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Délivré par l'Université Toulouse III - Paul Sabatier Discipline ou spécialité : Mathématiques appliquées
JURY
M. D. Azé, Université Toulouse III, (Directeur de thèse) M. P. Thomas, Université Toulouse III, (Président)
M. J-P. Penot, Université de Pau et des pays de l'Adour, (Rapporteur) M. L. Thibault, Université de Montpellier 2, (Rapporteur)
M. J-B. Hiriart-Urruty, Université Toulouse III, (Membre) M. A. Jourani, Université de Bourgogne, Dijon, (Membre)
Ecole doctorale : Mathématiques, Informatiques, Télécommunication de Toulouse Unité de recherche : Mathématiques pour l'Industrie et la Physique (MIP)
Directeur(s) de Thèse : M. Dominique Azé Rapporteurs : M. Jean-Paul Penot et M. Lionel Thibault
Présentée et soutenue par BENAHMED Sfya Le 25 novembre 2009
Sur les M´
ethodes Variationnelles en
Analyse Multivoque
Sfya Benahmed
1Remerciements
Tout d’abord, un grand merci `a mon directeur de th`ese le professeur Dominique Az´e pour m’avoir propos´e ce sujet de recherche, pour sa patience, son exigence et ses questions toujours pertinentes qui m’ont souvent pouss´ee `
a ´elargir le champ de mes connaissances et `a avancer.
Merci ensuite `a messieurs les professeurs Jean-Paul Penot et Lionel Thi-bault d’avoir accept´e la tˆache, toujours ardue, de faire un rapport sur ce travail.
Merci `a messieurs les professeurs Jean-Baptiste Hiriart-Urruty, Abder-rahim Jourani et Pascal Thomas d’avoir accept´e de faire partie du jury de soutenance.
Cette th`ese a pu voir le jour grˆace `a une bourse IMAGEEN (Internatio-nal Europ-Maghreb Education Network) dans le cadre du projet ERASMUS MUNDUS-EXTERNAL COOPERATION WINDOW. Je tiens `a remercier les personnes qui m’ont aid´ee `a obtenir cette bourse, notamment mon di-recteur de th`ese et le professeur Jean-Baptiste Hiriart-Urruty qui ont re-command´e ma candidature, et aussi le professeur Naoufel Ben Abdallah qui dirigeait le comit´e d’attribution au moment de ma demande.
Merci `a l’Institut de Math´ematiques de Toulouse et `a l’´equipe MIP pour m’avoir accueillie durant tous mes s´ejours. Merci `a toutes les personnes que j’ai pu rencontrer en particulier Agn`es Requis et Marie-Line Domenjole pour leur disponibilit´e et leur gentillesse.
Je serai toujours tr`es reconnaissante `a Bernadette Rouger pour son accueil si fraternel, merci pour m’avoir offert la chaleur d’une famille et m’avoir soutenue durant mes s´ejours.
Mes remerciements finaux, et non les moindres, vont `a toute ma famille, ma belle famille et surtout `a mon mari qui m’a soutenue et m’a aid´ee sur les nombreux fronts de la vie quotidienne, qui m’a encourag´ee jusqu’au bout et qui m’a remplac´ee aupr`es de mes enfants pendant mes absences.
Merci aussi `a vous mes enfants pour avoir compris malgr´e votre jeune ˆ
age, les imp´eratifs de cette th`ese pour moi et pour m’avoir aid´ee `a la mener `
Table des mati`
eres
1 Outils m´etriques autour du principe variationnel d’Ekeland 9
1.1 Introduction . . . 10
1.2 Notations . . . 10
1.2.1 Multiapplications . . . 13
1.3 La pente forte . . . 14
1.4 Outils m´etriques li´es au principe variationnel d’Ekeland . . . . 14
1.5 Bornes d’erreur lin´eaires et leur caract´erisation . . . 20
1.6 Bornes d’erreur param´etriques . . . 23
1.6.1 Convergence d’ensembles . . . 23
1.6.2 Th´eor`eme de borne d’erreur dans le cas param´etr´e . . . 27
2 R´egularit´e M´etrique 29 2.1 Introduction . . . 30
2.2 D´efinition de la R´egularit´e M´etrique . . . 30
2.3 Pseudo-lipschitzianit´e . . . 31
2.4 Espaces m´etriques ressemblant `a des espaces norm´es . . . 34
2.5 Premi`ere fonction auxiliaire . . . 39
2.5.1 Un r´esultat de perturbation . . . 41
2.5.2 Approximation de la multiapplication inverse . . . 44
2.6 Seconde fonction auxiliaire . . . 45
2.6.1 Troisi`eme fonction auxiliaire . . . 49
3 Th´eor`emes de multiapplication implicite 53 3.1 Introduction et Notations . . . 54
3.2 Pseudo-lipschitzianit´e partielle . . . 55
3.3 Un Th´eor`eme de multiapplication implicite . . . 58
4 Points Fixes des applications contractantes g´en´eralis´ees 65 4.1 Introduction . . . 66 4.2 Un lemme basique . . . 66 4.3 Contractions g´en´eralis´ees . . . 67 4.3.1 D´efinitions de quelques types d’applications contractives 68 4.3.2 Th´eor`emes de Points Fixes . . . 74 5 Points Fixes des multiapplications contractantes g´en´eralis´ees 81 5.1 Introduction . . . 82 5.2 Contractions g´en´eralis´ees . . . 82 6 Points Fixes des Contractions Directionnelles G´en´eralis´ees 89 6.1 Introduction . . . 90 6.2 Contraction Directionnelle G´en´eralis´ee I . . . 90 6.3 Contraction Directionnelle G´en´eralis´ee II . . . 97 7 Une inclusion diff´erentielle `a second membre non born´e 103 7.1 Introduction et Notation . . . 104 7.2 Un R´esultat de Point Fixe . . . 104 7.3 Inclusion Diff´erentielle . . . 106
Introduction G´
en´
erale
En optimisation et en analyse non lin´eaire, le probl`eme de trouver les conditions garantissant la r´egularit´e m´etrique des multiapplications est cru-cial. Nous faisons r´ef´erence aux monographies [79, 80] profondes et compl`etes et aux r´ef´erences qu’ils contiennent pour avoir aper¸cu sur ces questions. On peut aussi consulter [6] et [8] pour une ´etude r´ecente. Quand on s’int´eresse `
a l’´etude de la sensibilit´e d’un probl`eme par rapport `a un param`etre, on est naturellement conduit `a ´etudier la r´egularit´e m´etrique uniforme d’une famille param´etr´ee de multiapplications, autrement dit `a la recherche de r´esultats de multiapplications implicites. Le probl`eme est le suivant : X et Y ´etant des espace de Banach, P un espace m´etrique de param`etres, on consid`ere une familles de multiapplications, identifi´ees `a leurs graphes, (Fp) ⊂ X × Y
tel que p est dans P , de X dans Y , un point p0 dans P et un point (x0, y0)
dans Fp0. On cherche alors des conditions permettant de trouver un voisinage
N0 × U0 × V0 de (p0, x0, y0) telle que la multiapplication inverse de Fp−1(y)
soit non vide pour y dans V0 et poss`ede une certaine r´egularit´e. Remarquons
que si on pose Φ(p, y) = Fp−1(y), on a alors y ∈ F (p, Φ(p, y)) et on reconnait bien un probl`eme de multiapplication implicite. Le probl`eme est de donner des conditions pour que Φ(p, y) soit non vide pour (p, y) voisins de (p0, y0)
et pour que Φ ait un minimum de r´egularit´e, de pr´ef´erence par rapport au param`etre p. Le premier travail dans ce sens nous semble ˆetre [5] prolong´e dans [10] dans lesquels la non vacuit´e et la r´egularit´e de la multiapplication implicite est obtenue en supposant que le cˆone tangent aux graphes des mul-tiapplications param´etr´ees est uniform´ement inversible. Une autre approche est une approche duale bas´ee sur les cˆones normaux. Dans ce point de vue, on peut citer [73, 87, 45] et aussi [8] sous une condition plus faible. Notre ap-proche dans la premi`ere partie de notre travail est diff´erente. Elle est proche de la d´emarche de Robinson dans [93] et utilise une m´ethode de perturbation qui remonte `a [42] et qui a ´et´e aussi utilis´ee dans [44, 45] et qui est aussi
plus ou moins sous-jacente dans [86]. Notre approche est bas´ee sur les outils d´evelopp´es dans [13] et [14] qui utilisent la notion de pente forte introduite dans [39].
L’id´ee principale de cette premi`ere partie est la suivante : on perturbe une application m´etriquement r´eguli`ere (une application inversible d’inverse lipschitzien dans le cas des applications lisses) par une multiapplication pseu-do-lipschitzienne, dont la constante de lipschitzit´e n’est pas trop grande, et on obtient par cette approche des r´esultats assurant que la multiapplication implicite est `a valeurs non vide et est pseudo-lipschitzienne par rapport `a (p, y). Pour obtenir nos r´esultats, nous nous basons sur une m´ethode reliant la r´egularit´e m´etrique d’une multiapplication `a l’existence d’une borne d’erreur pour la distance `a un sous-niveau d’une fonction auxiliaire. Cette m´ethode introduite dans [13] a ´et´e ind´ependamment d´evelopp´ee dans [64].
Dans ce but, nos outils principaux sont le principe variationnel d’Eke-land et la pente forte. Nous donnons dans le chapitre 1 quelques r´esultats de bornes d’erreurs locales et param´etr´ees (utilis´es dans la suite), ils diff`erent l´eg`erement des r´esultats connus dans [14], par l’exigence seulement de l’hy-poth`ese de la semi-continuit´e locale des fonctions impliqu´ees, permettant d’appliquer ces r´esultats `a des multiapplications de graphe localement ferm´e. Dans le chapitre 2, nous g´en´eralisons un r´esultat int´eressant de [44] qui permet une bonne estimation de l’approximation de la multiapplication in-verse F−1 `a condition d’avoir l’approximation de la multiapplication F (Th´ e-or`eme 2.5.3). On am´eliore ainsi des r´esultats de [86] sur le calcul de la diff´erentielle g´en´eralis´ee d’une multiapplication inverse en ne faisant plus d’hypoth`eses restrictives.
Dans le Chapitre 3, nous g´en´eralisons pour les multiapplications, le th´ eor-`eme de fonction implicite de Robinson ([93]) et les r´esultats de ([86]). En particulier, nous donnons une approximation de la multiapplication implicite qui, appliqu´ee au cas univoque lisse, permet de retrouver la formule classique de la d´eriv´ee de la fonction implicite.
