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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Les cultures vernaculaires sont bien vivantes

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Academic year: 2021

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LES CULTURES VERNACULAIRES SONT BIEN VIVANTES !

Sara FRANCESCHELLI, Éric GALLAIS

Laboratoire d’Ethnologie des Mondes Contemporains, Université Paris 7-Denis Diderot

MOTSCLÉS : CULTURES TECHNIQUES TECHNIQUES TECHNOLOGIE SAVOIR-FAIRE

RÉSUMÉ : Des cultures techniques vernaculaires survivent localement ou dans le contexte des métiers. Dans certaines circonstances ces cultures font la preuve de leur supériorité sur des approches formalisées, apparemment plus rationnelles. Leur pérennité est menacée, précisément, du fait de la difficulté de les formaliser. D’où vient cette difficulté ? Cette question définit des champs d’observation à explorer et des interrogations quant à la prise en compte de ces cultures sur un plan didactique.

ABSTRACT : Some vernacular technical cultures are surviving, locally, or in the context of handicrafts. In some circumstances, these cultures show their superiority with respect of some formalised, and apparently more rational, approches. Their perenniality is threatened as a consequence of the difficulty of formalizing them. Where does this difficulty come from ? Some observation fields need to be explored and some questions are arising, in order of taking into account these cultures on a didactical plane.

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1. INTRODUCTION

Deux postulats ont valeur de paradigme pour le développement de la pensée dans notre civilisation occidentale. Le premier paradigme repose sur l'idée que "l'éducation" est le fondement même d'une évolution positive de tout être humain et, à travers ces évolutions individuelles, la condition primordiale de tout progrès social. Ce qui implicitement suppose acquise la notion de « Progrès » à laquelle chacun se doit de souscrire, l’éducation étant un des modes de contribution à ce mouvement, notion qui est ni de tout temps ni de tout lieu (Lévy-Strauss, 1990). Le deuxième paradigme, dont l'influence dépasse largement la pensée éducative mais qui lui est indissociable, est celui de la nécessaire « scientificité » vers laquelle devrait tendre toute activité et en particulier toute démarche intellectuelle - des approches non rationnelles pouvant avoir une légitimité dans des systèmes de pensée non occidentaux (Menen, 1972). Cette exigence de scientificité s'applique à d’autres activités humaines telles que la recherche scientifique, l'élaboration des politiques publiques, la gestion de la vie économique, la lutte contre la maladie et bien d'autres domaines encore. Cependant certains champs liés à l'activité des communautés humaines et des individus qui les constituent échappent à l'un ou l'autre de ces paradigmes, voire aux deux - toutes les activités liées aux croyances religieuses par exemple (Lévy-Strauss, 1990).

2. LES CULTURES TECHNIQUES VERNACULAIRES

Nous nous intéressons au champ que nous appelons « cultures techniques vernaculaires » : « vernaculaires » en ce sens que ces cultures se génèrent et se transmettent localement au sein de communautés qui se définissent géographiquement mais aussi comme des corporations de métiers à travers des savoirs et savoir-faire spécifiques. Ces cultures apparaissent souvent comme des résidus de ce que les systèmes éducatifs et les démarches scientifiques, à travers les mises en forme qui leur étaient associées, n'ont pu absorber en tant que connaissances scientifiquement formalisables et donc transmissibles. Dans un premier temps nous donnons des exemples de pertinence de ces savoir-faire dans leur capacité à trouver des réponses appropriées dans des situations variées sans passer par les abstractions ou les cheminements intellectuels habituellement préconisés.

- Le premier est celui d'un homme habitant en Ile de France qui se présentait lui-même comme analphabète et qui démontait le moteur de sa voiture (2CV Citroën camionnette) à l'aide d'un marteau et d'un burin. Il faut préciser qu’il avait quelques difficultés à gérer une caisse à outil de mécanicien ou, à tout le moins, que l’effort nécessaire pour en avoir une, que ce soit sur le plan financier ou sur celui du temps à y consacrer, lui semblait superflu. Il suffit de s’y essayer pour s’en

