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Rhétorique romanesque chez Jacques Godbout

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

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, 1 1 1 1 1 1 " " DE ...

.-ROBERT 'GLO~ENSKY Th.se remise .. la

or

Faculté des études' avancées et de la recherche

M~Gill University

afin de satisfaire aux exigences reqUises

pour l'obtent1o~ d'une

mattr1se &s arts

,

,

Département de langue

/

.t 11ttératur. franQa1aes. Aoo.t 1.976

1

" . ROBERT GlOBENSKY 1977

(3)

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Ce~te th~se montre la .. possibilité' d'utili~at1on que représente la rhétorique pour une analyse ,romanesque. E1Àe prouve que la .

Ir • - ~

rhétorique est u~ outil théorique qui rend compte d'une structure '" . I V ,

romanesque de fàçon.Gbjeptive, et mftme subjective selon l'optique

<..

-employée. ,

)

Cet outil est u~ilisé ici sur les deux premiers ~omans de

~

l'écriVain Jacques Godb9ut. ,

\

\

Il y aura objectivité'dan~ l'analyse des structures qui révllent

les moyens utilisés par ,l'auteur pour 'poser Bon récit, subjectivité dans l'analyse des informants qui nécessitent une intèrprétation de

.. .. Î'

, .

la complicité entre l'auteur et le lecteur, et créativité'Lorsqu'il

Q • ~

"

s'agira ,ae montrer l'élaboration de "l'univers des personnages.

~

Les deux r9mans ~e Jacques Godbout sont ~alysés sous troiS- "\

angles: la structure, les infor~ts et les perso,~ages. La structure

se divise en quatre points: les ',raits et la chrono1ogie déterminent

/ .

la dimension temporelle du réCit; l'encha1nement des taits et le

déterminisme causal si t~ent les axes syntagmatique ~t paradigmati,9ue;

les relations de durée m,ontrent. quels outils l'auteur utilise pour

synt~ét~ser

ou amPl.if;1er la durée .(ia

des«r'ipt~on, l:-~8

dialogues, le

discours indirect ••• ). Enfin. les pr~jeçtions et le déroulem~nt·

",,,...:""

énoncent la 'particularité mIme des' .deux textes de l'auteur et· affirment

la dichotomie dan~ laquelle il situe ses personnages principaux:

l'imaginaire et la réalité fictive.

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Les in forman ts ,

qui

.itu~ pr6~i~6m.nt

l' 8,spacé, flou cil

\ .

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\

/ .____"-Fr'"

~ . , ,

p~tie de transit on,"ré.~lent les données

l~ lecteu~

',dans l' ntrigue. Il Y a tout d'abo~d

is daqs Le couteau sur la

, \

table, et les-11e

1

tuabies dans le premier roman mais

.

.

tr~s

.

bien

dessir1és dans le e'cond.· Les objets s' av~rent connotatifs dans les

1 M ~

~eux ~,omans

alorsplue ,1 s', gestes, plus

diff'1Ci~S ~

définir, s'inscrivent

dans ulle subjectivité èxtuelle.'

r-l ,

nages, bastion tr~s important chez Gpdbout, ~

l'encontre de ,ses confrêres qui affirment la mort du personnage, sont le

'--point centra] par le uel la structure mAme des text~s peut Atre

expl~-quée. Le $tructur 's métaphoriques des deux personnages principaux

'>~ i

ent l'élabor ,'ion de l'intrigue.

En somme, la rhétorique est une grille particuli~rement

" 1. "},., , •

malléable ~ui re d compte de tO~les types de romans pàrc~ qu'elle

travatllr autant au niveau de l~ microstracture textuelle (gestes,

lieux)

q~,'

àu ni veau de la macrostructure (faits, chronologie) •

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SUMMARY

The objective of the present thes1s 1s to show the possi~ility

of applying rhetoric to analysis ~f a novel. Rhetoric is a theoretical

instrument that describes the fictit10us structure of a"novel

object-\

.

ively - and even subjectively depending upon the po1nt of vi,ew used. In the present document, the instrument 1a applied to the first two

~ ~

novels of Jacques Godbout. .:-;

The the sis covers three aspects of composition: ç>bjectivity

in analyz1ng the structure used by the author in setting up h1s story; subjectivity"1n analyzing the "informants" that neèessitate inter-pretat10n of author-reader participation; creativity in showing\the living c1rcumstances of the characters.

\ The

~ovels

L l;Aguarium and Le couteau sur la table a.t.e analyzed

-

\

)

.

uttder three different angles: struèture, "informants", and character~.

• 1 j

ITh~)structure is divided into four parts: the facts and chronology

which determine the t1me dimension of the story; the link1ng of the facts and the causal determinism which situate both the àyntagmatical .and paradigmatical axes; the duration of events which indicate the

author's means of synthet1zing or amplify1ng the t1me element by

,

description, <d1~ogues, indirect talks and other moans; finally, the

-~ ij •

"projections" and unravelling'(déroulement) which state the special contents .of both texts and assert the dichotomy in which the characters

are situated: imagi~ative and tictitious reality.

\.

1

_. t. M~ ~ ~---~"""---T:'"

,

.

(6)

r

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" 1 , ,

/

t

1 , '.

"Informahts", whi"ch are part of the transl;.tion, situate exactly

~he reader into the intrigue. Firstly; there 1s unreal space element

in L'Aquarium opposed to the more 0 precise element in Le cou'teau sur la

---

,

table; secondly, there are, in th~ first novel, premises that cannot be

situated, whereas in'the second one, these premises are sociologically

,

.

of critical importance. "In both novels objects ~e Uconnotative".

although actions are moré difficult to define in the textual subjectiVity.

The characters which are a ve~y strong elementr for Godbout, .

contrar-ily to other writers of his generation who ascertain the death of the character, ,constitute the central point by whicn the structure

,

itself of'the texts may be explained •• Metàphorical structures of the

tw~~n

characters

rev~al

the elaboration of thé

intrigue~

,

)~

In Short, ·rnetoric is a particularly

r~exible

instrument

w~ich

---1 .

can be apPlied~~types of novels because it involves tex:ual '

r microstructures

(ge8tur~~iS~s)

as well

~

... macrostructur.es (facts,

~ chronology). ~ 1 1 '. \ ':J . f 1

....

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' " ,1 .,.

.

n . (

(7)

.

(\ . \ ','/ " / TABLE DES INTRODUCTION

.

CHAPITRE PREMIER: LA STRUC.TURE

\ Faits et chronologie L'Aquarium Absence de figure Suppression \ , \ \ Adjonction \ Suppression-adjonction Permutation - \,

Le couteau sur la table \,

/

. Suppression Adjonction Suppression-adjonction Permutation "

Encha1neme~t ~e~ faits et déterminisme CAusal LA Aquarium

Su'1>pression Adjonction

,Suppression-adjonction et permutation

Le couteau sur la table . -\ ./

Suppression Adjonction Suppression-adjqnction

'"

Relations de durée L'Aquarium Suppression Adjonction 1 et,f permutation \ , ,j os

..

A PAGE

-1 11 11 12 12 14 16

~

22 22 23 '24 26 ' 30 31 34 35 1.)37 39 40 40 42 ,45 - ,46 ,Jt~ Il' 49

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Le couteau sur la table

~u~pr Yfon i Déroulieme 1 L'Aqu a ssion tion t et projections Déro

1

lement Proj ctioI:ls

Le cou

ea~

sur

~e

--

Déroulemen;l1

/

Projectioxls

CHAPITRE DEUXIEME: LES INFORMANTS

L'Aquarium

\.

L'espace Suppression Adjonction Suppreasion-adjoncti n Lea lièUX Adjonction 1 Suppreasion-adjonctio Sy.ppreasion " Les objets Suppression~adjoncti n

....

Adjonction ..,. Suppression Les gestes

.

Suppression et adj

,

a

.

. "'..,. ) \ \ -iv-- t \

.

(9)

.. ,.