Dans la deuxi`eme partie de ce m´emoire, nous nous int´eressons `a l’´etude de l’existence de points fixes pour diverses classes de contractions et de contractions directionnelles g´en´eralis´ees. Dans le Chapitre 4, nous rappe-lons les d´efinitions de quelques types d’applications contractives (dans le cas univoque) ´etudi´ees par diff´erents auteurs dans [22, 33, 35, 91, 92, 94],
compar´ees dans le survol [92]. Nous montrons dans le Lemme 4.3.1 que toutes ces contractions g´en´eralis´ees cit´ees ci-dessus (T : X → X d´efinie dans un espace m´etrique complet (X, d)) v´erifient l’hypoth`ese principale [H] : il existe α > 0 tel que pour tout x ∈ X avec x 6= T (x), il existe u ∈ X qui v´erifie : d(u, T (u)) + αd(x, u) ≤ d(x, T (x)), puis nous donnons des th´eor`emes d’existence de points fixes en utilisant un lemme basique qui s’appuie sur le principe variationnel d’Ekeland et qui n´ecessite, en particulier, la semi-continuit´e inf´erieure de la fonction x 7→ d(x, T (x)). Dans tous les cas, nos r´esultats am´eliorent les r´esultats suivant, `a la fois en utilisant des hypoth`eses plus faibles et en donnant une estimation pour la distance au point fixe qui n’´etaient pas dans les r´esultats cit´es.
Dans le Chapitre 5, nous nous int´eressons aux points fixes de contactions multivoques g´en´eralis´ees. Le point de d´epart est une remarque de [7] dans le quel on constate que le Th´eor`eme de Nadler sur les contactions multivoque est encore vrai en affaiblissant l’hypoth`ese de contraction. Il suffit d’avoir seulement une information sur les projections approch´ees d’un point x sur son image T (x). Cette id´ee a ´et´e aussi utilis´ee dans [48, 70]. Nous am´eliorons leurs r´esultats sous une hypoth`ese de contraction g´en´eralis´ee tr`es faible. Comme corollaire, on obtient une version tr`es faible du Th´eor`eme de Banach-Picard. Dans ce cas aussi, la m´ethode variationnelle permet d’estimer la distance `a l’ensemble des points fixes.
Quant au Chapitre 6, il est consacr´e `a diverses extensions multivoques de la notion de contraction directionnelle introduite par Clarke dans [35]. Les r´esultats obtenus g´en´eralisent largement ceux obtenus dans [97]. On obtient ´
egalement une s´erie de r´esultats ´etendant ceux de [74, 104], [94] et [15]. Pour terminer, dans le chapitre 7, nous donnons un r´esultat pour l’exis-tence d’une solution locale d’une inclusion diff´erentielle dont le second membre n’est pas born´e. L’estimation de la longueur de l’intervalle d’existence de la solution est dans le style du r´esultat classique de Filippov et est plus ais´ee `a estimer que celle donn´ee par Ioffe dans [65] avec des m´ethodes enti`erement diff´erentes. Notre r´esultat est une cons´equence d’un r´esultat de point fixe g´en´eralisant un r´esultat connu (voir [43] et aussi [17]).
Chapitre 1
Outils m´
etriques autour du
1.1
Introduction
Dans ce chapitre, nous donnons quelques r´esultats de la borne d’erreur locale et param´etr´ee (utilis´es dans la suite). Les id´ees des r´esultats de la borne d’erreur locale sont dˆues `a Corvellec et les r´esultats de ce chapitre sont pris de [11]. Ils diff´erent l´eg`erement des r´esultats connus dans [14], par l’exigence seulement de l’hypoth`ese de la semi-continuit´e locale des fonc-tions impliqu´ees, permettant d’appliquer ces r´esultats aux multiapplications `
a graphe localement ferm´e.
1.2
Notations
Dans ce chapitre X d´esigne un espace m´etrique muni de la distance d. Exc`es et distance de Hausdorff
Soit C ⊂ X. Pour x ∈ X, on note
d(x, C) := inf{d(x, y) : y ∈ C}
la distance de x `a C, avec la convention d(x, ∅) = +∞ (selon la convention g´en´erale inf ∅ = +∞). Pour r ∈ ]0, +∞] (resp., r ∈ [0, +∞[), on note Br(C)
(resp., Br[C]) le r-voisinage ouvert (resp., ferm´e) de C :
Br(C) := {x ∈ X : d(x, C) < r},
Br[C] := {x ∈ X : d(x, C) ≤ r}.
Si C = {x}, on ´ecrit simplement Br(x), Br[x].
Si C et D sont des sous-ensembles de X, l’exc`es de Hausdorff de C par rapport `a D est not´e par e(C, D) et est d´efini par :
e(C, D) := sup
x∈C
d(x, D) ,
avec la convention e(∅, D) = 0 et e(C, ∅) = +∞ o`u C 6= ∅ ; et on note par H(C, D) la distance de Hausdorff-Pompeiu entre C et D, d´efinie par
Il est bien connu que H est une m´etrique (pouvant prendre la valeur +∞) sur l’ensemble des ferm´es non vides de X. On note aussi par
gap(C, D) := inf
(x,y)∈C×Dd(x, y) = infx∈Cd(x, D) = infy∈Cd(y, C)
l’´ecartement entre C et D, qui vaut +∞ si C ou D est vide. Ensembles de sous-niveaux des fonctions
Soit la fonction f : X → R ∪ {+∞}. Pour a ∈ R et b ∈ R ∪ {+∞}, on utilise les notations
[f ≤a] := {x ∈ X : f (x) ≤ a} , [f <b] := {x ∈ X : f (x) < b}
pour les ensembles de sous-niveaux “ferm´es” et “ouverts” respectivement, de f , et de plus, si a < b, on pose
[a<f <b] := [f <b] \ [f ≤a] Si b = +∞, on ´ecrit aussi
[f >a] := [a<f <+∞] , dom f := [f <+∞] ,
et on dit que f est propre si dom f 6= ∅. De plus, on note par inf f ≥ −∞ l’infimum de f sur X, et on pose
argmin f := {x ∈ X : f (x) = inf f } (qui peut ˆetre vide en g´en´eral). De plus, on note par
epif := {(x, λ) ∈ X × R : f (x) ≤ λ} l’´epigraphe de la fonction f .
Pour a ∈ R, on pose a+ := max{a, 0}. On observe que, en posant g(x) :=
Fonctions semi-continues inf´erieurement sur un ensemble
Dans le but d’´elargir le cadre utilis´e par Az´e et Corvellec dans [12, 13, 14] nous aurons besoin de d´efinir la notion de fonction semi-continue inf´erieurement sur une partie de son ensemble de d´efinition. La raison en est que les notions de r´egularit´e m´etrique ´etant locales, des hypoth`eses de nature globale ne s’imposent pas dans ce cadre.
On rappelle que la fonction f : X → R ∪ {+∞} est dite semi-continue inf´erieurement au point x dans l’espace m´etrique X si
f (x) ≤ lim inf
z→x f (z),
ce qui revient `a dire que pour toute suite (xn)n∈N ⊂ X qui converge vers x, on a
f (x) ≤ lim inf
n→+∞ f (xn) .
D´efinition 1.2.1 On dit que f est semi-continue inf´erieurement sur le sous-ensemble U de X si la restriction f|U, de f `a U est semi-continue inf´
erieu-rement en tout point de U . On a alors la :
Proposition 1.2.1 Soit f : X → R ∪ {+∞} une fonction d´efinie sur un espace m´etrique (X, d) et soit U ⊂ X. Alors les deux propri´et´es suivantes sont ´equivalentes :
(a) f est semi-continue inf´erieurement sur U ; (b) [f ≤a] ∩ U est ferm´e dans U pour tout a ∈ R.
Preuve. Supposons que [f ≤a] ∩ U est ferm´e dans U pour tout a ∈ R et consid´erons une suite (xn)n∈N ⊂ U qui converge vers x. On peut supposer, rempla¸cant ´eventuellement la suite (xn)n∈N par une sous-suite, que
a := lim inf
n→+∞ f (xn) = limn→+∞f (xn) < +∞.
Pour tout ε > 0, on a donc x ∈ [f ≤a + ε], d’o`u f (x) ≤ lim infn→+∞f (xn).
R´eciproquement, supposons que f est semi-continue inf´erieurement sur U et consid´erons a ∈ R et une suite (xn)n∈N d’´el´ements de [f ≤a] ∩ U qui converge vers un certain x ∈ U . On a alors f (x) ≤ lim infn→+∞f (xn) ≤ a donc
Remarque 1.2.1 Si on remplace l’hypoth`ese [f ≤a] ∩ U ferm´e dans U par l’hypoth`ese plus forte que [f ≤a] ∩ U est ferm´e, on n’a plus l’´equivalence avec la propri´et´e que f est semi-continue inf´erieurement en tout point x ∈ U . Remarque 1.2.2 Si U est un ouvert de X, la semi-continuit´e inf´erieure de f sur U est ´equivalente `a la semi-continuit´e inf´erieure de f en tout point de U .
Si U = X, on dit simplement que f est semi-continue inf´erieurement, ce qui ´equivaut au fait que pour tout a ∈ R l’ensemble [f ≤a] est un ferm´e de X. Notons que la fonction g(x) := f (x)+, (x ∈ X) h´erite la propri´et´e de la semi-continuit´e inf´erieure de f .
Sym´etriquement, on dit que f est semi-continue sup´erieurement (en x, sur U , etc.) si −f est semi-continue inf´erieurement (en x, sur U , etc...).
Finalement, pour le sous-ensemble S de X, on notera par ιS la fonction
indicatrice de S, d´efinie par ιS(x) :=
(
0 if x ∈ S +∞ if x /∈ S . ´
Evidemment, ιS est semi-continue inf´erieurement si et seulement si S est
ferm´e.
1.2.1
Multiapplications
Si X et Z sont deux espaces m´etriques, on d´efinit une multifonction de X vers Z comme un sous-ensemble F du produit cart´esien X × Z. La mul-tiapplication inverse de la mulmul-tiapplication F ⊂ X × Z est not´ee par F−1 et est d´efinie par
F−1 := {(z, x) : (x, z) ∈ F } ⊂ Z × X . Pour F ⊂ X × Z et x ∈ X, on pose
F (x) := {z ∈ Z : (x, z) ∈ F } ,
qui est dite la valeur de F en x, et permet de consid´erer une multiapplication de X vers Z comme une correspondance qui associe `a tout x ∈ X un sous-ensemble (peut ˆetre vide) F (x) de Z. On pose
dom F := {x ∈ X : F (x) 6= ∅} le domaine de la multiapplication F .
1.3
La pente forte
La notion de pente forte a ´et´e introduite par De Giorgi, Marino et Tosques dans [39]. Son utilisation a ouvert la voie `a une th´eorie unifi´ee de la r´egularit´e m´etrique.
D´efinition 1.3.1 Soit (X, d) un espace m´etrique et soit la fonction f : X → R ∪ {+∞}. Pour tout x ∈ dom f , on pose
|∇f |(x) :=
0 si x est un minimum local de f , lim sup
y→x6=
f (x) − f (y)
d(x, y) sinon.
Pour x /∈ dom f , soit |∇f |(x) := +∞. Le nombre positif |∇f |(x) est nomm´e pente forte de f en x.
Les propri´et´es suivantes de la pente forte sont faciles `a v´erifier `a partir de sa d´efinition.
Proposition 1.3.1 Soit (X, d) un espace m´etrique, soit une fonction f : X → R ∪ {+∞}, et soient a ∈ R, b ∈ R ∪ {+∞}, σ > 0.
