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L'impact du tourisme sur l'environnement : rapport général

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Academic year: 2021

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L’impact du tourisme sur l’environnement : rapport

général

Organisation de Coopération Et de Développement Économiques (ocde)

To cite this version:

Organisation de Coopération Et de Développement Économiques (ocde).

L’impact du tourisme

sur l’environnement : rapport général. [Rapport de recherche] Organisation de coopération et de

développement économiques(OCDE). 1980, 157 p. �hal-01510623�

(2)

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RAPPORT GÉNÉRAL

ORGANISATION DE COOPÉRATION

ET DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUES

(3)

Also available in English under the title

THE IMPACT OF TOURISM ON THE ENVIRONMENT

(4)

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L impact

du tourisme

sur

l'environnement

RAPPORT GÉNÉRAL

ORGANISATION DE COOPÉRATION

ET DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUES

PARIS 1980

(5)

L'Organisation de C oopération et de D éveloppem ent É conom iques (O C D E ), qui a été instituée par une Convention signée le 14 décem bre 1960, à Paris, a pour ob jectif de prom ouvoir des politiques visant :

— à réaliser la plus forte expansion possible de l’économ ie et de rem ploi et une

progression du niveau de vie dans les pays M em bres, tout en maintenant la stabilité financière, et contribuer ainsi au développement de l’économ ie mondiale ;

— à contribuer à une saine expansion économ ique dans les pays M em bres, ainsi que

non membres, en voie de développement économ ique ;

— a contribuer à l’expansion du com m erce mondial sur une base multilatérale et non discriminatoire, conformément aux obligations internationales.

Les Membres de l’O C D E sont : la République Fédérale d'A llem agne, l'Australie, l'Autriche, la Belgique, le Canada, le Danem ark, l’ Espagne, les États-Unis, la Finlande, la France, la G rèce, l’Irlande, l’Islande, l’Italie, le Japon, le Luxem bourg, la N orvège, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, le Portugal, le R oyaum e-U n i, la Suède, la Suisse et la Turquie.

r OCDE 1980

Les demandes de reproduction ou de traduction doivent être adressées à : M. le Directeur de l’inform ation, O C D E 2, rue André-Pascal, 75775 P A R IS C E D E X 16, France.

(6)

P r é fa ce

TABLE DES MATIERES

5

C onclusions de la Session Spéciale du Groupe d ’Experts sur

l !Environnem ent et le T ou rism e de l ’ OCDE ... 7

R ecom m andation du C on seil sur l ’ Environnement et le T ou rism e ... 13

ENVIRONNEMENT ET TOURISME : LE PRESENT ET LE FUTUR I. Un aperçu gén éral de la situation actuelle et des p e rsp e ctiv e s d ’ évolution par I. V asa llo et S. Delalande ... 23

La Situation A ctu elle ... 23

P e rsp e ctiv e s d ’ Evolution ... 28

L ’ Exem ple de l ’ Espagne ... 45

II. Les aspects économ iques de la protection de l ’ environnem ent dans le secteur du tourisme Rapport du S ecrétariat ... 53

Introduction ... ...53

L ’ E conom ie pragmatique du tourism e et ses conséquences écologiqu es ... ...55

La dégradation de l ’ environnement due au tourism e et ses conséquences pour le tourism e ... ...62

M esures économ iques et budgétaires destinées à p rotég er l ’ environnement touristique ... ...67

Conclusions ...75

(7)

n i. Les m esures politiques de p rotection de l ’ environnem ent dans les zones touristiques et leu r e ffica cité

par J .L . Mi chaud ... 79

Introduction ... 79

La situation des moyens de p rotection ... 79

Les six paradoxes des politiques environnem entales du tourism e ... 84

Conclusion ... 86

IV. N écessité d’ une définition et d ’ une action par A .S . Travis ... 87

Introduction ... 87

Long terme ou court term e ? ... 89

Institutions et Politiques ... 93

C ritères, Principes et Sauvegardes ... 96

Politiques appropriées ou niveaux a ppropriés ... 98

Annexe I ... 103

Annexe II ... ... ... 107

(8)

PREFACE

Dans plu sieu rs pays de l ’ OCDE la croissa n ce rapide du tourism e depuis 1950 a provoqué une certaine dégradation de l ’ environnement. Ces pays ont a lo rs demandé à l’ OCDE d ’ exam iner ce problèm e et c ’ est ainsi qu’ a été cr é é en 1977, dans le cadre du Program m e de Travail du Com ité de l ’ Environnem ent, le Groupe d ’ Experts sur l ’Environnement et le T o u r is m e . C e lu i-c i a été chargé d ’ analyser les différents im pacts du tou rism e sur l ’ environnem ent et de rech erch er dans quelle m esure et par quels m oyens il était possible de les réduire ou de les éviter. Cette publication, ’’Environnem ent et T ou rism e” , constitue le résultat final de ce program m e de travail qui s ’ est achevé en octobre 1978 à Salzburg par une Session Spéciale rassem blant le s m em bres du Groupe ainsi que des experts de d ivers domaines et des personnalités politiques.

Les travaux de ce Groupe ont été fondés en grande partie sur deux types de rap ports fournis par les pays Membres participant à ce projet :

- le p re m ie r type de rapport est un rapport national décrivant la situation gén érale du tourism e et de l ’ environnement, la p oliti­ que gouvernem entale pratiquée dans ce domaine et les m esures de planification et d ’ aménagement p rises dans les régions to u ris­ tiques pour p ro té g e r l ’environnement ;

- le second type de rapport est constitué par des études de cas co n cre ts effectu ées dans plusieurs pays M em bres et analysant le s in cid en ces du tourism e sur l ’ environnement ainsi que ses im plication s économ iques dans une station touristique donnée*. C es études devaient en particu lier m ettre en lum ière les r e la ­ tions existant entre les variations des recettes du tourism e et le s m odification s de l ’ environnement ;

- de plus, le Secrétariat a rédigé un certain nombre de rapports sur des questions p articu lières relatives au tourism e et à l ’en vi­ ronnem ent com m e, par exem ple, celles de la capacité d ’a bsorp ­ tion des zones touristiques, des m esures pour réduire l ’ influence de la circu la tion sur les lieux touristiques ou encore des effets du tou rism e sur l ’ économ ie et l ’ environnement.

D es douze rapports nationaux et des dix-neufs études de cas reçu s, des rapports du S ecréta riat et des d iscu ssion s ayant eu lieu au cours

(9)

d es réunions, le Groupe a pu tire r toute une s é rie de con clu sion s et élaborer des Recomm andations concernant l 1 Environnem ent et le T o u ­ r is m e .

C e lle s -c i ont été adoptées par le Com ité de ^Environnem ent puis par le C onseil de l’ OCDE lo rs de la Réunion des M in istres de l ’ E n viron - nement, à P a ris, les 7 et 8 mai 1979.

Ces études ainsi que les recom m andations auxquelles e lle s ont abouti doivent se traduire par la m ise en œ uvre de ce s politiques par certain nom bre d’ actions con crètes en faveur de l ’ environnem ent.

i) On peut tout d'abord s ’ attendre à ce que les pays M em bres, ayant souhaité le lancem ent de ce P rogram m e Environnement et T ou rism e, y ayant p articip é et en ayant approuvé le s co n clu ­ sion s, mettent en application les R ecom m andations faites par l ’ OCDE. Il est d ’ ailleu rs prévu que l ’ OCDE p a ssera en revue régulièrem ent la m ise en oeuvre de ce s R ecom m andations par les différents pays.

ii) L ’ Organisation joue égalem ent un rô le d ’ a ssista n ce auprès des pays désireux d ’ élab orer une législation concernant l ’en viron ­ nement et le tourism e ou des plans d ’ am énagem ent et de d é v e ­ loppement touristiques.

iii) La coopération, qui existe d éjà entre le s d iv e rs e s organisations internationales traitant des questions re la tiv e s au tou rism e et à l ’ environnement, se poursuivra, notamment en ce qui con cern e la déterm ination des droits et des d e v o irs des tou ristes ainsi que l ’ élaboration de lignes d ir e c t r ic e s , d ’ o rd re environm ental, pour le développem ent tou ristiqu e.

iv) Enfin, dans le cadre du P rogram m e de T ra v a il de l ’ OCDE sur l ’ Etat de l ’ Environnement, des indicateurs de l ’ environnem ent spécifiqu es, car relatifs au tou rism e, seron t établis afin de pouvoir évaluer les changements intervenus sur la qualité de l'environnem ent par suite du développem ent tou ristiqu e. Comme il est dém ontré dans ce rapport, tout la isse à p en ser que le tourism e poursuivra sa cro issa n ce et qu'en conséquence la p re ssio n sur l'environnem ent en sera en core a c c r u e . Cette m enace dont la plu­ part des gouvernements ont pris co n s cie n ce , incitera sans doute ce u x - ci à prendre des m esures afin d 'a s s u r e r à la fo is l'a v e n ir du tou rism e et la préservation de l’ environnement, ce dont le s tou ristes seron t les p rem iers à b én éficier. Ce rapport a donc pour but de donner un certain nombre d ’ orientations pour la m ise en oeuvre d ’ une telle politique.

