يمـلـعـلا ثـحبـلا و يـلاعـلا ميـلـعتـلا ةرازو
UNIVERSITE BADJI MOKHTAR ANNABA
BADJI MOKHTAR UNIVERSITY ANNABA
راتخم يجاب ةعماج
ةبانع
Faculté des Sciences
Année : 2014/2015
Département de Mathématiques
THESE
Présentée en vue de l’obtention du diplôme de DOCTORAT
Option
Analyse Fonctionnelle
Titre
Etude de l'existence de solutions et de l'inégalité de
Lewy-Stampacchia pour
des problèmes paraboliques non linéaires avec obstacle
Par
Bellal Nabila
DIRECTEUR DE THESE : Mokrane Abdelhafid Prof. E.N.S Kouba, Alger
CO-DIRECTRICE DE THESE: Amiar Rachida
MCA. U.B.M. ANNABA
Devant le jury
PRESIDENT : Rebbani Faouzia Prof. U.B.M. ANNABA
EXAMINATEURS :
Moussaoui
Mohand
Prof. E.N.S Kouba, Alger
Aibeche Aissa Prof. U. de SETIF
Djellit Ali Prof. U.B.M. ANNABA
Résumé
L’objectif de cette thèse est de prouver l’existence d’au moins une solution pour un problème non linéaire parabolique unilatéral avec obstacle ≠ 0 de la forme:
∂u
∂t Au g u, Du − f dans Q 0, T
u ≥ , ≥ 0 u − 0 dans Q
u x, t 0 sur
u x, 0 u0x dans
A est un opérateur de type Leray-Lions qui opère de Lp 0, T; W
0 1, p
dans son dual, f est donnée dans Lp′Q, gx, t, u, Du est un terme non linéaire de la forme u |Du|qavec
q p − 1.
Ce travail est une généralisation des résultats obtenus par A. MOKRANE [M] pour
0. Il constitue l’essentiel du chapitre 3. Les chapitres 1 et 2 sont consacrés à des
rappels respectivement, sur certaines notions et résultats utiles pour notre travail et sur la méthode de pénalisation.
Enfin, le chapitre 4 est consacré à l’étude de l’inégalité de Lewy-Stampacchia pour le cas particulier d’un problème parabolique linéaire avec obstacle, quelques difficultés sont soulignées aussi dans ce chapitre. Nous terminons cette thèse par des perspectives, une conclusion et une bibliographie.
Abstract
The main goal of this thesis is to prove the existence of at least one solution to a nonlinear parabolic unilateral problem with obstacle ≠ 0 in the form:
∂u
∂t Au g u, Du − f in Q 0, T
u ≥ , ≥ 0 u − 0 in Q
u x, t 0 on
u x, 0 u0x in
A is a Leray-Lions type operator acting from Lp 0, T; W
0 1, p
into its dual, f ∈ Lp′Q, g
is a nonlinear lower order term having growth of order qq p − 1 with respect to |Du|. This result can be seen as a generalization of the result of A. MOKRANE [M] obtained in the case where the obstacle is zero. This is the main subject of chapter 3. In Chapter 1and 2, respectively, we recall some notions and result about the penalization method.
Finally, chapter 4 is devoted to the study of the Lewy-Stampacchia’s inequality for the particular case of a linear parabolic problem with obstacle, some difficulties are also highlighted in this chapter. We end this thesis by prospects, conclusion and bibliography.
ﺺﺨﻠﻣ
ﺮﯿﻏ ﺔﯾﺮﯿﻐﺘﻟا ﺔﺤﺟاﺮﺘﻤﻠﻟ ﺎﯿﻛﺎﺒﻣﺎﺘﺳ - ﻲﻘﯿﻟ ﺔﻨﯾﺎﺒﺘﻣ و دﻮﺟﻮﻟا ﺔﺳارد ﻮھ ﺔﺣوﺮطﻷا هﺬھ ﻦﻣ فﺪﮭﻟا : ﺔﯿﻟﺎﺘﻟا ، ≠ 0 موﺪﻌﻣ ﺮﯿﻏ ﺰﺟﺎﺣ تاذ ﺔﺌﻓﺎﻜﻤﻟا ﺔﯿﻄﺨﻟا ∂u ∂t Au g u, Du − f ﻲﻓ Q 0, T u ≥ , ≥ 0 u − 0 ﻲﻓ Q u x, t 0 ﻰﻠﻋ u x, 0 u0x ﻲﻓ و ، Lp′ 0, T; W−1, p′ ﻲﻓ Lp 0, T; W 0 1, p ءﺎﻀﻔﻟا ﻦﻣ ﺲﻧﻮﯿﻟ - يرﻮﻠﻟ ﺮﺛﺆﻣ A ﺚﯿﺣ . q p − 1 ﺚﯿﺣ u|Du|q، ﻞﺜﻣ ﺪﯾاﺰﺘﯾ ﻲﻄﺧ ﺮﯿﻏ ﺪﺣ g و f ∈ Lp′ Q ﺎﮭﯿﻠﻋ ﻞﺼﺤﺗ ﻲﺘﻟا ﺞﺋﺎﺘﻨﻟا ﺎﻨﻤﻤﻋ ﺪﻗ نﻮﻜﻧ ﻚﻟﺬﺑ و ، هﻼﻋأ ﺔﯾﺮﯿﻐﺘﻟا ﺔﺤﺟاﺮﺘﻤﻠﻟ ﻞﺣ دﻮﺟو ﺖﺒﺜﻧ . ﺚﻟﺎﺜﻟا ﻞﺼﻔﻟا ىﻮﺘﺤﻣ ﻮھ ﻚﻟذ 0 , ﺰﺟﺎﺤﻟا ﺔﻟﺎﺣ ﻲﻓ ، A. MOKRANE [M] .ﺔﻗﺎﻋﻹا ﺔﻘﯾﺮط و ﺞﺋﺎﺘﻨﻟا و ﻢﯿھﺎﻔﻤﻟا ﺾﻌﺑ ﻲﻟاﻮﺘﻟا ﻰﻠﻋ ناﺮﻛﺬﯾ ، ﻲﻧﺎﺜﻟا و لوﻷا نﻼﺼﻔﻟا ﺎﻣأ ﺔﻨﯾﺎﺒﺘﻤﻟا هﺬﮭﻟ ﺎﻧﺎھﺮﺑ مﺪﻘﻧ ﺚﯿﺣ ≤ f −, ﺎﯿﻛﺎﺒﻣﺎﺘﺳ - ﻲﻔﯿﻟ ﺔﻨﯾﺎﺒﺘﻣ ﻊﺑاﺮﻟا ﻞﺼﻔﻟا ﻲﻓ مﺪﻘﻧ اﺮﯿﺧأ و تﺎﻌﻗﻮﺘﻟا ﺾﻌﺑ ﻚﻟﺬﻛ و ﺔﻓدﺎﺼﻤﻟا تﺎﺑﻮﻌﺼﻟا و تﻻوﺎﺤﻤﻟا ﺾﻌﺑ ﻚﻟﺬﻛ مﺪﻘﻧ و ، ﺔﺌﻓﺎﻜﻣ ﺔﯿﻄﺧ ﺔﺤﺟاﺮﺘﻣ ﺔﻟﺎﺣ ﻲﻓ . ﺔﯿﻄﺨﻟا ﺮﯿﻏ ﺔﺌﻓﺎﻜﻤﻟا تﺎﺤﺟاﺮﺘﻤﻠﻟ ﺔﻣﺎﻌﻟا ﺔﻟﺎﺤﻟا ﻲﻓ . ﻊﺟاﺮﻣ و ﺔﻤﺗﺎﺨﺑ ،ﻲﻠﺒﻘﺘﺴﻤﻟا ﻞﻤﻌﻠﻟ تﺎﺣاﺮﺘﻗﻹا ﺾﻌﺒﺑ ﺔﺣوﺮطﻷا هﺬھ ﻲﮭﻨﻧTable des Matières
Introduction générale 6 Chapitre 1 : RAPPELS 8 1 Notations 9 2 Espaces Lp 10 3 Espaces de Sobolev 12 3.1 Dérivée faible 12 3.2 Espace W1,p 13 3.3 Les espaces Lp0, T; X 15Chapitre 2 : METHODE DE PENALISATION 19
1 Opérateurs monotones 20
2 Opérateurs pseudo-monotones 24
3 Inéquations variationnelles 26
4 Résolution des inéquations variationnelles par la méthode de pénalisation 30
Chapitre 3 : EXISTENCE DE LA SOLUTION 35
1 Introduction 36
2 Hypothèse et résultat principal 37
3 Démonstration du theoreme 2.1 40 3.1 Approximations et pénalisation 40 3.2 Estimation de u dans Lp0, T; W01,p 41 3.3 Estimation de u−− dans LpQ 44 3.4 Équi-intégrabilité de gx, t, u, Du 47
3.5 Convergence presque partout de uet Du 48
3.6 Passage à la limite dans l’équation 50
3.7 Condition initiale 51
4 Commentaires sur la démonstration 53