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rendre compte, démonter un moteur au marteau et au burin nécessite une bonne sensibilité sur des aspects de la mécanique classique tels que le moment d'une force, la quantité de mouvement et la physique des chocs. Au-delà du cas particulier cité, l'intérêt de cette façon de procéder est de mettre la personne qui dispose de ce type de savoir-faire en situation de pouvoir se dépanner même en cas d'absence de caisse à outil ad hoc et de cultiver l'idée qu'il est possible de créer des outils adaptés aux situations qui se présentent quand on ne dispose pas du matériel habituellement utilisé. Jean Rouch, par exemple, dans son film Cocorico Monsieur Poulet (1974) décrit des situations analogues en terre d’Afrique. Le besoin de traverser une rivière conduit une équipe de commerçants volaillers à démonter et remonter sans cesse leur véhicule (une camionnette 2CV). Inutile de préciser qu’il n’existe pas localement de concessionnaire de la marque et que, fort à propos, les compétences en mécanique sont assez largement répandues chez les utilisateurs de véhicules. - Le deuxième exemple se situe lui aussi dans un contexte d'économie de survie. Pour évaluer la charge d'une batterie de voiture à la casse, l'outil utilisé était un conducteur métallique quelconque provoquant un court-circuit entre le plus et le moins. Passer par des mesures électriques ne donnerait pas simplement et immédiatement un résultat utilisable. En effet l'intensité de l'étincelle donne une idée de la charge de la batterie, avec une certaine pratique bien sûr (on peut même, en cas de besoin, souder deux pièces métalliques en utilisant le courant de court-circuit d’une batterie de voiture).

- L’exploitation de la perception de l'étincelle a été utile dans un autre contexte. Une machine à laver le linge provoquait le déclenchement d'un disjoncteur dès sa mise en service. Un polytechnicien armé d'un contrôleur avait planché sur le problème pendant plus d'une heure et était arrivé à la conclusion que la cause en était un défaut de masse ; un des éléments du circuit électrique étant en contact avec la terre mais sans pouvoir localiser le défaut. La question de la localisation a été résolue en quelques minutes en faisant fonctionner la machine dans l'obscurité après l'avoir déshabillée des panneaux latéraux pour permettre un accès visuel. La zone défectueuse, la résistance chauffante, a été localisée sans autre instrument de mesure que l’œil, grâce à l’étincelle qui s’est produite là où se situait le défaut.

3. CULTURES VERNACULAIRES ET MÉTIERS

Dès lors que la production d’objets techniques s’est spécifiée à travers des corporations, des cultures techniques de type vernaculaire se sont développées dans le contexte des métiers. Nous prendrons comme exemple celui du travail du bois qui met en œuvre certains savoir-faire relevant de démarches plus liées au bon sens et à une certaine prudence dans la mise en œuvre concrète des processus de fabrication qu’à une recherche de rationalité a priori.

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- Le premier constat est l’existence de croyances portant sur la question des choix liés à l'abattage des arbres : bonne ou mauvaise période, (lune montante ou descendante), arbres poussant sur un versant Sud ou Nord ou au fond d'un vallon, choix qui, aux dires des menuisiers qui travaillaient ou travaillent encore à partir d'approvisionnements locaux, peuvent avoir une importance considérable. - La deuxième étape, chez le négociant en bois d’œuvre, nous montre que la méfiance de l’abstraction peut conduire à une approche du calcul arithmétique qui consiste à ajouter directement sur le mètre les largeurs des plots sélectionnés. On évite ainsi toute possibilité d'erreur de transcription, ou d'addition.

- Enfin chez le menuisier, avant le tracé, chaque pièce est repérée : dans les ouvrages de menuiserie il y a généralement une face apparente (qui doit être la plus belle) et une face cachée. On marque à la craie grasse ces faces apparentes appelées parements, suivant des symboles qui ne sont pas les mêmes dans toutes les cultures et qui vont permettre de mettre à leur place, tout au long des opérations de fabrication ou d'ajustement, des différents éléments de l'ouvrage. Cette opération préalable s’appelle l’établissement.

Signes d’établissement Chaque pièce prend sa place sans ambiguïté

Dans le même ordre, le tracé d'une porte ou fenêtre ne nécessite en matière d'abstraction que la connaissance des cotes en tableau (dimensions de l'ouverture dans la maçonnerie). Tous les tracés ultérieurs vont se déduire des dimensions initiales par des opérations d'addition ou de soustraction physiques et non plus arithmétiques. Le tracé des tenons et mortaises au trusquin, en référence au parement, est la garantie d'un bon affleurement des parements des différentes pièces. La joue du

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trusquin doit être constamment appliquée sur le parement des pièces.

