REMARQUES SUR LA FORMATION DU
VOCABULAIRE INSTITUTIONNEL MÉDIOLATIN 1
Le double héritage linguistique où le latin médiéval a constam-ment puisé, celui de la littérature latine des auteurs païens d e
l'Antiquité, d'une part, et celui de la tradition littéraire chré-tienne, d'autre part, ne pouvaient suffire pour une langue qu i devait servir non seulement pour formuler les pensées abstraite s de la théologie ou pour mettre en oeuvre les préceptes de la rhéto-rique dans les genres poétiques et épistolographiques, mais tout aussi bien pour traiter des choses actuelles, des réalités juridiques , sociales et politiques de l'époque . Forcément il fallait créer à peu près de toutes pièces le vocabulaire des institutions qui furent s i profondément différentes de ce qu'elles avaient été dans la Rom e républicaine et impériale . Création, ou plutôt formation sponta-née qui fut un processus extrèmement compliqué et du plus hau t intérêt tant du point de vue des études linguistiques que de celu i de la recherche historique. En effet, c'est avant tout sous cet as-pect du vocabulaire institutionnel que le latin médiéval apparaî t comme une langue nullement morte, au contraire, comme une lan-gue vivante d'une vie intense, mouvementée, caractérisée par un e diversité et un flottement dans les développements sémantique s qui sont propres à déconcerter philologues et historiens . Ce sont avant tout les attitudes divergentes du latin écrit vis-à-vis de s langues vulgaires parlées qui rendent presque inextricable l a bigarrure terminologique, nécessairement plus compliquée dan s cette langue savante, artificielle si on veut et donc toujours tri-butaire, que dans toute langue indigène et comme telle en prin-cipe autonome . La difficulté se multiplie pour nous, étudiant s 1 . Communication faite à Cracovie le 27 octobre 1958 dans le cadre des journée s de lexicographie médiolatine organisées par M . Plezia. Nous avons évité tout e retouche pour ne pas prendre à notre exposé son caractère d'esquisse rapid e présentée oralement. On trouvera la documentation dans notreMediae Latini-tubs Lexicon Minus.
tardifs, par la circonstance que, pour l'époque où se constitue en grande partie cette terminologie institutionnelle, pour le hau t moyen âge, disons jusque vers =ioo, nos connaissances des lan-gues parlées sont — sauf dans d'heureux cas comme celui d e l'anglo-saxon — déplorablement insuffisantes, de sorte que nou s sommes obligés à deviner, dans une large mesure, à travers la latinité médiévale, la langue parlée qui est à la base, ou plutô t
que nous soupçonnons être à la base de cette même latinité .
En gros, et sans tenir compte des nuances et des transitions, il faut distinguer quatre attitudes prises par les créateurs du lati n médiéval vis-à-vis des langues parlées . A une extrémité de l'échelle on constate l'existence de vocables latins dont le conten u sémantique se développe de façon plus ou moins autonome, san s influence perceptible de la part des langues vulgaires . Prenons comme exemple honor .M . Hollyman, dans son ouvrage récent qu i s'intitule « L e développement du vocabulaire féodal en Franc e pendant le haut moyen âge 2 », a mis au point l'évolution séman-tique du vocable en question . Le point de départ est l'emploi du mot honor pour désigner une fonction publique élevée, sens qui s e rencontre depuis Cicéron . Dans le royaume des Francs, on a établi un nexus très étroit entre la fonction et la concession e n terre ou autre source de revenus qui s'y rattache, entre le honor et le bene ficium . L'un et l'autre sont considérés comme un tou t inséparable et les deux mots, honor et bene ficium, deviennen t interchangeables . Désormais, un bénéfice, un fief sera très sou-vent désigné par le mot honor . Puis, les fiefs étant assimilés au x alleux dans la conception du patrimoine, la richesse totale dont dispose un homme puissant ou plutôt une famille puissante , richesse qui se compose d'alleux et de fiefs, se dit égalementhonor. A mon avis, dans cette esquisse de l'histoire du mot honor trac é par M . Hollyman il manque un trait essentiel . Dans une série d e textes des IXme et Xme siècles on constate l'emploi du mot
honor pour désigner l'intégrité, l'inviolabilité d'une institution , d'une église surtout, ou bien d'une personne avec tout ce qu i appartient à cette institution ou à cette personne . Dans un monde où le pouvoir public fut trop faible pour assurer l'intégrité de s 2 . Société de publications romanes et françaises sous la direction de Mario Roques, LVIII, Genève-Paris 1957 .
