel'ordrede0.1-1.5ms
1
,un oe ient
de Manning N
m
ompris entre 0.010 et 0.060, et pour des débits de rue de 5-1000 m
3 s
1
. Cette
appro heluipermetd'estimerlavaleurdespaléodébitsdelarivièreProsnasurlesderniers12ka(g.
2.7).La ourbedesdébitsdelarivièreProsnaenPolognetendàdé roîtredepuis12kaindiquantune
diminutiondes débits ave l'amélioration limatique depuisledébut du tardigla iaire.A une é helle
plusne, onobservesur ette ourbeune augmentationdudébit entre 11et10kaBP.Cet intervalle
detemps orrespond auDryas ré ent,une périodede refroidissementrelatif.Ces résultats montrent
quele débit des ours d'eau subit une augmentation durantles périodes froides et que lessystèmes
uviatilessontsensiblesauxu tuationsàhautefréquen e.
(2)Lagranulométrie
Lamiseenmouvementdessédimentsetleurdéptdépenddelavitesseduux.Ilestdon possible
d'asso ieràunegranulométriedonnée,unordredegrandeurpourledébitdansl'a tuel,etd'extrapoler
pourlespaléodébitsenfon tiondesdépts ontenusdanslesterrassesuviatiles.
(3)lebilanhydrique
Ledébithydrauliquedesrivières(Q)dépend, surunbassinversantdonné,delapluviométrie(P),
desneiges (N niv
):
Q=P I EVT+N
niv
- Bilanhydrique pour l'Europe duNord-Ouestsurledernier million d'années:
Pourquantierle débitliquideQ,ou àdéfaut, estimersonévolutionqualitative,il fautfaireune
analyse onjointedel'évolutiondansle y ledesparamètresmentionnés i-dessus:
-Lapluviométrie(P) :lespré ipitations diminuenttrès nettementenpériodefroide parrapport aux
périodes intergla iaires[81℄ (g. 2.5), jusqu'à lamise en pla e de limats se s pendant lespériodes
gla iaires.Cettediminutionest estiméeautour de400à800mmparandans l'Estde laFran e[81℄,
entre 300et700mmparandansledépartementdelaVienne[71℄.
-L'inltration (I) : ave la diminution de température et la tendan e au gel, l'inltration des eaux
diminueenpériodegla iaire,surtoutlorsqu'il yal'implantation depergélisol.Celle- iest quasiment
nulleenpériodegla iairedanslebassinparisien, ommelemontrelefon tionnementdeskarstsdurant
lespériodesfroides[49℄.L'inltrationannuellemoyennea tuelleenFran eestd'environ22%deseaux
depluie(donnéesBRGM).
-L'évapotranspiration(EVT):l'évapotranspirationaugmenteave la haleuretle ouvertvégétal, 'est
don danslespériodesgla iairesqu'elleestminimale.Onpeut al ulerl'évapotranspirationEVT(mm)
parl'équationdonnantlarelationave lestempératuresannuellesmoyennesT(
Æ C)etlapluviométrie P(mm/an): EVT = P q 0:9+( P ) 2 ave =300+25T+0:05T 2
(Jones,1997, itédans[34℄).
Ainsipourdespré ipitationsde1000mm/anetunetempératuremoyennede10-15
Æ
C,onobtient
des valeurs pour l'évapotranspiration de l'ordre de 490-580 mm. Le BRGM donne des taux
d'éva-potranspiration annuel moyen omparablea tuellement pour laFran e, de l'ordre de 60%(données
BRGM). Pourune périodeintergla iaire omparable àl'a tuel, ave des pré ipitations del'ordrede
1000mmparan,leruissellementestdel'ordrede200mmparan.
Enpériodegla iaire,larédu tiondelapluviométrieest ompenséepardefaiblesinltrationsetune
évapotranspirationmoindre qu'en période intergla iaire.Pourdes pré ipitationsannuelles moyennes
de 500mm/an, l'évapotranspirationest de 330mm/an (en onsidérant une températurede 5
Æ
C de
moyenne)et l'inltration est nulle, e qui donne destaux deruissellement d'environ170mm/an en
périodegla iaire.