(a) |∇(f + a)| = |∇f | et |∇(σf )| = σ|∇f |.
(b) |∇f|[f ≤a]|(x) = |∇f |(x) pour tout x ∈ [f ≤a], et |∇f|[f <b]|(x) = |∇f |(x)
pour tout x ∈ [f <b].
(c) Si g : X → R est κ-lipschitzienne dans un voisinage de x ∈ X, on a |∇f |(x) − κ ≤ |∇(f + g)|(x) ≤ |∇f |(x) + κ .
1.4
Outils m´
etriques li´
es au principe
varia-tionnel d’Ekeland
D´efinition 1.4.1 Soit X un espace m´etrique muni de la distance d, et soit la fonction f : X → R ∪ {+∞}. Un point x ∈ X est dit un d-point de f si
On observe que les d-points de f sont dans dom f , et que les points de minimum global sont des points de f . En connection avec la notion de d-point, la proposition ´el´ementaire suivante joue un rˆole tr`es important dans la suite.
Proposition 1.4.1 Soit X un espace m´etrique muni de la distance d, et soit la fonction f : X → R ∪ {+∞} . Pour x ∈ X, posons
Mf(x) := {z ∈ X : f (z) + d(z, x) ≤ f (x)} . (1.1)
Alors :
(a) x est un d-point de f si et seulement si Mf(x) = {x}.
(b) Si x ∈ dom f et µ := inf f ∈ R, alors Mf(x) ⊂ Bf (x)−µ[x] ∩ [f ≤f (x)].
(c) Si y ∈ Mf(x), alors Mf(y) ⊂ Mf(x).
(d) Si, pour un x ∈ X, ¯x est un d-point de la restriction de f `a Mf(x), alors
¯
x est un d-point de f .
Preuve. Des d´efinitions du d-point et de l’ensemble Mf(x), (a) et (b) sont
´
evidentes. Pour (c), soit y ∈ Mf(x), et soit z ∈ Mf(y). Alors,
f (z) + d(z, x) ≤ f (z) + d(z, y) + d(y, x) ≤ f (y) + d(y, x) ≤ f (x) , ainsi z ∈ Mf(x). Pour (d), on a f (¯x) < f (z) + d(z, ¯x) quand z ∈ Mf(x),
z 6= ¯x, pendant que z /∈ Mf(x), comme ¯x ∈ Mf(x), on a
f (¯x) ≤ f (x) − d(¯x, x) < f (z) + d(z, x) − d(¯x, x) ≤ f (z) + d(z, ¯x) , et par suite ¯x est un d-point de f .
Th´eor`eme 1.4.1 Les propri´et´es suivantes sont ´equivalentes : (a) L’espace m´etrique (X, d) est complet.
(b) Toute fonction f : X → R∪{+∞} propre, semi-continue inf´erieurement, et born´ee a un d-point.
Preuve. (a)⇒(b) : Soit x0 ∈ dom f , et on d´efinit par r´ecurrence une suite
(xn)n∈N∈ X par
xn∈ Mf(xn−1) , f (xn) ≤ inf Mf(xn−1)
f + 1 n .
Alors, Mf(xn) ⊂ Mf(xn−1) pour tout n, ainsi pour tout n, p ∈ N et tout
y ∈ Mf(xn+p−1) ⊂ Mf(xn−1), on a
d(y, xn) ≤ f (xn) − f (y) ≤
1
n. (1.2) En posant, dans ces in´egalit´es, y := xn+p, on voit que (xn) est une suite
de Cauchy dans (X, d), et alors, comme f est semi-continue inf´erieurement, quand p → +∞ pour n fix´e, on a x := lim xn ∈
\ n∈N Mf(xn). Donc, Mf(x) ⊂ \ n∈N Mf(xn)
d’apr´es la Proposition 1.4.1 (c), si y ∈ Mf(x), (1.2) montre aussi que y = x.
Ainsi, Mf(x) = {x},c’est `a dire que, selon la Proposition 1.4.1 (a) x est un
d-point de f .
(b)⇒(a) : Soit (xn)n∈N une suite de Cauchy dans (X, d). Alors, en posant f (x) := 2 lim d(x, xn), on d´efinit une fonction continue f : X → R avec
f (xn) → 0 = inf f . Soit x ∈ X un d-point de f . On a
f (x) ≤ f (xn) + d(x, xn) pour tout n ∈ N .
En passant `a la limite sur n, on obtient 2f (x) ≤ f (x). Ainsi, f (x) = 0, donc x = lim xn.
Donnons maintenant quelques corollaires du Th´eor`eme 1.4.1.
Corollaire 1.4.1 Soit (X, d) un espace m´etrique, et soit une fonction f : X → R ∪ {+∞} propre, semi-continue inf´erieurement, et born´ee.On suppose que pour tout x ∈ X \argmin f l’ensemble Mf(x) d´efini par (1.1) est complet.
Les propositions suivantes sont ´equivalentes : (a) f n’a pas de d-point dans X \ argmin f .
(b) Pour tout x ∈ X \argmin f , il existe ¯x ∈ Mf(x)∩argmin f . En particulier,
f (x) − inf f ≥ d(x, argmin f ) pour tout x ∈ X . (1.3) Preuve. (a)⇒(b) : Soit x ∈ X \ argmin f . En appliquant le Th´eor`eme 1.4.1 `
compte de la Proposition 1.4.1 (d), on conclut que ¯x est un d-point de f dans Mf(x). Si (a) est v´erifi´ee, alors ¯x ∈ argmin f , et on a
f (x) − inf f = f (x) − f (¯x) ≥ d(x, ¯x) ≥ d(x, argmin f ) , cette in´egalit´e devient trivialement satisfaite si x ∈ argmin f .
(b)⇒(a) : Si (b) est vraie, alors Mf(x) 6= {x} pour x /∈ argmin f , ce qui
montre, selon la Proposition 1.4.1 (a), (a).
Corollaire 1.4.2 Soit (X, d) un espace m´etrique, soit une fonction f : X → R ∪ {+∞} semi-continue inf´erieurement, soit −∞ < a < b ≤ +∞, et soit σ > 0. Les propri´et´es suivantes sont ´equivalentes :
(a) Pour tout x ∈ [a<f <b] il existe y 6= x avec
f (x) − a ≥ (f (y) − a)++ σ d(x, y).
(b) Pour tout x ∈ [a<f <b] il existe ¯x ∈ [f ≤a] avec f (x) − a ≥ σ d(x, ¯x). Preuve. Le r´esultat est trivial si [a<f <b] = ∅. D´efinissons une fonction g : X → R+ par :
g(x) := (f (x) − a)
+
σ .
Comme f est semi-continue inf´erieurememt g l’est aussi, et Mg(x) est ferm´e
pour tout x ∈ X et comme (X, d) est complet, (Mg(x), d) l’est aussi. De plus,
[f ≤a] ⊂ argmin g avec ´egalit´e si [f ≤a] 6= ∅, et si x ∈ [a<f <b]
[g≤g(x)] = [f ≤f (x)] ⊂ [f <b].
Consid´erons maintenant la restriction ˜g de g `a [f <b]. Alors, argmin ˜g = argmin g et, comme Mg(x) ⊂ [g≤g(x)] ( Proposition 1.4.1 (b)), on a M˜g(x) =
Mg(x) pour tout x ∈ [a<f <b]. De plus, (a) assure que ˜g n’a pas de
d-point dans [a<f <b] (notons que dans (a) f (y) < f (x)), ce qui implique que argmin ˜g ⊂ [f ≤a]. Ainsi, le r´esultat est obtenu en appliquant le Corol-laire 1.4.1 `a l’espace m´etrique ([f <b], d) et `a la fonction ˜g.
Remarque 1.4.1 Les deux pr´ec´edents corollaires peuvent ˆetre vus comme des r´esultats de “type global”. L’implication (a)⇒ (b) dans le Corollaire 1.4.1 peut ˆetre vue comme une borne d’erreur basique principale .
Maintenant on donne trois corollaires de “type local ” du Th´eor`eme 1.4.1. Le premier est un r´esultat de densit´e, les deux derniers sont des versions locales du Corollaire 1.4.2.
Corollaire 1.4.3 On suppose que (X, d) est complet. Soit f : X → R ∪ {+∞}, soit x ∈ dom f et soit > 0 tel que f soit semi-continue sup´ erieu-rement sur B[x]. Alors, il existe ¯x ∈ B[x] ∩ [f ≤f (x)], ¯ > 0, et σ > 0 tel
que
f (¯x) < f (y) + σ d(y, ¯x) pour tout y ∈ B¯(¯x) \ {¯x} .
Preuve. En utilisant la semi-continuit´e inf´erieure de f en x, on choisit 0 < ¯
≤ ε et δ > 0 tel que
f (y) > f (x) − δ pour tout y ∈ B2¯(x) . (1.4)
On d´efinit g : X → R ∪ {+∞} par : g(y) := ¯
δ(f (y) − f (x) + δ)
+.
Comme g n’est pas n´egative et g(x) = ¯, on a
Mg(x) ⊂ B[x] ∩ [f ≤f (x)] , (1.5)
selon la Proposition 1.4.1 (b). Comme f est semi-continue inf´erieurement sur la boule ferm´ee B[x], g l’est aussi, donc Mg(x) est ferm´e, ainsi (Mg(x), d) est
complet. Selon le Th´eor`eme 1.4.1, et en tenant compte de la Proposition 1.4.1 (d), g a un d-point ¯x dans Mg(x). De (1.4) et (1.5), on remarque que ¯x ∈
B[x] ∩ [f ≤f (x)] et que
g(y) = ¯
δ(f (y) − f (x) + δ) pour tout y ∈ B¯(¯x) .
En particulier, c’est le cas pour y := ¯x, ainsi le fait que ¯x est un d-point de g donne la propri´et´e cit´ee avec σ := δ¯.
Corollaire 1.4.4 Soit (X, d) un espace m´etrique complet, et soit f : X → R ∪ {+∞}, U ⊂ X, a ∈ R, b ∈ R ∪ {+∞}, σ > 0, et ρ ∈ ]0, +∞] tels que a < b ≤ a+σρ et f est semi-continue inf´erieurement sur Bρ(U ). On suppose,
en plus, que pour tout ¯x ∈ Bρ(U ) ∩ [a<f <b], il existe y 6= ¯x tel que
f (¯x) − a ≥ (f (y) − a)++ σ d(y, ¯x) . (1.6) Alors, pour tout x ∈ U ∩ [a<f <b], il existe ¯x ∈ Bρ(U ) ∩ [f ≤a] tel que
f (x) − a ≥ σ d(x, ¯x) . (1.7) Preuve. On doit supposer que U ∩[a<f <b] 6= ∅ (sinon, il n’y a rien `a montrer). On d´efinit g : X → R ∪ {+∞} par
g(x) := (f (x) − a)
+
σ .
Soit x ∈ U ∩ [a<f <b] fix´e. Comme g n’est pas n´egative et g(x) < ρ, on a, selon la Proposition 1.4.1 (b) :
Mg(x) ⊂ Bg(x)[x] ⊂ Bρ(U ) .