Le coutea~ sur ~a table L'espace Il Suppression Adjonction Suppression-adjonction Les lieux,. Adjonction , Suppression-adjonction " Les objets Aqjonction Suppression-ad~onction ~ Les g,a,stes' Suppress~on et adjonction Suppre$sion-adjonction

CHAPITRE 'l'ROI5;IEME: LES PERSONNAG~

Point de vue L'AquariUm.

~ 1

Suppression-adjonction Adjonction et permutation Le'couteau sur la table

~ Suppre~sion-adjonction Commutation Commutation Commutation e OJll1'IlU ta ti on Personnages L'Aquarium

1

.

per~nne/non-personne ter nal/non-terminal' d~r i/noh-détini

r

1 Collectivité -v-PAGE

-

.

r 142

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142 143 145 149

...

152

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152 153 155 0 , ' 155 156 158 158 160 163

..

165 0 11';6 166 "167 " . 169 1 169 171 171 172 174 ," 177 177 179

(10)

,

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l ~ \ i .'" ~ ->", ..

(

,~i 1 Personnages adjoncti!s . P~rsonnages suppressi!s

PersonnagetJ suppressi rs-adj onc ti fs,

L'antanaclase

-Analyse ~etantie~le

Le couteau sur la table'

Grille de Rh6torique gén6rale

Rhétorique diachronique des personnages

Rhétorique synchronique des personn ges

Analyse actantielle CONCLUSION. BIBLIOGRAPHIE 1

/

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..

IN.TRODUC'rION "

Cette th.se a po~_ ~t de faire, coapren~e une d,.arche

'q . ' L 1

th'oriBue .ppl1qu'e • deux ro~an8. -Elle s'appui, donc' 8ur deux

~ , " - ' , . ' , . _ . 0 . , , '

postulats,,: 'une grill'è et' -ne. 'criture roao'esque. '.-'pra. al'oir 6tab11 .

J .r.a r \

la pertinence d'e

CêUX-~iif.i~u~ eJ1trepre~drOn'8 ~e

.

.

,d'finir bri,'f'ellè.n't la

./

progression q~e cette d'.ar~ ~.p;14u~., ~.

-"

'Le pr.m1er poa~ulat a~us-teD.dla n'cea~it', ,d'une th'or1e, ... /

prem.re CA:>ndu1aant 1 une appU.cation~ Aristote 'cri'f'ait,:

. ~ ~,r Q

C'est PQllrquoi 1il faut en prellier 14eu .ener l leur '

terae lea 'tude. th'orique. 'd •• difticult'., s01~our

ces raison. Con ne peut d'taL~e un noeud dont o~ a'a

pas cOIlIla1ssanci).. aoit parce flue ceux qu:t toit d •• ' .

r.cherches'saD • •• 01r au pr'alable ezplor' les dÎtti-,

~ . cUlt'a re8a,.blent l ceux qui ne .a .... nt pas 01 ils '

~01 ... ent aller, aoit encore, par~des8u. tou~ p.roe

que quelqu'un 'de ae genre ne co.prend jaaa!. ai oui

ou non, 11 a trou ... ' ce' qU'il cherChait; (1) ,

o r 'J.

· cert\a, 11 nè s'agit pas iè1 de rendre co.pte de, notre tra'f'ail ~h'orlque . ,

... l'S~ 1

de recherche pr'alable, ~a18 bien d'Àpp11quer ah. a6~hode. Noua ue

\ , ' ,

pr6tendons ~ ~"'01r trouY6,~a M6thode, 'liai. nou~ OUYr~~ S"~.P1U8 u~e

V01é',posI!1ble', un .ent1er peut-a'tr, proaetteur.

"La

oit.tl·on ètl~1Btpt.

" ~ l " ., _ .. 11i

" . . . 0 ' P fl ,

mettait en'-..~aleur . .la Yolont6 , d'Ulle th6or:1.e co . . e point de d'part. ' (>, ,

Notre'

YOlont~ ~st

~onc,

..

l'1~t'r1.ur

d,e

.é':tt~Ubject1...1t:"

du

chotx, d.)

traYa111'~

av

~11

-d'aal., ••

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part_ag~

,

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poaà1ble elltrê l'object1Y1t' d1ue:'a6thod'e i~

,.e.

poa8~b111t.8'

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(12)

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d'interpr6tation." En lisant G6rard Genette, il y a quelques annéés

déj_, ' l'outil, idéal l· nos yeux, nous est apparu:

q

Aussi la rhétorique 'se soucie-t-elle peu de '_.".

1 'orig1J1ali té ou de la nouveauté des figures, ' .. ~

qui sont des qUalités de parole ~div1duelle, .

et qUi,' • ce titre, ne la concerlie~t pu. Ce qui lui importe, c'est la clarté et

ltuniver-sal~t' des signes poétiques, Q'est de retrou.,e~

au s$.~ond niTeau du syst'Ile (la littérature") la

<. transparence et la rigueur qui caractérisent

d6j. 'le prell1er (la ~'angue). Son idéal, • la

lill1te, serait, ,d'organiser le -la!lgage lit~éra1re

-co_e une d.una.e langue l l'intérieur d'e la

~ prell1are., ( 2 ) ' , _: ,'" ; l

.,. t .

,

.

, " ,

~

Cet outil serait donc la rhétorique )par ce que Genette iapliqua1t al~or8,

,~,qh-tacilite, d~

oe

'~a1t" c~rhlneà e~tJi'apolati.'~ne.

Notre 1ntent1.on

n~ !aur~'t.

',tre .,deux

résUllé~

_.qu' en ce

co~ te~te'

de

Ge~ette.

~ Nos . lectures ori:entées .condU~81rént rapideDJ,ent lo ce qu,", dans

ce j;t":avail, est considéré co_e'-1e \~_. ~ c

_s~Ul T~~1.table

li";e de réf6rence:

'.

,

R!itor3=9ue lé,érale' .<.3). Ce sont ces auteurs qui, dos la ~~~oDde

partie - Vers

.

, la,r~étori.que générale - ont .,éritable.ent ouvert le~

.

portes • cette gr1.lle que noue aY~n8 app~16.: 'rh'~~riqUe romanesque.

01 ~' t --fT, '

Par ,ee regards sur le roman et le cinéma, Rbétorigu1-'in~rale sut

noua con ..

~ncr.

4e la PO . .

1~l:I.t4

.•

a·1ql.·

th~.

P'i11. /'!P11 c able l·. 1

une 8t~~ctÙre ro.ane.que.~~~u~'tre aurait-il fa11u:thiori.~s~r

Cl ' il' ) 1

b8'8.~coup Plué,: (D'~~rire ~a.e qU,!"1e théO~i. roaaDe~qle ~~8 ... a~cune '" appl1.cation) maie, d'une' part,' Rhtt0t19g. «ipérale. a 6tab11 tras

----...,----(2) Genette,'Gérard, l1~'s, Editions du:~Uil, Parie, 1966~ p. 220.

C~) Dubois, Jacques,' Edëin., ?rancis, n:tDkenbers, Jean-Marie, Minpet,

Ph1.~pp., P1re, FraJl9o,1s, et, '!rinon, Radelin, Rhttori911e ,inérale,

Editions Larousse, Paris, 1970, 206 pages. Koue priCisODS que '

daDe. 18 cours de ce ~"a11, nous noua ,ernrons' s'n'rale •• nt de

la d6aoa1.natLon Rhttor1gue ,in!illa, aa1.s aU8s1Jd'expression8,t.~1.e

·l~ groupe de L1.'S., le'grouj. ou plus siaple ent epcore, .

l ' ,qU1.pe.,~ .1

.

. ,: 1 .~:I;" t .. " ... 1

~

1 i , 0)

(13)

• " "-' '~~-...,...,...~..."..~~~ _ _ _ ...:... .. . - _4! . . . ;fI~_ ... _"~_._, _ _ _ #'" -3-:-"

sdreaent les tondements et d'autre part nous croyons qu'au niTeau d'une th'se de ma!trise, il était préférable d'illustrer la .éthode

atin de t~ciliter sa comp,réhension.

'.

..

La grille rhétorique est nexible et ,;,.lle se plie ~'4X

contingences ~ r6cit. Rhétorique géaérA!e en fait d'a~lleurs la

...

preUTe dè Madee Bovarz aux , films de Charlie (lhaplin. Par rapport 1

'

. \.

