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Les dépenses de recherche-développement en France : une analyse par branche

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Les dépenses de recherche-développement en France :

une analyse par branche

Bernadette Marechal

To cite this version:

Bernadette Marechal. Les dépenses de recherche-développement en France : une analyse par branche. [Rapport de recherche] Laboratoire d’analyse et de techniques économiques(LATEC). 1996, 22 p., Table, ref. bib. : 28 ref. �hal-01526514�

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LABORATOIRE D'ANALYSE

ET DE TECHNIQUES ÉCONOMIQUES

U.R.A. 342 C.N.R.S.

DOCUMENT de TRAVAIL

UNIVERSITE DE BOURGOGNE

FACULTE DE SCIENCE ECONOMIQUE ET DE GESTION 4, boulevard Gabriel - 21000 DIJON - Tél. 80395430 - Fax 80395648

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n° 9606

Les dépenses de recherche-développement en France (une analyse par branche)

Bernadette MARECHAL*

juin 1996

*LATEC (UMR 5601 - CNRS), Université de Bourgogne

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RESUME

La taille des entreprises a toujours été considérée comme une variable déterminante dans l'explication de leurs stratégies (stratégie de concentration ou stratégie d'innovation). Ce travail se propose d'analyser la relation évoquée par J. Schumpeter entre la taille des entreprises et le montant des dépenses en recherche-développement. Tout en suivant la méthodologie utilisée en Economie Industrielle, nous avons d'abord conduit une analyse exploratoire sur cette relation. Cette étude, réalisée au niveau branche, montre que la taille (mesurée par le nombre de salariés, la production effective ou la valeur ajoutée) exerce une influence positive sur les dépenses en recherche- développement (mesurées par la dépense intérieure de recherche-développement ou par le nombre de chercheurs). Mais, les branches qui réalisent une part importante de la recherche-développement sont en général composées de petites entreprises. Il convient donc, à partir de données désagrégées et par classes de dimensions, de vérifier ces premiers résultats.

MOTS-CLES

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Il est aujourd'hui admis que la croissance économique d'un pays dépend de l'innovation technologique et donc de la recherche industrielle. De plus, la recherche industrielle devient une variable stratégique des entreprises qui peuvent ainsi obtenir un certain nombre d'avantages stratégiques. En effet, peut-on parler de compétitivité des entreprises sans parler d'innovations technologiques ? Plus encore, cette variable stratégique est devenue une variable de politique industrielle voire de politique économique. En effet, il est couramment admis que seules les grandes entreprises peuvent effectuer de la recherche industrielle car elles disposent des moyens nécessaires ou bien, il leur est plus facile d'obtenir des subventions auprès des collectivités territoriales ou locales. Ainsi, on retrouve l'idée avancée, depuis près d'un demi-siècle, par J.A. Schumpeter (1941), idée selon laquelle la taille des entreprises est une variable déterminante du montant des dépenses en recherche-développement. La

taille des entreprises a donc un rôle déterminant dans l'activité d'innovation des entreprises. Ainsi, les idées avancées par J.A. Schumpeter montrent d'une part la supériorité des structures de marché imparfaites sur la concurrence pure et parfaite, et d'autre part le caractère progressif de la grande entreprise. En d'autres termes, J.A. Schumpeter formule l'hypothèse selon laquelle il existe une relation entre la taille des firmes et leurs opportunités de recherche-développement. Cette hypothèse a été

renforcée par J.K. Galbraith (1952) pour qui l'activité d'innovation nécessite des ressources financières importantes que ne possèdent que les grandes entreprises. De plus, ces grandes entreprises sont les seules à pouvoir se prémunir contre les risques associés à tout projet de recherche-développement, et peuvent facilement récupérer les coûts de la recherche-développement et plus généralement les coûts de l'innovation. Le rôle de la taille des entreprises dans leurs stratégies a attiré et attire encore l'attention de nombreux économistes. Par exemple, cette variable taille apparaît dans les déterminants de la concentration. Les entreprises se concentrent-elles afin d'accroître leurs profits, afin de réduire leurs coûts de production ? Nous retrouvons ainsi la version initiale du célèbre tryptique en Economie Industrielle : les performances des entreprises peuvent être expliquées par les structures de marché, d'où l'idée d'une relation univoque entre le taux de profit et le taux de concentration du secteur ou de la branche. Bien que la plupart des auteurs admettent que les entreprises se concentrent (accroissent leurs dimensions) afin d'accroître leurs profits, les vérifications empiriques ne permettent ni d'accepter ni d'infirmer cette hypothèse. Et nous savons bien que, pour les entreprises, la seule façon de faire face au nouvel environnement économique qui se modifie sans cesse sous l'effet du progrès technique, de la mondialisation des marchés, est la grande taille.

Le rôle de la dimension des entreprises dans la politique de recherche- développement a attiré également l'attention de certains économistes, mais les recherches sont peut être plus récentes. En effet, les analyses théoriques sur la recherche- développement appellées aussi " Economie de la recherche-développement " sont récentes mais se développent avec une certaine rapidité (Revue Economique 1985).

Dans ce travail, notre objectif est d'analyser statistiquement les dépenses de recherche-développement effctuées par les entreprises (regroupées en branches) afin de dégager quelques régularités et afin de préparer une analyse plus fine sur les dépenses en recherche-développement des entreprises (dans chaque branche) en fonction de classes de dimension.

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Notre étude se limite donc à une étude par branche à l'aide de données chronologiques. Les résultats obtenus devront nous permettre de poursuivre à l'aide de données individuelles transversales dans le but de construire un modèle expliquant les dépenses de recherche-développement des entreprises en fonction de leurs tailles et peut être d'autres variables, puis d'estimer cette relation. Ainsi, la méthodologie retenue est celle qui est utilisée en Economie Industrielle.

Aussi, dans un premier temps, nous rappelerons les arguments théoriques avancés en faveur de la grande dimension et nous évoquerons quelques analyses empiriques réalisées à ce sujet. Dans une seconde partie, nous nous intéresserons à la situation des principales branches de l'activité économique.