Comme f est semi-continue inf´erieurement sur le dernier ensemble, alors g l’est ; comme, de plus, Bg(x)[x] est ferm´e, Mg(x) l’est aussi, ainsi (Mg(x), d)
est complet comme (X, d). Selon le Th´eor`eme 1.4.1, et en tenant compte de la Proposition 1.4.1 (d), g a un d-point ¯x ∈ Mg(x). Comme (1.6) affirme que g
n’a pas de d-point dans Bρ(U ) ∩ [a<f <b], on remarque que ¯x doit appartenir
`
a [f ≤a], ainsi g(¯x) = 0 et (1.7) suit quand on ´ecrit que ¯x ∈ Mg(x).
Corollaire 1.4.5 Soit (X, d) un espace m´etrique complet, et soit f : X → R ∪ {+∞}, −∞ < a < b ≤ +∞, U ⊂ [f ≤a], et σ, ρ > 0. On suppose que f est semi-continue inf´erieurement sur B2ρ(U ), et que pour tout ¯x ∈
B2ρ(U ) ∩ [a<f <b] il existe y 6= ¯x tel que
f (¯x) − a ≥ (f (y) − a)++ σ d(y, ¯x) . (1.8) Alors, pour tout x ∈ Bρ(U ) ∩ [a<f <b], il existe ¯x ∈ [f ≤a] tel que
Preuve. On doit supposer que Bρ(U ) ∩ [a<f <b] 6= ∅.On d´efinit g : X →
R ∪ {+∞} par
g(x) := (f (x) − a)
+
σ .
Soit x ∈ Bρ(U ) ∩ [a<f <b] fix´e. Comme d(x, [f ≤a]) ≤ d(x, U ) < ρ, on doit
assurer que g(x) < ρ (autrement, il n’y a rien `a prouver). Alors, comme dans la preuve du Corollaire 1.4.4, on a
Mg(x) ⊂ Bg(x)[x] ⊂ B2ρ(U ) ,
on doit appliquer le Th´eor`eme 1.4.1 pour avoir un d-point ¯x de g dans Mg(x),
et on remarque bien que ¯x ∈ [f ≤a] `a cause de (1.8), ainsi g(x) ≥ d(x, ¯x), ce qui donne (1.9).
Remarque 1.4.2 Une autre conclusion du Corollaire 1.4.5 est f (x) − a ≥ σ d(x, [f ≤a]) pour tout x ∈ Bρ[U ] ∩ [a<f <b] ,
la preuve est exactement la mˆeme, mais pour le fait que maintenant d(x, U ) ≤ ρ pour un x ∈ Bρ[U ] ∩ [a<f <b] fix´e.
1.5
Bornes d’erreur lin´
eaires et leur caract´
e-risation
D´efinition 1.5.1 Soit (X, d) un espace m´etrique, soit la fonction f : X → R ∪ {+∞}, soit U un sous-ensemble de X, et soit −∞ < a < b ≤ +∞. On note σU,a,b(f ) le supremum des σ dans [0, +∞) tels que
f (x) − a ≥ σd(x, [f ≤a]) pour tout x ∈ U ∩ [a<f <b] , avec la convention
σU,a,b(f ) =
( 0 si [f ≤a] = ∅ et U ∩ [a<f <b] 6= ∅ ,
+∞ si U ∩ [a<f <b] = ∅ . En tenant compte de cette convention, on peut ´ecrire
σU,a,b(f ) = inf x∈U ∩[a<f <b]
f (x) − a
Si U = X, ou si b = +∞, on enl`evera l’indice X ou +∞, dans la notation, i.e, on ´ecrit
σa,b(f ) := σX,a,b(f ) , σa(f ) := σX,a,+∞(f ) .
Remarque 1.5.1 Observant que dans la D´efinition 1.5.1, on a aussi σU,a,b(f ) = +∞
quand d(x, [f ≤a]) = 0 pour tout x ∈ U ∩ [a<f <b], et ceci, en tenant compte, dans la formule (1.10), de la convention c0 = +∞ pour c > 0 . Par ailleurs, notons que si U est un sous-ensemble ouvert de X, et si f est semi-continue inf´erieurement sur U , alors d(x, [f ≤a]) > 0 pour tout x ∈ U ∩ [a<f <b]. D´efinition 1.5.2 Avec les mˆemes notations que dans la D´efinition 1.5.1. On dit que f a une borne d’erreur lin´eaire dans U entre les niveaux a et b, si σU,a,b(f ) > 0. Si U = X, on dit que f a une borne d’erreur lin´eaire globale
entre les niveaux a et b.
La proposition fondamentale suivante que l’on trouve dans [13, 14] donne les conditions n´ecessaires d’existence de la borne d’erreur lin´eaire de f dans U entre les niveaux c et b, pour tout a ≤ c < b, dans le terme de la pente forte de f .
Proposition 1.5.1 Soit X, f , U , a, et b comme dans la D´efinition 1.5.1. Alors,
inf
U ∩[a<f <b]|∇f | ≥ infa≤c<bσU,c,b(f ) = infa≤c<bx∈U ∩[c<f <b]inf
f (x) − c d(x, [f ≤c]).
En fait on montre aussi dans [13, 14] que la condition suffisante d’existence de la borne d’erreur lin´eaire, donn´ee par la Proposition 1.5.1, est aussi une condition n´ecessaire.
Th´eor`eme 1.5.1 Soit (X, d) un espace m´etrique, soit f : X → R ∪ {+∞} une fonction semi-continue inf´erieurement, et soit −∞ < a < b ≤ +∞. Alors,
inf
[a<f <b]|∇f | = infa≤c<bσc,b(f ) := infa≤c<b x∈[c<f <b]inf
f (x) − c d(x, [f ≤c]).
Remarque 1.5.2 Observons que, sous les hypoth`eses du Th´eoreme 1.5.1 et si
[a<f <b] 6= ∅ et inf
[a<f <b]|∇f | ≥ σ > 0 ,
alors
[f ≤a] 6= ∅ et f (x) − a ≥ σ d(x, [f ≤a]) pour tout x ∈ [a<f <b] . Le r´esultat suivant est un r´esultat de borne locale d’erreur. On remarque que sa conclusion implique que le sous-niveau [f ≤a] est non vide.
Th´eor`eme 1.5.2 Soit (X, d) un espace m´etrique complet, et soit f : X → R ∪ {+∞}, U ⊂ X, a ∈ R, b ∈ R ∪ {+∞}, σ > 0, et ρ ∈ ]0, +∞] tels que a < b ≤ a + σρ, U ∩ [f <b] 6= ∅, et f est semi-continue inf´erieurement sur Bρ(U ). On supose de plus que :
|∇f |(x) > σ > 0 pour tout x ∈ Bρ(U ) ∩ [a<f <b].
Alors, Bρ(U ) ∩ [f ≤a] 6= ∅ et inf x∈U ∩[a<f <b] f (x) − a d(x, Bρ(U ) ∩ [f ≤a]) ≥ σ.
Preuve. Observons que si U ∩ [a<f <b] = ∅, alors U ∩ [f ≤a] 6= ∅, et il n’y a rien `a d´emontrer. Si U ∩ [a<f <b] 6= ∅, on argumente comme dans la preuve du Th´eor`eme 1.5.1, mais en utilisant le Corollaire 1.4.4 `a la place du Corollaire 1.4.2.
Le r´esultat suivant est aussi un r´esultat de borne locale d’erreur, mais cette fois, le fait que [f ≤a est non vide est une hypoth`ese.
Th´eor`eme 1.5.3 Soit (X, d) un espace m´etrique complet, et soit f : X → R ∪ {+∞}, −∞ < a < b ≤ +∞, ∅ 6= U ⊂ [f ≤a], et ρ > 0, avec f semi-continue inf´erieurement sur B2ρ(U ). Alors,
inf
a≤c<b x∈Bρ[U ]∩[c<f <b]inf
f (x) − c
d(x, [f ≤c]) ≥B2ρ(U )∩[a<f <b]inf
|∇f | . (1.11) Preuve. De nouveau, la d´emonstration est similaire `a celle du Th´eor`eme 1.5.1, cette fois-ci en appliquant le Corollaire 1.4.5, et en tenant compte de la Remarque 1.4.2 .
Remarque 1.5.3 En combinant le Th´eor`eme 1.5.3 et la Proposition 1.5.1 on obtient en fait la caract´erisation de la borne d’erreur locale de f . En effet, avec f , a, b, U , et ρ comme dans le Th´eor`eme 1.5.3, la Proposition 1.5.1 affirme que inf Bρ(U )∩[a<f <b] |∇f | ≥ inf a≤c<b x∈Bρ(U )∩[c<f <b]inf f (x) − c d(x, [f ≤c]) .
Ainsi, ´etant donn´e σ > 0, et en prenant compte de (1.11), on a ´equivalence de ce qui suit :
(a) Il existe r > 0 tel que |∇f |(x) ≥ σ pour tout x ∈ Br(U ) ∩ [a<f <b].
(b) Il existe ρ > 0 tel que f (x) − c ≥ σ d(x, [f ≤c]) pour tout a ≤ c < b et tout x ∈ Bρ(U ) ∩ [c<f <b].
1.6
Bornes d’erreur param´
etriques
Notre outil principal pour ´etablir des r´esultats de multiapplications impli-cites est un r´esultat de borne d’erreur uniforme pour une famille de fonctions d´ependant d’un param`etre. Pour ´etablir ce r´esultat (Th´eor`eme 1.6.1) qui est un raffinement des r´esultats de [13, 14, 8] nous aurons besoin de quelques d´efinitions.
1.6.1
Convergence d’ensembles
Dans cette section, X est un espace m´etrique muni de la distance d, et P est un autre espace m´etrique, qui sert `a “l’espace des param`etres ”. On n’a pas besoin de sp´ecifier la notation de la distance dans P , mais on doit utiliser quelques notations de la section 1.2, surtout les boules dans P . Limite sup´erieure et inf´erieure d’une famille de sous-ensembles
Soit (Cp)p∈P une famille de sous-ensemble de l’espace m´etrique (X, d), et
soit p0 ∈ P . ´Etant donn´ee la fonction f : X → R ∪ {+∞}, on pose
lim inf p→p0 d(x, Cp) := sup δ>0 inf p∈Bδ[p0] d(x, Cp) = lim δ&0p∈Binfδ[p0] d(x, Cp) , lim sup p→p0 d(x, Cp) := inf δ>0p∈Bsup δ[p0] d(x, Cp) = lim δ&0p∈Bsup δ[p0] d(x, Cp) .
La limite sup´erieure de la famille (Cp) quand p → p0 est l’ensemble Lim sup p→p0 Cp := {x ∈ X : lim infp→p 0 d(x, Cp) = 0} .
En d’autres termes, Lim supp→p0Cp est l’ensemble des x ∈ X tel que pour
tout ε, δ > 0, il existe p ∈ Bδ[p0] tel que Bε[x] ∩ Cp 6= ∅.
De mˆeme, la limite inf´erieure de la famille (Cp)p∈P quand p → p0 est
l’ensemble Lim inf p→p0 Cp := {x ∈ X : lim sup p→p0 d(x, Cp) = 0} .