Cetauxestdumêmeordredegrandeurdurantlespériodesgla iairesetintergla iaires,maisilfaut
onsidérerquelesto kagedespré ipitationshivernalessousformedeneigeetladé hargesaisonnière
lorsdelafontedesneiges(N)peuventfavoriserdeplusfortsdébitsdurantlespériodesgla iaires(g.
2.8).
L'analysede esparamètresfaitressortirquelaliaisonentreledébit des oursd'eauet les
pré i-pitationsestloin d'êtreunesimple orrélation.L'étudedessystèmesuviatilesan ienspermetmême
dequantier ette relationen montrantquelesdébits de ruesontplusimportantslorsdespériodes
froides.
Cesrésultatssurlesvariationsdedébitenfon tiondes onditions limatiquessontimportants ar
ilsremettenten questionles hoixfaits par ertaineséquipesdansleurssimulations quiprennenten
ompteune augmentationdesdébits durantlespériodesintergla iairessurlabasedespré ipitations
[187℄.
Fig.2.8Corrélationentrel'apportensédiment,lafréquen edes ruesetl'enneigement(traittireté)
(Starkel, 1994) [168℄.
Pourlespériodesantérieures,onne peutquepro éder paranalogieet supposerquelespro essus
sont similaires. En eet, nous ne disposons pas de données quantitatives sur la pluviométrie (par
exemple pour le messinien), ni d'informationsur la onstitution d'un permafrost permant. Nous ne
pouvonsdon pasproposerderaisonnementsimilaire.
2.1.2.5 Les apports de versanten matériel solide
Lematérielsolidequiseretrouvedansleréseaudedrainageprovientsoitdufonddevalléelui-même,
soit desversants.Les éléments solidesprovenant desversantspeuventêtre a heminés en suspension
dans leseaux de ruissellement,mais aussiparglissementdeterrain et ouléesde boue. Lesversants
alimententégalementle réseau de drainageen eaux de ruissellement. Les versants ontribuent don
très fortementauxévolutionsquiadviennentenfonddevallée.
Nousabordonsdans ettese tionlethèmedel'apportdeversantenmatièresolide,latéralementà
l'é oulementuviatiledefonddevallée,pourmieux omprendrelefon tionnementdusystèmeuviatile
surlelongterme.Eneet,dansuné oulement,lepotentield'érosionestliéàla apa itédetransport
duuide.Pourundébitdonné, elle- is'exprimeviala ompéten edu oursd'eau,don parrapport
àla hargemaximumqu'ilestsus eptibledetransporter.Lorsquelarivièreatteintsa ompéten e,elle
nepeutpluséroder,et nit pardéposerdumatérielàlamoindre diminutiondedébit.Une variation
relativedela hargeensédimentparrapportaudébitpermetd'expliquer les hangementsderégime
vis-à-visdel'érosionetdelasédimentation(Leopoldetal.1964;Morisawa1985;Stanleyetal.1987;
Vandenberghe,1993 itésdans[6℄).
Denombreux mé anismespermettent,ou ontpermis, demobiliserlamatière solidedesversants.
En plusdusimpleapport parleseaux de ruissellement, ertains pro essus ontété exa erbéspar les
onditions limatiques rigoureuses du dernier maximum gla iaire notamment. Il faut alors prendre
en onsidérationdes phénomènes tels que eux de la gélifra tion ( y le gel/dégel), de la soliuxion
( ou hemollesuper ielleaumomentdudégel),del'absen ede ouverturevégétaleprotégeantlesol
del'érosionparruissellementetdel'impa tdesgouttesdepluies[44℄quipeuventêtreàl'originedela
déstabilisationdesversants.Dansl'a tuel,on onstatequelagla emor eléeformantdesradeauxqui
dériventave le ourantdelarivière provoquel'érosiondes bergeset ledé apage dulitde larivière
[154℄.