(10)

CONCLUSIONS DE LA SESSION SPECIALE DU GROUPE DTEXPERTS SUR

L rENVIRONNEMENT ET LE TOURISME DE L TOCDE

Sur 1Tinvitation du Gouvernement Autrichien, le Groupe d ’ Experts su r l ’ Environne ment et le T ou rism e a tenu une session spéciale à Salzbourg du 17 au 20 o cto b re 1978.

Au cou rs de la S ession Spéciale, trois groupes de travail ont été constitués afin de d iscu ter de façon plus approfondie :

i) de la coop ération internationale ii) des asp ects fin a n ciers et économ iques

iii) des n orm es, des règlem ents et de la planification.

L es groupes de travail sont a rrivés à des conclusions qui ont été adoptées à la Session p lé n iè re .

A . CONCLUSIONS GENERALES

1. A u jou rd !hui, le tourism e est un des secteurs dont la croissa n ce e s t le plus rapide et il est devenu un élém ent important de la structure économ ique de bon nom bre de pays de l ’ OCDE. Le nom bre de voyageurs internationaux dans le monde est passé de 25 m illions en 1945 à 240 m il­ lions en 1 97 7*. La part du tourism e international dans les pays de l ’ OCDE e st d ’ en viron 70 %. Le tourism e national a également connu un taux de cr o is s a n c e é le v é .

2. Le tou rism e est à l'o rig in e de bénéfices non négligeables à la fo is sur un plan s o cia l et sur un plan économ ique. Entre autres, ii a contribué de façon im portante à l ’ élévation du niveau de vie en augmen­ tant et en élargissan t l’ éventail des p ossibilités d’ em ploi cré é s dans le dom aine des l o is ir s , de m ôm e qu’en devenant, pour quelques pays M em ­ b r e s , la plus im portante so u rce de devises étran gères. Les paiements du tou rism e international dans la zone OCDE sont passés de 5 m illiards de d olla rs US en i96 0 à 40 m illia rd s de d ollars US en 1977.

3. L ’ environnem ent e st un atout important pour le tourism e et le maintien d ’ un "b on ” environnem ent est donc essen tiel à la poursuite de

(11)

la cro is s a n ce touristique. R éciproqu em en t, une dégradation de l ’ en vi­ ronnement pourrait entrafher, et e lle l ’ a d éjà fait dans certain es ré g io n s, un déclin de la croissa n ce touristique. P a r con tre, en certain s en droits, le tou rism e a contribué à l ’ a m élioration de l ’ environnem ent.

4 . Le tourism e est, dans une large m e su re , une a ctivité menée par le secteu r privé de l ’ économ ie et les incitations du m arché ont contribué sensiblem ent à la cro is s a n ce rapide du to u rism e . T ou tefois, on ne peut s ’ attendre à ce que le m écan ism e du m arch é à lui seul puisse a ssu rer qu’une dégradation nouvelle n’ ait pas lieu :

a) Le m arché adopte généralem ent une approche à cou rt term e tandis que les incidences su r l ’environnem ent se produisent à long te r m e .

b) Le m arché ne peut pas évalu er le s changements qui intervien ­ nent dans les multiples élém ents contribuant à la qualité de l ’environnement et le m arché ne m et pas en évidence cette inform ation, même lorsqu e c e l l e - c i e x is te .

c) Il y a des valeurs environnem entales qui devraient être p r é ­ s erv ées en dépit de leur exploitation touristique potentielle ; cela con cern erait la con servation d ’ é co sy stè m e s et de paysages de valeur, de sites uniques, de m onum ents.

5. Il incom be aux gouvernem ents, aux niveaux a p p rop riés, lo c a l, national et international, de s ’ a ss u re r que l ’ environnem ent so it maintenu dans un état qui correspon de aux b esoin s des to u riste s, des indigènes et des intérêts nationaux* .

6. A ces fin s, et en se basant sur des con sidération s é co n o m i­ ques, so cia le s et de niveau de v ie, les gouvernem ents sont appelés à appliquer une grande variété de m esu res : inform ation et éducation, m esu res économ iques com prenant le financem ent de la p rotection de l ’environnement, moyens norm atifs et ré g le m e n ta ire s, m esu res de p la ­ nification et d ’aménagement.

7. Il est reconnu que le con trôle de la pollution et la p rotection de l ’ environnement entrafhent des fr a is . D ’ im portantes som m es d ’ argent proviennent actuellement des tou ristes eu x -m ê m e s ou des é ta b lis s e ­ ments à vocation touristique, m ais il a été prouvé que, dans beaucoup de région s touristiques, on ne co n sa cre pas suffisam m ent de fonds à la protection de l ’ environnement.

B . INFORMATION ET EDUCATION

1. Le p ro ce ssu s d ’ inform ation d evra it n é ce ssa ire m e n t com m en ­ c e r par inform er les tou ristes, le s indu striels du tou rism e et les

(12)

populations lo ca le s sur le b esoin , la façon et Les m oyens de p ré s e rv e r et d ’ a m é lio re r 1T environne ment et il devrait influencer leur co m p o rte ­ ment à ce t e ffe t.

2. L ’ élaboration de c r itè re s environnementaux agréés au niveau international et destinés à la description de zones touristiques fourn i­ ra it une inform ation u tile. En revanche, ces c r itè re s faciliteraien t la liste d e scrip tiv e de zones touristiques d ’ accueil en fonction de la qualité de l ’environnem ent afin d ’ in form er les touristes poten tiels. Cette liste d e scrip tiv e pourrait être con trôlée et réajustée de temps en tem ps.

3. Compte tenu de la n écessité de maintenir la qualité de l ’ en vi­ ronnem ent et de sa tisfa ire les aspirations des tou ristes dont le co m p o r­ tem ent e s t p a rfo is néfaste pour l ’ environnement, il e s t suggéré que les pays M em bres de l ’ OCDE, de con cert avec les organisations interna­ tionales com péten tes, élaborent une Charte des d roits et des d evoirs des tou ristes à l ’ égard de la p réservation de l ’ environnement et d éfin is­ sent, en con séquen ce, un plan d ’ action concernant l ’ inform ation et la form a tion .

C. MESURES ECONOMIQUES ET BESOINS DE FINANCEMENT

1. ’ ’ L es p rin cip es d ire cte u rs rela tifs aux aspects économ iques des politiques de l ’ environnem ent sur le plan International” et ” la Mise en oeuvre du prin cip e p ollu eu r-p a yeu r” , tels qu’ ils ont été adoptés par le s pays M em bres de l ’ OCDE, sont égalem ent applicables à la m ise en oeuvre de politiques re la tiv e s à l ’ environnement concernant les activités tou ristiqu es ; l ’ application de ces principes évitera toute discrim ination entre les rég ion s tou ristiqu es d ’ a ccu e il.

2. Le financem ent d ir e ct de la protection de l ’environnement par le pollueur devra it p erm ettre non seulem ent de réunir le s fonds destinés à cette fin m ais aussi de réd u ire l ’ im pact de la pollution.

3. Il est généralem en t reconnu que le financement d irect au moyen de taxes su r le s tou ristes ne su ffira pas et quTun com plém ent substantiel devra donc être fourni par d ’ autres sou rces budgétaires. Il e st reconnu que la capacité d ’ a cc r o ftr e ce s fonds varie de façon importante entre les pays, de m êm e que la part des recettes et des dépenses selon les d iffé ­ rents échelons gouvernem entaux.