Chapitre 4 : Inégalité de Lewy- Stampacchia par pénalisation 54
1 Introduction 55
paraboliqe linéaire avec obstacle 0
2.1 Pénalisation et estimation a priori 62
2.2 Preuve du résultat d’existence 64
2.3 Convergence forte de z−dans L2Q 64
2.4 Preuve de l’inégalité de Lewy- Stampacchia 67 3 Idées pour l’obtention de l’inégalité de Lewy- Stampacchia dans le cas général 67 Schéma à suivre pour la démonstration de l’inégalité de Lewy- Stampacchia 69
Première étape 69
Deuxième étape 69
Perspectives 71
Conclusion 73
Introduction générale
L’objet de cette thèse est de montrer qu’il existe au moins une solution pour le problème non linéaire parabolique unilatéral suivant :
∂u
∂t Au gu, Du − f dans Q 0, T (1.1)
u ≥ , ≥ 0 et u − 0 dans Q (1.2)
ux, t 0 sur (1.3)
ux, 0 u0x dans . (1.4)
A est un opérateur de type Leray-Lions qui opère de Lp 0, T; W
0
1, p dans son dual. f est
donnée dans Lp′Q et gx, t, u, Du est un terme non linéaire dont le prototype est de la
forme u|Du|q avec q p − 1.
Nous supposerons tout au long de notre travail que : p 2.
Dans cette thèse nous montrons que pour un obstacle qui est non nul et dépendant du
temps, la solution cherchée, satisfait l’équation après modification par une fonction
positive, et qui vérifie l’égalité complémentaire. Le terme unilatéral provient du fait que u est une solution forte au sens de l’inéquation variationnelle parabolique1. 1, 1. 2, 1. 3 et1. 4.
Dans les cinquante dernières années, les inéquations variationnelles sont devenues un outil remarquable dans l’étude mathématique de nombreux problèmes non linéaires issus de la physique et la mécanique. La complexité des conditions aux limites et la diversité des équations constitutives conduisent à des formulations variationnelles de type inéquations.
Les bases de la théorie des inéquations variationnelles ont été introduites à partir des résultats concernant les problèmes unilatéraux obtenus par SIGNORINI [S] et FICHERA [F]. Signalons par ailleurs les travaux de TING [T] concernant les problèmes
d’élastoplasticité. Les fondements mathématiques de la théorie ont été élargis par les contributions précieuses de STAMPACCHIA [St2], LIONS et STAMPACCHIA [LiS] et puis développés par l’école française et italienne: BREZIS [Br2], [Br1], STAMPACCHIA [St4], LIONS [L], MOSCO [Mo2], KINDERLEHRER et STAMPACCHIA [KS].
Concernant l’approximation des inéquations variationnelles on rappelle, pour citer quelques unes, les contributions de MOSCO [Mo1], GLOWINSKI, LIONS ET TRÉMOLIÈRES [GLT] et GLOWINSKI [G].
La modélisation de phénomènes dépendant du temps conduit à considérer des
problèmes d’évolution tenant compte d’éventuelles interactions entre objets et évènements. La préoccupation première du mathématicien confronté à ce genre de problèmes est de lui donner un sens dans des espaces fonctionnels appropriés et d’y démontrer l’existence et
l’unicité d’une solution.
La démonstration présentée dans cette thèse utilise la méthode classique de pénalisation et un nouveau théorème de compacité (voir [BM2]) qui assure que les
gradients des solutions des problèmes paraboliques non linéaires associés à des opérateurs de type Leray-Lions sont compacts dans LqQ ∀q p, lorsque les données sont bornées
dans L1Q.
Un résultat similaire a été établi dans le cas où g est nulle (voir par exemple [Do]). D’autre part le cas où dans l’équation associée au problème unilatéral1. 1, 1. 3 et 1. 4 la mesure complémentaire est absentée (i.e. le cas où 0 dans 1. 1, les contraintes1. 2 étant omises ) a été traité dans [BM1].
Signalons que d’après [M] le problème1. 1 − 1. 4 admet une solution pour 0. Notre travail consiste à généraliser les résultats obtenus dans [M] en employant d’autres types de techniques de résolution. Notons que plusieurs auteurs (voir par exemple [AAR], [ABBM], [KKS] ont traité ce genre de problème mais avec divers types d’hypothèses sur l’opérateur A, la fonction g ainsi que les données.
Cependant les travaux précédents n’ont pas étudié « l’égalité complémentaire »
u − 0 ainsi que l’existence d’une fonction positive comme c’est le cas pour notre
problème.
Dans le chapitre 1 de cette thèse on rappelle les définitions de certains espaces
fonctionnels et quelques résultats utiles pour notre travail. Au chapitre 2 nous rappellerons la méthode de pénalisation ainsi que les outils nécessaires pour une bonne compréhension de cette approche.
La contribution principale de cette thèse est présentée au chapitre 3 où nous établirons un théorème d’existence pour notre problème.