I. LE ROLE DE LA TAILLE DE L’ENTREPRISE DANS LES DEPENSES DE RECHERCHE-DEVELOPPEMENT

Est-il vrai que seule la grande entreprise peut avoir une activité de recherche- développement ?

II. Quelques arguments théoriques en faveur de la grande entreprise

Dans son article, J.C1. Morand (1968) analyse les atouts des grandes et petites entreprises en matière de recherche-développement. Reprenons brièvement ces atouts.

1. Les atouts de la recherche-développement de la grande entreprise se situent en matière de coûts, au niveau du produit et au niveau de l'incitation à la recherche-

développement (nous retrouvons ici les conditions nécessaire et suffisante évoquées par l'auteur pour qu'une entreprise fasse de la recherche).

Au niveau des coûts de production, il est vrai que les coûts élevés de la recherche-développement ne peuvent être supportés que par des grandes entreprises qui disposent de bénéfices de monopole et de la sécurité nécessaires à l'effort et à l'exploitation des résultats. De plus, il ne faut pas oublier qu'il s'écoule un certain temps entre la phase de recherche, la phase de développement et le succès commercial. C'est peut être ce qui explique que les petites et moyennes entreprises n'entreprennent que des recherches rentables à court terme.

Au niveau du produit de la recherche, les avantages dont bénéficient les grandes entreprises sont les suivants : elles peuvent multiplier leurs projets de recherche afin de compenser d'éventuels échecs par des succès (analyse des risques encourus). Ainsi, pour une même somme engagée, le risque est plus grand pour une petite entreprise que pour une grande entreprise. De même, la recherche fondamentale ne peut être engagée que par une entreprise diversifiée (les risques encourus par une entreprise spécialisée sont trop grands).

Au niveau de l'incitation à investir, certains avantages sont liés aux structures oligopolistiques : le coût élevé de la recherche exige une situation alliant sécurité (pour permettre l'effort) et concurrence (pour inciter à l'effort), il s'agit de la thèse défendue par J.A. Schumpeter.

La grande taille apparaît donc comme la condition nécessaire et suffisante pour qu'une entreprise innove.

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2. Mais ces avantages peuvent être remis en cause, et la petite entreprise peut également avoir une activité de recherche-développement importante (S. Lhuillery et Ph. Temple, 1994).

Au niveau du coût de la recherche, J. Jewkes, D. Sawers and R. Still-Erman (1969) ont montré que le coût d'un laboratoire de recherche ne dépasse pas les moyens dont dispose la petite entreprise et que, s'il devient très onéreux pour une petite entreprise, la vente des idées est toujours possible. De même, on remarque que dans certains secteurs, les petites firmes ont un pourcentage de recherche-développement par rapport à leur chiffre d'affaires supérieur à celui des grandes entreprises. Enfin, la petite entreprise ne supporte pas les coûts élevés du développement car elle n'est pas préoccupée par la production de grande série, elle répond simplement aux exigences de sa clientèle qui teste les nouveaux produits et exige des améliorations. Les auteurs affirment donc que le rôle déterminant de la grande dimension peut être remis en cause. Pour ces auteurs, au niveau des moyens de recherche-développement, l'important

n'est pas la taille de l'entreprise mais l'habilité de la direction et sa politique.

Au niveau de la nature du produit de la recherche, les rendements décroissants de la recherche-développement apparaissent au delà d'un certain seuil. Ainsi, A.C. Cooper (1964) montre que la recherche est plus efficiente dans la petite entreprise que dans la grande en raison du nombre réduit de chercheurs mais qui sont de qualité et qui disposent d'une certaine liberté et d'une certaine autorité, d'un contrôle plus étroit de leur travail et de la nécessité de minimiser le coût de la recherche, ce dont le chercheur est conscient.

J. Houssiaux (1964) pense que la grande entreprise développe une recherche défensive (dont le but est de protéger des structures de production et non d'augmenter la productivité de l'économie) et non une recherche agressive.

Ainsi, il est difficile d'établir une supériorité de la grande entreprise sur la petite entreprise (ou vice versa) en matière de recherche-développement. Il faut faire un choix entre :

* une structure de grandes entreprises pami lesquelles on s'efforce de maintenir la concurrence,

* et une structure concurrentielle où l'on apporte aux entreprises de dimension modeste les moyens de faire de la recherche.

Comme les études empiriques consacrées au rôle du profit dans la concentration, les études empiriques consacrées au rôle de la taille des entreprises dans l'innovation ne permettent pas d'apporter une réponse claire et robuste sur le rôle de la taille, et donc ne permettent pas d'accepter l'hypothèse de J.A. Schumpeter.

12. Quelques résultats empiriques

M. Kamien et N. Schwarz (1975) ont fait une synthèse des travaux consacrés à ce sujet et les ont regroupés en deux catégories : les travaux portant sur la relation entre la taille et l'effort d'innovation et les travaux portant sur la relation entre la taille des firmes et les résultats de l'innovation.

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121. Rôle de la taille dans l'effort d'innovation

La taille des firmes peut être mesurée par le volume de leurs ventes, le montant de leurs actifs ou bien le nombre total de salariés.

L'effort de recherche-développement peut être mesuré par le rapport des dépenses de recherche-développement au volume des ventes (ou au volume des actifs) ou bien par le rapport entre les emplois de recherche-développement et le nombre total de salariés.

Donnons alors les résultats de quelques études.

L'étude de D. Hamberg (1966) porte sur 340 firmes choisies parmi les 500 plus grandes et appartenant à 17 industries. L'auteur s'intéresse à la corrélation entre le rapport de l'emploi de recherche-développement et l'emploi total ou le montant total des actifs. Ces résultats montrent une très faible corrélation.

L'étude de W. Comanor (1967) porte sur 387 firmes appartenant à 21 industries. L'auteur utilise des régressions log-linéaires. Il trouve que l'élasticité de l'emploi en recherche-développement par rapport à la taille de la firme (mesurée par l'emploi total) n'est jamais significativement plus grande que l'unité (elle est même significativement inférieure à l'unité dans 7 industries sur les 21 retenues).

