HAL Id: hal-02306177
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Submitted on 4 Oct 2019
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J.B. Henry
To cite this version:
J.B. Henry. Sur l’évolution du monde rural en Bretagne depuis la Seconde Guerre Mondiale. [Rapport de recherche] Station d’Économie Et de Sociologie Rurales, Rennes. 1980, 14 p. �hal-02306177�
MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE
IITISTITUT NATIOIIAT DE tA RECHERGHE AGRONOMIOUE
STATION D'ÉCOilOMIE
ET DE
SOCIOTOGTE RURALES65, rue de Salnt.Brteuc . 35042 REililES CEDEX
SUR
L'EvoLuTIoI.I
DU MoNDE RURAL EN BnerRerue DEPUISLA
SECONDE GUERRE MONDIALEJ
.8.
HENRYSUR LIEVOLUTION DU MONDE RURAL EN BRETAGNE
DEPUIS LA SECONÔE GUERRE MONDIALE.
1.
Rêa'litê du monderural
et
ruralisme1.1.
1e monderural
est
endêclin quantitat.if
1.2.
maisle
mytherural
va bien1.3.
ce ruralisme
repose sur
un malentendu2.
La"rationalisation"
deItactivitê
agro-alimentaire2"L.
la
dissolution
de 'ltéconomie paysanne2.?.
1a décomposition dela
paysannerie'2.3. la
constitution
dtun
comprexeagro-alimentaire
régional3"
Larrrationalisation"
deItutilisation
de 1'espacerural
3"1.
1afonction
agro-alimentaire
reste
la
fonction
productivedominante
3"2.
l'espace
rural
assume deplus
enplus
desfonctions
non agricoles3.3.
la lutte
pourle
contr€le
de l,espacerural
4.
Le nronderural
en question4.1.
face
au nouvel enjeu4.2.
un monderural
'localementdivisé
SUR LIEVOLUTiON DU MONDT RURAL EN BRETAGNE)I DEPUTS LA SECoNDT GUERRE MoNDTALE ( 1)
1.
Réalité
du monderural
et
ruralismeou
le
contraste
entre
le
dêclin
du monderural
et ie
dêve'loppement dumythe
rural.
1.1.
!e
monderural
est
endêclin
quantitatif
En un
peu
plus
d'un
siècle
(1861-1975)la
population
rurale a
baisséde 38 %. E"n
fait,
elle
a crû
jusqu'au
début du 20èmesiècle,
décliné
modêrê-ment jus'qu'en 1954
(-0,5
%/an), et
plus
fortement depuislors
(-1,3
% /ande 1954
à
1975). Cependantentre
1968et
1975 unestabilisation
srest
pro-duite,
autour de 1200000 personnes.Le
déclin
relatif,
lui,
est
continu"
si
la
baisse dera part de'la
population rura'le
dansla
population
totale
bretonnea
étê
modér€e de 186iâ
1931(de
83 %à
76%),
elle
s'est
ensuite
accélêrée(de
76à
46 % entre1931
et 1975).
1.2.
Maisle
mytherura'l
va bienDivers
courantsva'lorisent
oureva'lorisent
la
campagne, son mode devie,
sesvaleurs
:-
le
courantpasséiste,
qui
seréfère
au "bonvieux
temps",â
la
puretê paysanne, au berceau dela
race,
etc.
-
le
courantécologiste,
gui
prëtendlutter
contre
les
gaspillageset
lesnuisances,
et
promouvoir unepolitique
deprotection
des ressources naturel'les-
le
courantiibertaire
(ou
I'autogestionnaire)
qui
voit
dansle
mi'lieurunal
unevie
moinscontrainte,
moins soumise au rythme du"métro-boulot-dodo", une
vie
plus
responsable.."-
le
courant
rêgiona'liste, qui
y
rechercheles
signes del'identité
reven-diquêe
"
:lc Les
chiffres cités
concernentles
quatre
départenoents deIa
région
deProgranme t'Bretagne',"
(1)
départementale Cetexte
a été
préparé pour un exposéà
I'assemblée générale d,elrunion
La
publicité
a
pris
conscience de ce mouvementet
utilise
abondam-ment
les
thèmes ruraux ou campagnards comme argument de vente.1.3.
Ceruralisme
reposesur
un malentenduLe
produit
ne correspond pasà
'ltemba|rage en quelquesorte...
0n peut
le
constater
sur
uncertain
nombre d'exemples :-
milieu
rural,
berceau dela
race,
lieu
dtêpanouissementde'la famille
?alors
quela
chutede'la
natalitê
y
est
brutale,
1evieil'lissement
prononcé,le
célibat
en augmentation.-
milieu
rural,
air
pur
et
lieu
de santê? alors
que'l,espérance devie
yest
plus
faible,
que 'l'a'lcoo'lisme 'le marque.
-
mi'lieu
rurai,
symbiose avec'la nature ?
a'tors quel,agricu'lture
force deplus
en p'luscette
nature (bulldozer
et
remembrenent)et
pollue
(engraiset
pesticides
et
lisiers).