Nous étudions au chapitre 4 l’inégalité de Lewy-Stampacchia dans le cas particulier d’un problème linéaire parabolique avec obstacle.
Nous y formulerons également des remarques et des perspectives pour un travail futur. Cette thèse se termine par une conclusion dans laquelle nous récapitulons les résultats de notre travail.
CHAPITRE 1
L’objectif de ce chapitre est de rappeler l’essentiel des notions et résultats utilisés tout au long de cette thèse. Nous commençons en premier lieu, par introduire quelques notations générales. Ensuite nous rappelons certains espaces fonctionnels et quelques résultats qui nous seront utiles par la suite.
1 Notations
: ouvert de N∂ : frontière topologique de
x x1, . . . , xN : point générique de N
dx dx1dx2. . . dxN : mesure de Lebesgue sur
Q : 0, T , t ∈ 0, T, t variable de temps, T 0
∑
: 0, T ∂Du : gradient de u
f , f − : maxf, 0, max−f, 0
D, DQ, . . . : espace des fonctions indéfiniment différentiables et à support compact dans, Q, . . .
Ck, CkQ : espace des fonctions k-fois continûment différentiables dans , Q
C, CQ : espace des fonctions continues dans , Q
Lp : espace des fonctions de puissance p- ième intégrables sur pour la mesure de
Lebesgue muni de la norme ‖f‖Lp
|fx| pdx 1p W1, p u ∈ Lp, Du ∈ LpN; ‖u‖ W1,p ‖u‖Lpp ‖Du‖Lpp 1 p W01, p : adhérence de D dans W1, p W−1, p′ : espace dual de W 0 1, p〈, : le produit de dualité entre W−1, p′ et W 0 1, p
Si X un espace de Banach on pose:
Lp0, T; X f : 0, T → X fortement mesurable;
0 T ‖ft‖Xp dt L0, T; X f : 0, T → X fortement mesurable; t∈0,T sup ess ‖ft‖X Ck 0, T; X : espace des fonctions k-fois continûment différentiables de 0, T → X.
2 Espaces L
psoit un ouvert de N, muni de la mesure de Lebesgue dx. On désigne par L1
l’espace des fonctions intégrables sur à valeurs dans . On le munit de la norme usuelle: ‖u‖L1
|ux|dx
Soit p ∈ avec 1 ≤ p , on définit l’espace Lp par
Lp f : → , f mesurable et
|fx| pdx Sa norme est ‖u‖Lp
|ux| pdx1 pOn définit aussi l’espace L
L f : → , f mesurable, ∃c 0 , tel que |fx| ≤ c p.p sur
Il sera muni de la norme du sup-essentiel ‖u‖L
x∈
supess |ux| lnfc; |ux| ≤ c p.p sur
On dit qu’une fonction f : → appartient à Llocp si f |K ∈ Lp pour tout compact
K ⊂ .
Remarque 2.1
L’espace L² muni du produit scalaire
f, g
est un espace de
Hilbert.
Théorème 2.1 (de Vitali)
Soitfnn∈ℕ une suite de L1, fn → f p.p sur , si |fnx| ≤ gnx p.p sur ,
et , si gn → g sur L1 fort, alors fn → f sur L1 fort.
Remarque 2.2
Si gn g indépondamment de n, alors c’est le théorème de Lebesgue. On a le même résultat si on remplace L1 par L2 ou L1 par Lp, mais faux pour p
.
Définition 2.1
On dit que la suite fest équi-intégrable si
∀, ∃ 0, tq : |E| ≤
E|f
|dx ≤ .
Ici E désigne un sous ensemble mesurable de mesure |E|.
Lemme 2.1 Si f → f p.p sur , quand → 0 f, f ∈ L1, fbornée dans L1, fest équi-intégrable
alors f → f dans L1 fort.
La démonstration de ce lemme repose sur celui de Fatou et le théorème d’Egorov.
Lemme 2.2 (de Fatou)
Soitfn une suite de fonctions de L1telle que pour tout n, fnx 0 p.p. sur et
n
Pour tout x ∈ on pose fx n→ lim inf fnx. Alors f ∈ L1 et
f ≤ n→ lim inf
fn.Théorème 2.2 (inégalité de Hölder)
Soient f ∈ Lpet g ∈ Lp′ avec 1 ≤ p ≤ , 1
p p1′ 1. Alors f. g ∈ L1 et on a
|fg| ≤ ‖f‖Lp‖g‖Lp′ (2.1) Remarque 2.3On utilise souvent aussi (2.1) sous la forme:
ab ≤ ap C
bp′ ∀a 0, ∀b 0 avec C −
1
p−1 . (2.2)
C’est la forme généralisée de l’inégalité de Young.
3 Espaces de Sobolev
Nous reprenons dans cette section certains énoncés de H. BREZIS [Br3] et J.L. LIONS [L] sur le sujet. Pour une présentation plus complète des espaces de Sobolev, on pourra consulter l’ouvrage de R.A. ADAMS [A].
3.1 Dérivée faible
Définition 3.1
Soit un ouvert de N, et 1 ≤ i ≤ N, une fonction u ∈ L loc
1 a une i-ème
dérivée faible dans Lloc1 :
s’il existe fi ∈ Lloc1 telle que pour tout ∈ C0 on a
ux ∂i x dx −
fix x dx
Cela revient à dire que fi est la dérivée partielle par rapport à la i-ème variable, au sens
des distributions de u ∈ Lloc1 . On posera
∂iu ∂u∂x i fi
3.2 Espace W
1,p
Soit un ouvert borné ou non de N, et p ∈ , 1 ≤ p ≤ , l’espace w1, p est
défini par:
w1, p u ∈ Lp; ∂
iu ∈ Lp, 1 ≤ i ≤ N où ∂i est la i-ème dérivée faible de la
fonction u ∈ Lloc1
On posera également:
H1 W1,2
Théorème 3.1 (de Fréchet-Kolmogorov)
Soient un ouvert de N et ⊂ .
Soit F un sous-ensemble borné de Lp avec 1 ≤ p . On suppose que
∀ 0, ∃ 0, dist , N \ tel que
‖f. h − f. ‖Lp ∀h ∈ N avec |h| et ∀f ∈ F. Alors F| est relativement compact dans Lp.
Théorème 3.2 (de Rellich-Kondrachov)
On suppose borné de classe C1. Si p N, alors
W1,p ⊂ Lq ∀q ∈ 1, p∗, où 1
p∗ 1p − 1N
avec injection compacte. En particulier W1, p ⊂ Lp avec injection compacte pour
tout p.
Voici une inégalité très utile portant sur les normes de Sobolev:
Inégalité de Poincaré
Soient 1 ≤ p et un ouvert borné de N. Alors il existe une constante C telle
que pour tout u ∈ W01, p on ait
‖u‖Lp ≤ C‖Du‖ Lp.
‖u‖W1,p ‖u‖Lpp ‖Du‖Lpp 1 p
Définition 3.2
Soit 1 ≤ p ; W01, p désigne la fermeture de Cc1 dans W1, p.