L'étude de F. Scherer (1965) porte sur 448 entreprises prises parmi les 500 plus grandes firmes. L'auteur utilise une relation non linéaire entre l'emploi en recherche- développement (variable expliquée) et les trois premières puissances des ventes et sur celles des logarithmes des ventes (variables explicatives). Les résultats de son étude montrent que :

* l'emploi en recherche-développement croît plus vite que la taille des firmes parmi les firmes les plus petites de l'échantillon,

* l'emploi en recherche-développement croît moins vite parmi les firmes les plus grandes,

* l'emploi en recherche-développement pouvant même diminuer avec l'augmentation de la taille parmi les plus grandes.

De même, l'étude empirique de J.C1. Morand (1968), sur données françaises (année 1965), porte sur l'effort de recherche-développement (pourcentage des dépenses de recherche-développement par rapport au chiffre d'affaires et pourcentage du personnel affecté à la recherche sur effectif total) selon la dimension de l'entreprise (les entreprises sont regroupées par classes de dimension). Ses conclusions sont les suivantes : " pour les entreprises qui font de la recherche-développement, il apparaît que les firmes de petite dimension font, proportionnellement à leur taille, plus de recherche-développement, que les grandes " (1968, p. 13). Mais, le seuil critique varie d'un secteur à l'autre.

Cette étude montre que les arguments théoriques qui visent à exclure les petites et moyennes entreprises en matière de recherche-développement ne sont pas justifiés. L'auteur se demande même si la fusion de deux grandes firmes aura des conséquences favorables du point de vue de la recherche-développement.

Enfin, mentionnons l'étude comparative de W.J. Adams (1970) dont les conclusions confirment les résultats antérieurs : les tailles absolues et relatives des firmes ne sont pas des déterminants importants de l'activité de recherche-développement.

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De ces quelques études, un peu anciennes, il ressort que l'hypothèse de J.A. Schumpeter est loin d'être vérifiée. Tout au plus, nous pouvons dire, comme J. Markham (1965), que l'effort de recherche-développement augmente plus que proportionnellement avec la taille, jusqu'au point où cela varie d'une industrie à l'autre. Des variables autres que la taille peuvent expliquer les dépenses de recherche-développement.

122. Rôle de la taille dans les résultats de l'innovation

La relation entre la taille des entreprises et les résultats de la recherche- développement (activité d'invention) a fait également l'objet de nombreuses études empiriques.

E. Mansfield (1968) a montré que les quatre plus grandes firmes du secteur du charbon et du pétrole avaient une plus grande part dans les innovations que dans la capacité de production de leurs industries. En revanche, les quatre plus grandes firmes de la sidérurgie ont une part plus faible.

Dans une autre étude publiée en 1971, E. Mansfield trouve que la part de marché des quatre plus grandes entreprises pharmaceutiques est plus grande que leurs parts dans les innovations.

F. Scherer (1965) utilise le nombre de brevets déposés par les entreprises comme indicateur de l'activité d'invention de ces entreprises. Son étude porte sur 322 entreprises parmi les 500 plus grandes. Ses résultats montrent que les firmes les plus petites ont une part dans l'activité d'innovation plus grande que celle qu'elles ont dans les ventes. En faisant une régression sur 448 firmes, il trouve que la production de brevets croît moins que proportionnellement par rapport aux ventes.

On constate ainsi que le rôle de la taille dans l’activité de recherche- développement n'est pas évidente. Mais, les études mentionnées sont assez anciennes et très peu portent sur l'économie française. Il convient de reprendre de telles études mais avec des informations statistiques plus récentes.

Dans ce travail, nous nous limiterons aux dépenses de recherche-développement et non à l'innovation.

2. LA RECHERCHE -DEVELOPPEMENT DANS L’ECONOMIE FRANÇAISE Avant d'explorer, sur le plan statistique, cette relation entre dimension des entreprises et recherche-développement, il est important de préciser le sens d'un certain nombre de concepts. Ces définitions sont issues du compte satellite de la recherche (M. Braibant et J. F. Minder, 1994).

21. Quelques définitions

211. La recherche-développement regroupe trois activités principales.

* La recherche fondamentale désigne l'acquisition de connaissances nouvelles théoriques ou expérimentales sans qu'une application ni une utilisation particulière de ces

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* La recherche appliquée concerne l'acquisition de nouvelles connaissances

mais en vue d'applications particulières (il s'agit donc d'une application de ces connaissances nouvelles).

* Le développement expérimental porte sur le lancement de nouveaux produits

ou la modification des techniques de production. En dehors et en aval de la recherche- développement, le développement industriel commence avec des essais sur les premières séries à titre de production expérimentale. Les différentes étapes du développement expérimental constitue le processus d'innovation qui va jusqu'à la commercialisation du nouveau produit.

Le terme Recherche-Développement est difficilement quantifiable. Il ne peut être évalué que par ses coûts et non par ses sorties mesurables en unités physiques ou en valeurs. Ces coûts peuvent être mesurés de deux façons.

* La dépense intérieure de recherche et développement (DIRD) mesure

l'exécution de la recherche-développement sur le territoire national (salaires, charges

courantes et investissements) et ceci quelle que soit l'origine des ressources et la nationalité des bailleurs de fonds. Elle est définie par " la somme des dépenses intérieures des unités présentes sur le territoire national, quelle que soit l'origine de leurs financements, elle mesure, sans doubles comptes, l'ensemble des travaux de recherche- développement exécutés en France, pendant une année donnée " (1994, p. 5). Les dépenses intérieures exécutées comprennent les dépenses courantes et les dépenses en capital.

* La dépense nationale de recherche et de développement (DNRD) mesure le

financement de la recherche-développement par les agents économiques nationaux sur

ou hors du territoire national.

Ainsi, une distinction est opérée entre le financement et l'exécution de la recherche.