"-notre conception, cela sign~f1. que aelon le roman étudié, la rhétorique

-peut Itre orien~é. vers la structure, l'histoire. ou mIme les deux ·1

la fois et en correspondance.

/

Noua avons ,tenu compte sim~~~ément d la nécessité d'étudier

un grand nombre ~e facettes ~6tc~~ues et deux textes romanesques qui,

'.

,

on le Terra, acco~dent une gran~. importance a x personnages.

r Nous

Yo~{lons

en

ef~/qUe

théorique

~t

pour

.

/

support l'6oriture roman~que. Le roman, de, t us les genres ou

pseudo-genres, est celui qui noua fascine le plus. 'B thes écrivait dans ses

Ess!1s critiqaes: 1

••• l'imagination romanesquè est probable: le ro.an,

c'est ce qui. tout compte tait, pourrait riYer:

iaagination ~im1de {.ame dans la plUS 1 iante

dea cr6at10ns)"pui8qu' elle n'ose 8e d6Cl

p

.r

que

sous la çau,tion du réel; lfiaag1nation po tique, ,

au contraire, est 1mprobab1t: le poame, 'est ce

qui, en aucun cas, n. saurait arri Ter. sauf préci-s'aent dans ra ,région ténébre,se'ou brGlante des

fentas.ea, que, par 1 • • Ime, il est .eu1 l pouvoir

d'Signer. (4)

Cette~citation de Barthes r'sume ~en la fascinatio~ qU'offre le monde

.

/---;;-';;;qUe:---PIUiClUlJi-a-~~1~~~tiP11ante

dans sari

éd~i tur~

conno-l ' tative, le roaan mord proton~'.ent dûÎl-'1..J-~ag1na/,1 du letteu!' ao,.en (5).

/ ~. .

,

" ... " (, .

~-;---

'

....

-(4) Barthes, Roland, Essais critigues, Editions du Seuil,_ Paria, 1964,

p. 238. Ii J

(5) Le lecteur aoien, et noue ~ Toulons pas'ici ouvrir un débat 4e

nature i4éqlogique, est oelui qui lit pour le plaisir de lire, pour la d6tente que cel .. procure, aana autre utent1.on. Il n'anal1s, pas.

Il aille ou ~ aiae pu 1. livre sana plus. ~_

---~ q,

...----...--"'1!"'ft~--~:, ' -... _,,-, ,-, -.•

-i;~-,:~,.;,.,.~

.. t4"';';-;

-!~~:

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(14)

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.

, ~. , ~ ''''v _

Le rOlllan est ce lieu pri vilégié ~ fiction et réali t6 8' allient '

1 , /

--quelquetois pour faire oublier au lecteur le temps de sa réa11 té. Le o

vraisemblable, synt~se .llIIe de la fiction et de la,réa1itl, est un

G

outil dont 1. force est insoupçonnée.

L'auteur cboisi, Jacques Godbout, désirait sans doute éviter

cette 81D~~Se d'une nature tr.s idéolog1q~e (G) lorequ'il ,écrivit

. L'AqWiUll (7) et Le couteau sur la table (8). Il proposait alors,

dans ~a veine de ses contempor~ns, deux romans d'un .a.e style, ol

la trame ne na!t pas tant de la ~ction que de l'écriture proposant une

f '

fiction (9). Les deux ~olllans torment donc-un tout assez hOlIIogane par

. ,

le style de l'écriture et la m1de en

.

pla~e des personnages:

) , f e

J'écrivis, au début des aIUlées 60, "~AqUariUIII". un

livre que la critique 'conclut atre le ramier

nouveau-rOllan québécoi~./ ' _ '

{

...

) \

On retrouve le .a.. personnage quelques innées plUS

tard dans "Le couteau sF la table", (le .prelll1er

roman américa1n) cette toi8 au Canada. (10)

---

...

(6) (7) (8) (9) (10)

Lorsque~ction propoae un Monde l ce point "réel" ou

Traisem-blable que lelect.v oublie de douter de l'aspect fictif, il

nous seable tr's'éY1dent que le Jeu rOIll . . esque peut ttre tras

dangereux car il p.ut faire passer un .e.a.,e idéologique,

c'est-l-dire un ileasage d'guis' ne .e pr'sentant direct •• ent coue porteur

d'un courant de pensée. ~

Godbout, Jacques, Lt19UIl~S!, Editions du 'S.uil, Paris, 1962,

156 p a g e s . . .

~odbout. Jacques, Le cout ••• sUl la t.bl., Editions du Seuil,

Paria, 1965, 157 pageârlt,:, '

Lea deux r6ci ta d. Godl:Jout sont 'difficile. l lire. Le

Traiee.-,blable ne per.et pas de donner l'iapression' d'une unité ficti.,. ••

.lu contraire, il ae.ble bien, 8urtou~ dans L'.l9U&tiU!, Clue le

récit yeut • ~out prix aontrer le ti8sU •••• de aa tabrication. Cf:

Ricardou, Jean, Problt.,s, du nOByalB r0'tS. Editions du S~u11,

Paria, pp. 23-55. { . ~

,qodbout. Jacques, te réto_te, Editioll

AIS

Quinze, Montréal.

1975, p. 153.

l

'

l " l' • ~,

'"

f

,

-.

(15)

c.

• / \ , 0

-5-Cette unité de composition et le tait m'me d'qne'tiction dévoilée

T

volontairement dans l'écriture mime 's~rvent d'une part'l élaborer une ____ .- r

double grille rhétorique et d'autre "part l rendre compte 'd'une

dilti-<

culté (l'écriture comme source d'une fiction) intéressante sur laquelle un exercice rhétorique est possible •

r

Ayaat précisé'noB trois postulats importants, c'est-l-dire la

nécessité d'un, grille, l'application de cette grille sur une ~ructure'

""

romanesque et le choix d'un auteur québécois .. nous devons ma:J.ntenant

~~

/ " "

précise~, le contenu du travail. Il se divise e~tr01s par~i-és: la

stru~ture

du récit, le1 intormants et

tram~. ces't~ois~part1~~,

sont 6tuqiées de façon homog&ne grlce l un vocabulaire commun utilisé

par Rhétorique générale. On rel.vera dans les trois parties des

figures d'adjohction, de suppression, de suppression-adjonction et de

.

,

permuta~1on (11). Dans un m'me but d'homogénéité nous avons opté-pour

la structure globale des figures de cette équ~ye tant au niveau ~es

définitions ~quelqueto1s retormulées pour des besoins d'adaptation l

une rhétorique textuelle romanesqu.). q~'au niveau de la structuration

des figures.

t,

Ces quelques préciSions étint données, dét~~ns là\~6thode

e~ son application. Rhétorique s'nirai- ~~S figures en quatre'

---/

.

...,

...

_

...

!

. (11) L r e~11c4tion

si.

Ces quatre opérations sera donnée plus loin \

lorsque nous ,.rlèrona de. t~pes de ligures. ~

1"

/

(16)

.

\

,

.

\

_ ... _'"""' ... ___ .. _~ ... 1"'\1I .... ,..'''f,....,..~~ ... ~ ..

,roupes distincts: métaplas~.s, métataxe., métasé.'.es et

métala-',ismes (12). Le texte, lni, se divise distinctement e~ deux partie~,

le discours et le récit (13); on pourrait aussi parler de la structure

et,de l'histoire, terminologie plus ,énérale qui tait comprendre

ce~ia1ns liens entre discours et récit et les'réya1e sous un jour plus

/

nuancé, moins dichotomique •

...

_---

...

_-(12)

(13)

mots (et () phrases (et»

métaplasmes: figures agissant sur l'aspect sDnore,ou graphique

",,' des mots et des uni tés d'ordre intérieur au mot.

métataxes: 'figures agissant sur la àtructure de la phrase.

métasém.mes: figures agissant sur le mot par substitution d'un

autre mot. "

-métâlOgisme!J: figures moditiant la valeur ..:log1que de la phrase.