-Evolution hronologiquedel'apportlatéralenmatérielsolidesurun y le limatique: And'estimer
l'apportlatéralenmatièresolidesurledernier y le limatique,nousnoussommesservisdesdonnées
surlesversants(enterme desoliu tion,gélifra tion,fentedegel,...)[12℄,ainsiquededonnéessurla
(1)Apport de versantdurant ledébut-gla iaire:
Laphasedébut-gla iairedudernier y le limatique(stades3,4et 5)est omplexe. C'estune phase
où il y a eu des périodes d'érosion et de sédimentation sur les versants en Europe du Nord-Ouest
[6℄[12℄. Ilfautdé omposerenstadespluspré isprenanten omptelesépisodesdestabilisation etde
déstabilisationdesversantslorsdesépisodesderefroidissement(durantlesstades4et5d),pourmettre
enéviden elelien entre périodefroideetdéstabilisationdesversants.
Des périodes de déstabilisation de versant et des fentes de gel ont été observées par P. Antoine,
notammententre lessolsSS1(qui orrespondentàunepériode ave une végétationde typeforêt où
lestempératuressontrelativement haudes)et SS2(période plusfroide)[12℄. Cettepériode majeure
de déstabilisation de versants est attribuée à des âges situés vers 68-73 ka, mais en l'absen e de
datationpré ise, onnepeut on lureave ertitude. Lespériodesfroidessontmarquées soit pardes
érosionsdeversant(transitionSS1/SS2),transitiondébut-gla iaire/plénigla iaireinférieur,transition
plénigla iairemoyen/ plénigla iaire supérieur),soit parde la géliuxion(plénigla iaire). Cependant
durant ettepériode,lesépisodesdedéstabilisationdesversantsnesontpasdatéspardesméthodesde
mesureabsolues(lesdiérentssolssontinterprétéset alés hronologiquementenfon tiondes hartes
Æ 18
Oet Æ
13
C, maissansdatationabsolue[12℄).
(2)Apportde versantdurant leplénigla iaire :
DanslaSomme,au oursdudernier y le limatique,durantlapériodegla iaire,desmasses
onsidé-rablesdesédimentsgrossiers( ouléesdeboues rayeusesàsilex)provenantdesversantsengorgeaient
la plaine alluviale suite àla mobilisation de la ou he a tive générée par la gélifra tion [6℄[16℄. En
Allemagne,desapportsdeversantsontégalementeulieudurantlespériodesfroides ommelemontre
lesited'Oerel[182℄.Les limatsfroidssontdes onditionsquifavorisentladéstabilisationdesversants
àtraversnotammentlepro essusdegélifra tion[173℄.LestravauxdeVandenbergheetKasse(1993),
Vandenbergheet Pissard(1993),Bohn ke(1993)VanVlietLanoe(1998)( itépar[172℄), onrment
l'avènementdelagéliu tionetdela ryopédimentationdurantlesphasesgla iairesave permafrost.
Au oursdudernier y le limatiqueenEuropedel'Ouest,leplénigla iairen'apasétémarquéparun
permafrost permanent,ni lesstadesgla iairespré édentstout dumoinspourlaSomme (P. Antoine,
ommuni ation personnelle). Van Huissteden et al. (2001) [182℄ soulignent qu'il est possible qu'en
Europe de l'Est, le dernier plénigla iaire ait pu être marqué par un permafrost permanent qui a
empê héladéstabilisationdesversants.
(3)Apport de versantdurant leTardigla iaire:
Ilexiste de nombreux travauxdé rivantle système uviatile de fond de vallée durant ette période
[9℄[16℄[179℄[140℄.Cetteévolutionest ommuneàl'Europedunord-ouestave notammentlesin isions
du fond de vallée à 10 et 13 ka. En e qui on erne les versants, il se passe la même hose qu'à
l'é helledudernier y le(déstabilisationdesversantsdurantlespériodeslesplusfroides).Notamment
ilyagélifra tiondesversants al airesau oursduDryasré ent(plus froid: 10-11
Æ
Cen étéd'après
Vandenberghe itédans[9℄) equiaprovoquéuneaugmentationdel'apportlatéral.Ilyaégalementeu
uneaugmentationdel'apportlatéralàl'Allerod(périodeplusfroide)parrapportauBolling(période
plus haude) [9℄. De façongénérale,onobservebien, àl'é helleduTardigla iaire,une augmentation
deladéstabilisation desversantsdurantles phasesles plusfroides(notamment leDryasré ent)[76℄
age(anBP) Oise Selle Meuse
9000-9700(Préboréal) séd. séd.
