AVANT-PROPOS 5
Avant-propos
Martine Méheut
Le Séminaire de Didactique des Disciplines Technologiques constitue depuis octobre 1990 un des pôles de l'Action Recherche en Éducation (thème : Didactique des Disciplines Technologiques) financée par la Direction de la Recherche et des Etudes Doctorales. Il réunit en particulier des enseignants du CFPET, des chercheurs du LIREST et de l'unité Didactique des Enseignements Techniques de l'INRP, et des étudiants de troisième cycle.
En 1990-1991, le séminaire constitue une approche des objets et des activités techniques, du point de vue de diverses pratiques : conception, utilisation, muséologie et enseignement-apprentissage.
Au delà d'une présentation des méthodes utilisées à différentes étapes des démarches intégrées de conception-production, les interventions de J.-C. Bocquet et de J. Noël proposent une conceptualisation d'un objet technique comme point de convergence de multiples vues ; un point particulièrement développé par J.-C. Bocquet est la reconstruction des objets en CAO par le couplage des représentations développées par les différents métiers. Dans une perspective moins exclusivement rationaliste, l'intervention de J. Noël souligne le rôle du temps et met en lumière la part des savoirs implicites dans les prises de décision. Une question qui apparaît ici centrale est la diversité et l'hétérogénéité des savoirs en jeu dans les pratiques professionnelles. Les relations entre ces différents types de savoir et les conditions de leur élaboration à partir de l'action constituent un des thèmes du débat avec G. Malglaive ; cette question est également abordée par P. Pelpel dans un champ différent, celui de la formation des enseignants.
L'exposé de B. Jacomy montre comment les points de vue associés à différentes pratiques technologiques peuvent trouver leur place dans un musée des techniques, comment ils sont intégrés dans les questionnements spécifiques à la muséologie.
6 DIDACTIQUE DES DISCIPLINES TECHNOLOGIQUES 1990-1991
J.-L. Martinand met l'accent, dans sa présentation de la notion de pratique de référence, sur les relations et les écarts entre pratiques scolaires et pratiques professionnelles. On retrouve cette question dans les propositions développées par M. Vignes pour un enseignement des automatismes et de l'informatique à l'école élémentaire ; l'intervention de J. Lebeaume met par ailleurs en évidence une dégénérescence rapide des enseignements à caractère technique dans l'enseignement général, lorsque la référence à des pratiques technologiques n'est plus assurée.
Les activités techniques renvoient aux pratiques de modélisation dans la pluralité de leurs visées et de leurs langages. Les contributions de M. Gahlouz et M. Méheut constituent un questionnement de la transposition de ces pratiques à l'enseignement scientifique et technique. La recherche présentée par J. Ginestié concerne les obstacles et les stratégies d'apprentissage d'un langage de description des systèmes automatisés, le Grafcet. L'étude de l'apprentissage de l'utilisation de systèmes de traitement de textes conduit P. Lévy à s'interroger sur les concepts minimaux permettant l'élaboration de modèles des systèmes techniques dans une perspective non plus de conception mais d'utilisation efficace ; l'utilisation d'objets matériels fabriqués apparaît dans les recherches présentées par P. Vérillon, comme une médiation dans la construction de concepts relatifs à l'espace.