Les statistiques disponibles sont données par unité de recherche homogène. Une unité de recherche est une unité institutionnelle qui rassemble des personnels et les moyens matériels qui sont affectés à la recherche et au développement sur un produit ou sur une activité. On distingue alors deux classifications selon les travaux effectués par ces unités de recherche. Il s'agit :

* d'une classification basée sur la nature du produit, * d'une classification basée sur l'utilisation de ce produit. Ainsi, les dépenses de recherche sont données soit :

* par branche de recherche qui donne une description des activités bénéficiaires (utilisation de ce produit) ;

* par branche d'activité des unités de production (là où ont été réalisés les travaux, il s'agit de la nature du produit).

Cette classification est conforme aux analyses par branche données dans les comptes nationaux.

Ainsi, nous disposons :

* de la dépense intérieure de recherche-développement par branche de recherche et par branche d'activité,

* de l'exécution et du financement de la recherche-développement par secteur institutionnel et par branche d'activité.

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Comment peut-on mesurer l'activité de recherche des unités de production ? Quels sont les indicateurs utilisés ? Dans leur article, D. Foray et Ch. le Bas (1991, p. 626), proposent de construire ces indicateurs :

* soit à partir d'inputs : dépenses en recherche-développement ou bien emplois de chercheurs (techniciens et ingénieurs) ;

* soit à partir d'outputs : brevets, inventions, innovations ou productivité.

Pour notre part, nous nous limiterons à la dépense intérieure de recherche- développement par branche d'activité, notée DIRD (évaluée au prix de 1980), et aux chercheurs à temps plein, notés CHER.

Comment évolue la recherche-développement en France ?

(i) Une première façon d'étudier cette évolution est de regarder la part de DIRD dans le PIB. Nous disposons pour cela, de séries statistiques, (au prix de 1980) sur la

période 1980-1990. Années DIRD/PIB (en %) Taux de croissance du PIB (en %) Taux de croissance de la DIRD (en %) 1980 1,82 1981 1,93 1,18 7,34 1982 2,01 2,55 7,19 1983 2,03 0,69 1,39 1984 2,11 1,31 5,55 1985 2,21 1,88 6,47 1986 2,19 2,52 1,53 1987 2,16 2,25 0,94 1988 2,11 4,5 1,93 1989 2,11 4,25 4,50 1990 2,17 2,51 5,32

Tableau 1. Evolution de DIRD en France

Ainsi, nous constatons que la France consacre environ 2 % du PIB à la recherche-développement et que cette part est en légère progression (nous ne faisons pas la distinction en ce qui concerne le financement de la recherche). Plus encore, le taux de croissance a été supérieur à celui de l'économie française. Mais, une analyse par branche révèle que la croissance de la DIRD est beaucoup plus irrégulière (cf. graphique 1). Alors que les taux de croissance pour les branches U05 et U14 évoluent comme le taux de croissance de l'ensemble, les taux de croissance pour les branches U03 et U09 présentent de très fortes irrégularités.

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-Graphique 1. Taux de croissance de la DIRD par branche

(ii) Analysons maintenant l'évolution de la DIRD par branche (en analysant la part de la DIRD par branche dans la DIRD totale). Nous avons retenu la nomenclature

en U de la comptabilité nationale (cf. tableau 2, les résultats sont donnés en pourcentage).

Années U01 U 0 2 U03 U04 U05 U06 U07 U08 U09 U10 U14 1980 0,09 0,75 3,23 7,94 37,56 4,55 0,7 0,02 1,56 6,07 37,55 1981 0,08 0,60 3,27 6,41 35,35 4,45 0,67 0,03 1,57 8,54 39,03 1982 0,08 0,55 3,39 6,04 34,83 4,32 0,79 0,01 1,46 8,44 40,08 1983 0,08 0,53 3,07 6,13 34,13 4,37 0,71 0,02 1,42 8,27 41,28 1984 0,11 0,57 2,87 6,23 34,02 4,55 0,65 0,03 1,42 8,62 40,93 1985 0,14 0,55 2,61 6,15 35,47 4,71 0,67 0,01 1,35 8,86 39,48 1986 0,22 0,64 2,50 6,41 35,19 4,84 0,65 0,01 1,43 8,71 39,39 1987 0,27 0,64 2,24 6,48 35,82 4,92 0,65 0,07 1,60 8,27 39,04 1988 0,27 0,65 2,18 6,23 36,01 4,85 0,60 0,1 1,38 8,93 38,79 1989 0,23 0,70 2,06 6,09 36,55 4,97 0,67 0,16 1,44 9,25 37,88 1990 0,22 0,71 1,84 5,03 36,89 5,02 0,63 0,18 1,39 10,2 37,85

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Les branches U05 (Biens d'équipements professionnels, et plus particulièrement le matériel électrique et électronique) et U14 (Services non marchands) sont les branches qui réalisent la plus grande part de recherche-développement (plus de 50 % de la DIRD totale). Et cette part est à peu près constante au cours de la décennie. Il est important de signaler la part importante de la branche U14 à laquelle sont rattachés les " services rendus aux entreprises ", Des informations statistiques plus désagrégées devraient permettre de connaître la part des dépenses en recherche-développement provenant des autres branches. On peut penser que beaucoup d'entreprises ne possèdent pas de service de recherche et de ce fait s'adressent à ces organismes.

De même, nous remarquons la faible part de la branche U03 (branche Energie). L'ensemble des branches peut être regroupé en trois grandes catégories : * les branches dont la part de la dépense est quasiment nulle : branches U01, U02,

U07, U08 et U09 ;

* les branches dont la part représente moins de 10 % : branches U03, U04, U06, et U10;

* les branches dont la part est largement supérieure à 10 % : branches U05 et U14. 212. Une autre variable permet également de mesurer l'activité de recherche- développement des entreprises : il s'agit du nombre de chercheurs à temps plein.

Pour cette variable, nous disposons d'informations statistiques pour la période 1981- 1990.

Le tableau 3 donne la part (en %) des chercheurs (CHER) dans l'ensemble des salariés (SALA) et dans l'emploi total (EMPOI) ainsi que les taux de croissance des chercheurs (colonne 4), de l'ensemble de l'emploi total (colonne 5) et de l'emploi salarié (colonne 6).

