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Faire fructifier son engagement : Conséquences et limites de la validation des expériences militantes

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Faire fructifier son engagement : Conséquences et limites

de la validation des expériences militantes

Laurent Willemez

To cite this version:

Laurent Willemez. Faire fructifier son engagement : Conséquences et limites de la validation des expériences militantes. Frédéric Neyrat. La validation des acquis de l’expérience. La reconnaissance d’un nouveau droit, Éditions du Croquant, 2007, 2-914968-27-2. �halshs-01139342�

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Publié dans Frédéric Neyrat (dir.), La validation des acquis de l’expérience. La reconnaissance d’un nouveau droit, Bellecombe-en-Bauge, Editions du croquant, 2007, p. 377-394

Faire fructifier son engagement :

Conséquences et limites de la validation des expériences militantes

Laurent Willemez, Université de Poitiers-GRESCO

Un syndicaliste enseignant qui veut valider ses expériences militantes pour entrer dans un master professionnel de médiation, un ancien secrétaire d'Union départementale de la CGT qui entreprend une démarche de bilan de compétences et s'engage dans un parcours de validation d'acquis, un conseiller prud'homme qui tente de convertir les heures passées à délibérer et à rédiger des jugements en une licence de droit... depuis quelques années, le paysage militant français voit se développer de nouvelles pratiques de valorisation des activités militantes par l'intermédiaire de l'institutionnalisation et de la diffusion de la validation des acquis de l'expérience (VAE ) parmi les permanents, professionnels du militantisme, mais aussi chez les bénévoles, qui peuvent ainsi faire fructifier leur engagement social ou politique.

Si l'essor de la VAE qu'on appellera militante renvoie à des processus connus de la sociologie de l'engagement (existence de gratifications et de rétributions, réinsertion de l'engagement dans une biographie et dans des « carrières » militantes...), il participe à et accompagne la profonde transformation du sens que les militants ou anciens militants donnent de leur engagement : à travers les descriptions qu'ils en font dans les dossiers de candidature à une VAE qu'ils rédigent, que ce soit en forme de bilan de compétences ou dans un travail de récit biographique, ils privilégient certaines activités au détriments d'autres pratiques et présentent les raisons et les « motivations » de leur engagement sous un jour spécifique, surtout dans perspective utilitariste ou en tout cas intéressée. D'ailleurs, tout un ensemble d'institutions les aide dans ce travail de réécriture de leur propre histoire et de recherche de correspondances entre l'engagement qu'ils ont vécu et l'activité professionnelle qu'ils visent : les services du personnel des organisations syndicales, les instituts du travail1, mais aussi les organismes de formation continue dans les

universités prennent désormais en charge ces militants et tentent de « convertir » en diplômes universitaires, en unités d'enseignement ou en ECTS2 leurs pratiques militantes3.

C'est pourquoi il est important d'analyser dans le même temps les produits de ce travail d'objectivation du militantisme par les intéressés eux-mêmes et les formes que prend l'encadrement des candidats dans ces organismes chargés d'assurer la convertibilité des formes d'engagement en compétences professionnelles4. Grâce à une collaboration avec le Service d'accompagnement à la

formation, à l'insertion et à la reprise d'études (SAFIRE), service commun de l'Université de

1 Rappelons qu'il s'agit de structures à la fois universitaires et syndicales.

2 European Credit Transfer System : depuis la mise en oeuvre du LMD, lui-même appuyé sur la déclaration de Bologne, un diplôme est fondé sur la validation par l'étudiant d'un certain nombre de crédits, capitalisables et transférables dans les universités européennes : sur cette question, cf. Abélard, Universitas Calamitatum, Bellecombe-en-Bauge, Editions du Croquant, 2003.

3 Frédéric Neyrat, « Des reconversions académiques : quand les engagements sont mobilisés pour obtenir une reconnaissance universitaire », in Sylvie Tissot, avec Christophe Gaubert et Marie-Hélène Lechien, Reconversions

militantes, Limoges, Pulim, 2005, p. 63-78.

4 Même si ces institutions ne forment pas un tout homogène et si, comme on le verra, certaines sont beaucoup plus « avancées » que d'autres, par exemple dans l'usage même de ce terme de compétence.

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Poitiers, et dans le cadre d'une recherche réalisée pour le Fonds social européen (FSE), nous avons pu accéder à l'ensemble des dossiers des candidats à une VAE, et donc au travail de mise en forme de leurs expériences5. A ces données s'est ajouté le recueil et l'analyse, certes non-exhaustive,

d'expériences de VAE dans diverses institutions. Pour cet article, les formes de validation de l'expérience syndicale seront privilégiées, même si d'autres pratiques militantes pourront être évoquées.