-
milieu
rural
et
convivialité
et
autonomie ?alors
que sedissocient
lescel'lules
de base decette
sociêté
(familje-vil1age), alors
quel,agriculteur
devient
le
mail1on d'une chainequi
'l'entrafne à
un rythmequtil
ne contrôlepas "
Aussi,
alors
queles
ruralistes
propagent 1a campagne en terme detradition,
defrugalité,
de sagesseetc...,
les
rurauxr
les,,indigènes",
eux,aspirent
à
la
npdernité,
à'la
participation à
la
sôciété
de consomrnationet
â
sesproduits
êconomiqueset
culture'ls.
Symboies de ce chassê-croisé,le
pavillon
moderne del'agriculteur,
tandis
quela'rfennette,,est
vendue ou transformêe englte
rural
;
oubien
1es jeunes ruraux dans 1esnight-clubs, alors
que 1es urbainscourentles fest-noz.."
En
définitive,
le
milieu
rural est
pensê enfonction
dela ville
et
dela
sociêtê
industrielle,
deleurs
malaises, deleurs frustrations
ou de
leurs appêtits.
Ctestaussi
dansles
besoins du mondeindustriel
et
urbainqutil
faut
chercherles
causesprincipales
des transformations dumi'lieu
rural.
Deux phênomènes, correspondant grossièrementà
deuxpériodes,
peuventêtre
distingués
danscette
évo'luticn
survenue, enrela-tion
et
sousI'influence
desmodifications
giobales de l'économieet
dela
société
françaises: 'la "rational'isation"
delractivité
agro-alimentaires'accompagne,
surtout
depuisla
fin
des annéessoixante,
d,une3
2.
La"rationalisation"
de1'activitê
aqro-al imentai reAgissant
sur
lractivitê
productiveessentielle
du monderura'|,
'larêvolution agricole
de 'l 'après-gueme ena
bouleversé non seulement lesstructures
économiques, maisencore'les
cadres sociauxet
les
va]eurset
jusqu'au
paysage lu'i-même. Les répercussions peuventêtre
analysées àpartir
detrois
tendances combinêes:
la
disso'lution
de 't 'économie paysanne,la
décompositionde'la
paysannerieet la
constitution
drun complexeagro-al imentai
re
régional .2.1.
Ladissolution
de.'l rêconom'ie paysanneest
caractériséepar
:-
1adésintégration
du systèmeagricole
de polyculture-ê'levage, 1adisso-ciation
desactivitês liées
dansle
cadrevillageois
(art'isanat
et
services),
et
leur
intégration
ou
transfert
à'ltindustrie.
Les consêquences en sont, uneréduction
du nombre detravailleurs
nêcessaires,par
substitution
ducapital
autravail
;
et'la
mise en place enmilieu
rural
d'un
salariat
para-agricole
qui
remplace, enpartie,
le travail
familial
dansles
explo'i-tations
et
dans'les mêtiers
liés.
une bourgeoisienouveile, portée
parI'insertion
plus
complètede
.i'agriculture
danstes
ilrcuits
demarchan-dises
et
par
le
dêveloppement desindustries agricoles
et
alimentaires,
s'y
imp'lante para'l lè'lement.-
la
dislocation
descellules
de base dela
société
paysanne. La fami11e,drêlargie
serêduit
aucouple;'le
nombred'exploitants
célibataires
s'accroit
(maisi1
y avait
beaucoup decêlibataires
(ouvriers
agr.icoles, cadets defamilles) dans'l'agriculture
paysanne)et
il
arrive
deplus
enplus
souvent, qutune seule personnetravai'lle
sur
ltexploitation
(doub'leactivité,
exploitations à
tempspartiel)"
L'isolement
qui
enrêsulte
nrest
pas compensépar
les
re'lations
de voisinage remplacées deplus
enplus
par]es
relations
defonction
(1a
banque,la
coopérative,le
technicien)"-
'la dêvalorisation
du patrimoinemobi'lier,
irunobi'lier
et
cu]turel
.
Ce'lle-cia
accompagné 1'adhësionâ la
rnodernitébaptisêe
,'progrès techniqueet
scientifique".
Peut-onrefuser
le
progrès?
Les symboles de 1acivilisation
paysanne,irarchitecture,
le
paysage bocager,le
mobilier,
'lesoutils,
'lemétier''la
langueont été rejetés
;
le
passéest
apparu soudaininutile
ou honteux. Parallèlement
le
niveau dtéquipementet
de consonmation des ménagesagricoles
aété
amê'lioréet
s'est
rapproché,sans'les atteindre
I
-
la
laïcisation
de lrencadrement,et,
finalement del,objectif.