Années CHER/SALA CHER/EMPLOI (4) (5) (6)

1981 1,41 1,16 1982 1,46 1,17 3,83 -0,35 0,33 1983 1,47 1,21 0,85 -0,22 -0,24 1984 1,53 1,23 3,33 -0,14 -0,52 1985 1,54 1,25 1,16 1,01 0,58 1986 1,53 1,28 0,47 -0,60 2,23 1987 1,55 1,28 1,32 0,48 -0,26 1988 1,57 1,28 1,86 1,14 0,67 1989 1,58 1,27 2,43 2,61 2 1990 1,55 1,30 1,06 0,25 2,52

Tableau 3. Part des chercheurs dans l'emploi salarié total et dans l'emploi total En général, l'ensemble des chercheurs représente moins de 2% de l'emploi total ou de l'emploi salarié. De même, le taux de croissance du nombre de chercheurs à plein temps est bien supérieur au taux de croissance de l'emploi salarié et au taux de croissance de l'emploi total. Les ralentissements dans l'emploi sont accompagnés d'une moindre croissance du nombre de chercheurs.

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Cette répartition se retrouve dans l'analyse de la part des chercheurs à plein temps de chaque branche dans l'ensemble des chercheurs. Nous retrouvons les trois catégories précédentes :

* branches dont la part des chercheurs est quasiment nulle : branches U01, U02, U07, U08, U09 et U10,

* branches dont la part des chercheurs est inférieure à 10 % : branches U03, U04 et U06,

* branches dont la part des chercheurs est supérieure à 10 % : branches U05 et U14.

22. Mesure de la taille des branches

(i) La taille des entreprises est généralement mesurée par le nombre de salariés ou par le volume du chiffre d'affaires. Mais, nous savons que l'accroissement de la taille

de l'entreprise s'accompagne généralement de la diminution du nombre d'entreprises (définition courante de la concentration). Sur la période 1980-1990, quelle que soit la branche, le nombre d'entreprises a tendance à diminuer. Néanmoins la dimension moyenne demeure à peu près constante. Cette dimension moyenne peut être obtenue de deux façons :

* le nombre moyen de salariés par entreprise, noté Xj est défini par le rapport entre le nombre de salariés de la branche et le nombre d'entreprises de cette branche ;

* le chiffre d'affaires moyen (en Millions de francs, H.T.) par entreprise, noté x2

est défini par le rapport entre le chiffre d'affaires de la branche et le nombre d'entreprises de cette branche.

Sur l'ensemble de la période et par branche, nous obtenons les résultats suivants :

Branches Nombre moyen de salariés par entreprise

Chiffre d'affaires moyen par entreprise U02 9 < x , < 10 7 < x ?< l l U03 210 < x , < 2 5 0 340 < x 7 < 480 U04 21 < Xi < 3 2 1 6 < * , < 2 1 U05 44 < jc, < 55 25 < x ? < 3 1 U06 13 < x , < 14 581 < x y < 762 U07 3 < x, < 4 1,3 < * ? < 1,8 U09 15 < Xj < 18 5 < x 7 < 1

Tableau 4. Dimension moyenne des entreprises par branche

La lecture de ce tableau montre que la relation entre la dimension moyenne des entreprises et le montant des dépenses en recherche-développement n'évolue pas nécessairement dans le même sens. Ainsi, la branche U05 qui réalise une part importante de la recherche-développement est composée d'entreprises de petite dimension par rapport à la branche U03 qui réalise une faible part de la recherche-développement mais qui comprend des entreprises de grande dimension. Mais, ces premiers résultats cachent certaines disparités. Pour chacune de ces branches, nous avons calculé la part du chiffre d'affaires réalisé d'une part par les entreprises de moins de 50 salariés (cette part est notée/?;) et d'autre part, par les entreprises de plus de 500 salariés (cette part est notée

p 2). Ces résultats sont reproduits dans le tableau suivant. Ainsi, pour la branche U02, 95

% des entreprises de moins de 50 salariés réalisent 25 % du chiffre d'affaires et moins de 1 % des entreprises de plus de 500 salariés réalisent 38 % du chiffre d'affaires.

(15)

Branche P l P2 Branche U02 95% 1% (25 %) (38 %) Branche U03 93% 2% (15% ) (92 %) Branche U04 92% 1 % (18% ) (56 %) Branche U05 91% 1,5 % (10% ) (71 %) Branche U06 95% 1% (31 %) (29 %) Branche U07 98% 1% (55 %) (22 %) Branche U09 98% 1% (23 %) (60 %)

D'une manière générale, une forte proportion de petites entreprises (moins de 50 salariés) réalisent une faible part du chiffre d'affaires. En revanche, peu de grandes entreprises réalisent une forte proportion du chiffre d'affaires. Il y a donc une relation inverse entre la taille de l'entreprise et la part du chiffre d'affaires réalisé. En retenant le nombre de salariés comme mesure de la taille de l'entreprise, il apparaît que ces branches ne comprennent que des petites entreprises.

(ii) Mais, d'autres variables permettent également de mesurer la taille des entreprises. Pour chaque branche, nous avons retenu trois variables :

* la valeur ajoutée brute (VAB), * l'emploi salarié (SALA),

* la production effective (PRODUC).

Pour chaque branche, les parts (en %) dans la valeur ajoutée, dans la production effective totale et dans l'ensemble des salariés sont données dans les trois tableaux suivants.