Dans ce cadre, nous voudrions montrer en quoi la VAE exprime en même temps qu'elle renforce les représentations actuelles de l'engagement militant, et tout particulièrement syndical : gommant ou minimisant certains aspects de leur militantisme, les candidats en adoptent une conception plus technicienne ou même techniciste, mais aussi beaucoup moins politique et conflictuelle. La VAE rompt aussi avec la perspective traditionnelle de l'engagement, fondée sur la gratuité et le désintéressement : rappelant qu'il y a une vie après le militantisme et qu'il faut tirer les bénéfices de cet engagement social, les dossiers sont en harmonie avec les perceptions devenues usuelles de l'engagement et constituent de ce fait un indicateur particulièrement pertinent des transformations des représentations de l'engagement et des impératifs de présentation de soi que rencontrent aujourd'hui les militants.

Cette analyse a pour point de départ les récits de vie réalisés par un certain nombre de candidats à la VAE, pour essayer de montrer la représentation que la plupart de ces candidats, anciens ou actuels militants, donnent de leur engagement social. Ce positionnement de terrain induit de minimiser les différences : tous les militants n'ont pas la même conception de leur engagement, selon qu'ils appartiennent à telle ou telle organisation, selon l'ancienneté de leur militantisme, mais aussi selon leurs appartenances sociales. Pour saisir ces différences et les inégalités liées à la VAE, une tout autre enquête devrait être réalisée, qui conduirait aux caractéristiques objectives des candidats à la VAE et qui s'entretiendrait avec eux de leur investissement dans ces pratiques de validation d'expériences d'engagement.

I. TRAVAILSURSOIETRECONNAISSANCEDEL’ENGAGEMENT

La loi de modernisation sociale de janvier 2002 donne donc, selon son texte, la possibilité de valider des « acquis de l'expérience, notamment professionnels », et par conséquent des acquis de l'expérience non-professionnelle, qu'il s'agisse de loisirs, de pratiques culturelles, ou de tout autre forme de mais aussi, éventuellement, à des loisirs et à toute autre forme de « travail à côté »6. C'est

ce qui autorise un certain nombre de candidats à prétendre transformer en diplômes ou en unités d'enseignement des expériences liées à un engagement collectif, que celui-ci soit associatif, syndical ou politique. Il est vrai que dans la plupart des dossiers consultés, les expériences non-professionnelles ne sont pas présentées comme devant conduire seules à la validation, mais qu'elles s'ajoutent à des expériences professionnelles et à des formations, dont elles constituent une sorte de valeur ajoutée. Ainsi, cet ancien militaire, postulant à une validation de ses acquis dans le domaine de la gestion des ressources humaines, ajoute au descriptif de ses anciennes activités professionnelles un chapitre sur son investissement dans une association d'insertion, qui lui fournit quelque sorte les compétences qui lui manquaient (l'embauche de salariés, la rédaction de contrats de travail et la réalisation de fiches de paie). Ces expériences non-professionnelles côtoient donc souvent les données plus facilement et plus directement objectivables que sont les diplômes, le

5 L'enquête, encore en cours et dont ce chapitre est une première mise en forme, est réalisée avec Jean-Paul Géhin (Université de Poitiers-GRESCO) que je remercie pour avoir accepté que j'use des dossiers que nous analysons ensemble. Je remercie en outre l'ensemble du personnel du SAFIRE, et notamment son directeur Bernard Chauveau, pour leur disponibilité.

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descriptif des formations suivies et les fiches de poste. La description des expériences non-professionnelles doit suivre dès lors la même logique, celle de l'objectivation et de la ratinalisation.

1. Un travail biographique

L'activité militante est ainsi réinscrite dans une biographie individuelle, le candidat étant conduit par le dispositif d'accompagnement à la VAE (le dossier d'inscription, mais aussi, dans l'organisme étudié, les « conseillères VAE ») à une véritable introspection : ce travail d'écriture de soi le mène à une auto-analyse de ses propres pratiques, et notamment de la place que l'engagement a pu occuper dans sa vie. S'il est vrai que c'est l'ensemble du processus de VAE qui nécessite ce travail de « vérification biographique »7 ou de rédaction de « biographies d'institutions »8, on ne

peut s'empêcher de le comparer à ce que les organisations politiques, syndicales ou associatives ont elles-mêmes pratiqué pendant fort longtemps. De fait, dans les dossiers, les individus sont amenés à présenter leurs « motivations », les erreurs qu'ils ont faites et les échecs qu'ils ont connus, mais aussi les « satisfactions », voire les « bonheurs militants »9 qu'ils ont ressentis.