ChacÛn ij.e C'8S quatre domûnes possade, 1 quelques e][~eptions pras,

les quatre opérations mentionnées plUS haut: .6taplasmes: - suppression: adjonction: - supp.-adj.: - permutation: , \

aphérase - las pour hilas.

prost'h.se - esquelette pour squelette.

'-langage entançon - vuYUrer pour sussurer.

métath~se ~ intractus pour intarctus.

Cet exemple ~eà,op6ratioDS Possible~ sur le8 m'taplaime. a

l'avan-tage d'Itre facilement perc.ptible. So . . . toute l'adjonction .

amplitie, ajoute ou donne une co_unic-.tl,Qn plus co.pl~te et/olt:, '," .,;. ..

complexe; la suppres.ion agit

a

l'opposé; la suppression-adjonction

remplace ou substitue; et enfin, la perautation offre un jeu ' . / \

d'inversion quelconque.

Il est certain que lors de l'application 1 une rhétorique textuelle,

ces opérations S'expliqueront autant par ie biais des figures

utilisées que par la logique de leur application dans le texte.

~scours/récit: Rhttxr1que "nitlie a mis au point une terminologie

~as intéressante ax e sur le mod ,le du "sipe" de Saussùre.

L"qUipe part dû signe narratif (Ct: p. 172):

signe narratif

=

réCit racoAtfPt

=

di.Corr

s

rlei racont riei

Cette d't1n1tion ne s'éloigne pas beaucoup des formaliste. ruasea

ot les deux p&les portent. le nom de table et sujet (Ct:- ~h'or1e

de la t&tttrature, Editions du Seuil, Paris, 1965, p. 268

(17)

'P ' .

/ /

/ /

-7-La prem1&r~ part~e de la tn.se cerne la strQcture dù texte

pour en exposer les principales articulations. Deux types de t~gures

semblen:t alors pert~nentes selon que l'on travaille sur la struc'ture

/

,/' globale objective et physique du texte ou selon que l'on travaille sur une structure globa1e de 1'intention logique de l'auteur: les lIlé,tataxes,

, ~

d'une part, et les lIlétalogiSlIles de l'autre. Les lIlétataxes ne.posent aucun probl.lIle, car' elles doivent 'tre évidentes; elles font partie

d'une sorte de syntaxe visuelle du',récit. E1les ajoutent ou supprilllent

..

) ' ' ' ' '

-de taçon nette, elle~r6~lent des sym~ies (suppression-adjonction

par chiasme par exelllple) ou créent des

i~sions

identifiables. Par

-

"~,

contre, les métalogisllles impliquent de la 'part dè l'analyste u~ contact

pluà subjectif, un regard plus critique. A ce mOlllent, le critique

pén.~re dans le domaine de l'interprétation du texte. Il discerne des

absences volontaires d'évi,nelllents par exelllple, des rép~tit~ons .inten- ,

10

tionnelles, des contradictions traTaill'es ou des invèrs10ns

chronolo-g1ques~

C'est

~O~~Oi,

d11n d'éviter une trop

gr~de·int.rprétation

de la structure du text., la premi.re part~e'de l'analyse rejoindra

-

-presque exclusivement +e niveau .ttataxique. L'itude des faits et de la

,

chronologie ouvre cette premi.re partie; elle lIlontre d~s l'abord ~

ordonnance des, faits dans la ~hronol~g1e. mais aussi elle s1tue le r&le

de l'événement: est-11 supprimé? es't-il décr1t

jusqu'. l'exagération ou répité intentionnellement? et celui de la

chronologie: le lecteur subit-1~ des rup\ures chronolog1ques révélant

certaines dichotomies entre l'actualité et la méllo1re? le récit

inscrit-1l lui-mIme une organ1sat1on~.n lIo8a!que, un récit fract1onné?

tout cela doit Otre posé au lIo •• nt ~ l'o~ entre au niveau de l'encha!.

nement des faits et du déterminisme causal. Ici ce sont les liens

\

.' ... 1 • ~

/ . > , ( " l l ' ,,:1

,

.

(18)

..

-8-entre les événellents q\Ü. importent. Les questions affluent encore:·

les causes impor~antes (externes ou internes) (14) sont-elles supprimées

et comment? viTons-nous dans le cadre d'hypothases multipliées comme

"

dans certains romans fantastiques? de fausses relations entre les

,

causes établissent-elles certaines connotations? Ces quelques questions

ayant obtenu certaines réponses, on pourra alors passer l la dern~are

J

ét~:p~,

les relations de durée. Ces relations mettent

faci~---"'~'_

1

vaieù~ certains jeux reliés aux formes mimes du roman. Le romancier

'.

.

élim1ne-t-il le d1~ogue, synthétise-t-il les 'Ténements ou au contraire

le monologue intérieur domine-t-il, fa1t-~n appel au lecteur pour

distiller" la durée,

o~'re ~sti tu~-t-on

une durée l ti:e autre?

'Voi~ autilnt de poiJ;lts q~e les re,lations de durée considarent. Ces,.

trois premiers te~ps de

" /

biais de figures ;métat

explétif ou

enè~re

par

a prem.1..re partie s· analysent tous par le ques qui rendent compte d'un texte elliptique,

Ayant fait le tour des structures

.

/

roaanesques ptinc1P~e , nous serons alors prats ~ considérer la

structure gJ,bale' des textes que nous analyserons avec l'side cft un ~

s)'sttllle binaire le'déroulement et les ~ojections (15).

1., les figures méta axiques sauront ren~e compte des 'textes.

cette partie, nous u iliserons le mod.le séque tiel de Bremond qui

permet d'établir cer aines proportions intéres antes au niveau des , ,

---

..

_---·Rh tor u é r e, 9P~ cit., p. 184.

roulemen p 0 eC,tions: les deux 1'0 de Godbout, on s'en

rendra co.pte trt. rapidement, oscille t toujours en deux ~s

dont on pour ait rendre co.pte de plu ieurs façons: actif/paSsif,

imaginaire/r alité, ou, peRsée/action Nous aTons choisi les

termes dérou ement/projections. Le iroulement, dans les deux

récits, déc que les moments du text que l'on peut relier l

l'&c-tualit6 tic iTe dans ce qui la comp se en actes. Les projections,

el~es, décr Tent tout ce doaa1ne q appartient soit au »assé soit

• l' iaag1n re et q\Ù ne peuTent a oir une incidence directe sur

l'actual~t tictiTe.

(19)

T

-9-actes sub~s ou décidés p~'les personnages. Cette prem~.re partie

e •

se terminera par une ouverture surJes personnages intégrés aux -\

structures et ter a app&l ~ quelq~Q. figures métasémémiques dont il sera

/~ 1""\"'1

question BOU~U. "'

"-./,J.~ 1: ~'

• La seconde'partie, mo~ns portante que les premiare et ,

troisi~me servira de transition. ous étudierons bri.vement l'espace et certains informants (16): les lieux, les objets et les gestes. Ces informants retiendront l'atte tian par des jeux possibles entre

l'auteur et un lecteur plus ou mo na attentif au texte. Leur complicité

nécessaire ~bligera • une figura ion plus interprétative et logique.

VOil. pourquoi DOUS utiliserons es figUres métalOgiques. 'il

Cette deux1~e partie 11 ttra un }foint final l l' anàlyse

st~c-turale des textes. La

t~'Il"elle

aura été étudiée au

mo~n

de figures phfast1qUes en (métataxes) et du contenu discernable.

t compte prinCipalement de la forme

alog1smes) lorsque. celui-ci était t1e, réservée aux personnages, portera donc sur des figures différen es, des figures de mots puisque nous

pénétrerons ~s cet ~nstant 1 façonnement ~terne, les, jeux compl~xes

de l'h1.stoire. Dans une rhét ,r1que textuelle~ donc,- les figures de

phrases (métataxes et métalogi meS') ;sont l la structure globale externe

ce que les figures &8'''mes) sont l l'art1culat~on de

l'h1sta~re en ses personnases ar exemple. / La d~rn1.re partie ser consacrée aux personnages. Chez

'"l'auteur étudié, ceux-ci sont ris importants, cOllllle si la structure

naissait(, ceux-ci, point cen ra1, ~ ,l'exemple de ltUaignée tissant

. . . . - . - . . . <

(16) Les informante sont des

et '~ le te~ps"

onnées e~tuant l'act~on dans l'espace

, . • 0

, /

(20)

Cr

.~

• " \ .,..