4 . Dans le s pays où le principe de la péréquation financière entre le gouvernem ent central et le s d ivers niveaux des gouvernements locaux e s t a cce p té , il est su ggéré que le gouvernement central fournisse un apport fin a n cier supplém entaire afin de com pléter le som m es prélevées sur le pollueur ou l ’ u tilisateu r à l ’ échelon le plus bàs du Gouvernement.

5. L ’ aide du gouvernem ent aux régions touristiques d ’ a ccu eil en vue de p ro té g e r l ’ environnem ent est justifiable lorsqu e le développement

(13)

touristique fait partie intégrante d ’ une politique de développem ent r é ­ gional ou lorsque le tourism e répond aux o b je ctifs spécifiq u es d ’une politique sociale clairem ent d é fin ie .

6. Dans le cas de fluctuations écon om iques à cou rt term e e n tra f- nant une diminution des activités tou ristiqu es ou lo r s d ’une p ériode tran sitoire durant laquelle est appliquée une m esu re im portante d ’ ord re environnemental, une aide financière du gouvernem ent central p ourrait être utile afin de com pléter les finances lo ca le s dans ce s o b je ctifs gou ­ vernementaux.

7 . Quelques pays ont exprim é le souhait que l ’ OCDE alloue le s re s s o u rc e s n écessa ires pour étudier le s a sp ects fin a n ciers de la p r o ­ tection de l ’ environnement dans le s rég ion s tou ristiqu es en utilisant de façon judicieuse les études déjà d isp o n ib le s.

D. NORMES ET REGLEMENTS

1. Dans chaque pays M em bre, les pouvoirs publics sont re sp o n sa ­ bles de l ’ élaboration de norm es concernant l ’ environnem ent. Ces n o r­ m es devraient tenir compte des aspirations des tou ristes en m atière d ’ environnement et, à certains éga rd s, pourraien t être plus co n tra i­ gnantes dans les régions non touristiques ; ce s n orm es plus co n tra i­ gnantes devraient être déterm inées en fonction des p o ssib ilité s de finan­ cem ent de chaque région .

2. Les domaines p articu liers n écessitan t l ’ élaboration de n orm es et dans lesquels les pouvoirs publics devraient d évelop p er et m ettre en vigueur des exigences statutaires et des lignes d ir e c t r ic e s sont la qualité de l ’a ir, de l ’ eau potable et de l ’ eau à usage r é c r é a tif et l ’ utilisation des s o is.

3. Le touriste, com m e ceux qui offren t d es s e r v ic e s et des biens aux tou ristes, devraient re sp e cte r les e xigen ces con çu es pour la p r o te c ­ tion de la région et le re sp e ct des traditions cu ltu re lle s . Ces o b je ctifs peuvent être atteints par des exigen ces statutaires rela tiv es aux n orm es conceptuelles et opérationnelles.

E . GESTION ET PLANIFICATION

1. Les pouvoirs publics ont un rô le à jou er dans la m esure où ils peuvent influer à la fois sur la demande et sur l ’ o ffre en m atière d ’en vi­ ronnement dans les régions touristiques :

a) En ce qui concerne la dem ande, la réduction de la demande touristique de pointe dans le tem ps réd u irait la p re s sio n e x e r ­ cée sur l ’environnement et des actions te lle s que l ’ étalem ent des vacances s co la ire s devraient être vigou reu sem en t p ou rsu ivies.

(14)

C e lle s -c i seraien t particulièrem ent e ffica ce s et perm ettraient des écon om ies de coûts rela tifs aux systèm es d ’ égoût et d ’ é li­ mination des déchets solid es, la pollution par le bruit, le con trôle de la densité de la construction et de la circulation. b) En ce qui con cern e l ’ o ffr e , des inform ations devraient être

réunies afin d ’ évaluer la capacité d ’ accu eil des zones tou risti­ ques d ’ a ccu eil selon la nature et la variété de leurs re s s o u rce s tou ristiqu es ; les aspects physiques, écologiqu es, s o c io ­ cu ltu rels et psychologiques des régions et de leurs habitats devraient être p ris en compte ; l ’ im portance donnée à chacun va rie ra dans le tem ps et selon les endroits.

c) C ertaines région s où le m ilieu naturel est particulièrem ent sen sible exigeron t une protection spéciale afin de lim iter

strictem en t ou d ’ em pêch er com plètem ent leu r a ccè s aux v is ite u r s, l Tultim e protection consistant en 1Tappropriation du site par i ’ Etat. D ’ autres régions présentant un équilibre d é li­ cat entre la nature, les activités a grico le s et le tourism e, com m e les rég ion s de montagnes et les région s alpines par exem p le, req u éreron t une attention spécia le.

2. L es autorités nationales devraient encourager les autorités lo ca le s à s ’ a ss u re r que leurs d écision s soient p rises à partir d ’une inform ation aussi com plète que p ossible sur leurs incidences éventuel­ les sur l’ environnem ent ; dans le cas où l ’ inform ation n’ est pas su ffi­ sante, elle doit être com p létée. Des évaluations d ’ im pact sur l ’ environ­ nement devront être u tilisées pour évaluer les dom m ages potentiels causés à l ’ environnem ent par des p rojets touristiques, et ce ci grâce aux p révision s concernant la cro issa n ce et la demande de pointe. En ce qui con cern e les sites pour des p rojets envisagés de développement, toutes les alternatives devraient être p rises en considération, compte tenu des contraintes lo ca le s et des lim ites de la capacité d ’ a ccu eil.

3. Selon le systèm e de gouvernem ent, il y a une variété d ’ a lte r­ natives p o ss ib le s en ce qui concerne l ’ attribution des responsabilités spécifiq u es aux d ifféren ts échelons gouvernementaux et plusieurs s y s ­ tèm es fonctionnent en fait dans les pays M em bres. Pour encourager la m ise en œ uvre des politiques centrale et régionale au niveau local, d ifféren ts m oyens existen t, depuis l ’ application d irecte jusquTà l Tu tilisa - tion de m esu res d ’ incitation et de dissuasion et la fo rc e de persuasion.

Indépendamment du systèm e u tilisé, il est essen tiel qu’ il existe un m oyen grâ ce auquel le s d écision s loca les puissent être conform es à la réa lisation des o b je ctifs nationaux. En général, pour la majeure partie des pays M em bres, l’ attribution des responsabilités suivantes con stitu erait le moyen le m eilleu r d ’ élab orer une politique et de la m et­ tre en œ u vre, et pou rrait être u tilisé en ce qui concerne la préservation de l ’ environnem ent.

a) Les gouvernem ent centraux devraient form u ler des politiques nationales et des plans touristiques nationaux com m e facteurs

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de liaison entre les plans s e c t o r ie ls . Il faudrait donner des inform ations et des lignes d ir e c tr ic e s aux autres échelons gouvernementaux et a ssu re r la m ise en oeuvre de la politique et de la planification gouvernem entales par des m esu res d Tin c i­ tation ou de dissuasion. Il faudrait établir un cadre pour la planification régionale et lo ca le et le s gouvernem ents centraux devront exam iner, co n trô le r, et m ettre en oeuvre l'a p p lication de ce s m esu res. Le gouvernem ent région al a un rô le s e n s i­ blement pareil à celui du gouvernem ent cen tral m ais à l ’ éch elle région ale.

b) En s Tappuyant sur une base com parable au niveau international, les autorités nationales devraient p ré p a re r un inventaire des types de régions suivants :

- sites déjà développés pour le tou rism e et dont la capacité peut encore être exp loitée,

- sites offrant des p o ssib ilité s de développem ent en tant que nouvelles zones tou ristiqu es,

- sites exigeant des actions de restau ration .

c) A partir de cet inventaire et d ’ une cla ss ifica tio n b asée sur la capacité d ’ a ccu eil différente des s ite s , un schém a de p la n ifi­ cation devrait être élaboré qui d éfin irait une stratégie pour les implantations, pour le développem ent d ’une part et l ’ a m é lio ra ­ tion de l ’ environnement d ’ autre part, et intégrerait de la sorte le développement touristique dans le développem ent économ ique régional et dans l ’ aménagem ent so cio -é co n o m iq u e du t e r r ito ir e . d) Le gouvernement loca l e st l ’ échelon auquel la politique ém a ­

nant des niveaux centraux et régionaux est m ise en oeuvre et c ’ est ici que l ’ aménagement du te r rito ir e lo ca l a lieu. Il e st fondamental que les gouvernem ents locaux prennent part à l ’ élaboration de cette politique et qu’ ils soient dotés des pou­ v o irs n é ce ssa ire s à l ’ application de ce s plans.