Années U01 U02 U03 U04 U05 U06 U07 U08 U09 U10 U14 1980 5,04 3,74 4,68 8,26 9,05 6,17 8,19 12,36 6,95 16,59 18,97 1981 4,95 3,68 5,10 7,78 9,01 6,02 8,07 12,51 7,07 16,68 19,14 1982 5,63 3,90 4,84 7,33 8,77 6,07 7,86 12,45 7,12 16,74 19,27 1983 5,31 3,59 5,27 7,24 8,84 6,17 7,59 12,49 7,26 16,74 19,50 1984 5,50 3,57 5,24 7,13 8,55 5,99 7,33 12,56 7,39 17,13 19,61 1985 5,46 3,64 5,17 7,05 8,44 5,85 7,12 12,58 7,55 17,48 19,66 1986 5,44 3,55 5,09 6,97 8,26 5,63 7,17 12,70 7,65 18,09 19,51 1987 5,34 3,47 4,98 6,94 8,16 5,54 7,12 12,77 7,92 18,09 19,51 1988 5,15 3,24 4,80 7,18 7,81 5,47 7,34 12,94 8,40 18,63 19,06 1989 5,11 3,35 4,50 7,06 8,25 5,43 7,21 12,76 8,62 19,03 18,67 1990 5,02 3.27 4,53 7.15 8,31 5,44 7,32 12,43 8,72 19,64 18,15

(16)

Années U01 U02 U03 U04 U05 U06 U07 U08 U09 U10 U14 1980 5,5 7,13 7,00 11,90 11,29 7,69 8,85 8,04 5,47 13,88 13,25 1981 5,50 7,21 6,71 11,36 11,10 7,62 8,83 8,15 5,54 14,04 13,67 1982 5,90 7,25 6,19 10,87 11,42 7,72 8,53 8,26 5,62 14,28 13,98 1983 5,70 7,19 6,21 10,73 11,3 7,79 8,15 8,30 5,71 14,49 14,29 1984 5,80 7,22 6,26 10,72 11,23 7,70 7,89 8,38 5,72 14,71 14,32 1985 5,70 7,17 6,21 10,62 11,12 7,67 7,71 8,50 5,81 15,05 14,38 1986 5,70 7,17 6,21 10,62 11,12 7,67 7,71 8,50 5,81 15,05 14,38 1987 5,60 7,01 5,79 10,47 11,02 7,43 7,95 8,65 6,05 15,72 14,30 1988 5,40 6,77 5,60 10,72 11,04 7,35 8,16 8,70 6,31 15,87 14,07 1989 5,20 6,59 5,46 10,66 11,31 7,38 8,20 8,63 6,48 16,32 13,75 1990 5,00 6,67 5,45 10,54 11,41 7,36 8,20 8,57 6,52 17,01 13,29

ableau 6. Part de la production effective de chaque branche

Années U01 U02 U03 U04 U05 U06 U07 U08 U09 U10 U14 1980 2,02 3,08 1,55 8,56 10,94 8,11 8,65 11,54 7,13 17,08 21,34 1981 2,07 3,13 1,56 8,45 10,77 7,87 8,37 11,33 7,19 17,55 21,72 1982 1,86 2,93 1,55 8,05 10,43 7,45 8,10 11,25 7,17 18,82 22,41 1983 1,51 3,08 1,57 7,84 10,36 7,27 7,94 11,52 7,25 18,46 23,18 1984 1,70 3,12 1,62 7,40 10,15 7,11 7,30 11,66 7,20 18,95 23,80 1985 1,42 3,13 1,62 7,20 9,24 6,87 6,85 10,72 7,22 18,15 22,87 1986 1,48 3,17 1,72 7,09 9,25 7,03 6,99 11,47 7,35 19,86 24,59 1987 1,43 3,05 1,58 6,99 9,04 6,67 7,23 11,38 7,29 20,70 24,64 1988 1,54 2,93 1,54 6,60 8,84 6,56 7,26 11,51 7,22 21,17 24,83 1989 1,53 2,96 1,48 6,90 8,70 6,41 7,39 11,44 7,09 21,55 24,54 1990 1,43 2,93 1,39 6,41 8,16 6,34 7,06 11,57 7,06 22,63 25,04

Tableau 7. Part de l'emploi salarié de chaque branche

Ainsi, pour chacune de branches, les évolutions des parts de la valeur ajoutée et de la production effective vont dans le même sens. Mais, à l'exception de la branche U14, la part de l'emploi salarié à tendance à diminuer. Pour quelques branches, la comparaison avec l'évolution de la part de la DIRD réalisée par chaque branche est reproduite dans les graphiques suivants.

Branche U03

(17)

P ou rc en ta ge P o u rc en ta g e Branche U09 Année B ra n c h e U 1 4 0,5 T Chercheurs 0 ,4 5 - " " ■ — - — - — - — . — _ 0 ,4 --a m m ° ’35 ' ..."dird 0,3 -q 25 -- Salariés 0,2 - i _ ____ ____ ____ ____ ____ ____ ____ ____ ____ ____ 0,15 - _ _ _ _ m ^ _ Valeur ajoutée 0,1 " Production 0 ,0 5 -0 -I--- 1---1--- 1--- 1---1--- 1... ...t---(---1 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 Année

(18)

P ou rc en ta ge P o u rc en ta g e Branche U05 0,4 T 0,35 0,3 - 0,25 0,2 0,15 0,1 0,05 -1981 dird Production T """ Salariés Valeur ajoutée H -1982 1983 1984 1985 1986 Année 1987 1988 1989 1990 Année

Graphique 2 : Evolution comparée des indicateurs d'activité et de recherche-développement pour quelques branches

Il est également possible de classer les branches en trois grandes catégories. Rassemblons les résultats dans un tableau.

Moins de 5 % entre 5 et 10 % plus de 10 %

SALA U01, U02 U04, U06, U07,

U09

U05, U08, U10, U14

VAB U02. U03 U01, U04, U05,

U06, U07, U09

U08, U10, U14

PRODUC U01, U02, U06,

U07, U08, U09

U04, U05, U10, U14

(19)

Ainsi, sauf pour les branches U10 et U14, la répartition n'est pas indépendante de la variable choisie.

23. Relations entre l'activité de recherche-développement et la taille de la branche

231. Dans un premier temps, rassemblons les informations données dans les tableaux précédents afin de faire un rapprochement entre les branches les plus importantes et celles qui ont la plus grande activité de recherche-développement.

Les résultats sont donnés dans le tableau suivant.