- Une autre situation assez courante en menuiserie ou en ébénisterie est significative de ces approches empiriques. C’est le problème de « l'équipartition » ou répartition régulière de pièces de bois ou d’intervalles. Sur cette question on constate que le comportement de celui qui a reçu une formation dans le cadre d’un apprentissage est plus pragmatique que celui qui est un habitué du calcul. En effet il serait tentant de répartir les pièces (balustres d'un rambarde par exemple) en partant de la longueur totale puis en effectuant un décompte judicieux du nombre de montants et du nombre d’intervalles, de calculer la largeur d'un intervalle et de reporter les résultats obtenus sur les pièces de bois. Ce serait d'autant plus tentant que les calculatrices électroniques aident grandement à l'obtention de ces résultats. Or, cette pratique conduit de façon inévitable à un dernier intervalle inégal (accumulation d'erreurs). C'est pourquoi les menuisiers utilisent depuis fort longtemps une méthode pragmatique que le théorème de Thalès pourrait justifier.

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- Un autre domaine dans lequel cette attention au concret et à ses vertus se manifeste, est celui des dessins de métiers. Pour de nombreux métiers les plans et épures sont des dessins à l'échelle un et ce pour plusieurs raisons : meilleure appréciation des échantillonnages, c'est-à-dire des sections des pièces de bois en menuiserie, et des proportions, possibilité de contrôle en cours de fabrication par comparaison de la pièce et du plan, possibilité de test en vraie grandeur par exemple quand l'ouvrage à construire est en relation avec un utilisateur donné.

Or les façons de faire traditionnelles de métiers tels que la menuiserie (plan sur règle) ou l'ébénisterie (dessin du meuble) ne s'accordent pas avec le dessin industriel normalisé. À tel point que nous avons pu observer dans une entreprise de menuiserie importante, que les dessins réalisés par les dessinateurs-projeteurs selon les codes du dessin industriel étaient systématiquement repris par le chef d'atelier avant passage à la fabrication afin de respecter les codes du métier : échelle 1, utilisation des couleurs symboliques pour caractériser les coupes, support du dessin en multiplis pour avoir une meilleure stabilité dimensionnelle, etc.

Division d’un segment en 9 parties égales

1) Tracé d’une droite oblique quelconque 2) On joint l’extrémité de la division sur la droite oblique à l’extrémité du segment à diviser 3) Le tracé des parallèles donne la division recherchée

4. POURQUOI LA FORMALISATION EST-ELLE DIFFICILE ?

Les observations que l’on peut faire des ces savoir-faire ne nous donnent pas pour autant des indications sur les conditions de leur pérennisation ou de leur transmission. La difficulté que pose leur description reste entière. Pourquoi ces formalisations sont-elles si difficiles ?

- Un cas fréquent est celui où elle est techniquement difficile. Pourquoi un pêcheur est-il un bon pêcheur ? Le savoir-faire ou le savoir-y-faire n’est pas simple à expliciter. Sinon, il n’y aurait que de bons pêcheurs. Il y a des tours de main, des compétences particulières dont on sait que l’un ou l’autre les maîtrise bien, mais personne ne sait pourquoi. Certains ébénistes ont la main pour réussir

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un vernis au tampon, d’autres n’y arrivent jamais.

- La transition d’un savoir-faire non formalisé vers un savoir-faire formalisé est parfois économiquement absurde . Le suivi de procédures formelles peut conduire à des absurdités sur le plan économique : dans un documentaire sur « l’économie de la débrouille » au Sénégal montre la construction d’un prototype d’automobile à partir de pièces provenant de véhicules de marques diverses. Cette pièce unique a un prix de revient quatre fois moindre qu’un véhicule d’occasion réalisé en « pièces d’origine ». Lorsqu’une pièce fait défaut des fondeurs ingénieux peuvent en fabriquer une copie à partir d’un modèle dans les heures qui suivent. En Amazonie nous avons pu observer dans des chantiers navals de construction de pirogues de pêche, des pratiques d’utilisation de machines à bois qui, non seulement sont à l’opposé de toutes les règles de sécurité communément acceptées dans le monde occidental, mais qui de plus vont à l’encontre des rationalités d’usage de ces machines. À titre d’exemple, le débit d’une varangue, pièce délimitée essentiellement par des courbes, a été réalisé sous nos yeux avec une scie circulaire, machine dont la fonction est de réaliser des coupes rectilignes, Cette machine de fabrication locale, la seule présente sur le chantier, était actionnée par un vieux moteur agricole diesel d’origine chinoise : un collègue remontait l’eau du réservoir inférieur au réservoir supérieur avec une casserole, pour remplacer la pompe à eau de refroidissement défaillante.