4. La participation du public à l ’ élaboration des politiques de l ’environnement est maintenant reconnue et pratiquée dans la m ajeure partie des pays M em bres ; elle peut être appliquée aussi de façon utile à la résolution des p roblèm es liés au to u rism e . Les gouvernem ents qui acceptent ce genre de pratique devraient tenir com pte de la grande va ­ riété de l ’ opinion publique soit en faisant d irectem en t p a rticip e r le public à la p rise de décision , soit en le consultant avant de prendre des d é c i­ sion s. De telles procédu res perm ettront aux c o lle ctiv ité s lo ca le s de mieux com prendre que la conservation à long term e du support du tou­ rism e est une politique économ ique valable sous tous ses a sp e cts, quel que soit le pays.

(16)

RECOMMANDATION DU CONSEIL SUR L TENVIRDNNEMENT ET LE TOURISME

(Adoptée par le Conseil à sa 490ème séance le 8 mai 1979)

Le C on seil,

Vu l ’ a rticle 5 b) de la Convention relative à ¡ ’ Organisation de C oopération et de Développem ent Econom iques, en date du 14 d écem ­ bre 1960 ;

Considérant que le tou rism e constitue dans un grand nombre de pays M em bres une activité économ ique majeure dont la croissa n ce se poursuivra et est souhaitable à la fo is pour l ’ économ ie et pour le b ien - être s o cia l de la communauté ;

Considérant que le tou rism e peut fa v o ris e r la création d’ em plois et le développem ent région al ;

Considérant que le s r e s s o u r c e s environnementales constituent un atout m ajeur pour le tou rism e et qu’un environnement de qualité est e sse n tie l pour le s zones touristiques ;

Considérant qu’une cro is s a n ce sans frein du tou rism e pourrait entrafner une dim inution de la qualité de l ’ environnement dans les zones tou ristiqu es et par là une réduction de leur potentiel de revenus ;

C onsidérant que le tou rism e joue un rôle fondamental dans le d éve­ loppem ent de la com préh ension entre les peuples ;

Vu la R ecom m andation du C onseil, en date du 26 mai 1972, sur les p rin cip es d ire cte u rs re la tifs aux aspects économ iques des politiques de l ’ environnem ent sur le plan international /C(72)12_8/ ;

Vu la R ecom m andation du C onseil, en date du 14 novem bre 1974, sur la m ise en oeuvre du princip e pollueur-payeur /C (74)223/ ;

Vu la R ecom m andation du C onseil, en date du 12 octobre 1976, sur les p rin cip es re la tifs à la gestion des zones côtières /C (76 )1 61 (F in a lj/ ; Vu le s travaux des organisations intergouvem em entales traitant de questions rela tiv es à l ’ environnem ent et au tourism e ;

(17)

Sur la proposition du Com ité de i f Environne ment ;

1. RECOMMANDE que les pays M em bres intègrent toutes le s c o n s i­ dérations d 'o rd re environem ental dans leurs politiques et leurs s tra té ­ gies de développem ent du tourism e au stade le plus p r é c o c e p o ss ib le , afin que c e lu i-c i soit com patible a vec la con servation de la qualité de l'environnem ent.

2. RECOMMANDE que les pays M em bres soient guidés dans le d é v e ­ loppement de leur industrie touristique par le s lignes d ir e c tr ic e s c o n c e r ­ nant les aspects économ iques et internationaux des politiques de l'e n v i­ ronnement dans les zones tou ristiqu es, figurant dans l'A nnexe à la présente Recomm andation qui en fait partie intégrante.

3. RECOMMANDE que les pays M em bres, en coopérant au niveau international, établissent pour les région s tou ristiqu es d 'a cc u e il une sé rie d'indicateurs de l'environnem ent qui sera ien t à la fo is a pp rop riés et fa cile s à u tiliser et qui perm ettraient d 'a id e r le s autorités c o n c e r ­ nées à élab orer et à mettre en oeuvre une politique du tou rism e com p a ­ tible avec les exigences de l'environnem ent.

4 . RECOMMANDE que les pays M em bres prennent les m esu res n é c e s ­ saires afin que les considérations d 'o r d r e environnem ental soient dû­ ment in corp orées dans toute définition des d ro its et des d e v o irs des tou ristes, établie au niveau national ou international, et q u 'e lle s soient accom pagnées de campagnes dTinform ation et de form ation a p p rop riées. 5. RECOMMANDE que les pays M em bres prennent le s m esu res n é c e s ­ sa ire s sur le plan national et international afin de s 'a s s u r e r que les considérations d 'o r d r e environnem ental soient dûment p r is e s en com pte par les autorités publiques com pétentes ainsi que par les organ ism es et les en trep rises de tou rism e.

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Annexe

LIGNES DIRECTRICES CONCERNANT LES ASPECTS ECONOMIQUES E T INTERNATIONAUX DES POLITIQUES DE L T ENVIRONNE MENT DANS LES ZONES TOURISTIQUES

I. ASPECTS INTERNATIONAUX

1. " L e s p rin cip es d ire cte u rs relatifs aux a spects économ iques des politiques de 1 Environnem ent sur le plan international" et "L a m ise en oeuvre du princip e p ollu eu r-p a yeu r", tels quTils ont été adoptés par le s pays M em bres de l ’ OCDE, sont égalem ent applicables à la m ise en œ uvre de politiques re la tiv e s à l ’ environnement et concernant les a cti­ vités tou ristiqu es ; l ’ application de ces principes évitera toute d is c r i­ m ination entre le s rég ion s touristiques d ’ a ccu eil.

2. Les pays M em bres devraient coop érer pour établir un en sem ­ ble d ’ o b je ctifs et une s é rie d ’ indicateurs de base de l ’ environnement qui p erm ettraien t de d é c r ir e l ’ état de l ’ environnement dans les régions tou ristiqu es d ’ a ccu e il.

II. MESURES NATIONALES

A . N orm es et règlem en ts connexes

1. C onform ém ent à la Recomm andation sur les principes d ir e c ­ teurs re la tifs aux asp ects économ iques des politiques de l ’ environne­ ment sur le plan international, l ’ établissem ent de norm es d ’ environne­ ment incom be aux pouvoirs publics compétents et prend en compte "d es o b je ctifs sociau x d ifféren ts et des p riorités différentes a ccord ées à la p rotection de l ’ environnem ent ainsi que des degrés différents d ’indus­ tria lisa tion ou de densité dém ographique". Ceci s ’ applique égalem ent à l ’ établissem en t de n orm es dans les régions touristiques d ’ accueil en vue de répondre aux aspirations des touristes en ce qui concerne l ’ environnem ent. Dans les zones touristiques, des norm es devraient être con çu es en con form ité avec les exigences des touristes en m atière de santé, de lo is ir s et de détente. Ces norm es devront prendre en com pte la cap acité de financem ent de chacune des ré g io n s.

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2. Tous les aspects du tourism e devraient être con form es aux conditions de 1Tenvironnement de la zone co n ce rn é e , en p a rticu lie r dans les régions montagneuses et les région s litto r a le s , où l ’harm onisation des politiques du tourism e et de l ’environnem ent passe par le re s p e ct des activités a gricoles et fo r e s tiè r e s .

3. Tout en tenant compte du fait que le développem ent ré g u lie r et continu de l ’ industrie touristique dépend de la con servation des r e s s o u r ­ ces sur lesquelles elle re p o se , les autorités com pétentes devraient veiller à ce qu’ également ceux qui offren t s e r v ic e s et agrém ents aux touristes respectent les exigences con çu es pour la protection de la région ainsi que les traditions cu ltu relles. Ces o b je ctifs peuvent être atteints par des obligations réglem en taires qui garantiraient des n orm es élevées pour les s e rv ice s et les agrém ents du tou rism e et par l ’ exactitude de l ’ inform ation relative à l ’ environnement fournie aux tou ristes p oten tiels.