En d’autres termes, Lim infp→p0Cp est l’ensemble des points x ∈ X tel que
pour tout ε > 0 il existe δ > 0 avec Bε[x] ∩ Cp 6= ∅ pour tout p ∈ Bδ[p0].
Comme d(x, Cp) ≥ 0, on a Lim inf p→p0 Cp = {x ∈ X : limp→p 0 d(x, Cp) = 0} ,
et le fait que limp→p0d(x, Cp) = 0 est clairement e´quivalent `a l’existence d’une
fonction p 7→ x(p), d´efinie au voisinage de p0 et `a valeurs dans X, tel que
x(p) ∈ Cp pour tout p et x(p) → x quand p → p0.
Clairement, on a Lim inf p→p0 Cp ⊂ Lim sup p→p0 Cp,
et il est facile de v´erifier que Lim inf p→p0 Cp = \ Lim inf n→∞ Cpn : (pn)n∈N ⊂ P , pn→ p0 quand n → ∞ , o`u Lim infn→∞Cpn est, bien sˆur, l’ensemble des points x ∈ X tel que pour
tout ε > 0 il existe nε∈ N avec Bε[x] ∩ Cpn 6= ∅ pour tout n ≥ nε.
Finalement on remarque que Lim supp→p0Cp et Lim infp→p0Cp sont des
sous-ensembles ferm´es de X. ´
Epi semi-continuit´e sup´erieure d’une famille de fonctions On consid`ere X × R muni de la distance
Soit une fonction f : X × P → R ∪ {+∞}, et soit p0 ∈ P . Pour x ∈ X, on d´efinit ˜ fp0(x) := sup ε>0 inf δ>0p∈Bsup δ[p0] inf z∈Bε[x] f (z, p) , (1.12) c’est donc en fait
˜ fp0(x) = sup ε>0 lim sup p→p0 ( inf z∈Bε[x] fp(z)) = lim ε&0 lim sup p→p0 ( inf z∈Bε[x] fp(z)) . (1.13) En posant, pour p ∈ P : fp := f (·, p) : X → R ∪ {+∞}, on remarque que
epi ˜fp0 = Lim infp→p 0
epifp. (1.14)
En effet, (x, λ) ∈ Lim infp→p0epifp veut dire que limp→p0d((x, λ), epifp) = 0,
ce qui est facilement vu ´equivalent au fait que pour tout ε > 0 lim sup
p→p0
( inf
z∈Bε[x]
fp(z)) ≤ λ + ε ,
ce qui est donc, selon (1.13), ´equivalent `a (x, λ) ∈ epi ˜fp0, .
D´efinition 1.6.1 On dit qu’une fonction f : X × P → R ∪ {+∞} est ´epi-semi-continue sup´erieurement en (x0, p0) ∈ X × P si
˜
fp0(x0) ≤ fp0(x0) ,
o`u ˜fp0 : X → [−∞, +∞] est d´efinie dans (1.12).
La fonction ˜fp0 est dite l’ ´epi-limite sup´erieure de la famille (fp)p∈P quand
p → p0, et sera not´ee `a partir de maintenant par
e - lim sup
p→p0
fp := ˜fp0.
Remarque 1.6.1 On observe que si a ∈ R est tel que a ≤ f (x0, p0), alors f
est ´epi-semicontinue sup´erieurement en (x0, p0) quand x0 ∈ Lim infp→p0[fp≤a]
( c’est, quand limp→p0d(x0, [fp≤a]) = 0).
Remarque 1.6.2 En observant que e - lim sup p→p0 fp ! (x0) ≤ lim sup p→p0 fp(x0) ,
il s’ensuit que f est ´epi-semicontinue sup´erieurement en (x0, p0) quand la
La proposition suivante sera utilis´ee dans la suite.
Proposition 1.6.1 Soit f, g : X × P → R ∪ {+∞}, et soit (x0, p0) ∈ X × P ,
N0 un voisinage de p0, ε0 > 0, et κ ≥ 0, tel que pour tout p ∈ N0 la fonction
gp est continue κlLipschitzienne sur Bε0(x0). Alors,
e - lim sup p→p0 (fp+ gp) (x0) ≤ e - lim sup p→p0 fp (x0) + lim sup p→p0 gp(x0) . Preuve. Pour 0 < ε ≤ ε0 et p ∈ N0, on a inf z∈Bε(x0) (fp + gp)(z) ≤ inf z∈Bε(x0) fp(z) + gp(x0) + κε . Ainsi : lim sup p→p0 inf z∈Bε(x0) (fp+ gp)(z) ≤ lim sup p→p0 inf z∈Bε(x0) fp(z) + lim sup p→p0 gp(x0) + cε ,
et en tenant compte de (1.13),la conclusion suit en laissant tendre ε vers 0. Cette proposition donne imm´ediatement la suivante.
Proposition 1.6.2 Soit f, g : X × P → R ∪ {+∞} et (x0, p0) ∈ X × P . On
suppose que
(i) f est ´epi-semicontinue sup´erieurement en (p0, x0).
(ii) lim sup
p→p0
gp(x0) ≤ gp0(x0).
(iii) Il existe un voisinage N0 de p0, ε0 > 0, et κ ≥ 0 tel que pour tout p ∈ N0
la fonction gp est continue κ-Lipschitzienne sur Bε0(x0).
Alors, f + g est ´epi-semicontinue sup´erieurement en (x0, p0).
Semi-continuit´e inf´erieure des multiapplications
D´efinition 1.6.2 Une multiapplication F ⊂ P × X est dite semi-continue inf´erieurement en (p0, x0) ∈ F si x0 ∈ Lim infp→p0F (p).
Proposition 1.6.3 Soit P , X des espaces m´etriques, F ⊂ P × X une mul-tiapplication, et (p0, x0) ∈ F . On d´efinit f : X × P → R ∪ {+∞} par
f (x, p) := ιF (p)(x). Les propri´et´es suivantes sont ´equivalentes :
(a) f est ´epi-semicontinue sup´erieurement en (x0, p0).
Preuve. Pour tout p ∈ P , on a fp = ιF (p) := ( 0 si x ∈ F (p) +∞ sinon ,
en posant ˜fp0 := e - lim supp→p0fp et en utilisant (1.14), on a f est ´
epi-semicontinue sup´erieurement en (x0, p0) si et seulement si
(x0, 0) ∈ epi ˜fp0 = Lim infp→p 0
epifp = Lim infp→p
0 (F (p)×R+
) = ( Lim inf
p→p0 F (p))×R+
, c’est, si et seulement si F est semi-continue inf´erieurement en (p0, x0).
1.6.2
Th´
eor`
eme de borne d’erreur dans le cas param´
etr´
e
Dans le but d’appliquer les bornes d’erreur `a la r´egularit´e m´etrique des multiapplications, on a besoin des r´esultats param´etr´es suivants.
Th´eor`eme 1.6.1 Soit (X, d) un espace m´etrique, P un espace m´etrique, f : X × P → R ∪ {+∞}, (x0, p0) ∈ X × P avec f (x0, p0) = 0, b ∈ ]0, +∞],
V0 un voisinage de x0, N0 un voisinage de p0, et σ > 0. Supposons que :
(i) f est ´epi semi-continue sup´erieurement en (x0, p0).
(ii) Pour tout p ∈ N0, fp := f (·, p) est semi-continue inf´erieurement sur V0.
(iii) inf(x,p)∈[0<f <b]∩(V0×N0)|∇fp|(x) ≥ σ.
Alors, pour tout ε > 0 suffisamment petit, il existe un voisinage N de p0
tel que
[fp≤0] ∩ Bε(x0) 6= ∅ pour tout p ∈ N (1.15)
et
f (x, p) − c ≥ σ d(x, [fp≤c] ∩ B2ε(x0)) (1.16)
pour tout 0 ≤ c < b, pour tout p ∈ N , et pour tout x ∈ [c<fp<b] ∩ Bε(x0).
Preuve. Soit ε > 0 tel que σε ≤ b et B8ε(x0) ⊂ V0. De la propri´et´e (i), on
peut trouver un voisinage N ⊂ N0 de p0 tel que
sup
p∈N
inf
x∈Bε(x0)
et que, Bε(x0) ∩ [fp<σε] 6= ∅ pour tout p ∈ N . En posant U := Bε(x0), on a
aussi, selon (ii) et (iii), pour tout p ∈ N , fp est semi-continue inf´erieurement
sur Bε(U ) et
inf
x∈Bε(U )∩[0<fp<σε]
|∇fp|(x) ≥ σ .
On obtient ainsi du Th´eor`eme 1.5.2 que [fp≤0] ∩ Bε(U ) 6= ∅ pour tout p ∈ N ,
ce qui donne (1.15). Maintenant, soit p ∈ N et soit xp ∈ [fp≤0] ∩ B2ε(x0)
fix´e. On a
inf
[0<fp<b]∩B6ε(xp)
|∇fp| ≥ σ ,
et en appliquant le Th´eor`eme 1.5.3 avec f := fp, a := 0, U := {xp}, et
ρ := 3ε, on obtient que
fp(x) − c ≥ σ d(x, [fp≤c])
pour tout 0 ≤ c < b, tout p ∈ N , et tout x ∈ B3ε(xp) ∩ [c<fp<b]. Ce qui
donne (1.16) comme Bε(x0) ⊂ B3ε(xp), et comme
d(x, [fp≤c]) = d(x, [fp≤c] ∩ B4ε(x0))
pour tout x ∈ Bε(x0) et tout 0 ≤ c < b, car, pour de tels x et c, xp ∈ [fp≤c]
et d(x, xp) < 3ε ≤ d(x, X \ B4ε(x0)).
Remarque 1.6.3 Les hypoth`eses du Th´eor`eme 1.6.1 sont optimales. A sa-voir que, (1.16) et la Proposition 1.5.1 impliquent l’hypoth`ese (iii) du th´eor`eme (avec V0 := Bε(x0) et N0 := N ), pendant que (1.15) m`ene clairement `a
x0 ∈ Lim infp→p 0
[fp≤0] ,
ce qui implique l’hypoth`ese (i), c’est `a dire que, f est ´epi semi-continue su-p´erieurement en (x0, p0).
Chapitre 2
2.1
Introduction
Dans ce chapitre, on ´etudie les conditions assurant (relativement aux pa-ram`etres) la r´egularit´e m´etrique uniforme d’une famille param´etr´ee de mul-tiapplications. Dans ce cadre, on a besoin, par ´equivalence, des th´eor`emes de multiapplications implicites que l’on peut trouver dans [73, 87, 13, 8, 86] en utilisant les outils d´evelopp´es dans [13] et [14] bas´es sur la notion de pente forte introduite dans [39] et qu’on se propose, dans une premi`ere partie, d’´etendre et de simplifier.
2.2
D´
efinition de la R´
egularit´
e M´
etrique
On consid`ere une multiapplication F ⊂ X × Y entre deux ensembles X et Y identifi´ee `a son graphe ; pour
x ∈ X et y ∈ Y on pose :
F (x) := {y ∈ Y : (x, y) ∈ F } , F−1(y) := {x ∈ X : (x, y) ∈ F } . La d´efinition suivante joue un rˆole tr`es important dans la suite.
