• Aucun résultat trouvé

Chinatown 75013 Paris

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Chinatown 75013 Paris"

Copied!
6
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: halshs-00007176

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00007176

Submitted on 29 Jan 2010

HAL is a multi-disciplinary open access

archive for the deposit and dissemination of

sci-entific research documents, whether they are

pub-lished or not. The documents may come from

teaching and research institutions in France or

abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est

destinée au dépôt et à la diffusion de documents

scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,

émanant des établissements d’enseignement et de

recherche français ou étrangers, des laboratoires

publics ou privés.

Chinatown 75013 Paris

Catherine Choron-Baix, Jean-Pierre Hassoun

To cite this version:

Catherine Choron-Baix, Jean-Pierre Hassoun. Chinatown 75013 Paris. Informations sociales, CNAF,

1982, pp.60-65. �halshs-00007176�

(2)

Chinatown

7501 3

Paris

Comme l'article précéden

cette description des réaction

à l'implantation des

Ã

Chinois

Ã

dans le XIIIe arrondissement

de Paris

illustre le dynamisme

de ces refugié

qui court-circuite

les intentions

de la sociét d'accueil.

Catherine Charon-Baix

et

Jean-Pierre Hassoun

chercheurs

au Cedrasemi

hinatown dans le XIIIe È à Le China-

t o w n de Paris à ˆ a Chinatown-sur- Seine È à L'Asie parisienne È etc., ces titres accrocheurs de la presse écrit tradui- sent sur le mode anxiogèn une situation nouvelle qui s'est développé notamment dans le XIIIe arrondissement de Paris, oà les refugié du Sud-Est asiatique représenten

20 % de la population. Autre exemple de la rapidità avec laquelle ceux-ci s'autonomi- sent par rapport aux dispositifs sociaux pré vus pour eux.

Il s'agit de comprendre, à travers ses réactions comment la population français du quartier perçoi cette situation nouvelle. Ce que vivent, en effet, les habitants du quartier, les personnels des services sociaux, les élu locaux, qui côtoien quoti-

diennement ces communautés est plus cir- constancià que ce que décriven les articles de presse.

L'image des réfugià M misérable à ˆ

G isolé È les à boat people È en bref, qu'il faut aider, prendre en charge - cette image est entretenue par les média - ne

u colle à pas à la réalit que donnent à voir les nouveaux venus. Leur organisation, leur dynamisme, certains signes extérieur de richesse désorientent

N

Ils sont courtois

mais impénétrabl

Ã

Les réaction des Français d&s lors, varient en fonction d u type de contact qu'ils ont à établi avec eux. Elles ne recou- vrent pas toujours les habituels clivages idéologique sur la question des étrangers Fourmillement contradictoire. à Je ne suis pas raciste, mais ils commencent a êtr un peu trop nombreux È déclaren commer- çants parents d'élève cadres moyens, pourtant trè sensibilisé au contexte histo- rique de la venue de ces réfugié à Nous

les avons soutenus au moment des bombar- dements américains puis..

.

les Khmers rou- ges, les refugié ici, et je me retrouve a ten- ter de les aider È dit u n travailleur social du secteur.

Le préjug favorable dont a indéniable ment bénéfic cette vague migratoire, y compris dans le XIIIe, demeure l'éléme principal dans la perception qu'en a la popu- lation français du quartier : à Ce sont des

gens courtois, toujours trè polis, sérieux travailleurs. à à 11s ne posent pas de problè

mes. à à Ils ne nous dérangen pas. à On se montre volontiers ouvert à l'apport de certaines de leurs traditions, et, en particulier, aux nourritures asiatiques devenues tout à coup disponibles et faciles d'accès

A ces réaction de sympathie s'ajou- tent pourtant, de plus en plus souvent, des sentiments plus réservà : dans un collèg du XIIIe, au plus fort de la campagne des médias en 1979, les enseignants manifes- tent une grande indulgence quant a l'âg avancà des élèv arrivant d'Asie du Sud-

(3)

Est. Deux ans plus tard, les conseils de classe s'étonnen de ce phénomè !