';10-..

sa toile. donc facilement que les personnages, dans leur

sin ité, son~ des unités sémantiques sur lesquelles s'e~ectueront

sembl bles aux figures métasémèm1ques. Dans leurs jeux

ram.neront ~ une structure plus g~bale ol nous

verrons resurgir les deux types de métaboles utilisés préc~demment.

Nous ouvrirons cette troisi'me partie par'le biais du point de vuet nécessaire parce qu'il conduit directement. la commutation (17). Celle-ci implique un jeu atructural de l'écriture intimement lié au personnage principal de chaque histoire. Ces jeux seront tous

métatax1.-ques

~

l'exception du dernier 'qui 1 impliquera un jeu métalohque. Il

permettra une interprétation éTidente d'un jeu entre le "je" et le nouà

dans L'Aquarium. Ayant circonscrit ~ela, nous étudierons l'instance

.

racontante (18) et ceux qui gravitent autour d'elle. "Nous entrerons

alors dans des figures complexes métasémém1ques. Elles révéleront une

"li" ;"", ,..,.. •

'sémantique assez compl't.e,

dté

personnages que les figures souligneront.,

1 _

/ Cette rhétorique montrera jusqu'a quel point le8 structures internes

/ préc.dent les structures globales en leur servant de fondement dans le

/

.

cas présent. Enfin, nous terminerons notre travail par un dernier

regard sur une structure actantielle des personnages qui i~pliquera.

de notre part, un certain niveau d'interprétation nécessitant

l'utili-sation de figures métalogiques. ,

(17) La co~utati9n est un jeu. binai.re impliquant des correspondances

entre les diverses façons connotatives pour un auteur de rendre

, " compte de la nomnation de sea personnages romanesques.

(18) L'instance racontante est une expression di"fférente signifiant

ce "je" innoamé du texte.

;',,,;:;'E.: ."'.~~ .: .. ~-...

(21)

c

• • e 1 rr/: ' 0 _ _ _ .. ~ ~ ~ ~ _ _ _ _ ~ _ _ _ ", _ _ w _ _ ~~_"""~'If"'~'.'~,r- PIW)Ii""~;:iJl4# ~ 1~ \

CHAPITRE PREMIER: 'LA STRUCTURE

FAITS ET CHRONOLOGIE:

Les faits et la chronologie feront l'objet de notre premilre incursion dans la structure textuelle. .L'Aquarium,' le premier roman, •

.

de Godbout, ottre-t-il prise • une rhétorique textuelle de cette

~ature~ Le roman est le lieu privilégié d'un jeu entre les faits et la

chronologie; ce roman n·,. échappe pas. Il inscrit une chronologie

.'

faussée et la rhétorique peut, jusqu'l un cer.tain pOfbi, identifieI le

moyen choisi par l'auteur. Car parlel' de chronologie dans un roman,

c'est parler de simulacre (1), et le's1mulacre peut s'analyser puisqu'il est volontaire.

Pour analyser les raits et la chronologie nous demeurerons

!1d.les au tracé de base du groupe ml (2). L'analyse portera tout

.

....

d'abord sur LIA.quariu, puis sur L. couteau sur la table. Dànsole

premier roman, nous esqUisserons tout d'a~ord, atin de faciliter la \

compréhen.ion, une notion d'éq~valence, c'est-.-dire une -absence de

figure. La suppression réTélera le cadre d'une dissimulation dans la

chronolog:1e des événements; le sens "de cette

diSQ.1.mul:atrôn-

formera la

"figure. L' adj one t10n , par

~te, don.U;;~ ::a~erçu

du p01nt de

1 ____ - - - - '":.i\-~

.~_______ .___--- '\ .r

(2)

,Le s1mulacre est ,l'un des art1t~ces possibles du roman. Par la

chronologie un auteur 1apose .. lin lecteur une apparence ( l ' h1sto1re)

qui se donne pour une 'r'al1 té ~ i.' h1atoire n'est jamais ql1' un

simulacre que personne De doit ~onfo~are avec la ré~1té. Cf:.

Rhétorique

,'nAral

s ,

0;r

c1t.,

p.

18l. '

Rous appeloDsgroUpeü, tou'. l'éq~1pe de Rhétorique gén6râle.

Ce groupe anal1se le8 fai)et 1.. chronolOg1e des pages 181

1 184

de Bon l1Yre. Ct: ib1d, , • 181 • 184. ,

-1. - Il '< ~ c /;1 - ... -"" ..

-• ! Il!'''' .,,,.' ~ ~.~

(22)

, , "~:--~nr~~"ft"-_ ... _ ... ...,.,.. .. ""~~_<,.~ ... ~ _ _ _ _ -"-",,,~,, •• * , ~,,, ... ~ __ , 1 _ _ ..-...-_ _ _ _ •••

()

'" -"

(

...

,

-12-vue do~t il sera questi~n en dét~l aU début, de la derni3re partie.

Mais c'est sans aucun doute par la sup~ression-adjOnction que l'on

l ,

parVit!ndra au véritable jeu, car la rupture de la chronologie est une i

1

constante chez Godbout1" une c~nstante hur laquelle il axe son récit.

1

.~ .... Le second roman, on le verra, !posera le probl~me de la

, !

suppression par anticipationcde la

o

r~n du récit, suppression tras

f.

~'-, '

significative dans le contexte de

roman". L'adjonction, présènte

..'

dans le premi.er roman, par le biais d'une écriture redoublée (la

troi~1+me personne ~pporte un,point de vue 1 l'absence tout en'conservant

~ m3me .styl~ quoique plUS 'détaillé), ne recouvrira plus ,le m3me sens

1

ici et deviendra la mise en pla~ d'une insertion impréVisible dans

,

un univers extérieur et exotique. La suppression-adjonction refuse

le mode de l'alte/nance ,~ est utilisé' dans LfAguerium et proposera

plut~t une organisation systématique de

ia

rupture de chronologie.

En tin. f1gure'pré~ente' dans 'ce seul roman, la permutation soulavera,

,

dans un jeu temporel. le prob~lle to~daJllental, peut-.tre,,~de l'écrtture

intellectue11p'" du texte. On -,' apercevra alors que la rhétor1qu1t

~eut s'a~érer conventionnelle'par le relevé simple .d'un jeu éVidept

,

mais peut aussi, en s01, deven1r décod.ur de jeux cachés dana

l'intertextual1té, c'es~dire

masqué, mame • 80n

a~teurG

L'AQUARIUM Absence de tisure L' Aquarium pose-,t-11 . / / ' /" "

dana cet uni 'Vers de l' écri ture qui est

.-

...

sa rédaction une équiValence

,~ \ .

.

\

.

f i \

\

\ \

\

1

\

...

'~ \ ~t~~~~~'

»

,( ,

(23)

C~ ( .,

.

, '-,

-13-entre la chronologie du discours et celle du récit (3)1 y a-t-il

un la

r 1>

présent qui soit le moment du tait? Dans. L'Aquarium, - comme dans

plupart des romans, nous discernons quelques-uns

ri

Il vous intéresse de savoir que je suis debout

devant une porte-tenltre, dans un iaaeubl~

récemment constrUit qui craquelle,déjl. (4)

de ces moments:

De P~usJ • Itarr.rTé~ d'~~é~~ les faits et la oAronologie s'harmon~-, """,~'" ... " " , - ..

,_.-seront mieux, amincissant l'hiatus inévitable. Le présent des faits

;-sera d-6nné:

{J

.;.Je tousse, mets l'~au sur le teu. Fumer.

Assez attendu: . il taut que je lUi dise; puis

les bronches me tont mal, je crache~ (5)

-.

1 ~'-.

Une mame direction se dessine alors entre l~ récit et le discours.