Ainsi ce pompier-volontaire souhaitant entrer dans un diplôme universitaire lié à la sécurité justifie son intérêt pour le rôle de sapeur-pompier bénévole : « j'ai été sollicité il y a quelques années par le chef de centre d'un Centre de première intervention à la recherche de volontaires afin de renforcer ses effectifs. Les premières formations m'ont permis de prendre confiance et de découvrir une activité particulièrement enrichissante et valorisante. Mon investissement m'a amené à assurer le remplacement du Chef de centre sur proposition du Directeur Départemental. Après des débuts un peu difficiles et les encouragements du chef de groupement, j'ai éprouvé une certaine satisfaction à mener à bien cette nouvelle mission. »

Les dossiers constituent ainsi la formalisation d'un véritable travail sur soi des candidats, qui cherchent à reconstituer un ordre dans leur biographie et à mettre en cohérence leurs engagements avec l'ensemble de leur trajectoire professionnelle ; il s'agit en particulier de réinsérer leur militantisme dans leur vie professionnelle pour en montrer la continuité, par-delà d'une part les déterminants sociaux des formes d'engagement, et d'autre des hasards, des opportunités et des changements liés à des trajectoires militantes et aux institutions ou aux collectifs qui les structurent10. Sont ainsi mis de côté tous les processus de reconversion ou de désengagement

militants, qui ne trouvent pas leur logique dans le cadre de choix rationnels et logiques, mais bien plus dans des processus de vieillissement social, de rupture identitaire, de transformation de « l'offre » d'engagement, ou encore de fidélité liée à des gratifications11.

De fait, il s’agit bien, dans ces dossiers, de « raconter sa vie » en lui donnant un sens général et une logique qui, dans la présentation idéale qui pourrait en être faite, ne sépare pas les différentes sphères d’activité, personnelle, professionnelle et sociale, de la « personne ». Le « personnalisme

7 Bernard Pudal et Claude Pennetier, autobiographies, autocritiques, aveux dans le monde communiste, Paris, Belin, 2002.

8 Eric Agrikolianski, « Biographies d'institutions et mise en scène de l'intellectuel. Les candidats au comité central de la Ligue des droits de l'homme entre 1945 et 1975 », Politix, n° 27, 1994, p. 94-110.

9 Jacques Lagroye et Johana Siméant, « Gouvernement des humains et légitimation des institutions », in Favre, Pierre (dir.), Etre gouverné - Mélanges en l'honneur de Jean Leca , Paris, Presses de Sciences Po, 2003, p. 53-71.

10 Ainsi que le montre l'ensemble des travaux sociologiques sur l'engagement : cf. notamment Howard Becker, « Notes on the Concept of commitment », American Journal of Sociology, vol. 66 (1), 1960, p. 32-40 ; Annie Collovald, « Pour une sociologie des carrières morales des dévouements militants », in Annie Collovald, avec Marie-Hélène Lechien, Sabine Rozier et Laurent Willemez, L'humanitaire ou le management des dévouements, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2002, p. 177-229 ; Olivier Fillieule, « Propositions pour une analyse processuelle de l'engagement individuel », Revue française de science politique, vol. 51 (1-2), 2001, p. 199-218.

11 Cf. Laurent Willemez, « Perseverare diabolicum : l'engagement militant à l'épreuve du vieillissement social », Lien

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ordinaire »12 qui nourrit ces récits n’est en rien spécifique à la présentation des acquis

non-professionnels13 mais permet de montrer à la fois la banalisation de l’engagement militant (réintégré

au rang d’activité parmi d’autres) et sa dilution dans l’ensemble des pratiques sociales : le militantisme devient une « militance », c’est-à-dire uns sorte d’état d’esprit, de morale qui guide l’ensemble des activités d’un individu mais ne s’accompagne pas nécessairement d’engagements formalisés dans des organisations ou des groupes.