LtEgliseomni-présente dans
la
vie
rura'le,
non seu'lementpar
la
re]igion,
maisaussi
dans jréconomie(coopëratives,
mutue'lles, banques,etc...),
dans1'enseignement
et
'la
formation,
dans 'les'loisirs
(la
plupart
des fêtesviilageoises
sont
relig'ieuses), s'efface
devant l'encadrement spéciajisédes professeurs, des
fonctionnaires,
desconsei'l'lers,
des techniciens,et
des animateurs.L'objectif
dusalut
dansl,au-de'lâ, rnins
favorab'leaux
initiatives,
est
remplacépar
le
souci
dela
prornotion inrnédiateet
de 1a
réussite individuelle"
2.2.
La dêcomposition dela
paysannerierevêt
ej'te-mêmetrois
aspects :
-
une réduction massive du nombred'actifs
agricolesrdrenv.iron 600 000 en 1950à
210 000en
1975. Lapopulation
agricoie
qui
représentait
encore 50 % desactifs
bretonsen
1954n'en
reprêsenteplus
que 33 % en 1968et
20 %
en
1975 (mais seu'lement 10 %pour'la
Franceentière).
Lerythne
dedécomposition
staccélère
eneffet
depuis quelques années:
en2l
ans(1954-1975)
le
nombred'actifs
familiaux
a
dimihué de 59%nais par
rapportà
la
pêriode 1954-62, 1etaux
dediminution
a
doub'lêentre
196get
75 :de
2,6
%à 5,1
%par
an.-
unediffêrenciation sociale
entre
exploitants,
qu'i1 est
difficile
decerner statistiquement,
maisqui
est
un phénomène observable dans chaque cOrmune. Gros entrepreneursagro-industriels
coexistent
auprèsd,exploitants
modernisês
plus
ou moinsaisés, alors
quesubsistent
unemajorité
dtexploi-tants
auxfaibles
revenusdits
"traditionnels".
Cettedifférenciation
explique
les
nombreusesluttes
internes
à
la
paysannerie pour 1adirection
de
irappareil
syndical
et
des organisations professionnelies.-
un exode accru desagriculteurs
et
surtout
desenfants
d'agricu1teursqui
s'explique
à'la fois
par les
difficultés
d'instal'lation,'le
refusdes
conditions d'existence
à
1a campagneet
par
la
possibi'lité
de trouveren Bretagne ou
ai'lleurs,
des emplois nonagricoles.
Du moins, durant lesannées
60,
car
depuis 1e début des années70,
r'offre
d,emplois nonagri-coles
srest
considérab'lementdétériorée.
Cette mobilitê
professionne'llea
conduit]e
plus
souventà
uneprolétarisatim
:
une enquête(1) faite
(1)
gine
G. JEGoUzo'B'
RozE:
Ledestin scolaire
et
social
des jerrnes drori-agricol"e" Enquête en Bretagne" rNRA, Rennes, tg72"Â
dans'le Finistère sur'les
enfants d'agricu1teurs
nêsentre
1945et
1955a
montr€ que 73 % des garçonset
82 % desfi11es
étaient
sortis
de 'l,agri-culture
pour devenir pourenviron
77 % des garçons,ouvriers,emp'loyés ou manoeuvres, pour 79 % desfilles,
ouvrières,
personnel deservice
ouempl oyées.
2"3.
Laconstitution d'un
complexeagro-alimentaire
régiona'l estle
résu'ltat
del'intervention
fortement accrue depuistrente
ans ducapitalisme
industrie'l
cormercialet
financier, ainsi
que de1'Etat,
dans 'l'évo'lution
de 'l'activitê
agricole.
E'lle
est
marquéepar
:-
une augmentation considêrable dela
product'ionqui
triple
en volumeentre
1950et
1975à travers
unespécia'lisation
animale: entre
cesdeux dates I
a
part
des productions végétales diminue de 32à
I
% dutotal.
La
fonction
alimentaire
dela
Bretagne dans ltespacefrançais
se trouve nettementaffirmée,
puisque sacontribution à
1a production agricolenationale
augmentedans'le
même temps de6,6 à
1016 %.-
une augmentation encoreplus
forte
des consormations intermédiairesdont
.le volume a.p1us quequintuplé
pendant'la
période. C'est-à-dire
quelrintensification
desexploitations
a
nécessitê un recours toujoursplus
grandà
des ressourcesextérieures
(aliments
dubêtai1,
engrais, machines, bâtiments,produits vétêrinaires
etc.) et
uneinsertion
plus complète dans une économie dtêchanges marchands.-
un dêveloppement desindustries
agricoles
et
alimentaires,
et
desinstitutions
d'encadrementet
deservices
à 1'agriculture
(vu'lgarisation,
crêdit,
comptabilitê,
etc...)
qui
fournissent
à
celle-ci
'lesproduits,
les
bienset
les
services dontelle
a
besoinet
qui
commercialisentet
transforment sesproductions.