255 personnes et des biens, l'existence d'une richesse, d'un patri-moine reposait avant tout sur la force physique, le pouvoir d e fait dont le propriétaire dispose . Par conséquent, en prononçant le mot honor on pensait avant tout à la puissance, au pouvoi r d'ordonner, de contraindre et de défendre qu'exerce un seigneur . En un mot, l'honor est une seigneurie, c'est-à-dire l'ensemble de s bien-fonds et des droits seigneuriaux qui se trouvent dans la main d'un homme puissant . Je suis persuadé que par cette voie, par l'évolution de certains concepts de droit privé, si on veut, pa r opposition au développement analysé par M . Hollyman et qui part du droit public, on est arrivé au point où honor désigne le patrimoine seigneurial, voire la principauté territoriale . Ainsi reconstruites, les acceptions découlent logiquement l'une de l'autre, sans bonds surprenants et sans qu'on puisse alléguer un mot non-latin qui présente une analogie exacte . Au contraire, ici le roman, ou plutôt le vieux français, a emprunté au latin le mo t au stade où il avait pris un sens précis, technique, celui de do-maine, de seigneurie, de principauté . C'est là une preuve
con-vaincante de l'autonomie de l'évolution qui aboutit à ce sens . A l'autre bout de la série des attitudes du latin médiéval visà -vis des langues parlées il y a l'emprunt pur et simple, l'incorpo-ration dans la latinité d'un mot barbare reconnaissable comm e tel et qu'on munit simplement d'une terminaison latine . Bannus en fournit un bon exemple . Ce terme signifie d'abord un ordre qui émane du pouvoir public, puis le pouvoir public lui-m@me e t toutes ses manifestations, comme l'énoncé de la paix en faveu r d'une personne ou d'un objet déterminé, le droit régalien de s marchés et des foires, l'autorité forestière, le droit régalien de s fleuves, et notamment le pouvoir judiciaire de caractère publi c ainsi que ses différentes conséquences, comme l'amende caracté-ristique de soixante sous, la saisie de biens ou la mise hors la lo i de personnes, et enfin la circonscription soumise à l'action d'une autorité judiciaire . Le pouvoir judiciaire ayant glissé, par l e processus de la féodalisation, des mains du roi dans celles de s seigneurs, le ban devient l'élément essentiel de la seigneurie . Il se manifeste en l'espèce dans les monopoles ou banalités qu i s'établissent sur la base du pouvoir de contrainte dont dispose u n seigneur . Toute cette gamme de significations n'est que le refle t de la valeur que possédait le mot ban soit dans les parlers
germa-niques, soit dans les parlers romans . Le fait de l'emprunt es t particulièrement clair dans un cas comme celui-ci, où il s'agit d'u n mot d'origine étrangère au latin, germanique ou autre, qu'i l existe dans les langues romanes (comme c'est le cas pour ban) o u non . Mais peu importe si le vocable plonge ses racines étymolo-giques dans le latin lui-même : il arrive que le développemen t phonétique des formes romanes l'a éloigné si loin de son point d e départ que, pour le scribe médiéval, son origine latine fut com-plètement oblitérée. Ainsi, les textes latins qui emploient drictu m
(droit) et costuma (coutume) sans restituer dans leur place direc-tum et consuetudo, dont ils viennent, sont redevables au. seul roman et pour la forme et pour le contenu . Il s'agit là aussi d'élé-ments barbares à peine déguisés .