Une candidate à une VAE explicite ainsi son effort de reconstruction de sa trajectoire : « L’ensemble de mon parcours formant un tout, il m’est difficile d’en dissocier les éléments puisqu’ils découlent les uns des autres et qu’ils décrivent la logique de ma vie, cela depuis mon plus jeune âge. Je préfère donc le synthétiser en restant fidèle au sens que je lui donne. »

Dès lors, c'est l'ensemble des activités non-professionnelles qui peuvent être reconverties comme une forme d'engagement social, en quelque sorte dilué dans l'ensemble de la trajectoire individuelle ; les engagements jugés comme les plus « acceptables » socialement sont en outre mis en valeur au détriment de formes plus « classiques » d'engagement, comme c'est le cas par exemple pour le syndicalisme, assez peu souvent mis en valeur en tant que tel.

Un bel exemple est fourni par une assistante sociale souhaitant intégrer un master 2 consacré à l'économie sociale et solidaire : alors que l'on apprend dans son CV qu'elle a été élue syndicale, cet engagement ne fait pas l'objet du moindre développement, au contraire de son appartenance à une association culturelle et à une association organisant des chantiers d'insertion. Plus encore, elle montre en quoi rester dans l'espace rural de son enfance constitue un véritable engagement social : « depuis mon retour en métropole, j'ai fait le choix délibéré d'un ancrage dans la région (...) ; je ne souhaite pas m'éloigner de mon territoire lorsque j'ai des difficultés ou lorsqu'il me paraît 'pauvre', je refuse de succomber à la facilité de la fuite (...) plutôt que d'aller chercher ailleurs ce qui me manque ici, je préfère le créer, ou participer à le créer. »

De même, elle est contrainte de reconstituer l'ensemble de sa « carrière militante » en passant sous silence les changements d'orientation de son engagement : elle explique ainsi rapidement : « J'ai cessé de faire partie des membres actifs de l'association X fin 1998 pour des raisons relatives à ma vie privée. En 2005, j'ai rejoint l'association Y. »

Ces relectures biographiques sont bien entendu très stratégiques, comme on le voit dans cet exemple : les chantiers d'insertion semblent à la candidate (et peut-être à la conseillère VAE) plus proches des préoccupations des enseignants du master d'économie sociale que le syndicalisme. Mais, comme le montre aussi ce dossier, les récits de vie réalisés par les candidats témoignent aussi des dispositions individuelles liées à leurs appartenances sociales, et notamment professionnelles : les travailleurs sociaux sont globalement disposés à percevoir l'ensemble de leurs activités dans une perspective d'engagement, mais aussi à réinterpréter leur histoire personnelle et familiale par rapport à leur métier. La biographie que les candidats sont amenés à rédiger favorise par exemple les travailleurs sociaux et d'autres professionnels habitués à réaliser ce travail d'introspection, notamment au cours de leur formation professionnelle14.

Les récits de vie que rédigent les candidats sont donc un amalgame de perspectives stratégiques liées au diplôme espéré, ou tout au moins à sa perception, de dispositions fondées sur des appartenances sociales et une trajectoire individuelle, ainsi que de conseils des structures accompagnant à la VAE. C'est ainsi qu'il faut comprendre les multiples manières de réinsérer l'engagement dans une vie, les mots utilisés pour de faire, les « oublis » de certains épisodes et l'insistance sur certains autres.

12 Luc Berlivet et Frédéric Sawicki, « la foi dans l’engagement », Politix, n° 27, 1994. 13 Cf. supra l’article de Jean-Paul Géhin.

14 Sur les travailleurs sociaux, cf. Jacques Ion, Jean-Paul Tricart, Les travailleurs sociaux, Paris, La Découverte, 1992, p. 53-54, ainsi que les travaux en cours de Romuald Bodin.

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2. La fin du tabou de la « rétribution »

Au-delà de ce travail pratique de réinsertion de l'engagement dans une trajectoire, la VAE militante fournit par son existence même un sens nouveau à l'engagement. La valorisation de ces expériences que permet le dispositif s'appuie sur une transformation profonde des rapports à la gratuité et au désintéressement liés au militantisme. Pendant très longtemps, la sociologie du militantisme a été confrontée au refus vigoureux des militants d'être objectivés et notamment de voir leurs « intérêts au désintéressement » mis en valeur15. Les travaux de la fin des années 1970

évoquant les « rétributions » apportées par le militantisme16 ont longtemps trouvé une fin de non

recevoir de la part des acteurs qui refusaient l'idée même de « bénéfices », de gratifications, voire de satisfactions, liés à l'engagement. L'existence d'une VAE militante montre l’affaiblissement relatif de ce positionnement institutionnel et l'acceptation croissante du fait que l'engagement puisse être désormais une source de « bénéfices » et apporter au militant, de la même manière que celui-ci apporte à la cause qu'il défend et représente. La VAE rend ainsi explicite le fait qu'il n'existe pas de solution de continuité entre « rétributions » individuelles et service du collectif.