Il
nes'agit
pas seulement dtune nouvelledïvision
dutravai'l
entre
f
industrie
et
l'agriculture
dans unesuite
d'opérations
complémentaireset
interdêpendantes,car
f
inêgalité
durapport
deforces
permet auxI.A.A.
dtimpulserla
rêorgan'isation dusec-teur
agricole
se'lonleurs
propnesobjectifs.
ce
compïexeagro-alimentaire,
avecplus
de 30 % des emploisrégionaux
(agricuiture
+
environnementpara-agrico'le)
représenteSes
dirigeants,
parmi lesqueis desagriculteurs
disposentd'un
poidscroissant
à travers
le
développement des coopératives,et
des groupementsde producteurs, SICA,
etc...
(à
côté
drune bourgeoisied'origine
régionaleet
d'une bourgeoisie d'encadrementliées
auxentreprises
extra-régionales)jouent
unrôle
essentie'l
dans1'évolution
de 'l tensemble du monde rural.
Les conséquences de
b
phase derationalisation
deI'activitê
agro-alimentaire
sur'le
milieu
rural
sefont
doncsentir
surtout
au niveau deltemploi
qui
subit,
drunepart
une rÉduction considérable,dtautre
partune
redistribution
géographique auprofit
decertaines
zones (régionssuburbaines,
littoral,
gros bourgs);
Ia
baisse desdensités
rurales
quien
résulte
pose demuitiples
problèmes au niveau desservices
(comrnerces)et
des équipementscoijectifs
(éco1es notarment).Elles
sefont
aussisentir
sur les
modes devie qui
tendentà
s'àligner
sur les
modèlesdomi-nants.
Enfin'
sur
1es rapports sociaux, marquéspar'le
développement continudu
sa1ariat
dans'le
complexeagro-alimentaire
(mais non dansl'agriculture
propnement
dite)'
et
par
1'accroissement despouvoirs
dela
bourgeoisiedes
lM
aux dépens dela
classe desprcpriêtaires fonciers. Intégré
aufonctionnement du
capitalisme
industriel
et
financier,
1eùilieu
rural
troque
une
,dépendanceet
unehiêrarchie
fondêessur
je
rapport
à
1aterre,avec
une dêpendanceet
unehiêrarchie
fondéessur
le
rapport
àlrargent
et
aucapital.
3.
La"rationa'lisation"
del,tutilisation
del,es
pacerural
Lractivitê
agricole
et
alimentaire
qui
a
si
fortement marquê ]acampagner
gui
1'a
pourainsi dire
créêe,
est
deplus
enplus
concurrencêe,dans
lroccupation
del'espace,
pôFd'autres
demandes,le
p'lus souventnon
productives
:
de moyen deproduction l'espace
rura'l
tendà
devenirobjet
de consommation.3.1"
Lafonction
agro-alimentaire
reste
la
fonction
pnrductivedominante
Malgré
'la
réduction
importante du nombred'actifs,
'l'agriculture
demeure 1a
principa'le
activité
productive
de 'l 'espacerura'|.
Avec desrepré-7
sente au moins 30 % de 1'emp'loi
rêgional.
Lapopulation
agrico'le nereprésente
plus
80 % deta
populationrura'le
comme au début du sièc'le,mais
elle
est
restée
majoritaire
à'la
campagnejusqu'en
196g (s4%);
en1975
elie
compte encore pour 46 % de 1apopulation
rurale.
Drautresacti-vités
productivesse sont
implantéesà
1a campagne,text.i1e,
ëiectronique,par
exemple, maiselles
ont
finalement créê assez peu dremplois;
et
I
'évo'lution
économique r€cente a montrêleur
prêcaritê.
La seu'le véritab'leindustrie rurale reste 1'agricu1ture,
uneagriculture
qui
produit
de plus enplus,
et
dontles
performances productivesfont
penser, avecfierté,
avec
jalousie'
ou aveccrainte,
selon
le
cas,
à
la
Hollandeet
au Danemark.0r,
cette agriculture
puissante en apparencedoit faire
face
à
unproblème
d'appropriation
et
d'uti'lisation
du so1dont
I'origine
se trouve
en
partie
dansIes
formesprises
par
sa ,,rationalisation',.
Ainsi,
Itenrichissement
d,uncertain
nombred,exploitants, et
surtout
la
diffusion
ducrêdit
â
taux
r€duit
d'intêrêt
ont
rendupius
âpreet
souvent acharnéela
concurrenceentre agriculteurs
pourltaccès
à la
terre.
D'unautre
côtê, 1'accêlêration
dela
mobilité
professionnel'leet
géographique des
enfants
d'agricu]teurs
a
étê
unfacteur
d,accroissementdes ventes
par
tes
héritiers
oupar les exploitants
âgés sans successeur. Tandis quela
marginalisation
dela
paysannerie pauvre peut conduire âcompenser
la
mêdiocritê
des r€venus dutravail
par'la
recherchedrune
plus
value dansla
vente d'unepartie
ducap'ital
foncier.