On note
H01 W 0 1,2
L’espace W01, pmuni de la norme induite par W1, pest un espace de Banach séparable ; il
est réflexif si et seulement si 1 p .
H01 est un espace de Hilbert pour le produit scalaire de H1.
Remarque 3.1
Cc est dense dans W01, p. Autrement dit on peut utiliser indifféremment
Cc au lieu de C
c
1 dans la définition de W 0 1, p
(certains auteurs utilisent la notation D ou bien C0 au lieu de Cc).
Les fonctions de W01, p sont « en gros » les fonctions de W1, p qui « s’annulent »
sur∂ .
Définition 3.3
On désigne par W−1, p′ l’espace dual de W 0 1, p
, 1 ≤ p et par H−1 le dual
de H01.
On identifie L² et son dual, mais en générale on n’identifie pas H01 et son dual. On
a le schéma
H01 ⊂ L² ⊂ H−1.
avec injections continues et denses. Si est borné on a
W01, p ⊂ L² ⊂ W−1, p′ si 2N
N 2 ≤ p avec injections continues et denses.
W01, p ⊂ L² ⊂ W−1, p′ si 2N
N 2 ≤ p ≤ 2. On peut caractériser les éléments de W−1, p′ par la
Proposition 3.1
Soit F ∈ W−1, p′, alors, il existe f
0 , f1 , . . . fN ∈ Lp′ telle que F ,
f0 i 1∑
N
fi dxd i ∀ ∈ W0 1, p et ‖F‖ 0≤ i ≤ N max ‖fi‖Lp′.Si est borné, on peut prendre f0 0.
3.3 Les espaces L
p0, T; X
On introduit maintenant des espaces de fonctions en x et t. Si x, t → x, t est une fonction définie dans Q, on posera
t : «x → x, t»,
et sera alors considérée comme fonction (ou distribution) en t à valeurs dans un espace de
fonctions (ou distributions) en x.
De façon générale, X étant un espace de Banach, on désigne par Lp0, T; X l’espace des
(classes de) fonctions t → ft de 0, T → X qui sont fortement mesurables à valeurs dans
X et telles que
0T‖ft‖pXdt 1/p ‖f‖Lp0,T ; X ; (3.1) Si p , on remplace la norme (3.1) par
‖f‖L0,T ; X t∈0,T sup ess ‖ft‖X; Naturellement, on a pour 1 ≤ p : Lp0, T; Lp LpQ, où Q 0, T C0, T; X u : 0, T → X continue .
Voici comment on définit, un peu plus généralement,∂f/∂t pour f ∈ Lp0, T; X.
On désigne par D′0, T; X l’espace des distributions sur 0, T à valeurs dans X, défini
par (cf. L. SCHWARTZ [Sc]):
D′0, T; X LD0, T; X
De façon générale LE; F désigne l’espace des applications linéaires continues de E dans
F.
Si f ∈ D′0, T; X, sa dérivée au sens des distributions est définie par
∂f
∂t −f
d
dt ∀ ∈ D0, T. (3.2)
Si f ∈ Lp0, T; X, il lui correspond une distribution encore notée f sur 0, T à valeurs
dans X, par:
f
0
T
fttdt, ∈ D0, T,
qui est une intégrale à valeurs dans X. On peut encore définir∂f/∂t comme élément de
D′0, T; X
Nous rappelons également ci-dessous quelques résultats que nous utiliserons par la suite
Proposition 3.2
Supposons X ⊂ B ⊂ Y tel que l’injection de X dans B est compact
X, B et Y sont des espaces de Banach
Soit F un borné de Lp0, T; X avec 1 ≤ p , tel que ∂F
∂t ∂f∂t : f ∈ F est borné dans L10, T; Y.
Alors F est relativement compact dans Lp0, T; B
Soit F un borné de L0, T; X tel que ∂F
∂t est borné dans Lr0, T; Y (avec r 1). Alors F est relativement compact dans C0, T; B.
Proposition 3.3
Soit B un espace de Banach. Un sous-ensemble F de C0, T; B est relativement compact si et seulement si :
Ft ft : f ∈ F est relativement compact dans B, ∀ 0 t T, (3.3)
F est uniformément equicontinu c’est à dire :
∀ 0, ∃ tel que:
‖ft2 − ft1‖B ≤ , ∀f ∈ F,
∀ 0 ≤ t1 ≤ t2 ≤ T tel que: |t2 − t1| ≤
(3.4)
Pour une preuve de ces deux propositions on peut consulter [Si] .
Théorème 3.3 [BM2]
Soit un ouvert borné de Net T 0 fixé
On considère l’équation non linéaire ∂un
∂t − div ax, t, un , Dun fn gn dans D
′Q (3.5)
Où : Au − div ax, t, u, Du
est un opérateur de Leray-Lions défini dans Lp0, T; W1,p par la function de
Carathéodory a : 0, T N → N qui satisfait
|ax, t, s, | ≤ cx, t K1|s|p−1 K2||p−1
tel que: c ∈ Lp′Q, c 0, et K1, K2 ∈ . (3.6)
fn → f dans Lp′ 0, T; W−1, p′ fort (3.8) ax, t, s, − ax, t, s, ∗ − ∗ | − ∗|p si p 2 − ∗ 2 dx,t ∗ 2−p si p ≤ 2 p.p.x, t ∈ Q, ∀ s ∈ , ∀ , ∗ ∈ N (3.9)
pour un certain 0, avec d ∈ LpQ, d 0.
gnmesure de Radon bornée (3.10)
Alors
Dun → Du dans LqQNfort ∀q p. (3.11)
Proposition 3.4
Si u ∈ W01, p et si t → Gt est une fonction uniformément lipschitzienne
(c.à.d.:|Gt′ − Gt′′| ≤ K|t′ − t′′|)
définie pour t ∈ R, telle que G0 0, alors Gu ∈ W01,p et
∂Gu ∂xi
G′u ∂u
∂xi
la démonstration de cette proposition se trouve, par exemple dans [St1].
Une conséquence de cette proposition est que si u ∈ W01, p alors |u|, u max0, u et
u− max0, −usont dans W 0 1, p
CHAPITRE 2
MÉTHODE DE
PÉNALISATION
La pénalisation est un concept simple qui permet de transformer un problème d’optimisation avec contraintes en un problème ou en une suite de problèmes
d’optimisation sans contrainte. C’est un concept qui a une utilité à la fois théorique et numérique.
En analyse, l’approche par pénalisation est parfois utilisée pour étudier un problème d’optimisation dont les contraintes sont difficiles à prendre en compte, alors que le
problème pénalisé a des propriétés mieux comprises ou plus simples à mettre en évidence. Si on a de la chance ou si la pénalisation est bien choisie, des passages à la limite parfois délicates permettent d’obtenir des propriétés du problème originale (l’existence de solution par exemple).
Cette méthode intervient dans la résolution des inéquations variationnelles notamment celles qui sont étudiées aux chapitres trois et quatre. A cet effet nous avons consacré ce chapitre à rappeler la méthode classique de pénalisation ainsi que les outils nécessaires pour une bonne présentation de cette approche. Nous nous sommes basés sur l’ouvrage de J.L. LIONS [L] pour la rédaction .