Varangue à réaliser Scie circulaire de conception artisanale

Ce genre de tour de force se réalise au prix d’une inventivité de chaque instant que les compagnons de ces chantiers mettent en œuvre pour arriver au résultat à moindre coût sans pour autant prendre de risques exagérés. Une des conséquences est que ces pirogues de fabrication locale ont un prix de revient de fabrication qui est environ 10 fois plus faible que le prix des embarcations en aluminium du même type importées des États-Unis.

- Une autre situation peut conduire au même résultat. C’est le cas où la rétention de savoir-faire peut constituer une protection contre des agressions extérieures. Ainsi, dans une fonderie en Région d’Île-de-France où l’on avait mis les vieux ouvriers à la retraite sans ménagement, force a été de

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constater, au bout de quelques mois, que la qualité des pièces n’était plus aussi bonne qu’autrefois. Pour avoir l’explication, il a fallu retourner vers les anciens qui ont expliqué que la qualité était en relation avec le fait que, chaque matin, à l’embauche, ils urinaient dans les barbotines modifiant ainsi la composition des bains de fusion.

- Les savoir-faire non formalisés font intervenir souvent une perception sensible qui constitue en elle-même un acte complexe difficilement formalisable. Affûter un outil tranchant mobilise (Gallais, 2002) :

La vision : - la qualité visuelle de la coupe donne des indications sur la qualité de l’affûtage de

l’outil tranchant

- un éclat de lumière sur le fil tranchant indique un défaut local d’affûtage

L’ouïe : un rabot qui coupe bien produit un son sifflant caractéristique

Le toucher : l’affûtage proprement dit nécessite de sentir au toucher l’existence du morfil et sa

disparition progressive au fur et à mesure du travail du fer sur la pierre du levant.

L’odorat : une odeur de chaud ou de brûlé peut donner des indications sur l’état de l’outil de coupe

sur une machine.

- La perception sensible des faits n’est pas la seule dimension des savoir-faire non formalisables. Des processus mentaux peuvent y être associés : un menuisier « voit » sans l’aide d’une équerre ou d’autres outils qu’un assemblage n’est pas d’équerre ou n’est pas plan. Cette sensibilité est généralement d’autant plus accentuée que l’expérience professionnelle est grande.

C’est également le cas pour le coup d’œil du maître charpentier de marine qui est capable de déceler un défaut dans la géométrie gauche d’une coque en construction. Ce coup d’œil est le plus souvent celui du patron ou du compagnon le plus expérimenté car au-delà du simple coup d’œil, il y a mise en œuvre inconsciente de la base de données considérable que constitue l’expérience d’une vie professionnelle (Perrin, 1974)

5. CONCLUSION

Le titre de cette contribution, quelque peu provocateur, n’est pas toujours une description exacte de la réalité des faits observés. Les cultures vernaculaires sont toujours vivantes mais fortement dévalorisées selon Deforge. Les champs d’activité dans lesquels elles pouvaient s’exercer sans partage rétrécissent au cours du temps :

l’apparition d’outils à lame jetable, le sondeur électronique qui se substitue à la sensibilité particulière du bon pêcheur, les conditions économiques… transforment les rapports que nous entretenons avec les objets en même temps que se transforment les matériaux dont ils sont faits et la façon de les mettre en œuvre. Mais, au moment où disparaissent les savoir-faire, parfois de façon

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irrémédiable, d’autres sont en voie d’émergence. De nouveaux métiers apparaissent avec les nouvelles technologies. Ainsi la fabrication des carènes en matériaux plastiques, même si elle ne fait pas intervenir exactement les mêmes savoir-faire que la charpente de marine traditionnelle, demande néanmoins des compétences de maîtrise et de contrôle des formes qui ont été et restent encore aujourd’hui l’apanage des charpentiers de marine. Quels sont les nouveaux métiers dépositaires de ces savoir-faire aujourd’hui ?

Peut-être est-il encore trop tôt pour les identifier. Mais on ne doit pas cependant sous-estimer l’importance du rôle que peuvent jouer ces savoir-faire pour l’invention du quotidien dans le monde contemporain.

BIBLIOGRAPHIE

DEFORGEY., L’œuvre et le produit, Seyssel : Éd. Champ Vallon, coll. Milieux.

GALLAIS E., AHMED SAID A., Les coordonnées culturelles du geste, à paraître 2002. LÉVI-STRAUSS C., La pensée sauvage, Paris : Librairie Plon-Pocket, coll. Agora, 1990. MENEN A., BÉNY R., Inde, Paris : Éd. Arthaud, 1972.

PERRIN J., Le charpentier de Rostellec, Paris-Grenoble : Éd. France Empire, 1974, 223 p.

Références

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