-9700-10200(transition) érosion érosion érofaible
10200-11000(Dryasré ent) séd. séd. érolatérale
11000-11800(Allerod) peudeséd. séd.
-11800-12000(transition) érosion séd.
-12000-12200(Dryasmoyen/Bolling) séd. séd. érosion
12200-13000(Bolling) érosion érosion érosion
13000-15000(Dryasan ient) séd. séd. séd.
Tab.2.1Enregistrementstardigla iaires desfondsdevalléeduBassinParisien(Pastreetal.,2000),
dufond de valléede la Selle(Antoine etal., 2002) etde la Meuse(Vandenberghet al., 1994).
2.1.2.6 Variationsde la tailledu bassin versant
Lestransfertsdematièreàlasurfa edes ontinentssontessentiellement ontrlésparl'intera tion
entre lespro essus de versantset de rivières.Cha un de es deux domaines(versant/fonddevallée)
ontribue de manière diérente à l'extra tiondu matériel et à son transport. Entre les rivières, les
bassins versants onstituent l'essentiel de la surfa e terrestre, et sont don , les zones prin ipales de
produ tion sédimentaire à l'é helle ontinentale. Les rivières, bien qu'érodant plus e a ement le
substratum ro heux,produisentbienmoinsdesédimentsquelesbassinsversants.
L'extensionduréseauhydrographique ontrleengrandepartiela apa itéàtransporterdes
sédi-mentsd'unbassinversantetlatransitionversant-réseaujoueunrlefondamentaldansladynamique
des systèmesgéomorphologiques.Ilexiste undébatsurles paramètresquigouvernentlalo alisation
spatialedestêtesderivièresetlaformationdes henaux[110℄.
Lors des hangements limatiques, la taille du réseau hydrographique pourrait varier. Ainsi,
du-rantlespériodesgla iaires,l'apparitiondupermafrost,en empê hantl'inltration,pourraitfavoriser
l'augmentationdelataille duréseauhydrographique[35℄ parlaremiseenfon tiondesvallées sè hes
et ainsiaugmenterlazonedeversantquifournit delamatièresolideaufonddevallée.
2.1.3 Enregistrement uviatile des variations limatiques
2.1.3.1 Les phases d'in isionsdu fondde vallée durant ledernier y le limatique
An de omparer les résultats du modèle ave les données de terrain, nous avons répertorié les
périodesqui,au oursdudernier y le limatique,ontétémarquéesparl'érosionuviatile(g.2.9).
Al'é helledudernier y le limatique, 'estdurantledébut-gla iairequeseproduisentlesin isions
lesplusprofondes,etnondansleplénigla iaireoudansletardigla iaire[6℄[124℄(g.2.10).Plusieurs
phasesd'érosionsont onstatéesdurant ettepériodeendenombreuxendroitsdel'Europedel'Ouest
(g.2.11)[182℄.
Ainsi, il se produit une phase d'in ision de la Somme vers 110 ka (phase 5d, [7℄). Vers 70 ka
l'érosionuviatilede ertainesrivièresenHollandeetenBelgique[182℄pré èdeuneautreérosionqui
aétémarquéedans leSudde l'AngleterreetenHollandeauxalentoursde60ka.Laphased'in ision
dudébut dustade 4aétéobservéeparVandenberghe( itépar[6℄). Unépisodeérosifs'estmanifesté
vers40kadanslesrivièresauPays-Basex lusivement[182℄. Enn, justeavantleplénigla iaire(vers
30ka),unephased'in isions'estproduitedansleSuddel'Angleterre,leNorddelaBelgiqueetdansla
régiondelaSomme[182℄.Cesvaleurstemporellessontapproximatives,ilfautdon tenir ompted'une
in ertitudedansle alagede esévènements.Deplus,ledébut-gla iaireayantuneévolution omplexe,il
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
-120
-100
-80
-60
-40
-20
0
ka
ANTOINE 1994
ANTOINE 1994b VANDENBERGHE 1993
VAN HUISSTEDEN et al 2001
ANTOINE 1994
sedimentation
Insolation
erosion
Fig.2.9S héma de synthèsesurlesphasesd'érosion etde sédimentationau oursdu dernier y le
limatique.