Ainsi, les grandes organisations syndicales ont multiplié ces derniers mois les expériences de VAE pour leurs militants, notamment pour les conseillers prud’hommes17, mais aussi et surtout

pour leurs permanents. Il s’agit pour elles, et ceci est dit souvent explicitement, de favoriser un certain turn-over de leur personnel, pour lutter contre ce qui est considéré comme le danger qu’encourent les syndicats : celui de la professionnalisation et de la « routinisation ». Intégrer la VAE dans un plan de formation et de reconversion plus vaste contribue à faire de l’engagement syndical un moment parmi d’autres d’une carrière professionnelle, lui enlève une partie de son caractère exceptionnel : la VAE n’est qu’un complément au processus, déjà engagé depuis une dizaine d’années, d’aide à la reconversion des militants et des permanents dans une autre activité professionnelle18. L'objectif de ces dispositifs est alors double, puisqu'il s'agit à la fois de « redonner

du souffle au bénévolat » et de rappeler « qu'il y a une vie après l'engagement », comme l'expriment les promoteurs d'une des expérimentations de validation d'expériences militantes19. On ne peut pas

s'empêcher de s'interroger sur la réalité de ce « désengagement » et de cet exit et à la difficulté qu'ils recèlent, notamment en termes de gestion par l'individu de son identité individuelle, sociale et politique20. On se demandera alors si les objectifs de la VAE tels qu'ils sont présentés par les

organisations ne constituent pas une forme d'illusion, et que la réalité d'un travail de VAE est plus à chercher dans la volonté de réparation d'une estime de soi ou de rattrapage scolaire ou dans une quête de promotion culturelle qui ne passe pas nécessairement par une reconversion professionnelle. Les dossiers sont bien entendu muets sur ces questions, mais des entretiens réalisés par ailleurs semblent accréditer cette perspective, que de plus en plus de militants reconnaissent d'ailleurs explicitement21.

15 Pierre Bourdieu, « Un acte désintéressé est-il possible ? », in Raisons pratiques. Sur la théorie de l'action, Paris, Seuil, 1994, p. 147-173.

16 Cf. Daniel Gaxie, « Economie des partis et rétributions du militantisme », Revue française de science politique, vol. 27 (1), 1977, p. 123-154 ; D. Gaxie écrit ainsi : en empêchant les adhérents de prendre conscience des intérêts qui sont au fondement de leur désintéressement, le sentiment de défendre une cause occulte donc les mécanismes d’échange sur lesquels repose l’existence des partis de masse et contribue ainsi au fonctionnement de ces mécanismes. »

17 Dans la mesure où il s’agit d’une population ciblée et apparemment homogène, au moins pour ce qui est expériences et qualifications militantes qu’ils détiennent.

18 Georges Ubbiali, « La reconversion des professionnels du syndicalisme », Travail et emploi, 1999, n° 80, p. 141-157.

19 Tels que le rapporte Le Monde du 27 septembre 2005. 20 Olivier Fillieule (dir.), Le désengagement, Paris, Belin, 2005.

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Le développement de la valorisation universitaire des expériences militantes est ainsi particulièrement en phase avec les représentations actuelles du militantisme, dans le champ des sciences sociales comme dans le reste de la société : le dispositif favorise et encourage « la rhétorique de la personne » et appuie l'hypothèse du développement d'un « militantisme distancié » ainsi que d'un engagement que l'individu devrait volontairement faire fructifier et dont même les plus impliqués devraient pouvoir facilement se retirer22.

II. TRADUCTION ENTREPRENEURIALE DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN VALEUR DES COMPÉTENCES

Les procédures de VAE militante ne renvoient pas seulement aux nouvelles formes de représentation de l'engagement ; elles entraînent les candidats à envisager, au moins stratégiquement, leurs pratiques militantes et les causes défendues sur un mode techniciste, et plus largement managerial. Les récits des activités d'engagement sont truffés de référence à d'autres champs sociaux, et ce, d'autant plus que l'objectif visé est de « faire coller » des expériences diverses à des « compétences » professionnelles objectivées et transférables dans des espaces professionnels.