En ces instants, on ne discerne aucune .tigure. Il n'y a que l, jeu

\ .:

d'une'" fiction dont le nouveau rom~ téra un v~ri~able sys~me: \ l'union

, \

llne chronolo,gj.e "parcourue.

" ;Mais le roman,est le 11eu d'une double temporalité:

---~

(4)

( 5)

Reprenons la diBt1n~tion de TOdoroy en disant qU'il faut substituer

au mot histoire eel~ de récit: "Au n1.e~~ plus 'général, l'oeuvre

littéraire a deux aspects: elle est en .• Ime temps une histoire

et un dicscours. Elle est histoire daDs ce sens qu'ell,e évoque

une cert~ réalité, des 'vénements qui ~ë seraient passés, des

personnages qU1, de ce po1nt de vue. èe coütondent avec ceux de

la Vie rltelle. ( ••• ) Mais l' o,euvre est,~

lia..

tellps un discours:

il existe un narrateur

qui

relate l·h1.tQ~re; et 11 y a en face'

de lui ua leoteur qUi la perçOit." Ct: 'loaorov, 'l'zvétan,

!:.!!.

Catégotj's clu r'~1t litt6r.3re, Communications No 8, Editions du

Seuil, . aris, 19

6,

p. 126.

L'taUàriUD. op. cit., p. 22.

lbi J ' p. 119. r- • '"

1

t Î. Cf ' . F , , \

(24)

I~

• .'

\

... l .... ~"'If'1"'~~~~,_._, -$ ... '!IJ_m&:i""'-""'! .. o_--~.

--, __

__ __. _________

~:_'l_,.~ ,;z;:::w",9ttV"!'-#lliB., .. lt;!!liIlQif.,. ....

\

_

'f..-,

':'~4-Le récit est une séquence deux toia tempore~le •••

il yale temps de la choae racontée et le temps du récit (temps du signtt,té et temps du sign1tiant). Cette dualité n'est pas seulement ce qui rend possible toutes-les distorsions temporelles qU'il est banal de relever dans les récits (trois. ans

# de la vie du héros r6sumés en deux phrases d'un

rQman, ou en quelques plans d'un montage .

"tréquentatif'" de ciném,,:, etc.); plus

fondamen-talement, e~le nous 1nv1t~ l'constater que l'~e

des ton~tions du récit est de monnayer un temps

dans un autre temps. (6) 0 " ,

Et c'est pourquOi on_peut parler

d'une

rhétor~que textuelle~ se

la suppressi~n-adjonction

1

-\

par~ageant entre la ~uppression" l'adjonctio~.

~ ,

t ' 1 ~

e la permutation. ' , .'

Suppression "~

La suppression se man1téste lors de la dissimulation d'un

C •

éV~llent

qui, d'une ~l'aço~ ou d'Ulle autre, ... sera

s:t~~t1.é. Se~on le

..>

...

~roupe mn, :I,l y, a deux" types d'6vénements camouflés: par ant:1clpat:1on _

ou par déduction (7). 1

La logique suppo~e qtte l'événeaent par anticipation se. pl' 9dui t

géné~a1elllen t • la tin du roman lorsque celui-ci se t,ermine sur ,~é,

n fin ouverte~.

~ ~ . {~

En ce sena, le premier roman de Godbaut, quolq~e ~e

1

;

, ' 0 )

façon IlQlnâ éclatante qU~J dàns Le coutet'u

sur

la table, reap11t\ 'un peu'

.... //.., 61:- 1

cette éondition: \ \

I l '1 aura New-York,

J'

h'rique ent1.r.. cOllUlle un \

,tre'llpJ.1n, ou l'Europe? March'erons-nous dans la ' ' k \

pluie en ce rtngt-d,ux d'ce.bre prochain? (8) '" '1' ", \

. .

' , . \

Ces

~ter~ogat:i.ons

sur

,1!~~en1r

ne

'rl?~01Tent -;mC:~e',~!tponse ~~s

\le

te~t~~ etl •• re~ient l~"co". une,~om.88e

d'un

avenir meilfeur

rans

la: faillite d'un a'ouTenir dont il d& veut ~plus. ' \ .

... 1

~' ,

;:;1::~C~iB~taJl. Ee:~a

"av:

~'Ia~

t\catio"

au

ciJl6....

Edt

tloD8"

Kl1Dcksleck, Par1.a, 19'8, P . .

-(7) 4Rh6torisue "n!raIe, 0E' cit., p. 181.

( 8) L f

Aclvr.!tu.

op. c1.

tl,

P,

156.

, ,

\

1

(25)

:..

. ;..,.., "

-, ,

, ' .

~~1)o-!:~.,tJOo.!~~~_,., ;<_ ... __ .",.,.._, _. _~ _ _ _ _ _ _ _ _ _

___ ---JI-...

---.MI'.~'~'

••

I.aa.q.bS"1J.~.

_ .. __

(

'.

.,

\, "

.

,

~portant

\

\,

..

" ~

Cette ellipse (g) du Foman ouvert ,~emplit un ~&le

pour' le lecteur.

, . .

On pourrait parler alor8 de l'el~ipse de

l'aèpira-tion. ~u niveàu du récit, cette ellipse appara!t comme une brisure

dO~

r'

'on refuse

d~ m~ntrer.

le,s

conséCJ.ue~c.e~.' cet~e

el .

~

\

of> , ~ / . '

reslfentie

transcri-t pJ' omission l'avenir coue .

,.~u.ne f~te p~ur

la paix,

alors .Q..Ùe ---""--""'ersonnage a défini auparavan! cette fuite:

---

'

....

J'ai :tu1 parce que les révolutions ne s'y faisaient

pas, et je rOve d'y retourner pour 1,s mames .

raisons •. (10) ,

.

'C'est letrave. de l'Amérique

qui

n'est encore qu'ellipse. Ce n'est

que danè le secdb~ roman que la terre.d'Amjr1que ,

,-~ • 1

d~plus éD plu~~protonde, de ro.-n e ro~an, dans

comme une incursion 4 ~ _

--'

,

---,

leS promesses désa~sées_.~~s. ~~.,!p~rsonnage

, " - , , -

.

"

enti.re, ce~aveliir du p~~m1er'r~man mais elle ne

paix.

, , .

MaiS

"Pl~~~~~S

autres

~T6nement8

se

présen~nt ~?

virtualiUsI

,

8'~~

réal:tsat1on dan'B ce

roÎaan~

Ainài§J:

,lh~e

-~

.

. ,

..

J~'''''

r6Tolut~on

dont on -

~e

saura

proe.que rien,

~a~~tf~ ~~"n~

~

l'Amé~que Q

ourc .. de

e dea

;!tonn. -Je

teur /en; dit

\ \ / ' :

-presque rien: quelqu~ •. conTersations, un plan~ une ',:tui t

ot

l' o~_ .paie

~

des soldats et ue

expl081~

la tracent. Il

~

a

.,;il",

e

COUPle;"

_australien 'QU1

pre~d.

la place

l,d~,~u1

(le

pe~~1DJl.ge

" ..

a88~~)

mAs

dont rien ne aera Yraiaent dit

<.;

~cept1on'de cet 'notion de couple

et de

il"ent~t

qUlils" ont) et la (fe

e'~r~,

eu e 'te ct'un enfant

' \ . î

qui ne viendra jamais. 'l'out cela' est

J

.en1~.

, ! 1n8cr~ts

! .

j"

.

r,-J

0;' \

(9) , "Dans l'ellipse propr •• en~ dite, contre, Itih(Ormat1on

.et

c ' ,

c9~~erTé. en dépit de l'1nco.pl'tu~~ e la forme .~.) le. '1~.ent.

n~i1a&ux qui se To~nt o-.1.s àuba1stent façon médJ. te, 80US

,ua

t9l"11e ou sous une autre; dana le cout. e." Cf: t 1 u . "

f'nM-ale, op. cit ....

'p.

1 3 . , , ' \

"(10) . IAg,uW!!!, op. cit., \p. 60. . _

---..,.~----1

\.