B. M esures de planification et d ’ aménagem ent

4. Afin de con serv er les r e s s o u r c e s n atu relles, cu ltu relles et arch itecturales qui constituent les élém ents qualitatifs de base du tou­ rism e , il est essen tiel que les autorités com pétentes élaborent des l i ­ gnes d ir e c tr ic e s concernant l ’environnem ent qui soient re s p e cté e s lo r s de la préparation des plans de développem ent tou ristiqu e, et p a r tic u liè ­ rem ent en ce qui concerne la qualité de l ’ air et de l ’ eau (eau potable et eau à usage ré cré a tif), la conservation des s o ls , la protection de l ’ h é r i­ tage naturel et culturel et la qualité des établissem en ts hum ains.

5. Les autorités com pétentes devraient v e ille r à ce qu’une atten­ tion particu lière soit a ccord ée, dans le s zones tou ristiqu es, aux p r o ­ blèm es lié s à la demande de pointe, au traitem ent des déchets et des eaux u sées, au bruit, au contrôle de la densité de la con struction et de la circu lation.

6. Toutes les m esures d ’ incitations p o ss ib le s devraient être p r i­ ses par le secteur public, com m e par le secteu r p riv é , afin de mieux rép a rtir la demande touristique dans le tem ps et de réd u ire ainsi les contraintes pesant sur l ’ environnement ; à cette fin, il faudrait en cou ­ rager l ’ étalement des vacances et le s fins de sem aine ” à la ca rte ” .

7. A partir des listes nationales m entionnées au paragraphe 11 c i-d e s s o u s et des description s b a sé e s sur la capacité d ’ a ccu e il r e s p e c ­ tive des s ite s , une déclaration d ’ o b je ctifs devra it être éla b orée qui d é fi­ nirait une stratégie pour le choix des sites à d évelopper d ’une part et pour l ’ am élioration de l ’ environnem ent d ’autre part ; ce schém a inté­ grera it le développement touristique dans le développem ent économ ique régional, et tiendrait compte des p réoccu pation s s o cia le s et de l ’ a m é ­ nagement du te r r ito ir e .

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8. L es autorités com pétentes devraient s ’a ssu re r que les d écision s re la tiv e s aux plans de développem ent touristique soient p rise s à p a r ­ tir d ’ une inform ation au ssi com plète que p ossible en ce qui concerne le u rs in cid en ces sur l ’ environnem ent ; si l ’ inform ation n 'est pas su f­ fisante, e lle devrait être com plétée. Des évaluations d ’ impact sur l ’environnem ent devraient être u tilisées pour des opérations im portan­ tes de développem ent touristique afin d ’ évaluer le s dom mages potentiels causés à l ’ environnem ent, com pte tenu des p révision s concernant la cro is s a n c e et la demande de pointe du tourism e. En ce qui concerne le s sites pour des p ro je ts de développement envisagés, toutes les a lte r­ natives devraient être p r is e s en considération, en tenant compte des contraintes lo c a le s et des lim ites de la capacité d ’ a ccu eil de l ’ environ­ nement ; cette capacité intègre des facteurs physiques, écologiqu es, sociau x, cu ltu rels et p sych ologiq u es.

9. Compte tenu du fait que la capacité d ’ a ccu eil varie selon les s ite s , le s p ou v oirs rég lem en ta ires devraient être em ployés pour lim i­ ter le s actions de développem ent dans les régions particulièrem ent sen ­ s ib le s , requérant une p rotection spéciale ; cette protection peut rendre n é ce s s a ire une lim itation de l ’ a ccè s à ces zones et l ’ultime protection peut co n s iste r en l ’ appropriation du site par les pouvoirs publics.

10. En se fondant sur les indicateurs de l ’environnement mentionnés au paragraphe 1.2 des p résen tes Lignes D ire c trice s , les autorités gou­ vernem entales devraient su rv e ille r l ’ état de l ’environnem ent des p rin ­ cip a les rég ion s tou ristiqu es d ’ accu eil et évaluer le s changements inter­ venant dans la qualité de l ’ environnement de ces région s ; l’ inform ation qui en d écou lera it se ra it utile aux responsables des p rise s de d écision , com m e aux to u ris te s .

C . R ô le s spécifiq u es des gouvernem ents

11. L ’ attribution de resp on sabilités en m atière d ’environnement va rie d ’ un pays à l ’ autre pour des raisons constitutionnelles. En géné­ ra l, les autorités gouvernem entales lorsqu ’ e lle s élaboreront des p o liti­ ques et des p rogram m es touchant à la qualité de l ’ environnement et au développem ent, auront à a ss u re r les rô le s ci-a p rè s p r é c is é s :

a) Identification des types de régions suivants :

i) site s d éjà développés pour le tourism e et dont la capacité peut en core être accrue ;

ii) s ite s offrant des p ossib ilités de développem ent en tant que nouvelles zones touristiques ;

iii) sites exigeant des actions de restauration du point de vue de l ’environnem ent.

La s é rie d ’ indicateurs de l ’ environnement correspondante, telle qu’elle e s t p rop osée au paragraphe 1.2 des présentes Lignes D ir e c tr ic e s , p ou rra it être utilisée pour cette procédure d ’ iden­ tifica tion .

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b) L ’ élaboration et l ’ adoption de n orm es de qualité de l ’en v iro n ­ nement dans les principales zones tou ristiq u es, qui doivent être com patibles avec les politiques et les o b je ctifs en viron ­ nementaux, sociaux et écon om iq u es, y co m p ris le tou rism e, sont la respon sabilité des ju rid iction s e t/o u des autorités con cern ées.

c) Dans un certain nombre de pays M em bres, la politique ém a ­ nant des niveaux centraux et régionaux e s t effectivem en t m ise en oeuvre au niveau local et c ’ e st à ce niveau que l ’ am énage­ ment du te rrito ire loca l a lieu . C ’ est le niveau auquel il est possible de mettre en vigueur les d é cisio n s concernant la capacité d ’accu eil (voir paragraphe 8 c i-d e s s u s ), g râ ce à une réglem entation de l’ a ccè s à certa in es z o n e s. Il est esse n tie l de trouver des moyens perm ettant aux d é cisio n s lo ca le s de contribuer à la réalisation des o b je ctifs nationaux.

D. Information et participation du public

12. Bien que les touristes soient sou m is aux lo is du pays, il incombe aux gouvernements e t/o u aux autres organ ism es con ce rn é s de fournir au public les inform ations n é ce s s a ire s sur la façon de re s p e c te r les zones naturelles particulièrem ent sen sib les ou les rég ion s ayant un patrim oine culturel. Ce type d ’ action pou rrait être mené notamment par l ’ apposition d ’ affiches et la distribution de b roch u res dans les r é ­ gions touristiques ainsi que par l ’ in sertion dans le s p rogram m es s c o ­ la ire s de leçons sur la conduite à o b s e r v e r dans le s région s d’ intérêt culturel et naturel.

13. Les gouvernements devraient ten ir com pte de la d iv e rs ité des points de vue au sein de l ’ opinion publique au sujet de l ’ im pact des p r o ­ jets touristiques sur l ’environnem ent, so it en faisant p a rticip e r le public à la p rise de décision de façon pratique et a p p rop riée, soit en le con su l­ tant avant de prendre des d é cisio n s. De te lle s p ro cé d u re s perm ettraien t aux collectivités loca les de mieux com pren dre que la con servation à long term e des valeurs touristiques constitue une politique économ ique saine qui intéresse l ’ ensem ble du p ays.

E . A sp ects financiers

14. Etant donné que les re ce tte s provenant du tou rism e ne sont pas toujours suffisantes pour a ssu re r le financem ent d ir e ct de la protection de l ’environnement, les gouvernem ents peuvent en visa ger de con tribu er dans une certaine m esure à ces d épen ses, à condition que l ’ a llocation de tels fonds soit conform e aux p rin cip es d ire cte u rs re la tifs aux a spects économ iques des politiques de l ’ environnem ent sur le plan international et réponde aux im pératifs économ iques et sociau x de chaque pays, en tenant compte des considérations suivantes :

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i) l'a id e du gouvernem ent pour protéger l fenvironnement dans les zones touristiques peut être justifiée par le c a r a c ­ tère s o cia l d es ob jectifs du tourism e ;

ii) c e l l e - c i peut égalem ent être justifiée lorsqu e le d évelop ­ pem ent du tourisme* fait partie intégrante d'une politique de développem ent région al.