1 Opérateurs monotones
Soit V un espace de Banach réflexif séparable, V′ sont dual.
Définition 1.1
On dit que l’opérateur A : V → V′ est
- monotone si
∀u, v ∈ V, 〈Au − Av, u − v ≥ 0 (1.1) - borné de V dans V′ si l’image d’un borné est un borné.
- Coercif si
〈Av, v
‖v‖
V→ si ‖v‖
V→ .
(1.2)- hémicontinu si
Théorème 1.1
Soit V un espace de Banach réflexif, A un opérateur monotone, borné, hémicontinu et coercif. Alors A est surjectif: c’est-à-dire quel que soit f ∈ V′ il existe u ∈ V tel que
Au f.
Exemple 1.1
V W01,p, V′ W−1,p′ 1 p et Au −div|Du|p−2Du
Conséquence
∀f ∈ W−1,p′
, il existe u ∈ W01,p tel que −div|Du|p−2Du f
Remarque 1.1
pour p 2 on a résolu −u f avec u ∈ H01, f ∈ H−1.
Démonstration du théorème 1.1
On utilise la méthode d’approximation de Galerkin
Première étape: Problème approché
Comme V est un espace séparable, il existe une base de Galerkin de V; w1, w2, w3, . . . . .
dénombrable telle que les combinaisons linéaires finies soient denses et w1, w2, w3, . . . , wm soient linéairement indépandantes.
Proposition 1.1
Il existe une solution approchée um j1
m
∑
jmwj,jm ∈ R, telle que:〈Au
m, w
j 〈f, w
j, j 1, . . . , m.
Deuxième étape: Estimations à priori et passage à la limite
On multiplie parjm et en sommant de j 1 à j m, on obtient:
〈Aum, um 〈f, um ≤ ‖f‖V′‖um‖V
d’où de la coercivité
En extrayant une sous suite, on a um u dans V faible, comme A est borné, alors
Aum est borné dans V′, en extrayant encore une sous suite on aura Aum dans V′
faible et par suite
〈Aum, wj 〈f, wj, ∀j fixé, m j.
d’où:〈, wj 〈f, wj. Comme les combinaisons linéaires des wj sont dense dans V cela
implique que f.
A est monotone, donc,∀v ∈ V, on a
0 ≤ 〈Aum − Av, um− v
〈Aum, um − 〈Av, um − 〈Aum, v 〈Av, v
〈f, um − 〈Av, um − 〈Aum, v 〈Av, v
à la limite on obtient
〈f, u − 〈Av, u − 〈, v 〈Av, v ≥ 0 et comme f on obtient:
〈 − Av, u − v ≥ 0. On utilise une idée qui s’appelle (Astuce de Minty): posons v u − tw, pour t ∈ , w ∈ V, t 0, on a
〈 − Atw, tw ≥ 0. on divise par t pour avoir
〈 − Au − tw, w ≥ 0.
En utilisant le faite que A est hémicontinu, et en faisant tendre t vers 0, on obtient 〈 − Au, w ≥ 0, ∀w ∈ V
donc
〈 − Au, w 0,
ce qui donne Au, i.e. il existe u ∈ V, tel que Au f.
On utilise la variante du théorème de Brouwer,m de dimension finie; P : m → m,
tel que P, (il suffit de savoir que P est définie sur || ≤ 0), continue, et tel que
P ≥ 0, ∀ ∈ m, ||
0. Alors il existe, ||≤ 0 tel que: P 0.
Ici jm/ j 1, . . . . m, P/j 〈Aum − f, wj, um j1
m
∑
jmwj.pour démontrer ça on aura besoin du lemme suivant:
Lemme 1.1
Si A est monotone borné hémicontinu, alors A est continu de V fort dans V′ faible.
Démonstration du Lemme 1.1
Soit un → u dans V fort, on veut démontrer que Aun Au dans V′ faible.
Comme A est borné on peut extraire une sous suite telle que Aun′ dans V′ faible, si on démontre maintenant que Au c’est fini.
En effet A monotone entraine que pour tout v ∈ V, on a:
〈Aun′ − Av, un′ − v 〈Aun′, un′ − v − 〈Av, un′ − v ≥ 0, ∀v ∈ V, c’est-à-dire que
〈Av, un′− v → 〈Av, u − v
et comme Aun′ → dans V′ faible et un′ → u dans V fort, leur crochet de dualité converge:
〈Aun′, un′ − v → 〈, u − v. Par conséquent, on a:
∀v ∈ V, 0 ≤ 〈 − Av, u − v. (1.4) En utilisant un procédé caractéristique des opérateurs monotone et appelé "Astuce de
Minty" on montre que (1.4) détermine. Soit w ∈ V quelconque et t ∈ R. Appliquant à
(1.4), v u tw, u − v −tw et divisant l’inégalité par t 0 on obtient: 〈 − Au tw, w ≤ 0.
Faisons tendre t vers 0 , comme A est hémicontinu, il vient: ∀w ∈ V, 〈 − Au, w ≤ 0.
Cette inégalité est aussi vraie pour−w, donc en fait ∀w ∈ V, 〈 − Au, w 0, soit
Au.
On conclut par unicité de la limite faible des sous suite extraite de Aun et faiblement
convergente.
2 Opérateurs pseudo-monotones
Définition 2.1
On dit que l’opérateur A : V → V′ est:
- de type M si on a pour toute suite u telle que:
u u, faible dans V
Au faible dans V′
lim sup〈Au, u ≤ 〈, u
Au.
- pseudomonotone au sens 1 si on a pour toute suite utelle que:
u
u, faible dans V
A
u
faible dans V
′lim sup〈
A
u
,
u
≤ 〈
, u
A
u
et
〈
A
u
,
u
→ 〈
A
u
,
u
.
1- A est pseudomonotone A de type M.
2- A monotone, hémicontinu A pseudomonotone.
Théorème 2.2
A de type M, borné coercif, alors∀f ∈ V′, il existe u ∈ V tel que Au f.
Remarque 2.1
Pour résoudre les équations la bonne notion c’est: A de type M.
Pour résoudre les inéquations la bonne notion c’est: A est pseudomonotone.
Démonstration du Théorème 2.2
On refait la démonstration par la méthode de Galerkin, et on prouve l’existence d’au moins d’une solution u telle que:Au f.
Autre définition de la pseudomonotonie
On dit que A : V → V′ est pseudomonotone au sens 2 si pour toute suite uon a :
u u, faible dans V
lim sup〈Au, u ≤ 〈, u
∀v ∈ V, lim inf〈Au, u− v ≥ 〈Au, u − v. .
Remarque 2.2
On peut donner cette définition (et aussi la précédente) pour des opérateurs non définis sur V entier.
A : K
⊂ V → V
′.