Fig.2.11Estimation desphasesd'érosion etde sédimentationdurantledernier y le limatique en
Europede l'Ouest(VanHuisstedenet al., 2001) [182℄.
relatifs dans le début-gla iaire.Si les phases d'in isiondu début gla iaire sontpotentiellement plus
longues que ellesdutardigla iaire,leurduréeexa te n'estpas onnue,maisn'ex èdesansdoutepas
les 10 ka, au grand maximum, durant le dernier y le limatique. En eet la phase d'in ision vers
110ka( orréléeave lestade 5d)peutdi ilementdurerpluslongtemps.Ilest égalementex luque
l'ensembledustade4soit onsidéré ommeunephaseérosive.
On onstatequeletauxd'érosionmesurésurlesterrassesuviatilesdel'Europedel'Ouest(Allier,
DoreetMeuse)estmoinsimportantdurantleplénigla iairequedurantledébutdutardigla iaire[155℄.
Ainsila orrélationdesmaximad'in isionuviatileave lesphasesfroidesn'apparaîtpaspertinent.
Durantletardigla iaire, 'estaumomentdesaméliorations limatiquesqueseproduisentles
in i-sions[16℄.En eet, 'estvers10et13kaquepartoutenEurope,ilseproduit desin isions[140℄[16℄.
Ces périodes orrespondent à des périodes de transition d'un limat froid vers un limat plus
haud.Lesépisodesd'érosion durant ette périodesonttrèsbrefs(<1ka) [13℄.Ilfautremarquerque
les in isions qui se sont produites au Tardigla iaire n'ont pas in isé profondément le bedro k, mais
juste déblayéune partie des sédimentsuviatilesantérieurs. Ils nefont don paspartie des épisodes
signi atifsd'in ision.
2.1.3.2 Lesphasesde sédimentationen fonddevalléedurantledernier y le limatique
Durant le début-gla iaire,deux phasesde sédimentation ont été onstatées au Brorüp(vers 100
ka)etàl'Odderode(vers80ka)enmilieuuviatile[7℄.Leplénigla iaire(stade2)aégalementétéune
phasedesédimentationimportante(g.2.9).
DurantleTardigla iaire,desphasesdesédimentationontégalementététrès bienenregistréessur
denombreusesrivièresdel'EuropeduNord-Ouest[179℄[140℄[16℄.Apartirde6000-5500BP,
l'anthro-pisationdumilieupourraitexpliquer ertains hangementsbrusquesdeladynamiqueuviatile,suite
erosion
sedimentation
Fond de vallee du bassin Parisien
Fond de vallee de la Selle
Sedimentation
erosion
9000
10000
11000
12000
13000
14000
15000
15000
14000
13000
12000
11000
9000
10000
Fig.2.12Enregistrementtardigla iairedesfonds devalléeduBassin Parisien (d'aprèsPastreetal.
2000).Enregistrementtardigla iairedufond de vallée de la Selle(d'après Antoineetal.2002).
2.1.3.3 Lesvallées in iséesetles séquen esde dépts
Lastratigraphieséquentielle estun outilpouranalyserlarépartition des orps sédimentairesqui
re onnaîtdiérentes hiérar hiesdans lesséquen esdedépts[69℄.Onparlede séquen ededéptde
premierordrepourdesduréessupérieuresà50Ma,dedeuxièmeordrepourdesdurées omprisesentre
3et 50Ma, detroisième ordrepourdesdurées omprisesentre3et 0.5 Maet enn dequatrième et
inquièmeordrepourlesséquen esquiontune duréeinférieure à400ka.L'originedestrois premiers
ordresest in ertaine: lerlede late toniqueyest probable(surtout pourlesdeuxpremiers ordres)
etil est ertainement oupléave lespro essusgla io-eustatiquesd'origineastro limatique(troisième
ordre)[69℄.Lesséquen esdedéptssupérieuresautroisièmeordreontuneorigineastro limatique.