\ l '" \ ", 1 ! 1 • \----:-' \ ,. , . ., ~.. _.~ .... : ~ 1 ,

(26)

-

-'

, ~~

_ _ _ . . : - - ' _ ' -7-~_

-"'""'"'"""_ ... ; ... : ... _; -,.;. ... " ... - - - -... ---.-•• -.-.-.. -"''''.-4'';;;;~;;;'~-6---''-- --.:~- - ' -,,--_":'--,-,-,.,-_ ... , .. _ - - _ .. , '!!l''!\IIIIii;;:;:<8l!l'lil!l'ii/i!'ll!f4Ii • • iIIIgl)!.mIi!!l!4.~lIiII_!l'llJ··1

",._, -'dus un monde dont'on pourrait dire que certains stagnellt

indéfini-.".. ~ .

,.

, ,

,,~

ment et d~autr~s progressent.

~. .

De l'ellipse Paf déduction, que propose Rhétorique ,énérale,

on peut dire qUé';l'écriture de Godbout la re:tuÉJ~. Certe~, lil y a dê'

fausses ellipses, quelquefois, quand 'ce qui est d'àbord d9nné par

~r1bes' est expl1qu6 par la suite. Ainsi, le lecteur deTine aisément

que .f.ui est mort. ~s,~Siné bien avant que "j.e" ne dise: '.

Un • UD, nous nous sommes arratés - la glaise était

chiude et puait comme léS salines l midi. Il " -,

tourna la tlt~t nous vit.. j t a,11s 'eune 4e Tomir.

,Nous n'avons rien tent' - nous ne tent~on~ rien. (l~)

La d:couverte progressive dÛ\:ecte~ est confirmée par

le

narrateur

par la suite, mime si ee dernt~~ c~ . . ance par ~'C~i~e las conséquences.

Adjonction ) '

Du c~té des adjonctions. i1 semble difficile de concevoir cette

. }

POSSibi~ité.

Est-il possible de

tr~h_~er

des nplUs-qUe':'faits" dans un

\

r~man? R~éto~ig,y.e g'~~rale

pr'c{sef _'_

Toutefois, commé le discours a pour ~gle de ,filtrer

les fa:1ts et les indications Cm-ODol.ogiques, on

poUrrait retenir comme adjonctlts le

Cas

01 l'auteur

s'at'arde .' d'crire des taits 1ns1p.1fiant8 et •

mul.tiplier l,a Dotat;1ons chronolog1Clue8~ -'-(12)

1 Le groupe méntionne~a aussi certains cas de r6pétition •

.. En

ce qui conc,eme L'Agumum, OD. sernt t~èllt6 de parler

~ '1 -~ 1

ci·

adjonc~ioD. au aoaent du d'tail de la nsi te du our' _._et de Pauline

chez le

CO~8Sai~e_(pp. 40.45) •.

Ces pages 'ne

c~ndu1à~nt l

aucune a

'- '

,co.pr'heD.s~on meilleure ~ texte (eli~s favorisent'une co.~~'hension .6toD~que dl1 p~rsonnage de PauliDe s.euleaent). Ce sont

II

'~es t~ts,

-

...

--~-, r

: 1

"

1

-1 " _ ... .;!"'V' ....

(27)

. .'

"

" ,

-17-("';; , c ,,_

inscrits au niveau du discours, n'ayant aucune r elle répercussion

,'~

,

au niveau du récit.;.- L'épisode du curé au bordel (important plus tard

/ . ,

; ,

pour la construction en oxymoron du curé) ,ne pèut pas plus s'intégrer

~~ l~axe

du

ré'~it

•. La figure, métatax1que

\~ ,1~

parenthase ést tout

indiquée pour tradui,e rhétoriquement~es m6men~s textuels:

} "

"Dans le cas de la digression, la ligne centrale du texte ou de la phrase se brise parce qU'elle est sans cesse surchargée d'éléments annexes qui s'.intercalent

entre se~ parties ou bien qui la tont dévier de sa

direction initiale. ,(13) .

La notion de digression est exacte en ce se~à que les deux exemples

cités dépendent !;l'un point de vue autre, indépendant du "je". Nous

'. ,

reviendrons plUS longuement sur cel~ plus tard. Quant aU reste de la

définition, ell,\est assez bien e,pliquée pour ne pas nécessiter de

~enta1res.·

.

.

Tôût~fois, il faut préCiser, dans le cas de la notion d'ad

jonc-t~on, qu'une différence doit 3tre établie entre le relevé objectif

1

d'une figure et son utilisation dans le contexte. Nous voulons ici tempérer la notion de "faits insignifiants" que le groupe écrit dans _ sa définition. Il est vrai que si ces faits disparaissent, la

chrono-logie et le récit n'en sont pas affectés. Ce sont

Il

des "sur-faits".

\

~s il\est surtout rem~qUab~e que, derri're l'apparente inutilité

ldgique de-certains fait~~' les plans d'une autre logique se dessinent:

~ \1,

un champ sémantiqu~ (14) d~ l'absurde par exemple. Les deux parenthases

ü s':1nt.gre~t alors. une autre dimension rhétorique, une rhétorique

-

...

----

...

\

\

\

/ \ 1

Ibid., p. 76.

Le ~amp sémantique peut se définir de diverses façons: "L'aire

couv~rte, dans le domaine de la siSD1fication, par un domaine, par

un mot ou par un groupe de mots de la langue." Cf: Dictionnaire de

'linguistique, Editions Larousse, Paris; 1973, p. 431. "La

s'_an-tique se reconna!t ainsi ouvertement comae une tentative de

deSCription du .onde des qualités sensibles." Ct: G~.imas, A.J.,

S6aantique Structurale, Editions Larousse, Paris,

1966,

p.

9.

.;-'~

-r-

,; ~. '

r

(28)

, '-I..,~---j , ' ' 1 , )

(

' , , , • -18- .... 1 -,

.

métalogique (15), et l'on rejoint alors la figure de la répétition,

faisant ainsi participer l'écriture. l'absurde (absurde au sens oA

~e second point de vue vient perturber volontairement toute ~ra1sem­

blance~ dénonçant ainsi la fiction, et créant une lecture ambigu~).

Oe roman n'est donc pas axé sur les figures d'adjonction et de

~'

. suppression.. Ces deux formes vivotent dans lé discours. La suppressio~ < ,

est la marque d'une époque romanbsque dite du ro~an 1 fin ouverte

alors que l'adjonction, quoique objectivement présente, démontre une

ambigu!té d'interprétation qui, i~tégrée au discours, rejoint surtout <

une intention globale de

l'écri~ure.

Cependant, Jout" roman est conçu

dans le jeu d'une ,rhétorique textuelle, 'et si celui-~i échappe aux deux

premi.res ,~anifestations, il ne pourra éChappe,;r l celle qui su~ t: la

suppression-adjonction. Suppression-adjonction

Il sera:1:t audacieux de comparer Proust et Godbout.' Ce serait

in~tile et 'invraisemblable dans la majorité des cas. Mais ils ont en

commun,(au sein de leur écritur~ r~esque, une volonté de taire de

l~urs per~onnages prinCipaux dés 8tres rivés l leur passé. Au niveau

d'une rhétorique tdt~elle, on peut dire que la rupture" de chronologie

<

est ~ la source de leurs romans. Chez GOdbout, les souvenirs jouent

un r&le important dans la trame r'Omanesque. Les souvenirs, ce sont" par exemple,la mort de Lui, le rappel de l'ourson Bibou:

1

J'en avais un semblable il y a bien longtemps - il

s'appelait Bibou mais on l'a jeté dans l'incinérateur

du palier le jour ~ je, lui ai arraché la queue. ,(16)

(15) Nous renvoyons i c i . la note 12 de l'introduction ou • Rhétorigue

, géaérp,le, op. cit., pp. 123" 144.

(16) L'Aguarium, op. oit" p.

'2.