D´efinition 2.2.1 On dit que la multiapplication F ⊂ X×Y est m´etriquement r´eguli`ere au voisinage de (x0, y0) ∈ F s’il existe τ > 0 et un voisinage W de
(x0, y0) tel que
τ d(x, F−1(y)) ≤ d(y, F (x)) pour tout (x, y) ∈ W, (2.1) et on dit que F est τ -m´etriquement r´eguli`ere au voisinage de (x0, y0) si l’on
peut trouver un voisinage W de (x0, y0) tel que (2.1) soit satisfaite.
Remarque 2.2.1 Il est facile de voir que F est m´etriquement r´eguli`ere au voisinage de (x0, y0) ∈ F s’il existe , τ > 0 et un voisinage W de (x0, y0)
tels que
τ d(x, F−1(y)) ≤ d(y, F (x)) pour tout (x, y) ∈ W tel que d(y, F (x)) < . En effet, si cette propri´et´e est satisfaite, alors pour r = min(η, (1 + τ )−1) et (x, y) ∈ Br(x0) × Br(y0) avec d(y, F (x)) ≥ , comme d(y, F (x0)) ≤ d(y, y0) <
on a
τ d(x, F−1(y)) ≤ τ d(x, x0) + τ d(x0, F−1(y)) ≤ τ d(x, x0) + d(y, y0) ≤ ,
2.3
Pseudo-lipschitzianit´
e
D´efinition 2.3.1 Soit X, Y des espaces m´etriques, soit une multiapplication F ⊂ X × Y et soit (x0, y0) ∈ F . On dit que F est c-pseudo-lipschitzienne au
voisinage de (x0, y0) quand il existe des voisinages U de x0 et V de y0 tels
que
e(F (x1) ∩ V, F (x2)) ≤ c d(x1, x2) pour tout x1, x2 ∈ U ; (2.2)
et on note
pdil F(x0,y0)
la plus petite des constantes positives c tel que (2.2) soit satisfaite pour un certain c ≥ 0 et pour certains voisinages U de x0 et V de y0.
On dit alors que F est pseudo-lipschitzienne au voisinage (x0, y0) si
pdil F(x0,y0) < +∞.
Ainsi F est pseudo-lipschitzienne au voisinage de (x0, y0) s’il existe c ≥ 0 tel
que F est c-pseudo-lipschitzienne au voisinage de (x0, y0). Observons qu’en
supposant que pdil F(x0,y0)< c, alors on peut trouver des voisinages U de x0
et V de y0 tels que
e(F (x1) ∩ V, F (x2)) ≤ c d(x1, x2) pour tout x1, x2 ∈ U.
Dans le cas o`u F : X → Y est une application, on ´ecrit simplement dil Fx0
et on a
dil Fx0 = lim sup
(x 1,x2)→(x0,x0) x16=x2 d(F (x1), F (x2)) d(x1, x2) ,
ainsi dil Fx0 < +∞ si et seulement si on peut trouver un voisinage U de x0
et c ≥ 0 tels que d(F (x1), F (x2)) ≤ c d(x1, x2) pour tout x1, x2 ∈ U .
Quand on travaille avec l’approximation des multiapplications, le lemme sui-vant (qui est [86, Lemma 16]) est int´eressant.
Lemme 2.3.1 Soit X, Y des espaces m´etriques, soit F ⊂ X × Y une mul-tifonction, soit (x0, y0) ∈ F , et soit A une application d´efinie et continue au
voisinage de x0 `a valeurs dans Y . Soit κ la borne inf´erieure des r´eels positifs
c tel qu’on peut trouver des voisinages U de x0 et V de y0 tels que
Alors on a
pdil (F − A)(x0,y0−A(x0))= κ.
Preuve. Soit c > κ, ainsi on peut trouver η, ε > 0 tel que
e(F (x1) ∩ B2(y0), A(x1) − A(x2) + F (x2)) ≤ cd(x1, x2),
pour tout x1, x2 ∈ Bη(x0). On peut supposer que A(Bη(x0)) ⊂ Bε(A(x0)),
donc
(F (x1) − A(x1)) ∩ Bε(y0 − A(x0)) ⊂ F (x1) ∩ B2ε(y0) − A(x1),
et alors
e((F (x1) − A(x1)) ∩ Bε(y0 − A(x0)), F (x2) − A(x2)) ≤ cd(x1, c2),
ainsi pdil F(x0,y0−A(x0)) ≤ c ce qui donne pdil F(x0,y0−A(x0)) ≤ κ en faisant
d´ecroitre c vers κ.
R´eciproquement, si c > pdil F(x0,y0−A(x0)), alors il existe η, ε > 0 tel que
e((F (x1) − A(x1)) ∩ B2ε(y0− A(x0)), F (x2) − A(x2)) ≤ cd(x1, x2)
pour tout x1, x2 ∈ Bη(x0). De nouveau, on peut supposer que A(Bη(x0)) ⊂
B2ε(A(x0)), pour que
(F (x1) ∩ Bε(y0) − A(x1) ⊂ (F (x1) − A(x1)) ∩ B2ε(y0− A(x0)),
et alors
e(F (x1) ∩ Bε(y0) − A(x1), F (x2) − A(x2)) ≤ cd(x1, x2),
et alors, comme κ ≤ c, on a, en faisant d´ecroitre c vers pdil F(x0,y0−A(x0),
κ ≤ pdil F(x0,y0−A(x0)) .
La proposition suivante est bien connue.
Proposition 2.3.1 Soit une multiapplication F ⊂ X × Y et soit (x0, y0) ∈
F . Alors F−1 est τ−1-pseudo-lipschitzienne au voisinage de (y0, x0) si et
Preuve. Supposons que F−1 est τ−1-pseudo-lipschitzienne au voisinage de (y0, x0) et soit ε > 0 tel que e(F−1(y1) ∩ Bε(x0), F (y2)) ≤ τ−1d(y1, y2) pour
tout y1, y2 ∈ B2ε(y0). Alors, ´etant donn´es x ∈ Bε(x0) et y ∈ Bε(y0) tels que
d(y, F (x)) < ε, et ´etant donn´e δ ∈ (d(y, F (x)), ε), on peut trouver z ∈ F (x) tel que d(z, y) < δ, pour que z ∈ B2ε(y0) et x ∈ F−1(z) ∩ Bε(x0), ainsi
d(x, F−1(y)) ≤ τ−1d(y, z) ≤ τ−1δ et alors τ d(x, F−1(y)) ≤ d(y, F (x)) en laissant tendre δ vers d(y, F (x)), ainsi, en tenant compte de la Remarque 2.2.1, F est τ -m´etriquement r´eguli`ere au voisinage de (x0, y0).
R´eciproquement, supposons que F est τ -m´etriquement r´eguli`ere au voi-sinage de (x0, y0) et soit ε > 0 tel que τ d(x, F−1(y)) ≤ d(y, F (x)) pour tout
(x, y) ∈ Bε(x0)×Bε(y0). ´Etant donn´es y1, y2 ∈ Bε(y0), x1 ∈ F−1(y1)∩Bε(x0),
on a alors
τ d(x1, F−1(y2)) ≤ d(y2, F (x1)) ≤ d(y2, y1),
ce qui m`ene `a e(F−1(y1) ∩ Bε(x0), F (y2)) ≤ τ−1d(y1, y2) et donc F−1 est
τ−1-pseudo-lipschitzienne au voisinage de (y0, x0).
Remarque 2.3.1 (a) Observons que si F est pseudo-lipschitzienne en (x0, y0)
et satisfait (2.2), alors, pour tout ε > 0 assez petit, on peut trouver un voisi-nage W de x0 tel que F (x) ∩ Bε(y0) 6= ∅ pour tout x ∈ W et tel que
e(F (x1) ∩ Bε(y0), F (x2)) ≤ c d(x1, x2) pour tout x1, x2 ∈ W. (2.3)
En effet, en choisissant ε > 0 tel que Bε(y0) ⊂ V et en posant W = U ∩
Bc−1ε(x0), on a, pour tout x ∈ W , d(y0, F (x)) ≤ cd(x0, x) < ε, ainsi F (x) ∩
Bε(y0) 6= ∅ ce qui donne (2.3).
(b) De plus, si F satisfait (2.2) et si F (x) ∩ V est une application uni-voque pour tout x ∈ U , alors la fonction x 7→ f (x) o`u {f (x)} = F (x) ∩ V est c-lipschitzienne au voisinage de x0. En effet, ´etant donn´e ε > 0 tel que
B3ε(y0) ⊂ V , ´etant donn´es x1, x2 ∈ W = U ∩ Bc−1ε(x0), et en prenant
y1 ∈ F (x1) ∩ Bε(y0) = F (x1) ∩ V , on a
d(y1, F (x2)) ≤ d(y1, y0) + d(y0, F (x2)) < 2ε
ainsi d(y1, F (x2)) = d(y1, F (x2) ∩ V ) = d(y1, f (x2)), alors
2.4
Espaces m´
etriques ressemblant `
a des
es-paces norm´
es
Pour ´etablir des conditions n´ecessaires de Ioff´e, nous aurons besoin de la d´efinition suivante due `a Ursescu dans [100].
D´efinition 2.4.1 On dit qu’un espace m´etrique ressemble `a un espace norm´e quand
Br(Bs(x)) = Br+s(x) pour tout x ∈ X et pour tous r, s > 0. (2.4)
Il existe de nombreuses formulations ´equivalentes `a la propri´et´e (2.4). On cite, dans ce qui suit, quelques unes :
Proposition 2.4.1 Soit (X, d) un espace m´etrique, alors, les propri´et´es sui-vantes sont ´equivalentes :
(a) X ressemble `a un espace norm´e
(b) pour tous r ≥ 0 et x, z ∈ X avec d(z, x) ≥ r, d(z, Br(x)) = d(z, x) − r;
(c) pour tous x, z ∈ X avec x 6= z, pour tout δ ∈ (0, 1) et pour tout ε > 0, on peut trouver y ∈ X tel que
d(x, y) < δd(x, z) d(y, z) < (1 − δ)d(x, z) + ε ; (d) pour tous r ≥ 0 et x, z ∈ X avec d(z, x) ≥ r,
d(z, Br[x]) = d(z, x) − r;
(e) pour tous x ∈ X et pour tout r, s ≥ 0, Br[Bs[x]] = Br+s[x];
(f ) pour tous x, z ∈ X, pour tout δ ∈ [0, 1] et pour tout ε > 0, on peut trouver y ∈ X tels que
d(x, y) ≤ δd(x, z) d(y, z) ≤ (1 − δ)d(x, z) + ε ;
(g) pour tous x ∈ X et r, s ≥ 0,
h(Br[x], Bs[x]) ≤ |r − s|;
(h) pour tous x, z ∈ X et r, s ≥ 0 tels que r + s ≤ d(x, z), on a d(Bs[z], Br[x]) ≤ d(x, z) − r − s,
o`u d(C, D) = infx∈Cd(x, D).