Entre ces deux extrêmes, les vocables essentiellement latins , d'une part, et les mots simplement empruntés, d'autre part, o n discerne deux autres manières d'agir, intermédiaires celles-ci . Le s deux catégories de phénomènes auxquelles je fais allusion s e rapportent à des mots latins qui subissent des modifications de sens hétéronomes, illogiques et dont la chaîne présente souven t des lacunes . C'est donc que la langue parlée a influé sur leur évo-lution sémantique ; si le mot en soi appartient au latin, certaines acceptions y sont étrangères . Or, cette influence du vulgair e opère de deux manières essentiellement différentes . Ou bien il existe un mot roman dérivé du mot latin et qu'on reconnaît plu s ou moins aisément comme tel ; en effet, la conscience, dans le s esprits des lettrés médiévaux, des parentés linguistiques va plu s loin qu'on ne serait enclin à le croire et en somme les scribes son t rares qui n'auraient su remettre consuetudo à la place de costume. Or, dès qu'on a pris conscience de l'identité étymologique, il es t tout naturel d'enrichir le faisceau sémantique du mot latin d e certaines significations qui sont propres à la réplique romane . Ainsi pour consuetudo : ce substantif désigne le droit coutumie r en général, ou bien une règle particulière de droit coutumier, et notamment le droit coutumier relatif aux redevances exigées pa r les seigneurs, puis ces redevances ellesmêmes ainsi que les presta -tions ou services qui sont exigés à titre coutumier . Je me réfère ici à l'admirable article de M . Lemarignier sur ce sujet 3. Tout ce 3 . La dislocation du pagus et le problème des consuetudines (X'-XI' siècles) , dans les Mélanges Louis Halphen, Paris 1951, pp . 401-410 .
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développement sémantique est sans aucun doute inspiré par celu i qu'à pris le mot costume en vieux français . A vrai dire il était inévitable qu'on se trompât parfois dans l'attribution d'une éty-mologie déterminée . Ainsi on a identifié à tort forum avec foire (qui vient en vérité de feria), aula avec halle (mot germanique) , heros et erus avec herr (franciquehero) et erilis avec herrlich, ou mêmefiscusavecfevus .Sans doute c'est par là qu'il faut explique r l'étrange emploi du mot fiscus pour désigner un fief 4 .
A l'identification étymologique s'oppose l'équivalence . Un terme barbare est-il présent à l'esprit de l'auteur mais lui semble-t-il difficilement assimilable à la latinité ? Cette fois il ne fait pa s l'effort auquel nous venons d'assister pour remonter la descen-dance étymologique, mais il remplace le mot barbare en choisis-sant un mot latin dont le vrai sens correspond autant que possible au sens primitif ou principal du mot barbare ; puis il présume qu e les deux vocables latin et barbare sont partout et toujours équi-valents, de sorte qu'au vocable latin il attribue toutes les accep-tions qui sont propres au vocable barbare . Pour cette manière d'agir, qui est peut-être la moins bien connue et la plus difficile à dépister, les exemples abondent . Je cite au hasard : dominus pour senior (seigneur), districtus pour ban, inimici•tia pour /aida (allemand fehde), hereditas pour alodis (alleu) . Cela ne veut pas dire que les modèles barbares ne s'écrivent pas ; maintes fois on trouve senior, bannus, /aida, alodis employés comme des emprunts d'usage tout à fait courant . Seulement, dans les textes plus soignés, sous la plume d'auteurs plus scrupuleux, ils son t remplacés par leur équivalents ou soi-disant équivalents latins . Et alors on observe le phénomène que je viens de signaler : les mots latins assument certaines significations qui ne sont expli-cables que par le jeu de l'équivalence établie une fois pour toutes entre un mot latin et un mot de la langue parlée . Ici se manifest e le trait profond qui caractérise tout particulièrement une langue écrite par opposition à toute langue parlée : si l'auteur parvient peut-être, par une formation littéraire longue et intense, à penser,
4 . On sait la tentative avortée de H. KRAWINKEL (Feudunti, Jugend eine s
Wortes,Weimar i938) de faire dériver lemot fiefde fiscus . Nous nous rallion s à cet égard à l'opinion deMARC BLOCH,Annales, année 1939, pp . 187-190 . Dans
un avenir que nous espérons prochain nous allons revenir sur la question dan s une étude sur la notion primitive du fief .