Proposition 2.1Si A : V → V′ est borné, alors les deux définitions de A pseudomonotone sont
3 Inéquations variationnelles (I.V)
Soit V un espace de Banach réflexif séparable, K un convexe fermé non vide de V et soit A : K → V′ un opérateur pseudomonotone, borné et f ∈ V′. Sous ces hypothèses on a
les deux résultats d’existence suivants:
Théorème 3.1
Si K est borné, alors il existe au moins u, u ∈ K tel que 〈Au − f, v − u ≥ 0 ∀v ∈ K.
Théorème 3.2
Si K n’est plus nécessairement borné, mais A est supposé coercif au sens suivant: ∃v0 ∈ V telque 〈Av, v − v‖v‖ 0
V → , si ‖v‖V → .
Alors il existe au moins une solution u de l’I.V :
u ∈ K, 〈Au − f, v − u ≥ 0 ∀v ∈ K.
Démonstration du Théorème 3.2
On suppose que le Théorème 3.1 est démontré et on approxime le convexe K non borné par un convexe KR (si R est assez grand), fermé non vide , défini par:
KR v ∈ K /‖v‖V ≤ R
d’après le Théorème 3.1, il existe uR ∈ KR solution de l’I.V:
〈AuR − f, v − uR ≥ 0, ∀v ∈ KR,
R assez grand pour que v0 ∈ KR (v0 de la coercivité), R ≥ ‖v0‖
〈AuR − f, v − uR ≤ ‖f‖‖v0‖‖uR‖, ‖uR‖≤ C0, ∀R.
Remarque importante
Dans les inéquations variationnelles il y a toujours deux choses à vérifier 1- La fonction appartient au convexe KR.
2- L’inéquation est vérifiée pour toutes les fonctions tests de KR.
En effet,
1- soit v ∈ K fixé, w v 1 − uR0, 0 1. Montrons que w ∈ KR0, on a
‖w‖V ≤ ‖v‖1 − ‖uR0‖,
comme est assez petit et ‖uR‖≤ R0, alors‖w‖V ≤ R0, donc w ∈ KR0.
2- Montrons que l’inéquation est vérifiée pour toutes les fonctions tests du convexe,〈AuR0 − f, v − uR0 ≥ 0, soit w− uR0 v − uR0 v − uR0, comme 0, alors l’I.V. suivante est vérifié
uR0 ∈ K
〈AuR0 − f, v − uR0 ≥ 0, ∀v ∈ K. Reste à montrer le Théorème 3.1
Théorème 3.1
Soit A : V → V′ borné, hémicontinu et monotone et soit K un convexe fermé borné
non vide de V. Alors, pour tout f ∈ V′, l’inéquation variationnelle:
Trouver u ∈ K telque : 〈Au − f, v − u ≥ 0, ∀v ∈ K, admet au moins une solution.
Démonstration du Théorème 3.1 Par la méthode de Galerkin:
V séparable alors il existe une famille dénombrable de sous espace de dimension
Vi ⊂ Vi1, eti1 Vi est dense dans V.
En fait, on peut prendre pour la construction de ces espaces une famille dénombrable wi
dense dans K. De cette façon, les convexes Ki K ∩ Vi sont tels quei1 Ki est dense dans
K.
Lemme 3.1
L’inéquation variationnelle:
Trouver ui ∈ Ki tel que:∀v ∈ Ki, 〈Aui − f, v − ui ≥ 0 admet au moins une
solution.
Démonstration
On munit Vi d’une structure euclidienne, dont on note le produit scalaire par. , . i.
Par le théorème de représentation de Riesz dans Vi, il existe une application linéaire
continue Ji de V′ faible dans Vi telle que:
∀g ∈ V′, ∀v ∈ Vi, 〈g, v Jig, vi.
Par définition, Ki est un convexe fermé, borné, non vide de Vi pour tout i. On
introduit la projection sur Ki, noté par Priv ∈ Ki et
∀w ∈ Ki, v − Priv, Priv − wii ≥ 0. (3.1)
C’est une application (non linéaire) en général continue de Vi dans Ki. On définit
alors une application:
Ti : Ki Ki, par
∀v ∈ Ki, Tiv Priv − JAv Jf (3.2)
Comme A est continue de V fort dans V′ faible, Ti est continue comme composé
d’applications continues. D’après le théorème de Brouwer, Ti admet au moins un point fixe
ui ∈ Ki, donc d’après (3.1) et (3.2) on a pour tout v ∈ Ki,
ui − JAui Jf − Tiui, Tiui − vi ≥ 0.
Soit, comme ui est un point fixe,
〈f − Aui, ui − v Jf − JAui, ui − vi ≥ 0
par définition de J.
l’inéquation variationnelle en dimension finie (elle n’intervient que pour la continuité de
A).
Le lemme 3.1 donne l’existence d’une telle solution si V est de dimension finie, sans autre hypothèses sur A que la continuité.
Comme Ki ⊂ K, qui est borné, ui est borné dans V. Comme A est borné la suite Aui
est borné dans V′ donc u
i u dans V faible et Aui dans V′faible. De plus comme K
est convexe fermé, u ∈ K.
Lemme 3.2
lim inf〈Aui, ui ≥ 〈, u.
Démonstration
En utilisant la monotonie de A (〈Aui − Av, ui − v ≥ 0) et la convergence faible
de ui et Aui on obtient lim inf〈Aui, ui − 〈, v − 〈Av, u 〈Av, v ≥ 0, d’ou le résultat
en prenant v u.
Lemme 3.3
On a aussi lim sup〈Aui, ui ≤ 〈, u.
Démonstration
On utilise l’ I.V en dimension finie.
Lemme 3.4
On a:〈Aui, ui → 〈, u, Au et u est solution de l’inéquation variationnelle.
Remarque 3.1
La difficulté essentielle: la suite ui converge faiblement, mais A est non linéaire. Il
n’y a donc aucune raison en général pour que Aui tende en dans un sens quelconque vers
Au. Il est remarquable que l’astuce de Minty et la monotonie permettent à elles seules ce passage à la limite quand ui est solution de l’I.V sur une suite de convexe dont la réunion
est dense dans K.
Théorème 3.3
Si A est strictement monotone alors la solution de l’I.V est unique.
Démonstration
conséquent, comme A est monotone,〈Au1 − Au2, u1 − u2 0 u1 u2.
Cas d’un convexe non borné (il faut la coercivité)
Définition 3.1
On dit que A est coercif s’il existe v0 ∈ K v0 0 si K V tel que :
lim
‖v‖→
〈Av, v − v
0
‖v‖
V .
Théorème 3.4
Soit A : V → V′ borné, hémicontinu, monotone et coercif et soit K un convexe
fermé, non vide. Alors pour tout f ∈ V′, l’I.V admet au moins une solution.
Démonstration
(voir J.L. LIONS [L] p 247)
Corollaire 3.1
Soit A : V → V′ borné, hémicontinu, monotone et coercif. Alors A est surjectif.
Démonstration
On prend K V, ∀f ∈ V′,∃u ∈ V, ∀v ∈ V on a 〈Au − f, v − u ≥ 0.