Lacontradiction
entre
lrutilisation
prtductive
de'la
teme,
et
sonutitisation
patrimonialeet
spêculativeest
donc accentuée, ausein
mêre deItagriculture,
srexpri-mant en de nombreux
conflits,
(notanment danste
Finistère),
et
dans unehausse du
prix
desterres
qu,alimenteaussi
la
demande nonagricole.
3.2"
Ltespacerural
assume deplus
enplus
desfonctions
nonagri co 1 es
Si
'l'évolution
de1'agricuiture
a
"'libêré"
une certa.ine quantitêd'espace,
dévaiorisé
dans sesutilisations
agricoles
(fonds
deva'llée
par exemple' ou bâtiments deferme),
de soncôtê
la
transformationde'la
sociétê urbaineet
industrie'lle "libère"
desappétits
croissants
d'espacerural.
La
fonction récréative
est
unefonction
diffuse qui
prend uneforme
individue'lle
et
privée
de conscrnnat'ion del'espace.
Liée
au refus desconditions
devie
à'la
vil1e,
à
la
diminution
du temps detravail,
à
l'amélioration
des moyens de communication,elle
comporte deuxvolets
:la
fonction
Ésidentielle
(1a
campagne = duterrain
à
bâtir), soit
resi-denceprincipale
de ceuxqui
travaillent
enville
ou de ceuxqui
viennenten
retraite, soit
résidencesecondaire;
la
fonction touristique
et
ludique,qu'el'le
soit
hebdomadaire (week-end), ouannuelie
(vacances)(1a
campagre =un'lieu
de pêche, de chasse, decueillette,
de promenade,etc...).
Cettefonction
récrêative
peutentrainer
elle-même desactivités
liées,
te1
que'le
bâtimentet
les
services.La
fonction[d'utilité
publique"se
traduit
par
une ponct'ion lourde,localisée,
dtespacerura'|,
dansle
cadre de procédures administratives.I1
sragit
deI'impiantation
à
1a campagne d'êquipementsco1lectifs,
te'ls que centra'l es nucl éai res,
aérnports,
autoroutes,
barrageset
pl ans d'eau , campsmi'litaires
etc...
Le monderural est
ainsi
astreint
à
unesorte
deservice
national
obligatoire,
occasion de nombreuxconf'lits.
La
fonction
minière
prend de 'l 'importance au moment oùltêvoluticn
du
rapport
desforces
au niveau mondialoblige
les
paysindustrialisês
àune
évaluation
plus
stricte
des ressources deleur
sous-so'|.L'activité
minière, réduite
pourle
rnmentà
la
prospect'ion,introduit
en Bretagnede nouveaux candidats
à
irespacerural
,
en
ltoccurence 'les groupestrès
puissants de
cette industrie.
A'insi
drabord conçusurtout
comme un espace d'approvisionnement dumonde
industrie'l
et
urbain
en biensalimentaires
et
entravailleurs,
'la campagneest
pensêe désormaisplutôt
comme espace de décongestionet
derepli
de 1asociété
dominante.Lractivité
agricole, principal
occupantde
cet
espace,doit
subir
de nouvellescontraintes, aiors
que certains de ses .prnoduits" annexestels
que 'le paysage, 'l'eau,
prennent de prus enplus
de valeur.3.3.
Lalutte
pour
le
contrôle
de 'l 'espace rura'lA première
vue,
le
quasi-monopole de 'l'agricujture sur
ilusage
del'espace
rura'l
paralt
diffici'le
à contester.
Crest
ainsi
que 1esagricul-teurs
détiennent enpropriêté
unepart
croissante
dusol
en Bretagne :9
39 % en
1955,50
%environ aujourdrhui.
Quant aureste,
ils
I'utilisent
en fermageet'le
statut
du fermagequ'ils
ont
acquis en 1946est
prévupour'leur
assurer unecertaine
stabilitê,
en même tempsqu'i1
donne auxfermiers
enplace
undroit
de prêemption dontla
SBAFERa
bénéficié
à
sontour
en
L96?:
'lesdroits
despropriêtaires
nonexploitants
sont
donc'limités
enfaveur
deI'agriculture.
Parailleurs,
au niveau
collectif,
ctest
1a paysanneriequi
gère 1'e,spaceà travers
les
consei'ls municipauxdes conmunes rura'les où
elle
est
souventmajoritaire.
Cependant 1'expression de demandes non
agricoles
d'espaceruraj
apporte des entraves
â lrexercice
del'activité
agrico'le.I1
se déve'loPpe,tout
dtabord,
une concurrEnce pourltappropriation
du
sol.
lvlêmesi
les
surfaces achetêes pour des usages nonagricoles
ne sontpas
importantes'
il
s'agit le
plus
souvent deparcejles,
f
incidence surie
prix
destemes
agricoles
est
forte.
Cette
hausse générale duprix
des
temes,
encouragêe enoutre
par
1aspéculation
dans une pêrioded'incertitude
politique
et
êconomique,a
poureffet
defragi'liser
uneagriculture contrainte
d'acheter
le
foncier
auprix
fort,
aux dépens desêquipements
productifs
ou du niveau devie
desexploitants.