Autre exemple : certains établisse ments scolaires enregistrent des demandes de parents d'élève dans les milieux les plus favorisés pour que leurs enfants ne soient pas inscrits dans des classes à forts effectifs étrangers Les charmes de l'exo- tisme ont des limites, et ne f o n t pas tou- jours bon ménag avec les ambitions socia-

les dont sont investis les enfants !

Les réaction peuvent êtr plus fran- chement négative : à Ils disent toujours

oui, mais, avec le sourire, ils nous poussent dehors. à à Ils sont prêt a tout faire pour

travailler. C'est Ca, le péri jaune. ))

Des commercants d u quartier, mais aussi des habitants, sont surpris, voire aga- cés devant la prolifératio des commerces qui apparaissent régulièremen Ces bouti- ques arborent les caractère chinois qui affirment l'identità ethnique de leurs pro- priétaires On s'interroge : (( Comment

font-ils, en sipeu de temps ? à à D'oà vient

l'argent ? à à Oà va l'argent ? à se ' demande u n représentan des pouvoirs

publics.

Ces commerces constituent, par ail- leurs, u n pôl économiqu et social qui draine des populations de mêm origine ethnique, résidan dans d'autres quartiers de Paris et en banlieue ; ce à va-et-vient à accentue encore la présenc étrangèr et fait dire à certains vieux habitants : à On

n'ose pas entrer dans leur boutique. On a peur de gêner ))

Une curiosità inquièt

Les t6moignages des élu et des promo- teurs s'accordent pour imputer cette con- centration à la spéculatio immobilièr et la mkvente des tours du XIIIe qui sévissaien en 1 9 7 5 . La migration massive des réfu g i à © s d o n t p e r s o n n e n ' a v a i t p r à © v l'ampleur, devait pallier la désaffectio des Francais pour ces logements trop chers ; les rkfugiks occupent les appartements vides, moyennant d'ailleurs u n mode d'habitation qui, lui aussi, surprend : à Ils

peuvent payer, puisqu'ils y vivent a je ne sais combien.. . È

(4)

Le dépi se mêl à une curiosità u n peu inquièt : M On n'a aucune idé de ce quise

passe chez eux È disent les voisins Fran- cais. à Les enfants ne parlent jamais de leur vie familiale È remarque u n enseignant, et une conseillèr d'orientation s'étonn de ne jamais rencontrer les parents.

Finalement, de ces diverses réaction se dégag u n sentiment de débordemen e t d'incompréhensio devant u n phénomè qu'on sent en développement sans en con- naîtr les mécanismes

Peut-êtr faudrait-il alors, pour y voir plus clair, analyser davantage les particula- rité de ces communautés La sociét d'accueil a pris le parti, dè les première vagues d'arrivées de faire des réfugià d u Sud-Est asiatique une entité une globalité On dit (( les réfugià d'Asie du Sud-Est )), o u simplement les Asiatiques ) ) .

Cette notion est inopérant dans le XIIIe, puisqu'elle ne permet pas de saisir les modalité d u regroupement, n i le mode de fonctionnement des populations qui y vivent désormais La confusion des réac tions e t les difficulté d ' u n travail social, maintes fois évoquée en témoignent Il apparaî nécessaire au contraire, de raison- ner en terme d'ethnies, e t de les situer, cha- cune, dans leur perspective historique e t culturelle.

Ville chinoise

ou

ghetto

Ã

Il apparaî que la trè grande majorità des réfugià d u XIIIe appartiennent, à des degres divers,

ZI

l'ethnie chinoise ( 1

1,

quelle

(5)

Ceux qui

s'intègren par

leurs propres moyens

Les chiffres de France terre d'asile concernant les réfugià en provenance des pays de l'ex-Indochine accueillis en France de 1975 à 1979 révèle deux aspects importants de cette vague migratoire :

FI Sur les 61 006, 64 % ont utilisà le dispositif d'accueil et 36 Vo ont optà pour des solutions individuelles auprè de leurs familles ou de répondant déj installés et qui constituent ainsi de véritable communauté d'accueil.