Prenant v u w, on en déduit que pour tout w ∈ V, 〈Au − f, w ≥ 0 d’ou, comme cette inégalité a aussi lieu pour−w, 〈Au − f, w ≤ 0, d’ou: Au f et A est surjectif.
4 Résolution des inéquations variationnelles
par la méthode de pénalisation
Soit V un espace de Banach réflexif, sa norme et celle de son dual sont strictement convexes, et soit K un convexe fermé de V.
Définition 4.1
les propriétés suivantes:
est monotone borné et hémicontinu de V dans V′ (4.1)
v/v ∈ V, v 0 K. (4.2)
(Il existe toujours un tel opérateur: voir J.L. LIONS [L] p 370).
Exemple 4.1
1) Soit A une matrice symétrique à coefficients L, coercive et f ∈ H−1,
K v ∈ H01, v ≥ 0 dans .
On considère l’application
Jv 12
ADv Dudx− 〈f, v.
Alors on a J atteint son minimum sur K, i.e.
∃u ∈ K, Ju ≤ Jv, ∀v ∈ K. Ce u est caractérisé par l’inéquation variationnelle:
u ∈ K
A Du Dv − udx ≥ 〈f, v − u, ∀v ∈ K. On peut choisirv lv − Pkv,
(existe grâce à J.L. LIONS [L] p 370), l c’est l’opérateur de dualité de V dans V′,
K v ∈ H01, v ≥ 0 p. p. dans ,
l Id et Pkv v(i.e. on projette sur L2), donc v −v−, par suite l’équation
Au − 1u− f u ∈ H01. 2) V W01,p, 1 p , A donné par Av −
∑
i1 n | ∂v ∂xi | p−2 ∂v ∂xi ,K v ∈ W01,p, v ≥ 0 p. p. dans . On projette sur Lp et en choisissant
l’opérateur de dualité: lv |v|p−2v, on obtient:
v lv − Pkv −|v−|p−2v−,
et l’équation pénalisée correspondante est alors:
Au − 1|u−|p−2u− f
u ∈ W01,p.
Applications Proposition 4.1
Soit A : V V′, borné, pseudomonotone et coercif au sens suivant:
∃v0 ∈ K telque 〈Av, v − v‖v‖ 0
V → , si ‖v‖V → .
Alors pour tout f ∈ V′, il existe u ∈ K tel que:
〈Au, v − u ≥ 〈f, v − u, ∀v ∈ K.
Démonstration
On démontre cette proposition par la méthode de pénalisation. Soit un opérateur
∀ 0, il existe u ∈ K, telque :
Au 1u f.
Pour cela on utilise les remarques suivantes: i) l’opérateur v Av 1
v est pseudomonotone.
ii)
〈Av, v − v0 1〈v, v − v0
〈Av, v − v0 1〈v − v0, v − v0 ≥ 〈Av, v − v0,
car v0 ∈ K v0 0, et est monotone
et donc 1
‖v‖〈Av, v − v0 1 〈v,v − v0 , si ‖v‖→ .
d’ou l’existence de uqui vérifie: Au 1u f, (qui est dit: problème pénalisé
associé à〈Au, v − u ≥ 〈f, v − u, donc, on peut choisir usolution du problème pénalisé
telle que: udemeure dans un borné de V lorsque → 0. Comme A est borné, Au
demeure dans un borné de V′ et
u f − Au → 0, quand → 0 dans V′.
On a même‖u‖V′ ≤ C1. On peut extraire une sous-suite, encore noté u, telle que
u u, faible dans V
Au , faible dans V′.
Vérifions queu 0, on déduit de 〈u − , u − ≥ 0, pour tout que
−〈, u − ≥ 0, pour tout . Prenant u − , 0, ∈ V, on en déduit que 〈u − , ≤ 0. Faisant tendre vers 0, on a donc 〈u, ≤ 0, pour tout , d’où
u 0, donc u ∈ K.
〈Au − f, v − u ≥ 1 〈v − u, v − u ≥ 0. (4.3)
On en déduit
lim sup
→0 〈Au, u− u ≤ lim sup→0 〈f, u− u 0. (4.4)
Donc comme u converge faiblement vers u dans V et d’après4. 4 on a →0
lim sup 〈Au, u− u ≤ 0, ce qui implique (car A est pseudomonotone) que:
lim inf
→0 〈Au, u − v ≥ 〈Au, u − v.
d’où d’après4. 3, 〈f, v − u ≥ 〈Au, v − u, ∀v ∈ K. , i.e. 〈Au, v − u ≥ 〈f, v − u, ∀v ∈ K.
Remarque 4.1
Cette démonstration fournit un procédé d’approximation de u par u. A vrai dire ce
procédé n’est constructif que si uet u sont définis de façons unique. Ce qui est le cas si, par exemple A est strictement monotone.
CHAPITRE 3
EXISTENCE DE
1 Introduction
Dans ce chapitre nous allons montrer qu’il existe au moins une solution du problème non linéaire parabolique unilatéral suivant :
∂u
∂t Au gu, Du − f dans Q 0, T (1.1)
u ≥ , ≥ 0 et u − 0 dans Q (1.2)
ux, t 0 sur (1.3)
ux, 0 u0x dans . (1.4)
Où A est un opérateur du type Leray-Lions qui opère de Lp0, T; W
0 1, p
dans son dual,
f∈ Lp′Q , gx, t, u, Du est un terme non linéaire de la forme u|Du|q avec
q p − 1.Nous supposons ici p 2.
Nous employons dans cette démonstration la méthode de pénalisation et un nouveau théorème de compacité (voir [BM2]) qui affirme que les gradients des solutions des problèmes paraboliques non linéaires associés à des opérateurs de Leray-Lions sont compacts dans LqQ pour tout q p, lorsque les seconds membres de ces équations sont
bornés dans L1Q.
Un résonnement analogue a déja été utilisé dans le cas où g est nulle (voir par exemple [Do]). D’autre par l’équation associée au problème unilatérale1. 1, 1. 3 et 1. 4 (i.e. le cas où 0 dans 1. 1, les contraintes 1. 2 étant omises ) a été traitée dans
[BM1].
Signalons que d’après [M] le problème1. 1 − 1. 4 admet au moins une solution pour
0. Notre travail consiste à généraliser les résultats obtenus dans [M] en employant
d’autres techniques de résolutions.
Notons que Plusieurs auteurs (voir par exemple [AAR], [ABBM], [KKS] ) ont traité ce genre de problème mais avec divers types d’hypothèses sur l’opérateur A, la fonction
g ainsi que les données.
Cependant les travaux précédents n’ont pas étudié l’égalité complémentaire
u − 0 ainsi que l’existence d’une fonction positive qui la vérifie .
Le chapitre est organisé comme suit :
en premier lieu, nous introduisons les hypothèses nécessaires pour montrer le théorème 2. 1 qui représente l’originalité de notre travail.
Ensuite nous présentons une démonstration de ce théorème basée sur la méthode de pénalisation qui consiste à construire une famille de solution approchée et de montrer a partir des estimations a priori qu’une suite extraite converge vers une solution de notre problème.