Paradoxalement,les faci'lités
dont
semblentbénéficier
les
agriculteurs
dela
part
dela
législation
ou duCrédit
Agricoie
peuventse retourner
contreeux, tout
en
contribuant
à
les isoler
dureste
de'la
population
irritée
par
des"priviièges" faisant
obstac'leâ
sesconvoitises
foncières.La concurrence pour
lrappropriation
de ltespacerural
se double d'uneautre
pour sonutilisation.
Il
se pose eneffet
un problème decompatibilité entre
les
divers
usages possib'les de 'l 'espace dansla
mesureoÛ'la
même surface peutêtre
sollicitée
par
plusieurs fonctions,
par
exempleagriculture
et
tourismeou
loisirs.
Et
ced'autant plus
queles
techniques nouvel'les,aussi bien
agricoles
que nonagricoles,
secaractérisent
par
un marquagelourd
dumilieu.
Enoutre,'les effets
deces usages ne
s'amêtent
pas auxlimites
drunepropriété,
mais sediffu-sent
au voisinageet
parfois
fort
loin,
par
exemplepar
ruisse'llement ;la
vue,
lrouîe,1'odorat
peuventainsi être
directementaffectés par
desusages
périphériques,
oubien,plus
insidieusement,'la florre,
1a fauneet
1es
équllibres
de l'êco-système.Lraffaire
se comp'lique encoresi
'l'on
considèrequ'i1
existe
des modesdivers
degestion
desdroits
depropriétê
duso1.
Lesagricuiteurs
semb'lent
sous-uti'liser,
en génêra1,
1esdroits
attachësà
1a propriétéou au fennage du
sol,
enlaissant
gratu'itementà
ceuxqui
le
veu'lent'lapossibi'lité
du passage pourles
activités'ludiques.
Les ruraux nonagri-coles'
eux,
sur-utilisent
leurs
droits,
non seu'lement enenclavant'leur
propriété
et
en
interdisant
son accès, maisaussi
en exigeant desres-trictions
aux usages proprementagricoles
de 1'espacevoisin
qutils
nepossèdent pas
(par
exemple,conflits
soulevêspar 'l'implantation
desateliers
avicoles
et
porcins,
oupar
1'êpandage dulisier
des porcheries).L'existence
de ce systèmediffêrencié
d'exercice
dudroit
de propriétêpermet donc
à l'acheteur
d'un
inrneuble ou d'uneparcelle
d'accêder enmêne temps
à
la
jouissanced'un
espace au-de1àdes'limites
de sapropriêté.
Ce phénomène névèle en
rêalité te
rapport
deforces
entre
les
agriculteurs
et
d'autres
groupes sociauxintéressés
par
ltespacerural
:
ces derniers,par
]e biais
deia collectivité,
ont
puêtendre]es
droits
attachésâ'la
propriétê
et
à
ltusage
nonagricole
duso'l.
Lesagriculteurs,
à
ftinverse,
paient
deplus
enplus
cher desdroits
deplus
enplus
limitês
sur
cesol.
Cette
limitation
sropèreà
deuxniveaux
:-
au niveau cormunal, au momentoù
les
paysans deviennentminoritaires
dans
les
conseils
municipaux:1a
gestion
de 1'espace cormunal(êquipe-ments
collectifs,
permis deconstruire,
etc.)
tendâ
'leur
échapper,-
au niveaulégislatif
et
êtatique,
reflet
desintérêts
dominants, lorsquruncertain
nombred'institutions
dites d'orientation
foncière(lo'i
de
L967),tel
queP.0.S.,
S.D.A"U.,P.A.R.,
parcs régionaux,etc.
tendent
à
réglementerla
propriété
et
1'usageindividuels
dusol.
unenouvel'le
hiérarchie
desfonctions
assignéesà
1'espacerural est
ainsi
mise en êvidence
:
la
production dubâti,
des zones deloisir,
desinfrastructures
interurbaines
est
'la
prêoccupationprincipa]e
de1'amênagement
i
'les zonesagricoles
étant
dêduitespar
différence" Cetteévolution
traduit
le
passageà
unegestion
plus
centra'liséede'l'espace,
ainsi
quela
diminution
ducontrôle
des populations rêgionales11.
4.
Le monderura'l
en question4.1.
Face au nouvel enjeuLa période
drincertitudes
êconomiqueset
po'litiques
ouverte
par'la
"crise" (1)
est
propice
à
un débatsur
I'avenir
du monderura'|.
Maisle
poserpar
rapport
à'la
cri.se du mode devie
urbain
envalorisant
le
monde
rura'l
en terme de mode d'existenceet
derapport
à'la
nature, c'est
réduirc
singuiièrement cedêbat.