0

Parmi ces 64 %, 50,2 Vo ont ét insérà en province par les centres pro- visoires d'hébergement tandis que 49,B ¡?f se sont établis aprè leur séjou dans ces centres, auprè des communauté asiatiques déj implan- tées sans utiliser la filièr du C.p.h. pour leur premier emploi et leur loge- ment.

Les populations asiatiques du XIIIe proviennent de ces catégorie de réfugià qui ignorent ou délaissen les circuits d'insertion proposés

(6)

cette tradition. Et les habitants d u quartier assistent peut-être sans le savoir, à l'amorce de cette stratégie

Dans le projet de Zone éducativ priori- taire d u XIIIe on peut lire, dans le paragra- phe intitul6 à Facteurs démographique à : à Si la plupart des ethnies se fondent plus

ou moins rapidement et plus ou moins effi- cacement, il en est une, la plus importante quantitativement dans la zone, qui garde une certaine distance vis-Ã -vi des autres populations. Il s'agit des habitants originai- res du Sud-Est asiatique, qui constituent une sorte de ghetto. Ã

A l'échell des élus on est inquiet de voir 116mergence d'une communautà (( qui

aurait ses propres lois, que l'on ne pourrait pas pénétr È d'une fi contre-sociét È On vient de cr6er deux associations A voca- tion interculturelle, qui marquent la volontà des pouvoirs publics à d'êtr présent È et de ne à pas baisser les bras È Les élus qui signalent u n débu de xénophobi dans leur secteur, sont soucieux d'éviter pour le XIIIe, une situation similaire

ZI

celle d'Ams- terdam, ou la communautà chinoise est trè autonome.

Ainsi, ce qu'on appelle parfois, dans le XIIIe, u n ghetto, serait la reproduction, adapté au contexte français d'une organi- sation ou 116conomique, le social et le fami- lial sont indissolublement li6s. Comme celle d u r6fugi6, l'image du ghetto dérap dans le XIIIe, ou l'on perçoi une efficacità et une autonomie qui bouleversent les st6reotypes accroché à la représentatio classique d u ghetto.

On assiste, ainsi, à u n phénomè d'usure : la population chinoise du XIIIe a d'abord 12th noyé dans le mouvement des réfugié ce qui lui valut u n premier préjug favorable, à la différenc des migrations de main-d'œuvre II semble bien que celui-ci soit li6, en grande partie, A l'image de misèr et de dkpendance que la sociét d'accueil s'étai forg6e A leur propos. Face à la cohésio et au dynamisme habituels des Chinois d'outre-mer, ce préjug s'estompe peu à peu.

Désorienté et consciente de mal con- trôle leur implantation, la communautà française de tradition centralisatrice, s'accommodera-t-elle de ces migrants sans projet de retour, de cette minorità ethnique

A

l'identità fortement affirmé ?

Références

Documents relatifs

For functions meromorphic in an angle the results are much less precise but with the aid of modified Nevanlinna theory we can say a good deal in this case also..

LES STRUCTURES ENGENDRÉES PAR DES INDISCERNABLES : THÉORIE ÉLÉ№NTAIREi Dans le but de motiver la définition d'ensemble d'indiscernables considérons d'abord la construction

• Faites fonctionner une première fois la cafetière sans café avec 1 litre d’eau pour rincer le circuit..

La fin de l’Empire romain d’Occident Des barbares venus du Nord se sont pro- gressivement installés en Gaule.. En 476, débordé et envahit par les Barbares, l’Empire romain

décide que le Conseil d’administration aura tous pouvoirs avec faculté de subdélégation, dans les conditions fixées par la loi, pour mettre en oeuvre la présente délégation,

« Cher Père Noël, cette année j’ai bien mis mon masque à l’école, et comme cadeaux je voudrais l’hôpital pour enfants Playmobil et aussi l’ambulance Lego City et aussi

12 TABLE DE CONCERTATION SUR LES AGRESSIONS À CARACTÈRE SEXUEL DE MONTRÉAL, Agression dans le cadre d’une relation d’aide et d’autorité, [En

Maison des associations Stéphane HESSEL > Quai Albert 1 er > 14360 Trouville-sur-Mer > 06 82 33 61 71 L’association a pour but de promouvoir auprès d’un large public