1. Représentation managériale et conversion des savoir-faire en compétences

Toutes les causes militantes défendues par les candidats à la VAE dans leur vie antérieure ou parallèle sont susceptibles d'être saisies dans une logique entrepreneuriale et manageriale, qui conduit à montrer que les pratiques réalisées et les savoir-faire déployés dans le cadre de leur militantisme correspondent précisément à des compétences professionnelles utiles dans l'entreprise ou le domaine d'activité dans lequel ils souhaitent se reconvertir. Dès lors, ce n'est plus seulement l'humanitaire ou la solidarité internationale qui sont susceptibles de subir la « conversion manageriale » qui a été été mise en valeur par ailleurs23. La représentation de parents d'élèves, le

syndicalisme enseignant, une commission paritaire chargée des carrières individuelles, voire une association culturelle... toutes ces causes produisent des pratiques qui deviennent elles aussi transférables dans le monde de l'entreprise.

Parmi les multiples exemples possibles, on peut citer cette femme parent d’élève, candidate à une VAE pour un diplôme de gestion des ressources humaines, qui tente de faire entrer ses activités « personnelles », en l’occurrence son engagement de représentante de parents d’élèves, dans son projet professionnel : « La description de cette situation [celle de l’école dans laquelle elle était représentante] m’amène à faire le parallèle avec le monde de l’entreprise, nos problématiques de gestion des personnes, nos contraintes économiques, nos difficultés pour avoir une lisibilité sur l’avenir… Il est important de communiquer sur l’environnement de travail, en l’occurrence l’école, s’attacher aux conditions de travail (classe en sureffectif), à la motivation des personnes (difficultés de suivre les élèves en échec) et cibler les moyens à mettre en œuvre pour remédier au problème. »

Il s'agit là d'un exemple extrême, mais il est très révélateur de l'effort réalisé pour mettre en adéquation des pratiques liées à un engagement avec des problématiques manageriales. La VAE militante s’appuie sur l’idée selon laquelle celles-ci sont aussi des formes concrètes d’action,

communication au colloque « Les prud'hommes : actualité d'une justice bicentenaire », Conseil économique et social, 7 et 8 novembre 2006.

22 Cf. Annie Collovald, art. cit., sur l'analyse critique des travaux sociologiques actuels consacrés à l'engagement. 23 Marie-Hélène Lechien, Laurent Willemez, « Les conditions d’investissement d’un nouveau territoire militant.

Enquête sur les actions humanitaires de salariés d’EDF » in Pascal Dauvin et Johanna Siméant, ONG et

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fondées sur l’usage d’outils et de techniques, qui s’apprennent et constituent un savoir-faire. Ce savoir-faire est supposé transférable et réutilisable dans des domaines purement professionnels, sans qu'on puisse s'interroger sur la réalité de cette « transférabilité » et sur les distorsions réalisées lors de la traduction de savoir-faire militants en compétences entrepreneuriales24. Dans ce cadre, un

certain nombre de domaines sont privilégiés par les candidats : la gestion financière, la gestion du personnel et le management, la communication… En cela, les dossiers de VAE apparaissent comme autant de « bilans de compétences », participant à la formalisation et à la rationalisation, mais aussi, par conséquent, à la « fragmentation » des savoirs et des savoir-faire25.

Tous les candidats effectuent ce travail de production d'une liste de compétences techniques acquises à travers leur militantisme. Il en est ainsi de la présidente d'un système d’échange local, qui liste ce que sa responsabilité dans le SEL a pu lui apporter : « reconnaissance du fonctionnement d’une association ; mener une assemblée générale et des votes ; montage des dossiers de subvention ; établir un budget provisionnel et gérer les comptes. » De même, telle candidate à un DUT de gestion des administrations liste l'ensemble de ce qu'elle a appris à la tête d'une section syndicale : « J'y ai appris à lire un texte de loi, l'expliquer aux autres, gérer une réunion, prendre la parole en public, organiser et rédiger des revendications syndicales... »

2. Mise en valeur du capital social et institutionnalisation du militantisme

Les candidats ne se contentent pas de mettre en valeur des compétences entrepreneuriales, ce qui est après tout conforme à leur projet de reconversion professionnelle. Ceux qui mettent en valeur des expériences syndicales n'ont de cesse de présenter le capital social qu'ils ont acquis dans l'exercice de leurs mandats : rencontres avec le préfet et les responsables des services déconcentrés de l'Etat, élus locaux, connaissance de leur employeur ou de ses représentants... Le syndicalisme qui est alors mis en valeur est un syndicalisme « responsable » et intégré, favorable à la négociation, refusant le conflit au profit du dialogue avec les autorités. Les candidats à la VAE mettent en scène une forme totalement dépolitisée et non conflictuelle du mouvement social, soit qu'ils aient intégré cette représentation de l'engagement syndical, soit qu'ils anticipent les perceptions négatives des jurys envers ces formes d'action.