Le poseren
terme de nouve'l1e organisation de l'amênagement dutemitoire et
derelance
dela concurnence
entre
utili-sations
dans une phase derestructuration
êconomiquê,crest
limiter
leproblème
à
une dimensiontechnique;
si
parallèlement on nes'interroge
sur1es critères
qui
guident1es
choixet
doncsur'la
nature des forcesqui
gèrent
la
société.
Laréflexion sur
les
rel,ations
entre les
hommeset
leur
temitoire
renvoieainsi
à
uneréflexion
sur]es
relat'ions
des honmesentre eux,
celles-ci
gouvernantà'la fois'les
modes derépartition
des
populations,
les
formes droccupation de 1'espaceet
les
techniques demise en
valeur
des ressources:
qui
dirige
? quel'lesa'lliances
se nouententre les diffêrentes
classessociales
?Pour
la
Bretagnê,I'enjeu
de 1'espacerural
(2)
est d'autant
plusimportant que 1a
région
est
moins urbanisée(3)
que drautreset
que1'éco-nomie
y
est
plus
'largement dépendante des ressourcesnaturel'les
(agricul-ture,
pêche,tourisme"..).
Il
s'agit
desavoir,
se'lon quelsprincipes,
seront r€glês
les
conflits
prêvisibles
dansI'occupati
cn dei'espace
entreintêrêts
privês
d'unepart,
entre
intérêts
privês
et
intérêts
publicsdrautre
part,
enfin entre intérêts
pub'licscar
l'intérêt
nationa]
peutse
révéler contradictoire
aveclrintérêt
r€gïonal
(a).0r
face
à
des pressions accrues,Ie
monderura'l
apparalt
vu'lnérable.(1)
Centest
pasici le lleu
drendécrire
l"esroultiples
aspectsalnsi
que lrenchaînement de ses causes"(2)
IL
faut
y inclure,
bien
str,
Irespacelittoral, gui
a
des problènesspéclfiques.
(3)
Enoutre, Irurbanisatlon
y
est
caractérisée
par
un grand nombre depetites vil"les, plutôt
quepolarisée
autour
de grandes agglonératj-ons"(4)
II y
a
sans doute unerelation
entre
Le développement des nouveauxusages de Irespace
rural et la
relance des revendications régional-istes,4.2.
Un monderura'l
'loca'lementdivisê
Tout
le territoire
bretonn'est
pasaffecté
uniformémentpar
cequi
a
été
appeléla
rationalisation
del'activité
agro-alimentaire
et
1a
rationalisation
de1'utilisation
del'espace
rural.
0npourrait
d'ai'l-leurs
esquisser unetypologie
despet'ites
régionsâ
partïr
dela
combinaisonde ces deux paramètres... Mais au-de'là de 1a
diversitê
géographique quine
peut
doncêtre réduite à
uneopposition
schémat'iqueentre
le
littoral
et lrintërieur,
ouentre
les
campagnespéri-urbaines
et
1es campagnes profondes,c'est
sur
1a cohésion du monderura'l
contemporainqu'i'l
faut
srinterroger.
11y
a trente
ans,'la
sociétê
rurale,
mêmesi
e'lle
était
diversifiée
et
hiërarchisée,
trouvait
unprincipe d'unité
dansle
fait
qu'elle
était
organisêe pouret
par 1'agriculture. Aujourd'hui,
elle
estconstituêe -de grcupes
qui n'ont
pasdrintérêts
communset
qui
tendent àvivre
isolément.
Lesclivages sont
multiples, entre agriculteurs
bien entendu, maisaussi entre
1esagriculteurs
et
les
autres, entre
gens dupays
et
nouveauxrësidents, entre travai'lleurs
indépendantset
sa]ariés,
etc.
Et
la
petite
tail'le
descollectivitês
rurales
fait
queles
diffêrencès et
inêgalités
sont
plus
visibles
et
p'lusressenties.
Toutceci
contribue àun
effritement
dutissu
relationnel
local,
gui
explique,
peut-être,
quele
milieu rura'l aie
besoind'être
animépar
desspêcialistes...
;
quiexplique aussi
quraucunecatégorie
sociale
ne se sente responsable delrensemble du monde
rural.
4.3"
Un monderura'l intégré
socialementCependant
cet
êclatement dela
sociêtê rurale
est
indissociabledrune
intégration
p'lus complèteà
ta
sociêté globale
au niveau êconomique comme au n'iveauculturel.