2 Hypothèse et résultat principale
Soit un ouvert borné de N, ayant une frontière lipchitzienne notée∂ (i.e. est
de frontière "suffisamment régulière"). On désigne par Q le cylindre de N ; Q
0, T, (T fini) et par
∑
la frontière latérale de Q :∑
∂ 0, T. Soit A L’opérateur non linéaire défini de Lp0, T; W0 1, p
avec 2 p dans son dual Lp′
0, T; W−1, p′
(p′ désigne l’exposant conjugué de p i.e. 1p 1
p′ 1 ), A est
défini par :
Au −divax, t, u, Du
où A est de type Leray-Lions, et a x, t, s, est une fonction de Carathéodory vérifiant :
i :∀ s, ∈ N, x, t → ax, t, s, est mesurable.
ii: Pour presque tout x, t dans Q, s, → ax, t, s, est continue. On supposera vérifiées les hypothèses ci-dessous
ax, t, s, ≤ |s|p−1 ||p−1 k x, t, k x, t ∈ Lp′
Q, 0 ax, t, s, − ax, t, s, − 0, ∀ ≠ ,
ax, t, s, ≥ ||p, 0.
(2.1)
gx, t, u, Du est un terme non linéaire qui possède une croissance d’ordre
q,q p − 1 en |Du| , et une autre d’ordre m 1 m p − q et qui vérifie également une condition de signe. Plus précisément nous supposons que g est une fonction de Carathéodory telle que :
g x, t, s, ≤ b|s| h x, t ||q
où 1 q p − 1, h ∈ LQ, et b : R → R,
une fonction croissante continue non négative qui possède une croissance d’ordre
m1 m p − q en |u| :
(2.2)
b|u| ≤ |u|m; 0; 1 m p − q (2.3)
gx, t, s, s ≥ 0 ∀x, t, s, ∈ R2 RN. (2.4)
Les hypothèses sur u0, f, sont :
u0 ∈ L2 (2.5) f ∈ Lp′ Q (2.6) ∈ Lp0, T; W1,p avec ≤ 0 sur (2.7) 0 ≤ u0 p.p.sur (2.8) ∈ LQ (2.9) ∂ ∂t ∈ Lp ′ Q (2.10)
div a x, t, u, D ∈ Lp′
Q pour u ∈ Lp0, T, W
0 1, p
et est borné dans Lp′
Q sur tout ensemble borné de
Lp0, T, W
0 1, p
.
(2.11)
Notre résultat principal est le suivant:
Théorème 2.1
Sous les hypothèses2. 1 − 2. 11 il existe au moins u et solution du problème 1. 1 − 1. 4 vérifiant u ∈ L0, T; L2 ∩ Lp0, T; W 0 1, p (2.12) ∂u ∂t 1 2 avec1 ∈ Lp ′ 0, T; W−1,p′ et 2 ∈ L1Q (2.13) u ≥ dans Q (2.14) ∈ Lp′ Q (2.15) ≥ 0 (2.16) g x, t, u, Du ∈ L1Q et ug x, t, u, Du ∈ L1Q (2.17) ∂u
∂t Au g x, t, u, Du − f dans Q (2.18)
u − 0 dans Q. (2.19)
u ∈ C 0, T; W−1, r pour r inf p, p
ux, 0 u0x sur . (2.21)
3 Démonstration du theoreme 2.1
3.1 Approximations et pénalisation
Pour tout 0 nous définissons la fonction g x, t, s,
g x, t, s,
1 g x, t, s, (3.1)
Désignons par ula solution du problème approché et pénalisé suivant :
∂u ∂t − divax, t, u, Du gx, t, u, Du − 1 p−1 |u− −|p−2u − − f, dans Q. ux, 0 u0x, x ∈ , u 0 sur u ∈ Lp 0, T; W 0 1, p (3.2)
Le problème3. 2 admet une solution faible d’après un résultat classique (voir par exemple J.L. LIONS [L], F. DONATI [Do])
u ∈ Lp0, T , W01, p ∩ C0, T, L2, ∂u ∂t ∈ Lp ′ 0, T; W−1, p′ et ux, 0 u0x,
0T〈∂u ∂t , vdt
Qax, t, u, DuDvdxdt
Qgx, t, u, Duvdxdt − 1 p−1
Qu − −p−2u− −vdxdt
Qfv dxdt, ∀v ∈ L p0, T, W 0 1, p (3.3)3.2 Estimation de u
dans L
p0, T; W
01, p
Multiplions l’équation3. 2 par la fonction test u − et intégrons de 0 à t T.
0t ∂u− ∂t , u − dt′
0 t
ax, t′, u , DuDu − dxdt′
0t
gx, t′, u , Duu− dxdt′ − 1 p−1
0 t
|u − −|p−2u − −u− dxdt′
0 t
f − ∂∂t u − dxdt′. (3.4) Ceci implique1 2 ‖ut − t‖L22
0 t
a x, t′, u , Du Dudxdt′
0t
ugx, t′, u , Dudxdt′p−11
0 t ‖u− −t′‖Lppdt′ 1 p−1
0 t
|u − −|p−1 −dxdt′ 12 ‖u0− 0‖L22
0 t
f− ∂ ∂t udx dt′ −
0t
f− ∂∂t dxdt′
0 t
ax, t′, u, DuDdxdt′
0t
gx, t′, u, Dudxdt′ (3.5)D’après les conditions2. 1, 2. 2, 2. 3, 2. 4, 2. 9, nous pouvons avoir les estimations suivantes en utilisant les inégalités de Hölder et de Poincaré.
Q|ax, t, u, DuD|dxdt ≤
Q|u| p−1|D|dxdt
Q|Du| p−1|D|dxdt
Q|kx, t||D|dxdt ≤
Q|Du|pdxdt M1 M2, et
Qg x, t, u, Du dxdt ≤ 3
0t‖Du‖Lppdt′ M3 (3.6)
0t
a x, t′, u, Du Dudxdt′ ≥
0 t
|Du|pdxdt′
t0‖Du‖Lppdt′. (3.7)où est un nombre réel positif et M1, M2 et M3sont fonctions de de T ainsi que des
données.
Comme f, ∂ ∂t ∈ Lp
′
Q et u0 ∈ L2 nous déduisons d’après 2. 9 et l’inégalité de
Hölder
0t
f− ∂ ∂t u dxdt′ −
0 t
f− ∂ ∂t dx dt′ 12 ‖u0− 0‖L22 ≤ M4
0t‖Du‖Lppdt′. (3.8)En résumé3. 6, 3. 7, 3. 8 nous permettent d’écrire 3. 5 comme suit
1 2 ‖ut − t‖L22 − 5
0 t ‖u‖W 0 1,p p dt′
0t
ug x, t′, u , Du dx dt′ 1 p−1
0 t ‖u− −t′ ‖Lp p dt′ 1 p−1
0 t
|u − −|p−2u − −−dxdt′ ≤ M1 M2 M3 M4. (3.9)On choisit alors assez petit de sorte que − 5 0. (par exemple
10)