Preuve. (a) ⇐⇒ (b). Supposons (a) vraie et consid´erons r > 0, x, z ∈ X tels que d(z, x) ≥ r, on obtient z ∈ Br+s(x) pour tout s > d(z, x)−r, ce qui m`ene,
en laissant d´ecroitre s vers d(z, x) − r, `a d(z, Br(x)) < s ainsi d(z, Br(x)) ≤
d(z, x) − r , comme on a toujours, par l’in´egalit´e triangulaire, d(z, Br(x)) ≥
d(z, x) − r, on obtient d(z, Br(x)) = d(z, x) − r. R´eciproquement, si (b) est
vraie et si z ∈ Br+s(x) \ Bs(x), on a d(z, Bs(x)) = d(z, x) − s < r + s − s,
donc z ∈ Br(Bs(x)).
(b) ⇐⇒ (c). Imm´ediat en posant r = δd(x, z).
(b) =⇒ (e). En effet, on a d(z, Br[x]) ≤ d(z, Br(x)) ≤ d(z, x) − r pour tout
r > 0 et pour tout x, z ∈ X avec d(z, x) ≥ r. (d) ⇐⇒ (f). Imm´ediat en posant r = δd(x, z).
(d) =⇒ (e). Si z ∈ Br+s[x] \ Bs[x], on a d(z, Bs[x]) ≤ d(z, x) − z ≤ r, ainsi
z ∈ Br[Bs[x]] et Br+s[x] ⊂ Br[Bs[x]]. L’inclusion inverse est ´evidente.
(e) =⇒ (g). Pour tout r ≤ s, et pour tout z ∈ Bs[x]\Br[x], on a d(z, Br[x]) ≤
d(z, x) − r ≤ s − r .Comme e(Br[x], Bs[x]) = 0 on obtient e(Bs[x], Br[x]) ≤
|r − s|.
(g) =⇒ (d). ´Etant donn´es r ≥ 0 et x, z ∈ X avec d(x, z) ≥ r, on a z ∈ Bs[x]
o`u s = d(x, z), tel que d(z, Br[x]) ≤ e(Bs[x], Br[x]) ≤ |s − r| = d(x, z) − r.
(d) =⇒ (h). ´Etant donn´es x, z ∈ X, r, s > 0 tels que r + s ≤ d(x, z), on a d(x, Bs[z]) ≤ d(x, z) − s ; ainsi pour tout ε > 0, on peut trouver y ∈ Bs[z] tel
que d(x, y) ≤ d(x, z) − s + ε ce qui donne
gap(Bs[z], Br[x]) ≤ d(y, Br[x]) ≤ d(x, y) − r ≤ d(x, z) − r − s + ε,
ainsi, le r´esultat est obtenu en laissant tendre ε vers 0. (h) =⇒ (b). Imm´ediat en prenant s = 0.
On note aussi que toutes ces propri´et´es ´equivalentes impliquent
|∇dx|(z) = 1 pour tout x ∈ X et z 6= x, (2.5)
o`u dx(z) = d(x, z). En effet, en posant f (z) = dx(z) = d(x, z), on a Br[x] =
[f ≤r], ainsi (2.5) est une cons´equence de (d) par la Proposition 1.5.1 et le fait qu’on a toujours |∇dx|(z) ≤ 1 in´egalit´e due au fait que dx est lipschitzienne
de constante 1. En fait, on a en plus, le r´esultat g´en´eral suivant :
Proposition 2.4.2 Soit (X, d) un espace m´etrique ressemblant `a un espace norm´e. Alors, pour tout sous-ensemble non vide A ⊂ X et pour tout x /∈ cl A, on a |∇dA|(x) = 1.
Preuve. Soit δ ∈ (0, 1) et soit z ∈ A tels que d(x, z) ≤ dA(x) + δ2. De par la
Proposition 2.4.1,(f), on peut trouver xδ ∈ X tel que d(x, xδ) ≤ δd(x, z) et
d(xδ, z) ≤ (1−δ)d(x, z)+δ2. Pour δ assez petit, comme d(x, xδ) ≥ δ(d(x, z)−
δ) on a xδ 6= x, et dA(x) − dA(xδ) d(xδ, x) ≥ dA(x) + δ 2− d A(xδ) δd(z, x) − δ2 δd(x, z) ≥ d(x, z) − (1 − δ)d(x, z) δd(x, z) − 2δ d(x, z)) ≥ 1 − 2δ d(x, z) ≥ 1 − 2δ dA(x) , ce qui donne |∇dA|(x) ≥ lim sup δ↓0 dA(x) − dA(xδ) d(xδ, x) ≥ 1
ainsi, comme dA est lipschitzienne de constante 1, |∇dA|(x) = 1.
Remarque 2.4.1 Si (X, d) ressemble `a un espace norm´e, alors, pour tout sous-ensemble non vide A ⊂ X et pour tout r > 0, on a
Br[A] = cl (Br(A)). (2.6)
En effet, si x ∈ Br[A] \ cl (A), alors, comme |∇dA|(x) 6= 0, la fonction dA
n’a pas de minimum local en x. Ainsi, il existe une suite (xn)n∈N convergeant
Remarque 2.4.2 Les propri´et´es suivantes sont aussi des caract´erisations du fait que (X, d) ressemble `a un espace norm´e :
(a) pour tout sous-ensemble non vide A ⊂ X, pour tout r ≥ 0, et pour tout z ∈ X tel que dA(z) ≥ r, on a
d(z, Br[A]) = dA(z) − r;
(b) pour tout sous-ensemble non vide A ⊂ X et pour tout r, s ≥ 0, Br[Bs[A]] = Br+s[A] = Bs[Br[A]];
(c) pour tout sous-ensemble non vide A ⊂ X, pour tout r > 0, et pour tout z ∈ X tel que dA(z) ≥ r, on a
d(z, Br(A)) = dA(z) − r;
(d) pour tout sous-ensemble non vide A ⊂ X et pour tout r, s > 0, Br(Bs(A)) = Br+s(A) = Bs(Br(A)).
En effet, supposons que (X, d) ressemble `a un espace norm´e et soit r ≥ 0 et z ∈ X tel que dA(z) ≥ r. Pour tout x ∈ A, on a d(z, Br[A]) ≤
d(z, Br[x]) ≤ d(z, x) − r ce qui donne, en prenant la borne inf´erieure sur
x ∈ A, d(z, Br[A]) ≤ dA(z) − r et l’´egalit´e. La r´eciproque est ´evidente en
posant A = {x}. Il est clair que (b) est ´equivalente `a (a). En dernier les preuves de (c) et (d) sont analogues.
On a aussi la :
Proposition 2.4.3 Un espace m´etrique (Z, d) ressemble `a un espace norm´e si et seulement si, pour tout x, z ∈ Z, r ∈ [0, d(x, z)] et ε > 0, on peut trouver y ∈ Z tel que
d(x, y) ≤ r d(y, z) ≤ d(x, z) − r + ε .
Preuve.On suppose que (Z, d) ressemble `a un espace norm´e et soit x, z ∈ Z, r ∈ [0, d(x, z)] et ε > 0. On a alors d(z, Br[x]) ≤ d(x, z) − r, ainsi on peut
trouver y ∈ Br[x] tel que d(y, z) ≤ d(x, z) − r + ε. R´eciproquement, pour tout
x, z ∈ Z, ε > 0 et 0 ≤ r ≤ d(x, z), on peut trouver y ∈ Z tel que d(x, y) ≤ r et d(y, z) ≤ d(x, z) − r + ε, ce qui donne d(z, Br[x]) ≤ d(x, z) − r en faisant
tendre ε vers 0.
Lemme 2.4.1 Soient (Z1, d1), (Z2, d2) des espaces m´etriques ressemblants `a
des espaces norm´es. Alors Z1 × Z2 muni de la distance
d((x1, x2), (z1, z2)) = d1(x1, z1) + d2(x2, z2)
ressemble aussi `a un espace norm´e
Preuve. soit (x1, x2), (z1, z2) ∈ Z1 × Z2, soit r ∈ [0, d((x1, x2), (z1, z2))] et
soit ε > 0. Selon la Proposition 2.4.3, ´etant donn´es r1 ∈ [0, d1(x1, x2)] et
r2 ∈ [0, d2(z1, z2)] tel que r1+ r2 = r, on peut trouver
y1 ∈ Z1 et y2 ∈ Z2 tels que d1(x1, y1) ≤ r1 d1(y1, z1) ≤ d1(x1, z1) − r1+ ε , et d2(x2, y2) ≤ r2 d2(y2, z2) ≤ d2(x2, z2) − r2+ ε . ainsi on a d((x1, x2), (y1, y2))) ≤ r d((y1, y2), (z1, z2))) ≤ d((x1, x2), (z1, z2)) − r + 2ε ,
ce qui m`ene `a la conclusion du lemme en appliquant encore la Proposition 2.4.3.
2.5
Premi`
ere fonction auxiliaire
Caract´erisation de la r´egularit´e m´etriqueOn consid`ere maintenant deux espaces m´etriques X et Y (on utilisera la mˆeme notation d pour leurs distances) et pour δ > 0, l’espace produit X × Y est muni de la distance :
dδ((x, y), (x0, y0)) := max{d(x, x0), δd(y0, y0)} .
En cons´equence, si f : X × Y → R ∪ {+∞} est une fonction, on notera |∇δf | la pente forte de f relativement `a la distance dδ . Pour z ∈ Z ⊂ Y et
F ⊂ X × Y, ond´ef initlaf onctionf :(X×Y ) × Z → R ∪ {+∞} par : f ((x, y), z) := d(z, y) + ιF(x, y) = d(z, y) si (x, y) ∈ F +∞ sinon ,
et on pose fz = f ((·, ·), z). La fonction fz ´etant δ−1-lipschitzienne sur son
domaine relativement `a la distance dδ, il s’ensuit qu’on a
|∇δfz|(x, y) ≤ δ−1 pour tout (x, y) ∈ F.
Remarquons aussi que si pour un certain voisinage W de (x0, y0) ∈ F , F ∩ W
est ferm´e dans W , alors fz est semi-continue inf´erieurement sur W . De plus,
pour tout c ≥ 0, on a :
[fz≤c] =
[
y∈Bc[z]
(F−1(y) × {y}) (2.7) (o`u, bien sˆur, F−1(y) × {y} = ∅ si F−1(y) = ∅).
Le th´eor`eme suivant est une variante l´eg`ere de [14, Theorem 5.3].
Th´eor`eme 2.5.1 Soient X, Y des espaces m´etriques, soit (x0, y0) ∈ F o`u
F ⊂ X × Y est une multifonction et soit Z 3 y0 un sous-ensemble de Y .
(a) Supposons que X et Y sont complets, que F est ferm´ee en (x0, y0) et
que, pour un certain τ > 0, δ ∈ (0, 1/τ ] et pour un certain voisinage W de (x0, y0) :
o`u fz(x, y) = d(z, y) + ιF(x, y). Alors, il existe ε > 0 tel que :
τ d(x, F−1(z)) ≤ d(z, F (x)) pour tout (x, z) ∈ Bε(x0) × (Bε(y0) ∩ Z) ,
(en particulier Bε(y0) ∩ Z ⊂ F (X)).