dans une certaine mesure, en latin, il est très rare que cette habi-tude le libère complètement de la force suggestive de la langu e
parlée qui lui est familière soit comme langue maternelle, soit comme idiome du milieu où il vit . Évidemment les capacités litté-raires sont réparties inégalement . Entre les grands humanistes comme le Vénérable Bède ou Saint Anselme qui méritent d'êtr e rangés à côté de Cicéron et de Tertullien, d'une part, et les scribes de certaines chartes lombardes ou occitanes du Xme siècle qu i écrivent un mélange grossier de latin et de roman, d'autre part, — entre ces deux extrêmes il y a toute une scala de latinités plu s ou moins pures, plus ou moins corrompues . Le fait important, c'es t qu'en général l'effort d'écrire un latin digne de ce nom se dirige plutôt contre l'envahissement des vocables barbares que contre l'influence du vulgaire sur le terrain de la sémantique, influenc e moins visible et pour cela plus facilement pardonnable .
Il nous semble que les quatre catégories de phénomènes dont nous avons essayé d'esquisser l'importance et le caractère — l'évo -lution autonome, l'emprunt, l'identification étymologique e t l'équivalence présomptive — suffisent à classer et à expliquer l a plupart des faits linguistiques médiolatins dans la mesure qu'ils correspondent à des faits juridiques, sociaux ou politiques . Nous ne saurions y ajouter que certaines particularités qui rendent le s phénomènes plus compliqués et leur analyse plus délicate mai s qui en fin de compte se greffent sur le même schéma.
Je voudrais attirer l'attention d'abord sur les homonymes . I l ya par exemple les deux adjectifsforensis, l'un, classique, dérivé de forum, l'autre, postclassique, dérivé de f oris . Les deux mots homonymes s'entrecroisent et certaines acceptions sont difficile -ment explicables sans tenir compte du jeu des deux racines, notamment dans l ' expression lex f orensis ou jus f orense,
qui
désigne le droit séculier par opposition au droit ecclésiastique . C'est non pas seulement le droit qui se pratique sur le forum , c'est tout aussi bien le droit qui est étranger à l'église, qui se déroule en dehors de l'église . Il y a donc raison à penser que la conscience de l'origine du mot venant de f oris a joué un certain rôle dans l'évolution du sens de son double dérivé de forum .Une variante de ce phénomène d'influence réciproque s'offr e quand il y a homonymie, non pas de deux mots latins, mais de
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deux mots romans qui représentent ou qui sont censés représen-ter étymologiquement deux vocables latins différents . La consé-quence de cet état de choses est un échange de significations entr e les deux mots latins, aussi étrangers que leurs sens primitifs soien t l'un de l'autre . Fort instructive à cet égard est l'histoire des mot s curtis (déformation decohortis), dont la valeur primitive est cell e d'un enclos rural, et curia, réunion du Sénat, puis lieu où s e tiennent les réunions du Sénat, puis palais impérial.Curtisa donné court, puis cour : en vieux français le t tombe, tandis qu'il s e maintient en italien, provençal et espagnol . De bonne heurecurtis a été employé non seulement pour désigner une demeure paysan-ne, mais également pour indiquer la résidence clôturée d'un seigneur puissant . On trouve cette acception d'abord dans de s textes de provenance allemande, notamment dans la Lex Alamannorum et la Lex Baiwariorum, ce qui donne à pen-ser que l'équivalence du mot germanique hof y ait joué un rôle . Puis, depuis le IXme siècle, curtisse spécialise pour désigner soit tel manoir royal, soit le palais, la cour royale, sans rappor t à un lieu déterminé . Il est infiniment probable que, outre le mo t allemand hot,le mot romancourait connu la même spécialisation de sens et cela sous l'influence de la notion de lacuriadu BasEm -pire romain . En tout cas, dès la môme époque le vieux mo t curia se retrouve employé pour la cour du roi, le palais royal . Beaucoup plus tard, à partir du XIme siècle, on constate u n mouvement inverse : le mot curtis, qui avait toujours gardé son sens primitif d'enclos comprenant la maison et le jardin, surtou t là oit il s'agit du centre d'exploitation d'un domaine, du chef-manse, et qui ensuite avait désigné par extension le domain e entier, est tout à coup concurrencé dans ces acceptions mêmes de chef-manse et de domaine parcuria .Comme les premiers exemples se présentent au XIme siècle dans le Nord et l'Ouest de la France , puis se multiplient au XIIme en Allemagne, je crois que, dans l e processus d'expansion de curia au détriment de curtis, et le mo t françaiscouret le mot allemandhofont joué leur rôle, respective -ment par les procédés de l'identification quasi-étymologique e t par celle de l'équivalence présomptive .