L'illustration la plus saisissante de cette institutionnalisation de l'engagement militant via la VAE se trouve dans les efforts entrepris par certains organismes de formation pour formaliser les savoir-faire issus de l'activité syndicale et les convertir en compétences transférables dans le monde de l'entreprise. Il est intéressant de voir quelles sont les compétences mises en valeur au détriment d'autres savoir-faire laissés de côté. C'est le cas par exemple de l'Institut d'Etudes Sociales (IES), institut du travail de Grenoble26, qui, à la tête d'un réseau d'organismes de formation syndicale et de

syndicats européens, a publié un CD-Rom intitulé « passeport européen de compétences syndicales » permettant aux syndicalistes « de réaliser un état des lieux de leurs compétences en vue de projets personnels ou d'évolutions professionnelles. »27 Une rapide analyse du fonctionnement de

l'outil permet de saisir la logique de transfert des savoir-syndicaux en compétences professionnelles. Le CD-Rom s'appuie sur des référentiels de compétence (en l'occurrence, deux professions ont été choisies : « formation de formateurs » et « formation à la communication », mais l'outil est censé pouvoir être utilisé plus largement) ; le candidat doit renseigner des formulaires qui « l'aident au repérage des compétences acquises dans le cadre des activités syndicales »28. Celles-ci se déclinent

24 Bernard Lahire, L'homme pluriel. Les ressorts de l'action, Paris, Nathan, 1998.

25 Marcelle Stroobants, « La visibilité des compétences », in Françoise Ropé, Lucie Tanguy, Savoirs et compétences.

De l’usage de ces notions dans l’école et l’entreprise, Paris, L’Harmattan, 1994, p. 175-203.

26 Sur l'IES et la formation des autres instituts du travail, cf. Lucie Tanguy, Les Instituts du travail : la formation

syndicale à l'université de 1955 à nos jours, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2006.

27 D'après la brochure de présentation du CD Rom. 28 Ibid.

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en quatre sous-thèmes que le candidat doit remplir, et dont les intitulés sont révélateurs de la conception du syndicalisme qu'ont les auteurs de l'outil : « culture générale et compréhension des faits économiques et sociaux », « pratique de la négociation d'entreprise, de branche » ; « gestion des conflits », « management d'équipes syndicales », « montage et conduite de projets », « connaissance du système statistique », « recherche documentaire et NTIC ». Tout aussi révélateur est l'exemple fictif donné d'un délégué syndical qui remplit le formulaire.

L'exemple indique notamment, sous la rubrique « gestion des conflits » : « En tant que secrétaire général d’une UD et d’une UL, j’ai été confronté à de multiples reprises à des phénomènes de résistance et de rejets de décisions et projets et à des conflits inter-groupes. La mise en place de réunions de concertation et de groupes de travail chargés de faire des propositions m’ont permis d’aller outre ces blocages. »29

A travers cet exemple et les dossiers des candidats, il faut noter tout ce que cette perception à la fois manageriale et institutionnaliste du syndicalisme laisse de côté : tout l'aspect politique et idéologique est abandonné, qui pourrait pourtant permettre aux candidats de faire la preuve de leur réflexivité, de leur culture générale et de leurs lectures, qui sont autant de savoir-faire valorisés dans l'université. De même, le caractère bénévole et désintéressé de l'engagement, normes sociales que l'engagement sous-tend et qui ont une valeur sociale encore élevée dans nos sociétés30, est le plus

souvent laissé de côté.

Conclusion : Un virtuose de la conversion

La VAE accompagne et reproduit la transformation des perceptions de l'engagement que l'on retrouve dans l'ensemble de la vie sociale. Comme l'a montré A. Collovald, ces représentations ne sont pas également distribués mais sont l'apanage d'un militantisme qui a été qualifié de « moral »et qu'on renvoie le plus souvent à un engagement de classes moyennes. Car les expériences militantes ainsi valorisables sont « socialement discriminées »31 et ces mises en forme très spéciales de

l'engagement sont susceptibles d'empêcher un certain nombre de militants d'y prétendre. A l'inverse, certains sont particulièrement disposés à réussir cette transfiguration de pratiques militantes passées en compétences universitaires et/ou professionnelles. Pour conclure, on insistera sur un dossier particulièrement réussi en la matière puisqu'il intègre l'ensemble des prescriptions liées aux nouvelles perceptions du militantisme.