15. Toute p rop osition de plan de développem ent du tourism e que ce soit au niveau national, régional ou loca l, devrait com prendre une évaluation en term es fin a n ciers et de bilan des coûts et avantages des effets de ce plan sur les rég ion s con cern ées et devrait p révoir d'in clu re le financem ent des m esu res de protection de l'environnem ent.

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ENVIRONNEMENT ET TOURISME : LE PRESENT ET LE FUTUR

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I

UN APERÇU GENERAL DE LA SITUATION ACTUELLE ET DES PERSPECTIVES DEVOLUTION*

Dans un certain nom bre de pays de l'OCDE le tourism e constitue une industrie en pleine expansion et qui présente de nombreux avantages sur le pian écon om ique.

Cependant sa cr o is s a n c e rapide durant ces trente d ern ières années n’ a pas été sans con séquen ces sur l ’environnement et une certaine inquiétude se fait jou r à l ’heure actuelle quant à l ’ avenir du tourism e d ’une part et aux coûts cro issa n ts qu’ il entrafhe d ’ autre part.

A u ssi a pp araît-til n é ce ssa ire de faire le point sur la situation actuelle et d ’ en visa ger son évolution future, afin d ’ orien ter la c r o is ­ sance du tou rism e dans le sens le plus souhaitable, à la fois du point de vue du tou rism e com m e de celui de l ’environnement.

LA SITUATION ACTUELLE

Deux aspects esse n tie ls ca ra ctérisen t la situation actuelle : les d ivergen ces et les contradictions qui existent entre les o b je ctifs du tou rism e et ceux de l ’environnement,

et les effets de dégradation qu’ e x e rce le tourism e sur l ’ en vi­ ronnem ent.

A . D ivergen ces entre tourism e et environnement

Cette d ivergen ce d ’ intérêts peut s ’ expliquer de la façon suivante : d ’un côté, un environnem ent de qualité s ’ avère indispensable à la pratique du tou rism e,

et d ’ un autre côté, la qualité de l ’ environnement est dangereu­ sem ent m enacée par le développement touristique lui-m êm e que l ’ on ch erch e à fa v o r is e r dans un certain nom bre de pays de l ’ OCDE étant donné son importance économ ique.

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a) Les exigences en m atière de qualité de l'environnem ent :

i) Les exigences des tou ristes e u x -m ê m e s ont été cla irem en t exprim ées au cours d'enquêtes faites dans p lu sieu rs pays su r le s f a c ­

teurs déterminant la demande tou ristiqu e* . E lles ont p e rm is de c o n s ­ tater que les différen ces entre le s pays ou le s région s sont peu co n s id é ­ ra b les, com pte tenu des divers types de va ca n ces re c h e rc h é e s par le s tou ristes.

Les principaux facteu rs de d é cisio n sont le s suivants : 1. l'attrait du paysage,

2. la qualité du clim at a s s o cié e à la pureté de l'a ir , à la p ropreté de l'e a u et à la tranquillité,

3. le coût des va ca n ces,

4. la qualité intrinsèque de la rég ion , y co m p ris de sa cuisine, puis d'un certain nom bre d 'élém en ts d iv e r s . Un environnement de qualité et non pollué constitue donc la raison d 'ê tre du tourism e et sa p réserv a tion répond à l'in té rê t de tous ceux qui appartiennent au secteu r touristique com m e de ceux qui en profitent pour leurs lo is ir s .

ii) D ’autre part, il ne faut pas ou blier que l'en viron n em en t est un TTbien p érissa b le” , d ifficile à re co n stitu e r et o ffe r t en quantité

lim itée a lo rs que le tourism e qui le "c o n s o m m e ” est, au con tra ire, une activité dynamique et en pleine expansion. Une vigila n ce a ccru e

sera donc n écessaire pour p rotég er l ’ environnem ent s i l ’ on ne veut pas que c e lu i-c i devienne un bien trop ra re et trop ’ ’endom m agé” , ce qui nuirait, entre autres, à l ’ activité tou ristiqu e.

iii) Enfin, face à une urbanisation et à une industrialisation croissa n tes, la préservation d ’une certain e p rop ortion d ’e sp a ce s natu­

r e ls , de qualité et non pollués, apparaft indispensable pour m aintenir l ’ équilibre écologique générai et p erm ettre aux citadins de se détendre dans un m ilieu naturellement sain.

b) A ces exigences s ’ opposent des im pératifs écon om iques qui vont à l ’ encontre de l ’ environnem ent.

En effet, les politiques de certain s gouvernem ents tendent à fa v o r i­ se r la croissa n ce du tourism e pour les ra ison s suivantes :

i) Il constitue un moyen de développem ent et de r e v a lo r is a ­ tion de certaines régions à faibles revenus ou sans industries et où le s

activités traditionnelles sont en d éclin , com m e le s rég ion s de montagne par exem ple. A ses effets d ire cts sur l ’ écon om ie s ’ ajoutent ses effets de m ultiplicateur qui bénéficient à d ’ autres branches d ’ a ctivités in d ire c­ tement lié e s au tourism e (construction) ;

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ii) Le tou rism e constitue une importante sou rce d 'em p lois, surtout pour la main d 'œ u v re peu qualifiée et la main d'œ u vre féminine ;

iii) Dans un certa in nombre de pays, le tou rism e constitue une sou rce relativem en t im portante de d evises qui p erm et d 'éq u ilib rer la balance co m m e rcia le : ainsi, en 1976, la part des recettes du tou­ rism e international dans le s exportations de biens et se rv ice s était de 23, 5 % pour l'A u trich e , 21, 3 % pour l'E spagne, 18, 5 % pour la G rèce et 12,7 % p o u r le P o r tu g a l* . C 'est dire que les re ce tte s touristiques jouent un rô le non négligeable dans certains pays.

Cette situation paradoxale, qui conduit à développer le tourism e d'une part et à p r é s e r v e r l'environnem ent d'autre part, pose certains p rob lèm es :

le s rég ion s qui bénéficient d'un environnement de qualité, p ro p ice au développem ent du tourism e, se trouvent confrontés au dilem ne suivant :

so it fa v o r is e r l'e s s o r de cette activité économ ique et par conséquent a cce p te r une certaine dégradation de l'e n v iro n ­ nement ;

so it au con tra ire a cco rd e r p riorité à la préservation de l'en viron n em en t mais ren on cer alors à une partie des revenus potentiels provenant du to u ris m e .

Ce p rob lèm e e st d'autant plus aigu pour les rég ion s économ ique­ ment d é fa v o ris é e s et dont la qualité de l'environnem ent constitue la seule r e s s o u r c e exploitable com m e c 'e s t le cas par exem ple de beau­ coup de rég ion s de m ontagne.

Il faut donc trou ver un juste m ilieu entre "c ro is s a n c e touristique" et "p ré se rv a tio n de l'en viron n em en t", ce qui n écessite des choix judi­ cieu x qui ne soient pas faits au détrim ent de l'une ou de l'autre m ais fa vorisen t une industrie touristique de qualité en m êm e temps que de quantité.

D es con flits peuvent également naftre entre d'une part ceux qui d ésiren t fa v o r is e r le développement du tourism e et d'autre p art ceux qui d é sire n t le frein er :

L es p r e m ie r s , constitués par une certaine partie de la population lo ca le qui vit du tourism e (com m erçants, en tre­ p ren eu rs . . . ) ou par les prom oteurs du tou rism e, souvent étran gers à la région d 'a ccu e il (agences de voyage, hôte­ lie r s , restau rateu rs . . . ) , sont généralem ent partisans d'un tou rism e de m asse qui est plus rentable pour eux m ais plus nuisible pour l'environnem ent ;

* Politiques du tourisme et tourisme international dans les pays Membres de l'OCDE 19 7 8 , OCD E.