(b) R´eciproquement, supposons que y0 a un voisinage V0 ressemblant `a
un espace norm´e et que :
τ d(x, F−1(z)) ≤ d(z, F (x)) pour tout (x, z) ∈ Bε(x0) × Bε(y0) , (2.8)
pour un certain τ , ε > 0. Alors, il existe r > 0 tel que, pour tout δ ∈ (0, 1/τ ], |∇δfz|(x, y) ≥ τ pour tout (x, y, z) ∈ Br(x0) × Br(y0) × Br(y0) , y 6= z .
Preuve. (a) Soit W0un voisinage de (x0, y0) tel que F ∩W0 est ferm´e dans W0,
ainsi la fonction fz est semi-continue inf´erieurement sur W0 pour tout z ∈ Z.
Comme la fonction f ((x0, y0), ·) est continue en y0, on a alors, fy0(x0, y0) ≤ 0
et f est ´epi-semicontinue sup´erieurement en ((x0, y0), y0) . En appliquant le
Th´eor`eme 1.6.1, on peut trouver ε > 0 tel que
τ dδ((x, y), [fz≤0]) ≤ fz(x, y) (2.9)
pour tout z ∈ B2ε(y0) ∩ Z et (x, y) ∈ Bε(x0) × Bε(y0).
Maintenant soit x ∈ Bε(x0) et soit z ∈ Bε(y0) ∩ Z tels que d(z, F (x)) < ε.
Ainsi
d(z, F (x)) = d(z, F (x) ∩ B2ε(y0)).
Alors, pour y ∈ F (x) ∩ B2ε(y0), on obtient de (2.9) que
τ dδ((x, y), [fz≤0]) ≤ fz(x, y),
de l`a
τ d(x, F−1(z)) ≤ d(y, z),
et alors, τ d(x, F−1(z)) ≤ d(z, F (x)) pour tout (x, z) ∈ Bε(x0) × (Bε(y0) ∩ Z)
on a d(z, F (x)) < ε, ce qui donne (2.8) comme dans la Remarque 2.2.1. (b) On suppose que Bε(y0) ⊂ V0. Soit r = ε/5 et soient z ∈ Br(y0) fix´e.
c ≥ 0 donn´e et (x, y) ∈ F ∩ (Br(x0) × Br(y0)) ∩ [fz>c]. On a c < d(z, y) < 2r.
Alors, pour tout y0 ∈ Bc[z] ⊂ Bε(y0), on a :
(en particulier, F−1(y0) 6= ∅ pour chaque tel y0), ainsi, en utilisant le fait que τ δ ≤ 1 :
τ dδ((x, y), F−1(y0) × {y0}) ≤ d(y0, y),
et finalement, comme y0 est arbitraire dans Bc[z] et Bc[z] ⊂ V0 :
τ dδ((x, y), [fz≤c]) ≤ d(y, Bc[z]) = d(y, z) − c .
en posant U := Br(x0) × Br(y0), on a : inf c>0(x,y)∈U ∩[finf z>c] fz(x, y) − c dδ((x, y), [fz≤c]) ≥ τ ,
pour tout z ∈ Br(y0), et la conclusion suit `a partir de la Proposition 1.5.1
appliqu´ee `a fz avec a := 0 et b := +∞.
2.5.1
Un r´
esultat de perturbation
Th´eor`eme 2.5.2 Soit X un espace m´etrique complet, soit Y un espace de Banach, soit F ⊂ X × Y une multiapplication qui est localement ferm´ee en (x0, y0) ∈ F , et soit A une application d´efinie au voisinage de x0 `a
va-leurs dans Y . Supposons que F est τ -m´etriquement r´eguli`ere au voisinage de (x0, y0) et que dil Ax0 < τ . Alors (F + A)
−1 est pseudo-lipschitzienne au voisinage de (y0+ A(x0), x0) et pdil (F + A)−1(y 0+A(x0),x0) ≤ (τ − dil Ax0) −1 . (2.10) Preuve. Soit c ∈ (dil Ax0, τ ) et, ´etant donn´e δ ∈ (0, τ
−1], on munit X × Y de
la distance
dδ((x1, y1), (x2, y2)) = max(d(x1, x2), δky1− y2k).
On d´efinit une fonction f : (X × Y ) × Y → R ∪ {+∞} par fz(x, y) = f ((x, y), z) = kz − A(x) − yk + ιF(x, y).
Comme F est τ - m´etriquement r´eguli`ere au voisinage de (x0, y0), Le Th´eor`eme
2.5.1, (b) donne ε > 0 tel que, pour tout (x, y, v) ∈ Bε(x0) × Bε(y0) × Bε(y0)
avec (x, y) ∈ F et v 6= y, on peut trouver une suite ((xn, yn))n∈N ⊂ F qui converge vers (x, y) tel que (xn, yn) 6= (x, y) et
Consid´erons η ∈ (0, ε) tel que
kz − A(x) − y0k < ε pour tout (x, z) ∈ Bη(x0) × Bη(z0)
o`u z0 = y0 + A(x0). On conclut que, ´etant donn´e
(x, y, z) ∈ (Bη(x0) × Bη(y0) × Bη(z0)) ∩ [0<f < + ∞],
on peut trouver une suite ((xn, yn))n∈N ⊂ F qui converge vers (x, y) tel que kz − A(x) − yk − kz − A(x) − ynk ≥ (τ − n−1)dδ((x, xn), (y, yn)).
Pour n assez grand, on a
kz − A(x) − ynk ≥ kz − A(xn) − ynk − cd(x, xn) ≥ kz − A(xn) − ynk − cdδ((x, xn), (y, yn)) ce qui donne fz(x, y) − fz(xn, yn) ≥ (τ − c − n−1)dδ((x, xn), (y, yn)), et alors |∇δfz| ≥ τ − c pour tout (x, y, z) ∈ (Bη(x0) × Bη(y0) × Bη(z0)) ∩ [0<f < + ∞]
De plus, la fonction fz est semi-continue inf´erieurement sur un voisinage de
(x0, y0) et comme F est localement ferm´ee en (x0, y0), on a f ((x0, y0), z0) = 0
et la fonction f est ´epi-semicontinue sup´erieurement en ((x0, y0), z0) due au
fait que f ((x0, y0), ·) est continue en z0. Ainsi on peut appliquer le Th´eor`eme
1.6.1, pour qu’on puisse trouver α, β > 0 tel que (τ − c)d((x, y), [fz≤0]) ≤ fz(x, y),
pour tout (x, y, z) ∈ Bβ(x0) × Bα(y0) × B2β(z0), et on peut supposer que
kv − A(x) − y0k < α pour tout (x, v) ∈ Bβ(x0) × B2β(z0).
Maintenant, soit x ∈ Bα(x0) et z ∈ Bβ(z0) tel que d(z, (F + A)(x)) < β,
alors
´
Etant donn´e v ∈ (F + A)(x) ∩ B2β(z0), on a y = v − A(x) ∈ F (x) ∩ Bα(y0),
et
(τ − c)d((x, y), [fz≤0]) ≤ fz(x, y).
Comme [fz≤0] = {(u, z − A(u)) : u ∈ (F + A)−1(z)}, on a
(τ − c)d(x, (F + A)−1(z)) ≤ kz − y − A(x)k = kz − vk, Ce qui donne, en prenant l’infimum de v ∈ (F + A)(x) ∩ B2β(z0)),
(τ − c)d(x, (F + A)−1(z)) ≤ d(z, (F + A)(x))
pour tout (x, z) ∈ Bα(x0) × B2β(z0) tel que d(z, (F + A)(x)) < β ce qui
donne la conclusion du th´eor`eme en utilisant la Remarque 2.2.1 et en faisant d´ecroitre c vers dil Ax0.
En cons´equence, on retrouve le r´esultat principal de [44].
Corollaire 2.5.1 Soit X un espace m´etrique complet, soit Y un espace de Banach, soit F ⊂ X ×Y une multiapplication localement ferm´ee en (x0, y0) ∈
F , et soit A une application d´efinie au voisinage de x0 `a valeurs dans Y .
Supposons que dil Ax0 = 0, et que F
−1 est pseudo-lipschitzienne au voisinage
de (y0, x0). Alors
pdil (F + A)−1(y
0+A(x0),x0) = pdil F −1
(y0,x0). (2.11)
Preuve. Soit τ−1 = pdil F−1(y0,x0). on d´eduit du Th´eor`eme 2.5.2 que pour
tout ε > 0, pdil (F + A)−1(y 0+A(x0),x0)≤ (τ − ε) −1 ainsi pdil (F + A)−1(y 0+A(x0),x0)≤ pdil F −1 (y0,x0),
et sachant que F = F + A − A on a alors (2.11).
Remarque 2.5.1 On remarque (voir [86, Lemma 16]) que pdil (F − A)(x0,y0−A(x0))
est aussi ´egal `a la borne inf´erieure des c ≥ 0 tels qu’on puisse trouver des voisinages U de x0 et V de y0 tels que
2.5.2
Approximation de la multiapplication inverse
Le Th´eor`eme 2.5.2 m`ene `a un r´esultat d’approximation de la multiappli-cation inverse par le lemme technique suivant.
Lemme 2.5.1 Soient X, Y des espaces de Banach, soient M, N ∈ Isom (Y, X),
soit Φ ⊂ X × Y une multiapplication, et soit Ψ ⊂ Y × X d´efinie par Ψ(y) = N ◦ Φ ◦ M.
Alors, pour tout (u0, v0) ∈ Φ, on a, en posant z0 = M−1(u0) et w0 = N (v0),
pdil Ψ(z0,w0) ≤ kN kkM kpdil Φ(u0,v0).
Preuve. On peut supposer que pdil Φ(u0,v0)< +∞. Soit c > pdil Φ(u0,v0), soit
ε, ρ > 0 donn´es tels que Φ(u) ∩ Bρ(v0) ⊂ Φ(x) + cku − xkB1[0] pour tout u,
x ∈ Bε(u0), et soit y, z ∈ Bη(z0) o`u η = kM k−1ε. On a
ΦM (y) ∩ Bρ(v0) ⊂ ΦM (z) + ckM kky − zkB1[0],
et alors, en posant r = kN−1k−1ρ
N ΦM (y) ∩ Br(w0) ⊂ N (ΦM (y) ∩ Bρ(v0))
⊂ N ΦM (z) + ckN kkM kkz − ykB1[0]
on a la conclusion du lemme en faisant d´ecroitre c vers pdil Φ(v0,w0).
Th´eor`eme 2.5.3 Soit X, Y des espaces de Banach, soit F ⊂ X × Y une multiapplication qui est localement ferm´ee en (x0, y0) ∈ F et soit A un
iso-morphisme lin´eaire de X vers Y . Supposons que κ := pdil (F − A)(x0,y0−A(x0))< τ,
o`u τ = kA−1k−1. Alors, en supposant que κ < τ2kAk−1, on a
pdil (F−1− A−1)(y0,x0−A−1(x0))≤ κ(τ
2− κkAk)−1