Au niveau êconomique, chaqueagriculteur
entre-tient
desrelations r€gulières
avecdivers
organismesindustriels
commer-ciaux
et
financiers, tandis
queItagriculture
bretonne dans son ensembleest
liée
organiquement aux marchés mondiaux desprotéines
végétales(soja,
cêréales,
manioc) pour son approvisionnement, aux marchês mondiaux desprotéines
animales(lait,
viandes,oeufs)
pour ses débouchés. De même,'l'activitê
touristique
et la
pression urbainesur'les
sols
sont
dêpendantesde
l'êvolution
desconditions
devie
dansles
conurbations deltouest
européen. Au niveau
culturel,
l'influence
deirécole
et
des mass-media,notarnnent,
a
contribuéà
diffuser
partout les aspirations
et'le
mode de13.
traduisent
concrètementcette
unification
(1), et
1'on peut retrruver
dans
les
paysages ruraux de Bretagne1'êquivalent
desquartiers
rênovés(zones remembr€es)
et
descentre-villes historiques
conservés pourleur
mise en
valeur touristique
(Parc dtArmorique).Le même
principe est à
1'oeuvre dans lrensemb'le dela
sociétê,remplaçant
les
relations
concrètesentre
'les hommespar
desrelations
abstraites
médiatisêespar
llargent,
généralisant
les
échanges marchandsà
des biens jusque'là
libres, tels
quel'eau,
le
silence, 'le
paysage... Maiscette
pênëtration-assimilation
par 'le
capitalisme
n,a
pu seréaliser
qu'en
s'appuyantsur
desforces
internes
au monderura'|,
ainsicette
couched'agricujteurs
et
depetits
entrepreneurs,ainsi
cesprofes-sions
def
inmobilier
et
dutourisme,
qui,
en promouvantla
rationa'lisation
de
l'activité
agro-a'limentaireet
del'utilisation
del'espace
rural,
ont en même temps récupêré unepartie
dupouvoir rêgiona'l,
aux dépens, notarment, despropriétaires
fonciers.
ces professionnels du complexe
agrn-alimentaire
et
de ce qu,onpourrait
appeler
le complexe
de'la
plaisance se concurrencent pourI'appropriation
dusol,
et
surtout
pour sonuti'risation
: car
si
les premiersveulent
sous 1a pression descontraintes
internationales
accé-Iérer
les
transformations del'agriculture,
1es seconds ne peuvent 'laisserdétruire
oubanaliser les
paysagesou'les
espacesqui
constituent
unepart essentielle
de"leur"
capital.
Lagénéralisation
de 1a recherchedu
profit
comme moteur dela
mise en va'leur dusoÏ
et
des ressourcesnaturelles
tend
alors à
unespéciatisation
ségrégation des espaces, au niveaulocal
comîe au niveaurég'ional.
LtEtat
accompagnant ou impu'lsant par'le
mouvement de ses propres ëquipementset
services
(êcoles, routes,
gares,
postes,
etc.)
cette planification.
Ainsi
la
dépendance économique desactivités
rurales
et
I'adhêsion des couches dominantes en Bretagne au modè'le de 1a croissancecap.italiste
conjuguent
leurs
effets
dansle
sens druneintégration
dep]us
en plusforte
de 'l 'espaceet
du monderural.
Cependant des rêsistances se manifestent
et
tendentà
remettre encause, sous des formes
diverses,
l,évolution
engagée.(1)
cf" P.
Rhun, De Ladiversification
des paysagesà
lrqnification
deRêsistances professionne'l'les
à
la
diminution
des emploisagricoles,à
1a baisse des revenus,à
ltaccroissement desinéga'lités,
menées 1e
plus
souventpar
des courantscontestataires
du syndicalismeagricole
officiel
(F.N.S.E.A.)
:
comité de Redon (F.D.S.E.A.d,opposi-tion),
M0DEF, Paysans-Travai'lleurs;
et
parfois
enliaison
avec des syndicatsouvriers
lorsque 1'agro-alimentaire
est
enjeu
(Quimperlé-Redon).
Résistances
à
la
dégradation des ressourcesnaturejles
et
du patri-moine paysager, engagéespar
de nombreusesassociations
au niveau loca'let
parfois
rêgiona'l(s.E.P.N.B.
:
société
d'étudeset
deprotection
dela
nature en Bretagne-.A.P.P.S.B.
:
association
pourla
protection
dessalmonidés en Bretagne)
Résistances des
collectivités
locales
à
desprojets
ouà
desdéci-sions
qui
conduisentsoit
à
leur
intêgration forcêe,
soit
aucontraire
à'leur mise
à
l'êcart
des prograrmes gouvernementaux:
luttes
contre
desprojets
dtimplantation
decentrales
nuclêaires,
deplans
d,eau;
contrela
fermeture devoies
ferrées;
expériences de"pays";
comités decoordi-nation
et
devigilance
contre
les
maréesnoires.',.
Rêsistances
culture'lles
enfin,
alors que'les
jeunes générations aucontraire
deleurs
ainês
plus
manichêenssur
ceplan,
manifestentà
la
fois
moinsdrattrait
pour'la
société
urbaineet
moins de répulsion pour 1asociété
rurale,
et
r€clamentle
droit
de"vivre
au pays" enréassimilant
à leur
manièretradition
et
modernité.Ponctuelles
et
sépar€es, cescontestations,
malgréleur
mu'ltip'li-cation,
nesuffisent
pasà
arrêter
le
mouvement derationalisation
capitaliste"
une convergenceentre les crit'iques
de l,économie, dela
technique,
delrEtat
et
del'idéolog'ie
aboutira-t-elle
à
la
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