Part de la Moins de 1 % entre 1 et 5 % entre 5 et 10 % plus de 10 % DIRD U01, U02, U07,

U08

U03, U06, U09, U10

U04 U05, U14

CHER U01, U02, U07, U08

U03, U06 U04, U10 U05, U14

PRODUC U01, U02, U03,

U06, U07, U08, U09

U04, U05, U10, U14

VAB U02 U01, U03, U04,

U05, U06, U07, U09

U08, U10, U14

SALA U01, U02, U03 U04, U06, U09 U05, U08, U10,

U14 Tableau 8. Relation entre activité de recherche et taille des branches

A la lecture de ce tableau, il apparaît que, à l'exception des branches U05 et U14, les plus grandes branches ne sont pas celles qui ont la plus grande activité de recherche.

Cette première constatation est-elle confirmée par les coefficients de corrélation entre les variables mesurant l'activité de recherche (DIRD et CHER) et les variables mesurant la taille des firmes (PRODUC, VAB et SALA) ?

232 .Analyse des corrélations entre les variables mesurant les dépenses recherche (DIRD, CHER) et les variables mesurant la taille (PRODUC, VAB, SALA).

Branches DIRD CHER (DIRD,

CHER

Produc Vab Sala Produc Vab Sala

U01 0,81 0,74 -0,68 0,84 0,72 -0,67 0,93 U02 0,92 0,56 -0,02 0,93 0,51 -0,07 0,99 U03 -0,41 -0,38 0,32 -0,41 -0,69 -0,07 0,96 U04 0,36 0,23 -0,61 -0,74 -0,70 0,74 -0,61 U05 0,89 0,69 -0,98 0,76 0,61 -0,88 0,90 U06 0,91 0,62 -0,88 0,63 0,77 -0,51 0,38 U07 0,41 0,40 -0,58 0,66 0,59 -0,36 0,86 U08 0,92 0,91 0,83 0,87 0,87 0,93 0,99 U09 0,84 0,86 0,71 0,86 0,87 0,42 0,66 U10 0,91 0,91 0,91 0,92 0,92 0,91 0,92 U14 0,93 0,96 0,95 0,97 0,98 0,96 0,97

(20)

A l'exception des branches U03 et U04, ces résultats montrent une forte corrélation (positive) entre les dépenses de recherche-développement (ou le nombre de chercheurs) et " l'activité de production " (valeur ajoutée, production effective de la branche). En revanche, la corrélation (assez souvent négative) entre les dépenses de recherche-développement (ou le nombre de chercheurs) et le nombre de salariés est très irrégulière. Alors, pour chaque branche, comment peut-on expliquer les dépenses de recherche-développement (ou le nombre de chercheurs) ? Nous avons retenu comme variables explicatives la valeur ajoutée brute, la production effective ou l'emploi salarié total. Compte tenu du nombre d'observations, nous n'avons retenu que des relations linéaires.

233. Résultats de la régression

Les chiffres entre paranthèses représentent les valeurs de la variable de Student, le symbole (*) pour la statistique de Durbin-Watson (D.W.) signifie que le test de l'autocorrélation conduit à " un doute " et que les transformations usuelles (avec erreurs autorégressives d'ordre 1 ou par transformations logarithmiques) n'améliorent pas les résultats. BRANCHE U01 Equations R2 D.W. DIRD = -1034 + 0,004 PRODUC (-2,74) (4,21) 0,66 1,11 * CHER = 1,99 - 0,0047 SALA (3,86) (-2,53) 0,44 1,54 CHER = -2.13 + 2.05 .10--s VAB (-2,17) (2,89) 0,81 1,34 CHER = -4,52 + 1,907 10*-> PRODUC (-3,73) (4,31) 0,70 1,79 BRANCHE U02 Equations R2 D.W. DIRD = -127,02 + 0,0044 PRODUC (-5,07) (6,91) 0,81 1,37 CHER = -3,76 + 1,66 10*3 PRODUC (64,62) (7,085) 0,86 2,45 (DIRD/VAB) = -0,0007 + 1,35 (CHER/SALA) (-1,09) (7,90) 0,88 1.14 * (DIRD/PRODUC) = -8,79 . 10"6 + 0,311 (CHER/SALA) (-0.05) (7,82) 0,88 1,02 * BRANCHE U03 Equations R2 D. W. (DIRD/VAB) = 0,00069 + 0.869 (CHER/SALA) (0.277) (4.96) 0,75 1,80 (DIRD/PRODUC) = 0.0013 + 0.3069 (CHER/SALA) (1.137) (3.75) 0,69 1,12

(21)

BRANCHE U04 Equations R2 D.W. CHER = 1,56 + 0,013 SALA (0,284) (3,95) 0,53 :2,21 CHER = 37.759 - 0,00010 VAB (5,27) (-2,72) 0,48 1,19 CHER = 36,65 - 3,46 . 10° PRODUC (6,09) (-3.05) 0,54 1,40 BRANCHE U05 Equations R2 D.W. DIRD = 38181 +0.163 VAB (0,934) (2,04)

(Avec erreurs autorégressives d'ordre 1)

0,98 1,68

DIRD = -3206 + 0.1068 PRODUC (-0,097) (3,125)

(Avec erreurs autorégressives d'ordre 1)

0,99 1,39 CHER = 117,50 - 0,020 SALA (17,86) (-5,070) 0,76 1,36 (DIRD/VAB) = -0,255 + 8,341 (CHER/SALA) (-11,54) (19,52) 0,97 1,91 (DERD/PRODUC) = -0,0079 + 2,87 (CHER/SALA) (-9,35) (17,61) 0,97 1,62 BRANCHE U06 Equations R2 D.W. DIRD = 38181 + 0,1634 VAB (0,93) (2,204)

(Avec erreurs autorégressives d'ordre 1)

0,98 1,68

DIRD = -3206 + 0,1068 PRODUC (-0,097) (3,12)

(Avec erreurs autorégressives d'ordre 1)

0,99 1,39 CHER = 117,5 - 0,0202 SALA (17,86) (-5,07) 0,76 1,36 (DIRD/VAB) = -0,255 + 0,8342 (CHER/SALA) (-11,54) (19,58) 0,97 1,91 (DIRD/PRODUC) = -0,079 + 2,87 (CHER/SALA) (-9,36) (17,61) 0,92 1,62 BRANCHE 07 Equations R2 D.W. CHER = 0,1132 + 8.52 . 10’0 VAB (0,141) (2.45) 0,34 1.56 (DIRD/VAB) = 0.0014 + 0.627 (CHER/SALA) (3.43) (2.11) 0.35 1.91

(22)

BRANCHE U08

Equations R2 D.W.