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Les secon ds, constitués par l !autre partie de la population résidente qui Msubit" le tou rism e, par certain s tou ristes eu x-m êm es et par ceux qui se posen t en défen seu rs de la nature et de l'environnem ent, se m ontrent au con traire hostiles au développem ent de cette a ctivité économ ique et plus soucieux de la p réserv a tion du patrim oine naturel ou culturel commun.

Il s 'a g it en fait de co n cilie r deux partis op p osés : l ’un visant plutôt l ’ intérêt p rivé avec des vues à cou rt term e et l ’ autre l ’ intérêt public avec une vue à plus long term e.

B. Impacts du tourism e sur l ’ environnem ent : effets à cou rt et à long term e

On peut u tiliser la cla ssifica tio n suivante pour inven torier les d o m ­ mages que le tourism e ou ses e x cè s peuvent o cca sio n n e r à l ’ en viron n e­ ment :

a) E ffets de pollution

i) Pollution de l ’air due surtout à la circu la tion autom obile, à la production et à l ’ utilisation d ’ én ergie ;

ii) Pollution de l ’ eau (m er, la c s , r iv iè r e s , s o u rce s ) due : au déversem ent d ’ eaux u sées non épurées en ra ison de l ’ absence ou du mauvais fonctionnem ent d ’ in stalla­ tions de traitem ent des eaux,

aux re je ts de déch ets so lid e s par le s bateaux de p la i­ sance,

au motonautisme (déversem en t d ’h y d ro ca rb u re s). iii) Pollution des sites par le s dépôts d ’ ord u res (pique- niques . . . ) et l ’ absence ou l ’ insuffisance de systèm e d ’élim ination des déchets (principalem ent sous form e d ’ ord u res m én a gères).

iv) Pollution acoustique due essen tiellem en t à la circu la tion autom obile ou à l ’ utilisation de certa in s véh icu les à usage r é c r é a tif (scooter des neiges, m otos de c r o s s , bateaux à m oteur, avions de tou­ rism e . . . ) mais aussi à la foule e lle -m ê m e des tou ristes ou à l ’ anim a­ tion qui l ’ accom pagne (podiums p u b licita ire s, co n cou rs de p lages . . . ) .

b) Réduction des espaces naturels et a g rico le s

i) La croissa n ce du tou rism e entrafhe la con struction de lo g e ­ ments, d ’ équipements et d ’ in frastru ctu res tou ristiqu es qui em piètent

inévitablement sur des espaces auparavant lib r e s , c ’ e s t -à -d ir e sur des zones naturelles ou a g rico le s ;

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ii) certa in es zon es naturelles de valeur (plages, forêts) sont souvent rendues in a cc e s sib le s au public par suite de leur privatisation

par des hôtels ou des p a r tic u lie rs .

c) D estruction de la flo r e et de la faune

i) L es d iv e rs types de pollution énum érés ci-d e s s u s ainsi que la réduction des e s p a ce s naturels et a gricoles sont responsables de la disparition d ’ une partie de la flo r e et de la faune ;

ii) la fréquentation et l ’utilisation e x ce ssiv e s de zones natu­ re lle s entrafhent aussi la disparition de certaines e sp è ce s végétales et

anim ales en ra ison du com portem ent même des tou ristes ( piétinement, cu eillette abusive, n égligen ce, vandalism e, inconscience parfois à l ’ o r i ­ gine d ’ incendies de fo r ê t par exem ple . . . ).

d) D égradation des paysages ainsi que des sites et monuments h istoriqu es

i) L ’ implantation d ’ équipements et d ’ infrastructures m od er­ nes lié s au tou rism e entrafhe souvent une dégradation d ’ ordre esthéti­ que du paysage ou des sites : en effet d ’une part le style et l ’ a rch ite c­ ture de ce s nouvelles implantations n’ est pas toujours en harmonie avec le s con structions traditionnelles ni à leur éch elle et d’ autre part le développem ent touristique se fait souvent de façon anarchique et d is p e r­ sé e , ’ ’m itant” ainsi le paysage ;

ii) la fréquentation ex ce ssiv e de lieux historiques ou de sites naturels exceptionnels peut aussi entrafher leur dégradation (graffitis,

vols . . . ) .

e) E ffets d ’ encom brem ents

i) La concentration dans le temps et dans l ’ espace des s é ­ jo u rs touristiques e st respon sable du surpeuplement des plages, des pistes de ski, des cen tres de villégiature et de la surcharge des su per­ stru ctu res et in fra stru ctu res touristiques, ce qui nuit beaucoup à l ’ envi­ ronnem ent et à la qualité de la vie ;

ii) l ’une des conséquences m ajeures est l ’encom brem ent du résea u ro u tie r lo r s des w eek-ends et des grands départs qui entrafhe une perte du tem ps de lo is ir s , une forte consom m ation d ’ énergie, une pollution atm osphérique et acoustique a ccru e.

f) E ffets de con flits

Durant la saison touristique, la population résidente doit non seulem ent supporter ce s effets d ’ encom brem ent qu’ elle ne connaît pas durant le reste de l’ année, mais elle doit souvent m od ifier com plète­ ment son mode de vie (rythme de travail accru , double activité . . . ) et

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coh abiter avec un type de population d ifféren t, urbaine en grande partie, et en quête de lo is ir s ; o r cette ’ ’c o e x is te n ce " n’e s t pas toujours aisée et s ’ accom pagne de tensions s o c ia le s , p articu lièrem en t vives dans les régions touristiques.

g) E ffets concurrentiels

Dans la m esure où le développem ent du tou rism e entrafhe une certaine consom m ation de l ’ espace et drafhe toute une partie de la m a in - d ’ œuvre loca le à son p rofit, il se produit inévitablem ent des effets de con cu rren ce, et ce c i le plus souvent au détrim ent des activités tra d i­ tionnelles (réduction des te r re s cu ltivables et de la m a in -d ’ œ uvre p r o ­ voquant le recu l de l ’ agriculture par exem p le).

Cette con cu rrence, en effet, évolue généralem ent v e rs l ’ instau­ ration d ’un m onopole de l ’ activité tou ristiqu e, ce qui, économ iquem ent, est peu souhaitable pour les région s d ’ a ccu e il.

Bien q u'arbitraire, cette cla ss ifica tio n des im pacts du to u r is ­ me sur l ’ environnement est utile ca r d'une part e lle constitue une sorte de m ise en garde contre les e rr e u rs co m m is e s dans le passé par suite d ’un développem ent touristique e x c e s s if ou mal conduit, et d ’ autre part elle suggère la nature des actions à engager à l ’ avenir pour fa ire face aux p roblèm es qui se posent dans ce d om ain e.

Seule, une politique perm ettant d 'o r ie n te r et de co n trô le r la cro issa n ce touristique peut a ssu re r un développem ent du tou rism e en harmonie avec l'environnem ent. Or l'é la b o ra tio n d'une telle politique n écessite une connaissance ou une vue de l'évolu tion des b esoin s to u r is ­ tiques com m e des besoins environnem entaux.

De plus, cette connaissance e s t égalem ent indispensable du point de vue de la préservation de l'en viron n em en t : beaucoup d'études de cas ont en effet prouvé que l'o rig in e de la dégradation de l'e n v iro n n e ­ ment était le plus souvent due à l'a b s e n ce de con trôle sur ce phénomène en pleine expansion qu’ était le tou rism e.

Autrem ent dit, la m aîtrise de la cr o is s a n c e du tou rism e e st essen tielle et il im porte a lors d 'év a lu er cette c r o is s a n c e , c 'e s t - à - d i r e à quel rythm e, dans quelles zones, à quel mom ent et sous quelle fo rm e elle aura lieu.

PERSPECTIVES D'EVOLUTION

La croissa n ce du tourism e dépend d'un certa in nom bre de facteu rs d 'o rd re économ ique, sociologique et politique qui, selon leur évolution, peuvent la stim uler ou au con traire la fre in e r :

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A . L es facteu rs de la cr o is s a n c e touristique et leur évolution

1. F acteurs économ iques

a) La cro is s a n c e rapide du revenu disponible dans l'ensem ble des pays de l'OCDE perm et une plus grande a cce ssib ilité aux lo is ir s ainsi que l'a c c r o is s e m e n t des dépenses des tou ristes.