,

J

f

(29)

.t.it~~~"'I!t~~'!!!""",,"_' _ ... , _ _ _ _ .'lOS:'_ .. _ _ _ _ 4 . . _ _ _ ... 4 _ . _ _ ;. _ _

c

.;

-19-Ce sont auss~ les souvenirs du curé, ~'annonce de la mort d'larall

~~

et d'autres encore. outre les souven~rB, ~2 faut aussi parler de

\ ,

l'~magina1r~, les réflexions de~'je" sur Sa condit~on:

Tu,~archeB les yeux fermés et ~ Un moment donné,

chdis~, heureux, tu es au bout du monde -

11

la

te~re cesse d'8tre ronde et les fru~ts ne sachent

plus. (17) ,

Ces souvenirs, ces réflexions et l'imagin~re indiquent autant de

ruptures chrono~og~ques. C'est ainsi qu'entre la page trente-et-un:

Le si~ence s'impose. et la page trente-neuf:

D?hors?,

le temp~ ~asse m~s est recouvert de toutes ces séquences. Bhétorique

t!nérale définit Jdnsi la méiaPhore syntaxique, "figure qu:i agit sur la

structure dé la phrase, O~t par transposition, sur_la structure

textuelle:

La suppre,sion.adjOnctiO~ compl.te reTient,l

remplacer un élément apparten~;-. une classe

par un élément emprunté. une autre clasSe. (~8)

Car, au qéroulement des fa1ts du récit, se substi~ue un autre ordre

intérieur,,'un a.utre monde ntappar~enant plus du tout au mIlle niveau; en

effêt, au monde èxtérieur se substitue un monde de l'1ntro~pection.

Ma1s ce roman présent,e aussi une torme de suppresston-adjonction

. '-- par alternance (19) puisque l'on passe du "je" au"it' l quelques

reprises. Cette alternance 1nter~ollpt la continuité Chrono~og1que du

----,.---l ~d , p.

39.

.

tori ue én rale,

Of'

oit

t

,

p. 80.

L'al.ternance: la Con

inuit

textuelle ,ne permet qU'une grande

instance racontante, m'.e ai diftérents "je" la prennent en

exercice en cpura de déTeloppeaent." Ct: Ibid., p. 183.

(30)

(J

/

w

/

"je" étant donné qu'il n'y a qU'uneo instance racontante par unité

chronologj..que de rédaction (sauf dans les dialqgues). Il s' av~re alors

/ impossi. ble de

\

~.

déterminer s'1l y a simultan6ité ~\1·.su1.te logique entre

/~'

ces deux modes de narration. Surtout ~n' prem1~re ~artie, L'Aquarium

/ brise constamment l'unité Chronologique p~,l'insertion l la fois d'un

monde intérieur et d'un point de ~e étranger.

\

La t1gure métataxique de l'anacoluthe se prate tr.s bien l

l'alternance que propose le roman. On dit de cette t1gure:

Au syntagme nôminal sUjet qu'impliquaient les premiers éléments de la phrase' ( ••• ) s'en

substitue, ~ar exemple, un autre, d'un accord

différent. '(20)

Ce qui pourrait Otre 'réécrit au niveau d'une rhétorique-textuelle:

au 'mode d'écriture prépondérant du texte qU'impliquent les chap~tres

. \

se substitue, par

eX~IIp18J

un autre mode, instance racontante

d1fférent~

\.

Permuta.tion

En dernier lieu il faut mentiOnner que l'analyse des f~ et

dé la chronologie peut permettre aussi un niveau de pèrmutatl.On. Dans le cas de ce roman, la permutation révale une organisation volontaire du. récit. Le groupe de Li.ge dit • ce sujet:

Mais ~s que l'ordre Chrol1ologique est rompu par

la seule volonté du discours et par le seul souci de son organi8ation ••• on 4o!t considér.r qufil ,. a permutation quelconqùe. (21)

Or,. L'Awiari!!J tout

en

p'ét~t pas aU8si manifeste •• nt organisé que le

detJ~"e rOll/ démontre tout de JlaJlit une organisation chronologique

---~

,~

(31)

"

'.

-

,-•

--W~~"'~"""'T._"","',; ... ...,._ ... ~___ ""il A" ad 4 PN /ltt ~~ ... _ . . . 4"no "

c

(;

o

-21-volontaire. Le récit es't organisé de telle ,façon que le "je" rompt

,

toujours,l'actualité pour se remémorer des moments ou faits passés

m'me e'~l s·~t de faits récents:

H1.er V1ad:lm1r a tué SA feue - un mouvement

d'~mpatienCet croit-on, ,ou peut-atre la peur

du ridicule

l.

cause du fils). (22). ~

"

Il est certain qu'une telle permutation- témoigne d'une volonté. Mais

quelle est cette volonté? C'est que le personnage princ~pa1 est une

, structure de l'absence. Il manifeste son absenc~'" de plusieurs façons:

absent au temps présent par les réminis~enCes, absent aux autres qu'il

ne peut aider. A ce sujet considérons cette affirmation:

.

,

Vlad1m1.r voula! t que je lui d1se de rallper mais pourquoi ce besoin de l'approbation d'un autre

membre de l'h~aine race? S'ilS sont nés pour

cela et que de ~re en fils et de "re en tille,

ils se recommandent la prudence ••• Je ne lui

dirai rien. Rien. (23)

Il est aussi absent • dta~tres événements (. la mort d'IsraBl, et l la

révolution entre autres). Et son absence' cautionne la permutation

temporelle. La seconde partie (apr+s l'arriT'e du personnage fé~nin)

"écartera la perautat1Qn par une présence aux 'T'né.enta. Les faits

seront alors décrits de moina en *oina • poatériori. "

On le voit, c'est au niveau de l"labo~ion de l'écriture que

~e joue la rhétorique de ce texte, beaucoup plus qu'a~ niveau de

l'élaboration de l'intrigue. ~ci, l'in~rigue na1t de l'écr~ture plus

, \

que de l'h1sto1ré. Ce roman compte de nombreux faita, mais il ne tire

..

pas'conséquenc~ directe de ceux-c~. Le fait importe dans aon tra1tément,

---L"guariUII,

op. cit., p.

62.

Ibid., pp. 50-51.

,

(32)

-•

\

--~----I

.2.2.-- .2.2.-- .2.2.-- .2.2.-- .2.2.-- .2.2.-- .2.2.-- .2.2.-- .2.2.--

--~

---non dans s pr6sence en tant que noyau .découlant d'un précédent ~t

allant ver une eonséquencg,., C'est pourquoi le jeu porte plus sur la

suppress on-adjonction e~ la permutat~on. Ces deux tormes souliSnent

upe tac; n d'écrire volontair.e qui s'impose par une rupture des faits.

LE CO

nu

SUR LA TABLE

1

/

/

ro~an,

Le couteau sur la table s'assoc1e par certains c~tés au premier

mais peut aussi s'y opposer. Pour comprendre cela, il suffit de suivre le mIme

du d1soour~t plus

celle du récit~

chem1~ement ~'un .rom~ l~l'autre.· La chronologie

~1àtématiquement que dans le premier roman, n!est pas

,~ (

Su.ppressj,on

Au palier de la suppression, il taut absplument tenir cQmpte de

l'ellipse par anticipation de la tin du roman:

.

.

(Je ne te ferai aucun mal, si tu ne "dis mot, )

Patricia. D'ailleurs il ne te servirait l rien

de te débattre ou de crier, ou même de parler

de nos amours anci~nnes. Le couteau restera sur

la table de la cuisine. Aucune trace de sang sur le tapis.

A peine ton corps vibrant et doux q~ s'agitera,

~ peine ton souffle qui) (2.4)

Le~ futurs de cette/~\tation sont la preuve d'un geste prochain ~

venir, mais d'un geste non-posé encore. Plus lOin, ~ l'intérieur m'me

de cette partie, nous reprendr~ns une nouvelle dimension rhétorique

de cette citation atin de montrer le8 latitudes que permet une rhétorique textuelle. Pour l'instant notons que le roman prend fin sur une el11pse; sur la supposition d'un geste. commettre, d'un geste non intégré au text,.

---(24) Le coute!M sur la table, op. cit., PP. 1~1-l58.

-

i

Figure

figure  par  anacoluthe  pàrce  que  les  quelques  exemples  de  èette
figure  lorsqu'ils  agissent  comae  écran  ou  'reflet.  En  r6alité,'  c'est  la o

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