Pour simplier, on peut dire que les interprétations usuelles des dépts et des érosions sur les
séquen es de troisième ou quatrième ordre en terme de stratigraphie séquentielle dépendent de la
positionparrapportàlalignede te:lesdéptssefontdefaçonpréférentielleenzoneimmergée,alors
quel'érosionalieusurtoutenzoneemergée(g.2.13).Ainsiautroisièmeordre,dansleszones otières,
onasso ielabaisseduniveaumarin(régression)àdespériodesprogradantes( 'est-à-direlespériodes
oùlessédiments s'a umulent endire tion dularge)et les haussesduniveau marin (transgression)à
despériodesde rétrogradation des dépts ( 'est-à-diredes périodesoù lessédiments sedéposenten
suivantla remontée dela lignede te). Dansle as de laSeine, les donnéesde Aldu et al. (1979)
peuvent être interprétées par e modèle. De façon on omitante aux baisses du niveau marin et à
la progradation des sédiments dans les zones immergées, les parties nouvellement émergées se font
érodées. Cettesurfa e nouvellement érodée ara térise une dis ontinuité dans lesdépts qu'on peut
prendre ommelimite deséquen e. Elle peut être parti ulièrement marquée dans le as dusystème
uviatile.
Niveau marin
Relief
Transgression
Retrogradation
Hausse niveau
marin
Regression
marin
Baisse niveau
Progradation
Erosion du
relief
Fig. 2.13S héma illustratif pour les relations entre la transgression de la mer et la retrogradation
desdéptslorslahausseduniveaumarin,ainsiqu'entrelaregressionde lamer etla progradation des
déptslorsde la baisse duniveaumarin, dansun assimple.
parlahoule),du ouplageentrevariationduniveaumarinetdéformationoudelamorphologie
régio-nale.Ainsi, dans es modèles,l'in ision desvalléestémoignede lavariationrelativeduniveau marin
qui est soitprovoquéeparune baissegénérale duniveaumarin, soitparune déformationte tonique,
oubien en oreparunea tionsimultanéedesdeux.
2.2 Déformations te toniques : ause ou onséquen e?
Si,ànotreé helledetemps, 'estlapenteetlavariationdepente(généréeparladéformation)qui
semblent ontrlerl'érosion,lorsquel'ons'interrogesurlesmé anismesdesdéformationsons'apperçoit
que l'érosion peut être une des auses de la déformation (par le biais du rebond isostatique). On
peutalors distinguerunedéformationallo y lique provoquéeparlemouvementdesplaqueset une
déformationauto y lique liéeàl'a tiondurebondisostatique.
2.2.1 L'érosion omme onséquen e
Le lien entre te tonique et érosion a été mis enéviden e sur le long-terme en de nombeuses
o - asions [178℄ [116℄[136℄. En eet,on onstateune augmentation del'a umulationdesédiments par
a roissementdelafréquen edesglissementsdeterraindurantlesphasesoùl'a tivitéte toniqueestla
plusforte[136℄.Deplus,lelienentrelapenteetlaquantitédematérielmobiliséparleruissellementest
bien établie.En eet,onobservequepluslapente estimportante,plusles onditionssontfavorables
àl'érosion[45℄[148℄.Orlemoteurprin ipalàla réationdepenteestladéformationte tonique.On
adon bienunrapportde auseàeetentrelesdéformationste toniqueet l'érosion.
2.2.2 L'érosion omme ause
SelonS humm(1963)[160℄,lasurre tionpourraitnepasêtre onstantedansletempset eenraison
de la ompensation isostatique résultant de dégla iations ouprovoquéepar des érosionspon tuelles
(g.2.14).
Dans le as de l'Himalaya, il aété mis en éviden e àla fois l'impa t dela te toniquesur le ux
sédimentaire,mais également,et defaçon plussurprenante,de l'érosionsur la te tonique[54℄ [135℄.
Nousaborderonslephénomènedel'isostasiedefaçonpluspré isedansles hapitresultérieurs( hapitre
Fig.2.14Relationentreérosion etisostasie (S humm,1963) [160℄.