Pour ce qui concerne la méthode de la traduction au moyen d e l'équivalence, la réalité n'est pas aussi simple que je viens de
la dessiner en évoquant des paires de mots, où un seul vocabl e latin remplace et pour ainsi dire représente un seul vocable vul-gaire . Il arrive que plusieurs essais de traduction se juxtaposent . Ainsi pour le mot germanique mark,marche, au sens de finage, de territoire appartenant â un village, on trouve, outre l'emprunt directmarca,tout un choix d'équivalents comme finis, con finium , terminus . A remarquer que tous rappellent la notion primitiv e de la marche, c'est à dire la limite, et que tous assument, comm e la marche, la notion de l'espace contenu dans cette limite . D e m@me, pour l'ost, on emploie tantôt, par le procédé de la régressio n étymologique, hostis, tantôt des équivalents comme exercitus ou expeditio . Ici encore on constate que exercitus est doté de l'accep-tion non simplement de l'armée royale mais aussi bien d'une expédition militaire entreprise par cette armée ; et qu'inverse-ment expeditio désigne parfois l'armée elle-même aussi bien que l'entreprise pour laquelle elle se réunit . Initule de dire que dan s les deux cas l'évolution sémantique serait bien étonnante si on n e
se rendait pas compte du parallélisme avec le mot ost .
Plus embarrassants sont les cas où il y a pluralité des mots vulgaires dont un seul et même vocable latin est appelé à prendre la place . Ceci est vrai pour miles, qui a joué un gran d rôle dans le vocabulaire institutionnel . D'abord miles sert à désigner l'homme de guerre par excellence, celui qui se bat à cheval . Ce n'est que rarement que le chevalier est nommé par emprunt caballarius, infiniment plus fréquente est l'appellatio n miles. Or le chevalier est le plus souvent un guerrier au servic e d'un seigneur, donc un vassal ; par conséquent milesprend le sen s de vassal, mot barbare également qu'il fallait plutôt éviter. Cett e acception est renforcée par l'influence du verbe militare qu i s'adapte fort bien à la notion du service vassalique et notammen t du service vassalique militaire . Dès qu'on est arrivé à ce point, l a notion du guerrier n'est plus essentielle au contenu de mileset on peut la laisser tomber . On dira d'un personnage dans une positio n élevée, d'un duc par exemple, qu'il est lemilesd'un roi. On le dira même d'une femme vassale b . Il est peut-être difficile de citer un échantillon plus saisissant des conséquences auxquelles peu t
5 . G . WAITZ, Deutsche Verfassungsgeschichte, t. VI, deuxième édition revue par G. Seeliger, Berlin 1896, p . 6o .
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aboutir le principe de l'équivalence, force motrice féconde qui a contribué dans une large mesure à la formation du vocabulair e institutionnel médiolatin .
Comme conclusion nous voudrions souligner que pour tout e étude sérieuse du vocabulaire médiolatin, et avant tout pou r autant qu'il concerne les institutions ou plus généralement le s choses propres au moyen àge, il est absolument nécessaire d e tenir compte des langues parlées, non seulement sur le pla n étymologique mais tout aussi bien pour ce qui concerne la séman-tique .
Blaricum (Pays-Bas)