DIRD = -725 + 0,00223 VAB (-2,28) (2,609)

(Avec erreurs autorégresives d'ordre 1)

0,93 2,18

DIRD = -481 + 0,0012 PRODUC (-2,92) (3,39)

(Avec erreurs autorégressives d'ordre 1)

0,91 1,93

CHER = -5,67 + 0,0029 SALA (-7,05) (7,31)

0,86 1,50 LOG (DIRD) = -146,34 + 11,778 LOG (VAB)

(-5,41) (5,53)

0,75 1,41 LOG (DIRD) = -2,61 + 1,22 LOG (PRODUC)

(-6,18) (36,83) 0,99 1,39 BRANCHE U09 Equations R2 D.W. DIRD = 391 +0,0027 VAB (3,49) (4,93) 0,72 2 DIRD = 342 + 0,002 PRODUC (2,65) (4,64) 0,70 1,86 (DERD/VAB) = 0,0073 - 0,74 (CHER/SALA) (8,61) (-3,08) 0,54 2,4 (DIRD/PRODUC) = 0,0047 - 0,4117 (CHER/SALA) (7,7) (-2,4) 0,42 2,11 BRANCHE U 10 Equations R2 D.W. DIRD = -2668 + 0,0179 VAB (2,11) (6,58) 0,82 1,14 DIRD = -2003 + 0,01 PRODUC (-1,6) (6,2) 0,81 1,09 * CHER = -40 + 0,017 SALA (-4,2) (6,28) 0,83 1,56 (DIRD/VAB) = 0,011 + 0,249 (CHER/SALA) (16,29) (2,03) 0,34 1,25 BRANCHE U 14 Equations R2 D.W. DIRD = -6532 + 0,0655 VAB (-0,89) (4,69)

(Avec erreurs autorégressives d’ordre 1)

0,97 1,41 CHER = 41 +0,021 SALA (4.69) (9,89) 0,92 1,87 (DIRD/VAB) = 0.115 - 2.05 (CHER/SALA) (11,79) (-2,64) 0.46 1.03 *

(23)

Ensemble des branches

DIRD = 14156 + 0,011 PRODUC

(0,81) (3,55) R? = 0,79 D.W. = \,61

Selon les branches, l'activité de recherche-développement peut être mesurée soit par la DERD soit par le nombre de chercheurs.

Les résultats obtenus confirment les remarques précédentes. Les dépenses de recherche-développement peuvent être expliquées par l'activité de production (valeur ajoutée ou production effective), mais la forme de la relation linéaire est spécifique à chaque branche. Il en est de même pour la relation linéaire entre les chercheurs à plein temps et l'emploi salarié. Le coefficient de régression est généralement positif. Néanmoins, ces résultats ne permettent pas de relier les dépenses de recherche à la taille proprement dite des branches. Il est encore trop tôt pour conclure sur le rôle de la taille. Bien sûr, on peut se demander si ces résultats seraient confirmés si, au lieu de prendre les variables en niveau, on retenait les parts relatives. Mais, ce premier travail exploratoire permet de suggérer quelques directions de recherche.

3. CONCLUSIONS

Les résultats antérieurs, bien que parfois décevants, montrent qu'il faut conduire notre recherche au niveau branche, mais à un niveau très désagrégé. En effet, ce n'est qu'à partir d'informations statistiques par entreprises et par classes de dimension que nous pourrons réellement aborder le problème du rôle de la taille des entreprises dans l'activité de recherche. De telles informations statistiques doivent pouvoir être obtenues auprès du Ministère de la Recherche. De plus, il conviendra de s'interroger sur le rôle des accords de recherche entre entreprises (B. Crépon, E. Gaguet, D. Encoua et P. Mohnen, 1993).

De même l'activité de recherche des entreprises ne se limite pas aux dépenses de recherche-développement. Il faut également s'intéresser au résultat de la recherche à savoir le nombre de brevets, l'amélioration de la qualité des produits offerts, la commercialisation de nouveaux produits, et peut être l'amélioration de la compétitivité des entreprises (J. Mairesse et P. Mohnen (1990 ; J. Mairesse et M. Sassenou, 1991).

(24)

ANNEXE

1. Sources statistiques

* Le compte satellite de la recherche, * Les enquêtes sur l'emploi,

* Les tableaux de l'économie française, * Les Comptes de la Nation .

2. Nomenclature en U de la Comptabilité Nationale

* Branche UO1 : Agriculture

* Branche U02 : Industries agricoles et alimentaires * Branche U03 : Energie

* Branche U04 : Biens intermédiaires * Branche U05 : Biens d'équipement

* Branche U06 : Biens de consommation courante * Branche U07 : Bâtiment, génie civil et agricole * Branche U08 : Commerce

* Branche U09 : Transports et télécommunications * Branche U10 : Services marchands

* Branche U14 : Services non marchands

(Les branches U ll à U13 (Institutions financières) n'effectuent pas de dépenses recherche- développement) .

(25)

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Figure

Tableau  1.  Evolution de DIRD en France
Tableau 2.  Part de la dépense recherche-développement réalisée par branche
Tableau 3.  Part des chercheurs dans l'emploi salarié total et dans l'emploi total En  général,  l'ensemble  des  chercheurs  représente  moins  de  2%  de  l'emploi  total  ou  de  l'emploi  salarié
Tableau 4.  Dimension moyenne des entreprises par branche
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