2.3 Altération des ro hes
2.3.1 Mé anismes d'altération
L'alternan erépétéedefortesinsolationset debrusquesrefroidissementsprovoqueune su ession
dedilatationsetde ontra tionsquinissentpar raquelerlesro hes(thermo lastie).Cephénomèneest
égalementobservablesurlesro hesgrenues onstituéesdeminérauxave des oe ientsdedilatation
diérents.L'alternan edu y legel/degelpeutfragiliserlesro hesperméablesàl'eau( ryo lastieou
gélifra tion).Si l'eau d'inltration vientàgeler, l'augmentationde volume qui en résulteexer e des
pressionsimportanteslàoùl'eaus'étaitinltrée.
Les variationsde pluviométrie sont sus eptiblesd'avoirdes onséquen es sur l'érosion pardivers
mé anismes.Parmi esmé anismes,ilfautnoterl'inuen edesvariationsdevolume,liéesàl'alternan e
d'hydratationetdedessi ation(hydro lastie),qui réentdestensionsentraînantledélitagesuper iel
de ertainesro hes(argiles,s histes) Unautremé anismeest eluiqui résultedu ho desgouttesde
pluiequi peuventfaireé laterlesagrégatsd'un soletdisperser lematérielparruissellement[44℄.De
plusl'eauestunagentindispensableauxaltérationsphysi o- himiques.Par exemplel'eau ontenant
dudioxydede arbone(CO
2
)dissoutplusfa ilementlesro hes arbonatées.
Au ours des périodes gla iaires, deux mé anismes ontpu jouer de manière opposée sur le taux
d'altération des al aires. D'un oté, omme l'eaufroide dissout plus fa ilement les al aires ela a
pufavoriserl'érosion himiquedurantlespériodesfroides,d'unautre té ommedurantlespériodes
gla iaireslespré ipitationsetl'inltrationdiminuent, elaadûempê herla réationd'unsol.Lataille
dumatériel onservédans lesdéptsde fondde valléeet de versantsuggèreégalementquel'érosion
2.3.2 Vitesses d'altération
Lavitesse d'altérationd'unero hevarie enfon tionde lanature delaro heet du limatauquel
elle- iestsoumise.Ainsi,un al aires'altéreraplusrapidementqu'ungraniteetunero hesoumiseà
un limattropi al aurauntauxd'altérationplusimportantquelamêmero heen milieudésertique.
Lesordresdegrandeurdelavitessed'altérationsontautour deladizainedemmparka[148℄.
Les températures moyennes jouent un rle important dans l'altération himique ar elles
déter-minent les inétiques et les points d'équilibre des réa tions himiques [55℄. Pour des températures
moyennesdel'ordrede 5
Æ
C, l'altérationest faible. Celle- ipeutdon être négligéepourlespériodes
gla iairesdel'EuropeduNord-Ouest.Pourdestempératuresmoyennesdel'ordrede15
Æ
C,lapartde
l'érosion himiqueaugmente,néanmoins elleresteinférieure à l'inuen ede l'érosionmé anique (g
1.2). Pourunero hedonnée,le limatjoueunerlesurlerythmedel'altération.
Con lusions
Desu tuationsimportantesdansl'érosionetlasédimentationontlieuau oursdutemps.
Leuroriginepeut-êtresoitdire tement limatique,soitliéeauxintera tions limato-te toniques.
Si la pluviométrieest maximumdurantlespériodesintergla iaireset minimum durantles
périodes gla iaires, le débitliquide ara téristique n'obéit pas àla même évolution
tempo-relle.Ilfauttenir ompteàla foisdela apa itéd'inltration,de l'évapotranspirationetde
lafontedesneiges.Ledébit ara téristiqueestplusimportantdurantlespériodesgla iaires
quedurant lespériodesintergla iaireset l'apportdesversants aussi.Ce i est onrmépar
une analyse des dépts de fond de vallée. Les périodes prin ipales d'érosion à l'intérieur
Etat de l'art dans la modélisation de
l'érosion
Nousprésentons diérentes appro hes qui permettent d'étudier les mé anismes ontrlant
l'érosion uviatile. Lefon tionnement dufond de vallée étantdépendant de elui des
ver-sants,nousnoussommesintérésséauxrelationsetauxmodèlesquiserventàlades ription
desdeux.Lespro essusphysiquesélémentairessontprésentés.Puislesmodèlesqui servent
àmodéliserl'érosion uviatilelongterme sontanalysés.