Bien que c e l l e - c i se ralen tisse depuis 1974 en raison de l'appa­ rition de nouveaux p rob lèm es économ iques, elle se poursuit cependant et continue donc tou jou rs, m ais de façon m oindre, à fa v o r is e r la c r o is ­ sance du to u rism e .

b) La cr o is s a n c e du PIB r é e l , qui perm et d'indiquer les variations de l'a ctiv ité économ ique et du niveau ré e l des revenus, peut être com pa­ ré e avec le nom bre d fa rriv é e s aux fron tières ainsi qu'avec les recettes du tou rism e international en term es ré e ls qui sont deux indicateurs p e r­ mettant d 'év a lu er le s variations du tourism e international. Cette com pa­ ra ison p erm et de con stater que :

les conditions économ iques influent sur l'évolution du tou­ ris m e international;;

les fluctuations du taux de cro issa n ce du tourism e sont plus accen tu ées que ce lle s du taux de croissan ce du PIB et sont le signe d'une certaine élasticité de ia demande du tou rism e international ;

cependant, dans l'en sem ble et sur une période de temps a sse z longue (8-10 ans), le taux de cro issa n ce du tourism e international apparaît toujours plus élevé que celui du PIB ou celu i du PNB : en effet, d 'après les chiffres de l'OCDE, on constate que, parallèlem ent à une croissan ce de 4 à 5 % du PNB dans les pays de l'OCDE, il y a une croissan ce de 7 % du tou rism e ; entre 1950 et 1975, a lors que le nombre d 'a r r iv é e s de touristes dans le monde est passé de 25 à 213 m illio n s, soit un taux d 'a ccro isse m e n t annuel de 8, 9 %, le PMB (ou Produit Mondial Brut de biens et de servies) n'a augmenté que de 4, 5 % par an en $ constants durant cette m êm e p ériode.

Une estim ation faite aux Etats-Unis p révoit pour les 20 p r o ­ chaines années un taux de croissa n ce annuel des dépenses du tourism e international de 7 % pour un taux de croissa n ce annuel du PMB rela tive­ ment optim iste de 4 ,7 % *.

* Congress o f the 11th ITB Berlin. March 9 -1 0 , 1977, on the occasion o f the 11th International Tourism -Exchange ITB Berlin. March 5 -1 3 , 1 9 7 7 . AM K Berlin, 157 p.

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Si la croissa n ce du PIB r é e l a un taux annuel de l ’ o rd re de 4 , 5 % , on peut donc penser que la cr o is s a n c e du tou rism e suivra un taux voisin de 6 % minimum.

Seuls certains événem ents écon om iques ou politiques d iffic ile ­ ment p révisib les pourront a ffe cte r la cr o is s a n c e du tou rism e interna­ tional étant donné l'é la s ticité de la demande dans ce se cte u r.

Le tourism e national, au co n tra ire , sem ble ca ra cté ris é par une demande beaucoup plus rigid e : si l'o n con sid ère en effet l'é v o lu ­ tion du nombre de nuitées des tou ristes nationaux pour chaque pays de l'OCDE, on constate que le taux d 'a c c r o is s e m e n t est souvent m oins élevé m ais plus rég u lier et qu 'il a été faiblem ent a ffecté par la c r is e économ ique de 1974*.

Cette d ifféren ce entre tou rism e international et tou rism e na­ tional s'explique par une m odification du com portem en t et des flux tou­ ristiq u es, en période de r é c e s s io n écon om ique, qui tend plutôt à fa v o ­ r is e r le te rrito ire national : c e l l e - c i p erm et en effet de continuer à prendre des vacances m ais à m oin dres fr a is .

D'autre part, la relation étroite qui existe entre revenu d is p o ­ nible par habitant et demande touristique explique la cr o is s a n c e lente et régu lière du tourism e national et la isse p ré v o ir une poursuite des tendances actuelles pour les prochaines années.

c) La diminution norm ale du nom bre d 'h eu res de trava il, p r in c i­ palement liée à l'évolution technologique de l'in d u strie , a pour c o n s é ­ quence l'a cc ro iss e m e n t du temps co n s a cré au tou rism e et aux lo is ir s . Ainsi par exem ple, dans un certain nom bre de pays européens de l'OCDE et au Japon, cette réduction a généralem ent été de 4 h eures ou plus par semaine dans les industries m an ufactu rières** entre 1968 et 1977. En

* Politique du Tourisme et tourisme et tourisme international dans les pays Membres de l ’ OCDE, OCDE.

* * REDUCTION DES HEURES DE TRAVAIL REMUNEREES DANS LES INDUSTRIES MANUFACTURIERES DE QUELQUES PAYS DE L'OCDE

PAYS NOMBRE D ’ HEURES PAR SEMAINE EN 1968 NOMBRE D ’ HEURES PAR SEMAINE EN 1977 DIFFERENCE Autriche-1 ... 38, 6 3 3 ,9 - 4 , 7 France ... 4 5 ,3 4 1 ,3 - 4 , 0 Japon ... 4 4 ,6 4 0 ,3 ~ 4 , 3 Norvège^ ... 36, 7 3 1 ,7 - 5 Portugal^ ... 4 4 ,7 4 0 ,1 - 4 , 6 Royaume-Uni^ ... 4 5 ,8 4 3 ,6 - 2 , 2 Suède3 ... 38, 7 3 3 ,2 - 5 , 5 1. Y compris les industries extractives.

2 . Hommes seulem ent. 3 . En 1976 au lieu de 1977

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Suède et en Finlande la durée des congés payés a été portée de 4 à 5 sem aines et l'o n peut p en ser que d'autres pays de l !OCDE suivront cet exem p le . Enfin l'a b a isse m e n t p ro g r e s s if de l'â ge de la retraite p ro cu ­ r e r a aussi plus de tem ps dispon ible.

d) La dim inution du coût re la tif des transports, en p articu lier de l'a u tom obile et de l'a vion , et l'a cc ro is s e m e n t consécutif de la m o to ri­ sation et de la m obilité ont largem ent fa v o risé l'expansion du tou rism e. A in si, par exem p le, d 'a p rè s les statistiques de l'international Civil A viation Organisation, la cro is s a n ce du nombre de passagers au km a

suivi un rythme de 9 % par an durant ce s 10 d ern ières années.

Cependant il est à crain dre que l'augmentation importante du p rix des carbu ran ts, à laquelle on assiste depuis 5 ans et qui se p ou r­ suivra vraisem blab lem en t, ne diminue le nombre et la distance des d é ­ placem en ts tou ristiq u es.

e ) L 'a m é lio ra tio n et l'ex ten sion générales du réseau d 'in fra stru c­ tu res qui fa vorisen t l 'a c c è s aux zones touristiques et réduisent en m ême tem ps la durée des tra je ts, sont égalem ent un facteur important de la c r o is s a n c e du tou rism e et, en p articu lier, du tourism e de w eek-end.

f) Enfin, l'une des conséquences à long term e de l'e s s o r é co n o ­ mique des pays en voie de développem ent sera l'a r r iv é e de nouveaux con som m ateu rs su r le m arché du tou rism e.

2. F acteurs so cio lo g iq u e s

a) La cr o is s a n c e de l'urbanisation et de l'industrialisation dans les pays de l'OCDE est en grande partie responsable de la dégradation du cadre de v ie . La réa ction de la population face à ce phénomène se m anifeste par un b e so in cro issa n t de détente et de dépaysement dans des sites non p ollu és, pour des raison s évidentes d 'équ ilibre et de santé. Or l'in d u stria lisa tion et surtout l'urbanisation allant croissan t dans la plupart des pays de l'O C D E , il est vraisem blab le que le taux de départ (lié au taux d'u rban isation )* ne ce s s e ra d'augm enter.

* Le journal français "V ie Quotidienne" a fait des statistiques en 1977 sur le taux de départ des Français selon leur lieu de résidence :

Lieu de résidence Taux de départ des habitants

Com m unes rurales ... Agglom érations de moins de 2 0 000 habitants Agglom érations de 2 0 000 à 100 000 habitants Agglom érations de 100 000 habitants et plus,

sauf l'agglom ération parisienne ... Agglom ération parisienne ... V ille de Paris ... 30, 1 % 4 3 ,9 % 5 6 ,6 % 6 2 ,5 % 8 4 ,2 % 8 5 ,8 %

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