Il s'agit d'un enseignant, instituteur et militant, qui tente d'obtenir tout ou partie d’un master professionnel lié au travail social : âgé d'une quarantaine d'années, détenteur d'un DEUG de droit et marié à une avocate, instituteur, membre du bureau du syndicat de son département, il siège dans plusieurs organismes paritaires et est directeur de la revue départementale de son syndicat ; il est par ailleurs militant à ATTAC, organisateur d’un forum social local. Dans son dossier, il insiste longuement sur ses appartenances syndicales, mais d'une manière originale : il met en avant certaines éléments liés à sa trajectoire syndicale, en particulier le fait de siéger dans des commissions paritaires qui lui permettent de connaître les formes de souffrance sociale et d'y trouver des solutions. Par ailleurs, il intègre dans son jugement général sur le syndicalisme les

29 Dans le document de présentation, les auteurs sont très clairs : « PECS participe, par ailleurs, à la reconnaissance de l'acteur syndical et donc à l'affirmation du dialogue social et participe à la reconnaissance des apprentissage sinformels (les acquis de la militance) et à la mise en place d'une labellisation de la formation syndicale.

30 Cf. Dominique Denimal, « Le travail bénévole : quels intérêts au désintéressement. La quête de l'homo benevolus », mémoire de Master 2 Recherche, Université de Poitiers, 2006.

31 Frédéric Neyrat, « La VAE : une problématique de la reconnaissance... pour une reconnaissance problématique », N. Maggi-Germain et A. Pélage (dir.), Les Evolutions de la formation professionnelle, Paris, La Documentation française, 2003, p. 249.

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prénotions dont il pense qu'elles sont partagées par l'ensemble du public, et notamment par les universitaires membres des jurys de VAE :

« C’est une bonne école pour apprendre à écouter et à analyser les situations de détresse » ; « je ne réduis pas le syndicalisme enseignant à un contre-pouvoir obtus ou à un organisme de gestion. Le syndicalisme enseignant doit être force de propositions, d’alternatives réalistes et capables d’analyser et de répondre à des situations politiques locales (…) par contre, dire et affirmer que tous les combats sont justes et que tous les syndicalistes sont des gens ouverts et désintéressés, il y a un pas que je ne m’autoriserais pas à franchir. »

Non content de nier l'aspect conflictuel du syndicalisme, il montre aussi parfaitement clairement dans son dossier comment, par l'alchimie de l'objectivation des compétences, ses savoir-faire de syndicaliste peuvent être transférés dans le monde entrepreneuriale.

Il a réalisé un bilan de compétences, qui « fait apparaître une dimension de ma personnalité qui résume peut-être mes années de carrière et d’investissement personnel : la dimension ‘entrepreneuriale’ qui pourrait se traduire par ‘manageriale’. Il s’agit de diriger, impulser, négocier, vendre et entraîner les autres dans des projets dont je suis responsable. Cette dimension cohabite avec la dimension sociale toujours présente. »

On le voit, ce candidat a saisi très précisément la logique de la demande institutionnelle nécessaire pour valoriser les formes de militantisme, en privilégier certains aspects et en taire d'autres. La VAE militante participe donc à l'ensemble des représentations actuelles de l'engagement comme forme d'action institutionnalisée, instable et changeante, donc susceptibles d'être convertie dans des espaces professionnels. Il ne s'agit pas de remettre en cause la légitimité d'un travail de reconnaissance de l'activité militante, qui rappelle que les organisations associatives, syndicales et politiques peuvent aussi être des lieux de promotion sociale et culturelle ; il est en revanche nécessaire de revenir sur la façon dont le militantisme est aujourd'hui perçu, et dont les dossiers de VAE sont d'abord l'indicateur, ne serait-ce que pour s'interroger sur l'intérêt qu'il y aurait à mettre en valeur d'autres pratiques d'engagement, qui ne conduiraient les militants soucieux d'avenir professionnel à renier des aspects de leur action dont ils imaginent, peut-être à tort parfois, qu'ils ne sont plus « conformes » aux attentes de la société et des « valideurs ».

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Bibliographie

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Biographie

Laurent Willemez est maître de conférences en sociologie à l'Université de Poitiers, membre du SACO. Ses travaux portent sur le militantisme syndical, et en particulier sur le syndicalisme

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juridique. Il a notamment publié Le droit du travail en danger, Bellecombe, Editions du Croquant, 2006, ainsi que plusieurs articles sur ces questions. Il termine actuellement une enquête sur la sociologie des conseillers prud'hommes.

Références

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