Le relief s'organise en zones qui sont drainées et en d'autres qui sont drainantes (g. 3.1). Le
réseau hydrographique onstitue la partie drainante qui permet d'éva uer les eaux de pluie qui ne
s'inltrentpas,nines'évaporent.Ilest onstituédetorrents,derivièreset deeuvesauseindesquels
transitent et onvergentlessédimentsdepuislesversantsjusqu'àl'exutoiredu réseau(l'o éanou un
la ). L'évolution spatiale du réseau hydrographique est à la fois verti ale (aggradation et érosion)
et horizontale (migration du henal dans la plaine alluviale, roissan e du réseau hydrographique).
La modélisation de la roissan e du réseau hydrographique s'est essentiellement dirigée dans deux
dire tionsprin ipales.Celle her hantàrendre ompte del'évolutiondu henalpardesrèglessimples
(l'eau enun point donné sedirigeverslepointle plusbas parmis lespointsqui l'entoure)[60℄ (g.
3.2) et elle explorant le ara tère haotique de la roissan e du réseau hydrographique [196℄. Nous
allons,dans lasuitede ette étude,nousintéresserplusparti ulièrementauréseauqui existentdéjà,
don nousn'approfondironspaslesmodèlesservantàsimulerla roissan eduréseauhydrographique.
Lesmodèlesvisantàsimuler l'évolutiondespaysages,que e soitenpartantd'un réseauexistant
ou d'un réseau en train d'être initié, distinguentles pro essus de versantsdes pro essus de fondde
vallée. Etant donné l'inuen e des transferts depuis les versants jusqu'au réseau hydrographique, la
modélisationdel'érosionuviatilelong-termenepeutignorertotalement equisepassesurlesversants
3.1 Mé anismes et équations de base
L'é oulement de l'eaupeut provoqueràla fois l'érosion, le transport et le dépt de matière. Un
modèleprenanten ompteles onséquen esdesé oulementsdoitrespe terlaloide onservationdela
Fond de vallee
Versant
Fig. 3.1 Distin tion entre pro essus de versant (é oulement intermittant et dius) et de fond de
vallée(é oulementquasi permanentetlo alisé).
Simulation erosion des versants et du fond de vallee
relief apres erosion
relief initial
20
25
30
35
40
45
50
55
60
Distance km
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Distance km
400
500
600
700
800
900
1000
Altitude m
Fig.3.2 Simulation de l'érosion desversants etdu fond de vallée(les pointsbas) parune équation
Σ
Ω
y
z
x
d
Σ
V x
Fig.3.3S hémasynthétiquede la onservation de la masse.
Cependantlorsquel'onseposedesquestionsrelativesauxseuilsdemiseenmouvementdes
parti- ulesetàl'érosion,ilfaut raisonnerenterme defor eoude ontrainte.
3.1.1 Modèle de la onservation de la masse
Considéronsune portion d'espa edevolume limitéeparunesurfa e,et étudionslavariation
ave letemps delamasseM ontenuedanslevolume(g.3.3).Ona,enappelantd l'élémentde
volumedxdydz, M = Z d don dM dt = d dt Z d= Z Æ Æt d= Z Æ Æz Æz Æt d
D'autre part, dM=dt est le débit de masse total àtraversla surfa e , si on ompte e débit
positivementversl'extérieur. Sinousappelonsd
~
unélémentdelasurfa eorientéversl'extérieur,
ledébitàtraversd ~ est ~ V:d ~
,etledébittotalàtraversest
dM dt = Z ~ Vd ~ = Z div( ~ V)d
En égalantlesdeuxéquationsdedM=dt,nousobtenons
Z div( ~ V)d= Z Æ Æz Æz Æt d Z Æz Æt Æ Æz dz= Z div( ~ V)dz Æz Æt = Z div( ~ V)dz Si ~ V =V x ~ u x
,alorsonpeuté rire
Æz Æt = ÆzV x Æx = Æq s Æx (3.1)